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My watch has ended - Ovidio
Kaël
Maison du Ciel et du Souffle
1er novembre 118
Les épaules ankylosées, les ailes lourdes, les paupières tombantes, il fit son rapport au chef de l’escouade de jour qui prenait le relais. La nuit avait été calme, si plate qu’il avait lui-même ressenti beaucoup de difficultés à ne pas se laisser aller dans les bras de Morphée. Quant à ses coéquipiers, cela faisait déjà de longues minutes qu’ils avaient raccroché leur tour de garde pour se fourrer dans leurs draps. Seul Kaël avait encore du travail. Surtout des échanges, quelques notes dans la grande paperasse des Veilleurs. Rien de bien excitant, lui préférait largement effectuer des rondes dans les cieux. Néanmoins, il prenait son travail très au sérieux et, malgré quelques vaines tentatives de ses coéquipiers, jamais il ne délaisserait le côté administratif de sa tâche.
Le ciel avait changé de couleur, quittant ses étoiles pour revêtir un manteau très coloré. Bien qu’il n’ait d’yeux que pour les astres visibles uniquement de nuit, Kaël admettait que les couleurs de l’aube étaient très belles à voir. En ce qui concerne le soleil, il préférait se tenir à l’écart et ne pas avoir à le croiser, par habitude, par phobie, par… la Terre. Son ancienne vie, qui ne le quittait pourtant pas malgré les années. Et il le savait, aujourd’hui, il serait bien forcé de le croiser.
Quittant les remparts, Q.G. des Veilleurs de nuit, il rejoignit le quartier central en volant juste au-dessus des bâtiments. À cette heure, assez peu de passants pouvaient le voir traverser la cité. Les uns et les autres dormaient ou se réveillaient tout doucement pour affronter une nouvelle journée de labeur ou de loisirs. Kaël, lui, n’avait plus à travailler. Et malgré son envie, il n’était pas sur le point de trouver le confort de son lit. Il avait encore une promesse à tenir. Lorsqu’il était sur le point de rejoindre son point de rendez-vous, il s’attarda sur un toit pour observer l’auberge.
Des cris et autres boutades étaient audibles de l’autre côté de la rue. L’ambiance avait dû être festive toute la nuit. Certains déambulaient sur les pavés de la route principale, signe qu’ils étaient trop alcoolisés, d’autres vomissaient leurs tripes, là encore bien trop alcoolisés. Le malakim roula des yeux au ciel. Il y en avait vraiment qui ne s’inquiétait de rien et profitait de la vie, pendant que d’autres surveillaient et protégeaient coûte que coûte la cité.
Lorsque son regard tomba sur le sujet de son rendez-vous matinal, il l’observa une bonne minute. L’amuseur public avait certainement passé la nuit à se produire dans cette même auberge, néanmoins, il paraissait frais et pimpant. L’heure approchait et son regard aiguisé semblait chercher le veilleur de nuit. Ce dernier s’élança une dernière fois dans le ciel. Attendant une faille dans le comportement de l’homme de la Maison de la Terre et du Sang, il atterrit dans son dos lorsque cela fut possible.
- Tu surveilles bien autour de toi, mais tu oublies toujours de lever le regard. Un sourire simple, un peu fatigué, s’étira sur son visage. Tu as encore des progrès à faire pour partir en exploration.
Les épaules ankylosées, les ailes lourdes, les paupières tombantes, il fit son rapport au chef de l’escouade de jour qui prenait le relais. La nuit avait été calme, si plate qu’il avait lui-même ressenti beaucoup de difficultés à ne pas se laisser aller dans les bras de Morphée. Quant à ses coéquipiers, cela faisait déjà de longues minutes qu’ils avaient raccroché leur tour de garde pour se fourrer dans leurs draps. Seul Kaël avait encore du travail. Surtout des échanges, quelques notes dans la grande paperasse des Veilleurs. Rien de bien excitant, lui préférait largement effectuer des rondes dans les cieux. Néanmoins, il prenait son travail très au sérieux et, malgré quelques vaines tentatives de ses coéquipiers, jamais il ne délaisserait le côté administratif de sa tâche.
