The Last CuredSign up or log in

Bienvenue sur Ozéna

Saison froide ☃︎ Azamyr • An 118 — Novembre à Décembre

Imaginez un monde dans lequel votre avenir est incertain, la fin se rapprochant de plus en plus, sans que vous puissiez changer votre destin. Un jour, une solution est trouvée, vous permettant d’espérer, de croire en la possibilité d’une autre vie, une nouvelle vie. Il vous faut trouver une clé, vous permettant de traverser le portail menant à un nouveau monde. Là, tout est possible, vous naissez à nouveau, différent. Vous devrez faire face aux dangers, aux complots, aux découvertes. Mais l’avenir s’étend devant vous. Le petit journal d'Azamyr

Staff forum

Annonces importantes

21MarsLancement de trois évents pour les habitants ! Le premier se trouve ici, le second ici et le troisième ici !17MarsLancement de la première exploration ! Suivez les aventures de nos explorateurs ici !17MarsOn entre dans la saison froide et nouvelle période de jeu !11MarsEn savoir plus sur l'exploration à venir ? N'hésitez pas à y jeter un coup d'oeil ici !11MarsFermeture des ajouts au lore.10MarsModification : lancement de l'exploration le 17 mars 2024.05FévrierMini-event de la ❤ Fête du Coeur ❤ ! N'hésitez pas à y jeter un coup d'oeil ici !24JanvierAnnonce de la première exploration. Inscrivez vous ici !30DécembreMaintenance du Forum le soir.26NovembreLancement des activités de l'évent.02OctobreLancement du premier évent.27AoûtOuverture du forum.21JuinConstruction du forum.14MarsRédaction du forum.

Votez!

Top sites

Prédéfinis

Ils vous attendent

Liens utiles Top partenaires
Aujourd'hui à 23:11 par Khioné Skogstad
Aujourd'hui à 22:42 par Feyre Sarynx
Aujourd'hui à 22:34 par Poppy
Aujourd'hui à 22:31 par Poppy
Aujourd'hui à 21:22 par Kaël
Aujourd'hui à 20:38 par Kaël
Aujourd'hui à 20:20 par Kaël
Aujourd'hui à 20:19 par Invité
Aujourd'hui à 19:55 par Ovidio Paz
-55%
Le deal à ne pas rater :
Coffret d’outils – STANLEY – STMT0-74101 – 38 pièces – ...
21.99 € 49.04 €
Voir le deal

Tea party et sandwichs de phalanges (Rhys)

Zohar Crowe
Maison de la Flamme et de l'Ombre

Tea party et sandwichs de phalanges

23 septembre - Après-midi ✶ Quartier nord

Tchak !

L’air vibra sourdement au passage de la flèche. Le projectile fila à travers le champ de tir, invisible au commun des mortels, pour venir se ficher dans le bois de la cible qui trembla sous l’impact. Zohar abaissa lentement son arme et contempla sa flèche qui avait frappé à une bonne vingtaine de centimètres du centre. Nul, nul, et archi-nul. D’un pas rageur, il traversa le champ de tir, heureusement désert à cette heure-là, et arracha d’un coup sec la flèche plantée dans le panneau de bois. Aucune de ses flèches n'avait touché le centre aujourd’hui. D’habitude, il n’était pas si mauvais. Il pouvait même assurer avec une certaine fierté qu’il était plutôt bon. Mais pas assez, apparemment.
Sur Terre, Zohar n’avait jamais été un sportif aguerri, malgré son amour des joggings et des baskets aux couleurs fluo. Le souffle lui manquait arrivé au quatrième étage des buildings, ses genoux craquaient quand il fallait se baisser pour ramasser quelque chose, et il avait finalement accepté à la présence d’abord dérangeante du début de bouée sur son ventre.
Bien entendu, tout cela avait changé lorsqu’il avait passé le portail, et qu’il avait dit adieu aux ascenseurs, aux nouilles instantanées et aux chauffeurs privés, et bienvenue à son nouveau régime alimentaire pauvre en graisses et en sodium. Et il devait admettre que c’était plutôt agréable. A force de courir en forêt lors de ses chasses, son corps avait séché, ses muscles s’étaient développés… mais il n’avait pas réussi à perdre son allure maigrichonne et voûtée, et même s’il s’était amélioré physiquement à force d’entraînement, il était loin d’atteindre le niveau de certains de ses pairs.

