Un tour de garde - Ft Emilia - 18 Septembre 118

Ce n'était pas vraiment la réaction qu'aurait souhaitée Arakyel. Devoir faire face à ce regard froid, comme si c'était presque une autre personne qui lui faisait face, infligeant en plus l'extrême douleur d'admettre l'inverse de ce qu'aurait souhaitée la Rose. Bien entendu, il en fallait bien plus pour espérer toucher ou blesser la conquérante du spectacle, mais c'était malgré tout frustrant et assez perturbant. Encore plus de se rendre compte que la mémoire qu'elle offrait à sa protectrice n'était pas quelque chose d'agréable. Comment était-ce possible? Elle, la plus grande comédienne de la Terre et l'étoile montante d'Azamyr? Clairement, à cet instant la, c'était de la frustration. Et pire que de la frustration, c'était l'envie absurde d'infliger un revers à Emilia. Si la fille Triska n'apportait pas par sa grandeur la crainte ou le bonheur, alors cela devait changer. Et au vue du regard qu'elle avait reçue, ce n'était ni l'un ni l'autre qui émergeait de la Malakim présentement. Il faudra donc changer cela... Et la Directrice ne se laissera pas faire si aisément.

"Je vois..."

Répondit-elle simplement en joignant ses mains dans son dos, restant droite comme une tour de marbre. L'avenir promettait bien des choses, et l'envie concrète de garder à ses côtés la belle protectrice n'en devenait que plus envoutante. Avec ce nouveau défis en tête, et même si son emploi du temps était déjà clairement complet, cela lui apportera sûrement une envie supplémentaire de poser sa graine et sa marque sur bien plus de personnes de ce fichue nouveau monde. Pour celle voulant continuer de marquer les cœurs et les esprits pour son Empire, tout cela ne serait qu'une marche de plus à franchir.

Après cela, l'aire glaciale sembla ne pas avoir entièrement disparue alors que les deux femmes échangeaient sur leurs rares moments de détentes qui, finalement, n'étaient qu'une trop faible façon d'attendre la prochaine mission ou la prochaine action. Même si Arakyel assumait se vautrer dans de rares moments en pleine luxure, elle voyait tout de même un point commun délicat dans sa partenaire du jour. Et bien qu'Emilia soit encore restée dans une petite couverture de glace, cela vint bien vite à disparaitre avec la proposition de pouvoir s'envoler. Comment ne pas avoir envie de rejoindre les cieux, toucher du bout des doigts les nuages et s'approcher de l'espace infinie? Comment ne pas avoir envie d'égaler le grande Icare sans la tragique mort qui doit suivre? Pour l'égocentrique, trop égocentrique fille Triska, c'était impossible de refuser malgré tout les dangers possibles derrière une si belle offre. Offre qui vint à faire rire la comédienne face à la mention de première fois...

"Vous êtes ma première fois, Emilia. Et je peux vous dire que peu de personnes ont encore la chance de m'arracher une nouveauté..." Un léger sourire, sur un visage faussement angélique, les mains jointes derrière son dos, elle rajouta alors. "Mais je suis heureuse que ce soit avec vous, que je puisse voler."

Attendant de savoir comment la jeune femme allait se débrouiller, la Polonaise ne s'attendait pas à cette façon de faire. Elle aurait imaginer être portée comme une princesse, ou alors par derrière, mais la façon de pouvoir être portée par un appuie sur son postérieur et pouvoir avoir une étreinte aussi intimiste avec sa protectrice la surpris. Pas que cela puisse la déranger, bien au contraire, c'était sa façon préférer de pouvoir étreindre une belle femme. Mais avec la petite ambiance froide juste avant, c'était clairement une surprise. Entourant alors la taille de la Malakim de ses jambes ainsi que son cou de ses bras, la Dryade vint à se coller le plus possible à son nouveau moyen de transport. Quitte à voler, autant diminuer le plus possible le risque de finir écrasée au moindre problème, et cela lui permettait de mieux ressentir la chaleur de la chaire de sa protectrice.

"Je suis accrochée du mieux que je le puisse, j'espère ne pas vous déranger?"

Une question simple, mais sincère. Le but n'était pas non plus de diminuer la qualité du vol d'Emilia, sinon cela rendrait l'aventure désagréable pour les deux femmes. Même si c'était plus une habitude pour la guerrière, cela n'était pas une raison de l'ennuyer plus que de raison. En jetant un œil derrière la tête de son employée, Arakyel pouvait mieux observer les ailes. Si épaisse, forte... Impériale. Un véritable outil d'une guerrière qui, finalement, semblait bien sied à la jeune femme.