Le ciel avait changé de couleur, quittant ses étoiles pour revêtir un manteau très coloré. Bien qu’il n’ait d’yeux que pour les astres visibles uniquement de nuit, Kaël admettait que les couleurs de l’aube étaient très belles à voir. En ce qui concerne le soleil, il préférait se tenir à l’écart et ne pas avoir à le croiser, par habitude, par phobie, par… la Terre. Son ancienne vie, qui ne le quittait pourtant pas malgré les années. Et il le savait, aujourd’hui, il serait bien forcé de le croiser.
Quittant les remparts, Q.G. des Veilleurs de nuit, il rejoignit le quartier central en volant juste au-dessus des bâtiments. À cette heure, assez peu de passants pouvaient le voir traverser la cité. Les uns et les autres dormaient ou se réveillaient tout doucement pour affronter une nouvelle journée de labeur ou de loisirs. Kaël, lui, n’avait plus à travailler. Et malgré son envie, il n’était pas sur le point de trouver le confort de son lit. Il avait encore une promesse à tenir. Lorsqu’il était sur le point de rejoindre son point de rendez-vous, il s’attarda sur un toit pour observer l’auberge.
Des cris et autres boutades étaient audibles de l’autre côté de la rue. L’ambiance avait dû être festive toute la nuit. Certains déambulaient sur les pavés de la route principale, signe qu’ils étaient trop alcoolisés, d’autres vomissaient leurs tripes, là encore bien trop alcoolisés. Le malakim roula des yeux au ciel. Il y en avait vraiment qui ne s’inquiétait de rien et profitait de la vie, pendant que d’autres surveillaient et protégeaient coûte que coûte la cité.
Lorsque son regard tomba sur le sujet de son rendez-vous matinal, il l’observa une bonne minute. L’amuseur public avait certainement passé la nuit à se produire dans cette même auberge, néanmoins, il paraissait frais et pimpant. L’heure approchait et son regard aiguisé semblait chercher le veilleur de nuit. Ce dernier s’élança une dernière fois dans le ciel. Attendant une faille dans le comportement de l’homme de la Maison de la Terre et du Sang, il atterrit dans son dos lorsque cela fut possible.
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Ovidio Paz
Maison de la Terre et du Sang
Il a chanté le rossignol. Ah ça, il a chanté. Une bonne partie de la nuit, jusqu’à ce que la majorité de son auditoire s’en aille. Il a chanté jusqu’à ce que la serveuse qu’il connaît bien le pousse gentiment vers la sortie, alors qu’il sommeillait sur le rebord de l’estrade en bois, qu’il a foulé si souvent. Il a chanté et maintenant, le sommeil n’est plus au rendez-vous. Comment pourrait-il l’être ? Avec les premières lueurs qui viennent colorer les toits d’Azamyr de teintes rosées est venu l’amer constat : dans quelques heures, une bonne partie des habitants d’Azamyr va se rendre à la Grande Porte, pour le cérémonial de départ.
Aujourd’hui, c’est le jour de la première expédition officielle de la guilde… et il n’en est pas. À quoi bon, alors, se farcir tout le blabla protocolaire ? Il n’en est pas. Lui. Ovidio. Il. Ne. Participe. Pas. À. Cette. Toute. Première. Expédition. * Un scandale ! * La toute première, celle qui ouvre la voie à toutes les autres, celle qui est estampillée « originale »… on n’a pas cru bon de l’y convier. Parce que tout l’effectif de la guilde ne peut pas participer, hein. Il faut bien que certains restent en ville pour assurer les arrières, s’il se passait quoique ce soit. Et puis même, d’un point de vue effectif, être trop nombreux ce n’est pas bon… Et bla et bla et bla.