Le tir à l’arc avait le mérite de ne pas dépendre uniquement de la force physique, et Zohar avait fini par y prendre goût. Cela rendait ses chasses bien plus simples, même si rien n’égalait le plaisir de surgir de l’ombre pour fondre sur sa proie et d’y planter les crocs, comme l’animal qu’il était devenu. C’était aussi moins dangereux que les affrontements rapprochés, pour lesquels Zohar n’était pas vraiment bon. Il avait appris à se battre au cours de ses trois ans sur Ozéna. Il le fallait, lorsqu’on avait sa grande gueule, et que la traversée du portail semblait avoir poussé la plupart de ses compatriotes dans un état de régression sociale qui les empêchait de régler les conflits à l’amiable. Et heureusement, lorsqu’il s’agissait de se bagarrer, Zohar pouvait compter sur son nouveau corps et ses nouvelles capacités… la plupart du temps. Il restait pas mal de monde qui avaient été plus chanceux que lui à la loterie et qui pouvaient l’aligner en moins d’une seconde.

Pour ça, Zohar savait qu’il aurait dû se trouver de l’autre côté du camp d’entraînement de la Maison des Flammes et de l’Ombre, là où se trouvaient les mannequins de combat rapproché et les terrains d’affrontement au corps à corps. Il aurait dû, pour une fois, traverser la cour, se saisir d’une épée courte et aller gesticuler en face d’un mannequin d’entraînement pour lui montrer de quel bois il se chauffait.
Cependant, le terrain d’entraînement était curieusement bondé en cet après-midi. Si c’était une heure idéale pour une grande partie des habitants de la ville, ici on faisait plutôt dans le crépuscule et l’obscurité. Il devait se passer quelque chose d’important là bas, se dit Zohar en observant l’attroupement qui s’était fait autour de l’un des terrains. On entendait le fracas des entrechocs de métal, parfois suivi d’exclamation de surprise ou d’encouragements. Ceux qui se battaient là-bas avaient réussi à attirer leur petit public. On voyait même quelques recrues qui s’étaient interrompues lors de leur passes pour observer avec les autres, leurs armes tenues négligemment le long de leur corps. Et Zohar qui faisait de même, son arc à la main, quoique moins essoufflé et non couvert de sueur et de poussière.
Finalement, sa curiosité prit le dessus, et il décida qu’il avait assez raté sa cible pour aujourd’hui. Sa flèche toujours à la main, il s’approcha du petit attroupement avec une désinvolture travaillée.

Mais déjà, le spectacle semblait terminé. Les badauds qui s’étaient serrés autour du terrain s’écartaient doucement, certains reprenant leurs épées pour retourner à leur entraînement, d’autres s’éloignant pour quitter les lieux. Zohar, un peu déçu, s’apprêta à faire demi-tour. Non. Il venait de voir quelque chose qui lui avait fait faire volte-face. Ou plutôt quelqu’un. Une silhouette bien trop vive pour se trouver là, au milieu des spectres grisâtres et des vampires blafards. Une silhouette qui fit accélérer le sang de Zohar, dans un mélange d’agacement, d’amertume et de déception.
Une personne adulte au cerveau reposé et aux émotions mesurées aurait tourné les talons devant ce déplaisir mineur. Zohar, lui, n’avait rien de tout cela. Il n'avait pas hérité que d’un physique amélioré en passant le portail, non. Il avait également eu la chance de récupérer la capacité à se sentir constamment au bord d’un ravin, au fond duquel bouillonnait un torrent d’émotions, dans lequel la moindre contrariété le précipitait. Une contrariété du genre Rhys.

Avec un soupir de dédain, Zohar fronça les sourcils en fixant le fae qui se tenait toujours aux côtés d’une jeune faucheuse qui semblait boire ses paroles. Il lui prenait quoi à celui là ? Venir ici, dans sa maison, et faire son petit show comme s’il était chez lui ? Il n’y avait pas assez de terrains d’entraînements à l’est ? Il fallait qu’il vienne jusqu’ici empiéter sur son terrain à lui ? A moins qu’il ne soit venu pour l’emmerder lui, personnellement. Ou lui casser la gueule, comme un bon petit toutou aux ordres de Nyméria qui n’avait qu’à faire les yeux doux pour que tout le monde vienne lui rendre service. C’était ça, hein ? Il n’allait certainement pas se laisser faire.

