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Silmaëk - homme de Foi
Silmaëk
Maison des Maintes Eaux
Histoire
Il serait bientôt Haut-Prêtre, plus grande distinction prouvant sa fidélité à Lysrus depuis sa résurrection dans ce monde. La cérémonie aurait lieu dans quelques jours, était-il digne de ce titre ? Armé d'une plume et d'un encrier, Silmaëk s'apprêtait à coucher ses confessions sur papier à l'attention seule de son Protecteur. Jamais il n'en avait parlé ni même fait allusion à qui que ce soit, seul Lysrus devait savoir qui il avait été avant d'approuver son ascension au sein du temple. Méritait-il réellement cette place ?
Trempant le bout de sa plume dans le liquide noir d’oopy, le métamorphe déposa les premiers mots sous un regard tourné vers le passé.
Vendu. Pas même un regard en arrière envers l'être décharné qui était leur fils. J'avais cinq ans lorsqu'ils me troquèrent contre une liasse de billets qu'ils couvaient avec plus d'amour qu'ils n'en avaient jamais eu pour moi. Au moins, leur avais-je permis de sortir la tête hors de l'eau quelques mois grâce à cet argent, quant à moi c'est sous terre qu'ils m'avaient enterré. Miguel Da Silva était l'heureux propriétaire d'un gosse rachitique, au moins m’offrit-il un toit et de quoi manger. Nous étions tous entassés dans une bicoque, nourris à la feijoada, en échange, les autres enfants et moi devions nous faufiler dans les galeries inaccessibles des mines pour y repérer des filons de cobalt.
Il se souvenait encore de l'odeur du purin et de l’urine derrière leur logement. Il trempa de nouveau sa plume avant de poursuivre.
Nova Lima était une des vieilles mines de ce minerai qui servait à la fabrication des technologies pour les mégapoles, et comme toutes ressources sur cette pauvre Terre, elle s’épuisait. Il fallait creuser plus loin, plus profond. Nous jouions les éclaireurs pour notre patron, lui évitant de perdre du temps à créer des galeries pauvres en minerais. Les automates étaient bien trop précieux pour être exploités ici, et trop coûteux alors qu'ils avaient sous la main hommes et femmes, garçons et filles prêts à sacrifier leur santé pour quelques pièces. Le bénéfice était vite calculé, il n'avait aucun scrupule à utiliser nos corps frêles.
J’y sacrifiais neuve ans de mon enfance, économisant chaque petit réal gagné à la sueur de mes expéditions sous terraines dans le seul but de quitter ces terres. Mes maigres économies me permirent de payer un passeur pour me rendre à São Paulo, ville de tous les espoirs. Que j'étais naïf …
J'ai bien vite déchanté, livré à moi-même sans toit, sans eau ni nourriture. J’appris ce qu'était survivre jusqu'à ce qu'au détour d'une ruelle l'on me ramassa dans les détritus à la recherche de quoi subsister. C'est ainsi, médiocrement, que je fus recueilli par Dona Dalia, narcotraficante de renom qui dirigeait, dans les coulisses, le quartier. Elle m'offrit à son tour gîte et couverts en échange de mes services. Je suis devenu un coursier pour la Dona, livrant la drogue aux quatres coins de la ville, j'étais parfait pour ce rôle : pauvre, analphabète, discret, soumis. Un parfait exécutant dont la loyauté ne coûtait que de quoi remplir mon estomac convenablement.
Le sang-mêlé posa la plume pour étirer ses doigts, ses pensées toujours perdues dans le passé. Ils avaient été convoqués dans le cartel quelques mois plus tard, lui et quelques autres coursiers. On les avait installés dans un salon généreusement habillé, il n'était jamais venu ici. Ils attendaient sans savoir pourquoi ils étaient là, il se souvenait encore de la sourde angoisse qui creusait son ventre alors que ses comparses parlaient de promotion. La Dona était entrée, ce n'était que la troisième fois qu'il la voyait, la chaîne hiérarchique l'éloignait de leurs rôles de bas de pyramide.
- Je suis fière de vous mes petites abeilles ! Oui, c'était les premiers mots qu'elle avait dit en rentrant.
Ses sbires s'installèrent entre eux, sortant des sachets de leur poche pour préparer sans aucune honte des rails de coke et autres substances. Pour les remercier de leur loyauté, la Dona leur permettait de goûter ce qu'ils livraient. Silmaëk se souvenait parfaitement de la boule grandissante dans son ventre, c'était l'une des règles d'or de leur métier, ne jamais toucher la marchandise. Tous hésitèrent.
- Je ne vais pas vous empoisonner, vous êtes trop précieuses mes abeilles.
Un claquement de doigts et l'un de leur chef sniffa la poudre qu'il avait étalé pour leur montrer l'exemple. Devant l’insistance joviale de leur grande patronne, certains cédèrent. Ce n'était peut être pas la première fois qu'il craquait, au moins là ils y été autorisés.
- Vous voyez !
Lui ne broncha pas. Il n’avait aucune envie d'essayer, de goûter. Un toit et de quoi manger tous les jours, c'est tout ce qu'il voulait. Face au refus, la Dona se montra de plus en plus insistante, de plus en plus mécontente, de plus en plus dangereuse. Sa petite voix hésitante de jeune adolescent refusait l'offre, presque suppliante. Dona Dalia perdit son sang froid, du moins le croyait-il. Une arme le menaçait, canon devant ses yeux humides.
- Maintenant tu goûtes. Son ordre était sans appel.
Il ne pouvait plus tergiverser, il prit discrètement une grande inspiration, attrapant d'une main tremblante la paille que lui tendait l’un des affidés. Il n'avait pas vraiment réfléchi à ce qu'il allait se produire en faisant cela, il voulait juste s’en sortir vivant sans que la merde qu'on lui imposait de prendre ne lui grille la cervelle. Il n'était peut-être pas le plus intelligent, il ne manquait pourtant pas de jugeote. Et les cadavres vivants qui se damnaient pour quelques grammes il en avait croisé. Pour rien au monde il ne voulait finir comme ça. Il fit donc la seule chose qu'il pensait pouvoir le sauver, il souffla dans la paille au lieu d'inspirer, pensant faire disparaître la poudre rapidement comme s'il l'avait sniffé. Mais un nuage de dispersa et la Dona se mit à rire frénétiquement.