Il ne faut retenir qu’une seule chose : il n’y participe pas et toute son âme rumine cette simple pensée. Lui, l’éternel optimiste, il faut croire qu’on a trouvé de quoi le faire grincer les dents… Alors, après le chant, il est temps de s’entraîner. Il avait prévu, de toute façon. Il savait qu’en cette matinée il fallait qu’il se tienne l’esprit occupé, et que non, certainement pas, il n’assisterait pas à la cérémonie de départ. Il va en froisser plus d’un ? Et bien tant pis ! (Na.)
Après la musique, après l’énergie passée à chanter et s’amuser avec son public, vient donc le moment de l’action. Une action toute autre avec son volatile préféré (sic). N’exagérons rien. Avec le seul Malakim qu’il connaisse réellement, dirons nous. Même si connaître est là aussi un bien grand mot. Il le connaît comme une mouche tourne un peu trop autour du visage d’une vache, pour mieux l’observer. C’est un peu ça, Kaël. (Un visage aussi fermé que celui d’un bovin.) À passer bien trop de temps sur les remparts pour chercher l’inspiration et amuser les Veilleurs, il fallait bien qu’il irrite le Chef d’escouade de nuit. Et comme « Maître agaçeur », il se place haut, notre cher Ovidio ! À force, bon gré mal gré, Kaël a bien du se faire à cette présence épisodique et notre chimère s’amuse toujours autant de l’air bourru du papillon de nuit.
C’est pourquoi il l’a prévenu, il y a de ça quelques jours. En cette matinée du premier novembre, particulièrement, il a besoin de s’entraîner, d’évacuer. Se connaissant assez bien, Ovidio savait qu’il ne dormirait pas, cette nuit, ce qui va parfaitement au Veilleur. Un Veilleur qu’il attend, d’ailleurs, dans cette zone d’entraînement où se croisent souvent les uns et les autres. Ceux qui estiment avoir des raisons de préparer leurs corps et leurs armes à des combats plus ou moins brutaux.
Il y a des mannequins de bois et de pailles, des obstacles de pierre et de fer, et Ovidio a bien entendu sa dague avec lui. Il n’est pas le meilleur des combattants mais il se défend. Son agilité combinée à son pouvoir l’aide généralement à se sortir de mauvais pas. Par habitude, il scrute le ciel un instant, avant de glisser ses mains dans les poches de son veston, dans l’attente. Il est conscient qu’il a besoin d’un partenaire exigeant pour s’améliorer au combat.
La voix qui résonne soudain, derrière lui, le surprend. Il se retourne vivement et grimace en entendant les remarques qui lui sont faites. L’autre, toujours aussi impressionnant lorsque ses ailes sombres sont déployées s’avance tranquillement. Il parle à nouveau et Ovidio se renfrogne.
« N’en rajoute pas, paloma. Si tu veux bien sagement agiter la main pour dire au-revoir aux explorateurs, tu t’es trompé d’endroit. » Silencieux, il s’approche de l’étui dans lequel il range ses instruments et y récupère sa dague, qu’il avait glissée dedans. Quand il se retourne, il observe Kaël, toujours tourné vers lui et remarque les traits tirés sur son visage. Ce dernier n’a pas dormi de la nuit, mais pour des raisons bien plus nobles que les siennes…
« Perdóname. Je la sens pas cette journée. »
Ah et… Kaël aussi est d’origine espagnole. Cela peut expliquer qu’ils se soient rapprochés.
Aujourd’hui, c’est le jour de la première expédition officielle de la guilde… et il n’en est pas. À quoi bon, alors, se farcir tout le blabla protocolaire ? Il n’en est pas. Lui. Ovidio. Il. Ne. Participe. Pas. À. Cette. Toute. Première. Expédition. * Un scandale ! * La toute première, celle qui ouvre la voie à toutes les autres, celle qui est estampillée « originale »… on n’a pas cru bon de l’y convier. Parce que tout l’effectif de la guilde ne peut pas participer, hein. Il faut bien que certains restent en ville pour assurer les arrières, s’il se passait quoique ce soit. Et puis même, d’un point de vue effectif, être trop nombreux ce n’est pas bon… Et bla et bla et bla.
