The Last CuredSign up or log in

Bienvenue sur Ozéna

Saison froide ☃︎ Azamyr • An 118 — Novembre à Décembre

Imaginez un monde dans lequel votre avenir est incertain, la fin se rapprochant de plus en plus, sans que vous puissiez changer votre destin. Un jour, une solution est trouvée, vous permettant d’espérer, de croire en la possibilité d’une autre vie, une nouvelle vie. Il vous faut trouver une clé, vous permettant de traverser le portail menant à un nouveau monde. Là, tout est possible, vous naissez à nouveau, différent. Vous devrez faire face aux dangers, aux complots, aux découvertes. Mais l’avenir s’étend devant vous. Le petit journal d'Azamyr

Staff forum

Annonces importantes

21MarsLancement de trois évents pour les habitants ! Le premier se trouve ici, le second ici et le troisième ici !17MarsLancement de la première exploration ! Suivez les aventures de nos explorateurs ici !17MarsOn entre dans la saison froide et nouvelle période de jeu !11MarsEn savoir plus sur l'exploration à venir ? N'hésitez pas à y jeter un coup d'oeil ici !11MarsFermeture des ajouts au lore.10MarsModification : lancement de l'exploration le 17 mars 2024.05FévrierMini-event de la ❤ Fête du Coeur ❤ ! N'hésitez pas à y jeter un coup d'oeil ici !24JanvierAnnonce de la première exploration. Inscrivez vous ici !30DécembreMaintenance du Forum le soir.26NovembreLancement des activités de l'évent.02OctobreLancement du premier évent.27AoûtOuverture du forum.21JuinConstruction du forum.14MarsRédaction du forum.

Votez!

Top sites

Prédéfinis

Ils vous attendent

Liens utiles Top partenaires
Aujourd'hui à 0:57 par Neldris Redoran
Hier à 23:11 par Khioné Skogstad
Hier à 22:42 par Feyre Sarynx
Hier à 22:34 par Poppy
Hier à 22:31 par Poppy
Hier à 21:22 par Kaël
Hier à 20:38 par Kaël
Hier à 20:20 par Kaël
Hier à 20:19 par Invité
Le Deal du moment :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où ...
Voir le deal

[Mini Event] Miroir mon beau miroir | Ezechyel

Feyre Sarynx
Maison des Maintes Eaux

Ce matin là était agréable. La saison chaude avait toujours eu la préférence de Feyre tout comme le matin, tant que la chaleur accablante ne brûlait pas sa peau brune et qu’Azamyr était encore endormis. Ironiquement la sirène n’avait jamais été matinale dans son ancienne vie, ni dans celle-ci. Au début tout du moins. Hélas ses fonctions de dirigeante l’avaient obligée à revoir son emploi du temps et bientôt ses soirées avaient cédé la place aux matinées. Les débuts avaient été rudes mais maintenant qu’elle s’y était faite, elle y avait pris goût. Autant à la beauté du monde en sommeil qu’à ce silence amical qui l’enlaçait alors qu’elle parcourait les rues de sa démarche chaloupée. Il arrivait de temps à autre qu’elle croise quelques matinaux ou pire, des retardataire encore saoul de leur nuit de débauche et qui ne cherchaient qu’à trouver refuge dans leur maisonnée pour échapper aux accablants rayons du soleil. Le quartier général, plus que les autres regorgeait d’âmes en cette fin de nuit car il était le seul endroit où l’espèce ne faisait pas foi et où chacun se fichait bien de la maison de l’autre. Une place de neutralité et de paix. Voilà ce qu’était le quartier central et elle appréciait ce semblant de tranquilité. Pas autant que ses propres quartiers ou encore que l’océan mais suffisamment pour ne pas rechigner à s’y rendre lorsqu’il était nécessaire de le faire.

La guilde des marchands était, ce jour-là, sa destination. Il lui fallait négocier avec l’un de ceux qui s’occupait du ravitaillement de la maison mère des Maintes Eaux suite à une livraison parfaitement douteuse et une erreur dans les comptes qui lui avait fait hausser un sourcil. Elle avait hésité à y envoyer Khioné de prime abord mais la pauvre créature avait déjà suffisamment de pain sur la planche pour ne pas lui ajouter ceci et puis cela faisait bien longtemps que Feyre se terrait sous la mer. Prendre le soleil ne pouvait pas lui faire de mal.