- Tu sais combien de reales tu viens de foutre en l'air gamin ? Explosa-t-elle, le canon de son arme venait de se planter sur le front du pauvre gosse qui fermait les yeux, persuadé de ses dernières minutes de vie. La narcotraficante explosa encore de rire avant de troquer la menace contre une ébourriffade dans ses cheveux.
- Allez c'est bon, dégage de là. Lui dit-elle en lui faisant signe du bout du canon. Oh il n'avait pas traîné, dans son sillage deux autres coursiers le suivirent. Ceux qui avaient cédé restèrent avec la Dona, et pour seule promotion des coups de feu retentirent dans son dos. Il sursauta à chacun d'eux. Une épreuve bien cruelle que Silmaëk s'appliqua à décrire pour que Lysrus puisse comprendre la suite de son histoire.
Quatre ans de courses en tant que bon petit soldat du cartel, je savais ma place précaire et tâchais de ne faire aucune vague jusqu'à cette soirée où ma vie bascula. Je me dirigeais vers la Casa do Prazer - la Maison aux Plaisirs - qui était un gros client de la Dona dont j'avais l'habitude de fournir. Et l'habitude fait parfois oublier la prudence. Je n'avais pas vu que j'étais suivi, l'attaque fut aussi rapide que violente pourtant si près du but. On me détroussa de ma marchandises, des milliers de reales s’envolèrent et c'est d'un pas chancelant que je retrouvais la maison close, le visage ensanglanté, mon véhicule brûlant dans le coin de rue. Je demandais à voir les patrons et la Matronne finit par faire son apparition m'invitant dans son salon privé. Elle me paraissait moins dangereuse que la Dona et, suppliant, je lui promettais de faire tout ce qu'elle voulait pour la rembourser tant que Dona Dalia n’apprenait rien de l’incident.
Pour toute réponse, elle lui avait demandé de se déshabiller. Interloqué il s'était figé ne comprenant ce qu'elle voulait, alors elle se chargea de le dévêtir avant de l’examiner, non pour ses blessures, mais pour évaluer ce qu'il valait et ce qu'elle voyait lui plaisait. La gêne qu'il avait ressenti semblait si lointaine à présent …
A partir de ce jour je n’avais plus quitté la Maison aux plaisirs, Maria Cecilia m’avait couvert, racheté à la Dona, et je lui devais à présent de longues, longues années de service. Restait que … je ne connaissais rien aux plaisirs des corps.
Après une semaine de soin et de dorlotage - la Matronne savait s'y prendre pour mettre ses nouvelles recrues en confiance - Maria Cecilia commença à le former. Elle lui fit découvrir les courbes d'une femme par la douceur et la volupté. Oh qu'il avait aimé apprendre avec elle … mais bientôt son mari lui enseigna la force du corps masculin par l'autorité et la rudesse. Un apprentissage qui pouvait paraître cynique pourtant nécessaire à l'appréhension de ses futurs partenaires. Il avait appris à aimer pour mieux simuler. Il perdit bien vite son identité de prolétaire pour devenir O pequeno Rei - Le petit Roi - la coqueluche des clients de la Casa do Prazer. Une bien belle acquisition pour le couple qui sut le gratifier d'avantages dont le jeune Brésilien qu'il était n'avait jamais osé rêver.
Silmaëk hésita un instant, la plume suspendue au-dessus de la feuille, une goutte d'encre éclaboussant la marge.
Neuf ans plus tard, mon quotidien n'était plus aussi édulcoré que mes premières années à la maison close. Vitoria, une courtisane, m'a appris à lire et à écrire. Nous étions proches, elle fut la sœur que je n'ai jamais eu, la seule vraie famille qui n'attendait rien d'autre de moi qu'un sourire. Nous arrivions toujours à trouver un moment de partage ensemble, une bulle qui nous faisait oublier notre condition et la prison dorée dans laquelle nous évoluions.
Lire. Oh que j'ai aimé lire, encore aujourd'hui. Du pauvre petit ignare je me cultivais, me faisant offrir des livres par certains clients, cachant quelques lectures que j'arrivais à me procurer discrètement. Je savais que nos patrons surveillaient nos faits et gestes, certains des manuscrits pouvaient être mal vus. L'engrenage était lancé, je ne supportais plus l'injustice, j'avais accepté toute ma vie ce qu'il m'arrivait, il était tant de contribuer à une cause plus juste. Les grands nous écrasaient, vivaient sur notre dos. Et les grands venaient sur ma couche profiter de mon corps, étalant leur puissance à nue. Neuf ans qu'ils venaient, neuf ans qu'ils prenaient leur pied, neuf ans qu'ils étaient en confiance. Et avec la confiance viennent les confidences. De ces informations précieuses j'en fis une force et je les confiais à mon tour à des regroupements rebelles. Je jouais à un jeu dangereux, et j'y prenais goût. La nique changeait de camp. Je devenais un précieux informateur de Verde, ses résistants luttant contre les grands industriels qui détruisent encore le peu qu'il restait sur cette pauvre Terre pour le profit, le pouvoir, la domination. Certains de mes renseignements furent source d’actions vindicatives et bientôt la taupe fut traquée.
J'étais confiant, trop, et quelques années plus tard un drame mit fin à mes envies de guérilla.
Maria Cecilia et Heitor les avaient convoqué dans le Grand Salon de la maison close. Entre eux, une Vitoria ensanglantée, torturée. La mâchoire de Silmaëk se crispa à se souvenir, il s'appliqua à coucher les mots décrivant la scène qui s'était déroulée. Les proxénètes avaient fini par être menacés, la source venait de leur Maison. Ils avaient à leur tour mené l'enquête et firent de Vitoria un exemple : trahissez nous et vous verrez votre belle vie partir en lambeaux, littéralement. Ils l’éxécutèrent sans ménagement devant l'assistance. Ce qu'ils ne savaient pas c'est qu'ils avaient fait fausse route. Le véritable coupable n'avait pas bronché, et encore aujourd'hui la culpabilité le tenaillait.