Il ne faut retenir qu’une seule chose : il n’y participe pas et toute son âme rumine cette simple pensée. Lui, l’éternel optimiste, il faut croire qu’on a trouvé de quoi le faire grincer les dents… Alors, après le chant, il est temps de s’entraîner. Il avait prévu, de toute façon. Il savait qu’en cette matinée il fallait qu’il se tienne l’esprit occupé, et que non, certainement pas, il n’assisterait pas à la cérémonie de départ. Il va en froisser plus d’un ? Et bien tant pis ! (Na.)
Après la musique, après l’énergie passée à chanter et s’amuser avec son public, vient donc le moment de l’action. Une action toute autre avec son volatile préféré (sic). N’exagérons rien. Avec le seul Malakim qu’il connaisse réellement, dirons nous. Même si connaître est là aussi un bien grand mot. Il le connaît comme une mouche tourne un peu trop autour du visage d’une vache, pour mieux l’observer. C’est un peu ça, Kaël. (Un visage aussi fermé que celui d’un bovin.) À passer bien trop de temps sur les remparts pour chercher l’inspiration et amuser les Veilleurs, il fallait bien qu’il irrite le Chef d’escouade de nuit. Et comme « Maître agaçeur », il se place haut, notre cher Ovidio ! À force, bon gré mal gré, Kaël a bien du se faire à cette présence épisodique et notre chimère s’amuse toujours autant de l’air bourru du papillon de nuit.
C’est pourquoi il l’a prévenu, il y a de ça quelques jours. En cette matinée du premier novembre, particulièrement, il a besoin de s’entraîner, d’évacuer. Se connaissant assez bien, Ovidio savait qu’il ne dormirait pas, cette nuit, ce qui va parfaitement au Veilleur. Un Veilleur qu’il attend, d’ailleurs, dans cette zone d’entraînement où se croisent souvent les uns et les autres. Ceux qui estiment avoir des raisons de préparer leurs corps et leurs armes à des combats plus ou moins brutaux.
Il y a des mannequins de bois et de pailles, des obstacles de pierre et de fer, et Ovidio a bien entendu sa dague avec lui. Il n’est pas le meilleur des combattants mais il se défend. Son agilité combinée à son pouvoir l’aide généralement à se sortir de mauvais pas. Par habitude, il scrute le ciel un instant, avant de glisser ses mains dans les poches de son veston, dans l’attente. Il est conscient qu’il a besoin d’un partenaire exigeant pour s’améliorer au combat.
La voix qui résonne soudain, derrière lui, le surprend. Il se retourne vivement et grimace en entendant les remarques qui lui sont faites. L’autre, toujours aussi impressionnant lorsque ses ailes sombres sont déployées s’avance tranquillement. Il parle à nouveau et Ovidio se renfrogne.
« N’en rajoute pas, paloma. Si tu veux bien sagement agiter la main pour dire au-revoir aux explorateurs, tu t’es trompé d’endroit. » Silencieux, il s’approche de l’étui dans lequel il range ses instruments et y récupère sa dague, qu’il avait glissée dedans. Quand il se retourne, il observe Kaël, toujours tourné vers lui et remarque les traits tirés sur son visage. Ce dernier n’a pas dormi de la nuit, mais pour des raisons bien plus nobles que les siennes…
« Perdóname. Je la sens pas cette journée. »
Ah et… Kaël aussi est d’origine espagnole. Cela peut expliquer qu’ils se soient rapprochés.
paloma → pigeon
Perdóname → Pardon
Perdóname → Pardon
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Kaël
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Évidemment, en arrivant depuis les airs et en se cachant dans son dos, il était très difficile pour Ovidio de le remarquer. Une petite fourberie du veilleur, rien de plus. Alors le sobriquet de pigeon était mérité, plus ou moins. Tout de même, la comparaison peu flatteuse, dans un espagnol qui le rendit un peu nostalgique, lui tira une grimace. Kaël se rassurait comme il le pouvait : il avait plus l’air d’une chauve-souris, dépourvu de plumes sur ses ailes, que d’un volatile que les petits vieux prennent un malin plaisir à nourrir de miettes de pain.