Lorsqu’elle gagna enfin la place principale du quartier central, la vie battait déjà son plein. La sirène oubliait parfois qu’il s’agissait probablement de l’un des endroits les plus fréquentés de la ville. Mais la foule n’était pas désagréable, pas encore. Nul doute que d’ici quelques heures elle serait si dense qu’elle lui donnerait envie de tous les étrangler. Feyre était sur le point de bifurquer sur la gauche, pour emprunter la ruelle plus étroite qui devait la mener sur la grande rue débouchant sur la guilde quand la tête se mit à lui tourner. Vacillant, elle se retint à l’angle d’un mur en brique pâle.

- Qu’est-ce que… Incapable de terminer sa phrase, la nausée manquant de la faire vomir, elle leva les yeux vers la foule. Juste assez longtemps pour apercevoir une tignasse brune dont la seule présence fut en mesure de l’agacer alors même qu’elle perdait connaissance et s’effondrait lourdement sur le sol.

***

Feyre fut incapable de dire combien de temps elle était restée inconsciente, tout ce qu’elle sut c’est qu’une fois éveillée l’inquiétude lui tordit l’estomac comme si une main invisible s’amusait à lui secouer les entrailles. Brusquement, elle se redressa. Le monde autour d’elle était parfaitement différent de la place centrale. A vrai dire, elle n’était même plus certaine d’être encore à Azamyr. Ni peut-être même à Ozena. Cette simple pensée fit naître un vent de panique encore plus violent que le précédent et elle s’arracha au sol et à l’herbe moelleuse. Autour d’elle il n’y avait plus âme qui vive, le ciel lui-même semblait dépourvu de vie. Il n’y avait ni oiseau, ni nuage et seul le camaieu jaune pâle lui indiquait qu’il était encore le matin. Tout du moins, si ce monde était comme le leur. Elle avisa également d’un arbre fier et majestueux, dressé seul face à cet environnement silencieux. Elle s’apprêtait à le rejoindre lorsque sa chaussure heurta la mollesse de ce qu’elle reconnut sans peine être un corps.

- Ezechyel ! S’étrangla-t-elle dans un murmure en tombant à genoux à ses côtés. Ses doigts parcoururent sa peau de porcelaine et la légèreté se fit lorsqu’elle vit sa poitrine se soulever doucement. Endormis ou évanouis, il était en vie et elle n’en demandait pas tant.

Le laisser ainsi seul n’était probablement pas une bonne idée, cependant elle ne pouvait simplement rester sans rien faire et la balançoire se trouvait tout près. A contre-coeur elle se leva quittant son chevet pour gravir la petite colline. De là-haut, peut-être y verrait-elle plus clair.

La réponse fut définitivement : non. Des étendues herbeuses à perte de vue, pas un arbre, un oiseau ou même un bosquet de fleur. Il n’y avait rien d’autre que d’infinis vallons, une balançoire, un arbre, un miroir et ô par Lysrus un bout de papier. Feyre s’en saisit, ses yeux le parcoururent et lorsqu’elle en eut terminé, elle le plia soigneusement et le rangea dans un pli de sa robe où personne n’irait le chercher. Celui qui leur avait tendu ce piège avait un sérieux problème ainsi qu’un sens de l’humour des plus douteux, elle refusait qu’Ezechyel puisse ne serait-ce que jeter un œil à ce ridicule bout de papier.  Faisant volte-face pour aller s'enquérir de l’état du triton, elle remarqua du coin de l'œil un étrange reflet dans le miroir.

C’était une pièce magnifique, ovale et qui atteignait presque la taille de Feyre, digne des rois et des reines du premier millénaire sur terre. Des arabesques dorées à l’or fin s’entrelaçaient langoureusement tout autour de la vitre. Cette dernière aurait d’ailleurs dû être lisse et ne reflèter rien d’autre que le monde vide qui lui faisait face. Pourtant, remarqua la sirène, sa surface ondoyait comme de l’eau. Quelque chose sembla bouger à l’intérieur puis soudainement, elle redevint aussi calme qu’elle aurait dû l’être. La mâchoire contractée, Feyre recula prudemment avant de rejoindre son compagnon d’infortune.
Feyre Sarynx
Icône :
[Mini Event] Miroir mon beau miroir | Ezechyel 3m8x
Messages :
37
Job :
Dirigeante de la Maison des Maintes Eaux
Guilde • Organisation :
///
Feat :
Mel Medarda - Arcane
Multicomptes :
Poppy
Azys :
316
https://lastcured.forumactif.com/https://lastcured.forumactif.com/t445-inventaire-de-feyre#3401https://lastcured.forumactif.com/t346-reputation-de-feyre-sarynx
Ezechyel de Angelis
Maison des Maintes Eaux

