Aujourd'hui à 0:57 par Neldris Redoran
Hier à 23:11 par Khioné Skogstad
Hier à 22:42 par Feyre Sarynx
Hier à 22:34 par Poppy
Hier à 22:31 par Poppy
Hier à 21:22 par Kaël
Hier à 20:38 par Kaël
Hier à 20:20 par Kaël
Hier à 20:19 par Invité
La musique est la langue des émotions • Aurelion Lysargent [TW MORT] [TERMINÉ]
Aurelion Lysargent
Maison de la Flamme et de l'Ombre
Histoire
« Bordel Aurelius, c'est toujours la même chose avec toi, faut toujours que tu foute la merde partout où tu vas ! »
« C'est plus fort que moi, j'peux pas m'en empêcher. Quand une occasion se présente de faire chier ces putains de corpos, j'en rate pas une tu m'connais. »
« Un jour, tu vas tous nous faire buter avec tes conneries ! »
« Personne t'oblige à rester Bryon, dégage de mon chemin. Ce concert aura lieu avec ou sans toi. »
« T'es qu'un sale con, tu l'sais ça !? »
« Merci du compliment, ça m'va droit au cœur. »
Tu fis rugir les cordes de ta guitare électrique d'un tour de bras, excitant aussitôt la foule ameutée devant le centre commercial pour mieux voir les membres du groupe de Lysargent dont tu étais le leader, le chanteur et le guitariste principal. Bryon, ton batteur et amant essayait souvent de jouer au médiateur mais la tête de mule que tu étais ne lui rendait pas la tâche facile. En effet, tu avais un objectif bien précis, un unique but dans la vie, faire tomber les corpos par tous les moyens et te venger d'eux, du pouvoir, des richesses et de tout ce qu'ils détenaient sans daigner partager avec le reste du monde. Une sorte de Robin Des Bois des temps moderne, mais avec beaucoup plus de colère, de vulgarité et de hard rock.
Lysargent faisaient beaucoup parler d'eux ces derniers temps, et surtout de toi, dans les médias français. Le nombre de fans ne cessait d'augmenter tandis que les textes et les messages de tes chansons étaient toujours plus sujet à controverse ou à des fins de provocations. Tu allais toujours plus loin à chaque organisation de concert pour tenter de faire bouger les choses, mais les corpos semblaient totalement sourd à la rage que tu criais sur scène. Enfin, sur scène c'était vite dit, puisque pour bloquer la circulation dans les rues et passer aux infos une fois de plus, tu avais regroupé les rocker boy de Lysargent pour un concert public clandestin. Rien n'était prévu à l’avance, ni le lieu, ni la date, ni même les autorisations nécessaires pour jouer dans la rue. La raison ? Surprendre aussi bien les admirateurs que les autorités qui, prises de court, n'avaient pas eu le temps de réagir et d'empêcher un aussi grand rassemblement de fans en délire.
En live depuis le toit du centre commercial, les amplis commençaient à vibrer, attirant toujours plus de personnes et très vite les réseaux ne parlaient dès lors plus que de l'évènement. Tandis que les bruits des klaxons s'effaçaient sous ta voix rauque qui chantait le premier refrain, les forces de l'ordre peinaient à calmer le début des émeutes et à maîtriser les casseurs. Le chaos c'était déjà épris de la ville qui s'enjaillait en hurlant et dansant sur le bitume, alors que tu n'étais encore qu'à la première chanson. Totalement dépassés par la situation, les flics avaient rapidement dû faire usage des bombes flash et fumigènes pour tenter de disperser la foule et couper court au concert. Profitant de la cohue générale, tu fuyais avec ta guitare sous le bras, suivis de près par le reste du groupe, pour échapper aux autorités locales, qui vous cherchaient déjà dans les différents étages du centre commercial. L'échelle de secoure était alors la seule option envisageable pour ne pas se faire coincer, vous obligeant à abandonner derrière vous une partie du matériel, trop lourd ou encombrant pour être emmené.
De retour dans votre planque, située dans un sous-sol des quartiers pauvres de la ville parisienne, tu posais ta guitare contre le mur de la pièce commune et t'affalais dans le canapé miteux comme si il ne c'était rien passé, ou du moins comme si il ne c'était rien passé d'illégal ou de dangereux. Énervé, tu marmonnais en ruminant tes pensées, réfléchissant à comment avoir un réel impacte sur ses enfoirés de corpos. Ce concert clandestin était un échec de plus à ta longue liste de tentatives de pseudos coups d'État musicaux. Il te fallait repenser encore le plan. Frapper encore plus fort et encore plus haut.
La porte d'entrée claqua brusquement, résonnant dans toute la pièce comme le son du jugement dernier, faisant taire les autres membres du groupe. Bryon était plus remonté que jamais et à raison, puisqu'ils venaient, encore une fois, de risquer sa vie et son travail pour tes caprices inconscients d'adolescent rebelle. Mais, insouciant de ce qu'il pouvait bien encore avoir à te reprocher cette fois-ci, tu prenais la parole avant qu'il n'ait pas en placer une.
« Ca sert à rien. »
« Pour une fois, j'suis d'accord. »
« La prochaine fois, il faut qu'on- »
« La prochaine fois ? La prochaine fois !? Y aura pas de prochaine fois Aurelius ! Tout ça là, toute cette merde, ça va mal finir ! C'est terminé, j'en ai fini avec tes plans foireux et tes idées à la con ! Tu penses qu'à toi. La musique, le groupe, les fans, moi, t'en à rien à foutre ! Tout ce qui compte c'est tes rêves de gosse irréalistes d'être un héros, d'avoir la gloire, le succès, d'être une légende, celui qui nous sauvera tous. Mais c'est pas comme ça qu'ça marche ! »
« C'est maintenant qu'tu te décides à cracher le morceau Bryon ? Tu as toujours été jaloux de ma célébrité, mais la vérité, c'est que c'est toi qui en à rien à foutre du monde, de la pauvreté, de la famine, de la crasse et de la peur dans lesquelles on vit. Ces connards de corpos ordonnent et toi t'obéis comme le petit toutou discipliné que t'es devenu. Mais il est passé où le rocker boy que j'ai connu ? Celui qui avait pas la trouille de vivre dans l'ombre et qui montrait son cul en plein concert, à tout le monde, sur scène ou à la télé, juste pour s'marrer hein ? Celui qui faisait ses propres règles ? Il est où ce Bryon la enfoiré !? »
« Putain d'merde Aurelius, on avait seize ans ! Tu peux pas en vouloir aux corpos toute ta vie, ça fait déjà vingt ans, c'est en train d'te bouffer de l'intérieur ! »
« Et alors quoi ? Je dois leur pardonner d'avoir laissé crever ma famille ? Ma mère est morte parce qu’elle n’a jamais pu soigner sa maladie, mon père est mort dans un accident du travail surement à cause du surmenage et j'devrais gentiment fermer ma gueule ? Juste parce que t'as perdu ta paire de couilles et que tu m'demandes de faire pareil !? Je f'rais tout ce qu'il faut pour survivre aussi longtemps que possible et faire payer ces sales chiens ! »
« Vas t'faire foutre Aurelius ! On aurait pu gagner beaucoup d'argent, tout ce qu'on voulait, on aurait pu avoir la belle vie et t'as tout foutue en l'air pour des conneries ! »
« Tout ce que j'te demande c'est un dernier coup ensemble. Un ultime concert. Ensuite t'entendra plus parler d'moi, t'as ma parole. »
Le silence s'installait soudainement dans la pièce et le temps semblait interminable, tandis que Bryon réfléchissait, une moue contrariée sur le visage. Il finit par soupirer d'un air plus qu'agacé, ne pouvant rien te refuser, même maintenant.
