La nuit de la veille, loin d'être dévolue à la fête et à la célébration du départ, avait cependant été quelque peu agitée. Aux premières heures du matin, alors qu'une brume épaisse envahissait les rues désertées par les fêtards, elle n'était ni avachie dans son lit, ni nue dans celui d'un autre, ni même écroulée dans un quelconque jardin à côté d'un amoncellement suspect d'objets ne lui appartenant pas. Elle n'était pas non plus en train de travailler sur le projets qui la liait actuellement aux Veilleurs et encore moins à faire l'inventaire de l’Équinoxe.

Assise sur un banc dans les profondeurs lugubres de la Place Centrale du quartier nord, elle regardait l'autel de l'Idole du dieu de la mort se voiler peu à peu de brouillard tout en mâchonnant un morceau sécher de fruit météore. Elle n'avait pas dormit de la nuit et la perspective de faire tout le chemin du retour l'avait décourager avant même d'avoir essayer. Impossible de dormir sous un arbre par un temps pareil. Alors elle évaluait lentement les solutions, emmitouflée jusqu'aux yeux dans une lourde cape blanche fourrée de moozer, la profonde capuche enfoncée sur la tête et les jambes croisées en tailleurs ne dépassant même pas de ce cocon de chaleur. Le froid n'était même pas si mordant mais avec la fatigue, elle y était plus sensible. Elle n'aurait pas été contre l'idée de se rouler en boule devant un bon feu.

Ses pensées vagabondes passaient de la cheminé à des souvenirs. Une présence chaleureuse dans une pièce chauffée par l'âtre. Un regard pétillant. Elle dérivait sur la poste des aventuriers. Ils avaient déjà du couvrir une bonne distance en une journée. Leur premier bivouac loin des murs, grisés par les découvertes à venir, galvanisés par le danger.

Sans notion d'heure ni de durée, elle leva pourtant le nez en sentant une délicieuse odeur de bois brulé. Elle aimait cette odeur depuis son arrivé. Elle avait quelque chose de cosy. ... Mais il n'y avait pas de feu. Elle se leva et chercha un peu alentour mais non. La brume cachait les reliefs mais pas les lumière et la plus vive venait de l'extérieur. Elle remonta à la surface. Là, au-dessus des façades et des toits s'élevait une colonne de fumée dense et des éclats orangés se perdaient dans le flou irréel créé par la brume.

La sorcière fronça les sourcils, pas totalement certaine d'être entièrement réveillée. C'était comme cette fois dans le quartier central ? Quelqu'un utilisait une magie puissante pour faire une blague ou avait perdu le contrôle ? Menée par sa curiosité, elle commença à trottiner vers la source de l'étrange odeur de feu de bois. La sacoche à sa ceinture émettait de brefs cliquetis et son grimoire pesait à chaque petite foulée. L'air froid lui brûla rapidement la gorge. Elle sorti du gros des habitations, et se contenta finalement de marcher à grands pas, ménageant la fatigue qui l'étreignait toujours avec douceur, cachée dans la chaleur de sa cape fourrée.

Résumé:

“Ca y est” Songea Feyre à regret. “Le froid est là”. Bientôt la neige viendrait sans doute s’inviter sur la cité et la mer deviendrait aussi glaciale que l’air. Les matins ne seraient plus aussi doux que durant la saison chaude et elle ne pourrait plus profiter des premiers rayons du soleil pour se réchauffer. Dorénavant durant de longs mois, les matins seraient d’un rouge sanglant et la plaine recouverte d’un épais brouillard comme aujourd’hui. Debout sur les remparts avec pour seule compagnie ses pensées, Feyre regardait au delà de la cimes des arbres en songeant à toutes ces choses futiles qu’elle repoussait le reste de la journée, lorsqu’elle n’était rien d’autre que la dirigeante de la maison des Maintes Eaux. Où en sont ceux partie en expédition ? A-t-on déjà perdu certains d’entre eux ? Si oui, qui ? C’était ces pensées qui l’obnubilait dernièrement ou du moins, c’était elles qu’elle favorisait pour repousser l’image rémanente du visage d’Ezeckyel qui s’imposait à son esprit depuis plusieurs jours.

Un barrissement retentit puis un frisson parcourut l’échine de Feyre quelques secondes seulement avant que le tocsin ne retentisse bruyamment. Machinalement ses yeux se tournèrent vers la forêt dont le calme semblait infini, on entendit rien d'autre que le vent balayant les feuillages, comme si Ozena tout entière retenait son souffle. La sirène lança un regard au veilleur non loin qui, comme elle s’était penché par-dessus le parapet. Ils échangèrent un regard d'incompréhension puis le visage du combattant devint livide. Feyre se tourna et découvrit avec horreurs les colonnes de fumées. Sans demander son reste, Feyre dévala les escaliers pour regagner la rue.

Par Lysrus que les robes étaient un enfer ! Cela faisait deux années maintenant que Feyre avait délaissé ses tenues de veilleur mais c’était la première fois qu’elle le regrettait aussi amèrement. Ses pieds dérapaient sur les pavés humides mais elle parvint néanmoins aux abords de l’incident plus vite qu’elle ne s’en serait cru capable. Une fine pellicule de sueur roulait déjà le long de ses tempes, faisant friser ses cheveux d’habitude si proprement domptés. Ici le vacarme était assourdissant, l’on entendait des cris, des éclats de voix mais plus que tout c’était le vrombissement du feu qui dominait. La fumée lui piquait les yeux et irritait sa gorge mais elle n’en avait cure ; le feu risquait de se propager et Ozena de partir en flamme avec lui. Il était impossible et impensable que cela arrive.