« C'est le grand soir. J'attendais de toi que tu te lèves de bonne heure. »
« Et pourquoi donc, alors que c'est justement le grand soir ? »
« Pour te préparer. Pour faire bonne figure. »
« Je suis toujours prêt, et ma figure est impeccable en toutes circonstances. »


Elle leva les yeux au ciel. D'aussi loin que ses souvenirs remontaient, Ezechyel avait toujours été cet enfant insolent, capricieux et empli de mauvaise volonté lorsqu'il s'agissait de s'accoutumer des responsabilités qui lui incombaient. Durant un bref instant, la jeune femme alla le bénir qu'il soit tombé dans une profession qui lui permettait autant de liberté, le bougre n'aurait pas fait deux jours dans un travail demandant une once de sérieux. Elle se demanda même comment il avait fait à son arrivée en Ozéna pour se faire à ses horaires de serveur dans les multiples tavernes qui l'accueillaient aujourd'hui en tant que musicien. À croire que la volonté du triton était bien plus fluctuante que ce qu'il voulait bien lui chanter. Elle haussa les épaules, dépitée. Tant qu'il arrivait à l'heure à sa prestation et qu'elle ne devait pas faire des pieds et des mains pour justifier de son retard, il pouvait bien se pavaner là où il voulait dans Azamyr. La ville était tranquille, dépourvue de dangers. Son instinct lui chuchotait que cela ne durerait pas. Sa raison lui implorait de garder ces pensées sombres pour elle et c'est exactement ce qu'elle fit, en tournant le dos au barde.


Guilleret, Ezechyel avait laissé ses pas le guider jusqu'au Quartier Central. Il était rare qu'il sorte de la Maison des Maintes Eaux, préférant se prélasser dans les eaux chaudes et les rivières, cependant il ne résistait pas à l'envie de repérer les lieux de ses prochains spectacles. Une auberge, une taverne, un coin de rue… Tout était bon pour se faire remarquer, pour nourrir cette popularité qui le galvanisait. Son étui de luth sur le dos, le triton avançait fièrement, le menton relevé, ses boucles noires dansant à chacun de ses pas, à peine maintenues par sa couronne dorée. Puis soudainement, le trou noir. Ezechyel eut l'impression de faire une chute de plusieurs mètres, de sauter dans l'inconnu. Son esprit s'embrouilla et un mal de crâne violent le prit jusqu'à ce qu'il succombe à l'illusion qui prenait le pas sur la réalité, sur sa réalité. Le jeune homme avait toujours été sensible à la magie pour une raison qui lui échappait. Il la sentait se faufiler dans les tréfonds de son âme, appuyer là où il ne fallait pas. Il adorait la manier, mais détestait qu'elle soit utilisée contre lui. Il était le chasseur, jamais la proie.


Quand il rouvrit enfin les yeux, Ezechyel eut une vision du paradis qui lui arracha un sourire montant jusqu'à ses oreilles pointues. Feyre se trouvait juste là, une mine boudeuse, presque sévère. Il ne s'en formalisa point, habitué à ses regards en coin, à ses yeux qui roulaient jusqu'au ciel quand il l'abordait, à son air désinvolte alors qu'il se rappelait chaque seconde de la nuit qu'ils avaient passé ensemble. Il se redressa lentement, sentant que sa tête lui faisait encore un mal de chien et tout en la tenant, le visage crispé par la douleur, il tenta de reporter son attention sur la plus dangereuse des roses qui lui avait été donné d'approcher. « Si je te manquais, ma belle Feyre, il suffisait de venir me chercher. ». Son regard erra sur le paysage qu'il ne reconnaissait guère, sur ce piège qui s'était manifestement refermé sur eux. « Je serais apparu en un claquement de doigts et je n'aurais pas eu aussi … ». Il ferma les yeux, posant ses mains sur le sol couvert d'une herbe plus luxuriante qu'il ne lui avait été donné de voir sur terre, s'en aidant pour se relever. « Atroce, cet écho dans ma tête. Revenons-en au plus important. Toi. ».


