Vivre dans un monde en pleine déchéance n'est pas facile pour tous, surtout pour Daneiris. Dès ses premières années, elle a été confronté à la violence de ce monde et à sa perversion. Contrainte de travailler dès son plus jeune âge, seule parmi d'autres enfants, « recueilli » par un groupe qui se disait bienveillant, mais comme vous pouvez l'imaginer, ne l'était pas. Elle a serré les dents et avancée, acceptant son sort en attendant l'occasion de fuir. Un moment arriva où elle vit la possibilité de s'en aller, mais l'instant fut trop court et on la rattrapa. Oh ! Que fut horrible sa punition pour avoir osé s'évader ! Quelle douleur elle ressentit pendant des mois ! Quantité de larmes furent versées ! Pour avoir tenté, on lui coupa les pieds. Avec ça en moins, tu ne vas pas loin !

Un homme, elle ne sut jamais son prénom, la prit en pitié et discrètement, sous son aile. Des quelques phrases qu'ils échangèrent durant leur premier vrai contact, ces mots lui arrachèrent un faible sourire amusé. Il lui fit une allusion, elle était une princesse (ce qui était bien sûr faux) et comme toute personne de son rang, il lui fallait un majordome. C'était devenu comme un jeu, discret, entre eux. Quelque chose qui arrivait à la faire tenir, à ne pas baisser les bras, ne pas perdre espoir en la vie. Voici comment elle le nomme dans sa tête « Le Majordome », surnom qu'elle en convient, idiot. Mais il fallait bien le nommer. Doux souvenirs amers quand elle y repense.

Et vient le moment de l'annonce de The Last Cured. Elle la vit de loin, un écran petit, un son perceptible et une braise qui se transforma en un feu rempli d'espoir. Et si ? Et si c'était ce qu'elle avait toujours attendu ? Toujours espérer ? La possibilité de fuir cet endroit de malheur, recommencer une vie et oublier. Du jour au lendemain, son « majordome » disparu. Elle ne sait toujours pas ce qui lui est arrivé. Mais ce dont elle est sûre, la vague de violences suite à l'annonce y est liée. A-t-il réussi à passer de l'autre côté ? Ou est-il mort ? Au fond d'elle, elle se dit qu'il est décédé, plus de ce monde. Mais qu'est-ce qu'elle aimerait le revoir ! Peut-être pourraient-ils enfin cesser ce jeu idiot qui s'était instauré entre eux et elle saurait comment il se nomme ?

Les années passèrent et elle en oublia presque qu'il y avait une mince possibilité qui s'offrait à elle, comme tous. Le chaos qui avait suivi, l'avait rendu seule, encore plus seule que depuis sa naissance. Livrée à elle-même. Ce fut dur, très dur. Peut-être encore plus dur qu'auparavant ? Ce fut un soir, alors qu'elle se cachait, tentant d'échapper à un prédateur, humain, qu'elle remarqua ce petit objet étincelant. Enfin ! Après tout ce temps ! Après avoir autant enduré ! Elle se jeta dessus, des ruisseaux de joie se formant sur ses joues. Il y eut un dernier rebondissement dans cette histoire, son poursuivant la retrouva. Mais elle s'en fichait, elle avait gagné ! Alors qu'il allait s'en prendre à elle, l'unité chargeait de la récupérer abattit l'individu. Est-ce que ça lui fit quelque chose ? Non, rien. Plus rien. Elle était enfin sauvée !

Elle accueillit avec bonheur son passage par le portail. Cependant, elle fut déroutée par l'apparence qu'elle avait à présent prise. Bien qu'elle fût contente d'avoir retrouvé ses pieds, ceux-ci s'étaient transformés en sabots et des bois avaient poussé sur sa tête. Est-ce que cela avait une signification particulière ? Un peu perdue, elle fut recueillie par la Maison des Maintes Eaux. Sa nouvelle maison. Sa famille. Sa toute première et unique. Parce que c'était pour elle, comme une renaissance et qu'elle n'avait jamais vraiment eu de prénom et encore moins de noms, elle en choisit au hasard, revêtant ainsi une nouvelle identité. Ce fut avec émerveillement qu'elle découvrit la nature luxuriante de ce nouvel environnement. Elle en tomba amoureuse. Et c'est la raison qui fait qu'elle est devenue herboriste. Bien qu'elle n'ait que deux ans de vie ici, elle a appris beaucoup – et continu encore aujourd'hui, avec un.e mentor.e –. Il se révéla qu'elle était bien plus douée pour apprendre que ce qu'elle croyait. Elle avait une mémoire photographique. Ce qui l'avait aidé pendant sa précédente existence, lui permettait à présent de s'épanouir.