Quand enfin la mise en marche fût entendue, Arakyel hocha d'abord délicatement la tête, impatiente. Le côté rassurant de la Malakim apportant une touche de douceur agréable pour la directrice qui allait enfin pouvoir sentir sur sa chaire le souffle du vent et la puissance de l'envol. Son impatience était total.

"Je mets ma vie entre vos mains, Emilia. Je vous fais confiance."

Resserrant un peu plus son étreinte, l'impulsion du décollage surpris la fille Triska qui serra d'autant plus sa protectrice. Avant de jeter un coup d’œil au sol qui s'éloignait de plus en plus à chaque battement presque assourdissant vue la force émise par les ailes. Une fois dans les cieux, le souffle du vent si fort frappant sa peau, la conquérante avait les yeux qui pétillaient d'excitation. Les habitations, les gens, tout était si petit... Et elle, si haute. Comme si l'existence même d'Azamyr était ridicule comparé aux deux femmes. Tout ce qu'était l'Humanité était la, dans le creux de ses mains. Le monde! Son coeur battait si fort, son envie était si intense. Bientôt, bientôt tout serait à elle... Et cette vision divine était offerte par cette magnifique ange de la mort qui la tenait si fermement dans ses bras comme une petite chose précieuse. Oh, que cette journée était belle... Une fois au sol, elle remercierait grandement Emilia, et pourra ainsi rêver d'une peinture incroyable de cet évènement, pour trôner dans la futur habitation de son empire.

Mais alors qu'Arakyel s'apprêtait à s'exprimer, elle fut couper dans son élan par une voix, un chant au creux de son oreille... Son point faible. La douceur des mots d'Emilia, si proche du point le plus sensible de son corps vint à faire trembler tout le corps de la Dryade. Cette dernière se mettant de nouveau à serrer fermement le corps de la Malakim, forçant la conquérante à poser sa tête dans le creux du cou de la jeune femme, encore un peu tremblotante. Il fallut quelques petites secondes à notre protagoniste pour récupérer un peu de son ardeur, là où son envie s'était décupler...

"Emilia... Ma belle... Ma douce... Ma craquante Emilia... Si jamais l'envie vous revient encore de parler dans le creux de mon oreille... Je vais devoir clairement devoir vous prendre vos lèvres pour les coller aux miennes pour vous empêcher de le faire une troisième fois..."

Ce n'était pas vraiment une mise en garde, et encore moins une menace. Mais plutôt une façon de faire comprendre à l'ange qu'il y avait des choses chez la comédienne qui, une fois activée, pouvaient provoquer de grandes choses. Après encore quelques secondes où le souffle chaud de la Polonaise se retrouvaient à réchauffer le cou de l'ange, la fille Triska se remis à parler doucement, bien que l'envie d'embrasser cette peau si douce était d'un coup devenue une envie terrifiante.

"Et sinon oui, je vais très bien... Votre monde est merveilleux, ma chère... J'y vois le même charme que chez vous. Envoutant, fort et délicieux. J'ai encore moins de regret de vous avoir donnée cette première fois."

C'est d'une main délicate qu'Arakyel caressa une mèche de cheveux de la jeune ange, une partie d'elle n'ayant toujours pas descendue à cause du souffle dans son oreille, et l'autre toujours élevé après cet envol...

Un tour de garde - Ft Emilia - 18 Septembre 118

Ce que c'était magnifique de pouvoir voler au dessus du monde. Malgré le petit incident avec l'oreille, Arakyel profitait de chaque instant. Que ce soit de la proximité avec sa protectrice, que ce soit simplement de sentir le vent sur son corps, ou d'observer l'immensité du vide, la petitesse du monde, le bonheur d'être un oiseau parmi les anges. Enfin, un oiseau... Si on considérait un tel animal dépourvue de plume avec de l'écorce et sans ailes. Plutôt le genre à être porté par un autre animal majestueux qui offrait alors la chance d'un parfait décollage. C'était avec un profond silence que le binôme avait la chance de profiter d'un tel spectacle. Enfin, sûrement bien plus la fille des Triska qu'Emilia, au vue de la première fois de cet évènement pour la première...

Mais toujours est-il que c'était merveilleux. Avec une telle représentations magnifique sous les yeux il n'y avait aucune chance que la dryade n'en profite pas un minimum dans le futur. Ce serait magique de pouvoir faire des chorégraphies, des chants ou des pièces qui montreraient l'étendue d'une telle envolée. Il lui faudrait sûrement recruter une Malakim voir deux pour cela... Ou demander à sa comparse le jour venue? Ce n'était pas impossible. Même si elle semblait avoir un emploi du temps de ministre entre ses devoirs personnel, la guilde et devoir protéger la directrice. Et les rares moments de détentes... Il fallait en profiter quand on en avait, cela pourrait être bien trop cruelle de lui demander de les supprimer.