« Putain tu fais chier Aurelius ! Mais si j'le fais c'est pour ta famille, pas pour toi. »
« Bon, alors voilà l'plan... »
Peu de temps après, tu organisais un nouveau concert clandestin, dont l'emplacement et l'enjeu étaient tout autre. Vous aviez installé le matos devant la tour d'une grande corpos connue pour être une pépite d'ingénierie et une sacré pompe à fric. Comme l'objectif était d'attirer une foule encore plus conséquente que la fois précédente et qu'il n'était pas utile de retarder l'arrivée de la police malgré l'absence d'autorisation, le lieux et la date avaient tous deux été teasés sur les réseaux quelques jours auparavant. Pour la première fois depuis les débuts de Lysargent, le but de ce concert n'était pas d'intimider la corpo de tout un tas de mots fleuris juste pour créer une émeute comme à l'accoutumé, mais plutôt de faire diversion pour une œuvre plus grande. Beaucoup, plus grande. Une œuvre avec laquelle tu n'aurais pas fini de faire parler de toi et dont le message serait plus limpide que jamais.
Le concert commençait à faire trembler les premières étoiles du soir, quand il était l'heure de mettre le plan à exécution. Pendant que les autres rocker boy du groupe assuraient la représentation, Bryon et toi en profitaient pour vous infiltrer dans la tour corpo. D'ordinaire, à cette heure-ci, il ne restait que quelques rares employés et le président de la boite, un jeu d'enfant en somme. Mais à cause des nombreux dommages collatéraux et des agressions subies lors du dernier concert que tu avais donné sur le toit du centre commercial, la sécurité avait été grandement renforcée. Finalement, tes menaces étaient bien parvenus jusqu'à eux mais ils avaient délibérément choisi de faire la sourde oreille pour ne pas avouer leur peur qu'un jour tes paroles deviennent des actes. En d'autres circonstances, cette nouvelle aurait pu te réjouir, mais au vu de la tournure que prenaient les évènements, c'était plus chiant qu'autre chose. Atteindre le sommet pour demander une rançon en échange de la vie du président de la corpo allait s'avérer plus compliqué que prévu.
Deux rocker boy armés qui s'improvisaient terroristes dans une tour remplis corpo et d'agents de sécurité ne passeraient pas inaperçu très longtemps. Courir le plus discrètement possible pour traverser le hall d'entrée jusqu'à l'ascenseur en rasant les murs semblait être la meilleure solution. Mais en réalité c’était bien plus ardu que tu ne l'avais imaginé et, alors que tu te jetais dans l’ascenseur en te retournant pour tendre la main à Bryon afin de le hisser à l'intérieur avec toi, un coup de feu avait retenti dans votre direction. Un des gardes vous avait repéré et n'avait pas hésité à vous tirer dessus, alertant par la même occasion le reste des effectifs de la tour. Les portes coulissantes s'étaient refermées de justesse derrière vous, et tandis que tu martelais activement le bouton du dernier étage de ta main encore tremblante, Bryon tentait de reprendre son souffle, en vain.
« Merde... Ca fait mal... »
Le sol de l'ascenseur se teintait doucement de rouge tandis que Bryon essayait de garder ses mains appuyer contre son ventre alors qu'il perdait peu à peu connaissance. Son corps tombait lourdement à tes pieds et tu te penchais précipitamment sur lui, paniqué, retenant sa tête de ta main pour l’empêcher de se cogner. Ça ne devait pas se passer comme ça. Il ne devait pas y avoir de blessé, encore moins de mort. Et le pire la dedans, c'est que tout était de ta faute.
« Putain c'est pas vrai ! Je t'interdis de mourir Bryon ! Pas ici ! Pas comme ça ! Tu m'entends !? Bryon ! »
Mais les yeux de ton amant étaient déjà fermés et sa respiration haletante avait laissée place à un long silence soutenu par le grondement de la cabine qui montait toujours.
« Fais chier ! Bryon... Je suis désolé, tellement désolé... Pardonne moi. »
Alors que tu étais empli de haine, les larmes coulaient toutes seules le long de tes joues rouge carmin. Tu n'avais pas prévu de te servir de ton pistolet, du moins pas de cette manière. La simple vue d'une arme à feu était censée dissuader le président de tenter quoi que ce soit envers toi et le faire céder à ta demande sous la menace de la mort. Mais tu n'avais plus le choix et plus rien à perdre non plus. Tu savais qu'un comité d'accueil t'attendait au dernier étage. Alors, tu retirais le cran de sûreté, fit cliquer le barillet pour y charger une balle et dès lors tout sembla se passer au ralentit. A l'ouverture des portes, le tintement de l'ascenseur signalant son arrivée fut rapidement couvert par le bruit des tires, tandis que tu courais en direction du bureau du président, tout en appuyant sur la détente pour te débarrasser des gardes qui te barraient la route. Non sans mal et sans blessures, tu parvenais à entrer dans ledit bureau et t'enfermais à double tours avec le président, pour qu'aucun agent de sécurité ne puissent plus agir sans risquer de mettre en jeu la vie de la personne la plus importante de la tour, celui qu'ils tentaient de protéger. Tu pointais sans attendre ton cracheur sur l'homme en costard encore surpris de te voir débarquer ainsi et les balles cessèrent aussitôt de fuser dans le couloir. Ton corps venait d'atteindre sa limite. Désormais la mort était ta seule issue.
Ta vie n'avait toujours été que drogues, sexe, alcool et débauche. Un faux-semblant de luxure et de liberté que tu aimais à te faire croire depuis toujours malgré ce logement insalubre dans lequel tu vivais en colocation avec les autres rocker boy du groupe. Tu préférais écrire des textes qui dénonçaient des vérités qui n'étaient plus des secrets pour personne depuis bien longtemps, plutôt que des paroles qui auraient pu rassembler tout un pays. Après tout, c'était plus facile de critiquer que d'aider. Tu te mentais à toi même depuis toujours, convaincu d'agir pour le monde, alors qu'en réalité tu n'agissais que pour toi-même. Tu aurais pu vendre des disques en grand nombre et permettre à ton groupe de hard rock de vivre des jours heureux dans les beaux quartiers riches, mais au lieu de ça, tu avais choisis d'être un égoïste égocentrique qui faisait passer ses propres intérêts avant ceux des autres. Avant ceux de tes propres amis. Bryon avait raison, t'étais qu'un sale con.
