Un tour de garde - Ft Emilia - 18 Septembre 118

Tout était entre les mains de la Malakim à présent. Voilà même pas une journée écoulée et Arakyel attendait clairement avec une cruelle impatience. Oh, bien entendue, sa protectrice du jour n'était pas en retard non, mais cela n'empêchait pas la Dryade de détester la moindre forme d'immobilisme. Si l'on aurait pût croire qu'une aussi belle Rose apprécierait pourtant de prendre racine, pour la fille Triska on était loin du compte. Bouger, agir, se dépenser. La comédienne appréciait chaque instant vivre de façon libre assez libre finalement. Bien entendue il y avait toute ses responsabilités à gérer, qui était autant de choses à faire en plus, mais c'était quelque chose qu'elle avait décider de faire. Finalement, cette nouvelle vie bien qu'imposée, le fait d'avoir dût baissée de bien des échelons pour s'intégrer dans une nouvelle société... Tout cela était bien différent de la Pologne, voir même globalement de la Terre. Une si grande partie de ses actions avaient été faite pour faire plaisir à sa mère, et ensuite pour se venger de cette dernière. Même si, sûr la fin tout tournait autour d'elle et pour elle... Sur ses quasiment cinq décennies de vie, combien d'années seulement étaient dans le plaisir d'agir pour elle même?

Finalement, il n'y avait eu que ces dernières années. Mais la comédienne pouvait-elle se plaindre de cela? N'avait-elle pas tout le temps vécue dans le luxe, le plaisir et le charme? Ou pouvait-elle malgré tout trouver une façon de s'énerver? Un simple soupire vint à faire comprendre à la Dryade que finalement, c'est une enfant quelque peu gâtée. Mais si le destin avait été ainsi, c'est car les fils de la douce tapisserie qui chaque jour se voyait dessiner avaient bien compris comment traiter une reine comme la Polonaise.

Et d'ailleurs, son traitement n'était pas terminé. Ce nouveau monde serait à elle, et si la fille Triska se devait de tisser elle même le chef-d’œuvre de son existence, rien ne l'empêcherait. Mais pas encore, pas pour l'instant. Aller trop vite en besogne, se précipiter... Tout cela n'était pas bon. Tout comme trop faire confiance. Mais il y avait des personnes en qui l'on devait parfois mettre sa vie entre leurs mains pour espérer vivre un peu plus longtemps. Et ces personnes la étaient des Gardes du Corps. C'était clairement ironique dans un sens de mettre littéralement son existence entre les mains de personnes avec une arme ou la force nécessaire de vous tuer, et de les garder à côté de vous en espérant que seule la fortune que vous leur donnerez, ou alors l'appréciation qu'ils peuvent développer, en espérant que cela suffise pour qu'ils ne se retournent pas contre vous. C'était la tout le paris de la chose. Comme lorsqu'il fallait trouver une amante avec qui passer un doux instant le temps d'un soir... Se demander si cette relation éphémère ne risquait pas de vous retomber dessus et vous coûter une part de vous...

Un léger rire étouffé s'échappa alors d'Arakyel. Clairement, tester Emilia sera un doux plaisir. Son entretiens avec elle avait été pour le moins... Intéressant. Une personne avec beaucoup d'envie de liberté, ne pas être trop restreinte. Une personne qui semblait savoir ce qu'elle voulait, assez respectueuse malgré une ou deux manières à changer pour être dans la cours de ceux qui brillent peut-être... Mais clairement, cela restait une rencontre intéressante. En plus, voilà une bien belle fleur que la Malakim, un charme ravissant qui avait probablement de quoi faire battre quelques cœurs malgré un petit côté lugubre qui dénotait très clairement avec son comportement... C'est d'autant plus ce que pouvait apprécier la directrice. Que pourrait bien réserver le futur de leur relation? Allez savoir, quelque chose de bien? Ou, comme pour une amante, quelque chose d'éphémère si les deux femmes ne réussissaient pas à s'entendre sur la première condition de sa protectrice...

Impatiente, toujours, jetant un regard circulaire, assise sur un banc, la fille Triska pouvait voir sa gardienne arriver. Portant toujours sa belle robe blanche, probablement le vêtement qu'elle devait avoir en quantité effroyable, chevelure sèche cette fois et libre comme l'air, c'est avec les jambes croisées qu'elle attendit qu'Emilia soit assez proche, pour l'accueillir avec son sourire de Dame, le regard malicieux.

"Bonjour Emilia, je suis heureuse de savoir que l'offre vous intéresse toujours au point d'être venue. Nous allons faire de grandes choses ensemble, soyez-en sûre!"

Penchant délicatement la tête, souriante, Arakyel comptait bien faire bouger la pauvre Malakim aujourd'hui...

Un tour de garde - Ft Emilia - 18 Septembre 118

Toujours aussi polie, toujours aussi cordiale. S'il y avait bien deux points qui ravissait particulièrement Arakyel au sujet d'Emilia, c'était bien ce premier point ainsi que son charme. De par sa tenue, sa beauté et les quelques excentricités qu'il était facile de noter, il était difficile pour la Dryade de ne pas reconnaitre que l'ensemble apportait un bouquet parfaitement délicieux. Mais le temps n'était pas aux charmes ou au flirt, bien que cela n'aurait définitivement pas dérangée la comédienne. Cette journée servait à noter le caractère de sa nouvelle protectrice, voir ses potentielles qualités et jusqu'où elle pourrait la soutenir dans certains conflits oraux. Certes, ce n'était pas d'une poupée docile dont elle avait besoin, mais quelqu'un qui n'en faisait qu'à sa tête ou qui, de part ses objectifs ou idéaux pouvait-être trop encombrante n'était pas non plus une bonne idée.

Gloussant délicatement sur le sujet de la bonne santé tout en protégeant sa bouche du dos de sa main pour couvrir une partie du son, la délicate dame fit en sorte de reprendre avec un sourire amusé.

"Je ne compte définitivement pas laisser quiconque m'arrêter dans mes plans, alors la maladie? Je fais toujours mon possible pour prendre soin de moi. Imaginez le drame si ma pauvre gorge était touchée, m'empêchant de chanter!"

Prise d'un élan dramatique, la fille Triska exagéra un de ses gestes, relevant délicatement le visage tout en posant sa main sur son front dans une mimique des personnes du théâtre. Reprenant à la perfection cette imitation, l'ayant après tout imitée tellement de fois, que cela en était devenu comme un réflexe des plus basique lorsqu'elle s'amusait de jouer sur une situation faussement dramatique. Reprenant ensuite une pose plus digne de sa personne, les mains jointes dans son dos, la Polonaise apprécia la remarque de son interlocutrice, s'inquiétant de son arrivée. Consciencieuse, cela démarrait parfaitement bien. Déjà qu'elle était en avance. Si Arakyel pouvait rapidement s'énerver sur des broutilles, elle savait parfaitement apprécier les bonnes choses. Pour celle ayant connue une existence de luxe, si l'on aurait pût croire que les choses simples auraient pût lui être indifférente, c'était bien autre chose.

"Vous êtes même la bien avant l'heure. Ce qui me plait totalement. Si vous comprenez que mon temps est suffisamment précieux pour ne pas le perdre avec des retards, vous irez loin, Emilia. Le reste... Ma foi, cette journée et les suivantes servent à connaitre le reste!"

Lançant un regard amusé sur la Malakim, la directrice espérait bien s'être fait comprendre sur ce détail. S'il y avait des accords dans un sens, il y en aurait dans l'autre. S'il devait y avoir des ruptures de contrats à cause de problèmes pour un parti... Alors l'autre parti avait amplement le droit de mettre les mêmes règles. C'est ainsi que se devait de fonctionner un contrat sous peine de donner trop d'avantages ou de désavantage a un côté de l'arbre de l'emploi. Si l'on aurait pût croire que la comédienne aurait toujours voulu écraser les gens de par des manigances, c'était bien le contraire, encore plus à Azamyr. Régner par la peur, en créant l'impuissance c'était quelque chose de foncièrement stupide. Cela créait les révoltes. Et pour avoir eu quelques détails sur l'histoire du monde, l'envie de finir avec la tête découper ou autre n'était clairement pas dans ses envies. Mais avoir une main de fer dans un gant de velours apportait des résultats bien plus satisfaisant. Voir ses pions se tuer à la tâche pour la satisfaire était toujours un immense plaisir. Presque comme une dévotion malsaine de vouloir honorer un contrat équitable.