Je mis fin à ma collaboration avec Verde suite à cela et repris mon rôle de petit Roi tout docile. L'annonce, un an plus tard, des clés et d'une oasis de paix fit trembler les murs de la Maison. Ce fut la fuite de la main d'œuvre qui se rêvait déjà trouver le précieux pour quitter cette vie. Pour ma part je restais, discipliné. J’observais, j’écoutais et la chance me souriait à peine plus d'une semaine plus tard lorsque je compris que Maria Cecilia cachait une des clés, une échappatoire si les choses tournaient mal. Une échappatoire que je ne laissais pas … m’échapper. C'est ainsi que j'ai rejoins ce monde, c'est ainsi que vous m'avez fait votre Lysrus, la suite de l'histoire vous la connaissez.
Ce point aurez pu être le final, reprenant de l'encre Silmaëk interrogea son Dieu.
Connaissez vous l’humain tel que je le connais ? Au fond, nous sommes tous restés les mêmes : ambitieux, plein de vices, dangereux … fort heureusement nous ne sommes pas que ça. J'ai voulu changer les choses sur Terre, je me suis arrêté à la première menace. Ici nous avons pu repartir de zéro, cette fois je ne lâcherai rien, Haut-Prêtre ou non, je m’assurerai que nous avançons ensemble dans la bonne direction, d'égal à égal, respectant ce monde qui nous offre une nouvelle chance. Vous voyez, l'ambition, elle coule dans nos veines, je tâcherai de la mettre à bon escient. Votre décision sera la mienne Lysrus, m’acceptez-vous en tant que Haut-Prêtre ?
Il avait passé la soirée entière à rédiger ses mémoires terrestres, il repensait la nuit durant à sa nouvelle vie.
Il avait atterri dans l'eau d’Ekaris amnésique jusqu'à ce que ses souvenirs lui reviennent trois jours plus tard. Il avait troqué son nom de Malikès en Silmaëk, un anagramme, il restait le même mais cette fois il prenait son destin en main. Son prénom, sa vie. Cela faisait peu de temps que les premiers colons de la deuxième vague étaient arrivés, il restait un sacré travail pour rebâtir Azamyr. Silmaëk n'hésita pas à mettre la main à la patte, volontaire, actif, instigateur. Contre toute attente réhabiliter la ville fut rapide grâce aux écrits des Anciens. Le plus long fut de recréer des réserves pour subvenir aux besoins des futurs pionniers. Le Sang-mêlé se révélait être un guide accueillant, réconfortant, toujours à l'écoute des nouveaux arrivants. Jusqu'à ce que la Foi prenne le pas pour devenir une évidence. Loyal aux Quatres, Silmaëk s'impliqua plus encore au temple de Lysrus, il était un fidèle dévoué et permit au sanctuaire de retrouver une nouvelle jeunesse. Il en fit un lieu de quiétude prônant l'égalité et la libération. Avenant, délicat, c'était un confident discret et rassurant. Ce fut là qu'il rencontra Feyre, et très vite les deux personnalités s’apprécièrent et travaillèrent ensemble pour le bien de leur Maison. Sans savoir qu'il y a bien plus que leur vision d’Azamyr qui les liait, ils ignorent encore aujourd'hui que leur passé s'est croisé de longues années auparavant. Ensemble, ils s’impliquèrent dans la construction et l’épanouissement de leur cité. Le sang-mêlé a longuement collaboré avec une dryade pour faire naître les thermes réputés des Maintes Eaux.
De fidèle Silmaëk devint Prêtre, son don lui permit d'apprendre quelques secrets sous couvert de confidences qu'il partagea avec Feyre. Il tissa des liens dans les différents quartiers de la ville, gardant bien précieusement ses petites souris sous son aile. Loin d'être le stéréotype des religieux Terrestres, il met un point d'honneur à ce que chacun se sente apaisé, croyant ou non. Il sait se montrer sous d'autres facettes le rendant égal à tout autre, allant régulièrement à la taverne, partageant quelques tournées avec les habitués. Calculateur, il sait aussi que les langues se délient avec les ferments, quel meilleur endroit pour soutirer encore quelques informations venues des quatres coins de la capitale ? À ses côtés la religion ne subit plus les affres d'antan : fanatisme, péché, rédemption, expiation, purgatoire … non. Il n'est pas juge, seul Lysrus l'est. Il n'impose rien, soigne les âmes blessées comme il le peut lorsqu'elles viennent à lui, libère de l'espace vital lorsqu'il y a besoin.
Sa rencontre avec une Oracle le poussa à s'impliquer plus encore, et c'est ainsi qu'il prétendit au rôle de Haut-Prêtre. Il s’agissait presque d'une banalité tellement sa vie s’ancrait autour de Lysrus. Silmaëk doutait pourtant de sa place, en était-il digne ? Prenant très à cœur ce nouveau rôle, il avait décidé de coucher sur papier sa vie passée qu'il n'avait alors jamais abordée pour se présenter aussi transparent que possible à son Dieu.
Il ne dormit pas beaucoup cette nuit-là, se levant aux aurores, il se rendit au Temple et déposa ses aveux dans le bassin de purification, aux pieds de la plus grande représentation de Lysrus.
“Faites signe à votre Oracle de votre décision” souffla-t-il en regardant les feuilles s'immerger dans l'eau claire.
C'est ainsi qu'il atteint le sommet de sa fonction et s’appliqua dans son rôle. Il n'oubliait pas d'où il venait, de ses débuts sur Azamyr, tenant un registre des nouvelles arrivées, allant lui-même encore soutenir les âmes déboussolées.