- Bon, c’est de bonne guerre.
Il n’était pas difficile pour le veilleur de comprendre la déception de son vis-à-vis. Ce dernier nourrissait moult espoirs de rejoindre les explorateurs lors de la prochaine expédition. Inutile de lui poser la question, ses mots et son langage non-verbal portaient à croire que sa candidature n’avait pas été retenue.
- Navré pour toi. La prochaine fois sera la bonne.
Un vague sourire encourageant, accompagné d’un haussement d’épaule, voilà tout ce dont il était capable pour le rassurer. Un peu. Bon, ce n’était pas grand-chose et l’artiste n’attendait sans doute aucun réconfort de la part de l’autre espagnol. Il aurait pu utiliser leur natale et commune, pour déblatérer tout un tas d’encouragements ou de proverbes stupides du genre « ils ne savent pas ce qu’ils ratent ! ». Si seulement il n’était pas aussi taciturne de nature. Si seulement il ne faisait pas tout pour cacher son ancienne identité, à commencer par ne jamais donner son véritable nom, ni même parler dans sa langue natale et terrienne. Que son vis-à-vis sache qu’il soit espagnol et qu’il en profite pour glisser ici et là quelques mots ou phrases, c’était déjà une trop grosse bavure de la part de Kaël.
- Tu seras mieux préparé d’ici là.
Il passa une main dans sa chevelure, un peu incertain dans sa démarche pour l’aider à ne pas abandonner son idée. D’un signe de son menton, il désigna le matériel à disposition de qui désire progresser et s’entraîner.
- On tente quand même une petite séance pour transpirer, ou bien tu retournes bouder tout seul ?
Et chose assez rare chez Kaël, il s’autorisa un petit sourire narquois, juste assez agaçant pour donner l’envie à Ovidio de le piquer du bout de sa dague.
Il n’était pas difficile pour le veilleur de comprendre la déception de son vis-à-vis. Ce dernier nourrissait moult espoirs de rejoindre les explorateurs lors de la prochaine expédition. Inutile de lui poser la question, ses mots et son langage non-verbal portaient à croire que sa candidature n’avait pas été retenue.
Un vague sourire encourageant, accompagné d’un haussement d’épaule, voilà tout ce dont il était capable pour le rassurer. Un peu. Bon, ce n’était pas grand-chose et l’artiste n’attendait sans doute aucun réconfort de la part de l’autre espagnol. Il aurait pu utiliser leur natale et commune, pour déblatérer tout un tas d’encouragements ou de proverbes stupides du genre « ils ne savent pas ce qu’ils ratent ! ». Si seulement il n’était pas aussi taciturne de nature. Si seulement il ne faisait pas tout pour cacher son ancienne identité, à commencer par ne jamais donner son véritable nom, ni même parler dans sa langue natale et terrienne. Que son vis-à-vis sache qu’il soit espagnol et qu’il en profite pour glisser ici et là quelques mots ou phrases, c’était déjà une trop grosse bavure de la part de Kaël.
Il passa une main dans sa chevelure, un peu incertain dans sa démarche pour l’aider à ne pas abandonner son idée. D’un signe de son menton, il désigna le matériel à disposition de qui désire progresser et s’entraîner.
Et chose assez rare chez Kaël, il s’autorisa un petit sourire narquois, juste assez agaçant pour donner l’envie à Ovidio de le piquer du bout de sa dague.