Au loin, elle aperçut Koss. Elle se rua dans sa direction puis s’arrêta à sa hauteur.

- Qu’est-ce qui se passe ? Demanda-t-elle en haussant le ton pour recouvrir le brouhaha. C’était évidemment une question rhétorique, les flammes étaient assez conséquentes pour qu’il n’eut pas à répondre, ce qu’elle espérait en revanche c’était une explication à leur présence. - Il nous faut des élémentaires d’eau ! Envoie tes veilleurs en quérir, tout de suite ! Puis elle se détourna de l’homme pour attraper une créature qui passait à portée de main. - Y avait-il des gens à l’intérieur ? Ne leur restait plus qu'à espérer que la réponse fut négative.

Résumé:

Quel est le comble pour une prétendue fidèle des dieux qui règnent sur ce bas monde ? Celui de ne pas se lever assez tôt pour leur accorder de son temps ou celui de se lever tôt - pour une fois ! - pour filer à l’anglaise rejoindre un territoire différent des quatres murs de pierre d’un quelconque édifice religieux. Zora s’amuse avec la fraîcheur du matin en parcourant les arbres d’une forêt laissée au repos. Il n’y a plus d’entraînements clandestins sous la pointe d’une branche, pas de cris d’efforts perturbant la plénitude naturelle. Bien qu’elle ait en affection la découverte et l’aventure, elle est bien contente de ne pas se mêler à ce bataillon d’exploration. Leur départ a sonné le début d’une tranquillité qu’on ne connaît que lorsque la ville entière sommeille.

La mauvaise langue qu’elle est lancerait bien des paris sur le nombre de décès à venir, des âmes sauvages qui n’ont pas l’intelligence d’esprit de se parer d’une conscience ; la nymphe prétend être sûre qu’une bonne poignée d’entre elles se calque sur cette description. Balayant l’air d’une main las, elle sifflote et sautille sur l’herbe gelée. Sa peau si blanche à en défier un mort se révèle lorsque son corps se cambre afin de mieux tirer sur ses collants, se pensant seule et sans gêne en soulevant sa robe pour accéder à l’élastique, on peut dire que la jeune femme se met à son aise à chacune de ses promenades solo. Il ne faudrait plus qu’une flaque d’eau assez grande dans laquelle elle puisse admirer sa coupe de cheveux.  

Les températures ne sont plus aussi agréables, mais elles lui donnent l’impression de retrouver un peu d’air et la buée se forme après ses expirations ce qui a le don de l’intéresser. Une femme née en hiver et d’apparence proche de la personnification de cette saison ne peut donc qu’embrasser ce genre de météo difficile. Emmitouflée sous trois couches de vêtements, toutefois dépourvue de veste et on remarque le froid piquer le bout de ses oreilles, ses joues, son nez et ses doigts. Zora n’avouera pas à quel point elle manque de grelotter parce que cela sonnera l’heure de rentrer et marcher une heure en sa compagnie représente un petit bout de paradis.

Il n’y a pas Lala, cependant elle peut toujours discuter avec sa propre personne. Et le son des oiseaux matinaux est coupé par celui d’une alerte.
Ses yeux noirs aperçoivent du gris tâcher les couleurs froides du ciel du mois de novembre, loin d’être alarmée pour un sou, elle se penche en dessous des feuillages.

Oh, un feu.
Un feu.
Il y a des flammes. C’est évidemment un feu.

Enfin elle comprend.

LE FEU ! VOUS AVEZ VU ?! ATTENTION LE FEU !Regardant de part et d’autre du bois comme pour prévenir qui veut qu’il y avait le feu.
Il n’y a personne.
Puis, ses petites jambes s’activent sous l’adrénaline. Elle ne sera d’aucune utilité, pointant aux passants l’évidence d’un danger plus qu’imminent puisque d’ores et déjà présent.

Ils pourraient le dire plus tôt que des flammes risquent de jaillir, qu’on soit sur place en s’évitant de s'époumoner. Essoufflée de sa course, Zora se joint au groupuscule amassé à proximité de l’événement du jour. Prise d’un éternuement, les narines plaquées contre la manche de son gilet le restent, la bouche avec, à mesure que l’atmosphère se mélange à l’odeur des cendres. On l’entend parler de manière incompréhensible.

résumé:

Parfois le monde vous exhausse d'une drôle de façon. Quand, quelques minutes plus tôt, Galatéa pensait à se rouler en boule devant un bon feu, elle n'aurait pas imaginé qu'il serait de cette taille. Comme quoi il fallait effectivement faire attention à ses souhaits sous peine de les voir se réaliser.