Mais pour Emilia, cela semblait bien différent. La petite n'était pas du même moule, bien plus libre que les autres. Et cela rendait les choses... Intéressantes. La question à la toute fin serait surtout de savoir si oui ou non elles seraient capable de travailler ensemble. Et cela débutait à partir de la question même de la douce femme. Reprenant alors un visage plus sérieux, voir même stricte, la Dryade vint à se tenir droite comme un piquet.

"Exactement. J'ai trois choses à faire aujourd'hui. Le premier point est de rendre visite à un menuisier qui... M'a clairement déçue. Il était sensé m'offrir un travail impeccable et tout ce que j'ai reçu c'est des accessoires qui ont blessée deux de mes comédiennes favorites. Je souhaite demander réparation. Et je compte sur toi pour rester à mes côtés à ce moment la. Mes pauvres fleures auront bien besoin d'une compensation pour tout ce temps perdu, et moi aussi."

Il y avait une certaine haine dans le cœur de la fille Triska à ce moment la. Il y avait bien plus de l'incompétence à ce stade la. Il y avait eu une claire volonté de nuire à son humble avis. Et il était hors de question de ne pas chercher à avoir un retour correct pour les éléments de son spectacle qui allaient avoir besoin de repos.

"Ensuite nous devrons passer devant un restaurant. J'aurais besoin d'un préparateur pour une future soirée de comédie. Ce sera l'occasion de prendre quelques fruits, s'ils en possèdent. Pour vous mais aussi pour moi. Et pour finir, je dois aller voir une de mes comédiennes."

Une fois le topo terminé, Arakyel lança un sourire satisfait de son résumé. Ce n'était clairement pas des points dangereux, bien au contraire, mais il serait fort intéressant de voir les quelques réactions au comportement futur de la comédienne. Une fois le dernier mot prononcé, la Dryade se tourna alors vers sa première direction, faisant un délicat signe de la main à Emilia.

"Si cela vous convient, suivez moi donc, s'il vous plait. Vous avoir à mes côtés sera bien plus rassurant après tout."

Un tour de garde - Ft Emilia - 18 Septembre 118

Brassant l'aire devant elle en agitant sa main face aux excuses de la Malakim, Arakyel fit en sorte de lui faire comprendre que ce n'était clairement pas quelque chose d'important. Si cela restait malgré tout plaisant à entendre, il y avait bien pire comme insulte, critiques ou mauvaises paroles à émettre au creux de l'oreille de la rose.

"C'est déjà oublié. Ne perdons pas de temps pour une telle futilité."

Le temps était, est et sera toujours la chose primordiale avec la beauté pour la Dryade. C'était quelque chose qu'elle avait appris sur Terre pour de trop nombreuses occasions, insérer dans son âme, dans un sens. Il était normal, de parfois profiter un peu, mais toute les choses pouvaient se dérouler si vite... La perte de son charme, le déclin de son talent, quelqu'un qui vous passe devant pour un rôle car vous avez perdue juste une petite minute à hésiter alors que vous saviez que la solution était d'accepter... La fille Triska avait, à cause du temps laissée à sa mère, perdue son empire sur l'ancien monde. Ce n'était plus quelque chose qu'elle espérait donner dans les mains des autres pour la nuire. Mais c'était toujours difficile, alors, de jouer contre la montre, d'être hyper-active. Heureusement que sa race lui permettait de ne pas dormir la nuit, mais cela n'empêchait pas une certaine fatigue à force de réfléchir et agir de jours comme de nuits.

Et encore aujourd'hui, il était, dans un sens, venu le temps d'agir. Ayant expliquée alors tout ce qu'elle comptait faire durant les prochaines heures, dictant alors personnes, lieux et raisons. Ne s'arrêtant finalement que lorsque son interlocutrice sembla surpris d'être considérée sur le faite de recevoir à manger. Un léger gloussement vint alors à sortir de la bouche de la comédienne. Emilia pensait-elle sincèrement que ce serait une si mauvaise patronne que ça pour laisser mourir de faim une employée?

"Bien entendue, pour vous. Comptez vous suivre ma marche et me défendre le ventre vide? Allons, je vous l'avais dit, je traite bien ceux qui travaillent pour moi. Je ne vous promets pas de vous acheter un festin de roi cependant, mais au moins de quoi satisfaire un peu votre appétit."

Bien entendu, il était hors de question de dépenser une fortune pour nourrir la Malakim. Mais il y avait déjà une partie de sa bourse qui était faite pour lui donner un déjeuner plus que correct. Enfin, l'espérait-elle? La directrice n'avait jamais réellement travaillée avec un membre de cette race, ni même analysée leur appétit. Ayant juste penser payer ce qui lui semblait logique pour une sportive. Bah, au pire elle prendra ce qu'il faudra. Et s'il devait y avoir une prochaine fois, Arakyel ferait en sorte de penser à prendre plus d'argent.

Le principal à cet instant de toute façon, c'était qu'Emilia accepte la surveillance et les objectifs de la ronde, ce qui sembla bien vite acceptée. Peut-être avait-elle décider d'agir pour la Dryade car il n'y avait pas de choses réellement mauvaise? De toute façon c'était claire, tout ce qui serait potentiellement criminelle ou en douce ne sera jamais fait avec quelqu'un qui n'avait pas la totale confiance de la fille Triska. Et pour cette protectrice, on en était clairement loin au vue de ses exigences et tout ce côté libre. Si tout cela était intéressant, ça promettait de rendre la complicité bien plus difficile...

Mais il fallait laisser le temps au temps pour voir ce que donnerait les premiers fruits de l'arbre. Et à cet instant, sa protectrice vint à demander, de façon intéressante, comment elle devait agir à ses côtés. A distance, ou proche. Levant un sourcil face à cette question, le principe d'option ne lui avait même pas traversée l'esprit. Bien entendue qu'elle souhaitait conserver son garde du corps le plus proche possible. Il était hors de question de s'en séparer. Gloussant alors délicatement, la douce bouche de notre protagoniste vint à s'ouvrir de nouveau.

"Allons, Emilia, ce serait dommage de ne pas vous avoir, brillante, à mes côtés! Vous avez une tendre beauté, il faut savoir le montrer au monde! Bien mieux qu'en restant à distance! Et si vous êtes trop loin, à qui pourrais-je bien parler si je m'ennuie?" Elle appréciait s'entendre oui, mais se répondre toute seule, c'était clairement ennuyant. "Je vous préférerais à mes côtés. S'il vous plait."

Une légère forme de politesse, ce n'était pas vraiment un ordre qu'elle lui donnait après tout. Et un subalterne n'était pas un animal que l'on traitait mal. Espérant donc conserver la belle femme à ses côtés pour cette "promenade", il vint d'ailleurs une nouvelle question à cette dernière. Qu'elle demande plus d'information fit sourire Arakyel. C'était un bon point, qu'elle cherche à en apprendre plus. Même si en fonction des réponses et au vue de son comportement, cela pourrait la pousser à ne rien faire, ou même s'arrêter la. Il fallait donc répondre avec une légère touche de comédie.

"Que je le pense? Je dirais même que j'en suis sûr! Voilà déjà plusieurs commandes que je lui fais, et c'est celle-ci qui me porte un coup en pleine écorce! Tout ça parce que je ne l'avais pas invité à une de mes petites festivités, j'en suis sûr! Une façon de se venger, sans aucun doute. Et même si ce n'est pas le cas... Je le paye suffisamment bien pour qu'il ne se loupe d'une façon aussi catastrophique." Haussant ensuite les épaules, elle fit alors en sorte de commencer la marche, la discussion pouvant continuer de toute façon sur la route. "Il est temps de marcher, ma chère. La journée sera un peu longue, autant la terminer au plus tôt."

Joignant alors ses mains derrière elle, posture droite et fière, marchant comme si le chemin et le futur lui appartenait, la fille Triska était souriante, alors que la direction vers le menuisier n'était clairement pas très loin.

"La question peut paraitre saugrenue, Dame Emilia, mais... Avez vous un rêve, en ce bas monde?"

Dans la voix de la dryade, n'y jugement, ni moquerie. Un ton remplis d'une douce curiosité...