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Heureusement, Kaël n’est pas trop du genre à répliquer et, pour le coup, il laisse passer le sobriquet qu’Ovidio n’hésitera pas à réutiliser, si l’envie lui prend. Parce qu’il est ainsi, les petites piques bien placées, ça l’amuse souvent. Mais pour le coup, il ne souhaite pas non plus agacer son vis-à-vis, pour le coup, qui a accepté de l’aider à s’entraîner. Ce n’est pas rien.
Il aurait très bien pu demander à un autre membre de la Guilde, seulement… peut-être est-ce une question d’ego mais il préfère avoir à faire à quelqu’un d’autre. Quelqu’un d’extérieur qui connaît son affaire. Entre la carrure (agréable à regarder, on ne peut le nier) de Kaël et l’espèce de droiture qu’il dégage, c’est clairement le bon partenaire d’entraînement. La preuve, le Malakim n’insiste pas. Il aurait pu remuer le couteau dans la plaie, vis-à-vis de la première expédition mais n’en fait rien.
« Espérons. » Léger mouvement de tête du chimère, qui sait qu’à ruminer il n’ira pas bien loin non plus. Ce n’est pas de l’apitoiement qu’il cherche auprès de Kaël, de toute façon, mais bien de l’action brute, se défouler et apprendre des choses qui pourront l’aider à l’avenir. Car, comme il le dit, ce n’est que la première expédition. Il y en aura d’autres.
« C’est l’idée. » Machinalement, il fait glisser sa dague d’une main à l’autre, et relève la tête pile au moment où Kaël passe sa main dans ses cheveux. Il dégage une drôle d’aura, ce type. Un aura dont il doit même pas avoir conscience, à jouer les oiseaux de nuit avec ses grandes ailes. Ovi se reprend en suivant le regard du brun qui fixe le matériel à leur disposition.
« Bouder m’apportera rien, je préfère encore te taper dessus ! »
Il répond au petit rictus amusé et fait un mouvement de tête pour inviter Kaël à le suivre au centre de la zone d’entraînement. « Si ça te va on peut commencer au corps à corps. T’as besoin d’une arme ? »
Il aurait très bien pu demander à un autre membre de la Guilde, seulement… peut-être est-ce une question d’ego mais il préfère avoir à faire à quelqu’un d’autre. Quelqu’un d’extérieur qui connaît son affaire. Entre la carrure (agréable à regarder, on ne peut le nier) de Kaël et l’espèce de droiture qu’il dégage, c’est clairement le bon partenaire d’entraînement. La preuve, le Malakim n’insiste pas. Il aurait pu remuer le couteau dans la plaie, vis-à-vis de la première expédition mais n’en fait rien.
« Espérons. » Léger mouvement de tête du chimère, qui sait qu’à ruminer il n’ira pas bien loin non plus. Ce n’est pas de l’apitoiement qu’il cherche auprès de Kaël, de toute façon, mais bien de l’action brute, se défouler et apprendre des choses qui pourront l’aider à l’avenir. Car, comme il le dit, ce n’est que la première expédition. Il y en aura d’autres.
« C’est l’idée. » Machinalement, il fait glisser sa dague d’une main à l’autre, et relève la tête pile au moment où Kaël passe sa main dans ses cheveux. Il dégage une drôle d’aura, ce type. Un aura dont il doit même pas avoir conscience, à jouer les oiseaux de nuit avec ses grandes ailes. Ovi se reprend en suivant le regard du brun qui fixe le matériel à leur disposition.
« Bouder m’apportera rien, je préfère encore te taper dessus ! »
Il répond au petit rictus amusé et fait un mouvement de tête pour inviter Kaël à le suivre au centre de la zone d’entraînement. « Si ça te va on peut commencer au corps à corps. T’as besoin d’une arme ? »
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Kaël
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L’explorateur n’était pas trop rancunier. Cela l’aurait étonné qu’il reste bloqué sur la décision de la guilde de ne pas l’inclure dans la nouvelle exploration et qu’il préfère abandonner tous ses plans pour bouder. Certes, ils ne se connaissent pas énormément, leur lien est guère proche, mais jamais Ovidio ne lui a donné l’impression d’être un type lunatique, qui ne va pas au bout de ses convictions et qui baissent les bras face au premier obstacle ou à la moindre déconvenue. Et, qu’on se le dise, tout ça fait de lui un excellent prétendant à explorer le monde au-delà de la cité et de ses remparts. Sans renvoyer l’image d’une tête brûlée, prêt à tout et surtout à n’importe quoi. C’était à se demander sincèrement pourquoi il n’avait pas été sélectionné.