Tu te disais que si tu pouvais au moins descendre le président avant de passer l'arme à gauche, tu pourrais enfin avoir le sentiment d'avoir accompli quelque chose dans cette vie, du moins à tes yeux et Bryon ne serait pas mort pour rien. Ainsi tu pourrais le rejoindre l'esprit tranquille, comme une façon de t'excuser auprès de lui, même s'il était trop tard pour ça. Mais, si tu avais accepté que pour toi tout allait se terminer ici et maintenant, ce n'était pas du tout le cas du président de la corpo qui, lui en revanche, paraissait plutôt déterminer à vivre encore quelques années. Il se penchait doucement en avant pour y ouvrir le tiroir de son bureau et en sortir avec délicatesse une petite boîte en bois sur laquelle l'abréviation d'une autre corpo y était gravée : "TLC". Il tendait alors lentement la boite vers toi, en prenant soin de ne faire aucun gestes brusques. “The Last Cured”. Tu n'en étais pas certain, mais tu avais une idée de son contenu. Tu devais vérifier, tu l'attrapais et l'ouvrais tout en gardant ton cracheur dans la direction du président. C'était bien ce que tu pensais. Une clé. Une putain de clé ! Tu étais dans la merde jusqu'au cou et le corpo venait d'acheter sa propre vie en t'offrant un aller sans retour vers un monde meilleur. Pour toi ce voyage était une aubaine, un nouveau départ. Plus que ça même, une rédemption. C'était mieux que tout ce que tu avais pu espérer obtenir de cet attentat. En fait, tu n'en demandais même pas autant puisque tu ne pensais pas qu'il en avait une en sa possession tant ces clés étaient rares. N'ayant plus rien sur cette Terre que tu trouvais dégueulasse en tout point, si ce n'était des regrets, tu n'hésitas pas une seule seconde et te mordais la main qui tenait fermement la clé dans sa paume aussi fort que tu le pouvais, sans jamais baisser le bras qui tenait en joue le président grâce à ton pistolet. Le sang perla lentement jusqu'à la pierre rouge qui ornait la clé qui s'était aussitôt mise à briller, scellant son utilisation. L’éclat éblouissant qui en jaillissait baignait toute la pièce de sa lumière et semblait t'engloutir alors que tu t'évanouissais sous le coup de l'émotion et de tes blessures.
[...]
Tu ouvrais difficilement les yeux. Une éternité semblait s'être littéralement écoulée et un calme olympien régnait autour de toi. Un souvenir aussi flou que lointain était soudainement venu embrumer ton esprit. Une clé ornée de joyaux luisait dans ta main. Le sang coulait le long de tes phalanges. Tu avais du mal à te rappeler des mots, des voix. Les images te revenaient dans le désordre, comme une histoire qui commencerait par la fin. Des hommes que tu n'avais jamais vu et que tu ne connaissais pas étaient venus pour toi. Pour t'emmener. Mais où ? Où t'avaient-ils emmené ? Tu ne le savais pas. Le néant absolu avait duré si longtemps qu'au réveil tu avais une sensation étrange de gueule de bois. Deux femmes souriantes étaient penchées au-dessus de toi. Elles portaient des vêtements religieux et le plafond peint te faisait penser à celui d'une église ou d'un temple. Tu te redressais et observais l'endroit, cherchant un repère quelconque. Tu te trouvais au pied d'une immense statue représentant une créature magnifique mais qui t'étais toutefois inconnue. Elle trônait au centre de la pièce comme une déesse à vénérer, sans doute était-ce le cas.
« Merde… Qu’est-ce que je fou là ? »
Tu commençais à recouvrer tes esprits et le tournis qui t'avait gagné se calmait peu à peu pour laisser place à une migraine que tu ne risquais pas d’oublier de si tôt. Tu avais eu le droit à une seconde chance. Pourquoi ? Tu ne la méritais pas, cette seconde chance. C'est Bryon qui aurait dû en bénéficier, lui qui voulait vivre, simplement. Tu lui avais volé cette vie et maintenant tu étais ici à sa place.
« Bienvenue sur Ozéna monsieur, nous allons tout vous expliquer, mais d'abord j'aurais quelques question à vous poser si vous le voulez bien. »
Tu tendais l’oreille pour entendre ce qu’elle marmonnait entre deux grattements de plume contre le papier posé sur une tablette en bois qu’elle tenait fermement d’une main tout en écrivant de l’autre. Elle parlait une langue qui t’étais nouvelle mais que tu semblais pourtant parfaitement comprendre. Tu l'avais entendu prononcer des termes tels que : "teint pâle", "grande canines" ou encore "oreilles pointues". Perplexe, tu touchais ton visage pour constater par toi-même. En effet, il n'était plus tout à fait le même qu'avant, tout comme cette soif étrange qui te rendait la bouche pâteuse et la langue sèche. Puis la religieuse laissa échapper le mot “vampyre” de ses lèvres rosées. Tu avais tressauté, mais au fond, tu n’étais pas étonné de l'entendre. Était-ce le karma qui punissait les mauvais choix que tu avais fait sur Terre ? Ou bien une sorte de dieu sadique qui avait décidé que le prix pour faire couler le sang, était d’être toi-même condamné à en boire pour toujours ? Tu esquissais un sourire étrange et satisfait, arborant alors une grimace presque malsaine sur le visage. Après tout, peu importe la réponse, cette pénitence te seyait à merveille. L'une des deux femme s'approchait de toi avec hésitation devant ton faciès déformé par ton introspection pour te donner un habit propre, pendant que la deuxième continuait de prendre des notes à ton sujet. C'est seulement à ce moment-là que tu t'étais rendu compte que toute ta superbe était exposée au grand jour depuis plusieurs longues minutes maintenant. Les pommettes rouge pivoine d’embarras, tu t'empressais de lui prendre le linge des mains et de les enfiler avec la grâce d’un poisson qui frétille hors de l’eau. Tu n'avais pas honte de ta proéminente virilité, bien au contraire, cependant tu n'avais encore jamais montré cette partie de toi à la gente féminine, puisque tu ne mangeais pas de ce pain là. D'ailleurs, tu ne pensais pas te trouver dans une telle situation un jour. L’air de rien, tu continuais de répondre aux questions qui t'étaient posées. Simple formalité pour tous les nouveaux habitants d’Azamyr, aucune n'était foncièrement compliqué, sauf une en particulier.