Un tour de garde - Ft Emilia - 18 Septembre 118

Entendre les remerciements de sa nouvelle protectrice fait glousser légèrement la Dryade. Oh, c’était toujours plaisant à entendre. Et elle ne se lasserait jamais des gens qui pourraient bien la remercier ou dans d’autres circonstances la supplier. Cela lui apportait toujours un léger frisson de plaisir qui lui parcourait la colonne vertébrale. Il n’y avait rien de bien fabuleux dans tout cela, ce n’était qu’un simple repas après tout, mais avoir l’occasion de faire plaisir et d’inscrire même légèrement une marque de redevabilité chez quelqu’un était suffisant. De plus, en jetant un léger coup d'œil derrière elle en direction de la Malakim, Arakyel eu l’occasion de voir sa partenaire légèrement rougir tout en restant dans un pas qui était parfait. Il semblerait que ses compliments faisaient aussi effet, c’était tout aussi délicieux.

Faire de l’effet, toucher le cœur des ravissantes fleurs de ce monde, c’était un but clairement secondaire de la Polonaise, mais un but qui était malgré tout présent en elle. Ce doux plaisir de charmer des dames aussi charmantes que ravissantes. Pouvoir leur faire tourner la tête, parfois goûter à quelques lèvres… Cela lui rappelait sa grande époque sur Terre quand l’Opéra de Varsovie lui appartenait. Les grands banquets, les grandes soirées Hollywoodienne… Le luxe et la luxure en fond de tableau… Il fallut un certain effort de la part de la fille des Triska pour diminuer légèrement les ardeurs qui prennaient une certaine place dans son esprit, en venant à se mordre délicatement la lèvre pour s’infliger une légère douleur, et se focaliser sur autre chose.

Comme par exemple les rêves. Celui d’Emilia par exemple. Il était toujours intéressant d’en savoir plus sur les autres. Pas juste comme une façon de faire ami-ami avec les gens, ce qui n’était pas vraiment du goût de la comédienne, mais plutôt car toute information était bonne à prendre sur les autres. Une façon de les manipuler dans le futur en leur tendant une récompense, ou justement, en les menaçant de briser un rêve… Il y avait bien des choses qu’apportaient la connaissance et le savoir. Car c’était le pouvoir le plus précieux que quelqu’un pouvait obtenir. Ceux qui ne savaient pas se battre, ou ceux qui n’avaient pas envie de se battre, maîtrisaient bien l’art des mots… Et des chantages.

Levant un sourcil intéressé, la Rose tourna légèrement sa tête pour observer sa protectrice qui parlait d’objectifs. Ah, la petite Malakim avait des ambitions, mais avait aussi peur de se brûler les ailes… Voilà quelque chose qui était plutôt intéressant à entendre.

“Vous craignez de devenir comme Icare alors, en suivant un chemin trop gourmand, c’est ça?” Demanda alors Arakyel, continuant de marcher alors que son visage reprenait doucement la direction de la route, voyant au loin la boutique qui l’intéressait. “Il ne faut pas craindre le Soleil, Emilia. Mais je vous rejoins sur le fait d’avoir les yeux plus gros que le ventre… Sauf si vous avez la volonté d’aller bien plus loin que ce que vous pensez être une limite… Afin de faire en sorte que même le Soleil, ne soit pas assez chaud pour brûler vos ailes.”

La Dryade connaissait ses limites. Elle en avait plein. Et pourtant cela ne l’avait pas empêché de se lancer dans un but fou, celui de vouloir prendre le contrôle de ce monde. Pour cela, il lui fallait un bon entourage, de bons plans, du temps et mettre sa main autour du cou des bonnes personnes… En somme, elle travaillait son estomac, pour que rien ne puisse un jour bloquer sa fringale. Elle se donnait la volonté de réussir… Et restait droite, discrète et efficace pour que cette volonté ne s’éteigne pas… Ou alors qu’on ne fasse pas en sorte de l’éteindre…

Quand la question vint à sortir de la bouche de sa protectrice, la Rose leva une main qu’elle porta à son menton, penchant délicatement la tête en réfléchissant calmement avant de répondre.

“Onze, si on ne nous compte pas toutes les deux. Treize sinon. Cela fait petit, je suis d’accord pour un groupe de comédiens. Cela change de ma grande époque sur Terre, à l’Opéra mais… L’avantage c’est que tout le monde sait faire et jouer plusieurs rôles. Du chant à la danse, de la comédie à la musique… Quand on a moins, il faut savoir être capable de faire plus je dirais. Même ma plus estimée bras droit fait autre chose, tout comme vous, non? En tant que collaboratrice… Mais pour ce qui est d’être entourée, disons que… Je sais parler aux bonnes personnes. Et me montrer agréable pour avoir quelques… Soutiens.”

En d’autres termes, des cadeaux, un peu de flirt et parfois utilisé de ses talents les plus improbables pour obtenir quelque chose de plus qu’elle n’aurait pas eu l’occasion d’avoir autrement. C’était certes une femme stricte, dangereuse et manipulatrice, Arakyel savait qu’Azamyr était petit, très petit… Et il était hors de question qu’elle fasse une fausse note un jour. Pas alors qu’elle n’était presque rien, hormis l’espionne d’une Cheffe sans véritable pouvoir…

Et ce pouvoir, c’était ce but, son but. Le pouvoir ultime, obtenir Azamyr entre ses mains, l’écraser sous son pied, en devenir une reine incontestée, respectée, saluée et surtout… Acclamée. Comme sur Terre, mais en toujours plus grandiose. Mais le dire à Emilia? Pure folie, et une claire fausse note. Non, c’était un mensonge qui sortirait de sa bouche, avec une pointe de vérité. Et ses lèvres se délièrent alors que son regard se tourna vers la belle Malakim.

“Aider ma Maison, d’une part. Je n’aime pas rester sans rien faire et impuissante. Et faire bien entendu du Jardin Fantastique le futur du divertissement d’Azamyr. Être ce qu’Hollywood était pour la Terre en d’autres termes…”

Une fois sa parlotte terminée, les deux Dames arrivèrent devant l’enseigne du vile clampin s’étant attiré les foudres de la Rose. La boutique n’était pas encore ouverte, mais l’on pouvait entendre du bruit à l’intérieur. C’est donc avec trois petits coups que la Dryade toqua à la porte, avant de se tourner vers sa protectrice, un léger sourire charmeur sur le visage.

“Suis-je présentable?” Demanda t’elle, presque comme une question rhétorique, souhaitant juste entendre ce qu’elle savait déjà alors qu’elle avait travailler son apparence une bonne partie de la matinée. “J’aurais juste besoin de votre présence, n’ayez crainte. Prenez l’aire… Que vous voulez, tant que vous restez sérieuse. Et tout se passera bien, pour lui, pour vous, pour moi.”

Un tour de garde - Ft Emilia - 18 Septembre 118

Les paroles d'Emilia vinrent à intriguer Arakyel. Au point même où cette dernière s'arrêta un instant, se tournant alors vers la Malakim tout en enfonçant légèrement ses pieds dans le sol pour garder une posture des plus droites. Un sourire amusé sur le visage. Nul doute que le choix de cette charmante protectrice n'était pas une erreur, bien que son tempérament trop... Libre pouvait être embêtant pour vraiment profiter de tout son potentiel. Et ce potentiel lui était... Tellement enivrant.

"J'aime vos paroles, Emilia." Annonça lentement la Dryade, avant de se retourner délicatement. "Quelque chose de sage, aucun doute la dessus. Si vous utilisez cela comme moteur pour votre vie, je comprend mieux pourquoi c'est votre nom qui m'ai été donné pour me protéger. Et j'en suis plutôt heureuse."

Pour le moment tout du moins. A voir avec le temps et la suite des évènements. Continuant alors sa marche, enchainant alors les discussions pour faire passer le temps jusqu'à arriver au point voulu, la comédienne partagea divers informations qu'elle considérait sans réelle importance. Après tout, qu'est ce que ça pouvait bien lui couter d'annoncer avoir onze membres dans sa troupe ou treize voir toute la ville si c'était le cas? Bien que, au fond, tout le monde avait une part de comédien et de comédie en soi... Mais pour ce qui était de sa bras droit... Si d'abord le léger accent Polonais vint à intriguer la Dryade, cette dernière en vint à sourire. Mais cela pouvait être tout, comme rien sur les origines de sa protectrice, et il était trop tôt pour être intrusive, tout du moins, aussi intrusive. Pour le reste... Partager cela pouvait être dommageable pour la pauvre Charlotte plus que pour la fille Triska. La pauvre exploratrice aimait son confort et sa pseudo solitude, le risque qu'on puisse la déranger si cela se savait de trop que les deux femmes partageaient un tel contacte... Mais Arakyel ne voyait pas vraiment la Malakim comme le genre de femme à propager des informations. Ou tout du moins, c'était le genre de confiance qu'elle inspirait. Tien, en voilà une riche idée pour voir quelle genre de personne pouvait-être Emilia. Si jamais la quantité de personne embêtant la scribe augmentait de trop, cela aiguillerait correctement sur ce que pourrait partager la Directrice. Et, pour la pauvre Charlotte qui était le centre de cela... Par la Rose de Tureida, nulle doute que notre protagoniste  avait de très nombreuses idées pour s'occuper de son adorable Cha'.