L'année suivante il appuya la nomination de Feyre en tant que Dirigeante et, dans l'ombre des coulisses, il devint son informateur, son maître des chuchoteurs. Il s'intéresse dorénavant de près aux agissements des Maisons, plus particulièrement à la Maison de la Flamme et de l’Ombre qui montre une appétence prononcée pour le pouvoir. L'humain et ses vices …
Il cherche aussi à comprendre ce monde et entreprend des investigations sur les premiers colons, s'intéressant à ce qu'ils ont laissé… c'est-à-dire pas grand chose.
Trempant le bout de sa plume dans le liquide noir d’oopy, le métamorphe déposa les premiers mots sous un regard tourné vers le passé.
Vendu. Pas même un regard en arrière envers l'être décharné qui était leur fils. J'avais cinq ans lorsqu'ils me troquèrent contre une liasse de billets qu'ils couvaient avec plus d'amour qu'ils n'en avaient jamais eu pour moi. Au moins, leur avais-je permis de sortir la tête hors de l'eau quelques mois grâce à cet argent, quant à moi c'est sous terre qu'ils m'avaient enterré. Miguel Da Silva était l'heureux propriétaire d'un gosse rachitique, au moins m’offrit-il un toit et de quoi manger. Nous étions tous entassés dans une bicoque, nourris à la feijoada, en échange, les autres enfants et moi devions nous faufiler dans les galeries inaccessibles des mines pour y repérer des filons de cobalt.
Il se souvenait encore de l'odeur du purin et de l’urine derrière leur logement. Il trempa de nouveau sa plume avant de poursuivre.
Nova Lima était une des vieilles mines de ce minerai qui servait à la fabrication des technologies pour les mégapoles, et comme toutes ressources sur cette pauvre Terre, elle s’épuisait. Il fallait creuser plus loin, plus profond. Nous jouions les éclaireurs pour notre patron, lui évitant de perdre du temps à créer des galeries pauvres en minerais. Les automates étaient bien trop précieux pour être exploités ici, et trop coûteux alors qu'ils avaient sous la main hommes et femmes, garçons et filles prêts à sacrifier leur santé pour quelques pièces. Le bénéfice était vite calculé, il n'avait aucun scrupule à utiliser nos corps frêles.
J’y sacrifiais neuve ans de mon enfance, économisant chaque petit réal gagné à la sueur de mes expéditions sous terraines dans le seul but de quitter ces terres. Mes maigres économies me permirent de payer un passeur pour me rendre à São Paulo, ville de tous les espoirs. Que j'étais naïf …
J'ai bien vite déchanté, livré à moi-même sans toit, sans eau ni nourriture. J’appris ce qu'était survivre jusqu'à ce qu'au détour d'une ruelle l'on me ramassa dans les détritus à la recherche de quoi subsister. C'est ainsi, médiocrement, que je fus recueilli par Dona Dalia, narcotraficante de renom qui dirigeait, dans les coulisses, le quartier. Elle m'offrit à son tour gîte et couverts en échange de mes services. Je suis devenu un coursier pour la Dona, livrant la drogue aux quatres coins de la ville, j'étais parfait pour ce rôle : pauvre, analphabète, discret, soumis. Un parfait exécutant dont la loyauté ne coûtait que de quoi remplir mon estomac convenablement.
Le sang-mêlé posa la plume pour étirer ses doigts, ses pensées toujours perdues dans le passé. Ils avaient été convoqués dans le cartel quelques mois plus tard, lui et quelques autres coursiers. On les avait installés dans un salon généreusement habillé, il n'était jamais venu ici. Ils attendaient sans savoir pourquoi ils étaient là, il se souvenait encore de la sourde angoisse qui creusait son ventre alors que ses comparses parlaient de promotion. La Dona était entrée, ce n'était que la troisième fois qu'il la voyait, la chaîne hiérarchique l'éloignait de leurs rôles de bas de pyramide.
- Je suis fière de vous mes petites abeilles ! Oui, c'était les premiers mots qu'elle avait dit en rentrant.
Ses sbires s'installèrent entre eux, sortant des sachets de leur poche pour préparer sans aucune honte des rails de coke et autres substances. Pour les remercier de leur loyauté, la Dona leur permettait de goûter ce qu'ils livraient. Silmaëk se souvenait parfaitement de la boule grandissante dans son ventre, c'était l'une des règles d'or de leur métier, ne jamais toucher la marchandise. Tous hésitèrent.
- Je ne vais pas vous empoisonner, vous êtes trop précieuses mes abeilles.
Un claquement de doigts et l'un de leur chef sniffa la poudre qu'il avait étalé pour leur montrer l'exemple. Devant l’insistance joviale de leur grande patronne, certains cédèrent. Ce n'était peut être pas la première fois qu'il craquait, au moins là ils y été autorisés.
- Vous voyez !
Lui ne broncha pas. Il n’avait aucune envie d'essayer, de goûter. Un toit et de quoi manger tous les jours, c'est tout ce qu'il voulait. Face au refus, la Dona se montra de plus en plus insistante, de plus en plus mécontente, de plus en plus dangereuse. Sa petite voix hésitante de jeune adolescent refusait l'offre, presque suppliante. Dona Dalia perdit son sang froid, du moins le croyait-il. Une arme le menaçait, canon devant ses yeux humides.
- Maintenant tu goûtes. Son ordre était sans appel.
Il ne pouvait plus tergiverser, il prit discrètement une grande inspiration, attrapant d'une main tremblante la paille que lui tendait l’un des affidés. Il n'avait pas vraiment réfléchi à ce qu'il allait se produire en faisant cela, il voulait juste s’en sortir vivant sans que la merde qu'on lui imposait de prendre ne lui grille la cervelle. Il n'était peut-être pas le plus intelligent, il ne manquait pourtant pas de jugeote. Et les cadavres vivants qui se damnaient pour quelques grammes il en avait croisé. Pour rien au monde il ne voulait finir comme ça. Il fit donc la seule chose qu'il pensait pouvoir le sauver, il souffla dans la paille au lieu d'inspirer, pensant faire disparaître la poudre rapidement comme s'il l'avait sniffé. Mais un nuage de dispersa et la Dona se mit à rire frénétiquement.