Elle n'était pas la première sur les lieux. D'autres étaient déjà en train d'hurler ou s'agiter de façon complètement inutile... Mais les flammes grondaient et tonnaient au-dessus de toute autre chose. Elle s'immobilisa, les yeux posés sur la danse chaotique de cette destruction totale. Elle savait, pourtant, qu'il fallait agir vite. Que les grains perdus rendrait peut-être l'hiver bien moins confortable. Si la pluie n'était pas avec eux, le n'était pas suffisamment fort non plus et l'air trépignait autour d'une si grande source de chaleur. Même à plus d'une dizaine de pas, elle la sentait sur son visage. Elle abaissa sa capuche. Et elle n'avait jamais rien vu d'une telle beauté. La splendeur terrifiante de la destruction à son état le plus brut...

Sidérée, elle ne parvint à bouger que lorsque quelqu'un la bouscula. Un frisson la libéra et elle aperçu Koss, un peu plus loin. Encore incapable de réalisé, de trouver quoi faire, elle s'approcha à grands pas... Pour être saisit par l'épaule par la cheffe de la Maison des Maintes Eaux. Des gens à l'intérieur ? Elle fronça les sourcils. " Comment voulez-vous que je le sache ? Vous voyez quelque chose à travers ça, vous ? " Elle désigna la bâtisse en flamme et son esprit parfis trop vif pour elle ajouta un ton en dessous. " S'il y avait quelqu'un en pleine nuit de fête dans un silo à grain, c'est pas bon. " Elle se dégagea de la désagréable grippe si ce n'était pas déjà fait, sans toute fois lui en tenir rigueur. Elle commençait à reprendre ses esprits, attentive aux réflexions de ceux qui l'entouraient... Et repensait à la présence de quelqu'un dans cette fournaise. Etait-ce simplement possible qu'il soit encore en vie si c'était le cas ? Elle devait respirer. Réfléchir. Elle n'avait jamais rien vécu d'aussi stressant !

Résumé:

L'air était lourd. Les personnes autour passablement tendues. C'était normale en un sens, mais ça ne l'aidait pas. Elle détestait sentir l'instant lui filer entre les doigts comme ça ! Elle aurait du tout simplement arrêter de réfléchir et agir à l'instinct ! Mais les flammes... La mort... Koss qui lui faisait un signe de tête ? Elle fronça les sourcils, souffla un bon coup et approcha du Commandant pour entendre ses confidences. Confidences qui ne la mirent que plus mal à l'aise.

Par pur orgueil, elle se drapa dans ce sourire en coin et ces yeux d'ombre qui se riaient de tout. Leur proximité et leurs messes basses sur fond de flammes rendait son expression encore plus dérangeante.

- Un incendie criminel le soir du départ de l'expédition ? Quel paranoïa... " Elle s'enroula dans ses propres bras pour se donner bonne contenance et acquiesça cependant. Si elle s'était aller, elle se serait perdu dans la contemplation des flammes et se serait approchée comme le plus naïf des papillons. Elle avait une folle envie de s'approcher plus près, à s'en faire pleurer les yeux et chauffer le visage. Elle aurait voulu voir les murs s'effondrer comme une coquille d’œuf pour voir le feu se répandre plus loin. Plus fort. Voir les cendre voler et les larmes coulées...

Elle serra les dents et se reprit. Son instinct de survie était plus fort que cette fascination mêlée d'une pulsion plus obscure. Son instinct tout court ! Agir, voilà qui lui éviterait de se perdre dans tout ça et de se figer face à la peur qui coulait dans ses veines. Elle acquiesça, l'air bien plus sérieux soudainement. Elle donna un petit coup de menton dans la direction du plus gros de l’attroupement. " Ils sont instables. Tu ferais bien de leur donner quelque chose à faire, comme une chaine pour aller chercher de l'eau.

Elle avança d'un pas, pour le dépasser mais juste avant de tourner les talons pour faire le tour du bâtiment et commencer ses recherches, elle souffla encore.

- S'il n'y a plus d'espoir, la magie sera peut-être utile. Je pense pouvoir maudire ce lieu. Sacrifier ce morceau de terre, ce bâtiment et tout ce qu'il contient, pour que les flammes le dévore et arrêtent de se répandre ailleurs. Mais ça aurait un grand prix.

Elle n'attendit pas de réaction. Ce qu'elle proposait était un ultime recours qu'elle n'avait jamais tenté et il était tout à fait possible qu'elle échoue dans les grandes largeurs... En plus de se mettre copieusement en danger. Quelque chose en elle trépignait à l'idée qu'ils en arrive là. Une autre part d'elle priait pour que ça n'arrive jamais. Elle se concentra plutôt sur le bâtiment et le sol alentour à la recherche de signes de... quelque chose de suspect ? Des traces qui s'en approchaient, qui en repartaient ? Une odeur de magie ? Des brûlures étranges ? Des objets inhabituels ? Des lézardes dans le mur ? Tout ce qui pourrait les aider ultérieurement.

Résumé:

Zora demeure désormais dans le silence et laisse l’incendie crier ses flammes. Les bruits de la catastrophe recouvre les discussions, ses oreilles ne peuvent se pencher très longtemps sur les informations qui se croisent et elle est un peu seule avec sa contemplation. L’odeur du bois brûlé n’enchante guère ses sens, cela lui rappelle les rébellions à Leipzig et les morts s’en suivant. Conserver sa mémoire d’une vie passée est une malédiction avec laquelle elle doit se lever tous les matins.
La douleur hivernale ne peut rien face à la chaleur du terrible spectacle. Sa terreur finit par interpeller celle qui se plaignait éhontément. La nymphe ne craint pas assez de choses pour rester à sa place et s’avance, tout en gardant à l’esprit quelques grains de conscience.

