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Bienvenue sur Ozéna

Saison froide ☃︎ Azamyr • An 118 — Novembre à Décembre

Imaginez un monde dans lequel votre avenir est incertain, la fin se rapprochant de plus en plus, sans que vous puissiez changer votre destin. Un jour, une solution est trouvée, vous permettant d’espérer, de croire en la possibilité d’une autre vie, une nouvelle vie. Il vous faut trouver une clé, vous permettant de traverser le portail menant à un nouveau monde. Là, tout est possible, vous naissez à nouveau, différent. Vous devrez faire face aux dangers, aux complots, aux découvertes. Mais l’avenir s’étend devant vous. Le petit journal d'Azamyr

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Les faiseurs d'illusions sortent des lapins morts de leur chapeau - Zapas [TERMINEE]

Zapas Nietseli
Maison de la Terre et du Sang







Histoire

50 ans. 50 ans, 9 mois, 14 jours, 6 heures, 27 minutes et 32 secondes. C'est l'âge exact que j'avais lorsque je suis passé de l'autre côté du portail. Que la moindre de mes cellules s'est arrachée a la Terre, celle que j'ai foulé de mes pas, connu du Nord au Sud, d'Est en Ouest...j'y ai bourlingué, sur cette vieille "planète bleue" ou le ciel vert-de-gris et le sol poussiéreux ont comprimé ma carcasse sous le poids des années et de la lassitude. Des pays en guerres et des nations en paix ; des famines à en bouffer de la terre et des tables de festin en haut d'un gratte-ciel ; la chaleur d'un foyer et la morsure glacée de la solitude...tout ça, sur Terre, je l'ai connu. Trop connu. J'en ai eu mon lot.

Je suis né dans la ville de Norilsk, ou du moins, ce qu'il en restait. L'air intoxiqué par les fumées de l'ancienne usine de nickel, le sol pourri par les produits de traitement relâchés dans la nappe phréatique...seules quelques pauvres âmes dans une base militaire continuaient a habiter ce trou a rats au dessus du cercle polaire. Sur une note plus positive, le réchauffement climatique avait rendu l'endroit vivable, ce qui n'était clairement plus le cas de quelques pays d'Afrique et d'Asie du Sud...mais nous reviendrons dans ces endroits merveilleux un peu plus tard. Il était déjà assez étonnant de voir un enfant en bonne santé à Norilsk, ne dévoilons pas trop de merveilles d'un seul coup. Ma naissance, en revanche, n'avait rien de merveilleux. Sortir un môme hurlant d'une mère aussi raide et froide que la rambarde d'accès extérieur a l'hôpital militaire n'a pas dû être une partie de plaisir pour l'équipe médicale, et je n'ai pratiquement pas connu mon père, qui a fini de noyer dans l'alcool son foie, son deuil et son foyer. Ouin ouin. Quelle tristesse...

Ou plutôt, quelle ramassis de merde. Pensez-vous sincèrement qu'à l'ère ou nous vivons, a la limite du cercle polaire arctique, dans un port aussi bon a trimballer des missiles que des grains de blés prétendument sains pour des cultures a peine vivrières, qui que ce soit avait le temps pour un môme qui chiale? Même moi, j'avais pas le temps de chialer. Ni l'envie, d'ailleurs. Tout ce que j'avais connu a l'époque, c'était l'école militaire et les coups sur le coin de la gueule quand j'avais le malheur de faire un bruit a la maison. Alors à sept ans, quand le sergent est venu annoncer que l'ancêtre avait passé l'arme a gauche, j'ai fait la chose la plus rationnelle a faire dans ma situation; je me suis allumé une clope en reprenant ma session de tir, avec six autres mômes qui dégommaient, aussi joyeusement que possible dans un cadre aussi déprimant, des boîtes en fer blanc à grands coups de 7.62.

Imaginez le choc un peu plus tard, après être intervenu pour les intérêts de la nation aux quatre coins du globe, tantôt pour l'armée, tantôt pour les services fédéraux (j’étais un des rares à avoir appris l’anglais : sans parents, difficile de rentrer chez soi le soir. Les quelques orphelins en mon genre avaient droit à des cours supplémentaires dispensés par des agents du renseignement); quand, après avoir quitté le métier de soldat et être entré dans la "sécurité privée" - j’étais soldat, mieux payé, et sans allégeance -  j'ai du jouer les baby-sitters pour une gamine d'oligarque, et que j'ai vu ce qu’était l'éducation de bonne famille, dans un cocon préservé, avec des filtres a air, de la nourriture abondante... C'était au Japon. Naha, mars 4157. La mère de la petite jouait du pipeau sur plus de flûtiaux bordés de soie qu'il n'y avait de colonnes autour du chemin du temple local! Le père avait fini par découvrir l'affaire, mais sa progéniture non-officielle était suffisante pour assigner a chaque rejeton un  Yokai différent. Et puisqu'il a fallu que sa fierté prenne le pas et qu'il fasse un scandale public sur les partenaires de sa bourgeoise...la boîte de Pandore était ouverte, et entre épouses trompées, opprobre publique, découvertes de ses galipettes clandestines, la famille a fini harcelée de toutes parts. La gamine envoyée en secret chez son oncle et sa tante, les pauvres ont eu si peur que quelqu'un s'en prenne a elle comme ç'avait déjà été le cas pour ses parents, et d'un coup, le personnel de maison n'était pas assez qualifié. Ils appellent les pontes, reçoivent un catalogue, ils choisissent leur chef d'équipe dans la sélection de la maison, et... Tadaaa, une équipe de sécurité privée, armée jusqu'aux dents! Le boulot n'était pas bien compliqué, en réalité. Rondes dans le complexe d'habitation, rondes hors du complexe d'habitation, allumer les lasers, vérifier les installations électriques, surveiller le personnel...la partie la plus dure restait de s'occuper d'une môme de douze ans. Trois de mes collègues étaient bons pour ça. Très bons. Pour ce qui est de moi...contrairement a d'autres, j'avais sauté le tutoriel de l'existence. L'enfance. J'ai appris, bien sur. Grandi ? évidemment. Mûri, aussi...mais les mystère de l'univers que les enfants veulent connaître, les questions de l'existence, cette curiosité insatiable qui les anime, ces problèmes à résoudre...je n'avais jamais vraiment connu de problème qu'un tir de calibre 45 (ou plus gros, ne soyons pas limités dans les options) ne sache résoudre. Alors quand cet espèce de petite diablesse brune venait me casser les noyaux avec ses Babillages sans intérêt, la nécessité de ne pas céder à la tentation de laisser un trou béant dans son crâne se faisait sentir, raisonnant mes instincts primaires d'appel au calme après ce "BAM" libérateur...enfin! La petite Amara n'aura reçu de ma part aucune blessure, si ce n'est celle de l'indifférence. Je ne pouvais décemment tenter d'établir le contact avec cet être si différent, quand bien même elle parlait russe aussi bien que moi : l’apanage, sans doute, des familles aisées, où apprendre est une question d’égo plus que de survie... Qu'est-ce qu'un tueur patenté pouvait bien apporter à une enfant pleine de vie, d'innocence, alors que du haut de mes 23 ans, j'avais sur les mains plus de sang que de cals. Et à manier le couteau et les armes a feu, croyez-moi, les cals, ce n'est pas ce qui manque. J'ai escorté cette même gamine deux ans plus tard, quand la moitié du complexe s'est effondré sous un tir de missile séparatiste. Une sombre histoire de volontés d'indépendance régionale...quelle idée, aussi, d'habiter à côté de la préfecture, dans le quartier d'affaires par des temps pareils. Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, un toit, ça se renforce. Mais quand il tombe des bombes, la meilleure solution, c'est toujours le déménagement. Enfin bon.