"Charlotte Fontaine, Exploratrice. Une douce fleure, et une très grande... Amie." Amante, aussi, mais les relations d'Arakyel restait son jardin privée, ou le jardin de celles qui en faisaient partie. "Peut-être que vous ne le savez pas, mais ce fût une grande Star sur Terre. Une véritable étoile. Et la voilà à utiliser son temps pour explorer le monde."

Cela ne plaisait pas vraiment à la fille Triska qui faisait de son mieux pour ne pas l'exprimer trop clairement. Elle aurait voulue avoir son bras droit juste pour elle, avec elle mais... La vie était ainsi. Et il était impossible pour Arakyel d'empêcher de vivre son amie. Portant son bras à son cou, la Dame laissa glisser ses doigts sur sa chaire, comme un signe de gêne intense. Sûrement que ce sujet allait stupidement revenir d'ailleurs...

Quand ce fût au tour de la directrice de parler de ses rêves, elle eu l'occasion d'entendre à deux reprises les remarques de sa protectrice du jour. Que ce soit la répétition du mot Hollywood, comme si Emilia voyait en cette enseigne si importante au cœur du divertissement une ancre pour s'attacher à quelque chose, ou l'affirmation que son but était une bonne chose. Ce qui d'ailleurs fit sourire notre protagoniste qui appréciait qu'on aille dans son sens. Même si ici, le chemin n'avait pas été entièrement fait sur le véritable rêve de la Dryade. Mais bon, si tout se passait bien pour elle, la Malakim le saura bien un jour ou l'autre, non?

"Merci. Je vois peut-être grand, mais je sais que j'en ai les moyens. Et le talent pour ça."

Un léger ricanement et aucune modestie dans les paroles de la comédienne. Le même ricanement qui vint à résonner bien plus tard devant la boutique quand on vint lui dire qu'elle était belle. Bien entendu, c'était le genre de choses qu'Arakyel savait. Après tout, sa beauté avait souvent été souligné durant sa longue carrière sur Terre, et tout autant sur Azamyr. Cela était, est et sera toujours une de ses armes pour appâter les abeilles souhaitant goûter à un miel bien trop dangereux pour eux. Une rivale dans sa vie qui pourrait nuire à tout cela? Rien ne venait à l'esprit de la Dame qui se savait bien au dessus. Mais, malgré tout, une des qualités de la Rose était aussi de remarquer la beauté chez les gens...

"J'apprécie vos paroles, Emilia. Mais sachez une chose, vous n'êtes pas mal non plus. Je crois avoir utilisée le terme charmante, hier, non? Vous pouvez y rajouter belle aussi."

Et comme si cette conversation semblait ne pas avoir existé, Arakyel retrouva son aire confiante, un peu plus froide prête à accueillir l'imbécile qui avait fauté, laissant à sa protectrice le soin d'agir comme convenu. Quand on vint enfin à l'ouvrir, la fille Triska pût voir le regard de l'homme osciller entre la directrice et la Malakim, sans que la Dryade ne sache vraiment ce qu'il se tramait derrière elle.

"Dame Triska? Que faites vous-ici?" Sembla s'enquérir l'homme visiblement troublé

"Vous le savez très bien. Votre marchandise était de mauvaise qualité. Votre banc c'est brisé sous le poids de deux de mes comédiennes. Elles se sont blessées et c'est inadmissible!" La voix d'Arakyel était restée froide, neutre, mais on pouvait tout de même voir dans son expression une légère colère naissante. On avait fait du mal à son jardin et c'était impensable.

"Je... Je ne comprend pas, il y a du y avoir une erreur, un soucis qui n'était pas de mon dût je..." Le trouble de l'humain semblait de plus en plus visible, lui même semblait choqué de cela.

"Ce que je comprend c'est que soit vous l'avez fait exprès, soit vous n'avez pas été rigoureux dans votre travail. Et j'exige une compensation. Vous savez ce que ça coûte pour une comédie de perdre DEUX danseuses? C'est une catastrophe. Et nulle doute que beaucoup de personnes n’apprécieraient pas de savoir de qui c'est dût."

Les bras croisés, tapotant sur son écorce, la Dryade montrait déjà une claire impatience. Perdre son temps, son argent et surtout se présenter à un imbécile c'était le pom-pom. Mais elle offrait tout de même une porte de sortie pour son interlocuteur afin de ne pas créer un désordre encore plus important. Et l'homme, dont le regard se tourna vers la Malakim, avant de se tourner vers celui de notre protagoniste.

"Très bien je... Euh... Cela me semble être une terrible erreur de ma part et euh... Je peux vous offrir plusieurs objets en bois pour la moitié du prix et euh... Vous réparer ce banc et vous en faire cadeau, qu'en dites vous?" Si Arakyel décidait de pousser un peu les choses, nulle doute qu'elle pouvait peut-être en obtenir plus au vue du malaise dont lequel était l'homme mais...

"Très bien. Et que cela ne se reproduise plus. Sinon, c'est bien pire qu'une visite chez vous le matin qui viendra, mais une très mauvaise pub."

Tendant sa main afin de sceller le contrat, l'humain disparut bien vite dans sa boutique en refermant délicatement la porte. Satisfaite de la chose, la fille Triska se tourna en direction de sa protectrice, un large sourire sur le visage.

"Je ne sais pas ce que vous avez pût faire, mais ce fût bien plus facile que je ne l'aurai crûe! Merci de votre protection, Emilia." S'approchant de la Malakim, la directrice déposa une main amicale sur l'épaule de la jeune femme. "Je me sens bien, avec vous."

Petit sourire charmeur avant de rompre le contacte, regardant le ciel il semblait bien trop tôt pour manger encore... Le soleil lui convenait totalement à la Dryade mais pour son accompagnatrice? Sans nul doute que non.

"Un petit creux?" Demanda Arakyel, amusée. "Vous m'avez fait gagner du temps et de l'argent, alors autant faire quelque chose pour vous."

Un tour de garde - Ft Emilia - 18 Septembre 118

Tout c'était magnifiquement bien passé. Emilia semblait avoir fait correctement son boulot de belle statue de garde, sans qu'Arakyel ne sache réellement ce qu'il pouvait s'être passé dans son dos, et le bougre de marchand avait fait une offre des plus généreuses pour contenter la douce rose de ce monde. Il n'y avait donc plus rien à faire sur cet endroit. Du temps de gagner, de l'argent d'épargné, et une pointe de crainte inscrit dans le cœur d'un homme qui avait appris que l'on ne devait aucunement ennuyer la grande Dryade. Cette dernière avait même fait en sorte de féliciter la protectrice, ressentant le léger frémissement sans voir une once de perturbation sur son visage. Bien, ceci aussi était une qualité. Que ce qui puisse perturber le cœur ou l'esprit ne se retrouve aucunement sur les traits de ce si bel ange en face d'elle. Un roc brut. Plus les choses avançaient, et plus elle aimait cette petite. Quel dommage que ce soit le genre à s’entacher d'idiotie comme la Guilde des Explorateurs. Tout comme Charlotte, finalement...

Soupirant intérieurement tout en écoutant la remarque sur la nourriture de son interlocutrice, la fille Triska pencha simplement la tête sur le côté, le regard dérivant vers le ciel, réfléchissant. Elle, n'avait pas besoin de réellement manger. En tant que Dryade ce n'était pas utile à son développement ou sa survie. Mais c'était tout de même déprimant de ne pas avoir un minimum de plaisir gustatif. Et qu'y avait-il de plus délicieux que le sucre? Retrouvant alors le chemin du regard d'Emilia, un sourire aux lèvres, la directrice reprit donc la conversation.

"Un peu de sucré, ça vous dit? De délicieux fruit frais, ou confit. Une délicieuse part de tarte! Des choses qui émoustillent vos papilles!"