La chaîne humaine se forme non loin, l’invitant naturellement à s’écarter du passage pour ne pas déranger le sauvetage de ce qui est encore possible de sauver. Elle n’a pas connaissance des réserves en péril, croit dur comme fer qu’on peut se frayer un chemin au milieu du danger avec un peu de jugeote et de réactivité, tant est si bien qu’on cherche à en ressortir quelque chose.
C’est que sa dirigeante a plus de bonté qu’elle n’en aura jamais, à s'inquiéter immédiatement des pertes civiles. Et pour une fois qu’on aurait besoin de plus de bras, les chers explorateurs se situent à des kilomètres d’ici !

Sous ses yeux attentifs, bien que leur vision soit brouillée par les émanations, la fameuse silhouette danse au coeur de la scène. Méconnaissable, furtive et insaisissable.

Un mort vient de se relever souffle-t-elle sans ébruiter sa découverte. Ce doit être mon imagination ou une punition d’Enos car je ne l’ai pas prié aujourd’hui. Satané croquemort.

Alors Zora se mélange aux veilleurs et empoigne un sceau qu’elle fait passer au suivant, devant le poids conséquent, il faut se rendre à l’évidence qu’elle ne servira qu’à retarder l’action imminente. Son soupir est lourd et elle serre les poings de frustration.

Mais comment doit-on aider quand on ne sait rien faire, s’agace-t-elle en se risquant une nouvelle fois à côtoyer les larmes de feu. Le parfum nauséabond empoisonne ses cheveux et sa peau fond presque comme neige au soleil.

L’opaline repère la sirène et l’interpelle d’une voix pressée. Feyre regarde ! Et son index pointe l’endroit où s’élève la-
La silhouette a disparu, le mort n’est plus vivant ?

Elle reste interdite, nage dans l’incompréhension jusqu’à s’en frotter fortement les paupières. Des perles de sueur glissent le long de ses tempes dû à ce visage en surchauffe à mesure qu’elle tente de deviner si la folie l’a atteinte à son tour.

L’inscription en rouge lui passe au-dessus étant totalement focalisée sur ce mirage.
Feyre, je t’assure, s’en retournant sur la dirigeante, il y avait quelqu’un !!
Son corps immobile ne le sera bientôt plus si on ne la retient pas de s’engager.

résumé:

En laissant Koss pour faire le tour du bâtiment, Galatéa avait tout d'abord regardé le sol, les empreintes qui pouvaient s'y trouver, avant que tout le monde n'est totalement piétiner l'entièreté de la zone ou que l'eau ne finisse par détremper la terre. Puis elle avait remarqué que si le feu montait, il n'avait pas l'air de s'attaquer tout de suite au rez-de-chaussé. Son regard s'était alors relevé pour guetter dans la fumée et la danse des flammes n'importe quel mouvement... Mais à cette distance, elle ne voyait presque rien à cause des fumeroles.

Elle jeta un regard par dessus son épaule. Tous se décarcassaient pour éteindre. D'un geste de main rompu par l'habitude, elle vérifia que son chignon était bien serré, tira sa lourde cape d'hiver autour d'elle pour faire barage à la chaleur cuisante qui se dégageait du brasier et s'approcha un peu plus. Les paupières plissées, le nez dans la doublure en fourrure de son vêtement. Sa gorge commença à la grater, mais les symboles rouges visibles sur la façade vallaient bien ça.

Non, il n'était pas inscrit "Grenier" ou "Defense d'entrer". ça aurait été bien trop simple. Un frisson froid remonta le long du dos de la sorcière à l'instant même où une silhouette se révélait comme un mirage au gré des volutes de fumée. Son corps bougea largement avant que sa tête n'ai analyser la situation. Sans même y avoir penser, elle se retrouva à se ruer en avant, droit sur la porte ouverte pour agriper à bras le corps la silhouette qui se trouvait là. Pas un instant, elle n'eut l'idée d'utiliser sa magie. Pas une seconde, elle ne se dit qu'appeler des renforts aurait été bien plus intelligent. Elle ne formula pas la moindre syllabe, pas le moindre son.

Dans son esprit était focalisé sur un point, le coupable. Celui qui avait tracé le mot qu'elle venait de voir était juste là et pourrait tout aussi bien s'enfuire en se mêlant à la foule un instant plus tard. Il fallait l'attraper... Car si le "Vous" du message représentait les Azamyris, il pouvait tout aussi bien être question du premier indigène qu'ils rencontraient ou du début d'une guerre civile. Dans un cas comme dans l'autre, elle n'allait tout de même pas laisser des imbécile mettre à feu et à sang SA ville. La seule chose entre elle et le monde sauvage qui voulait la bouffer. La seule pierre stable sur laquelle elle pouvait s'amuser à construire ses chateaux de carte magique dans les limites de laquelle le chaos relevait du domaine du jeu.