L'oncle, la tante, le grand salon, la cuisine et le purificateur d'air flambant neuf ont fini en charpie. La première fois que je parlais à la gamine par des phrases de plus de sept syllabes fut pour lui expliquer que si elle ne voulait pas finir éparpillée façon puzzle, il allait falloir qu'elle s'accroche à moi fermement, qu'elle se bouche les oreilles et qu'elle ferme les yeux. J'étais encore jeune, rapide, et même si porter Amara sur dix bornes a marche forcée aurait pu me valoir quelques séances de kiné, nous avons pu rejoindre le point de ralliement, et la faire exfiltrer alors que l'intégralité de son île , si petite soit-elle comparée au reste de l'archipel, s'apprêtait a vivre des mois sanglants. Les raisons precises du conflit? Les responsables? J'en avais pas grand chose a foutre, en toute franchise, et ça n'a pas franchement changé... Tout ce que je sais, c'est que cette môme fut ma première et ma dernière mission avant... La suite.

Entre temps, j'ai pu travailler pour de grandes entreprises, pour de...plus petites structures, avec ou dans dossier fiscal officiel. J'y ai trouvé des gens qui parlaient ma langue. Celles où la fumée provient du tabac et de la poudre. Celle où l'eau vous brûle la gorge autant que le whisky. Celle où les réflexes décident de qui vit et qui crève. Avec l'accord de certains types pleins aux as, j'ai profité des quelques années de travail pour des gugusses qui n'avaient pas a se soucier de l'argent pour prendre contact avec des professeurs particuliers, entre autres. Cette mission au Japon... M'a marqué. Pour mon ignorance. Pour tout ce que j'avais pu rater, de mon enfance, de mon adolescence, de ma connaissance du monde... Quand il s'agit de faire des trous dans des choses ou des gens, de faire exploser des choses ou des gens, d'accéder aux cibles, de mécanique de base, d'improviser sur le terrain, aucun doute : je faisais partie des experts! Mais pour le reste... Pour le reste je ne savais rien.

Alors après ces douze années de travail, quand on m'a annoncé que mon unité partait pour ce qui restait de l'Ethiopie, j'étais déjà plus ou moins résigné à abandonner le métier. Après tout, entre le salaire, les primes, le fait d'être le plus souvent logé, nourri et blanchi lorsqu'il s'agit de protection, et qu'on ne paye pas l'hotel quand on avance a marche forcée pour des règlements de compte...j'avais amassé un sacré pactole. Pas de quoi faire de moi un milliardaire, c'est sur. Mais si le boulot était dangereux, il avait l'avantage de payer. De très bien payer. Alors j'ai pris ma clique (et mes claques), enfilé ma tenue de combat, briefé le groupe avant de monter dans l'hélicoptère et nous voilà partis pour vingt et une heure de vol, escales exclues! J'aime autant vous dire qu'à l'atterrissage, j'avais le cul plus tanné qu'un cuir de sellerie...et me voilà à me raidir comme un piquet en descendant du Mil-Mi 26 (une antiquité, mais bien pratique pour faire descendre du matériel et des hommes loin de son héliport de départ) avec mon équipe, face au chef de la securité de notre employeur. Un loubard, comme moi. Ça se voyait a la démarche, a la gueule tordue quand il causait...La quarantaine, lui aussi, et quelques cicatrices bien camouflées pour couronner le tout. Le topo était simple : une équipe d'archéologie opérait ici, mais les raids pour leur taxer leurs trouvailles étaient nombreux. Le recel d'antiquités était une vraie marotte chez les nantis... Mais en soi, ça voulait simplement dire qu'à part pour le sable, la température et quelques gâchettes faciles avides d'argent, ce serait une promenade de santé...jusqu'à ce qu'on nous présente les archéologues en question, et qu'une main trop blanche pour traîner dans le sable se tendit devant moi.

- Ça faisait longtemps, "Sans-sourire"!

Machinalement, je me suis retrouvé là, à serrer cette petite main fermement, comme on le ferait entre soldats, talons joints, dos droit...avant de percuter trois choses. Un, mon interlocutrice avait parlé en russe. L'équipe était sensée être anglophone. Deux, il était fait mention d'un laps de temps écoulé, qui sous-entendait que nous nous étions déjà croisés. Trois... "Sans-sourire"? C'était un surnom que m'avait collé mon premier chef d’escadron dans la sécurité privée... Je baissai légèrement les yeux, sourcils froncés, et mon regard croisa celui d'une paire d'yeux noirs en amande, encadrés d'un trait de khôl comme pour faire ressortir leur forme gracieuse; ils surmontaient une bouche au sourire reconnaissable entre mille, un nez fin et droit, et des pommettes saillantes qui auraient pu m'induire en erreur.. mais le doute n'était pas permis. Douze ans plus tard, je me retrouvais dans le désert Éthiopien face a cette même gamine que j'avais portée sur mon dos douze ans plus tôt pour lui éviter le même destin que ce qui lui servait de famille...

- Ravi de vous revoir en bonne santé.

Et elle de répondre, lâchant ma main pour me flanquer un coup de coude gaillard en râlant, et, voyant mes galons puis jetant un œil a mon équipe, de s'adresser a mon second :

- Du coup, j'imagine que c'est "Capitaine Sans-sourire", maintenant? J'espère qu'il est moins coincé avec vous, sinon, bonjour l'ambiance...


Viktor était largement plus avenant que je ne pouvais l'être, il faut bien le reconnaître! Mais il était surtout particulièrement a cheval sur l'importance de la hiérarchie. Si, en soi, peu m'importait qu'il suive l'humeur enjouée de la demoiselle, il lui répondit, tout aussi froidement que je m'étais adressé a elle, comme pour suivre l'exemple donné et maintenir l'image de notre petite clique :

- C'est le plus avenant du groupe.

Je ne pus cette fois (chose inhabituelle que cette rencontre inattendue avait sans doute provoqué, possiblement grâce au soulagement de savoir que pour une fois, mon travail avait pu servir a sauver quelqu'un et non à abattre) retenir un fou-rire qui se communiqua assez rapidement a tout le groupe de mercenaire après les deux secondes de silence qui me parurent les plus longues de mon existence. Viktor fut le premier a craquer, suivi de près par Anya, Grigori, Egor et Katya, dans l'ordre. Cette fois-ci, Amara m'envoya une bourrade dans l'épaule, rouge comme une écrevisse cuite de ne pas s'être rendue compte qu'il se moquait d'elle...avant de realiser son erreur quand ses phalanges rencontrerent le polymère qui composait la coque de mon epaulette, et de se mettre a pester en japonais (pas besoin de comprendre la langue pour saisir l'idee globale, je vous l'assure), relançant d'autant plus l'hilarité collective.

- ET CA TE FAIT RIRE!? DEUX ANS ! DEUX ANS SANS ARRIVER A TE DÉCOINCER, MÊME UN QUART DE SECONDE, ET ÇA, ÇA TE FAIT RIRE, ESPECE DE MUFFLE!?