Léger soupire traversant la bouche, ce fût, après la joie, la déception qui frappa Arakyel quand il fallut retourner sur la terre ferme. Ou tout du moins, sur une muraille des remparts protégeant la Cité. Si la situation d'atterrissage pouvait paraitre critique, la Polonaise avait une totale confiance envers la pilote. Il ne semblait pas y avoir d'idioties ou d'incompétences chez elle, hormis quelques difficultés sociales. Il ne fallut qu'une simple bouffée d'aire frais et c'était partie pour avoir l'adrénaline pour ne pas penser à la mort... Jusqu'à enfin se poser correctement après quelques battements d'ailes.

"Déjà... Ma foi, c'est dommage mais ce fût délicieux, merci Emilia."

D'abord hésitante, la douce Dryade préféra rester accrochée à sa monture angélique pour le moment. Trop bien installée, sentir ses fesses agrippée avec fermeté lui plaisait et la proximité de la chaire de cette délicieuse protectrice lui offrait tout le réconfort nécessaire pour ne pas avoir envie de la quitter. Décaler sa tête pour basculer son corps était finalement un bien maigre effort à côté de tout le reste bien plus plaisant. C'est en observant le monde derrière elle, cette fois de nouveau plus proche qu'avant que la fille Triska se rendit compte de la beauté de tout cela. En soi, la Dryade ne s'était jamais réellement intéressée à l'extérieur d'Azamyr. Pour elle, il fallait déjà conquérir l'unique Cité de ce monde avant de penser à plus gros, plus grand. Mais la... Cela avait l'air magnifique. Et cela ne lui semblait finalement pas si stupide que ça d'entendre l'ange lui parler de son plaisir solitaire. Son côté philosophique s'intégrant à son discours. Cela ne lui semblait pas non plus stupide de la voir agir pour les explorateurs et avoir cet immense envie d'explorer le monde. Une Dame qui voyait aussi dans le futur, bien plus loin qu'Arakyel même si c'était pour d'autres raisons bien loin de l’égoïsme de notre protagoniste...

Puis la pauvresse, cette triste Malakim qui vint à se critiquer une nouvelle fois, n'arrivant pas très longtemps à garder la tête haute... Alors que le visage de la conquérante s'était longuement perdue dans la vaste immensité du monde, il lui fallut quelques longues secondes avant qu'elle ne se retourne vers Emilia, déposant un léger bisous sur sa joue. Y laissant une maigre trace rougeâtre provoquée par les pétales qu'utilisait bien souvent la femme fatal. Une fois cela fait, elle se laissa tomber un peu en arrière pour observer l'horizon à l'envers, et rire d'un ton léger.

"Vous n'êtes pas ennuyeuse. Je vous interdis de vous dénigrer ainsi sans que je l'ai moi même dit. C'est totalement faux. Tout les rêves se valent. Ceux de grandeur, ceux d'explorations... Nous vivons pour rêver et accomplir ce que notre esprit souhaite faire. Vous voulez découvrir le paysage entourant Azamyr, en faire votre futur? Alors soit, faites donc. Qui suis-je pour refuser vos rêves?"

Puis, basculant de nouveau pour se retrouver à agripper la charmante protectrice, Arakyel présenta cela dit une légère grimace de douleur, son dos n'était clairement pas aussi agile qu'à sa vingtaine malgré sa nouvelle race de Dryade. Certaines douleurs restaient quand on ne faisait pas attention.

"Si c'est pour cela que vous ne voulez pas être exclusive à ma personne... Alors soit. Si j'accepte de vous embaucher, j'accepterais totalement votre liberté. Ce sera embêtant de ne pas vous avoir toute à moi au vue de votre charmant visage, mais je m'en voudrais de laisser un si jolie oiseau en cage."

Un léger rire s'échappa alors de notre Polonaise qui passa le dos de sa main sur la joue qu'elle avait embrassée, rougissant aussi sa chaire.

"Tant que vous me revenez pour me protéger dans les moments où j'en ai vraiment besoin, voir obtenir votre compagnie, on va dire que cela sera satisfaisant. Mais ne vous attendez pas à un salaire exorbitant, hein? Au moins vous aurez de quoi profiter un peu plus de mets raffinés, même s'ils ne sont hélas pas encore légion dans ce monde!"

Puis, une nouvelle fois, la fille Triska se laissa tomber en arrière, utilisant la force de son bassin pour se bloquer sur le chemin, observant de nouveau l'horizon lointain d'un paysage magnifique... Un monde vers lequel elle se tournera aussi, un jour...

Pour le dominer. Et y ériger des statues à sa gloire.

"Il manquerait juste un coin d'eau pour flotter avec une telle vue vous savez? Ce monde manque de piscine..."