Il remarqua enfin la présence du miroir et se tourna dans sa direction, plaçant son bras sur l'épaule de la sirène nonchalamment. « Il ne fallait pas, allons. Je suis flatté que tu aies pensé à incorporer mon objet préféré dans ta manigance, mais j'insiste, une simple visite suffisait. ». Il posa sa tête contre la sienne, ignorant la moindre résistance qu'elle pourrait lui opposer. Ils étaient seuls, et Ezechyel ne comptait pas laisser passer l'opportunité de retrouver la chaleur de la sirène, encore moins quand elle ne pouvait pas compter sur la honte de se promener avec lui pour justifier son refus. « Ce miroir ne te rend pas justice, Feyre. Tu es sublime. Et… oh. Tu m'as même laissé un petit mot ? ». Dans sa poche, le triton sentit un parchemin, qu'il en sortit avant de tenter de le déchiffonner. Il restait une chance à celle qu'il charmait pour se dépêtrer du bourbier dans lequel elle serait s'il venait à apprendre qu'il était, au moins pour aujourd'hui, son âme sœur. Une information avec laquelle il jouerait à volonté, qu'il tiendrait au-dessus de sa tête telle une épée de Damoclès et dont il se ravirait en secret. Car s'il ne disait rien, Ezechyel se languissait de sa présence, de cette tempête d'ivresse qui les enchaînait ensemble sous les draps. Elle lui manquait. Cruellement, terriblement, passionnément.

Ezechyel de Angelis
Icône :
[Mini Event] Miroir mon beau miroir | Ezechyel 0c0c0c
Messages :
44
Job :
Musicien
Guilde • Organisation :
Aucune
Feat :
Cardan Greenbriar
Multicomptes :
Séléna Brinclair & Viktor Phaos
Azys :
148
https://lastcured.forumactif.com/t410-journal-d-un-barde-ezechyelhttps://lastcured.forumactif.com/t411-l-etui-du-luth-inventaire-ezechyel#3225https://lastcured.forumactif.com/t409-reputation-d-ezechyel-de-angelis
Feyre Sarynx
Maison des Maintes Eaux

Feyre regardait le jeune homme avec un air de chat courroucé qui lui allait à merveille. Pendant un bref instant, elle regretta de ne pas avoir prit ses jambes à son cou pour essayer de fuir pendant qu’il était encore assommé. Cela lui aurait permis de prendre un minimum d’avance. Par conséquent cette détestable entrevue qui était déjà en train de virer au fiasco n'aurait pas eut lieu. Parfois, la sirène se demandait si le musicien était doté d’un semblant d’instinct de survie. Perdu au milieu de nul part, il ne semblait nullement chagriné. Alors que la question naissait dans son esprit pour la millième fois depuis qu’ils se connaissaient, elle sentit son bras enlacer ses épaules.

- Ce n’est pas… Comment-ça-t-elle mais déjà il ne l’écoutait plus. Il en allait toujours ainsi avec lui. Il n’écoutait que ce qu’il avait bien envie et surtout il entendait que ce qu’il voulait. Cela donnait parfois lieu à des situations saugrenues comme présentement. Bientôt sa tête vint reposer contre la sienne et son odeur boisée de sapin ainsi que d’iode lui emplit les narines, la ramenant plusieurs années en arrière. A une époque où, de la même façon il avait collé son front contre le sien puis elle avait légèrement levé le nez pour effleurer le sien. Exactement comme maintenant, puis leurs regards s’étaient croisés. De la même façon qu’elle l’avait fait autrefois, ses yeux montèrent rencontrer les siens. Son souffle venait s’écraser contre son visage, il aurait suffit d’un millimètre pour que leurs lèvres ne se rencontrent et Feyre se surprit à en avoir envie. Heureusement la voix d’Ezeckyel vint l’arracher à ses charmes et elle recula tout en attrapant le mot entre ses mains.

- Ce mot n’est pas de moi. Exactement comme notre présence ici n’est pas de mon fait. Tout en parlant et avant qu’il n’ait le temps de se ruer sur elle pour récupérer le bout de papier, elle le réduisit en une dizaine de petits morceaux. Elle tâta ensuite sa propre poche pour s’assurer que le sien y était encore dissimulé. Ce qui était le cas. Un soupir de soulagement lui échappa et elle darda à nouveau son regard sur le sien, quelques instants sur ses lèvres aussi. - J’imagine qu’il est donc inutile de te demander ce que nous faisons ici. Aussi malicieux et immature puisse-t-il être, Feyre était convaincu qu’il n’était pas responsable de ce qui se tramait à présent.

- Il y a quelque chose d’étrange avec ce miroir, viens voir par toi-même. Dit-elle en invitant le triton à la rejoindre. Il n’avait d’ailleurs pas eu tort en affirmant qu’il ne lui rendait pas justice ; il ne montrait rien d’autre qu’une étendue blanche infinie. Les sourcils bruns de Feyre convergent l’un vers l’autre et, du bout de l’ongle, elle toucha sa surface qui se mit à ondoyer comme celle d’un lac après un ricochet. - Je n’ai jamais vu de pareil objet… Murmura-t-elle plus pour elle-même que pour son camarade. - Peut-être… Pensant à voix haute, elle plongea sans crier gare ses doigts dans le miroir, priant son dieu de lui venir en aide si un malheur devait lui arriver. Mais rien ne vint, elle ne ressentait qu’une chaleur moite presque familière. Elle y enfonça la main jusqu’au poignet et le remous d’air lui fit parvenir une profonde senteur de substrat, d’eau et de lavande. - C’est impossible. Sa voix était étranglée, presque étouffée par l’émotion.