Ne souhaitant ni remuer le couteau, ni devoir gérer une éventuelle crise existentielle avec moult fuites d’émotions et de gémissements, le veilleur préféra se concentrer sur sa proposition de corps à corps. Enfin d’entraînement. Au corps à corps. Vous avez compris.
- Dans d’autres circonstances, je t’aurai bien proposé qu’on s’entraîne avec des armes adaptées. Mais j’ai une nuit de garde dans les pattes et je ne voudrais pas que ta déception fasse de moi ton exutoire.
Et bien qu’il y avait beaucoup de vrai là-dedans, pour encore une fois ne pas le pousser à s’apitoyer sur son sort et à s’épancher sur ses ressentis, il lui donna un coup d’épaule. L’épée qu’il portait habituellement dans son dos, positionnée entre ses ailes pour ne pas les gêner ou les blesser, rejoignit un muret le temps de l’entraînement. Enfin, il prit place au centre d’un cercle, délimité au sol par un marquage à la craie, blanc. Dépouillé de son arme, mais pour autant sûr de lui, malgré sa fatigue apparente. Les malakims ont la chance d’être d’excellent sportif et Kaël une très bonne recrue qui ne lésine pas sur l’entretien de son corps et la pratique avec ses collègues.
- Tu veux peut-être que je m’attache une main dans le dos pour qu’on soit à peu près d’égal à égal ?
D’accord, c’était petit, très petit. Digne de ses acolytes et, d’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière, l’un lui avait sorti mot pour mot cette phrase. Ça, c’était avant de se retrouver mort de rire écrasé sous le poids d’un Kaël bougon, mais très vite amusé par le rire communicatif de son ami.
Le veilleur rassembla ses poings, levés devant son visage, tandis qu’il écarta assez les jambes pour être bien ancré dans le sol. Évidemment, il était hors de question de se servir de ses ailes, pour que le combat soit plus équitable.
Ne souhaitant ni remuer le couteau, ni devoir gérer une éventuelle crise existentielle avec moult fuites d’émotions et de gémissements, le veilleur préféra se concentrer sur sa proposition de corps à corps. Enfin d’entraînement. Au corps à corps. Vous avez compris.
Et bien qu’il y avait beaucoup de vrai là-dedans, pour encore une fois ne pas le pousser à s’apitoyer sur son sort et à s’épancher sur ses ressentis, il lui donna un coup d’épaule. L’épée qu’il portait habituellement dans son dos, positionnée entre ses ailes pour ne pas les gêner ou les blesser, rejoignit un muret le temps de l’entraînement. Enfin, il prit place au centre d’un cercle, délimité au sol par un marquage à la craie, blanc. Dépouillé de son arme, mais pour autant sûr de lui, malgré sa fatigue apparente. Les malakims ont la chance d’être d’excellent sportif et Kaël une très bonne recrue qui ne lésine pas sur l’entretien de son corps et la pratique avec ses collègues.
D’accord, c’était petit, très petit. Digne de ses acolytes et, d’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière, l’un lui avait sorti mot pour mot cette phrase. Ça, c’était avant de se retrouver mort de rire écrasé sous le poids d’un Kaël bougon, mais très vite amusé par le rire communicatif de son ami.
Le veilleur rassembla ses poings, levés devant son visage, tandis qu’il écarta assez les jambes pour être bien ancré dans le sol. Évidemment, il était hors de question de se servir de ses ailes, pour que le combat soit plus équitable.
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