Se mordant légèrement la lèvre inférieur en sentant la salive se produire dans sa bouche, la Polonaise ferma un instant les yeux, ressentant un doux plaisir sucré, avant de repartir en marche, sourire aux lèvres. Elle se souvenait des pâtisseries française lors de ses grands bals. Des cheese cakes américains ou d'autres idioties qui la forçaient à faire souvent des petits régimes pour garder sa taille de guêpes. Mais à chaque fois, ça avait le mérite de lui faire plaisir, le temps de quelques bouchées. Mais son plaisir vint à s'arrêter brusquement, comme son pas face à la remarque de sa protectrice. Respect? Voilà quelque chose d'amusant. Quelque chose de particulier qui pouvait terriblement changer en fonction des personnes. Le respect d'Arakyel, lui, était quelque chose d'assez rare, de fragile. Mais cela ne faisait souvent pas de ce lien quelque chose de puissant à ses yeux. Et elle ne partageait clairement pas ce genre de choses avec un artisan capable de fauter ainsi.

Mais le pire, c'est que ce genre de paroles... C'était exactement le genre d'idioties qu'elle aurait pût entendre de la bouche de Charlotte, encore une fois. En se retournant, il y avait une certaine froideur dans le regard de la fille Triska qui vint se rapprocher de la Malakim. Attrapant délicatement son menton de son pouce et de son index pour conserver son regard dans le sien. Dans chaque geste il y avait une certaine grâce qui accompagnait toujours la comédienne, aucune violence, même si son sang bouillait terriblement.

"Vous êtes comme elle, parfois... Une façon de voir les choses qui montre la couleur de votre cœur. Cela m'énerve terriblement, Emilia. Je ne suis pas dure injustement. Enfin, je mentirais en disant que je ne le suis jamais mais... Je ne suis jamais dure injustement quand il s'agit ne serait-ce qu'un instant de mon entourage."

La main de la Dryade vint ensuite à se glisser délicatement sur la joue de la protectrice, comme une caresse délicate alors qu'elle continuait de l'observer dans la prunelle de ses yeux, un sourire naissant sur le visage.

"Il a fait une erreur. De sa volonté, ou non. Mes filles sont blessées et ne peuvent plus danser pendant un certain moment. Trop tendre, et je lui montre que son erreur involontaire peut-être refaite sans problème. Mais juste assez ferme... Et je lui montre que l'on peut me rire au nez. Et je refuse que l'on se moque un instant de moi ou de ceux qui gravitent autours de moi. Mes danseuses... Vous, si vous restez. J'ai vécue ainsi sur Terre, et je continue de vivre ainsi ici."

Rompant simplement le contacte, Arakyel vint à se retourner avant de marcher dans la direction d'un des rares restaurants de la Cité. Marchant de nouveau à son rythme plutôt tranquille, sans se presser. Regardant parfois autour d'elle, analysant le monde qu'il y avait alors que le nom de Charlotte sortait des lèvres de sa protectrice. Haussant légèrement les épaules avec un petit rire amusée, la fille Triska reprit simplement la discussion d'une voix peu animé.

"En vrai, elle passe plus de temps à vouloir explorer et étudier. Elle ne travaille pas vraiment pour le Jardin Fantastique, juste pour moi. Si vous avez envie, n'hésitez pas à la rencontrer, c'est une brave personne. Vraiment."

Un léger sourire sur le visage, la comédienne se rappela de quelques doux souvenir en compagnie de la charmante exploratrice, avant de secouer la tête avec finesse pour retrouver la terre face à l'autre question d'Emilia.

"Du sucré, je connais un bon restaurant. Comme il n'est pas ouvert ils doivent encore être en pleine préparation."

Comme si la discussion sur l'artisan n'avait jamais existé, la Dryade reprit son aire légèrement hautain avec une pointe de tendresse, jusqu'à arriver au fameux restaurant au bout d'un petit délais de marche. Faisant un signe délicat pour indiquer qu'elle n'avait pas besoin d'être suivie, la directrice vint à disparaitre dans l'enceinte de la boutique après avoir toquer, disparaissant dans la structure avant de revenir quelques minutes plus tard. Déjà en train de mâcher quelque chose avec un certain appétit. Quelques fruits cuits avec un peu de miel par dessus le tout disposé dans un bol en bois. Finissant sa bouchée, c'est avec un certain plaisir qu'Arakyel vint à demander à sa protectrice :

"Vous en voulez, Emilia? J'en ai pris assez pour vous. Un peu de sucre, pour l'énergie."

Un tour de garde - Ft Emilia - 18 Septembre 118

Tout en lui parlant, tout en lui expliquant ce qu'elle avait à dire sur le sujet de ce fichu commerçant, Arakyel garda son regard planté dans celui de sa protectrice. Impossible de ne pas voir les quelques micro expressions de son interlocutrice. De voir son iris bouger légèrement quand la Dryade vint à lui attraper le menton. De ne pas ensuite voir ses yeux se dilater avec la caresse. Autant de changements d'états qui faisait énormément plaisir à notre protagoniste. Que ce soit en positif ou en négatif, elle faisait toujours son effet sur les gens. Et Emilia elle... Semblait particulièrement réceptive, d'une manière ou d'une autre. Ce contacte, hélas, ne dura pas éternellement. Bien que le contacte chaleureux avec la peau de la Malakim fût particulièrement agréable pour la comédienne. Peut-être une autre fois? Peut-être offrirait-elle un peu plus que de simplement effleurer la chaire? Allez-savoir. La fille Triska était du genre à aimer faire les choses bien après tout.

Au moins sa protectrice semblait se ranger de son côté cette fois-ci. Calmant totalement la rage bouillonnante dans le cœur de la directrice qui avait été, même un peu, contesté. Pourtant, la légère euphorie de ce rapprochement, lui, restait parfaitement dans l'esprit de la Polonaise. Souriante, le genre taquin, lançant un léger clin d'oeil à cette douce femme en face d'elle, Arakyel hocha de la tête avant de reprendre la marche.

"Un rappel à l'ordre est toujours nécessaire. La justice ne le fait-il pas, après tout?"

Pour quelqu'un qui flirtait si souvent avec l'illégalité, qui avait tuée et même faillit aller en prison, parler de justice était probablement l'ironie la plus délicieuse avec laquelle jouer. Si elle avait été seule, ou avec quelqu'un de suffisamment proche pour savoir ses travers, nulle doute que la Dryade se serait laisser aller à un rire particulièrement malsain. Mais tout ce qu'elle pouvait laisser transparaitre à ce moment la était le restant de son sourire qui s'effaçait petit à petit à mesure de chaque pas.

Quand Emilia revint à la charge sur Charlotte, tout ce qui vint à sortir de la bouche de la fille Triska fût un léger gloussement. Faire attention à ce que pouvait dire sa pauvre petite Chimère adorer? Voilà le genre d'intervention plutôt mignonne qui charmait parfois le coeur de pierre de l'ancienne actrice qui ne se laissait pas pour autant arrêtée.

"Oh, mais, Emilia, ne vous inquiétez pas la dessus. Même si je n'en ai pas l'aire, je fais très attention à ce qu'elle dit. Et je fais très attention à elle en règle général. C'est... Une très vieille amie, après tout."

Brin de nostalgie charmant, savoir que cela faisait peut-être vingt-ans qu'elles se connaissaient faisait délicatement plaisir à Arakyel. Presque une génération s'était passé et pourtant...

La Polonaise préféra secouer la tête, et effacer la nostalgie bienheureuse et pleine d'amour qui lui faisait parfois ralentir le pas dans ses plans. Que ce qu'elles pouvaient êtres ennuyeuses, Charlotte et cette Emilia avec leurs idées absurdes. Heureusement qu'elles étaient de magnifiques femmes avec énormément de compétences. Aucun doutes qu'elles s'entendraient bien. Même si la Malakim semblait ne pas vraiment avoir confiance en elle sur ce sujet. Bah, la fille Triska pouvait bien lui donner un coup de pouce non? Si la Chimère se faisait une nouvelle amie, ce serait d'autant mieux. La voir constamment en exploration ou plongée dans des livres avec que trop peu d'entourage était d'une tristesse après tout...

"Oh, n'ayez craintes. Soyez juste vous même, et tout ira pour le mieux au niveau discussion. Vous êtes une personne entière et belle, Emilia. Et votre façon d'être est suffisamment intéressante pour qu'elle vous apprécie. Ne vous sous estimez pas."

Et la marche continuait, comme l'espèce de visite de cette ville. Il n'y avait rien à dire, marcher pouvait parfois être fatiguant quand il fallait aller un peu partout dans la Cité, mais profiter d'une belle journée ensoleillée et chaude ainsi qu'un beau soleil, pour une Dryade c'était le paradis. Sentir son corps se nourrir, il lui manquait juste un petit bain d'eau pour barboter et ce serait un extase presque aussi grand que de partager une douce compagnie avec un verre de vin. Mais, dans un sens, il pouvait y avoir un semblant de plaisir, avec la petite collation sucrée. Ce n'était pas le restaurant qu'il lui fallait, l'autre était encore plus loin malheureusement. Mais celui-ci proposait quelque chose de particulièrement divin dans sa préparation des fruits.