Ce fut à cet instant qu’une voix qu’elle ne connaissait que trop bien raisonna à travers les ondulations du miroir : - Feyre !

- Maman ! Et elle plongea sans réfléchir un instant de plus dans l’étrange objet qui semblait crier son nom.

C’était une pièce qui n’était dotée d’aucune fenêtre mais dont les lumières au plafond éclairaient comme en plein jour. Sur la droite se trouvait un bureau mal rangé où trônait des dizaines et des dizaines d’ustensiles allant du bréchet en verre à la pipette en passant par le râteau à jardinage. Il y avait également de nombreux ouvrages qui semblaient dater de l’âge d’or, l’époque où la déchéance de la terre s’était amorcée ; les années deux milles. Exactement à l’opposée se trouvait une véritable jungle, il y avait tant de plantes qu’il était presque impossible de les compter et dans cette brousse, ses yeux vert olive plantés dans les siens, se trouvait une petite fille aux cheveux indomptés.

- Feyre ! Je t’ai dit cent fois de ne pas descendre ici ! A cet instant, Feyre comprit que la petite fille ne la regardait pas elle, mais cette femme qui la traversa comme si elle n’existait pas. A l’instar de l’enfant, le nez de l’adulte était légèrement arrondi et leurs cheveux étaient identiques.

- Maman… Souffla la sirène alors que sa mère, immatérielle, traversait sa silhouette sans même la voir. Elle pénétra dans la jungle et la petite fille gloussa avant de s’enfuir, s’enfonçant plus profondément dans la pépinière. - C’est un souvenir, comprit-elle enfin. Et à cet instant, deux miroirs se matérialisèrent de part et d'autre de la pièce.



Feyre Sarynx
Icône :
[Mini Event] Miroir mon beau miroir | Ezechyel 3m8x
Messages :
37
Job :
Dirigeante de la Maison des Maintes Eaux
Guilde • Organisation :
///
Feat :
Mel Medarda - Arcane
Multicomptes :
Poppy
Azys :
316
https://lastcured.forumactif.com/https://lastcured.forumactif.com/t445-inventaire-de-feyre#3401https://lastcured.forumactif.com/t346-reputation-de-feyre-sarynx
Ezechyel de Angelis
Maison des Maintes Eaux

« Tu ne voulais vraiment pas que je le lise, ce petit mot d'amour ? ». Un air faussement peiné sur le visage, sa main glissant sur son front comme pour apaiser une fièvre inexistante, Ezechyel se laissa pencher doucement en arrière dans un râle digne des plus grands comédiens. Puis comme si rien ne s'était passé, comme si cela n'avait aucune importance, il haussa vaguement les épaules et roula des yeux. « Ce n'est pas important. Je préfère les actes aux paroles et tu le sais, Feyre. ». Une pointe de taquinerie au fond du regard, le triton invitait silencieusement la sirène à se remémorer leur nuit passée ensemble. Un de ses plus beaux souvenirs, un de ceux qui faisaient mouche chaque fois qu'il l'évoquait. Que ce soit une pointe de rouge carmin s'installant sur les pommettes de sa dirigeante ou ses traits qui se déformaient en une menace de représailles, cela lui faisait le même effet. Dans sa colère où dans sa douceur, Feyre demeurait une princesse des mers phénoménale et Ezechyel aurait été fou de ne pas provoquer l'opportunité plutôt que de l'attendre sagement.


« Non, navré de te décevoir, mais je n'ai rien à voir avec cet endroit. Quitte à choisir, je ne nous aurais pas emmenés à un endroit aussi… Plat. ». Le goût du spectacle dans le sang, Ezechyel aurait plutôt imaginé un bal somptueux dans un château digne du Palais des Doges en plein Venise. Ici, il devrait se contenter d'un miroir qui attisait la curiosité de sa chère Feyre. Sans opposer la moindre résistance, le triton la suivit jusqu'à l'objet mystérieux dans lequel il observa avec curiosité son reflet inexistant. Un comble que de posséder un miroir si c'était pour ne pas pouvoir s'admirer. Une mine boudeuse apparut sur le visage du jeune homme, presque vexé, tandis que la sirène tendait la main vers la glace. Il leva un sourcil, perplexe devant les vibrations, les minuscules cercles qui partaient de son doigt, et l'envie de tirer la sirène en arrière le prit soudainement. Oh Ezechyel était un être de spontanéité, d'impulsivité. Certains auraient même été jusqu'à le qualifier de stupide, néanmoins rien n'arrêtait un fier chevalier servant, et lorsqu'il sentit Feyre succomber au miroir tentateur, il ne put s'empêcher de pester en priant que rien de dangereux ne les attende derrière la glace.