C'est alors que je découvris une sensation nouvelle. Celle de deux bras enlacés autour de mon torse et d'une tête venant reposer contre ma poitrine. Enfin, a moitié sur la crosse de mon fusil d'assaut, et l'autre sur ma poitrine. Rien a voir avec l'accolade militaire, un bras au dessus d'une épaule de l'autre, le second passant sous l'aisselle, et inversement, que l'on pouvait échanger après une situation tendue, pour un instant a se féliciter mutuellement, entre frères d'armes, d'avoir su s'extirper du danger sans dégâts. C'était...chaud. Chaleureux. Sincère. Une marque d'attention et d'affection. De tendresse, même. Par réflexe, je tressaillis, levant mes bras comme pour me mettre en garde, me redressant encore légèrement, mais arrêtai mon mouvement en considérant ce qui était en train de se passer. Amara n'avait aucune intention belliqueuse, au contraire. Je surpris mon coeur a palpiter un peu plus fort que d'habitude. Un peu plus vite, aussi. Juste pour l'espace de quelques secondes, succomber a ce sentiment de plénitude avant qu'elle ne me relâche, toujours un peu rouge de la situation précédente, souriant plus légèrement.


- Merci de m'avoir sauvée, ce jour-là. Et d'avoir survécu pour venir a nouveau me protéger.

J'allais lui répondre. Mais alors que j'entamai un haussement d'épaules, paré a enchaîner d'un "tant que je suis payé, je fais mon travail.", mais Viktor m'asséna a son tour une bourrade dans le dos (je me demande encore s'il ne l'a pas fait avec sa crosse de fusil, tant la mandale m'avait secoué, ce salaud) pour m'empêcher de mettre les pieds dans le plat, et me prit de vitesse pour alléger un peu le ton de la discussion :

- En tout cas, il faudra plus que quelques pillards pour vous en débarrasser, madame! On essaie depuis six ans, mais le capitaine est coriace...

- Vitia, viens nous aider à débarquer le matériel au lieu de lui cirer les pompes!

Sauvé par l'appel de Katya, je regardais Viktor se diriger en trottinant vers l'hélicoptère pour débarquer les caisses de munition, les tentes, rations, radars, et tout le reste du matériel dont nous aurions besoin pour le mois a venir.

- ... J'ai l'habitude de vouvoyer mes employeurs, si ça ne vou...

- C'est un non catégorique! Hors de question! Deux ans a se côtoyer tous les jours et une cavale sous les bombes, c'est suffisant pour se tutoyer, non?

- Oui mad...

- Amara. Ou Mara, si tu veux faire court!

- Entendu.

- entendu - QUI?

- Entendu, Amara?...

- Voiiiiilà! Et on se dé-tend! Tu ne parles pas a tes hommes comme ça, j'imagine? Parle-moi comme si j'étais des vôtres, si c'est plus simple!

- ... Sure?

- sure!

- Pas d'souci! On peut monter le camp et s'changer où, ici? On se rôtit les miches et quitte a nager, autant qu'ce soit dans une oasis plutôt qu'dans un treillis coqué!

- ahhhh, voilà ! J'ai failli croire que tu parlais toujours comme un robot domestique!

- Blablabla, ça répond pas à ma question, belette!

- il y a une oasis au creux des dunes derrière le site de fouilles, et pour les tentes, on avait prévu le coup. Vous avez déjà un baraquement de monté.


Et nous voilà partis pour visiter le camp, le site de fouilles...et alors que toute l'unité avait eu le temps de prendre sa douche et de passer en tenue légère, j'étais encore en train de visiter avec mon parasite qu'essayait tant bien que mal de m'expliquer l'histoire des lieux pendant que je cuisais dans ma tenue de combat lourde. Étonnamment, cette fois, l'envie de faire en sorte qu'un plomb lui traverse la tête n'a pas traversé la mienne!

La mission fut reposante, malgré la chaleur étouffante et une Amara bien trop extatique de retrouver son sauveur. Il faut dire que les autres du groupe nous avaient rejoint au point d'extraction, cette fameuse nuit. Si je ne suis pas celui qui l'a mise dans l'avion pour la tirer de la zone de conflit, nous n'étions que tous les deux quand j'ai du la porter jusqu'à ce que les explosions ne soient plus que des bruits sourds et un léger tremblement du sol sous nos pas. Trois de nos gars y ont laissé leur peau sans pouvoir rien y faire...et après le mois convenu écoulé, l'équipe d'archéologues cessait ses fouilles, et je remis a Viktor ma lettre de résignation. L'équipe était déjà au courant que je comptais raccrocher, et, pour être honnête, la direction également. Je leur laissai mes tenues, armes, notes, mon téléphone... tout ce qui me reliait a ce groupe a part mes cicatrices. Lorsque je posais mon arme de poing sur la caisse choisie pour accueillir mon matériel, Viktor arrêta mon geste a mon harnais de hanche et l' intervertit avec la sienne. Même modèle, camouflage différent.

- rha, c'est dommage que j'aie perdu mon flingue dans le sable...tant pis, je le rembourserais avec ma prime de mission. J'espère que le Capitaine mettra la main dessus, si il faut un jour qu'il se défende...en tout cas il a rendu le sien dans les règles !


Un écart au règlement? Voilà qui était inhabituel pour Viktor...Mais j'avais fait grandir ce petit. Comme tout le reste de l'équipe, tous originaires de la Fédération Slave, je les avais pris sous mon aile, entraînés, emmenés pendant 3 ans se salir les mains pour des pointures qui n'avaient rien à faire que l'on vive ou que l'on crève...Une haie d'honneur pour un dernier salut, une accolade franche à chacun de mes compagnons de galère, et voilà comment se terminait une vie d'errance rythmée par le son des balles et l'odeur âcre de la poudre, par le bruit mat de corps qui s'effondrent et l'odeur ferreuse du sang qui coule...

- ... Besoin d'un taxi pour rentrer à la maison, Artyom?, me lança Amara alors que le Mil-Mi26 décollait, emportant à son bord les louveteaux devenus grands...

Mais si leur départ laissait en moi un vide différent de celui des frères et soeurs d'armes tombés au combat, ce n'était pas ce qui me frappa le plus. Et la petite (qui n'en était plus vraiment une, mais nôtre différence d'âge flagrante me permet encore de l'appeler ainsi) venait de mettre le doigt dans la plaie. "La Maison". Quelle maison? Norilsk? Je n'avais plus rien à y faire depuis bien longtemps. Le reste du monde? J'avais voyagé sans relâche au gré des missions, pendant les quarante ans d'existence qui me séparaient de ma naissance, le concept même de vacances m'avait été inconnu. Non pas que je n'en aie pas eu la possibilité. La seule vraie question était : "pour quoi faire?". Rien? Pour perdre du temps sur une jolie plage ? Aucun intérêt...

- 'faudrait que je pense à avoir une maison. Ca coûte cher?

L'expression sur le visage d'Amara passa par trois phases: l'incompréhension, la stupéfaction, puis l'hilarité. Je la comprends, avec du recul. Un enfant de sept ans aurait pu poser cette question de la même manière. Mais force était de constater que je n'avais absolument aucune connaissance du fonctionnement même du marché de l'immobilier, et que j'étais ce que certains appelaient un "clochard". Un "clochard" armé, un clochard costaud, mais un clochard quand même. Je m'allumais une clope, comme à chaque fin de mission, jouant avec le bouton pression du holster qui retenait le calibre .45 que m'avait laissé Viktor. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir foutre de ma vie, maintenant? J'avais bien prévu quelques petites choses, comme par exemple...lire. Mais à part ça? A quoi allait désormais se résumer ma vie?

- Attends... C'est sérieux? Tu viens de quitter ton métier sans aucune option de repli?

- J'en avais assez. C'est une raison suffisante, non?