"Exacte, heureuse de savoir que vous pouvez retenir un programme, ma chère."

Petit sourire sincère, il était triste que bien souvent les gens oubliaient les choses à la première étape. Quand vint la question sur ce que faisait Arakyel en ce moment, cette dernière vint à rire délicatement. C'est vrai, Emilia elle même avait annoncée qu'elle ne connaissait pas le Jardin Fantastique. Si la première fois cela avait agacé la Dryade, maintenant, c'était devenue plutôt amusant. Si elle pouvait raconter n'importe quoi, comment la Malakim pourrait le confirmer sans aller voir elle même? Mais si l'idée était tentant, ce n'était pas le but que cherchait la directrice.

"J'ai décidée de partir sur un mois Mythologie, cette fois-ci. C'est la semaine Grec actuellement au Jardin. Vous devriez venir au grand spectacle de fin de semaine d'ailleurs, je pourrais vous avoir une place pour le côté théâtrale! Je joue le rôle principale de la pièce, mais je n'ai pas envie de vous dévoiler la surprise du numéro."

Et ce serait même l'occasion rêvée pour sa protectrice de voir la grande Arakyel Triska à l'oeuvre dans son plus bel appârat, celle d'une comédienne proche du divin. Avec un léger clin d'oeil complice, et une envie de continuer de taquiner cette douce ange, la Polonaise vint de nouveau à se rapprocher de son interlocutrice, s'arrêtant à quelques centimètres. Léchant légèrement son pouce pour essuyer le recoin de la bouche de la Malakim.

"Vous aviez un peu de miel, sur votre commissure. Je voulais être sûre que vous soyez parfaitement présentable. Je n'avais malheureusement pas de mouchoir sur moi, j'espère ne pas vous avoir dérangée."

Un léger mensonge, mais un petit pas amusant à faire dans le flirt permanent sur lequel jouait la femme fatale, le tout avant de passer à côté d'Emilia, frôlant son épaule pour aller en direction du restaurant. Si ça continuait ainsi, la journée serait clairement passionnante...

Et la marche, elle, vint bien rapidement à amener les deux femmes au restaurant. Le soleil lui était à son zénith maintenant. La boutique était ouverte, les premiers clients déjà en train de profiter d'une table. Comme ils étaient si mignon ces petits couples ou ces habitants solitaire... L'envie de mettre une légère pagaille dans des vies dont elle n'avait que faire plaisait encore une fois à la directrice qui préféra simplement souffler, jetant son regard vers la patronne qui bougeait de table en table pour indiquer sa présence.

Deux minutes, qu'on lui demandait d'attendre. Bien. Pas plus.

"J'aime beaucoup, les restaurants. Surtout ceux qui servent du bon vin. Aimez vous l'alcool, Emilia?"

Un tour de garde - Ft Emilia - 18 Septembre 118

Encore une fois, de l'hésitation dans la voix. C'était plutôt amusant. C'était comme si, parfois, il y avait deux Emilia. Celle qui parfois était droite, solide et fidèle à sa rigueur et ses idées, comme lorsqu'elle souhaitait poser ses règles lors de la journée de l'embauche, et celle qui semblait un peu plus timide et tremblante quand il s'agissait de choses plus personnel. Comme son charme, sa personne... Quelque chose qui pourrait être intéressant à exploiter sur le principe... Si c'était ce genre de choses sur laquelle aimait jouer Arakyel. Oh, le chantage, oui, très clairement, c'était si amusant de faire danser comme un petit pantin les imbéciles qui lui donnait toute les cartes en mains pour profiter d'eux. Mais jouer sur les sentiments profonds d'une femme? C'était nettement moins le plaisir de la Dryade. Quand c'était un homme, il n'y avait par contre aucun soucis. Ainsi, c'était tout simplement une information à conserver dans un coin de son esprit, au cas où. Mais certainement pas une carte qu'elle voulait jouer contre sa protectrice.

"Faire de son mieux, voilà une phrase que j'apprécie Emilia, ne perdez jamais ce désir."

Une façon comme une autre après tout de lui rappeler tout les espoirs qu'avait la Dryade sur la Malakim. Après tout, cette journée comme les prochaines restaient des tests. Une panoplie de tests. Si Emilia souhaitait avoir toute ses revendications, pouvoir signer son contrat et travailler comme membre officiel du Jardin Fantastique, à mi temps ou non si elle changeait d'avis, c'était bien la chose qu'il faudrait toucher. Faire de son mieux, mais tout de même, réussir. L'échec n'était pas forcément condamnable, quand on faisait de son mieux, mais cela restait tout de même un échec, et il valait mieux l'éviter comme la peste. Par exemple, la fille Triska savait que chaque soir, lorsqu'il y avait des représentations, elle se devait de ne jamais échouer. Cela pouvait-être fatiguant bien entendue d'être toujours à son maximum, et heureusement que la Dryade n'avait pas besoin de dormir et ne ressentait que très peu la fatigue, sinon son monde serait bien plus difficile à faire tenir. Mais cela avait tout de même un coût sur son moral, sur son mental... Et parfois l'envie de simplement lâcher prise.

Comme quelques instants avec un peu de sucreries, quelques fruits cuits, un peu de miel et l'envie de taquiner une charmante gardienne. Elle pris attention à ce qu'elle lui avait demandée au sujet des représentations. C'était vrai, c'était difficile de retenir bien des choses. Heureusement chaque soir n'était pas quelque chose de majeur et servait surtout de petit moments conviviaux pour les habitants. Contrairement à la grande représentation de la semaine. Et c'est pour cela qu'Arakyel ne faisait pas en sorte de bouleverser à ce point les choses. C'était surtout les décores, les thématiques, qui changeaient. Pour sembler donner un effet de fraicheur et de changement. Et c'était ce qu'elle voulue dire en réponse avant qu'on ne l'attrape par la main. Qu'on ne lui dise non. Voir son interlocutrice la lâcher puis reculer, murmurer quelque chose d'incompréhensible.

Le regard de la comédienne fut pris d'une légère inquiétude. Il y avait aussi un semblant de recule, quand elle avait pris son menton. Une crainte? De quoi? Difficile de le savoir. Ou alors cela pouvait être totalement autre chose que de la crainte. Avait-elle fait quelque chose de mal? D'habitude, elle s'en ficherait clairement comme de l'ancien temps, même si au fond Azamyr ressemblait à un temps très ancien d'après l'histoire ou les légendes, mais cela lui rappelait que de trop mauvais souvenirs. Des actrices, des danseuses qui agissaient parfois avec du recul quand la comédienne souhaitait passer du temps avec. Une légère sensation d'inconfort, presque désolé.

Alors elle avança doucement sa main, une nouvelle fois, sans toucher Emilia. Massant alors délicatement la peau qui avait été attrapée. Le regard dans celui de sa protectrice, un visage neutre.

"Je suis désolé." Dit-elle alors, sans y mettre réellement de sentiments. "Ne penses pas que je dirais cela à chaque fois que je serais blessante ou désobligeante, je le fais car cela me semble nécessaire." Remettant alors son bras le long de son corps, elle vint à se caresser l'épaule. "Si tu veux, je peux te dire, la prochaine fois, si je compte te toucher le visage. Ou même ne plus le faire si cela te dérange."

Et il n'en fallut pas plus pour repartir. Arakyel avait toujours son programme à accomplir. Ce qui devait être dit, l'avait été. Et le silence qui pouvait suivre aiderait au moins les deux femmes à se reconcentrer un minimum sur la suite des évènements. Comme ce fameux restaurant où la pauvre Dryade avait été mise en attente. Au moins cela lui avait permis de poser une petite question pour en apprendre plus sur sa protectrice en espérant changer un peu ses idées. Prenant un certain plaisir à écouter Emilia, la fille Triska tira cependant une légère grimace en entendant parler d'alcool de contrebande. Pour celle qui aimait le luxe, les alcool fort n'était déjà pas spécialement son plus grand plaisir, hormis dans des cocktails qui pouvaient parfois êtres hors de prix. Mais alors des choses pures? Normal que la pauvre fille ne souhaite pas en boire. Gloussant même aux derniers mots de la Malakim, oubliant finalement sa petite bourde. Ou tout du moins, ne souhaitant pas en prendre réellement note.