Le décor changea brutalement, passant de la colline à une jungle luxuriante qui coupa autant le souffle que l'herbe sous le pied d'Ezechyel. Il s'arrêta net, la bouche entrouverte, l'air béat. La vie à Naples, dans un foyer aussi confortable que le sien, n'aurait su être comparé à la beauté du paysage qui déroulait devant ses yeux noisette. Il posa son regard sur la petite fille a l'air espiègle et à la chevelure désordonnée, la gratifiant d'un sourire qu'elle serait incapable de voir. Lentement, le fantôme de la mère de Feyre la traversa, passant devant lui et naturellement, il se rapprocha de la sirène et sa main glissa dans son dos. Il voulait l'enlacer pourtant il n'en fit rien, se contentant d'une caresse, du pianotement de ses doigts sur sa peau hâlée. D'un simple et bête " je suis là ", quand bien même la sirène n'avait jamais eu l'air d'avoir besoin de qui que ce soit. Ezechyel avait entendu sa voix se briser, secouée par l'émotion et il n'était pas assez sot pour prendre la situation à la rigolade. Cette fenêtre ouverte sur un souvenir d'enfance de sa dirigeante lui arracha une esquisse de sourire satisfait. « Même tes souvenirs sont charmants. Je ne t'aurais jamais pensée turbulente. ». Si elle en avait formulé l'envie, le besoin, il serait resté ainsi à ses côtés, la laissant observer les objets qui jonchaient son passé. Tenter de parler avec sa mère semblait impossible, mais qu'est-ce qui l'était vraiment, dans ce monde étrange ?


Devant les deux miroirs qui venaient de se matérialiser, Ezechyel resta immobile. Entre la curiosité et la crainte que l'un d'eux ne révèle plus que ce qu'il était prêt à accorder, il ne savait comment réagir. Ils auraient pu rester dans ce bureau, se perdre dans la jungle, néanmoins le triton pouvait sentir que l'univers magique qui les entourait les pousserait, qu'ils le veuillent ou non vers un autre souvenir. Sa main glissa de la hanche de Feyre jusqu'à son poignet et lentement, il s'approcha de celui de droite. Aussi somptueux que le premier, il dégageait une odeur caractéristique de la maison de famille du musicien, celle de la cannelle. Sans s'en rendre compte, il finit par le traverser et se retrouve en plein milieu de son salon, plusieurs années auparavant. La pièce, immense, était parcourue de colonnes marbrées. Le sol carrelé dans lequel se reflétait le plafond peint ne laissait entrevoir aucune saleté, simplement la perfection. Le mobilier, lui, n'avait rien à envier aux plus riches propriétaires d'Italie et était si rangé qu'on aurait eu l'impression de déranger juste en respirant. Pourtant, à l'instant où le miroir fut franchi, alors que des pas lourds résonnaient dans le couloir adjacent, Ezechyel eut un brusque mouvement de recul et commença à chercher la glace qu'il venait de traverser. « Non non non… Il faut repartir. ». Ses yeux d'ordinaire rêveurs commencèrent à refléter toute la panique qui s'emparait de lui. Il n'alla point chercher le soutien de Feyre, et son fantôme commença à errer dans la pièce, à la recherche d'une porte à ouvrir, d'une armoire dans laquelle se cacher. Sa main se posa sur une poignée qu'il ne put enclencher et enfin, l'inconnu qu'il redoutait tant l'ouvrit juste devant lui.