- Tu sais combien de reales tu viens de foutre en l'air gamin ? Explosa-t-elle, le canon de son arme venait de se planter sur le front du pauvre gosse qui fermait les yeux, persuadé de ses dernières minutes de vie. La narcotraficante explosa encore de rire avant de troquer la menace contre une ébourriffade dans ses cheveux.
- Allez c'est bon, dégage de là. Lui dit-elle en lui faisant signe du bout du canon. Oh il n'avait pas traîné, dans son sillage deux autres coursiers le suivirent. Ceux qui avaient cédé restèrent avec la Dona, et pour seule promotion des coups de feu retentirent dans son dos. Il sursauta à chacun d'eux. Une épreuve bien cruelle que Silmaëk s'appliqua à décrire pour que Lysrus puisse comprendre la suite de son histoire.
Quatre ans de courses en tant que bon petit soldat du cartel, je savais ma place précaire et tâchais de ne faire aucune vague jusqu'à cette soirée où ma vie bascula. Je me dirigeais vers la Casa do Prazer - la Maison aux Plaisirs - qui était un gros client de la Dona dont j'avais l'habitude de fournir. Et l'habitude fait parfois oublier la prudence. Je n'avais pas vu que j'étais suivi, l'attaque fut aussi rapide que violente pourtant si près du but. On me détroussa de ma marchandises, des milliers de reales s’envolèrent et c'est d'un pas chancelant que je retrouvais la maison close, le visage ensanglanté, mon véhicule brûlant dans le coin de rue. Je demandais à voir les patrons et la Matronne finit par faire son apparition m'invitant dans son salon privé. Elle me paraissait moins dangereuse que la Dona et, suppliant, je lui promettais de faire tout ce qu'elle voulait pour la rembourser tant que Dona Dalia n’apprenait rien de l’incident.
Pour toute réponse, elle lui avait demandé de se déshabiller. Interloqué il s'était figé ne comprenant ce qu'elle voulait, alors elle se chargea de le dévêtir avant de l’examiner, non pour ses blessures, mais pour évaluer ce qu'il valait et ce qu'elle voyait lui plaisait. La gêne qu'il avait ressenti semblait si lointaine à présent …
A partir de ce jour je n’avais plus quitté la Maison aux plaisirs, Maria Cecilia m’avait couvert, racheté à la Dona, et je lui devais à présent de longues, longues années de service. Restait que … je ne connaissais rien aux plaisirs des corps.
Après une semaine de soin et de dorlotage - la Matronne savait s'y prendre pour mettre ses nouvelles recrues en confiance - Maria Cecilia commença à le former. Elle lui fit découvrir les courbes d'une femme par la douceur et la volupté. Oh qu'il avait aimé apprendre avec elle … mais bientôt son mari lui enseigna la force du corps masculin par l'autorité et la rudesse. Un apprentissage qui pouvait paraître cynique pourtant nécessaire à l'appréhension de ses futurs partenaires. Il avait appris à aimer pour mieux simuler. Il perdit bien vite son identité de prolétaire pour devenir O pequeno Rei - Le petit Roi - la coqueluche des clients de la Casa do Prazer. Une bien belle acquisition pour le couple qui sut le gratifier d'avantages dont le jeune Brésilien qu'il était n'avait jamais osé rêver.
Silmaëk hésita un instant, la plume suspendue au-dessus de la feuille, une goutte d'encre éclaboussant la marge.
Neuf ans plus tard, mon quotidien n'était plus aussi édulcoré que mes premières années à la maison close. Vitoria, une courtisane, m'a appris à lire et à écrire. Nous étions proches, elle fut la sœur que je n'ai jamais eu, la seule vraie famille qui n'attendait rien d'autre de moi qu'un sourire. Nous arrivions toujours à trouver un moment de partage ensemble, une bulle qui nous faisait oublier notre condition et la prison dorée dans laquelle nous évoluions.
Lire. Oh que j'ai aimé lire, encore aujourd'hui. Du pauvre petit ignare je me cultivais, me faisant offrir des livres par certains clients, cachant quelques lectures que j'arrivais à me procurer discrètement. Je savais que nos patrons surveillaient nos faits et gestes, certains des manuscrits pouvaient être mal vus. L'engrenage était lancé, je ne supportais plus l'injustice, j'avais accepté toute ma vie ce qu'il m'arrivait, il était tant de contribuer à une cause plus juste. Les grands nous écrasaient, vivaient sur notre dos. Et les grands venaient sur ma couche profiter de mon corps, étalant leur puissance à nue. Neuf ans qu'ils venaient, neuf ans qu'ils prenaient leur pied, neuf ans qu'ils étaient en confiance. Et avec la confiance viennent les confidences. De ces informations précieuses j'en fis une force et je les confiais à mon tour à des regroupements rebelles. Je jouais à un jeu dangereux, et j'y prenais goût. La nique changeait de camp. Je devenais un précieux informateur de Verde, ses résistants luttant contre les grands industriels qui détruisent encore le peu qu'il restait sur cette pauvre Terre pour le profit, le pouvoir, la domination. Certains de mes renseignements furent source d’actions vindicatives et bientôt la taupe fut traquée.
J'étais confiant, trop, et quelques années plus tard un drame mit fin à mes envies de guérilla.
Maria Cecilia et Heitor les avaient convoqué dans le Grand Salon de la maison close. Entre eux, une Vitoria ensanglantée, torturée. La mâchoire de Silmaëk se crispa à se souvenir, il s'appliqua à coucher les mots décrivant la scène qui s'était déroulée. Les proxénètes avaient fini par être menacés, la source venait de leur Maison. Ils avaient à leur tour mené l'enquête et firent de Vitoria un exemple : trahissez nous et vous verrez votre belle vie partir en lambeaux, littéralement. Ils l’éxécutèrent sans ménagement devant l'assistance. Ce qu'ils ne savaient pas c'est qu'ils avaient fait fausse route. Le véritable coupable n'avait pas bronché, et encore aujourd'hui la culpabilité le tenaillait.
Je mis fin à ma collaboration avec Verde suite à cela et repris mon rôle de petit Roi tout docile. L'annonce, un an plus tard, des clés et d'une oasis de paix fit trembler les murs de la Maison. Ce fut la fuite de la main d'œuvre qui se rêvait déjà trouver le précieux pour quitter cette vie. Pour ma part je restais, discipliné. J’observais, j’écoutais et la chance me souriait à peine plus d'une semaine plus tard lorsque je compris que Maria Cecilia cachait une des clés, une échappatoire si les choses tournaient mal. Une échappatoire que je ne laissais pas … m’échapper. C'est ainsi que j'ai rejoins ce monde, c'est ainsi que vous m'avez fait votre Lysrus, la suite de l'histoire vous la connaissez.
Ce point aurez pu être le final, reprenant de l'encre Silmaëk interrogea son Dieu.
Connaissez vous l’humain tel que je le connais ? Au fond, nous sommes tous restés les mêmes : ambitieux, plein de vices, dangereux … fort heureusement nous ne sommes pas que ça. J'ai voulu changer les choses sur Terre, je me suis arrêté à la première menace. Ici nous avons pu repartir de zéro, cette fois je ne lâcherai rien, Haut-Prêtre ou non, je m’assurerai que nous avançons ensemble dans la bonne direction, d'égal à égal, respectant ce monde qui nous offre une nouvelle chance. Vous voyez, l'ambition, elle coule dans nos veines, je tâcherai de la mettre à bon escient. Votre décision sera la mienne Lysrus, m’acceptez-vous en tant que Haut-Prêtre ?
Il avait passé la soirée entière à rédiger ses mémoires terrestres, il repensait la nuit durant à sa nouvelle vie.
Il avait atterri dans l'eau d’Ekaris amnésique jusqu'à ce que ses souvenirs lui reviennent trois jours plus tard. Il avait troqué son nom de Malikès en Silmaëk, un anagramme, il restait le même mais cette fois il prenait son destin en main. Son prénom, sa vie. Cela faisait peu de temps que les premiers colons de la deuxième vague étaient arrivés, il restait un sacré travail pour rebâtir Azamyr. Silmaëk n'hésita pas à mettre la main à la patte, volontaire, actif, instigateur. Contre toute attente réhabiliter la ville fut rapide grâce aux écrits des Anciens. Le plus long fut de recréer des réserves pour subvenir aux besoins des futurs pionniers. Le Sang-mêlé se révélait être un guide accueillant, réconfortant, toujours à l'écoute des nouveaux arrivants. Jusqu'à ce que la Foi prenne le pas pour devenir une évidence. Loyal aux Quatres, Silmaëk s'impliqua plus encore au temple de Lysrus, il était un fidèle dévoué et permit au sanctuaire de retrouver une nouvelle jeunesse. Il en fit un lieu de quiétude prônant l'égalité et la libération. Avenant, délicat, c'était un confident discret et rassurant. Ce fut là qu'il rencontra Feyre, et très vite les deux personnalités s’apprécièrent et travaillèrent ensemble pour le bien de leur Maison. Sans savoir qu'il y a bien plus que leur vision d’Azamyr qui les liait, ils ignorent encore aujourd'hui que leur passé s'est croisé de longues années auparavant. Ensemble, ils s’impliquèrent dans la construction et l’épanouissement de leur cité. Le sang-mêlé a longuement collaboré avec une dryade pour faire naître les thermes réputés des Maintes Eaux.
De fidèle Silmaëk devint Prêtre, son don lui permit d'apprendre quelques secrets sous couvert de confidences qu'il partagea avec Feyre. Il tissa des liens dans les différents quartiers de la ville, gardant bien précieusement ses petites souris sous son aile. Loin d'être le stéréotype des religieux Terrestres, il met un point d'honneur à ce que chacun se sente apaisé, croyant ou non. Il sait se montrer sous d'autres facettes le rendant égal à tout autre, allant régulièrement à la taverne, partageant quelques tournées avec les habitués. Calculateur, il sait aussi que les langues se délient avec les ferments, quel meilleur endroit pour soutirer encore quelques informations venues des quatres coins de la capitale ? À ses côtés la religion ne subit plus les affres d'antan : fanatisme, péché, rédemption, expiation, purgatoire … non. Il n'est pas juge, seul Lysrus l'est. Il n'impose rien, soigne les âmes blessées comme il le peut lorsqu'elles viennent à lui, libère de l'espace vital lorsqu'il y a besoin.
Sa rencontre avec une Oracle le poussa à s'impliquer plus encore, et c'est ainsi qu'il prétendit au rôle de Haut-Prêtre. Il s’agissait presque d'une banalité tellement sa vie s’ancrait autour de Lysrus. Silmaëk doutait pourtant de sa place, en était-il digne ? Prenant très à cœur ce nouveau rôle, il avait décidé de coucher sur papier sa vie passée qu'il n'avait alors jamais abordée pour se présenter aussi transparent que possible à son Dieu.
Il ne dormit pas beaucoup cette nuit-là, se levant aux aurores, il se rendit au Temple et déposa ses aveux dans le bassin de purification, aux pieds de la plus grande représentation de Lysrus.
“Faites signe à votre Oracle de votre décision” souffla-t-il en regardant les feuilles s'immerger dans l'eau claire.
C'est ainsi qu'il atteint le sommet de sa fonction et s’appliqua dans son rôle. Il n'oubliait pas d'où il venait, de ses débuts sur Azamyr, tenant un registre des nouvelles arrivées, allant lui-même encore soutenir les âmes déboussolées.
L'année suivante il appuya la nomination de Feyre en tant que Dirigeante et, dans l'ombre des coulisses, il devint son informateur, son maître des chuchoteurs. Il s'intéresse dorénavant de près aux agissements des Maisons, plus particulièrement à la Maison de la Flamme et de l’Ombre qui montre une appétence prononcée pour le pouvoir. L'humain et ses vices …
Il cherche aussi à comprendre ce monde et entreprend des investigations sur les premiers colons, s'intéressant à ce qu'ils ont laissé… c'est-à-dire pas grand chose.