"Vous devriez essayer le vin. Il n'y a pas plus délicieux avec le champagne à mon humble avis. Je vous souhaites cependant de découvrir quelqu'un qui vous fera découvrir les vrais plaisir de l'alcool, et pas les... Bas fonds de l'horreur."

Dédain, dégoût. Pas sur le bas peuple, mais sur le bas de gamme. Mais le sujet vint très vite à dévier quand on lui posa la question sur son côté tactile. Surprise, ouvrant les yeux légèrement plus grand que d'habitude, la directrice vint à offrir un léger sourire amusé avant de hausser les épaules.

"Aucunement avec les hommes, en tout cas." Dit-elle alors. Une poignée de main c'était bien souvent le maximum qu'elle se laissait. Pas plus. Souvent moins. "Et sinon... En effet, je suis quelqu'un de très tactile. J'aime le contacte physique. Cela rend plus vivant bien des interactions avec les gens, surtout quand c'est un échange plus plaisant qu'une engueulade. Avec plusieurs personnes oui, mais pas tout le monde. Les gens proche, que j'aime ou que je trouve intéressantes. En les touchant, j'aime à savoir que... J'apprend mieux d'eux. Peut-être? Sentir la chaleur sous ma main, les sentir frissonner, réagir. Je ressens toujours bien mieux avec le touché, qu'avec mes yeux." Puis, un léger silence, rapidement rompu. "Cela vous parait stupide, hein?"

Arakyel attendit tranquillement la question alors que la patronne du restaurant vint enfin vers elle.

"Dame Triska! Que puis-je pour vous?" Un ton enjoué, ce n'était pas la première fois que les deux femmes échangeaient.

"Oh, je viens juste pour une petite commande! J'organise bientôt une soirée au Jardin Fantastique et il me faudrait une vingtaine de panier repas pour tout le monde si possible. Pour dans dix jours?" Un large sourire, un visage presque angélique, la comédienne faisait son possible pour que la conversation se passe bien, bien loin de ce qu'il s'était passé avec l'artisan.

"Mais avec plaisir! Venez me voir le jour même en fin d'après midi. Et tout sera prêt comme il faut. Vous me réglerez comme d'habitude je suppose?
-Comme d'habitude. Oui."

Et il n'en fallut pas plus pour que la conversation se termine. La patronne fit un signe de tête à Emilia avant de repartir tranquillement à ses préparations. De son côté la Dryade, satisfaite se tourna délicatement vers sa protectrice.

"Ne prend pas mal, s'ils ne te parlent pas. Mes autres gardes du corps sont des pierres tombales généralement, fort possible qu'ils pensent pareille de toi. Mais je ne vais pas m'en plaindre, cela me permet d'avoir l'occasion d'écouter ta voix juste pour moi."

Un sourire simple, léger, et la voilà de nouveau en train de marcher pour s'éloigner du restaurant pour rejoindre un coin plus tranquille de la Cité, sans ouvrir les lèvres. Toujours les mains derrière le dos, Arakyel s'arrêta enfin après une dizaine de minutes de marche silencieuse, avant de se retourner vers la Malakim. Le visage redevenue plus neutre.

"Alors? Passez vous une bonne journée? Qu'est ce que ça donne, de protéger quelqu'un? De me protéger moi? Ce doit être extraordinaire non?"

Gloussement non ironique, la fille Triska c'était déjà mise dans la tête depuis bien longtemps à quel point sa personne était importante, mais cela ne l'empêchait pas de vouloir l'entendre...

Un tour de garde - Ft Emilia - 18 Septembre 118

Après ce qu'elle considérait comme un accident de sa part ayant été suivie par des excuses, et que la Rose de Turaida en soit témoins, il était bien rare qu'Arakyel en fasse, la fille des Triska ne s'attendait pas à voir sa protectrice faire un pas en avant en lui prenant la main. Impossible donc de ne pas plonger son regard dans cette jeune femme perdue, pleine de promesse et d'aplomb. Mais pourtant qui semblait aussi pleine de tourments et de timidité. Ce fut donc avec une grande délicatesse que notre protagoniste récupéra la main d'Emilia, la tenant avec la douceur digne d'une pétale. Son but n'était pas de l'emprisonner, juste de la réconforter. Si la pauvre Malakim avait fait un pas en avant, autant lui faire comprendre que c'était la bonne décision. Un pas de plus vers elle, un pas de plus vers son entourage.

Et la Directrice était ainsi avec celles qui travaillaient pour elle. Protectrice, douce, attentionnée. Dominante oui, impériale sans aucun doute, souhaitant conquérir ce qui lui était dût, cœurs comme âmes, la Dryade n'en était pas moins une personne avec ses torts. De nombreux torts. Et elle s'en fichait bien d'avoir du sang sur les mains, cela donnait la couleur aux roses. Mais il y a bien une chose qu'elle souhaitait faire autrement que ce que sa mère lui avait infligée. C'était d'apporter aux femmes qui l'approchait elle, une chance. Et de ne pas rejeter celles qui en avaient besoin.

Alors Arakyel se mit à sourire, délicatement avec les paroles d'Emilia. Sourire encore plus en sentant sa main se faire presser avec une certaine douceur. Que cette âme était charmante, presque pure. Comme la fleur qui venait enfin de s'ouvrir au monde et dire bonjour au soleil. Et quand enfin le contacte vint à se rompre, malgré tout, la fille Triska sentie une légère tristesse. C'était agréable, cela l'aurait été encore plus en faisant durer la chose. Mais toute bonne créature baignant dans le luxe et la luxure le savaient, l'adrénaline, les endorphines, le plaisir... Tout avait une fin, jusqu'à la prochaine montée qui se devait d'être encore plus forte normalement.

"Avec moi, si vous le souhaitez Emilia, cela peut devenir une habitude."

Répondit-elle avec son sourire charmeur, celle de la femme fatal sans rien rajouter d'autre. Si initialement la Malakim avait été recrutée pour son potentiel, ses talents et sa carrure qui était sensée faire relativement peur, une panoplie de qualité pour une protectrice, la Dryade voyait maintenant bien d'autres qualités et plaisir chez ce nouveau membre de son entourage. Si la suite se voulait aussi délicieuse, aucun doute que son contrat serait signé. La comédienne la voulait, même s'il fallait accepter les quelques... Revendications.

Quand le temps avança jusqu'à la discussion de l'alcool, notre protagoniste fut partagée entre rire et tristesse. L'amusement provenant de la première partie des paroles de son interlocutrice, et le côté plus lourd sur le reste. Bien entendu que c'était difficile de se procurer un bon vin dans un monde si récent. Le monde n'était pas fait pour une culture massive hélas. Mais les bons contactes, l'argent et les sourires apportaient bien des choses. Mais savoir que la pauvre Emilia en serait privée encore un moment, même si c'était quelque chose de notée dans cette jolie tête était un peu plus embêtant. Peut-être lors d'une invitation? Lui offrir de quoi boire pour qu'elle puisse vraiment connaitre le goût et le plaisir du vin?

"Vous ne vous trompez pas, Emilia. C'est terriblement difficile. Il est plus facile de trouver du vinaigre ou de la mélasse à ce niveau la qu'un bon vin qui flatte le palais!" Heureusement, cela avait été que trop peur le cas pour Arakyel que de goûter des choses horribles. Ses agents souffraient pour elle depuis une expérience catastrophique. "Lorsque je vous inviterais pour un spectacle, je vous permettrais de boire. Ce sera gratuit, comme vous serez mon invitée. Prenez cela comme... Une récompense, pour travailler pour moi. Si l'on continue notre accord bien entendue."

Oui elle souhaitait la garder à ses côtés, mais cela n'empêchait pas de vouloir laisser planer le mystère pour que l'intéressée continue de se donner au maximum pour cette journée. Parfois la Dryade savait que le personnel aimait se relâcher quand la récompense était obtenue, et c'était parfaitement insupportable. Mais bien vite son attention fût prise ailleurs avec la patronne du restaurant. Le genre de personne de qualité qu'elle appréciait et qui, heureusement, faisait partie des commerçant qui n'avaient jamais fauté. Une véritable princesse du repas, dans un monde si nouveau. Quand la fille Triska eu terminé et avança les paroles sur le silence des protecteurs, elle ne s'attendait pas à une remarque qui lui plairait. Gloussant alors, tout en protégeant sa voix de sa main, elle reprit alors.

"Vous avez raison. Mais je voulais m'assurer que cela ne vous pose pas de problème."

Être le centre de l'attention était après tout le pêché mignon de la directrice, mais une artiste, une bonne artiste savait que la scène se devait d'être partager pour rendre le spectacle plus exceptionnel encore. Une étoile brille divinement bien mais ne fait que repousser les ténèbres d'un pan du ciel, alors qu'une pluie d'étoiles illumine le ciel.

Quand la conversation bascula sur le faite de passer une bonne journée, Arakyel ne s'attendait pas à déstabiliser autant la Malakim. Comme si elle lui avait demander une question des plus intimes de but en blanc. Créant d'ailleurs un petit sourire sur le visage de la Dryade qui se demandait l'effet que ça aurait une telle bombe sur l'expression de sa protectrice. Mais ce sourire disparue face à la quasi nonchalance d'Emilia. Haussement d'épaule considérant que cela aurait été bien différemment. Ce fût alors la comédienne qui haussa un sourcil, se sentant presque vexer qu'on lui dise cela en plein visage, même si la franchise de la jeune femme avait de quoi mériter un peu le respect... Avant d'être interrompue par ce bel ange déchu qui se reprit en inversant la tendance.

"Nostalgique?"

Répéta alors notre protagoniste, interloquée par ce mot particulier. C'était assez important après tout comme utilisation de termes. Qu'est ce qui pouvait alors se cacher derrière ça? Il y avait bien l'envie de creuser, mais c'était à Emilia de s'ouvrir. A Emilia de rentrer dans les bras d'Arakyel, pas elle de forcer ce contacte. Préférant retrouver son sourire charmeur, lançant un délicat bisous soufflé dans la direction de la jeune femme avant de répondre à la question.

"Je passe une très bonne journée, grâce à vous, et à ce que l'on fait. Merci."

Puis, réfléchissant et voyant qu'il restait bien assez de temps avec tout ce qui était gagné, et se rendant compte que voir sa comédienne pouvait attendre la représentation de ce soir, la Dryade haussa simplement les épaules avant de reprendre.

"Changement de plan, pas de visites à la comédienne." Dit-elle avant de tourner le dos à Emilia, levant la main et pointant son doigt vers le ciel. "Et si on faisait plutôt une chose que vous voudrez faire, Emilia? N'importe quoi. Soyez guide et je vous suivrais. J'ai envie de savoir ce qui pourrait vous faire plaisir. Après tout, dans cette relation de protection, il vaut mieux aussi apprendre à se connaitre un peu plus que de simples formalités, non?"

La Directrice vint de nouveau à se retourner avec de se rapprocher de la Malakim, être bien plus proche d'elle.

"Je compte approcher ma main de votre peau, Emilia." Dit-elle, comme pour respecter ce qu'elle avait dit après l'accident. Déplaçant délicatement sa main pour toucher de nouveau la joue de sa protectrice. "Quelqu'un qui donne de son temps pour moi et pour mon bien être mérite bien quelques récompenses, non?" Un nouveau regard charmeur, des mots plus lent, espacés pour laisser un souffle chaud être expulsé et surtout une douce main dont les doigts fins caressaient la joue d'une pauvre guerrière.

Un tour de garde - Ft Emilia - 18 Septembre 118

Le regard d'Arakyel vint à se planter dans celui d'Emilia alors qu'elle lui donnait une réponse assez floue. Lui rappeler quelqu'un qu'elle ne verrait plus jamais? Voilà le genre de phrases bien mystérieuse qui intriguait terriblement la Dryade. L'envie de s'incruster un peu plus dans ce côté personnel. De fouiller toujours plus, d'en apprendre plus. D'extirper la moindre petite information qui pourrait lui être utile. Mais est-ce qu'Emilia souhaitait vraiment s'ouvrir? C'était l'occasion d'essayer, sans vraiment forcer plus que cela. C'est ainsi, de façon purement innocente que la comédienne vint à poser son index sur son menton, surprise avant de reprendre.

"J'espère que je vous rappel une magnifique fleure dans ce cas la. Puis-je vous demander qui est cette personne, Emilia?" Si l'on pouvait croire à quelque chose de purement innocent, il n'en était guère le cas puisque c'était une information qui intéressait la fille Triska. "Je dois vous admettre que je ne sais pas si c'est positif ou négatif mais... J'espère que servir de rappel vous est agréable?"

Ce qu'espérait la directrice bien entendue. Difficile de garder quelqu'un à vos côté si, à chaque fois qu'elle vous voyait elle pensait à une horrible créature que vous avez envie d'étriper ou d'abandonner. Alors que si c'était une mémoire chaleureuse, que l'on avait envie de garder au plus prêt de soi... C'était clairement une délicieuse victoire pour la Polonaise. Et puis, il était tout de même mieux que son entourage soit heureuse de sa présence que le contraire. Quand on voulait le bien de ceux qui travaillaient pour vous, c'était un élément majeur à n'en point douter...

Lorsque la conversation vint à continuer, Arakyel ne s'était pas attendue à voir Emilia surprise qu'on lui pose une question aussi simple que celle de faire un choix. Soit c'était quelque chose qu'on ne lui avait jamais demandée, soit c'était quelque chose qu'elle n'espérait pas dans ce genre de métier. Dans tout les cas, c'était aux yeux de notre protagoniste quelque chose d'assez triste si on en était au point qu'elle était peut-être la moins pire d'un grand lot d'employeur pour simplement vouloir offrir un petit peu de temps libre à son employée. Cela dit, il était impossible pour notre protagoniste de ne pas décider d'embêter même juste un peu la pauvre Malakim juste après cette pensée digne d'une bonne samaritaine.

"Bien entendue vous. A moins que vous ne voyez une autre belle et charmante Malakim du doux nom d'Emilia. Mais même si c'était le cas, il n'y a actuellement que votre personne et votre réponse qui m'intéresse."

Cela dit, l'idée qu'il puisse y avoir exactement deux Malakim du même prénom dans toute la Cité vint à légèrement faire souffler du nez la Dryade. Le monde était petit, mais tout de même, ce serait probablement absurde. S'amusant tout en attendant la réponse, la directrice ne s'attendait pas à recevoir la même question sans avoir de réponse. Peut-être voulait-elle d'abord savoir ce que faisait sa patronne pour s'aligner dessus et agir comme employée modèle? Ou juste qu'elle était du genre à apprécier connaitre l'information avant de la divulguer. Du genre, dit moi ton prénom avant que je ne te donne le mien. Soit, s'il fallait répondre alors...

"Il est rare que j'ai réellement du temps à tuer, vous savez..." Dit alors Arakyel, un brin gênée. "Et ce que je fais n'est pas spécialement captivant à côté de ce que je fais. Je ne dors pas, de part ma nature de Dryade. Alors quand j'ai un peu de temps pour moi j'aime... Barboter." Continua t'elle avec un léger rire. "Comme lors de notre première rencontre. J'aime sentir l'eau recouvrir mon corps, flotter. J'aime ne pas avoir le contrôle de la direction de mon corps. J'aime me dire que c'est le monde qui me retiens, qui décide ainsi de si je flotte, ou si je coule. C'est... Reposant. Bien plus que le sommeil." Un léger sourire, une légère révélation de ses passes-temps. Le genre de choses qu'elle n'offrait pas à beaucoup de monde, mais qu'elle souhaitait bien donner à Emilia. Le tout avant de reprendre avec un rire plus franc. "Sinon, je passe quelques nuits avec de charmantes personnes. Je déteste la solitude, si je ne dois pas barboter, et même la... C'est toujours déroutant."

Voilà pour la Malakim. Cette dernière qui peut de temps après admit ne pas faire grand chose hormis son travail, information qui vint à faire rire délicatement la comédienne. En soit, elles se ressemblaient un peu la dessus, c'était presque mignon. Cela dit, l'intérêt d'un lieu à visiter, mais surtout celui de voler fit sourire la Dryade qui vint à avoir les yeux pétillants.

"Voler?" Répéta t'elle, surprise et joyeuse.

Il y avait le risque, stupide qu'Emilia ne la lâche ou qu'il puisse y avoir un accident, dans les aires qui entrainerait la mort de la pauvre Polonaise mais... Au diable les risques quand on avait l'occasion de faire naturellement ce que l'Homme avait toujours fait par des machines.

"Ce serait avec plaisir, Emilia." Ajouta t'elle en s'approchant de sa protectrice, ne sachant pas trop comment s'y prendre. "Je dois écarter les bras? Ou vous me portez? Je ne sais pas trop comment ça pourrait se faire mais... Allez-y. Je suis toute à vous pour l'expérience ma belle."