Les flammes vrombissaient à ses oreilles. Un nuage de chaleur lui gifla le visage lorsqu'elle passa la porte ouverte. La fumée était encore plus concentrée ici que dehors. Elle ne voyait que des formes... Deux formes. Deux silhouette. Le premier homme qu'elle avait aperçu s'adressait à un autre qui portait un tonnelet sous le bras. "suffira ... la suite ... file ..." Quelques mots dérobés aux flammes avant qu'elle ne les dévorent entièrement. Elle toussa dans la fourrure de son col et l'homme au tonnelet la montre du doigt. Deux paires d'yeux se retrouvent sur elle, fantôme blanc avançant vers eux dans la brume de poussière et de cendre. Leurs visages étaient masqués de foulards sombres, leurs visages suant à grosse goutte semblaient tendus. Ils peinaient autant qu'elle face à la chaleur. L'homme qu'elle avait remarqué depuis l'extérieur s'agita, beugla un ordre d'une voix rauque. Un craquement au-dessus de leurs tête fit frémir la sorcière qui s'arrêta net avant qu'un souffle d'iode, frais comme la mer, lui sature le nez un bref instant.

L'instant suivant, la fumée devint plus opaque encore, elle se couvrit le visage, recula d'un pas. L'homme au tonnelet disparu, laissant derrière lui un portail obscur cerclé d'une fumée noire dont les étincelles d'or n'étaient que trop familières à la sorcière. Ils étaient à peine à trois ou quatre pas. Le second homme allait disparaitre et avec lui les raisons de ce Fléau. Lâchant les pans de sa cape, elle se précipita en avant, les mains tendues pour l'agripper avant qu'il ne passe. La cape de l'homme glissa contre sa paume alors qu'elle passait à demi le portail.

Une impression de chute lui souleva le cœur. Une fraicheur humide caressa tendrement son visage. Un grand espace. Un plafond. Des stères de bois tout autour d'elle. Le regard de l'homme qu'elle venait de manquer croisa le sien. Mauvais. Son mouvement fut trop rapide. Son coup de coude trop net. Elle se retrouva effondrée sur le sol du grenier à grain. Le portail s'était déjà effilochée quand le monde retrouva un minimum de cohérence. La douleur irradiait dans son visage et son crâne. Elle tenta de se redresser à genoux et manqua tourner de l’œil. La pièce tournait. La fumée lui brulait les yeux. Ses oreilles bourdonnaient. Elle arrivait à peine à se tenir sur un coude. Elle loucha sur plusieurs tâches rouges sur le sol. Elle saignait du nez, la bouche et le menton colorés de rouge. Un nom lui vint aux lèvres, mais sa voix faible, étouffée par le manque d'air, fut avalée par le feu.

Peu importe qui elle avait appelé de toute façon, ce n'était clairement pas le pénis qui venait d'apparaitre à la porte.

Résumé:

Feyre lança un regard aussi assassin qu’inquisiteur à Koss tandis que sa prise sur l’épaule de l’inconnue lui était arrachée d’un mouvement sec qu’elle ignora. il y avait plus important à penser comme les flammes qui étaient en train de se propager à d’autres bâtiments. La mâchoire contractée, elle fut brusquement prise d’un sentiment d’impuissance qui la mettait en rage. Par Lysrus qu’elle aurait payé cher pour être capable de manier l’eau, pouvoir servir à quelque chose, protéger sa cité. Mais elle n’était bonne qu’à rester, l’air béat, devant le spectacle affligeant qui se jouait sous ses yeux. Mais ce ne fut rien comparé à la haine qui l’habita lorsqu’elle découvrit les écritures sur la façade extérieur du bâtiment. Dans le rougeoiement des flammes, elle faillit ne pas le voir mais quand ses yeux se posèrent dessus, elle eut l’impression que son corps allait s’embraser aussi férocement que la bâtisse.

- Qu’est-ce que c’est que ça… Siffla-t-elle, les dents serrées et le regard noir.  Qui avait fait ça ? Était-ce l’un des leurs ? Si oui, qui ? Si non, cela voulait-il dire qu’ils n’étaient pas aussi seuls qu’ils l’imaginaient ? Mais dans ce cas ils se heurtaient à un ennemi invisible. Un adversaire qui savait quand frapper. Quelque chose soufflait à Feyre que cette nuit et cet endroit, n’était pas anodin. Et si c’était une manière de faire diversion ? Et si cette attaque n’était qu’une flammèche dans le véritable incendie qui les attendaient ? Sur terre, c’était exactement ainsi qu’elle procédait alors… Elle était sur le point de s’élancer pour rejoindre Koss une fois de plus lorsqu'une voix qu’elle reconnut aisément lui parvint.

- Zora ! S’exclama-t-elle avant de suivre ce qu’elle lui montrait du doigt. - Qu’est-ce que tu… Il n’y a… ? Elle tourna à nouveau la tête dans la direction de la jeune nymphe. - Il n’y a rien. Dit-elle avant de l’agripper farouchement par l’épaule. - Et tu restes ici. Ce n’est absolument pas le moment d’aller jouer les poissons frit. Tu es sûre de ce que tu as vu ? Demanda-t-elle tout en prenant à nouveau ses distances. - Je vais… Je vais essayer d’alerter les autres. Même si, dans le fond, Feyre était certaine que l’on irait pas chercher les suicidaires décidés à se jeter dans le feu. Ni Zora, ni l’idiot du village qui venait de les rejoindre.