- Mais... Tu vas faire quoi, maintenant?!

- J'en sais rien. Du coup? C'est cher, une maison?

- Oh putain...Bon. Rentre avec nous, tu viendras habiter chez moi quelques temps, je t'aiderais à trouver...Mais sérieusement, on t'a rien appris de la vie?

- Qu'il faut pas la perdre parce qu'on en a qu'une?...

Le claquement de son front dans la paume de sa main en un geste désespéré fit tourner la tête au reste de l'équipe de recherche. Non, effectivement, la vie, j'en connaissais pas grand chose...



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- J'ai encore retrouvé une douille sur le tapis de jeu de la petite, tu pourrais faire gaffe quand tu reviens du stand de tir!

- Elle a du se glisser dans ma botte, désolé...

- Désolé de rien du tout! Que tu sois accro à l'odeur de la poudre passe encore, mais si nôtre fille pouvait éviter de le devenir, ça m'arrangerait quand même!

- Heh, ça nous ferait deux addictions en commun, elle et moi!

-... Si tu impliques mes seins là dedans, Artyom Degtyarev, je te renvoie à Norilsk à coups de pompes dans le cul.

- ... Je parlais de ton sourire, mais maintenant que tu le dis...

- ESPECE DE !... Rhaaa, va te doucher, t'empestes la fumée.

- A vos ordre, mon Capitaine!, la saluai-je, avec claquement de talons et main à la tempe, avant de disparaître dans le couloir en direction de la salle de bains, ou un décrassage s'imposait de toute évidence.

Ma vie s'était drastiquement simplifiée depuis que j'avais, une nouvelle fois, pris mes cliques et mes claques et posé les armes. Enfin, de facto, difficile de parler de les poser quand on passe trois fois par semaine aligner des cibles... Au début, j'avais essayé de laisser derrière moi le contact d'une arme, l'odeur âcre du coup de feu tiré et la symphonie discordante des balles sifflant dans l'air après les claquements fatidiques de la détonation et de l'éjecteur, puis le tintement léger de la douille sur le sol... Amara n'avait pas tort, je ne pouvais plus m'en passer, après tant d'années à manier les armes, c'était devenu une seconde nature que de démonter, nettoyer, vérifier, charger, chambrer et tirer. Un moment de sérénité, aussi paradoxal que ça puisse vous paraître. Certains récitent un mantra, pour apaiser leurs craintes...le mien se résumait à des bruits métalliques et des détonations. Mais la vie avait bien changé, entre temps ! Amara avait raccroché du terrain, et donnait des cours d'histoire à la faculté, moi, j’avais employé une partie de ma fortune à acheter nôtre résidence, une autre à prendre des cours particuliers...de tout. De n’importe quoi, d’ailleurs. De cuisine, de couture,  de bonnes manières (sans plaisanter, vous le saviez, vous, qu’il y avait plusieurs types de couteau selon le type de plat, et qu’ils avaient un ordre précis d’installation autour de l’assiette, chez les cols-blancs ? Un couteau, c’est un couteau, bordel, y a pas à tortiller du cul pour chier droit...mais c’est visiblement pas l’avis de tout le monde), et d’à peu près tout ce qu’un précepteur pouvait m’apprendre, d’ailleurs. J’avais fini par retrouver un emploi comme vigile au musée local, et prenais des cours à l’université le soir...Et, cela n’aura échappé à personne, j’avais franchi un cap dont je ne me serais jamais senti capable lorsque j’étais soldat, ou même milicien. Celui de la paternité.

Amara avait donné naissance à une petite poupée Eurasienne, aux cheveux noir de geais et aux yeux gris acier, qui avait -heureusement pour elle- pris plus des traits fins de sa mère que du visage anguleux de son père ! Pour l’anecdote, je me suis évanoui en salle d’accouchement. Deux fois. Une fois parce que je n’étais absolument pas prêt pour ce qu’était un accouchement en tant que tel, et la seconde quand je me suis rendu compte que j’étais...papa. Mais y a pas de manuel, pour ça. Rien qui ne vous apprenne à l’être. Rien qui ne vous dise ce qu’il faut faire ou ne pas faire...et du peu que j’en savais, à part qu’il ne fallait pas donner de clopes aux enfants trop tôt, ma notion de la parentalité se limitait à « dans l’idéal, il faut que ça survive ». Alors quand on m’a proposé de tenir cette gamine...La question se posait : COMMENT TIENT-ON UN ENFANT ?

Tout ça pour dire que j’étais visiblement capable d’enlever la vie à coups de couteau, et de la donner à coups de reins. Pour autant, disposer d’un corps ne me posait aucun souci, m’occuper d’un enfant, en revanche, m’avait demandé un temps d’adaptation (et valu quelques engueulades : visiblement, un lange n’est PAS à manier comme une toile de tente), qui s’était passé sans accident grâce à la vigilance et à la patience de celle qui partageait mes jours et mes nuits.  Voilà maintenant cinq ans que nous nous étions installés sur l’île d’Hokkaïdo, et trois que nous étions parents. J’enviais d’ailleurs nôtre fille, en l’entendant être capable d’assimiler, comprendre et répéter ce que l’on pouvait se dire en japonais, en anglais ou même en russe !  L’apprentissage de la langue avait été des plus sportifs. Si je parlais ma langue natale, celle de Shakespeare et des rudiments de probablement cinq ou six autres langues, le japonais, c’était une autre histoire… le mercenariat a au moins ça d’avantageux qu’on s’en branle, d’où tu viens, tant que t’es bon. Et des bons, y en a de partout ! Mais quand il faut bosser ensemble, c’est quand même mieux de se comprendre.

En somme, à part en termes clientèle, j’avais peu croisé de japonais par le passé, et qu’il avait fallu s’adapter rapidement à la façon de vivre locale. Amara m’avait inculqué les bases comme elle l’avait pu, mais c’est en arrivant au pays du soleil levant que je me suis rendu compte de la montagne à gravir (oui, au Japon, c’est le mont Fuji, et non, je ne me suis pas lancé dans l’alpinisme). Enfin, si l’on exclut les alphabets, la grammaire, la conjugaison et le vocabulaire, c’était plutôt facile !.. Non, sérieusement, quel tordu a inventé une langue à trois alphabets ? Je ne vous raconte pas le nombre de bourdes que je pouvais raconter à la journée, en prenant un mot pour un autre, ou en foirant une conjugaison. Après cinq ans, les gens semblaient plus à même de me comprendre, j’étais plus à même de m’exprimer, mais je restais loin derrière nôtre petite puce en ce qui concernait la vitesse d’apprentissage...Les regrets m’étreignaient à chaque fois que j’y repensais. A ce que devait être une enfance paisible, entouré de parents aimants, quand bien même on a un paternel en improvisation totale du soir au matin… Mais c’était ma vie. Une vie calme, heureuse, loin des heurts et fracas du champ de bataille, loin de l’odeur du sang séché et de la poussière de plâtre calciné  des bâtiments en flammes. Mais lorsqu’il fut décidé par le conseil d’administration municipal, dont les rangs s'étaient renforcés de quelques abrutis conservateurs, qu’un étranger ne maîtrisant pas parfaitement l’histoire de la province d’Hokkaïdo, et encore moins la langue locale, n’avait pas sa place même en tant que vigile, dans leur musée, celle-ci bascula de nouveau. Les emplois pour les étrangers n'étaient pas légion, et malgré le salaire confortable d'Amara, je ne pouvais pas rester inactif...J'en étais absolument incapable : l'idée même de me retrouver père au foyer me terrifiait au plus haut point...Et pourtant... Sans doute aurais-je du m'y résoudre...