- Palier de pouvoir:
Palier 2 : Ne pouvait-il pas mieux espérer que ce don confié par Lysrus ? En plus de se mouvoir avec grâce et agilité, Silmaëk sait se déplacer avec rapidité tel l'animal qui se fond en lui dont il a reçu le venin qu'il peut sécréter de manière mécanique par ses crocs. N'ayez crainte, il n'en a encore jamais fait usage sur qui que ce soit, pas que l'on sache en tout cas …
Au-delà de ses capacités physiques, le sang-mêlé maîtrise la lecture des pensées de peau à peau. Ce fut un travail de longue haleine qu'il s'employa à parfaire pour le bien de sa Maison, honorant Lysrus pour la confiance qu'il a placée en lui. En contrepartie, pas des moindres pour un homme qui fut habitué au contact des corps, il ne pouvait plus avoir de relation charnelle sans éprouver les pensées de ses partenaires. Il se barricada sous ses tissus pour mieux s'en protéger, dénudant ses mains lorsqu'il en avait besoin. Il s'entraîna durement et longuement pour maîtriser son art, révoquant dorénavant l’artifice des étoffes comme carapace.
Et voilà qu'il découvre une nouvelle maîtrise en entendant les pensées d'interlocuteur qu'il fixe. En se concentrant, leurs états d'âme se révèlent au Haut-Prêtre dont les autres sens se ferment pour laisser toute son attention portée à l'écoute mentale. Lire les pensées à distance reste épuisant autant physiquement que psychiquement, loin de maîtriser cet art Silmaëk peine à garder le contact et surtout à faire la part entre les pensées qui lui appartiennent et celles qui sont volées.
Encore un précieux cadeau de Lysrus, un signe de sa confiance, un remerciement pour la loyauté de son fidèle.
- Chronologie générale:
4145 - année 0 : Naissance à Nova Lima
4150 - 5 ans : Vendu à un extracteur de minerais
4159 - 14 ans : Atterri à Sao Paulo grâce à un passeur grassement payé, après avoir erré dans les rues, travaille pour un Narcotraficante en tant que coursier
4163 - 18 ans : Redevable envers la Maison des Plaisirs après s’être fait volé leur livraison de drogue, devient prostitué pour les Patrons
4171 - 26 ans : Commence à renseigner le groupuscule Verde grâce aux informations de ses riches clients
4176 - 31 ans : Suspicion à la Maison close qui se débarrasse de l'une de ses employées - sœur de cœur de Malikès - croyant qu'elle est la taupe renseignant Verde / Malikès met fin à sa collaboration avec Verde
4178 - 33 ans : Vol une clé à ses Patrons et arrive sur Ozéna
107 - 33 ans : très vite plongé dans l'urgence de la reconstruction d’Azamyr, Silmaëk s'implique pour sa Maison mais aussi le Quartier central, intersection des différents quartiers. Il va là où il y a besoin et se révèle bon maître d'œuvre.
110 - 36 ans : se rapproche de plus en plus de Lysrus en devenant son fidèle et s'implique dans la vie du temple qu'il réaménage pour en faire un lieu de quiétude et de confidences.
En parallèle, il s'intéresse à la politique menée par les Maintes Eaux et devient proche de Feyre avec qui ils partagent la même vision
115 - 41 ans : devient Haut-Prêtre de Lysrus
116 - 42 ans : appuie la candidature de Feyre en tant que Dirigeante, reste l'un de ses proches lorsqu'elle prend la tête de la Maison. Son rôle au sein du temple et son implication lui valent d'être le maître des chuchoteurs au service de Feyre, agissant dans son ombre.
117 à 118 - 44 ans : se défie de la Maison de la Flamme et de l'Ombre à l'ambition trop appuyée / entreprend des recherches sur les premiers colons
- Inventaire:
• Bijoux
• Poignard rudimentaire
• Pipe Cutty (sculptée par un artisan Azamyrois)
• Carnet et son calame amélioré pour y annoter ses observations
• Livres
• Petit chapelet composé de 4 perles : une perle de prelne en l'honneur de Lysrus, une de grailne en l'honneur d'Ekarys, une en cristal de bartam en l'honneur de Tydea et une en os de pandamel en l'honneur d'Enos
Physique
L'eau l'avait accueilli et rythmait désormais son quotidien. Penché au-dessus du bassin, Silmaëk caressa de la pulpe du doigt le ménisque de cette source précieuse, admirant de ses yeux reptiliens les ondes se propageant à sa surface. Nu, le sang-mêlé enjamba gracieusement le rebord pour se glisser sous la couverture liquide. Sa peau hâlée était parsemée d’écailles serpentant sur son corps de l'arrière de ses mollets jusque la galbe de son séant pour se séparer en deux couleuvres remontant le long de ses flancs avant de s'enrouler autour de ses biceps secs.
Flottant, son grand corps mince faisait l'effet d'une plume sur l'onde frémissante, des gouttelettes s'accrochant aux poils bruns de sa moustache et de sa barbe mouche, chatouillant ses lèvres qu'il humecta d'une langue scindée en deux pointes lui valant une diction sifflante.
Des pas retentirent sur le sol de pierre, l'homme ouvrit un œil dont la pupille verticale fixait la silhouette élégante qui le rejoignait et se releva du bassin avec grâce. Il n'avait jamais eu honte de son corps - quand on connaît son passif rien d'étonnant - aussi prit-il son temps avant de se couvrir, séchant chaque centimètre carré de peau avant de revêtir sa tunique faite sur mesure mettant à l'honneur l'animal qui l'habitait. Anciennement symbole de la discorde, Silmaëk mettait un point d'honneur à réhabiliter l'animal en redorant sa vertu, littéralement comme métaphoriquement. Les reptiles dorés dansaient sur le tissu en rythme avec les mouvements du sang-mêlé. Il ajusta ses bijoux, rajoutant à l’extravagance du Haut-Prêtre. Il n'avait rien perdu de sa coquetterie en traversant le portail, bien au contraire. Il prenait soin de lui et de son charme qu'il peaufinait avec soin.