La tête pleine de ce discours de loup alpha sorti de nulle part, Zohar s’approcha d’un air décidé. D’un geste souple -à son grand étonnement-, il se hissa sur l’une des barrières de sécurité qui entourait le terrain pour s’y asseoir et contempler d’un air noir la scène qui se déroulait sous ses yeux. Ce fae qui faisait le fanfaron, comme ça, naturellement. Ça lui mettait les nerfs en pelote. N’y tenant plus, il redressa les épaules, gigota un peu sur place, avant de finalement prendre la parole. « Eh la luciole. Tu t’es perdu ? » lança-t-il d’une voix forte, qui fit tourner la tête à quelques personnes encore présentes. « Ou tu t’es simplement dit que ça valait pas le coup de faire un détour pour venir dire bonjour ? » ajouta-t-il d’un ton mauvais.
Il savait très bien que ça n’était pas le cas, et qu’il n’y avait absolument aucune raison pour que Rhys vienne lui dire bonjour. Lui-même avait souvent effectué des manœuvres d’esquive extrêmes en se jetant derrière des étals de fruits ou en faisant un détour de plusieurs minutes sur son chemin justement pour éviter d’avoir à affronter une situation où il devrait interagir avec Rhys. Mais là, c’était chez lui que Rhys était venu. Il était fatigué, et il avait faim et il était franchement un peu jaloux de l’attention que l’escrimeur avait réussi à capter en quelques minutes, tandis que lui passait aussi inaperçu qu’une pomme de pin au pied d’un arbre. Lui aussi, il voulait qu’on le regarde. Il voulait que Rhys le regarde, et se dise que Zohar n’était pas le genre de gars à qui on voulait chercher des noises. Après tout, il pouvait le mordre d’un coup, hop, et le laisser se vider de son sang comme un cochon dans le sable s’il le voulait, pensa-t-il en adressant à Rhys un sourire mauvais aux canines pointues.
Zohar Crowe
Icône :
Tea party et sandwichs de phalanges (Rhys) Mjuy
Messages :
63
Job :
Chercheur de reliques
Guilde • Organisation :
Collaborateur de la Guilde des Explorateurs
Azys :
492
https://lastcured.forumactif.com/https://lastcured.forumactif.com/t443-inventaire-de-zohar#3395https://lastcured.forumactif.com/t310-reputation-de-zohar-crowe#2189
Rhys Ashdane
Maison du Ciel et du Souffle

Tea party et sandwichs de phalanges



Dérobement : action offensive ou contre-offensive qui consiste à éviter la recherche de fer adverse.


23 SEPTEMBRE 118

Les gestes n'avaient rien de nouveau. Ils étaient les mêmes depuis toujours. Position de garde, buste droit et épaules effacées, l'arme était placée de manière à menacer l’adversaire, tout en préservant la posture défensive du tireur. Une discipline et une rigueur que Rhys maîtrisait de manière presque instinctive. Cela faisait bientôt vingt ans, qu'il évoluait l'épée à la main. Son premier fleuret ? Il l'avait tenu dans le creux de sa paume avant même d'avoir l'âge de marcher. A cinq ans, il bataillait déjà sur les pistes d'escrime, tandis que son père - un ancien compétiteur - commandait à ses gestes. Il s'en souvenait comme si c'était hier. C'était un 8 novembre à Cardiff. Un jour sans lumière et sans autre souci que celui de vivre sa passion. Au delà des titres, au delà des récompenses et des trophées, Rhys avait aimé croiser le fer avec des adversaires toujours plus combattifs. A cette époque, pourtant, l'escrime n'était qu'un jeu. Puis elle était devenue son oxygène, sa raison d'être et d'exister dans un monde condamné à périr. Aujourd'hui, tandis que ses pas se mesuraient en bonds et en fentes, l'ancien champion se voyait revenir à l'essentiel de sa vie d'autrefois. Une vie qu'il avait été forcé de laisser derrière lui pour avancer et survivre en Ozéna, mais qui continuait de lui rappeler ses échecs. Il n'avait pas été au bout de ses promesses et son frère, Sam, en avait forcément payé le prix à sa place.

Un mouvement sur sa gauche força Rhys à reculer cependant que son adversaire du jour se portait à sa rencontre. Il n'était pas mauvais, bien au contraire et s'il ne se révélait pas être un épéiste talentueux, il n'en avait pas moins la capacité de le surprendre en se téléportant sur ses flancs ou dans son dos. Fichues faucheuses... De véritables plaies à combattre. Un peu comme ces vampyres qu'il enviait pour ce que leur force accrue leur offrait d'avantage. Lui n'avait pas hérité des mêmes capacités que ces machines à baston. En traversant le portail, Rhys s'était retrouvé dans le corps d'un fae. Un de ceux qui sont liés à la lumière. Il en était devenu plus rapide et plus vif, mais n'avait pas su maîtriser ses nouvelles capacités avant plusieurs semaines. Au final et après avoir pris l'une ou l'autre dérouillée, il s'était rendu compte de ce que cela lui offrait comme avantage. Son escrime déjà mordante en était devenue explosive et ses gestes perçants avaient gagné en précision.

Un autre ébranlement de l'air et un presque sifflement chatouillèrent le pavillon de son oreille. Une nouvelle fois, la faucheuse se téléportait pour lui asséner un coup d'estoc. Aussitôt les acclamations et les encouragements fusèrent de part et d'autre de la piste d'entraînement. Bien des habitants de la maison de la Flamme et de l'Ombre s'étaient rassemblés autour d'eux pour assister à la rencontre qui devait les départager. Pourquoi déjà avait-il accepté de relever le défi ? Rhys ne s'en souvenait plus vraiment. Concentré à la manoeuvre d'évitement, il effectua un nouveau bond sur le côté avant de passer à l'offensive.

Cinq touches à deux, le score final demeurait en sa faveur, mais le fae n'avait que le mérite de l'expérience. Il salua la faucheuse sous les huées moqueuses de ses confrères et jugea de cette évidente mauvaise foi en dodelinant du chef. Oui, il portait les cheveux longs, oui ses oreilles étaient une insulte à la virilité, oui... Il avait l'air d'une fille - Uh ? - et oui, ses breloques et ses colifichets tenaient de la camelote, mais... Il avait gagné et si cela ne suffisait pas à obtenir le respect des sombres carcasses regroupées là, Rhys n'en savourait pas moins sa victoire d'un air goguenard.  

Il rengaina sa lame et rejoignit son ancien opposant pour échanger quelques derniers conseils avec lui. Le petit malin lui suggéra de rejoindre les rangs des Veilleurs. Une idée plutôt amusante, quand on savait comme les Veilleurs l'avaient maudit à son arrivée dans le nouveau monde. Rhys acquiesça malgré tout. Il n'était pas le genre à contredire les recommandations de ses interlocuteurs. Tournant finalement les talons pour prendre congé, il était sur le point de quitter les lieux quand une voix autrefois familière l'apostropha.

Lucciole... Il n'y avait décidément que cette face de croix de Zohar pour le héler de la sorte.

Arquant un sourcil réprobateur, cependant qu'il recevait la moquerie avec ce qu'il pouvait déployer de flegme anglais - tout du moins pour un ancien Gallois - Rhys glissa ses mains dans les poches de son pantalon. "Sanctaidd* ! J'ai cru qu't'étais mort quelque part entre l'Equinoxe et les remparts." Il esquissa un sourire railleur avant d'avancer en direction du vampyre. "T'as pas l'sentiment d'inverser les rôles ? Ca fait combien d'temps qu't'es pas passé prendre un verre dans l'quartier sud ?" Se plantant devant la sangsue haut perchée - dans tous les sens du terme - l'escrimeur pointa son menton dans sa direction. "Qu'est-ce qu'tu d'viens ? T'as l'air encore plus malade que la dernière fois qu'j't'ai vu." Ce n'était pas franchement vrai, Zohar n'avait jamais eu que cet air renfrogné et cette mine bourrue. Mais entre eux, il n'avait toujours été question que de s'envoyer des fions. Pas qu'ils ne s'appréciaient pas. Juste une question d'ego mal placé, de jalousie inavouée et de dominance, à l'image d'une paire de sales gosses se disputant le même bac à sable.