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- Oyabun.



La salle privée du restaurant était un endroit où je n'aimais pas me retrouver. Derrière cette façade culinaire, qui n'avait rien à envier à d'autres établissements bien plus respectables, au demeurant, se trouvaient les quartiers de mon dernier employeur sur Terre. Norita Senjo. Un visage de vieillard souriant, à qui le poids des années n'avait épargné que les rides, contrairement à sa vue et à sa chevelure. Confortablement installé  derrière un Kotatsu en cette soirée de novembre, un kyusu fumant face à lui, accompagné des deux tasses destinées au patriarche et à son interlocuteur, il m'observait par dessus les verres de ses lunettes rectangulaires. Senjo était le genre d'homme qu'il ne valait mieux pas contrarier, malgré son sourire affable et son air doux : on ne prend pas la tête d'un clan yakusa en triant des lentilles...et pourtant, je ne venais pas vers lui porteur de bonnes nouvelles. Mais s'il avait accepté de me recevoir en personne pour autre chose que m'assigner une tâche sensible, les causes de ma venue ne lui étaient pas inconnues. Quant aux conséquences, c'était dans cette salle, à l'étage d'un restaurant guindé de Sapporo, qu'elles allaient se décider. Les deux gorilles encadrant la porte finirent de me fouiller pour s'assurer que l'arme que j'avais remise à leurs collègues à l'extérieur était bien la seule qui se trouve sur moi, puis ils s'écartèrent pour me laisser m'avancer en direction du patriarche et de sa garde personnelle. Senjo m'invita à m'asseoir d'un signe de main, et esquissa un léger sourire en coin en apercevant le regard furtif que je lançai à la théière pour m'assurer qu'elle ne présente pas de double compartiment...Mais ma foi, si ç'avait été le cas, peut-être que ç'aurait été pour le mieux.

- Tu n'as rien à craindre du thé, Artyom. Parle. , m'asséna-t'il alors que je m'installai à genoux face à lui, hors de la couverture qui conservait la chaleur sous la table.

- ... J'imagine que les nouvelles vont vite, à Hokkaïdo.

- Certaines vont plus vite que d'autres, oui. Je t'offre mes condoléances, et tous nos frères et soeurs à travers moi font de même.

- Hm... je tentais un sourire maladroit alors que mon regard se perdait dans le liquide vert de jade. Malheureusement, les condoléances ne ramènent pas les morts à la vie.

- Que te faut-il, alors, pour que tu sollicites une entrevue? Une vengeance? Nous t'appuierons, nos intérêts convergent. Des réponses? Je connais assez bien l'homme que j'ai face à moi pour savoir qu'il a déjà toutes celles qu'il souhaitait. Si c'est un calin qu'il te faut, ce n'est pas au restaurant qu'il fallait venir, mais au club...

- Si c'était mon genre, j'y aurais foutu les pieds pour autre chose que le travail, Oyabun. Mes réponses, je les ai. Les armes. La technique. La logistique, je les ai. Mais j'imagine que tu ne veux pas d'une guerre ouverte avec le Yamaguchi-gumi et les services fédéraux russes.

- Une guerre ouverte...non. Le clan n'a pas besoin de plus de sang qu'il n'en coule déjà. Mais...que viennent faire les russes là dedans?[ Enfin. A part toi, évidemment.

- L'explosif qui a fait sauter ma porte d'entrée, les armes utilisées... J'les connais. Par coeur. Le Yamaguchi-Gumi m'a juste balancé sous l'train, les russes ont mordu à l'hameçon, et j'me retrouve devant toi avec une balle encore logée dans les tripes et...et rien d'autre. Plus rien d'autre. J'suis fatigué, Oyabun. Vieux et fatigué.

- Non, JE suis vieux. Mais si tel est ton choix...

De la manche de sa veste ample, Senjo extirpa un boitier en bois clair, reconnaissable entre mille. Telle était la voie, dans le clan. On n'en sort que les pieds devant. Mais aussi triste que je pouvais l'être, aussi en colère, aussi las, et pourtant aussi empli de haine... Ce n'était pas la voie que j'avais choisie. Il fit glisser le boîtier du tantō, ce minuscule sabre qui n'avait plus vraiment d'autre utilité que couper des viscères ou décorer un mur (quoi qu'on puisse repeindre un mur en coupant des viscères, mais là n'est pas le sujet) sur la table, dans ma direction. L'objet était beau, en tant que tel. Ciselé dans un bois noirci et laqué, doré par endroits, probablement à l'or fin... Je n'étais pas le premier à vouloir partir. J'en avais vu quelques uns, qui, dans ma situation, avaient choisi la mort...Mais ce n'était que la seconde fois que je voyais le patriarche tendre un tantō  ouvragé, et la première était pour son neveu de sang. J'aurais pu apprécier le geste... mais je me contentai de boire mon thé doucement avant de poser un regard empli de dédain sur la lame.

- ... Tu penses sérieusement que j'pourrais trahir le clan?

- Que je le pense ou non n'est pas pertinent. On ne quitte le clan qu'en quittant ce monde. C'est aussi simple que ça.

- Hm... je fronçai les sourcils en terminant ma tasse de thé chaud, interrompant mon geste quelques centimètres avant de reposer le récipient vide sur la table. ... Très bien. Tu m'ferais une autre faveur que celle de ton temps, avant que je parte?

- Je t'écoute.

- J'vais prendre ce tantō avec moi, et je te l'ramènerais sous peu, avec des cadeaux sur lesquels il s'rait impossible de mettre un prix. En échange, je quitterais c'monde à ma façon. On dit que t'es friand d'énigmes, Oyabun. La clé de celle-ci n'a rien de compliqué.

- Je suis curieux de voir quels cadeaux tu pourras dénicher. Va.[/b]