Un homme d'âge mûr, les traits fermés et la mâchoire serrée, tenait par les cheveux un adolescent qui se débattait de toutes ses forces. D'un seul mouvement, il l'envoya valser contre le canapé. Sa voix, aussi rauque que puissante, fit vibrer toute la pièce. « Pour qui tu te prends ?! Tu n'es qu'un abruti, qu'un sale petit con ! ». Il se retourna, commençant à trifouiller dans un des cabinets tandis que le jeune Ezechyel affichait un air complètement absent. « J'en ai plein le cul de devoir m'occuper de tes affaires constamment ! J'ai UN fils, tu entends, UN SEUL. Et il a fallu que ça devienne un putain d'attardé comme toi. Ta mère aurait mieux fait d'avorter tant qu'elle le pouvait encore. ». L'adolescent ne bougeait pas, statue de pierre dans une tornade qui le frappait de plein fouet. « Casse-toi de chez moi et ne reviens jamais Ezechyel. Tu es trop con pour survivre par toi-même, et j'en ai marre que mon fric finisse dans d'autres poches que les miennes. Et ne t'avise pas de porter notre nom de famille en public. Tu ne le mérites pas. ». La scène s'arrêta, figée dans le temps, alors qu'une claque volait tout droit en direction de la joue de l'adolescent rebelle. Le vrai Ezechyel se tenait droit sur ses jambes, les poings serrés, une rage intense dans le regard. Il se souvenait de la suite des événements. Il ne voulait pas la voir. Pire, il ne voulait pas que Feyre la voit. Elle n'aurait rien dû voir, quand bien même, il ne devait pas avoir honte, la culpabilité était une émotion vicieuse et persistante. « On s'en va, Feyre. ». Pourtant, aucun miroir n'apparut cette fois. Ezechyel donna un coup de pied dans un meuble qu'il traversa et se laissa tomber sur le sol, prenant sa tête entre ses mains. « Je suis désolé. Je pensais que je pourrais revoir ma mère. Retournons dans ton souvenir. Si on peut. ».

Ezechyel de Angelis
Icône :
[Mini Event] Miroir mon beau miroir | Ezechyel 0c0c0c
Messages :
44
Job :
Musicien
Guilde • Organisation :
Aucune
Feat :
Cardan Greenbriar
Multicomptes :
Séléna Brinclair & Viktor Phaos
Azys :
148
https://lastcured.forumactif.com/t410-journal-d-un-barde-ezechyelhttps://lastcured.forumactif.com/t411-l-etui-du-luth-inventaire-ezechyel#3225https://lastcured.forumactif.com/t409-reputation-d-ezechyel-de-angelis
Feyre Sarynx
Maison des Maintes Eaux

Feyre devait lutter de toutes ses forces pour ne pas s’effondrer. La dernière fois qu’elle avait vu sa mère remontait à bien des années. Même avant d’arriver à Ozéna et elle avait toujours eut l’intime conviction qu’elle ne la reverrait jamais. Pourtant c’était bien elle, les joues rebondies et le regard malicieux qui suivait la petite fille avec un air faussement sévère. Ses yeux papillonnèrent pour contenir toutes les émotions qui se bousculaient dans sa poitrine. Pendant un instant, elle eut l’impression que tout allait déborder. Ses poumons semblaient manquer d’air, une vague d’euphorie la forçait à s'empêcher de rire et son estomac se tordait en de violentes crampes qui lui donnaient envie de se rouler en boule. Si elle avait été seule, peut-être se serait-elle laissé aller à ces manifestations, peut-être aurait-elle laissé les larmes qu’elle n’avait jamais vraiment libérer, couler sur ses pommettes. Malheureusement, elle n’était pas seule et elle refusait que quiconque la voit ainsi, Ezechyel plus que les autres. Mais elle n’aurait voulu personne d’autre que lui à ses côtés. Sans piper mot elle s’en rapprocha, pas assez pour se blottir contre son torse mais suffisamment pour tirer de la force de la chaleur qui émanait au travers de ses vêtements fins.

- Il y a nombre de choses que tu ignores, Ezechyel… Murmura-t-elle en songeant ô combien son existence d’autrefois était différente. Elle se surprit également à se demander si le triton l’aurait autant apprécié s’ils s’étaient rencontrés dans leur vie précédente. L’aurait-il ne serait-ce que regardé ? Et elle ? Est-ce qu’ils se seraient entendus ? Ou détestés ? Aurait-il rejoint sa cause ? Ou elle, abandonnée la sienne ? La vérité, cependant, c’est que leurs routes ne se seraient sans doute jamais croisées s’ils n’avaient pas atterri à Azamyr et peut-être que c’eut été mieux ainsi. Feyre se laissa docilement guider au milieu de son souvenir, sans jamais cesser de regarder derrière elle, avec l’espoir presque tabou de revoir ce visage qu’elle avait été sur le point d’oublier. “Il faut savoir laisser les choses où elles doivent être…” Pensa-t-elle non sans un pincement au cœur en s’engouffrant à la suite du triton dans le miroir de droite.