Il sourit à la dryade, découvrant ses canines. Si ses yeux ne le trahissaient pas on l'aurait cru d'une autre race. Ils n’eurent pas besoin de parler pour se comprendre et Silmaëk la suivit aussi discrètement que gracilement, d'une démarche souple et assurée. Les affaires reprenaient. Ainsi disparurent-ils des bains où seul le clapotis de l'eau régnait, immuable, éternel.
Flottant, son grand corps mince faisait l'effet d'une plume sur l'onde frémissante, des gouttelettes s'accrochant aux poils bruns de sa moustache et de sa barbe mouche, chatouillant ses lèvres qu'il humecta d'une langue scindée en deux pointes lui valant une diction sifflante.
Des pas retentirent sur le sol de pierre, l'homme ouvrit un œil dont la pupille verticale fixait la silhouette élégante qui le rejoignait et se releva du bassin avec grâce. Il n'avait jamais eu honte de son corps - quand on connaît son passif rien d'étonnant - aussi prit-il son temps avant de se couvrir, séchant chaque centimètre carré de peau avant de revêtir sa tunique faite sur mesure mettant à l'honneur l'animal qui l'habitait. Anciennement symbole de la discorde, Silmaëk mettait un point d'honneur à réhabiliter l'animal en redorant sa vertu, littéralement comme métaphoriquement. Les reptiles dorés dansaient sur le tissu en rythme avec les mouvements du sang-mêlé. Il ajusta ses bijoux, rajoutant à l’extravagance du Haut-Prêtre. Il n'avait rien perdu de sa coquetterie en traversant le portail, bien au contraire. Il prenait soin de lui et de son charme qu'il peaufinait avec soin.
Il sourit à la dryade, découvrant ses canines. Si ses yeux ne le trahissaient pas on l'aurait cru d'une autre race. Ils n’eurent pas besoin de parler pour se comprendre et Silmaëk la suivit aussi discrètement que gracilement, d'une démarche souple et assurée. Les affaires reprenaient. Ainsi disparurent-ils des bains où seul le clapotis de l'eau régnait, immuable, éternel.
Caractère
La résilience est une qualité pour certains, un défaut pour d'autres. Silmaëk en a fait une force qui lui permet de s'adapter à son nouvel environnement, prenant du recul face à une situation inhabituelle, saugrenue, inquiétante peut-être. Toujours est-il que cette nouvelle chance de tout reconstruire le pousse à préserver ce monde des vices humains avec habileté et une pointe d'intransigeance, en parfaite contradiction avec la tolérance dont il fait preuve lorsque l'on vient le quérir au temple. Pour lui tous les moyens sont bons quand il s'agit du bien fondé de son action. Loin du besoin de se mettre en avant, il préfère l'ombre à la lumière et tisse sa petite toile persuadée de sa cause.
Son empathie naturelle le pousse à aider son prochain. Il s’évertue à soutenir sa Maison et plus largement à suivre l'évolution d’Azamyr, tout en se montrant compréhensif et respectueux envers ceux qu'il pense sincère. Oh jouez vous de lui et il saura vous le rendre de la manière la plus doucereusement piquante, jouant de ses connaissances pour agir au moment opportun. Ne dit-on pas que la vengeance est un plat qui se mange froid ?
Sensible aux humeurs, les bains de foule peuvent avoir raison de sa patience, le sifflement de son verbe se ravive sur sa langue crochue l'incitant à un mutisme de raison. Il préfère de loin les bains des thermes, véritable remède pour que plaisir et détente impriment chacune de ses fibres. Il saura vous surprendre de son rire franc derrière un sourire toujours modéré et aimable.
En somme, Silmaëk est un homme de foi, en son Dieu, en ses convictions. Présent pour ceux qui en ont besoin, il se montre d'un soutien inestimable comme il peut devenir votre bête noire si vous avez eu la bêtise de vous le mettre à dos.
Son empathie naturelle le pousse à aider son prochain. Il s’évertue à soutenir sa Maison et plus largement à suivre l'évolution d’Azamyr, tout en se montrant compréhensif et respectueux envers ceux qu'il pense sincère. Oh jouez vous de lui et il saura vous le rendre de la manière la plus doucereusement piquante, jouant de ses connaissances pour agir au moment opportun. Ne dit-on pas que la vengeance est un plat qui se mange froid ?
Sensible aux humeurs, les bains de foule peuvent avoir raison de sa patience, le sifflement de son verbe se ravive sur sa langue crochue l'incitant à un mutisme de raison. Il préfère de loin les bains des thermes, véritable remède pour que plaisir et détente impriment chacune de ses fibres. Il saura vous surprendre de son rire franc derrière un sourire toujours modéré et aimable.
En somme, Silmaëk est un homme de foi, en son Dieu, en ses convictions. Présent pour ceux qui en ont besoin, il se montre d'un soutien inestimable comme il peut devenir votre bête noire si vous avez eu la bêtise de vous le mettre à dos.
À propos de toi
Informations
Nom & Prénom
SilmaëkÂge
[age="4145"]Race
Sang mêléMaison
Maintes EauxMétier
Haut Prêtre de Lysrus - Adepte du Prieuré des DieuxFeat
Dorian Pavus - Dragon AgeOzéna
Staff
Validé !
Bienvenue sur Ozéna !
Le staff a beaucoup aimé la lecture de ta fiche et le petit ticket qui s'en est suivi ! Nous sommes très curieux de voir ce que va donner ce haut-prêtre proche, très proche de Feyre
Te voilà presque fin prêt à débuter ton aventure. Il te faudra d'abord aller recenser ton avatar, ainsi que ton métier, ton pays d'origine et ta race, avant de pouvoir te lancer dans le monde. Il est également très important de remplir ton profil, ce qui te permettra de réclamer quelques azys dans le Comptoir, ça se prend toujours
N'oublie pas de poster ton journal de bord également, cela te permettra de suivre tes jeux, mais également d'avoir un résumé de tes relations. Pour faire une demande de RP ou de liens, n'hésite pas à te rendre juste ici ou sur le discord !
Bonne chance et surtout amuse-toi bien !
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