« Quel est votre nom je vous prie ? »
Tu ne pouvais pas effacer ton passé, mais tu pouvais écrire ton futur. Tu n'avais pas pu changer le monde, mais toi tu pouvais changer. Alors à cet instant tu décidais qu'Aurelius Lilium était mort sur Terre, comme cela était écrit. Aujourd’hui naissait de son héritage :
« Aurelion Lysargent »
« C'est plus fort que moi, j'peux pas m'en empêcher. Quand une occasion se présente de faire chier ces putains de corpos, j'en rate pas une tu m'connais. »
« Un jour, tu vas tous nous faire buter avec tes conneries ! »
« Personne t'oblige à rester Bryon, dégage de mon chemin. Ce concert aura lieu avec ou sans toi. »
« T'es qu'un sale con, tu l'sais ça !? »
« Merci du compliment, ça m'va droit au cœur. »
Tu fis rugir les cordes de ta guitare électrique d'un tour de bras, excitant aussitôt la foule ameutée devant le centre commercial pour mieux voir les membres du groupe de Lysargent dont tu étais le leader, le chanteur et le guitariste principal. Bryon, ton batteur et amant essayait souvent de jouer au médiateur mais la tête de mule que tu étais ne lui rendait pas la tâche facile. En effet, tu avais un objectif bien précis, un unique but dans la vie, faire tomber les corpos par tous les moyens et te venger d'eux, du pouvoir, des richesses et de tout ce qu'ils détenaient sans daigner partager avec le reste du monde. Une sorte de Robin Des Bois des temps moderne, mais avec beaucoup plus de colère, de vulgarité et de hard rock.
Lysargent faisaient beaucoup parler d'eux ces derniers temps, et surtout de toi, dans les médias français. Le nombre de fans ne cessait d'augmenter tandis que les textes et les messages de tes chansons étaient toujours plus sujet à controverse ou à des fins de provocations. Tu allais toujours plus loin à chaque organisation de concert pour tenter de faire bouger les choses, mais les corpos semblaient totalement sourd à la rage que tu criais sur scène. Enfin, sur scène c'était vite dit, puisque pour bloquer la circulation dans les rues et passer aux infos une fois de plus, tu avais regroupé les rocker boy de Lysargent pour un concert public clandestin. Rien n'était prévu à l’avance, ni le lieu, ni la date, ni même les autorisations nécessaires pour jouer dans la rue. La raison ? Surprendre aussi bien les admirateurs que les autorités qui, prises de court, n'avaient pas eu le temps de réagir et d'empêcher un aussi grand rassemblement de fans en délire.
En live depuis le toit du centre commercial, les amplis commençaient à vibrer, attirant toujours plus de personnes et très vite les réseaux ne parlaient dès lors plus que de l'évènement. Tandis que les bruits des klaxons s'effaçaient sous ta voix rauque qui chantait le premier refrain, les forces de l'ordre peinaient à calmer le début des émeutes et à maîtriser les casseurs. Le chaos c'était déjà épris de la ville qui s'enjaillait en hurlant et dansant sur le bitume, alors que tu n'étais encore qu'à la première chanson. Totalement dépassés par la situation, les flics avaient rapidement dû faire usage des bombes flash et fumigènes pour tenter de disperser la foule et couper court au concert. Profitant de la cohue générale, tu fuyais avec ta guitare sous le bras, suivis de près par le reste du groupe, pour échapper aux autorités locales, qui vous cherchaient déjà dans les différents étages du centre commercial. L'échelle de secoure était alors la seule option envisageable pour ne pas se faire coincer, vous obligeant à abandonner derrière vous une partie du matériel, trop lourd ou encombrant pour être emmené.
De retour dans votre planque, située dans un sous-sol des quartiers pauvres de la ville parisienne, tu posais ta guitare contre le mur de la pièce commune et t'affalais dans le canapé miteux comme si il ne c'était rien passé, ou du moins comme si il ne c'était rien passé d'illégal ou de dangereux. Énervé, tu marmonnais en ruminant tes pensées, réfléchissant à comment avoir un réel impacte sur ses enfoirés de corpos. Ce concert clandestin était un échec de plus à ta longue liste de tentatives de pseudos coups d'État musicaux. Il te fallait repenser encore le plan. Frapper encore plus fort et encore plus haut.
La porte d'entrée claqua brusquement, résonnant dans toute la pièce comme le son du jugement dernier, faisant taire les autres membres du groupe. Bryon était plus remonté que jamais et à raison, puisqu'ils venaient, encore une fois, de risquer sa vie et son travail pour tes caprices inconscients d'adolescent rebelle. Mais, insouciant de ce qu'il pouvait bien encore avoir à te reprocher cette fois-ci, tu prenais la parole avant qu'il n'ait pas en placer une.
« Ca sert à rien. »
« Pour une fois, j'suis d'accord. »
« La prochaine fois, il faut qu'on- »
« La prochaine fois ? La prochaine fois !? Y aura pas de prochaine fois Aurelius ! Tout ça là, toute cette merde, ça va mal finir ! C'est terminé, j'en ai fini avec tes plans foireux et tes idées à la con ! Tu penses qu'à toi. La musique, le groupe, les fans, moi, t'en à rien à foutre ! Tout ce qui compte c'est tes rêves de gosse irréalistes d'être un héros, d'avoir la gloire, le succès, d'être une légende, celui qui nous sauvera tous. Mais c'est pas comme ça qu'ça marche ! »
« C'est maintenant qu'tu te décides à cracher le morceau Bryon ? Tu as toujours été jaloux de ma célébrité, mais la vérité, c'est que c'est toi qui en à rien à foutre du monde, de la pauvreté, de la famine, de la crasse et de la peur dans lesquelles on vit. Ces connards de corpos ordonnent et toi t'obéis comme le petit toutou discipliné que t'es devenu. Mais il est passé où le rocker boy que j'ai connu ? Celui qui avait pas la trouille de vivre dans l'ombre et qui montrait son cul en plein concert, à tout le monde, sur scène ou à la télé, juste pour s'marrer hein ? Celui qui faisait ses propres règles ? Il est où ce Bryon la enfoiré !? »
« Putain d'merde Aurelius, on avait seize ans ! Tu peux pas en vouloir aux corpos toute ta vie, ça fait déjà vingt ans, c'est en train d'te bouffer de l'intérieur ! »
« Et alors quoi ? Je dois leur pardonner d'avoir laissé crever ma famille ? Ma mère est morte parce qu’elle n’a jamais pu soigner sa maladie, mon père est mort dans un accident du travail surement à cause du surmenage et j'devrais gentiment fermer ma gueule ? Juste parce que t'as perdu ta paire de couilles et que tu m'demandes de faire pareil !? Je f'rais tout ce qu'il faut pour survivre aussi longtemps que possible et faire payer ces sales chiens ! »
« Vas t'faire foutre Aurelius ! On aurait pu gagner beaucoup d'argent, tout ce qu'on voulait, on aurait pu avoir la belle vie et t'as tout foutue en l'air pour des conneries ! »
« Tout ce que j'te demande c'est un dernier coup ensemble. Un ultime concert. Ensuite t'entendra plus parler d'moi, t'as ma parole. »
Le silence s'installait soudainement dans la pièce et le temps semblait interminable, tandis que Bryon réfléchissait, une moue contrariée sur le visage. Il finit par soupirer d'un air plus qu'agacé, ne pouvant rien te refuser, même maintenant.