* Merde alors !
KoalaVolant
Rhys Ashdane
Icône :
Tea party et sandwichs de phalanges (Rhys) ZA3iPIh
Messages :
30
Job :
Videur / Garde du corps
Guilde • Organisation :
Auberge Hurlante / Equinoxe
Feat :
---
Multicomptes :
---
Azys :
323
https://lastcured.forumactif.com/t539-traite-de-l-escrimeur-rhys-ashdanehttps://lastcured.forumactif.com/t538-inventaire-de-rhys-ashdane#4031https://lastcured.forumactif.com/t537-reputation-de-rhys-ashdane
Zohar Crowe
Maison de la Flamme et de l'Ombre

Tea party et sandwichs de phalanges

23 septembre - Après-midi ✶ Quartier nord

De son oeil d’emmerdeur expert, Zohar vit immédiatement que sa remarque avait fait mouche. Quelque chose dans l’arc du sourcil de Rhys qui frétilla d’agacement, et c’était délicieusement satisfaisant. C’était comme une petite boule d’électricité dans la poitrine qui venait le chatouiller, et aiguiser son envie d’en découdre. Mais d’en découdre de quoi, exactement ? Parce que si on était honnête, le seul crime de Rhys, c’était d’être proche de quelqu’un contre qui Zohar avait une dent. Et encore, un petite dent minuscule, en fait.

… Peut-être pas si minuscule. Zohar plissa les yeux en observant le fae, sourcils froncés. Il avait tellement envie de le faire chier que ça lui démangeait jusqu’au bout des doigts, comme lorsqu’il était gosse et qu’il torturait le petit boutonneux de la classe pour gagner quelques points de charisme auprès de ses potes. Sauf que Rhys était loin d’être le petit boutonneux de la classe, plutôt le type grand et sportif que tout le monde adulait. Zohar ne cessa pas de sourire, même si une certaine raideur s’empara de son expression en entendant la voix de la luciole. Cet accent de merde, intrinsèquement détesté par principe, parce que c’était l’Histoire qui voulait ça. Et cette posture de Rhys, les épaules en arrière, les cheveux au vent, à peine essoufflé alors qu’il venait de mettre la pâté à son adversaire, comme s’il faisait ça tous les mardis, sans pression. Il ricana. « T’aimerais bien que j’suis mort, avoue. Je te ferai pas ce plaisir. » beugla-t-il en retour, sans ce soucier de qui pouvait l’entendre.

Un éclair d’affolement passa dans ses yeux alors que Rhys se rapprochait soudainement de lui. Il voulait quoi, le lampadaire ? Pourquoi il venait près, comme ça ? Il voulait lui faire peur ? Le déstabiliser ? Se faire mordre ? C’était ça, son truc ? S’il avait été un chat, Zohar se serait mis à feuler. Mais il n’était qu’un vampyre, et il savait grâce aux réseaux sociaux que feuler en tant qu’humanoïde n’était pas très bien vu. Il se contenta juste de grimacer et de tendre sa jambe gauche devant lui pour maintenir le fae à distance. « Reste loin, la luciole. J’dirais bien que j’viens souvent dans le quartier sud pour boire un verre mais que je fais exprès de t’éviter, mais en vrai je m’en fous de toi. » railla-t-il, tout en sachant que ça n’était qu’un tissu de mensonges. Oui, il faisait exprès d’éviter Rhys. C’était presque devenu un réflexe, lorsqu’il approchait de l’Auberge Hurlante, de ralentir et de guetter la tignasse du fae pour faire demi-tour immédiatement au moindre signe de mèche rebelle. Mais il n’allait certainement pas l’avouer, ça non.