L'entrevue aurait pu plus mal se finir...Ma vie sur terre, en revanche, aurait pu bien mieux terminer. J'ai repris mon calibre, celui-là même que j'trainais depuis l'Ethiopie, en sortant, quant à la suite...Une sombre histoire de vengeance. J'vous ai épargné les détails des carnages de ma jeunesse, inutile d'épiloguer à outrance sur ceux là. Disons simplement qu'j'ai rappelé d'anciens amis, et foutu en l'air une fortune pour m'assurer leurs services (et encore, j'ai eu droit à une belle ristourne pour avoir roulé ma bosse avec eux). Renseignements, hommes, équipement...Quand on a fondu sur la planque des anciens collègues du renseignement, j'peux vous dire qu'ils étaient mal renseignés sur c'qui leur arrivait dans la mouille. Un Artyom furieux, lourdement armé, et accompagné.  Moins de quinze minutes plus tard, c'était une salle de jeu clandestine. Une heure plus tard, un bordel. Puis un sex shop. Puis un bar à hotesses. Puis...Au lancement des opérations, on avait prévu de finir le nettoyage d'Hokkaïdo en six heures. Neuf commandos, douze véhicules terrestres, un hélicoptère, deux bateaux, et assez de cartouches pour faire une statue de moi grandeur nature en refondant les douilles. Mon cadeau? Quinze passeports pour cinq personnes, sous des noms différents, et une boîte en bois contenant douze rouleaux d'épidermes tatoués, dûment retirés à leur propriétaires (qui n'en auront de toute façon plus besoin) avec ce même tantō qui aurait du servir à m'ouvrir le bide comme un saumon à vider, et une montre sans prétention dans son bracelet et son boitier, mais au cadran unique. Si le Yamaguchi-Gumi voulait se remettre en activité dans la région, il leur faudrait reconstruire leur empire de zéro. Leur patriarche local et les lieutenants qui l'accompagnaient ne feraient plus de mal à personne. Norita Senjō me reçut à nouveau, dans un club de la périphérie de Sapporo, cinq jours à peine après nôtre entrevue précédente. Le colis avait été livré. L'échange fut bref, toujours aussi solennel de son côté, toujours aussi las du mien. Me venger n'avait...rien changé. Rien. Ma colère ne s'était pas dissipée. Ma tristesse était toujours bien présente... Pire encore. Mes regrets avaient empiré. Et mon deuil ne faisait que commencer.  Cette fois, Senjo eut la décence de me recevoir autour d'un verre, pour boire à la santé du clan et fêter...quoi, d'ailleurs? D'autres parents qui ont perdu leurs enfants? D'autres amoureux séparés à jamais de leur moitié? D'autres orphelins, encore? Leur guerre d'influence...ça m'concernait plus. L'argent, le pouvoir, la belle vie...Ce monde me concernait plus. J'ai fini par planter la lame que j'avais pour lui dans le tapis du billard proche, manquant au passage de déclencher une rixe avec ses gardes du corps  : y parait que sortir une lame du fourreau devant le grand chef, ça s'fait pas. Bon, une fois qu'il leur a eu gentiment expliqué qu'au vu du carnage qui s'était passé en une journée, c'était pas quatre glandus en costume qui allaient m'arrêter de toute façon, ça a détendu l'atmosphère, cela dit. Mais c'était là un regret de plus à ma liste. Celui d'avoir toute ma vie été craint, et seulement aimé par une femme et une fille...Pendant trop peu de temps. Mon énigme avait été assez claire pour Senjo, en même temps, elle était faite pour être résolue...Et l'échange avait du lui paraitre équitable, pour que j'puisse sortir du club sans prendre une balle dans la nuque. Et c'est ce soir-là, à 50 ans, 9 mois, 13 jours et dix-sept heures qu'ils sont enfin venus me chercher pour m'emmener...ailleurs. Loin de cette vie. Loin de ce monde. Loin de moi-même. Sur Ozéna.


---

Les années ont passé. Lentement mais sûrement. Finalement, partir de la Terre n'avait d'extraordinaire que l'idée de l'expérience. Faire tomber dans l'oubli le nom d'Artyom Degtyarev m'avait fait du bien, pendant un temps. L'homme que j'étais appartient de toute façon au passé. Un passé que je ne revivrais pour rien aux mondes, ni ici, sur Ozena, ni sur terre... D'où je me trouvais, je n'avais qu'à fermer les yeux pour me rappeler de toutes les horreurs et erreurs que j'ai pu commettre. Non, sincèrement, changer de monde ne changeait finalement pas grand chose. Oh, bien sûr, pas de fusils ou de grenades, ici, pas non plus de mafieux ou d'armée à proprement parler...C'était...raffraichissant? Les premiers mois, l'odeur âcre de la poudre me manquait, presque autant que le parfum d'Amara ou la vision de nôtre fille paisiblement endormie dans son berceau. A l'abri des oreilles et des regards, j'avais maintes fois vidé mes yeux de toutes les larmes qu'ils pouvaient contenir. Que vouliez-vous que je fasse de plus ? Construire ma petite hutte et les remparts - quoi que "murets" soit un terme plus adéquat - qui la protègent, a la limite entre la ville et l'extérieur, , labourer un bout de jardin pour y faire pousser ce que je pouvais trouver de comestible, chasser de ça de là quelque bestiole à faire griller...voilà ce qu'était devenu le quotidien d'un fantôme. D'une coquille vide de sens, vide d'envie même de vivre...Et pourtant, cet instinct de survie, qui m'avait tiré des quatre coins de nôtre vieille Terre, sous les balles et sous les bombes, face aux lames et face aux poings, m'empêchait de considérer la mort comme une option viable.

Quoi qu'il en soit, le temps et la maison qui m'accueillait ; à bras ouvert tout d'abord, puis, voyant ma réluctance à me mêler aux autres, plus sobrement, avaient eu raison d'une partie de mon désir de solitude. Sur Ozéna, nous n'étions pas nombreux, moins encore que dans mon voisinage à Sapporo. Si la plupart des voyageurs avaient, comme moi, acquis de nouvelles aptitudes, le monde dans lequel nous nous trouvions était adapté à leur possession et leur usage. Des humains "améliorés" pour des dangers "améliorés". Des créatures et des plantes inconnues. Une technologie quasi-inexistante... Un survivaliste pouvait avoir son utilité en bien des lieux. L'exploration, pendant un temps, la sécurité de la ville, pendant un autre...Mais c'est en découvrant le coeur même de mon aptitude que j'ai trouvé ma voie. S'il m'arrivait encore de me joindre aux explorateurs pour m'éloigner de la vie citadine, il m'était bien nécessaire d'y gagner ma croûte. Comme moi, nombre de ceux qui avaient traversé l'avaient fait par désespoir, ou par volonté d'un nouveau départ.  Par peur, pour certains, par envie d'abandonner une vie difficile ou des souvenirs qui l'étaient tout autant, pour d'autres. Ozéna était, pour beaucoup, un rêve. Pour moi aussi, d'ailleurs, c'en avait été un...jusqu'à ce que je m'y retrouve.

Les gens comme moi étaient catégorisés sous l'appellation "chimères", relativement à leur capacité à créer des illusions. Des hallucinations, pour être plus précis. De prime abord, il ne me fallut pas longtemps pour comprendre l'utilité de la chose dans un cadre offensif ou défensif...Mais c'était là une belle déformation professionnelle (de quelqu'un sans profession précise, certes, m'enfin, cinquante ans de bouteille, ça laisse des habitudes) : la véritable utilité de ce pouvoir se trouvait ailleurs. C'était le pouvoir de rêver. Le destin m'avait mis entre les mains la capacité de faire vivre des rêves de la façon la plus tangible qu'il soit. De faire revivre un moment passé pour en changer le cours, ou de s'imaginer un présent, un futur différent. Si Ozéna était un rêve accompli pour certains, c'était en son sein que les chimères pouvaient poursuivre la mise en abyme, pour ceux qui le souhaiteraient. Le souvenir du goût d'un bon whisky? Le faire revivre n'était pas un problème.  Une destinée héroïque ? Rien de complexe. Un adieu trop rapide? Voilà qui pouvait être corrigé, le temps d'un simple rêve. Ma vocation était dès lors toute tracée. De toute façon, à part ça, qu'est-ce qui pouvait bien me rester à monnayer? Mon corps? Soit, l'effort physique conservait dignement cette carcasse couturée de cicatrices, mais je n'avais jamais été trop porté sur les choses de l'amour, qu'il soit charnel ou sentimental, quoi qu'Amara soit l'exception qui confirme la règle. Mes connaissances? En réalité, à l'exception de mes réflexes et de mon sens de l'observation, la survie ici était si différente de celle sur Terre que c'en était incomparable. Quant aux armes à feu, quand bien même je pourrais dessiner chaque pièce d'un fusil d'assaut les yeux fermés, ce n'était pas demain la veille qu'un usinage assez précis pour en créer naîtrait sur Ozéna, alors quant à s'en servir, n'en parlons même pas. Non, à l'exception de ma force physique et de ma capacité à vadrouiller dans des zones dangereuses, je n'avais guère que ce pouvoir pour gagner ma vie, me vêtir, et améliorer ma masure, voire même m'autoriser quelques extras, lorsque l'occasion s'en présentait.

Cependant, il était hors de question d'accueillir les futurs rêveurs dans ma demeure. Je ne m'étais pas construit un havre de paix à l'écart pour y inviter du monde. L'idée ne manqua pas de m'arracher un soupir las, mais c'était ma seule véritable option : m'installer en ville. J'amorçai la construction de mon "cabinet", si j'ose ainsi l'appeler, en février 109. A l'époque, l'endroit se trouvait dans l'arrondissement le plus proche de l'extérieur, quoi qu'aujourd'hui, une nouvelle ceinture de bâtiments ait pris ce rôle. Nous étions quelques dizaines à nous activer sur le chantier de l'immeuble naissant, et force était de constater que je n'étais pas si malhabile de mes dix doigts, avec une direction  d'ouvrage digne de ce nom ! Comme convenu, j'occuperai la partie souterraine de l'immeuble et son rez-de-chaussée. Quant aux étages supérieurs, un escalier séparé permettait d'y accéder sans mal. En soi, la logistique n'était guère la partie la plus complexe de ce projet...C'était la publicité. Je souhaitais pouvoir trier ma clientèle (et c'est d'ailleurs toujours le cas), mais comment se faire connaître et démarrer l'activité tout en se permettant d'être sélectif? La réponse vint comme un cheveu dans la soupe. Ou plutôt, comme un Malakim dans ma bière, un soir que je m'humectai le gosier à la taverne proche du chantier. Installé, comme toujours, à une table à l'écart, je ruminai sur la question précédente en touillant sans vigueur une platrée de gruau insipide, que je regardai sans la voir...quand cet abruti aviné n'a rien trouvé de mieux à foutre que de se prendre les pattes dans un tabouret voisin et de s'écrouler dans ma direction. Je sauvai par réflexe la cuiller et le bol, mais en ce qui concernait ma pinte, je n'ai pas eu l'occasion d'en boire une gorgée de plus. Si encore, ivre mais poli, il s'était excusé, ou s'il avait eu la décence de proposer de m'en racheter une... L'incident aurait pu en rester là.

Mais la princesse au petit verre de de trop, se redressant avec un équilibre que je qualifierai poliment de "relatif",  décida que s'il avait chu sur ma table, ce ne pouvait être que parce que je l'avais mise là, et non parce qu'avec un gramme cinq d'alcool dans chaque bras,  l'équilibre devenait précaire. Je vous épargnerai la joute verbale d'une qualité aussi relative que la capacité de mon interlocuteur a tenir debout, toujours était-il que son couteau sortit de son fourreau, et que, par réflexe, ce don qui allait me servir de gagne-pain se vit utilisé pour la première fois sur une cible non-consentante. Je n'ai pas vraiment souvenir de ce qui m'était passé par la tête, simplement que j'en attendais qu'il soit désorienté. Les murs et le sol ondulant et changeant de couleurs me parurent sur le coup une image facile à construire...et pour ce qui est de l'effet, il ne se fit pas attendre, puisque son visage passa par une palette de couleur aussi variée que celle qu'il devait voir sur les murs illusoires de la taverne, qui s'était rapidement faite silencieuse autour de l'altercation, et je me retrouvai ainsi, le pied gauche dans une flaque de bière (si je peux appeler ainsi ce qu'on m'avait servi), et levai le droit pour esquiver une flaque qui combinait les liquides et solides qui s'étaient accumulés dans l'estomac de nôtre joyeux luron et qui venaient d'en sortir avec force et fracas.

La seconde d'après, j’abattais mon pied levé sur le coin de sa mâchoire, accompagnant sa tête jusqu'au plancher qu'elle heurta avec un bruit sec, et le pauvre hère partit pour le pays des rêves, probablement jusqu'au lendemain matin. Je vérifiai son pouls, la zone d'impact (il n'aurait guère plus qu'une belle bosse), engloutis mon bol de gruau, payai mon dû et quittai les lieux en direction de ma masure avant que je n'aie à m'expliquer en public sur ce qui venait de se passer. Si quelqu'un voulait des explications, que j'habite la petite maison contre les remparts de la ville était un secret de polichinelle. Que je n'aimais pas qu'on marche sur mes plate-bandes n'était guère plus surprenant. Enfin, une fois rentré, je ne pus m'empêcher de revivre la scène. Dire que j'étais parti de Terre partiellement pour laisser derrière toute la violence que j'y avais connu, et que je me retrouvais là, à Azamyr, à étaler un ivrogne pour éviter de finir avec quinze centimètres d'acier dans les tripes...Je soupirai en retirant mes bottes, et c'est en retirant la seconde que l'idée me vint. Je n'étais pas capable de proposer des illusions palpables, à ce moment là, et ce détail ne me sautait aux yeux que maintenant, au beau milieu de la construction des locaux où je comptais exercer...quel abruti ! Je pouvais, en revanche, créer des sensations, des images, des sons...J'étais un psilocybe sur pattes. Un générateur d'hallucinations. Plutôt que de laisser ceux qui veulent se détendre risquer une surdose, ou de devenir problématiques pour la société (comme nôtre ami, qui, je l'appris plus tard, laissa sa peau dans une expédition peu de temps après : Comme quoi, aussi doué du foie que du couteau, l'aviné...) , dans un cadre régulé et sans toxines, chacun pourrait venir passer un moment de détente...Dont je pense que nombre d'entre nous, colons d'Ozéna, avions bien besoin.

Les mois s'enchaînèrent, et les saisons avec eux. L'incident du Malakim me valut quelques réprimandes au sein de ma Maison, mais ma foi, rien qui ne s'approche d'un incident diplomatique. Je trouvai mes premiers clients parmi les bâtisseurs avec qui je travaillais, puis, le bouche à oreille faisant son œuvre, une fois les locaux achevés, je recevais au rez-de-chaussée, et les séances se passaient au sous-sol. Un client ne pouvait le devenir que sur recommandation, et mieux valait ne pas dépasser les bornes : je me réservais le droit de foutre dehors à grands coups de pompes dans le derche le moindre idiot qui dépasserait les limites de la courtoisie et de la bienséance, et son "parrain" avec. Au reste, ma vie se cantonnait toujours aux mêmes activités : rentrer dans ma petite masure, m'occuper des tâches ménagères, du jardin, aller chasser occasionnellement...et lorsqu'un rendez-vous était fixé, nous nous retrouvions avec mon client au rez-de-chaussée de l'immeuble en question, avant de bifurquer vers le sous-sol si sa requête était à ma portée. Quand venait le soir, je mangeais parfois dans un des établissements qui s'y prêtaient, d'autres fois, rentrai chez moi pour me restaurer, et, le lendemain matin, j'attaquai ma journée avec une paire d'heures d'exercice physique, allai me laver au chant du coq, puis le cycle recommançait. Paisible. Répétitif. Que demander de mieux?