La pièce dans laquelle ils arrivèrent n’était absolument pas familière à Feyre. C’était un lieu qui respirait le luxe, à des années lumières de tout ce qu’elle avait pu connaître. Il n’y avait pas l’ombre d’une plante, seulement la pierre polie et silencieuse ainsi qu’une pelleté de meubles qui, à vue d'œil, valaient un sacré pactole. On eut dit une pièce témoin ou même la poussière semblait pouvoir faire du bruit tant il y régnait un calme assourdissant. C’était un bel endroit dont la délicieuse odeur de cannelle fit légèrement sourire la sirène. Avant qu’elle n’entende la voix d’Ezechyel et la panique dans son regard.

- Qu’est-ce qu’il y a ? Elle l’observa, s’agiter dans l’espoir de trouver… “De trouver quoi ?” se demanda-t-elle en le suivant des yeux. - Ezechyel qu’est-ce qu-... Sa question mourut dans sa gorge lorsque la porte s’ouvrit avec perte et fracas et qu’un homme d’une carrure égale au musicien qu’elle connaissait entra. Il avait l’air buriné, le regard mauvais et la tignasse ébène qui serpentait entre ses doigts n’en était que la confirmation. Feyre fut incapable de retenir un hoquet de surprise quand elle comprit qui était ce jeune homme. Elle observa la scène, bouche bée, incapable d’agir ou de réfléchir. Le temps sembla se suspendre, la gifle ne vint pas et Ezechyel se laissa tomber sur le sol. A cet instant, Feyre reprit contenance puis franchit la distance qui les séparait.

- Ce n’est rien. Mais je… Je crois qu’il n’y a pas d’issus. Elle s’agenouilla en face de lui et lui déposa une main sur l’épaule quand le bruit d’une claque féroce explosa dans l’air. La sirène sursauta en relevant les yeux pour voir l’adolescent dont elle connaissait si bien les traits en accuser une seconde, puis une troisième. Elle cilla puis revint à Ezechyel. - Je n’aurais pas dû voir ça. Souffla-t-elle. - Et toi non plus. Je… Derrière elle, l’adolescent hurla. Un cri de colère, de haine pure et de désespoir. Feyre pinça les lèvres et après une seconde d’hésitation vint passer sa main sur l’une des joues de celui en face d'elle, elle caressa sa pommette du pouce. - Je sais que tu ne vas pas aimer ça et j’en suis désolée. Sans lui laisser le temps de répondre, elle se mit à chanter doucement, juste pour lui. D’abord, il eut l’air de vouloir protester mais bientôt la lueur éclatante de son regard devint morne et il ne resta de lui qu’un pantin désarticulé. Sans jamais cesser de chanter, elle l’attira contre elle et il ne s’y opposa pas. Son grand corps tomba lourdement contre le sien, sa tempe contre sa poitrine. Elle le berça avec douceur, caressant ses cheveux comme s’il avait été un petit garçon tandis que sa joue reposait contre ses boucles brunes. Derrière eux, les coups alternaient les paroles cruelles et Feyre se jura que jamais plus, elle ne permettrait à qui que ce soit de le traiter ainsi.

La sirène resta ainsi, enlacée à son amant répudié, jusqu’à ce qu’elle n’entendit plus rien d’autre que sa propre voix et que la porte de la pièce se soit refermée dans un claquement. Bien qu’elle les crut seule, lorsqu’elle releva les yeux, ceux du jeune Ezechyel semblèrent croiser les siens. Il l’observa ou peut-être était-ce la porte ? Réajusta sa chemise, ses cheveux, essuya le sang qui gouttait allègrement de son nez sur le marbre blanc puis, à son tour, quitta la pièce. Ce fut seulement à cet instant qu’elle vit qu’à l’endroit où il se trouvait, un nouveau miroir avait pris place.

La bouche sèche, Feyre cessa peu à peu de chanter jusqu’à ce que sa voix ne mourut complètement dans sa gorge et qu’Ezechyel soit à nouveau maître de lui-même.

- Nous pouvons partir, désormais. Lui annonça-t-elle d’une voix blanche, incertaine quant à sa réaction.  
Feyre Sarynx
Icône :
[Mini Event] Miroir mon beau miroir | Ezechyel 3m8x
Messages :
37
Job :
Dirigeante de la Maison des Maintes Eaux
Guilde • Organisation :
///
Feat :
Mel Medarda - Arcane
Multicomptes :
Poppy
Azys :
316
https://lastcured.forumactif.com/https://lastcured.forumactif.com/t445-inventaire-de-feyre#3401https://lastcured.forumactif.com/t346-reputation-de-feyre-sarynx
Contenu sponsorisé

Permission de ce forum:

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum