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Sous son aile
Galatéa
Maison de la Terre et du Sang
10 Novembre 118 - Nuit
Porte Ouest
La nuit tombait silencieusement sur la ville plus tendue qu'elle ne l'avait été durant ces dix dernières années. Les évènement du début du mois avaient rendu le ciel un peu plus froid encore qu'il ne l'était réellement. Les températures commençaient à descendre dangereusement près de zéro et si le gel n'avait pas encore pris les végétaux, l'air était particulièrement vif, surtout la nuit. Un nuage de buée s'élevait devant le visage de l'ombre blanche qui attendait à côté de la porte Ouest. Les rempares étaient clos pour la nuit, mais son laissé-passé ne tarderait pas.
Une fois n'était pas coutume, plutôt que ses éternelles superpositions de robe, elle avait mis un épais pantalon de laine de spitmon glissé dans ses botte de cuir grises. Ses changements blancs et verts donnait l'impression de tâches d'herbe sur le vêtement alors qu'il s'agissait simplement de la toison naturelle de l'animal et qu'elle ne portait aucune teinture. Son épaisse cape d'hiver, entièrement blanche mais dont l'intérieur était doublé de fourrure de woozer aux couleurs d'une aurore boréale, sentait légèrement le poil brulé. Elle était roussie et noircie en plusieurs endroit mais c'était une pièce trop chère et trop longue à produire pour qu'elle en change en quelques jours à peine, alors elle avait du continuer à la porter après l'incendie. Dessous, une tunique pâle passée sur une chemise blanche ne lui donnait pas plus de couleur. Une ceinture de cuir usée soutenant un porte livre, une bourse et une sacoche de cuisse achevaient le tableau. Sa capuche était rabattue sur ses traits, ne laissant que ses lèvres noires visibles et lui tenant chaud aux oreilles.
Elle s'était appuyé contre le mur de pierre, à côté de la porte. Étant donné la saison, la nuit était tombée mais la soirée venait à peine de commencer. De loin, on devinait l'agitation de la ville. Elle ne connaissait pas l'homme qu'on lui avait attribué pour sa sortie hors des murs cette fois. les gardes de jour et celles de nuit n'étaient pas exactement tenues par les mêmes personnes et c'était la première fois qu'elle demandait à sortir de nuit aux limites de la zone qu'ils voulaient couvrir par le périmètre de sécurité magique.
Les mains blotties à l'intérieur de sa cape, elle tentait de ne pas trop penser au style de créature qu'ils risquaient de rencontrer... Tout en sachant qu'elle y allait entre autre pour ça.
Kaël
Maison du Ciel et du Souffle
Si les nuits se suivent, jamais elles ne se ressemblent. Il ne ressentait pas la moindre lassitude en levant les yeux vers les astres pour découvrir lesquels partageaient leur lumière. Le froid était bien présent, mordant le bout de son nez et picotant ses ailes. Les mois à venir seront rigoureux et il devra composer avec les éléments, ses collègues et amis, aussi. Déjà, certains se plaignaient de leurs conditions de ronde, de la météo éprouvante et du besoin de dormir. Très pragmatique, il leur proposait de changer d’escouade et de braver la lumière du jour si tel était leur souhait. Un débat qui se répétait régulièrement, pour autant ses équipiers ne fuyaient pas. À croire qu’intégrer l’escouade de nuit était comme entrer dans une secte : on s’en plaint, mais tout nous y retient.
Le Veilleur avait débuté sa ronde par quelques échanges avec ses coéquipiers au sujet des événements du jour. Faire le lien entre les surveillances diurnes et nocturnes faisait partie de ses attributions en tant que chef d’escouade. Cette nuit, rien de bien notable à transmettre. Une certaine agitation habituelle, tout au plus. La nuit s’annonçait calme, en apparence. Car derrière chaque ombre peut se cacher une surprise. Après quelques indications de dernière minute, Kaël annonça aux deux autres membres de son trio les ordres à suivre, en son absence. Avec le reste de leur équipe, ils pourront amplement gérer leur tour de surveillance. Quant à lui, une tout autre mission l’attendait ailleurs.
Avant de retrouver son duo pour la nuit, il s’élança dans les cieux pour s’offrir dix minutes de vol. L’occasion pour lui de veiller sur la cité et de se retrouver seul, en tête-à-tête, avec les étoiles. Chaque nuit, il se débrouillait pour trouver ces précieuses minutes en compagnie des astres. Et cette fois encore, elles lui apportèrent le réconfort qui lui permettra d’accomplir sereinement sa mission. Ces précieux battements d’ailes dans les cieux prirent fin alors qu’il s’approchait à nouveau du sol. La gravité retrouvée, il les replia dans son dos le plus possible, pour ne pas déranger son environnement, ni pour les blesser. Le sol lui donna l’impression de craquer sous son poids, là où le gel commençait déjà à prendre du terrain.
La sorcière, dont il savait simplement le strict minimum, l’attendait déjà au point de rencontre. L’engouement, ou le stress, l’avait peut-être fait attendre plus que de raison dans ce froid. Kaël, lui, était parfaitement à l’heure, très à cheval sur ce genre de détail. Une main sur le cœur, il inclina la tête en direction de la femme lorsqu’il fut assez proche.
- Bonne nuit.
Il lui laissa le loisir de lui répondre et peut-être d’exprimer de la surprise. Si la sorcière vit habituellement le jour, se saluer de la sorte peut la surprendre. Mais à quoi bon souhaiter une belle journée lorsque le soleil a déjà pris son repos ?
- Je suis Kaël, Veilleur de nuit. Si je ne m’abuse, vous êtes l’enchanteresse que je dois escorter ?
Il ne voulait pas être impoli, alors ses yeux ne s’attardaient pas trop longtemps sur les particularités du visage de cette femme. Néanmoins, pas de doute, elle correspondait en tout point à la description qu’il en avait eu : une belle femme, des cicatrices, des lèvres sombres et une chevelure lumineuse.
Le Veilleur avait débuté sa ronde par quelques échanges avec ses coéquipiers au sujet des événements du jour. Faire le lien entre les surveillances diurnes et nocturnes faisait partie de ses attributions en tant que chef d’escouade. Cette nuit, rien de bien notable à transmettre. Une certaine agitation habituelle, tout au plus. La nuit s’annonçait calme, en apparence. Car derrière chaque ombre peut se cacher une surprise. Après quelques indications de dernière minute, Kaël annonça aux deux autres membres de son trio les ordres à suivre, en son absence. Avec le reste de leur équipe, ils pourront amplement gérer leur tour de surveillance. Quant à lui, une tout autre mission l’attendait ailleurs.
Avant de retrouver son duo pour la nuit, il s’élança dans les cieux pour s’offrir dix minutes de vol. L’occasion pour lui de veiller sur la cité et de se retrouver seul, en tête-à-tête, avec les étoiles. Chaque nuit, il se débrouillait pour trouver ces précieuses minutes en compagnie des astres. Et cette fois encore, elles lui apportèrent le réconfort qui lui permettra d’accomplir sereinement sa mission. Ces précieux battements d’ailes dans les cieux prirent fin alors qu’il s’approchait à nouveau du sol. La gravité retrouvée, il les replia dans son dos le plus possible, pour ne pas déranger son environnement, ni pour les blesser. Le sol lui donna l’impression de craquer sous son poids, là où le gel commençait déjà à prendre du terrain.
La sorcière, dont il savait simplement le strict minimum, l’attendait déjà au point de rencontre. L’engouement, ou le stress, l’avait peut-être fait attendre plus que de raison dans ce froid. Kaël, lui, était parfaitement à l’heure, très à cheval sur ce genre de détail. Une main sur le cœur, il inclina la tête en direction de la femme lorsqu’il fut assez proche.
Il lui laissa le loisir de lui répondre et peut-être d’exprimer de la surprise. Si la sorcière vit habituellement le jour, se saluer de la sorte peut la surprendre. Mais à quoi bon souhaiter une belle journée lorsque le soleil a déjà pris son repos ?
Il ne voulait pas être impoli, alors ses yeux ne s’attardaient pas trop longtemps sur les particularités du visage de cette femme. Néanmoins, pas de doute, elle correspondait en tout point à la description qu’il en avait eu : une belle femme, des cicatrices, des lèvres sombres et une chevelure lumineuse.
Galatéa
Maison de la Terre et du Sang
L'approche d'une grande silhouette décolla Galatéa de son mur. Ses yeux entièrement noirs se posèrent sur l'homme chauve-souris et elle le salua d'un respectueux mouvement de tête avant qu'il n'arrive à sa hauteur. C'était la première fois qu'elle voyait un malakim sans plume... ça avait un côté assez impressionnant. De plus... agressif ? Non. Prédateur. L'origine d'une telle particularité l'intriga de suite, mais elle ravala ses questions pour le moment. Agresser quelqu'un en l'interrogeant sur une anormalité physique n'était pas exactement le meilleur moyen de faire connaissance pour travailler dans de bonnes conditions, et si Galatéa était notoirement impulsive, elle était aussi partisane du moindre effort et de la politesse.
Pour éviter de le faire répéter vingt fois, elle rabattit sa capuche, affrontant le froid nocturne, et sourit, à la fois surprise et amusée quand elle l'entendit lui souhaiter bonne nuit. Elle faillit le reprendre mais il n'avait théoriquement pas tort. Joli trait d'esprit.
- Vous de même.
Pressée de se mettre en route, elle se coula de profile, comme une invitation à marcher de concert vers la grande porte qui était fermée à la nuit tombée. En entendant son titre, elle gloussa cependant, une joie enfantine éclairant ses traits marqués.
- Si Koss dit enchanteresse, il doit avoir raison. " Objectivement, c'était bien ce qu'elle faisait et ce pourquoi elle aidait en ce moment les Veilleurs, mais elle avait toujours beaucoup aimé ce titre. Il avait quelque chose de puissant et de charmeur en même temps. Mais elle ne laissa pas languir de trop son compagnon du jour. " C'est bien moi. Galaéta Kryos. Echantée de faire votre connaissance, Kaël.
De nouveau, elle lui adressa un petit signe de tête respectueux. Malgré l'heure, elle avait l'air parfaitement reposée et prête à y passer le temps qu'il faudrait.
- Je ne sais pas. On vous a expliqué pourquoi j'avais besoin d'une escorte ? Ce que je faisais dehors ? Nous en aurons sûrement pour plusieurs heures c'est pour ça que je préfère demander.
Pour éviter de le faire répéter vingt fois, elle rabattit sa capuche, affrontant le froid nocturne, et sourit, à la fois surprise et amusée quand elle l'entendit lui souhaiter bonne nuit. Elle faillit le reprendre mais il n'avait théoriquement pas tort. Joli trait d'esprit.
- Vous de même.
Pressée de se mettre en route, elle se coula de profile, comme une invitation à marcher de concert vers la grande porte qui était fermée à la nuit tombée. En entendant son titre, elle gloussa cependant, une joie enfantine éclairant ses traits marqués.
- Si Koss dit enchanteresse, il doit avoir raison. " Objectivement, c'était bien ce qu'elle faisait et ce pourquoi elle aidait en ce moment les Veilleurs, mais elle avait toujours beaucoup aimé ce titre. Il avait quelque chose de puissant et de charmeur en même temps. Mais elle ne laissa pas languir de trop son compagnon du jour. " C'est bien moi. Galaéta Kryos. Echantée de faire votre connaissance, Kaël.
De nouveau, elle lui adressa un petit signe de tête respectueux. Malgré l'heure, elle avait l'air parfaitement reposée et prête à y passer le temps qu'il faudrait.
- Je ne sais pas. On vous a expliqué pourquoi j'avais besoin d'une escorte ? Ce que je faisais dehors ? Nous en aurons sûrement pour plusieurs heures c'est pour ça que je préfère demander.
Kaël
Maison du Ciel et du Souffle
L’enchanteresse lui confirma ses dires, s’amusant du titre par lequel le commandant l’avait nommée. Et puisqu’elle semblait tout aussi polie que lui, il s’inclina très légèrement.
- Enchanté, Galatéa.
Cela paraissait un peu sec, mais cela n’était en rien hypocrite, au moins. Bien qu’ici les températures soient clémentes et vivables, que l’eau ne manque pas et qu’il ne faille pas se battre pour mériter de s’hydrater, on n’enlèvera pas les mauvaises habitudes du malakim. Moins il en dit et mieux il se porte. Il n’est pas du genre à se perdre dans des mondanités.
- Le commandant m’a informé que vous aviez besoin d’une escorte.
C’était concis. Sans doute trop. Si ses propres ordres et échanges avec ses coéquipiers étaient souvent aussi brefs, tout le monde n’était pas habitué à son manque de détails. Puisqu’ils allaient passer plusieurs heures en compagnie l’un de l’autre, l’expérience pour l’enchanteresse pourrait vite devenir un fardeau. Les remarques de ses coéquipiers, formulées pour son bien le plus souvent et sans moquerie, lui vinrent à l’esprit. Conscient de son manque de conversation, il se racla la gorge.
- Vous travaillez sur un projet de défense magique, je me trompe ?
Le duo approchait des remparts, par l’une des sorties officielles et gardées. Certains veilleurs de l’équipe de jour étaient encore en poste, il reconnut leur visage. Le chef d’escouade de nuit leur adressa un sourire poli lorsqu’il leur fit signe de déverrouiller la sortie. Le mot s’était déjà répandu qu’un veilleur sortirait en compagnie d’une sorcière pour une mission nocturne. Ainsi, personne ne leur demanda patte blanche, la simple présence de Kaël leur permit de quitter l’enceinte de la cité.
- Je ne suis pas la meilleure compagnie, mais il me semble que votre tâche vous demandera beaucoup de rigueur et d’observations. Je serai votre protecteur, vos yeux et vos ailes pendant votre étude de terrain.
Franchissant le seuil des remparts, il lui indiqua les vastes plaines d’une main, comme pour l’inviter à le suivre. Il se détourna vers la cité, qui grinçait tandis qu’elle fermait son accès et il observa ses grands murs. Chaque sortie lui faisait se poser la même question. Et sur Terre, s’il avait quitté ses remparts, sa communauté, qu’aurait-il ressenti ? Un mélange de regret, d’angoisse, mêlé à de la nostalgie et à une profonde solitude, voilà ce qu’il ressentait à cet instant précis. Chassant sa question, il regarda de nouveau face à lui. La nuit était belle, le périmètre le plus proche de la cité calme, mais plus loin…
- Je suis bien plus à l’aise dans les airs, alors si cela ne vous ennuie pas, il m’arrivera de partir en éclaireur.
Puisqu’une brise fraîche lui caressa les ailes, il les déplia quelques instants, comme un animal ressentant le besoin de s’ébrouer. Au-delà des remparts, l’espace semble infini, comme dans le ciel. Le besoin de remplir toute cette liberté se fait ressentir.
- Ouvrez la voie, je couvre vos arrières enchanteresse.
Cela paraissait un peu sec, mais cela n’était en rien hypocrite, au moins. Bien qu’ici les températures soient clémentes et vivables, que l’eau ne manque pas et qu’il ne faille pas se battre pour mériter de s’hydrater, on n’enlèvera pas les mauvaises habitudes du malakim. Moins il en dit et mieux il se porte. Il n’est pas du genre à se perdre dans des mondanités.
C’était concis. Sans doute trop. Si ses propres ordres et échanges avec ses coéquipiers étaient souvent aussi brefs, tout le monde n’était pas habitué à son manque de détails. Puisqu’ils allaient passer plusieurs heures en compagnie l’un de l’autre, l’expérience pour l’enchanteresse pourrait vite devenir un fardeau. Les remarques de ses coéquipiers, formulées pour son bien le plus souvent et sans moquerie, lui vinrent à l’esprit. Conscient de son manque de conversation, il se racla la gorge.
Le duo approchait des remparts, par l’une des sorties officielles et gardées. Certains veilleurs de l’équipe de jour étaient encore en poste, il reconnut leur visage. Le chef d’escouade de nuit leur adressa un sourire poli lorsqu’il leur fit signe de déverrouiller la sortie. Le mot s’était déjà répandu qu’un veilleur sortirait en compagnie d’une sorcière pour une mission nocturne. Ainsi, personne ne leur demanda patte blanche, la simple présence de Kaël leur permit de quitter l’enceinte de la cité.
Franchissant le seuil des remparts, il lui indiqua les vastes plaines d’une main, comme pour l’inviter à le suivre. Il se détourna vers la cité, qui grinçait tandis qu’elle fermait son accès et il observa ses grands murs. Chaque sortie lui faisait se poser la même question. Et sur Terre, s’il avait quitté ses remparts, sa communauté, qu’aurait-il ressenti ? Un mélange de regret, d’angoisse, mêlé à de la nostalgie et à une profonde solitude, voilà ce qu’il ressentait à cet instant précis. Chassant sa question, il regarda de nouveau face à lui. La nuit était belle, le périmètre le plus proche de la cité calme, mais plus loin…
Puisqu’une brise fraîche lui caressa les ailes, il les déplia quelques instants, comme un animal ressentant le besoin de s’ébrouer. Au-delà des remparts, l’espace semble infini, comme dans le ciel. Le besoin de remplir toute cette liberté se fait ressentir.
Galatéa
Maison de la Terre et du Sang
OK. En voilà un soldat parfait. Diligent. Poli. Qui ne posait aucue question. Une lame louée comme elle n'en avait jamais vu. Elle cilla deux fois lorsqu'il s'arrêta là, comme pour poser un point final à la conversation. Bwarf, mieux vallait ça qu'un imbécile qui la prendrait de haut. Il lui rappelait un peu Rhys d'une certaine manière, belle gueule taciturne qui en faisait sûrement plus qu'il n'en disait. Elle attendait de voir si la réalité serait à la hauteur de ses espoirs.
Elle ne s'attendait à rien de plus, aussi leva-t-elle un sourcil étonné lorsqu'il reprit en se raclant la gorge.
- C'est ça. J'ai besoin de voir quel genre de créature circulent dans les zones de ce qui deviendra le périmètre de surveillance pour trouver un moyen de faire en sorte qu'elles ne déclenchent pas le système.
La porte s'ouvrit et ils furent dehors. Galatéa pouvait compter ses sorties sur les doigts d'une seule main et la première datait de septembre. L'intérieur des remparts était déjà si grand, qu'elle avait mis six ans à éprouver le besoin de franchir les murs pour voir au-delà. ça avait été un saut dans le vide... assez littéralement d'ailleurs. Elle frémit, comme si le froid devenait plus mordant. Elle ne le montrait pas austensiblement, mais les grands espaces vierges de la nature qui entourait leur refuge la mettaient toujours un peu mal à l'aise. Trop grand. Dépourvu de limite, de frontière. C'était bien trop vertigineux. Il y avait toujours un danger bien réel, fait de crocs et de griffes prêt à sortir d'un buisson. Alors oui, elle était un peu effrayer. Et non, elle ne l'aurait avoué pour rien au monde, la tête haute et le pas décidé.
Le geste d'invitation de son protecteur était - soyons franc - la seule chose qui lui rappelait qu'elle n'avait pas à tourner les talons pour sauver sa vie. Surtout de nuit. Elle avait beau avoir les yeux d'encre, elle ne voyait pas mieux qu'un humain lambda. Pas le monde physique en tout cas.
- Merci. Je sais que j'ai à peu près l'espérence de vie d'un lapereau avec une patte cassée, ici de nuit et sans escorte. " Elle se retourna, s'appercevant qu'il était resté un pas en arrière, lançant un long regard à la ville dont ils voyaient les feux entre les portes qui se refermaient... Il y avait quelque chose d'étrangement solitaire dans la silhouette de cet homme se découpant à contre-jour sur la citée éclairée. Solitaire ne voulait pas dire malheureux, mais cela l'intrigait. Les Veilleurs étaient décidément des êtres aux facette multiples qu'elle se plaisait à rencontrer à chaque fois. Sauf Vino... mais il y avait des raisons évidentes.
Il revint à sa hauteur, reprenant la marche à son côté, ses ailes s'étendant en une ombre plus noire que le reste. A cette occasion, elle s'apperçu qu'elle n'avait pas pris l'empleur de l'obscurité qui régnait la nuit loin de la ville. Pour l'instant les lumières des batiments et des rempares les éclairaient encore un peu, mais bientôt ce serait différent. Elle ralentit, levant les pieds avec précaution pour ne pas se les prendres dans les reliefs du terrain. Clairement, elle n'avait ni l'habitude de marcher dans la nature, ni l'habitude de marcher de nuit, mais elle y mettait du coeur. C'était certain.
- Je suis bien la dernière personne qui vous empêcherai de voler. Si je n'avais pas été sorcière, j'aurais aimé être Faucheuse ou Malakim... Indiquez-moi simplement vers ou se trouve le camp de bucheron, promettez-moi que vous veillerez sur moi même si je ne vous vois pas et allez-y. On sent que vous mourrez d'envie de profiter du ciel. " sourit-elle, tout en gardant les yeux bien inutilement posés sur le sol et lui lança finalement un regard par dessus son épaule. " Cette nuit, je vous confie ma vie, Kaël. Votre parole me suffit.
Elle trébucha sur une grosse touffe d'herbe retorse et parvint à rester debout en chancelant sur quelques pas. Le bruit des breloques qu'elle portait dans son sac tintaient comme des cailloux les uns contre les autres. " C'est bon... " murmura-t-elle en reprenant la marche. Contre toute attente, l'exercice la tenait suffisament au chaud pour qu'elle ne se crampone pas aux revers de sa cape.
Elle ne s'attendait à rien de plus, aussi leva-t-elle un sourcil étonné lorsqu'il reprit en se raclant la gorge.
- C'est ça. J'ai besoin de voir quel genre de créature circulent dans les zones de ce qui deviendra le périmètre de surveillance pour trouver un moyen de faire en sorte qu'elles ne déclenchent pas le système.
La porte s'ouvrit et ils furent dehors. Galatéa pouvait compter ses sorties sur les doigts d'une seule main et la première datait de septembre. L'intérieur des remparts était déjà si grand, qu'elle avait mis six ans à éprouver le besoin de franchir les murs pour voir au-delà. ça avait été un saut dans le vide... assez littéralement d'ailleurs. Elle frémit, comme si le froid devenait plus mordant. Elle ne le montrait pas austensiblement, mais les grands espaces vierges de la nature qui entourait leur refuge la mettaient toujours un peu mal à l'aise. Trop grand. Dépourvu de limite, de frontière. C'était bien trop vertigineux. Il y avait toujours un danger bien réel, fait de crocs et de griffes prêt à sortir d'un buisson. Alors oui, elle était un peu effrayer. Et non, elle ne l'aurait avoué pour rien au monde, la tête haute et le pas décidé.
Le geste d'invitation de son protecteur était - soyons franc - la seule chose qui lui rappelait qu'elle n'avait pas à tourner les talons pour sauver sa vie. Surtout de nuit. Elle avait beau avoir les yeux d'encre, elle ne voyait pas mieux qu'un humain lambda. Pas le monde physique en tout cas.
- Merci. Je sais que j'ai à peu près l'espérence de vie d'un lapereau avec une patte cassée, ici de nuit et sans escorte. " Elle se retourna, s'appercevant qu'il était resté un pas en arrière, lançant un long regard à la ville dont ils voyaient les feux entre les portes qui se refermaient... Il y avait quelque chose d'étrangement solitaire dans la silhouette de cet homme se découpant à contre-jour sur la citée éclairée. Solitaire ne voulait pas dire malheureux, mais cela l'intrigait. Les Veilleurs étaient décidément des êtres aux facette multiples qu'elle se plaisait à rencontrer à chaque fois. Sauf Vino... mais il y avait des raisons évidentes.
Il revint à sa hauteur, reprenant la marche à son côté, ses ailes s'étendant en une ombre plus noire que le reste. A cette occasion, elle s'apperçu qu'elle n'avait pas pris l'empleur de l'obscurité qui régnait la nuit loin de la ville. Pour l'instant les lumières des batiments et des rempares les éclairaient encore un peu, mais bientôt ce serait différent. Elle ralentit, levant les pieds avec précaution pour ne pas se les prendres dans les reliefs du terrain. Clairement, elle n'avait ni l'habitude de marcher dans la nature, ni l'habitude de marcher de nuit, mais elle y mettait du coeur. C'était certain.
- Je suis bien la dernière personne qui vous empêcherai de voler. Si je n'avais pas été sorcière, j'aurais aimé être Faucheuse ou Malakim... Indiquez-moi simplement vers ou se trouve le camp de bucheron, promettez-moi que vous veillerez sur moi même si je ne vous vois pas et allez-y. On sent que vous mourrez d'envie de profiter du ciel. " sourit-elle, tout en gardant les yeux bien inutilement posés sur le sol et lui lança finalement un regard par dessus son épaule. " Cette nuit, je vous confie ma vie, Kaël. Votre parole me suffit.
Elle trébucha sur une grosse touffe d'herbe retorse et parvint à rester debout en chancelant sur quelques pas. Le bruit des breloques qu'elle portait dans son sac tintaient comme des cailloux les uns contre les autres. " C'est bon... " murmura-t-elle en reprenant la marche. Contre toute attente, l'exercice la tenait suffisament au chaud pour qu'elle ne se crampone pas aux revers de sa cape.
Kaël
Maison du Ciel et du Souffle
Bien qu’il ne s’attarde pas trop longtemps sur les spécificités du physique de Galatéa, il avait bien remarqué combien ce dernier était atypique. D’aucuns diront qu’elle est effrayante, certainement. Un duo bien mal assorti, pour être honnête, chacun ayant des anomalies propre à leur race. Une certaine distance se ressentait dans son attitude, associée à de l’élégance et une grâce toute particulière, qui pouvait en dérouter plus d’un, Kaël, lui, trouvait sa façon de s’exprimer en décalage. Pas réellement sa manière de parler, mais plutôt le choix de ses mots. Il avait une vision toute autre d’un lapereau. Bien moins enchanteresse.
- Rassurez-vous, en nous enfonçant dans les plaines, le lapereau a la patte cassée aura autant de chance de survie qu’environ quatre-vingt-dix pour cent des habitants d’Azamyr.
Fichtre alors, voilà que lui aussi s’autorisait une petite blague, agrémentée d’un sourire en coin. Un rictus juste assez visible pour casser l’habituelle ligne droite que forment ses lèvres.
Sa bouche forma rapidement un « o », que d’expression, lorsqu’elle lui avoua avoir songé être une faucheuse ou une malakim si le choix s’était présenté à elle. Puisqu’il était arrivé ici en rejoignant cette race, jamais le veilleur ne s’était interrogé sur un éventuel choix. C’était une évidence, qui s’était jouée sans qu’il n’ait le moindre mot à dire. Un jour, peut-être, il s’imaginera et fantasmera sur une potentielle vie en tant que… quoi d’ailleurs ? Il chassa ces pensées futiles, se recentrant sur le présent.
- Je ne me prononcerai pas pour les faucheuses, mais sachez que devenir un malakim est très douloureux.
Et pour imager ses propos, au cas où elle ne ferait pas le lien d’elle-même, ses ailes s’agitèrent. Ou alors, ces dernières, vexées que le souvenir de leur pousse soit synonyme de traumatisme pour Kaël, avaient tout simplement envie de rappeler leur existence. Car une fois la douleur passée, il fallait bien avouer qu’elles étaient un atout considérable et un moyen simple de s’évader dans les cieux sans dépendre de qui ou de quoi que ce soit.
L’enchanteresse était en confiance. Pour une jeune lapine pas très douée, elle avait le mérite d’être courageuse. Ou alors, c’était un moyen bien trouvé de rester polie et de l’envoyer paître ailleurs pendant qu’elle s’attellera à sa tâche. Dans tous les cas, chacun était gagnant. Et même si l’envie de foncer vers les étoiles lui brûlait les ailes, il s’abstint de partir aussitôt, comme un gosse que l’on délivre d’un ennui terrible.
- Je vais tout de même vous mener à pied à ce camp.
Et cela tombait bien, car en matière de pieds, ceux de l’enchanteresse semblaient maladroits. S’éloigner de la ville, de ses lumières, c’était prendre le risque de confondre une branche avec une bête, une feuille avec un piège et de la mousse avec de l’eau.
- Mes yeux se sont déjà accoutumés au manque de lumière. Je vais ouvrir la voie, tentez de marcher dans mes pas.
L’un des avantages des malakims, lui voyait fort bien devant lui, malgré l’absence de lumière artificielle. Les rayons des lunes étaient bien assez suffisants. Et son ouïe, en alerte depuis qu’ils ont quitté la sécurité des remparts, prenaient également le relais en cas de doute.
En passant devant elle, il s’assura de prendre les chemins les moins escarpés. À certains endroits, la terre était plus tassée, signe que des pieds avaient pour habitude de faire des allers-retours vers les champs de culture ou les postes avancés. En y regardant de plus près, le tracé de véhicule était même discernable, si bien sûr la vue le permet. Remplissant sa promesse, évitant de se retourner chaque fois qu’il avait l’impression d’entendre un pied coincé, un soupir d’agacement ou un juron retenu entre les lèvres noires de Galatéa, le duo arriva au camp de bûcheron.
- Puisque tel était votre souhait, je vous quitte pour le moment. Prenez garde, vous voulez savoir ce qui traîne dans les parages, mais vous n’avez guère envie de tomber nez à nez dessus. Je ne serai pas loin, mais tout de même, restez prudente.
Ffffoouish, le bruit de l’air qui se déplace rapidement et Kaël était déjà parmi les étoiles à commencer une ronde.
Fichtre alors, voilà que lui aussi s’autorisait une petite blague, agrémentée d’un sourire en coin. Un rictus juste assez visible pour casser l’habituelle ligne droite que forment ses lèvres.
Sa bouche forma rapidement un « o », que d’expression, lorsqu’elle lui avoua avoir songé être une faucheuse ou une malakim si le choix s’était présenté à elle. Puisqu’il était arrivé ici en rejoignant cette race, jamais le veilleur ne s’était interrogé sur un éventuel choix. C’était une évidence, qui s’était jouée sans qu’il n’ait le moindre mot à dire. Un jour, peut-être, il s’imaginera et fantasmera sur une potentielle vie en tant que… quoi d’ailleurs ? Il chassa ces pensées futiles, se recentrant sur le présent.
Et pour imager ses propos, au cas où elle ne ferait pas le lien d’elle-même, ses ailes s’agitèrent. Ou alors, ces dernières, vexées que le souvenir de leur pousse soit synonyme de traumatisme pour Kaël, avaient tout simplement envie de rappeler leur existence. Car une fois la douleur passée, il fallait bien avouer qu’elles étaient un atout considérable et un moyen simple de s’évader dans les cieux sans dépendre de qui ou de quoi que ce soit.
L’enchanteresse était en confiance. Pour une jeune lapine pas très douée, elle avait le mérite d’être courageuse. Ou alors, c’était un moyen bien trouvé de rester polie et de l’envoyer paître ailleurs pendant qu’elle s’attellera à sa tâche. Dans tous les cas, chacun était gagnant. Et même si l’envie de foncer vers les étoiles lui brûlait les ailes, il s’abstint de partir aussitôt, comme un gosse que l’on délivre d’un ennui terrible.
Et cela tombait bien, car en matière de pieds, ceux de l’enchanteresse semblaient maladroits. S’éloigner de la ville, de ses lumières, c’était prendre le risque de confondre une branche avec une bête, une feuille avec un piège et de la mousse avec de l’eau.
L’un des avantages des malakims, lui voyait fort bien devant lui, malgré l’absence de lumière artificielle. Les rayons des lunes étaient bien assez suffisants. Et son ouïe, en alerte depuis qu’ils ont quitté la sécurité des remparts, prenaient également le relais en cas de doute.
En passant devant elle, il s’assura de prendre les chemins les moins escarpés. À certains endroits, la terre était plus tassée, signe que des pieds avaient pour habitude de faire des allers-retours vers les champs de culture ou les postes avancés. En y regardant de plus près, le tracé de véhicule était même discernable, si bien sûr la vue le permet. Remplissant sa promesse, évitant de se retourner chaque fois qu’il avait l’impression d’entendre un pied coincé, un soupir d’agacement ou un juron retenu entre les lèvres noires de Galatéa, le duo arriva au camp de bûcheron.
Ffffoouish, le bruit de l’air qui se déplace rapidement et Kaël était déjà parmi les étoiles à commencer une ronde.
Galatéa
Maison de la Terre et du Sang
Il n'était pas de si mauvaise compagnie finalement. Un sourire en coin. Un bon mot. Elle sourit à son tour, amusée, et décidé que finalement il lui plaisait bien lorsqu'il se montra d'une franchise totale à propos de ses ailes.
- Gagner ses ailes l'est toujours un peu. " répondit-elle, sibylline avant de se concentrer un peu plus sur ses pas. " Mais je vous l'accorde, ma branche de sorcellerie est plutôt du genre agréable. Au bas mot... Contrairement aux sorciers blancs qui se crevaient physiquement ou aux verts qui se couvraient d'écorce, son cœur battait avec force, remplit par l'usage des émotions, et elle sentait occasionnellement l'extase de la trame obscure qui rugissait dans ses veines. " Mais totalement inutile à l'heure qu'il est. "
On disait que l'amour éclairait tout... et bah l'imbécile qui avait dit ça n'avait surement jamais marché de nuit. " Merci. Je vous suis. " Soulagée de ne pas avoir à chercher son chemin en plus de surveiller ses pieds, elle suivit l'ombre massive des deux ailes qui cachaient en partie l'homme devant elle. " Comment faites-vous... On dirait que vous marchez en plein soleil. J'ai l'impression que je risque de tomber dans un trou à chaque fois que je pose le pied. " grommela-t-elle. Mais avec le temps et l'application, elle fini par trouver son rythme. Levant les pieds moins hauts, elle glissait un peu en suivant les légères dénivelées du sol.
L'odeur de sève et la disparition des herbes folles lui apprirent qu'ils arrivaient au sous-bois. Les bruissements de la nuit changèrent, tout comme a texture du sol sous ses pieds. Elle distingua un mur, une odeur de poussière. Un tas de bois. Elle n'eut pas le temps de remercier son gardien qu'il s'était éclipser dans un bruit de cuir tendu, ne laissant derrière lui qu'un mouvement d'air rabattant au sol un parfum qui devait être le sien.
Elle prit une seconde pour l'entendre s'éloigner, levant les yeux vers la silhouette sombre sur le fond du ciel. Avec les ailes ainsi déployer, elle l'aurait pris pour un dragon. Il était curieux tout de même ce bonhomme. Posé comme Koss. Peu loquasse mais agréable et d'une grande élégance. Il avait de l'esprit et conscience de ce qui l'entourait, mais également de ses propres envies. Elle le voyait bien se dévouer entièrement à son rôle sans avoir de véritable vie à lui par ailleurs, y trouvant un rythme qui lui convenait ... Un peu tout le contraire d'elle-même.
Enfin ! Elle avait autre chose à faire.
S'approchant à tâtons, elle arpenta l'endroit de long en large en comptant le nombre de pas, pour finir par trouver un lieu suffisant. Elle déposa un cristal violacé au pied 'un énorme arbre, un autre contre le mur du bâtiment et un autre un peu plus loin dans le bosquet. Ils resteraient là plusieurs nuits, mais comme ça c'était posé.
Elle revint vers la zone de coupe formant une trouée dans la canopée et profita de la lueur du ciel pour définir un large cercle prenant une bonne partie de l'espace qu'elle traça avec un bâton et du sel. Puis elle dessine encore quelques symboles à l'intérieur, dépose quatre cristaux bleutés sur le cercle aux quatre points cardinaux et s'assit en tailleur en plein milieu, sa robe blanche étalée autour d'elle en corole pour sentir le bois et la terre froide contre ses jambes.
Elle sorti une plaque de bois dans laquelle était enchâssé un cristal bleuté et porta à son œil une lentille de bijoutier étrange, arborant deux roues crantées. Elle regarda alentour un moment, puis l'objet et sorti encore quelques outils de sculpture sur bois servant pour la précision. Elle posa l'objet de bois sur le sol devant elle et observa encore. Ainsi, au contact des plantes, des insectes, des oiseaux cachés dans les arbres, de toute la faune invisible et pourtant grouillante de ce monde plein de vie, la magie que contenait le prototype devenait déjà chaotique. Elle posa la main dessus et tous les cristaux du cercle se mirent à émettre chant à quatre voix, doux, presque éthéré. Elle retira la main, le chant se tue, et elle commença à travailler le bois à la lueur de la lune, effleurant le cristal du bout des doigts, écoutant le chant se modifier, perdre une voix, se faire plus sourd ou plus fort, le régulant peu à peu jusqu'à ce que les cristaux pulses mais qu'aucun son ne soit perceptible à oreille humaine.
Tout à son travail, la magie se faisant plus intense autour d'elle, elle n'avait pas remarqué la truffe qui s'était peu à peu approché de son ouvrage. Et soudain, lorsque l'animal franchi le cercle de sel, le cristal le plus proche de lui émit un tintement clair, comme si on avait fait chanter un verre. Galatéa se retourna d'un bon, la lentille de joailler tombant dans la sciure de bois.
- Gagner ses ailes l'est toujours un peu. " répondit-elle, sibylline avant de se concentrer un peu plus sur ses pas. " Mais je vous l'accorde, ma branche de sorcellerie est plutôt du genre agréable. Au bas mot... Contrairement aux sorciers blancs qui se crevaient physiquement ou aux verts qui se couvraient d'écorce, son cœur battait avec force, remplit par l'usage des émotions, et elle sentait occasionnellement l'extase de la trame obscure qui rugissait dans ses veines. " Mais totalement inutile à l'heure qu'il est. "
On disait que l'amour éclairait tout... et bah l'imbécile qui avait dit ça n'avait surement jamais marché de nuit. " Merci. Je vous suis. " Soulagée de ne pas avoir à chercher son chemin en plus de surveiller ses pieds, elle suivit l'ombre massive des deux ailes qui cachaient en partie l'homme devant elle. " Comment faites-vous... On dirait que vous marchez en plein soleil. J'ai l'impression que je risque de tomber dans un trou à chaque fois que je pose le pied. " grommela-t-elle. Mais avec le temps et l'application, elle fini par trouver son rythme. Levant les pieds moins hauts, elle glissait un peu en suivant les légères dénivelées du sol.
L'odeur de sève et la disparition des herbes folles lui apprirent qu'ils arrivaient au sous-bois. Les bruissements de la nuit changèrent, tout comme a texture du sol sous ses pieds. Elle distingua un mur, une odeur de poussière. Un tas de bois. Elle n'eut pas le temps de remercier son gardien qu'il s'était éclipser dans un bruit de cuir tendu, ne laissant derrière lui qu'un mouvement d'air rabattant au sol un parfum qui devait être le sien.
Elle prit une seconde pour l'entendre s'éloigner, levant les yeux vers la silhouette sombre sur le fond du ciel. Avec les ailes ainsi déployer, elle l'aurait pris pour un dragon. Il était curieux tout de même ce bonhomme. Posé comme Koss. Peu loquasse mais agréable et d'une grande élégance. Il avait de l'esprit et conscience de ce qui l'entourait, mais également de ses propres envies. Elle le voyait bien se dévouer entièrement à son rôle sans avoir de véritable vie à lui par ailleurs, y trouvant un rythme qui lui convenait ... Un peu tout le contraire d'elle-même.
Enfin ! Elle avait autre chose à faire.
S'approchant à tâtons, elle arpenta l'endroit de long en large en comptant le nombre de pas, pour finir par trouver un lieu suffisant. Elle déposa un cristal violacé au pied 'un énorme arbre, un autre contre le mur du bâtiment et un autre un peu plus loin dans le bosquet. Ils resteraient là plusieurs nuits, mais comme ça c'était posé.
Elle revint vers la zone de coupe formant une trouée dans la canopée et profita de la lueur du ciel pour définir un large cercle prenant une bonne partie de l'espace qu'elle traça avec un bâton et du sel. Puis elle dessine encore quelques symboles à l'intérieur, dépose quatre cristaux bleutés sur le cercle aux quatre points cardinaux et s'assit en tailleur en plein milieu, sa robe blanche étalée autour d'elle en corole pour sentir le bois et la terre froide contre ses jambes.
Elle sorti une plaque de bois dans laquelle était enchâssé un cristal bleuté et porta à son œil une lentille de bijoutier étrange, arborant deux roues crantées. Elle regarda alentour un moment, puis l'objet et sorti encore quelques outils de sculpture sur bois servant pour la précision. Elle posa l'objet de bois sur le sol devant elle et observa encore. Ainsi, au contact des plantes, des insectes, des oiseaux cachés dans les arbres, de toute la faune invisible et pourtant grouillante de ce monde plein de vie, la magie que contenait le prototype devenait déjà chaotique. Elle posa la main dessus et tous les cristaux du cercle se mirent à émettre chant à quatre voix, doux, presque éthéré. Elle retira la main, le chant se tue, et elle commença à travailler le bois à la lueur de la lune, effleurant le cristal du bout des doigts, écoutant le chant se modifier, perdre une voix, se faire plus sourd ou plus fort, le régulant peu à peu jusqu'à ce que les cristaux pulses mais qu'aucun son ne soit perceptible à oreille humaine.
Tout à son travail, la magie se faisant plus intense autour d'elle, elle n'avait pas remarqué la truffe qui s'était peu à peu approché de son ouvrage. Et soudain, lorsque l'animal franchi le cercle de sel, le cristal le plus proche de lui émit un tintement clair, comme si on avait fait chanter un verre. Galatéa se retourna d'un bon, la lentille de joailler tombant dans la sciure de bois.
Kaël
Maison du Ciel et du Souffle
Leur traversée n’avait été ni trop longue, ni trop pénible, mais disons que Kaël avait très vite atteint ses propres limites en matière de sociabilité. Alors prendre la poudre d’escampette, direction le ciel, c’était une manière pour lui d’y mettre un terme. Ce n’était pas comme s’ils étaient tous les deux présents pour avoir une discussion mondaine. Voilà ce qu’il se disait en sentant le souffle glacé rendre le bout de son nez insensible. Une fois encore, il s’était envolé comme un sauvage, fidèle à la petite réputation que certains membres de son escouade aiment bien colporter ici et là. Il avait beau défendre bec et ongles que ce n’était qu’une rumeur, la vérité était bien là. Il n’est pas fichu de tenir une conversation digne de ce nom. Évoluer en société est difficile pour lui. Tout était bien plus simple il y a onze ans, sur Terre…
Son seul réconfort était le calme plat. Loin, au-dessus de l’enchanteresse, il gardait un œil sur ce qu’elle préparait. Évidemment, de si haut, les détails étaient flous, mais il comprit rapidement qu’elle n’était pas en train de faire un grand rangement du camp de bûcheron. Au contraire, elle ajoutait du désordre avec son propre matériel qu’elle installait, ici et là, sans qu’il comprenne réellement le but de tout ceci. Tant que c’était utile et inoffensif, il ne voyait aucun mal là-dedans.
Lui vint alors l’envie de trouver une branche assez solide pour supporter son poids et celui de ses ailes. Avec une vue assez dégagée pour voir l’environnement alentour dans son ensemble. Sans être une mince affaire, cela ne lui prit que quelques minutes pour jauger un arbre apte à le soutenir. Une fois bien accroupi, il laissa se détendre ses ailes dans son dos. Bon sang, c’était très calme. Cela devait bien cacher quelque chose. Ses sorties en dehors des remparts de la cité n’avaient pas dépassé la trentaine, mais tout de même. En moyenne, il y avait du grabuge, des bestioles un peu coriaces, des troupeaux ennuyeux et envahissants.
C’est alors que du mouvement dans sa vision périphérique le fit tiquer. À force de plisser les yeux, il reconnut un petit troupeau inoffensif de spitmons. Ces petites bêtes sont très objectivement adorables, mais plutôt envahissantes à l’état sauvage. Ils avaient au moins assez de jugeote pour ne pas venir bêler dans tous les sens et ainsi attirer les prédateurs. Jugeant le danger proche du néant, Kaël resta à la cime de son arbre pour voir quelle sera la réaction de l’enchanteresse. Cette dernière était complètement absorbée par sa tâche. La magie l’entourait, l’enveloppait, la coupait de son environnement, ce qui était une grave erreur en dehors de la sécurité des remparts, de nuit de surcroît.
Il ne sut pas si le petit son étouffé venait d’elle ou d’un animal apeuré par sa réaction, en tout cas, il y eut bel et bien un bruit, suivit d’un tintement de verre. C’est le moment que Kaël choisit pour quitter son nid et la rejoindre. Les animaux venaient d’investir les lieux, poussant de leur museau le matériel de la sorcière, reniflant tout et partout. Certains venaient même de s’allonger, tout à fait à leur aise. Amusé, le veilleur rejoignit Galatéa.
- C’était assez prévisible. Là pour l’homme passe, il laisse des marques. Ils sont peut-être à la recherche de quoi manger et notre odeur les a attirés. Vous ne craignez rien, ils sont doux comme… des agneaux. Mais qu’est-ce qu’ils peuvent chiant à déloger une fois installés…
Plusieurs d’entre eux venaient de le bousculer, si bien qu’il dut rabattre ses ailes au plus près de lui.
- Vous qui vouliez voir ce qu’il y a dans le coin, vous êtes servie. On n’est pas trop mal tombés ce soir.
Pour le moment.
Son seul réconfort était le calme plat. Loin, au-dessus de l’enchanteresse, il gardait un œil sur ce qu’elle préparait. Évidemment, de si haut, les détails étaient flous, mais il comprit rapidement qu’elle n’était pas en train de faire un grand rangement du camp de bûcheron. Au contraire, elle ajoutait du désordre avec son propre matériel qu’elle installait, ici et là, sans qu’il comprenne réellement le but de tout ceci. Tant que c’était utile et inoffensif, il ne voyait aucun mal là-dedans.
Lui vint alors l’envie de trouver une branche assez solide pour supporter son poids et celui de ses ailes. Avec une vue assez dégagée pour voir l’environnement alentour dans son ensemble. Sans être une mince affaire, cela ne lui prit que quelques minutes pour jauger un arbre apte à le soutenir. Une fois bien accroupi, il laissa se détendre ses ailes dans son dos. Bon sang, c’était très calme. Cela devait bien cacher quelque chose. Ses sorties en dehors des remparts de la cité n’avaient pas dépassé la trentaine, mais tout de même. En moyenne, il y avait du grabuge, des bestioles un peu coriaces, des troupeaux ennuyeux et envahissants.
C’est alors que du mouvement dans sa vision périphérique le fit tiquer. À force de plisser les yeux, il reconnut un petit troupeau inoffensif de spitmons. Ces petites bêtes sont très objectivement adorables, mais plutôt envahissantes à l’état sauvage. Ils avaient au moins assez de jugeote pour ne pas venir bêler dans tous les sens et ainsi attirer les prédateurs. Jugeant le danger proche du néant, Kaël resta à la cime de son arbre pour voir quelle sera la réaction de l’enchanteresse. Cette dernière était complètement absorbée par sa tâche. La magie l’entourait, l’enveloppait, la coupait de son environnement, ce qui était une grave erreur en dehors de la sécurité des remparts, de nuit de surcroît.
Il ne sut pas si le petit son étouffé venait d’elle ou d’un animal apeuré par sa réaction, en tout cas, il y eut bel et bien un bruit, suivit d’un tintement de verre. C’est le moment que Kaël choisit pour quitter son nid et la rejoindre. Les animaux venaient d’investir les lieux, poussant de leur museau le matériel de la sorcière, reniflant tout et partout. Certains venaient même de s’allonger, tout à fait à leur aise. Amusé, le veilleur rejoignit Galatéa.
Plusieurs d’entre eux venaient de le bousculer, si bien qu’il dut rabattre ses ailes au plus près de lui.
Pour le moment.
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