Palier de pouvoir:

Chronologie générale:

Inventaire:




Physique

Zapas' marche le plus souvent le dos voûté, tête basse. C'est d'ailleurs assez paradoxal de voir un individu de son gabarit tenter ainsi de passer de son aperçu : son mètre quatre vingt dix et ses cent dix kilos ne sont pas vraiment adaptés à la discrétion absolue. Les plus observateurs remarqueront son regard toujours à l'affut, étudiant ses environs par déformation professionnelle. La première impression que laisse le passage de l'ancien soldat est celle d'un type louche, bien qu'il ne verse pas (plus) dans l'illégalité depuis son arrivée sur Ozéna : il préfère simplement éviter le contact humain...ou plutôt non-humain, et garder discrète son activité, de peur que certains s'offensent de la façon dont il tente d'apporter du réconfort aux âmes en peine. Ses mains noueuses et calleuses ont tendance à ne jamais se reposer, ses doigts pianotant sur tout ce qu'il peut trouver, souvent sur sa cuisse à travers l'épais cuir de son sempiternel manteau noir aux poches aussi amples que profondes... Quant à son visage, lèvres pincées, nez marqué par les fractures à répétition du cartilage, et yeux creusés de fatigue, il n'invite pas vraiment à la discussion le quidam de passage. Enfin, son bras gauche, main incluse, est presque toujours bandé et ganté. Si quelqu'un le surprenait en train de nager dans un cours d'eau proche, sans gant et sans bandage, il pourrait voir le tatouage qui recouvre la quasi-totalité du membre, doigts exclus, et qui mélange le style traditionnel des tatouages yakuzas, colorés et représentatifs du folklore japonais, et des éléments rappelant son pays d'origine, notamment une rose des vents stylisée qui recouvre son coude, et un ours blanc rappelant le blason de sa ville natale...bien qu'il n'en ait jamais vu de ses propres yeux. Une pièce originale, donc, qu'il cache à la vue des regards, et évite lui-même de regarder.


Caractère


"Je suis fatigué patron. Fatigué de courir les routes comme un moineau sous la pluie, fatigué de n'avoir aucun ami pour parler, pour me dire où on va et pourquoi. Mais surtout, je suis fatigué des hommes qui se battent l'un à l'autre. Fatigué de toute cette haine et cette souffrance dans le monde." -- John Coffey, La Ligne Verte

S'il est une incarnation de la lassitude, Zapas' est candidat au poste. Son départ plus ou moins volontaire pour Ozéna n'y est en réalité pas pour grand chose, son existence passée, en revanche, en est la cause. S'il a posé les armes par la force des choses, il aimerait ne pas avoir à s'en resservir, de peur de ce qui pourrait en ressortir. De ce qu'il pourrait redevenir.

Il n'aspire qu'à la paix, qu'elle soit globale ou intérieure, si dure soit-elle à atteindre...Et il n'est pas au bout du chemin. Ignorant que sa fille est toujours en vie, il passe le plus clair de son temps à errer à la recherche d'un instant qui le fasse vibrer et tente d'offrir aux autres par son pouvoir ce que lui-même ne peut obtenir. Maladroit dans ses relations sociales, il se montre le plus souvent froid et concis, parfois trop brutalement honnête, mais a au fond de lui un instinct paternel et protecteur qui ne s'est jamais vraiment éteint. Reste à découvrir comment raviver cette petite flamme de chaleur humaine bien enfouie sous les cendres du remords, de la culpabilité et de la tristesse.

Vous le verrez naturellement assez peu se mêler à des groupes s'il n'a rien de précis à y faire, mais il est parfois possible de le trouver hors des murs de la cité, au petit matin, lorsqu'il part chercher la petite dose de sérotonine quotidienne qu'il est certain d'avoir dans l'exercice physique, conditionné par un réflexe pavlovien à trouver un accomplissement dans la complétion de sa routine...Et peut-être, peut-être, certains soirs, au clair de lune, peut-il lui arriver d'outrepasser de lui-même son code de conduite pour retrouver la sensation du couteau dans la main, le frisson de la chasse, quand le besoin de se nourrir s'en fait sentir, plutôt que d'acheter sa pitance. Enfin, si la journée s'est avérée plus épuisante que prévue, il se pourrait que vous le croisiez au détour d'une chopine... S'il évite de boire à outrance, une choppine est toujours agréable... même trois, d'ailleurs. Même cinq, parfois : son foie a subi un entraînement rigoureux, et ce, dès son plus jeune âge, gare à celui qui voudrait abattre un russe à un concours de boisson!


À propos de toi

Euh...J'ai 4 membres, 31 dents, une barbe et des cheveux, c'est un bon résumé! Je débarque avec @Alden Vangar, qui a trouvé le forum et m'a poke :)




Informations


Nom & Prénom

Zapas Nietseli

Âge

[age="4129"]

Race

Chimère

Maison

Maison de la Terre et du sang

Métier

"Vendeur de rêves"

Feat

Midjourney


[/color]
Zapas Nietseli
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Les faiseurs d'illusions sortent des lapins morts de leur chapeau - Zapas  [TERMINEE] 0c0c0c
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"Vendeur de rêves"
Guilde • Organisation :
Aucune
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Multicomptes :
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https://lastcured.forumactif.com/https://lastcured.forumactif.com/t742-inventaire-de-zapas-nietseli#5660https://lastcured.forumactif.com/t741-reputation-de-zapas-nietseli#5659
Zapas Nietseli
Maison de la Terre et du Sang

Chronologie Générale (parce qu'elle ne rentre pas dans la fiche):
Zapas Nietseli
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Ozéna
Staff

Quelques modifications



Bonjour et bienvenue Zapas !

Désolé pour le délai, comme tu le sais ta fiche est dense donc nous avons pris le temps de bien la lire  love
Nous avons juste quelques points que tu vas devoir modifier afin de pouvoir te valider en bonne et due forme !

● Il faudrait que tu modifies la bannière de ta fiche pour garder une esthétique médiéval fantasy. C'est du détail mais le détail c'est important !

● Nous allons devoir te demander de supprimer les mentions de guerres entre pays dans ton histoire. En effet nous avions vu avec toi concernant des "petits détails" et nous savons que tu t'es arrangé avec les membres qui viennent de ces dits pays, néanmoins cela poserait un trop gros soucis pour les futures inscriptions que de définir la géopolitique aussi précisément. Il faudrait se fier à ta fiche et à ta version à chaque fois, ce qui limite énormément les possibilités qui sont du coup volontairement assez libres en dehors du fait que le climat est apocalyptique !

● Zapas ne pourra pas avoir résidé en dehors des murs d'Azamyr lors de son arrivée. Les veilleurs n'auraient jamais laissé quelqu'un se mettre en danger ainsi, et Zapas n'aurait probablement pas survécu bien longtemps. A modifier donc o/

● Tu as le droit à une seule arme rudimentaire à la création de ta fiche, nous te demanderons donc d'en supprimer une (soit l'arc soit les couteaux). C'est achetable assez facilement en boutique et en meilleure qualité en plus !  coeur


Concernant ta chrono, quand tout sera bon je supprimerais les messages entre ta fiche et ta chronologie histoire que ça fasse tout propre. Nous avons beaucoup aimé notre lecture de ta fiche, très complète et très détaillée et j'ai hâte de voir comment Zapas va se débrouiller en Ozéna après sa vie chaotique !  oui  
Ozéna
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Ozéna
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Validé !



Bienvenue sur Ozéna !

Merci pour les modifications, on est tout bon !

Te voilà presque fin prêt à débuter ton aventure. Il te faudra d'abord aller recenser ton avatar, ainsi que ton métier, ton pays d'origine et ta race, avant de pouvoir te lancer dans le monde.

N'oublie pas de poster ton journal de bord également, cela te permettra de suivre tes jeux, mais également d'avoir un résumé de tes relations. Pour faire une demande de RP ou de liens, n'hésite pas à te rendre juste ici ou sur le discord !

Bonne chance et surtout amuse-toi bien !
Ozéna
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