« Putain tu fais chier Aurelius ! Mais si j'le fais c'est pour ta famille, pas pour toi. »
« Bon, alors voilà l'plan... »
Peu de temps après, tu organisais un nouveau concert clandestin, dont l'emplacement et l'enjeu étaient tout autre. Vous aviez installé le matos devant la tour d'une grande corpos connue pour être une pépite d'ingénierie et une sacré pompe à fric. Comme l'objectif était d'attirer une foule encore plus conséquente que la fois précédente et qu'il n'était pas utile de retarder l'arrivée de la police malgré l'absence d'autorisation, le lieux et la date avaient tous deux été teasés sur les réseaux quelques jours auparavant. Pour la première fois depuis les débuts de Lysargent, le but de ce concert n'était pas d'intimider la corpo de tout un tas de mots fleuris juste pour créer une émeute comme à l'accoutumé, mais plutôt de faire diversion pour une œuvre plus grande. Beaucoup, plus grande. Une œuvre avec laquelle tu n'aurais pas fini de faire parler de toi et dont le message serait plus limpide que jamais.
Le concert commençait à faire trembler les premières étoiles du soir, quand il était l'heure de mettre le plan à exécution. Pendant que les autres rocker boy du groupe assuraient la représentation, Bryon et toi en profitaient pour vous infiltrer dans la tour corpo. D'ordinaire, à cette heure-ci, il ne restait que quelques rares employés et le président de la boite, un jeu d'enfant en somme. Mais à cause des nombreux dommages collatéraux et des agressions subies lors du dernier concert que tu avais donné sur le toit du centre commercial, la sécurité avait été grandement renforcée. Finalement, tes menaces étaient bien parvenus jusqu'à eux mais ils avaient délibérément choisi de faire la sourde oreille pour ne pas avouer leur peur qu'un jour tes paroles deviennent des actes. En d'autres circonstances, cette nouvelle aurait pu te réjouir, mais au vu de la tournure que prenaient les évènements, c'était plus chiant qu'autre chose. Atteindre le sommet pour demander une rançon en échange de la vie du président de la corpo allait s'avérer plus compliqué que prévu.
Deux rocker boy armés qui s'improvisaient terroristes dans une tour remplis corpo et d'agents de sécurité ne passeraient pas inaperçu très longtemps. Courir le plus discrètement possible pour traverser le hall d'entrée jusqu'à l'ascenseur en rasant les murs semblait être la meilleure solution. Mais en réalité c’était bien plus ardu que tu ne l'avais imaginé et, alors que tu te jetais dans l’ascenseur en te retournant pour tendre la main à Bryon afin de le hisser à l'intérieur avec toi, un coup de feu avait retenti dans votre direction. Un des gardes vous avait repéré et n'avait pas hésité à vous tirer dessus, alertant par la même occasion le reste des effectifs de la tour. Les portes coulissantes s'étaient refermées de justesse derrière vous, et tandis que tu martelais activement le bouton du dernier étage de ta main encore tremblante, Bryon tentait de reprendre son souffle, en vain.
« Merde... Ca fait mal... »
Le sol de l'ascenseur se teintait doucement de rouge tandis que Bryon essayait de garder ses mains appuyer contre son ventre alors qu'il perdait peu à peu connaissance. Son corps tombait lourdement à tes pieds et tu te penchais précipitamment sur lui, paniqué, retenant sa tête de ta main pour l’empêcher de se cogner. Ça ne devait pas se passer comme ça. Il ne devait pas y avoir de blessé, encore moins de mort. Et le pire la dedans, c'est que tout était de ta faute.
« Putain c'est pas vrai ! Je t'interdis de mourir Bryon ! Pas ici ! Pas comme ça ! Tu m'entends !? Bryon ! »
Mais les yeux de ton amant étaient déjà fermés et sa respiration haletante avait laissée place à un long silence soutenu par le grondement de la cabine qui montait toujours.
« Fais chier ! Bryon... Je suis désolé, tellement désolé... Pardonne moi. »
Alors que tu étais empli de haine, les larmes coulaient toutes seules le long de tes joues rouge carmin. Tu n'avais pas prévu de te servir de ton pistolet, du moins pas de cette manière. La simple vue d'une arme à feu était censée dissuader le président de tenter quoi que ce soit envers toi et le faire céder à ta demande sous la menace de la mort. Mais tu n'avais plus le choix et plus rien à perdre non plus. Tu savais qu'un comité d'accueil t'attendait au dernier étage. Alors, tu retirais le cran de sûreté, fit cliquer le barillet pour y charger une balle et dès lors tout sembla se passer au ralentit. A l'ouverture des portes, le tintement de l'ascenseur signalant son arrivée fut rapidement couvert par le bruit des tires, tandis que tu courais en direction du bureau du président, tout en appuyant sur la détente pour te débarrasser des gardes qui te barraient la route. Non sans mal et sans blessures, tu parvenais à entrer dans ledit bureau et t'enfermais à double tours avec le président, pour qu'aucun agent de sécurité ne puissent plus agir sans risquer de mettre en jeu la vie de la personne la plus importante de la tour, celui qu'ils tentaient de protéger. Tu pointais sans attendre ton cracheur sur l'homme en costard encore surpris de te voir débarquer ainsi et les balles cessèrent aussitôt de fuser dans le couloir. Ton corps venait d'atteindre sa limite. Désormais la mort était ta seule issue.
Ta vie n'avait toujours été que drogues, sexe, alcool et débauche. Un faux-semblant de luxure et de liberté que tu aimais à te faire croire depuis toujours malgré ce logement insalubre dans lequel tu vivais en colocation avec les autres rocker boy du groupe. Tu préférais écrire des textes qui dénonçaient des vérités qui n'étaient plus des secrets pour personne depuis bien longtemps, plutôt que des paroles qui auraient pu rassembler tout un pays. Après tout, c'était plus facile de critiquer que d'aider. Tu te mentais à toi même depuis toujours, convaincu d'agir pour le monde, alors qu'en réalité tu n'agissais que pour toi-même. Tu aurais pu vendre des disques en grand nombre et permettre à ton groupe de hard rock de vivre des jours heureux dans les beaux quartiers riches, mais au lieu de ça, tu avais choisis d'être un égoïste égocentrique qui faisait passer ses propres intérêts avant ceux des autres. Avant ceux de tes propres amis. Bryon avait raison, t'étais qu'un sale con.
Tu te disais que si tu pouvais au moins descendre le président avant de passer l'arme à gauche, tu pourrais enfin avoir le sentiment d'avoir accompli quelque chose dans cette vie, du moins à tes yeux et Bryon ne serait pas mort pour rien. Ainsi tu pourrais le rejoindre l'esprit tranquille, comme une façon de t'excuser auprès de lui, même s'il était trop tard pour ça. Mais, si tu avais accepté que pour toi tout allait se terminer ici et maintenant, ce n'était pas du tout le cas du président de la corpo qui, lui en revanche, paraissait plutôt déterminer à vivre encore quelques années. Il se penchait doucement en avant pour y ouvrir le tiroir de son bureau et en sortir avec délicatesse une petite boîte en bois sur laquelle l'abréviation d'une autre corpo y était gravée : "TLC". Il tendait alors lentement la boite vers toi, en prenant soin de ne faire aucun gestes brusques. “The Last Cured”. Tu n'en étais pas certain, mais tu avais une idée de son contenu. Tu devais vérifier, tu l'attrapais et l'ouvrais tout en gardant ton cracheur dans la direction du président. C'était bien ce que tu pensais. Une clé. Une putain de clé ! Tu étais dans la merde jusqu'au cou et le corpo venait d'acheter sa propre vie en t'offrant un aller sans retour vers un monde meilleur. Pour toi ce voyage était une aubaine, un nouveau départ. Plus que ça même, une rédemption. C'était mieux que tout ce que tu avais pu espérer obtenir de cet attentat. En fait, tu n'en demandais même pas autant puisque tu ne pensais pas qu'il en avait une en sa possession tant ces clés étaient rares. N'ayant plus rien sur cette Terre que tu trouvais dégueulasse en tout point, si ce n'était des regrets, tu n'hésitas pas une seule seconde et te mordais la main qui tenait fermement la clé dans sa paume aussi fort que tu le pouvais, sans jamais baisser le bras qui tenait en joue le président grâce à ton pistolet. Le sang perla lentement jusqu'à la pierre rouge qui ornait la clé qui s'était aussitôt mise à briller, scellant son utilisation. L’éclat éblouissant qui en jaillissait baignait toute la pièce de sa lumière et semblait t'engloutir alors que tu t'évanouissais sous le coup de l'émotion et de tes blessures.
[...]
Tu ouvrais difficilement les yeux. Une éternité semblait s'être littéralement écoulée et un calme olympien régnait autour de toi. Un souvenir aussi flou que lointain était soudainement venu embrumer ton esprit. Une clé ornée de joyaux luisait dans ta main. Le sang coulait le long de tes phalanges. Tu avais du mal à te rappeler des mots, des voix. Les images te revenaient dans le désordre, comme une histoire qui commencerait par la fin. Des hommes que tu n'avais jamais vu et que tu ne connaissais pas étaient venus pour toi. Pour t'emmener. Mais où ? Où t'avaient-ils emmené ? Tu ne le savais pas. Le néant absolu avait duré si longtemps qu'au réveil tu avais une sensation étrange de gueule de bois. Deux femmes souriantes étaient penchées au-dessus de toi. Elles portaient des vêtements religieux et le plafond peint te faisait penser à celui d'une église ou d'un temple. Tu te redressais et observais l'endroit, cherchant un repère quelconque. Tu te trouvais au pied d'une immense statue représentant une créature magnifique mais qui t'étais toutefois inconnue. Elle trônait au centre de la pièce comme une déesse à vénérer, sans doute était-ce le cas.
« Merde… Qu’est-ce que je fou là ? »
Tu commençais à recouvrer tes esprits et le tournis qui t'avait gagné se calmait peu à peu pour laisser place à une migraine que tu ne risquais pas d’oublier de si tôt. Tu avais eu le droit à une seconde chance. Pourquoi ? Tu ne la méritais pas, cette seconde chance. C'est Bryon qui aurait dû en bénéficier, lui qui voulait vivre, simplement. Tu lui avais volé cette vie et maintenant tu étais ici à sa place.
« Bienvenue sur Ozéna monsieur, nous allons tout vous expliquer, mais d'abord j'aurais quelques question à vous poser si vous le voulez bien. »
Tu tendais l’oreille pour entendre ce qu’elle marmonnait entre deux grattements de plume contre le papier posé sur une tablette en bois qu’elle tenait fermement d’une main tout en écrivant de l’autre. Elle parlait une langue qui t’étais nouvelle mais que tu semblais pourtant parfaitement comprendre. Tu l'avais entendu prononcer des termes tels que : "teint pâle", "grande canines" ou encore "oreilles pointues". Perplexe, tu touchais ton visage pour constater par toi-même. En effet, il n'était plus tout à fait le même qu'avant, tout comme cette soif étrange qui te rendait la bouche pâteuse et la langue sèche. Puis la religieuse laissa échapper le mot “vampyre” de ses lèvres rosées. Tu avais tressauté, mais au fond, tu n’étais pas étonné de l'entendre. Était-ce le karma qui punissait les mauvais choix que tu avais fait sur Terre ? Ou bien une sorte de dieu sadique qui avait décidé que le prix pour faire couler le sang, était d’être toi-même condamné à en boire pour toujours ? Tu esquissais un sourire étrange et satisfait, arborant alors une grimace presque malsaine sur le visage. Après tout, peu importe la réponse, cette pénitence te seyait à merveille. L'une des deux femme s'approchait de toi avec hésitation devant ton faciès déformé par ton introspection pour te donner un habit propre, pendant que la deuxième continuait de prendre des notes à ton sujet. C'est seulement à ce moment-là que tu t'étais rendu compte que toute ta superbe était exposée au grand jour depuis plusieurs longues minutes maintenant. Les pommettes rouge pivoine d’embarras, tu t'empressais de lui prendre le linge des mains et de les enfiler avec la grâce d’un poisson qui frétille hors de l’eau. Tu n'avais pas honte de ta proéminente virilité, bien au contraire, cependant tu n'avais encore jamais montré cette partie de toi à la gente féminine, puisque tu ne mangeais pas de ce pain là. D'ailleurs, tu ne pensais pas te trouver dans une telle situation un jour. L’air de rien, tu continuais de répondre aux questions qui t'étaient posées. Simple formalité pour tous les nouveaux habitants d’Azamyr, aucune n'était foncièrement compliqué, sauf une en particulier.
« Quel est votre nom je vous prie ? »
Tu ne pouvais pas effacer ton passé, mais tu pouvais écrire ton futur. Tu n'avais pas pu changer le monde, mais toi tu pouvais changer. Alors à cet instant tu décidais qu'Aurelius Lilium était mort sur Terre, comme cela était écrit. Aujourd’hui naissait de son héritage :
« Aurelion Lysargent »
- Palier de pouvoir:
- Vampyre - Palier I : Il possède une force et une vitesse accrue. Il a également la capacité d'utiliser l'oubli, c'est à dire de supprimer le souvenir d'une personne, mais cela lui demande une forte concentration qui induit un temps de repos considérable par la suite.
- Chronologie générale:
- An 4158 : Naissance d'Aurelius Lilium dans les quartiers pauvres de Paris en France. Sa mère tombe malade suite à l'accouchement. La fatigue et les efforts fournis pour mettre au monde un enfant ont eu raison de sa santé fragile. Elle doit désormais garder le lit et se reposer. Son père cumule les heures supplémentaire pour doubler son salaire et ramener de quoi manger.
An 4164 - 6 ans : Sa mère ne parvient pas à survivre au rude hiver de cette année là et décède. Son père devient dès lors alcoolique et noie son chagrin dans l'alcool. Il n'est pas violent, juste dépressif et encore moins bavard qu'il ne l'était déjà. Il se tue toujours à la tâche pour occuper ses pensées.
An 4174 - 16 ans : Aurelius apprend à jouer de la guitare et à chanter pour gagner de l'argent et aider son père, qu'il voudrait voir se reposer un peu plus. Il forme un groupe de hard rock avec ses amis de quartiers et jouent ensemble sur les places publiques. Il propose de nommer le groupe Lysargent en honneur au pendentif en argent représentant une fleur de Lys que lui avait léguée sa mère dans ses derniers instants et qu'il avait constamment avec lui. N'ayant pas d'autre idée à proposer, le reste de la bande accepte cette appellation qu'ils trouvent belle et poétique de part sa forte symbolique.
An 4179 - 21 ans : Son père meurt dans un accident du travail. Aurelius n'a pas les moyens de continuer à payer les factures de l'appartement et emménage dans un sous-sol de la ville, en colocation avec les autres membre du groupe Lysargent. Il trouve du réconfort auprès de Bryon, son batteur, qui devient son amant et avec qui il profite de sa jeunesse autant que faire se peut.
An 4184 - 26 ans : Lysargent connait maintenant un succès fou à Paris, Aurelius profite de cette notoriété pour se venger des corpos qu'il tient pour responsable des conditions de vie actuelles et ce depuis toujours. Il met alors en place un attentat contre une tour corpo connue, mais rien ne se passe comme prévu. Bryon est tué sous ses yeux et il parvient de justesse à obtenir une clé du présidant de la corpo pour s'enfuir de la Terre.
An 4184 / An 113 - 26 ans : Aurelius arrive sur Ozéna et change de nom pour Aurelion Lysargent en hommage à son passé, seul chose qu'il à pu emporter avec lui et feu l'amour de sa vie. Sa nouvelle maison l'accueil, lui attribut un mentor et l'instruit aux coutumes locales, où la vie est complètement différente de ce qu'il à connu jusqu'à maintenant. Il apprend également à s'adapter à son nouveau corps et son nouveau régime alimentaire qui le dégoutes quelques peu. Même si un personne ne change jamais vraiment, il fait des efforts pour essayer être un homme meilleur.
An 4185 / An 114 - 27 ans : Aurelion trouves un emploi temporaire d'ébéniste pour pouvoir subvenir à ses besoins mais surtout pour pouvoir concevoir et fabriquer son propre Luth, puisque dans ce monde, il n'y a pas d'électricité, autant se tourner vers l'acoustique. C'est ainsi qu'il reprend la musique car au bout du compte, composer, jouer et chanter lui manque autant que Bryon. A défaut de pouvoir ramener son amant à la vie, il s'efforce d'écrire des textes qui se destinent aux autres plutôt qu'à lui même. Désormais il joue pour rendre les gens heureux même si il conserve un style bien à lui qui pourrait se comparer à du métal celtique.
An 4189 / An 118 - 31 ans : Aurelion commence à être connu et n'a plus besoin de travailler le bois pour gagner pleinement sa vie. Il cherche actuellement d'autres musiciens avec qui former un groupe pour donner des concerts et sentir à nouveau cette liberté d'être sur scène, car pour lui la musique ça se partage et s'apprécie mieux à plusieurs qu'en solitaire. Mais il cherche aussi des volontaires pour créer une Académie des Bardes afin de transmettre l'art du rythme et de la mélodie à ceux qui sont désireux d'apprendre à jouer d'un instrument quel qu'il soit, ou même à chanter. Voilà de quoi Aurelion rêve aujourd'hui. De vivre, simplement.
- Inventaire:
- • Un luth en bois clair qu'il a fabriqué lui même, c'est une pièce unique qui lui est très cher.
• Une rapière classique mais efficace pour dissuader ou se défendre des malandrins.
• Un pendentif en Aldotime représentant une Calix semblable à celui que lui avait offert sa mère.
• Des vêtements élégants dans lesquels il donne l'impression d'appartenir à la haute noblesse.
• Un logis dans le Quartier Nord, petit mais très chaleureux et où l'on peut aisément vivre à deux.
Physique
Autrefois blond aux yeux bleus, le portail n'avait pas fait les choses à moitié en jouant avec ton ADN lors de ton passage au travers. Quoi qu'il en soit tu avais de toute façon dû adapter ta routine matinale aux produits locaux. Fini le gel fixation béton au rendu gras avec effet plastifié garantit et bonjour a une mixture issue d'un savent mélange de plusieurs fruits régionaux pour une hydratation et une brillance inégalée de tes cheveux immaculés. En effet, quitte à changer d’apparence, volontairement ou non, autant le faire bien. Alors tu ne plaquais plus ta tignasse sur ton crâne comme tu le faisais sur Terre, tu préférais garder le peu de volume que ta nouvelle toison mi-longue t'offrait et laisser tes pointes rebiquer à leur guise. Ce côté naturel coiffé-décoiffé te donnait un air plus mystérieux en plus de te rendre complètement à tomber. De cette façon, tu évitais que leur couleur ivoire ne vieillisse ton magnifique visage aux contours virils. Ta mâchoire carré faisait partie de ces contours et soulignait parfaitement ton menton tandis que tes oreilles pointues accentuaient ton regard en amande et le rendaient plus charmeur encore qu'ils ne l'étaient jadis dans ton ancienne vie. Et pour ne rien laisser au hasard, tu aimais décorer tes iris argentés d'un phare à paupière bleu roi, dont le trait de crayon venait affiner encore plus tes yeux pour un effet Don Juan séducteur immédiat. Tes joues très légèrement poudré d'un blush rose pâle suffisait à terminer ton doux minois dont le sourire enjôleur restait vierge de tout superflu cosmétique. Tu n'étais pas narcissique, mais tu avais conscience de ta beauté et appréciais la mettre en valeur pour être plus attirant que jamais. Et si tu ne passais pas non plus des heures devant le miroir à admirer ton propre reflet, en revanche tu aimais être vu et voulais que tous les regards se posent sur toi. Pour cela, te maquiller n'était pas suffisant, il te fallait aussi te vêtir en conséquence. Tu en avais fini avec les couleurs tristes et sombres que tu portais chaque jour quand tu vivais encore sur Terre, sur Ozéna tout était drastiquement différent et tu voulais transmettre cette joie de vivre que tu ressentais enfin. Alors quelques frivolités n'était pas de trop pour communiquer tes sentiments nouveaux. Tout d'abord une chemise laiteuse avec des manches amples cousues dans un tissu léger, le genre qui devient facilement transparent au contact de l’eau. S'en suivait un pourpoint bleu roi aux broderies florales dorées assorti à une cape du même acabit et dont le tissu était un peu plus épais et robuste. Enfin, une paire de bottes en cuir venaient se confondre avec le bas de ton pantalon, lui aussi en cuir à la teinte chocolaté. Pour sublimer la tenue, tu ajoutais en générale une paire de boucles d'oreille et une chevalière en Aldotime qui rappellent le pendentif du même cristal représentant une Calix que tu ne quittais jamais, pas même pour dormir. Tu l'avais acheté avec tes premiers azys pour remplacer celui que tu portais sur Terre et qui n'avait pus changer de dimension avec toi. C’est ta mère te l'avait offert avant de mourir et il était sûrement la chose que tu avais de plus cher dans le monde précédent. Tu ne te voyais pas déambuler dans un autre atour que celui-ci dans les rues d’Azamyr, marchant toujours d’un pas assuré et le dos bien droit. Du moins quand tu ne jouais pas de ton luth, que tu emmenais absolument partout avec toi, en dansant frénétiquement pour le plus grand bonheur des passants qui aimaient t'entendre pousser la chansonnette.
Caractère
Tu savais combien il était difficile de changer, ses mauvaises habitudes, ses expressions, sa façon de parler, de se tenir. Pourtant tu avais réussi, du moins en grande partie. Si bien que sur Terre personne ne l'aurait cru, même si ils avaient pu voir de leur propres yeux celui que tu étais maintenant, tout comme personne sur Ozéna ne pouvaient soupçonner ne serait-ce qu'un instant que tu étais le roi des cons dans ton ancienne vie. Mais le fait est que tu avais littéralement été capable de devenir quelqu'un d'autre. Tu préférais désormais un langage soutenu et poli à un langage fleuri et vulgaire comme tu l'employais autrefois. Faisant passer l'étiquette en priorité pour ne pas jurer avec ta réputation et ton apparence soignée. Tu étais maintenant amical, bienveillant et plus rarement généreux. Une liste entière d'adjectifs qui évoquait tout le contraire de ce que tu incarnais sur Terre et qui pourtant te seyait à merveille depuis ton arrivée dans le nouveau monde. En vérité, ce changement soudain de comportement était surtout dû à ton amant, tué sous tes yeux par ta faute. Avec le recul, tu aurais aimé être cette nouvelle personne pour lui, mais il était trop tard pour cela. Le choc de cette vision d’horreur t'avait ouvert les yeux et forcé à une introspection. Et même si tu n'étais pas croyant, tu espérais qu'il était fier de toi depuis l'au-delà, alors tu faisais de ton mieux pour devenir meilleur sans être trop affecté par le traumatisme des images qui hantaient tes cauchemars. Mais si tu étais parvenu à réaliser cet expoit, tu ne pouvais malgré tout pas être parfait. Après-tout, personne ne l'était, même en essayant autant que faire se peut. Ta nouvelle instruction et surtout ta nouvelle personnalité t'avaient rendu beaucoup plus sensible qu'à l'époque voire même carrément susceptible. Facilement vexé ou blessé par le tranchant de certains mots, tu avais découvert une tout autre facette de ta personnalité que tu utilisais parfois pour écrire des textes aussi émouvants que larmoyants, quand tu ne rédigeais pas complètement des paroles et des mélodies totalement opposées pour plaire au plus grand nombre. A ça, tu savais t’y prendre pour être le centre d’attention et attiser la convoitise de ta personne. Et si tu savais aussi faire preuve de patience quand il était question de créer une mélodie nouvelle, tu l'étais beaucoup moins lorsqu'il était question d'attendre quoi que ce soit d'autre. Une date, un courrier ou même l'heure du déjeuner, tu voulais tout et tout de suite. Malgré tout, tu ne trouvais jamais le temps long, car jouer du luth était un moyen aussi efficace que passionnant de ne plus voir l'heure tourner. Heure que tu surveillais toutefois du coin de l'œil pour ne jamais être en retard nulle part. Peu importe le lieu, tu te présentais toujours en avance au rendez-vous. D'ailleurs tu emmenais toujours ton instrument à cordes avec toi, ainsi que ton arrogance d'artiste, partout où tu allais. Du fait de ta notoriété naissante, à défaut d'une célébrité déjà accomplie, tu avais un peu tendance à prendre les autres de hauts sans vraiment t'en rendre compte. En fait, tu avais toujours cet air suffisant dans la voix quand tu t’adressais à autrui. Mais cette assurance selon certains, ou excès de confiance selon d’autres, n’entâchait en rien ton charme naturel de séducteur. En effet, tu n’avais rien à envier aux beaux garçons de la ville, pour lesquels tu étais une concurrence de marque et la gente masculine semblait savoir passer outre tes petits défauts pour obtenir un ticket en ta compagnie. Jusqu'ici tu n'avais eu que des coups d'un soir, des nuits sans lendemain, durant lesquels tu t’abandonnais aisément à la luxure et à l’instant présent avec ton partenaire. Mais ça n’allait jamais plus loin. Tu te sentais près à recouvrer une vraie relation amoureuse, mais tu n’avais pas ressenti l’étincelle, pas encore trouvé l’homme idéal. Celui avec qui tu pourrais couler des jours heureux, sans jamais oublier le souvenir de Bryon pour autant. Alors en attendant, tu profitais de cette nouvelle vie en riant, jouant, chantant et dansant des heures durant, égaillant auberges et tavernes d’Azamyr pour le plus grand plaisir de ton public et de ta bourse.
À propos de toi
J'aime beaucoup me gaver de
Bref, j'ai beaucoup de centre d'intérêts aussi divers que variés donc si vous voulez discuter ou faire un petit RP, n'hésitez pas à me
Informations
Nom & Prénom
Aurelion LysargentÂge
[age="4158"], né en FranceRace
VampyreMaison
Maison de la Flamme et de l'OmbreMétier
BardeFeat
OC d'EluncielOzéna
Staff
Validé !
Bienvenue sur Ozéna !
Quel joli barde nous avons là ! On a beaucoup aimé la lecture de ta fiche et tout nous semble parfait !
On a hâte de l'entendre chanter dans les rues d'Azamyr et surtout de former ce fameux boys band génération fantasy
Te voilà presque fin prêt à débuter ton aventure. Il te faudra d'abord aller recenser ton avatar, ainsi que ton métier, ton pays d'origine et ta race, avant de pouvoir te lancer dans le monde.
N'oublie pas de poster ton journal de bord également, cela te permettra de suivre tes jeux, mais également d'avoir un résumé de tes relations. Pour faire une demande de RP ou de liens, n'hésite pas à te rendre juste ici ou sur le discord !
Bonne chance et surtout amuse-toi bien !
Icône :
Messages :
955
Job :
Univers
Feat :
Inconnu
Azys :
1491
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|