Ses yeux se firent semblable à deux fentes quand elle l’observa. Cet homme était soit idiot, soit saoul mais dans les deux cas il avait l’air de tout sauf de quelqu’un de net. Quand il évoqua son “patron”, Feyre fut incapable de s’empêcher de hausser les sourcils en lançant un regard à Koss. Ainsi donc c’était un veilleur. Ça n'avait rien de rassurant.

- Oh. Laissa échapper la sirène une fois l’homme nu. Elle l’observa des pieds à la tête d’un air intrigué, constata certaines petitesses et lui fit l’aumône de son silence. Sauf quand il s’approcha des flammes. - Vous n’irez pas là-bas. Tonna-t-elle d’une voix qui tenait plus de l’ordre que de la demande. Puis, comme elle supposait qu’il n’était guère homme à obéir, elle entonna un chant aussi doux que vicieux. Elle ne lui permettrait pas d’entrer. Ni à lui, ni a aucun autre idiot inconconscient.

Résumé:

Un craquement avait retentit quelque part. Quelque chose était tombé, provoquant un souffle d'air brûlant et elle avait rampé en arrière, rabattant sa capuche sur sa tête. Elle se pelotonna dans un coin de la pièce, le mur chaud contre son flanc. D'un coup la réalité lui était revenue en pleine tête : Elle était seule, au milieu d'un incendie, ses yeux la brûlaient, son visage la lançait et sa gorge était en train de se retourner à cause de la toux qu'elle ne parvenait plus à juguler. L'air lui manquait de plus en plus... Et la terreur lui faisait battre le coeur mille fois trop vite, l'esprit parfaitement vide si ce n'est une pensée qui ne parvenait pas à se rendre jusqu'à ses muscles : Bouge.

Et voilà qu'elle hallucinait ! Dans la fumée et la poussière, alors que quelques braises rougeoyaient et que des étincelles fusaient dans l'air elle avait distinguer la silhouette d'un homme nu aux cheveux sombres. Le monde tanguait toujours. Prise d'un haut le coeur, elle avait du reposer le front au sol, pliée en deux par une quinte de toux. Une voix à travers le crépitement de tempête que formaient les flammes au-desuss de leurs têtes. Une voix rauque, assourdit par la lourdeur de l'air saturé de cendre. Elle releva la tête et perçu une silhouette sombre au-dessus d'elle. D'un mouvement réflexe, elle se protégea le visage d'un bras flasque que l'inconnu évita pour la redresser... Et elle reconnu enfin le visage.

- Koss... " coassa-t-elle à moins que ce ne soit le résultat étrange d'une nouvelle quinte de toux. Elle pâlit sensiblement quand il la souleva, presque aussi blanche que ses cheveux. Elle s'agrippa fort à son cou et le sang qui maculait la partie basse de son visage vint copieusement tâcher la tunique du militaire.

Allongée sur le flanc, elle défit l'attache de sa cape d'hiver sont les extrémité et plusieurs coins de fourrure avaient commencé à brasiller, lui évitant visiblement de sacrées brulures. Le lourd par-dessus glissa au sol, la laissant heurtée de plein fouet par un froid aussi vif et douloureux que la chaleur qui avait précédé. Elle se retrouva à tousser comme si elle venait de se noyer et tira sur le col de l'amoncellement de robe qu'elle portait. Il lui fallut un petit moment avant de réussir à reprendre son souffle, ses inspiration sifflant encore un peu le long de sa gorge tendue. Puis, elle roula sur le dos en gémissant, étendue de tout son long et son bras heurta le flanc du commandant avant de se replier. Elle reposa sa main sur son ventre, agrippant le tissus de ses vêtements, l'autre abandonnée dans l'herbe.

- Je plong... " Sa gorge grinça et ce qui était sûrement un bon mot resta coincé dans sa gorge. Elle toussa de plus belle et une jeune femme pâle s'approcha, les mains pleines d'eau pour la faire boire. Elle ne chercha pas à faire la fine bouche et ingurgita tout ce qu'elle put, l'eau apaisant délicieusement sa gorge à moitié brûlée par les fumées trop chaude. Elle parvint enfin à reprendre vraiment de l'air malgré la douleur que lui infligeait chaque inspiration. " Merci. " acquiesça-t-elle à l'égare de la frêle inconnue aux cheveux couleur d'algue.

Elle s'assit. Ses yeux bouffis débordaient de larme et si on ne pouvait voir s'ils étaient rougis par la fumée, ils étaient nettement gonflés. D'une main, elle s'essuya les lèvres et le menton. Le résultat fut désastreux, étalant le rouge vif et le noir de suie sur sa peau blanche et ses lèvres d'encre en une dérangeante peinture de guerre. Le coup qu'elle avait reçu l'avait touché entre l'oeil et le nez et la zone tournait au rouge violacé. Son visage lui faisait toujours particulièrement mal mais le monde tournait un peu moins. Seule la douleur lui donnait envie de vomir actuellement, ce qui était une nette amélioration.

- Je vais bien. " coassa-t-elle, la voix éraillée plus dure que son expression défaite. La main portée à son front, elle ne touchait même pas réellement son visage, elle effleura son propre nez et les larmes redoublèrent malgré elle. " Je crois qu'il est cassé. " bredouilla-t-elle. Sonnée et choquée, les priorités n'étaient plus exactement les mêmes. La violence physique n'était pas exactement une habitude...

Résumé:

Mentir n’est pas dans ses habitudes, mais comment prouver ce qui est difficilement prouvable ? Cela en est que plus frustrant.

Dans son exaspération, Zora s’effraie d’un coup, non pas à cause d’un énième effondrement venant du grenier, ce dernier menace pourtant de tomber de toute sa hauteur d’un moment à un autre. Elle sursaute en entendant une voix grommeler dans son dos on-ne-sait-quoi jusqu’à ce que l’identité de son propriétaire soit déclinée. Ah tiens ! Qui voilà donc ! Des habits volants qui ne le sont plus totalement. D'une main discrète on la voit saluer le spectre tel un ami qui revient après un long périple, enviant sa capacité magique, une salutation ponctuée d’un rire soufflé du nez.

Qu'il est bête, il m’affuble toujours d’un prénom erroné, peut-être que la mémoire de ces spectres défaille avec les années. Feyre n’en a sûrement rien à faire de ce que lui confie la jeune femme, l’urgence appelle à la concentration. La suite de cette trop longue phrase se perd comme les potentielles réserves de grains. Le risque se montre à tous les étages et c’est trop pour sa petite tête.

Aux côtés de sa cheffe de maison, la nymphe ressent l’obligation d’être un minimum exemplaire, elle ne bouge pas d’un poil pour ne pas discuter ses ordres, Promis je ne bouge pas ! Et elle compte bien rester ancrée au sol. Zora se dit des fois que c’est bien parce que la sirène dégage une aura incroyable et surtout maternelle qu’elle ne donne à personne l’envie de la contredire, sa bienveillance naturelle porte avec grâce les maintes eaux et pour rien au monde l’ancienne humaine voudrait changer de lieu de vie.

Les yeux en pleine admiration sont vite camouflés par un tissu invasif, qui retombe aussitôt sur le sol car ses bras ne se sont pas relevés pour le rattraper.
Le visage est déconfit en prenant connaissance de l’habit ainsi que de la situation. Elle aimerait changer de point de vue, mais on lui a dit de ne pas bouger alors son regard se détourne du mieux qu’il peut d’un Vino totalement nu. Wow, on devrait lui apprendre la honte à celui-là, pense-t-elle en se forçant à visualiser autre chose.

Du reste, ses pieds tapotent le sol sans l’amener plus loin que sa zone délimitée. Elle veut voir ce qu’il y a à l’intérieur et souhaite à tout prix tomber nez à nez avec LA silhouette !
Le chant de la sirène la contourne, cependant il l’intime de ne pas tenter le diable sous prétexte de se voir clouer pour de bon au plancher. De l’extérieur, on ne peut que constater les esprits échauffés se figer dans un état second.

Des secondes tirant sur des minutes, deux formes sortent finalement de l’ombre et de la fumée.
Zora reconnaît la sorcière de tout à l’heure à la prestance insaisissable et ses quintes de toux attirent facilement l'attention du plus attentif.
De l’eau ! VITE. Et elle s’en va dérober un seau rempli pour en prendre au creux de sa main.

résumé:

Du bruit, du bruit et encore du bruit. En temps normal, Ezechyel ne se serait jamais plaint d'un peu d'animation. Encore plus quand il en était à l'origine et que tous les regards se tournaient sur lui, peut-être était-ce là l'origine de sa frustration quand il fut réveillé en sursaut par l'agitation dans les ruelles jouxtant sa chambre. D'un geste brusque, il poussa le bras étendu au-dessus de son torse et commença à s'habiller à toute vitesse avant de dévaler les escaliers qui le menaient à l'extérieur. Un barde ne pouvait-il donc pas profiter d'un temps de repos bien mérité après une prestation endiablée ? A travers la vitre, il put enfin constater ce qui causait tout ce brouhaha. Un incendie de rien du tout, quelques petites flammes et tout Azamyr partait en effervescence, à croire qu'ils n'avaient jamais vu de feu auparavant. Il poussa lentement la porte et une vague de vent chaud lui arriva directement dessus, le faisant reculer de quelques pas et envoyant sa chevelure noire de jais valser en arrière. Sa main droite rattrapa tout juste sa couronne dorée et la replaça méthodiquement sur sa tête tandis qu'il pivotait sur ses talons pour prendre conscience de l'ampleur de la catastrophe qui se profilait.


Les cris l'empêchaient de saisir exactement ce qui s'était passé, mais si le triton accordait plus d'importance à sa personne qu'à autrui, il n'en était pas moins un fin connaisseur de la ville d'Azamyr. Aussi, quand il réalisa qu'il se trouvait face à une des plus grandes réserves de la cité, il dut se retenir de paniquer également et avala sa salive. Durant un instant il se maudit de n'avoir aucune capacité lui permettant de mettre fin à l'incendie, de ne contrôler ni l'eau ni la glace. Peut-être qu'une petite chanson permettrait d'apaiser les flammes, après tout, il avait réussi à vaincre de plus grandes tempêtes pour arriver à ses fins. Ses yeux noisette se mirent à errer dans la ruelle et son regard fut arrêté par la présence de sa dirigeante de maison. Ce qu'elle faisait là, il l'ignorait, néanmoins il ne pouvait pas laisser passer une occasion de briller devant elle. Jamais elle ne l'oublierait, il en avait fait la promesse et il comptait bien la tenir. Petit diablotin qu'il était, il se contenta de lui souffler un baiser avant de mettre à exécution la seule compétence qu'il possédait : rameuter les foules.


D'un geste gracile, il arrêta une demoiselle qui partait en courant en la saisissant par le poignet. Entre les hurlements et ses pieds qui n'avaient pas cessé d'avancer même si le reste de son corps avait été stoppé, Ezechyel peina à se faire entendre. Il planta son regard dans le sien et avec un sourire aussi charmeur que rassurant, il lui glissa quelques mots. « Excusez-moi, mademoiselle, j'aurais besoin de votre aide. ». Il marqua une pause, l'incendie faisant rage dans son dos, complètement déconnecté de la réalité. « Pourriez-vous, ma chère, m'aider à organiser une chaîne de la rivière à l'incendie ? Je ne voudrais pas vous affoler, mais il s'agit de nos précieuses réserves et… ». Grand comédien qu'il était, il plaça sa main sur son cœur et afficha un air peiné saupoudré de larmes bordant ses yeux. « Je veux sauver notre cité, je ne peux le faire seul. J'ai besoin de vous, et d'autant de bras que vous pourrez mobiliser. ». Sa main alla caresser la joue de l'inconnue. « Pouvez-vous faire cela pour moi, jolie fleur ? Je vous en serais éternellement reconnaissant. ». Il n'y avait plus qu'à attendre de connaître sa réponse, néanmoins Ezechyel ne comptait jamais sur la chance pour obtenir ce qu'il désirait. Il était La Chance.

Résumé:

Tout partait à vau-l’eau. Le feu ne cessait de se propager et avec lui la panique générale qui faisaient s’entrechoquer puis tomber des seaux remplis d’eau qui n’arriveraient jamais à destination. Les élémentaires tentaient, péniblement, de maîtriser l'incendie mais même pour eux, la tâche semblait ardue et Feyre était bien incapable de savoir comment les aider. Les nerfs à fleur de peau, elle dû se faire violence pour ne pas exploser lorsque Koss, échappant aux flammes, lui ordonna de s’arrêter. Si elle obéit, libérant l’exhibitionniste qu’elle gratifia d’un dernier regard inquisiteur, son visage tout entier exprima l’agacement qui l'agitait en cet instant.

- Je ne suis pas l’un de tes veilleurs. Gronda-t-elle. C’était un avertissement, rien de plus ni de moins. Ses yeux se détournèrent du chef des veilleurs pour se poser sur Galathéa dont le nez boursouflé semblait atrocement douloureux. Feyre grimaça de compassion. - Elle devrait voir un soigneur. Dit-elle quand Zora se posa aux côtés de la blessée pour lui offrir de l’eau.

“Nous devons nous organiser, nous devons faire preuve de discip… “ Songea-t-elle mais quand elle fit volte face, une chaîne presque parfaite s’était créée. Toutes créatures confondues, sans distinctions de races ou de maison, se faisaient énergiquement passer les récipients d’eau dans un effort commun et parfaitement ordonné. Elle les observa un instant, bouche bée avant que ses lèvres ne forment qu’un fin trait mécontent. Ezechyel se tenait juste devant elle et comme toujours, il était à mille lieues de l’urgence qui les avait tous assaillis. C’était une capacité qu’elle lui jalousait un peu, cette façon qu’il avait de gérer toutes ses inquiétudes avec un flegme impitoyable. A croire que rien ni personne ne pouvait jamais l’angoisser. Mais Feyre en connaissait la réponse.

- Même dans de telles conditions tu ne sais pas te tenir. Le gratifia la sirène dont les yeux vert olive suivaient le mouvement rythmé des citoyens. - Bien joué. Lui glissa-t-elle et ses lèvres semblèrent sourire avant de reprendre leur moue boudeuse. A ce rythme, les choses pourraient peut-être tourner en leur faveur. Mais c’était sans compter cette dryade qui arriva jusqu’à elle, le souffle erratique, a tel point qu’elle dû s’y reprendre à plusieurs fois pour délivrer son message.

La peau brune de Feyre sembla brusquement pâlir.

“J’avais raison…” Souffla-t-elle pour elle-même.

- Koss. Envoie des veilleurs à tous les celliers d’Azamyr, fait prévenir les autres chefs de maison. J’ai peur que cet incendie ne soit qu’un avant goût. Elle posa le regard sur lui et on pouvait y lire une colère profonde. - Le quartier des Maintes Eaux à été touché. Je ne peux rester ici. La crispation se lisait sur chacun de ses traits et elle soutint la dryade tout en l’obligeant à rebrousser chemin en direction de son secteur. - Donne moi plus d’informations, tu as vu la race de ces deux femmes ? De quel genre de contamination parle-t-on ? Puis brièvement, elle se retourna vers les deux membres de sa maisonnée. - Ezechyel, Zora, libre à vous de me suivre.

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