Et soudain, c’était le face à face. Le moment où tout se jouait, et ça commençait mal pour Zohar. Déjà, il avait beau être juché sur sa barrière, le fae restait plus grand que lui et le regardait bien en face, histoire de l’humilier un peu plus. Le vampyre blêmit légèrement derrière ses cicatrices mais garda son regard fixé dans celui du fae. Il connaissait la règle, le premier qui baissait les yeux était mort. C’était comme ça dans le règne animal, et apparemment dans les vieilles rancunes aussi. « Ah ouais ? Peut-être que j’suis pas malade, peut-être que j’ai juste la dalle et que vu d’ici, tu ressembles à un joli casse-croûte. C’est pour ça que t’es là, pour m’inviter à dîner ? » ricana-t-il en plissant à nouveau les yeux.

Et après quelques secondes de bataille de regard, Zohar sauta au sol pour se retrouver debout face à Rhys. Il avait perdu un peu de hauteur et devait maintenant lever les yeux pour regarder le fae, et c’était rageant. Mais au moins, il était plus libre de ses mouvements, et n’avait plus à élever la voix. Il ferma la distance entre lui et Rhys d’un pas, sans le lâcher des yeux. « A moins que tu ne sois là que pour jouer le petit toutou, comme d’habitude… » commença-t-il, avant de se rapprocher encore, pour venir presque à côté de son visage pour finir dans un murmure, armé d’un sourire aiguisé. « …et ensuite récolter ton susucre et une gratouille entre tes jolies oreilles pointues. »
Zohar Crowe
Icône :
Tea party et sandwichs de phalanges (Rhys) Mjuy
Messages :
63
Job :
Chercheur de reliques
Guilde • Organisation :
Collaborateur de la Guilde des Explorateurs
Azys :
492
https://lastcured.forumactif.com/https://lastcured.forumactif.com/t443-inventaire-de-zohar#3395https://lastcured.forumactif.com/t310-reputation-de-zohar-crowe#2189
Rhys Ashdane
Maison du Ciel et du Souffle

Tea party et sandwichs de phalanges



Dérobement : action offensive ou contre-offensive qui consiste à éviter la recherche de fer adverse.


23 SEPTEMBRE 118

Répondre à la provocation n'était jamais rien d'autre qu'une mauvaise idée. C'était vrai sur Terre et cela le restait également dans le nouveau monde. Répondre à la provocation tenait de la bêtise. Sur une piste d'escrime, cela pouvait vous coûter la victoire. Au sein d'une taverne, à quelques pas du bar ou sur le seuil de la porte d'entrée, c'était l'assurance d'une soirée gâchée. Mais qu'en était-il d'ici ? A proximité du carré d'entraînement de la maison de l'Ombre et de la Flamme, quand on n'était finalement qu'un invité sur le départ ? Un esprit raisonnable et réfléchi aurait su, sans la moindre hésitation, qu'il n'y avait pas d'exception à la règle. Il ne fallait jamais répondre à la provocation. Donner du grain à moudre à un agitateur, ne faisait qu'encourager son jeu. Cela lui offrait l'opportunité d'aiguiser ses armes et de porter un coup au-delà de ses habituelles capacités.

Rhys le savait. Il connaissait cette stratégie pour l'avoir plusieurs fois subie en compétition. Il la connaissait également pour l'avoir utilisée face à quelques uns de ses adversaires. C'était une technique classique. Pousser son opposant à la faute, l'amener à réagir de manière impulsive, le tromper en créant une ouverture dans sa défense et prendre finalement l'avantage quand il s'est laissé berner. Oui, c'était une technique fréquemment utilisée en duel. Elle pouvait distraire un adversaire et l'amener à quitter sa zone de confort, mais elle pouvait également amener celui qui la pratiquait à commettre des erreurs.

Dans le cas de Zohar, la provocation tenait d'un tout autre registre. Certains n'y auraient décelé qu'un système de défense primaire et quelque peu archaïque. D'autres, se seraient convaincus de lire entre les lignes agressives de son réquisitoire un appel à l'aide. Parce qu'il y avait forcément un truc à comprendre dans la bravade. Un truc profond qu'un psychologue en quête de complexes œdipiens aurait cherché à déterrer la bave aux lèvres. Un truc dont Rhys n'en avait strictement rien à foutre, maintenant qu'il voyait le vampyre s'agiter devant lui.

Qu'est-ce qui lui prenait à ce p'tit con d'suceur d's'ringues ? Il l'avait tenu à distance en le pointant d'une botte et s'était mis à jaqueter comme une dinde de Peckham. A croire qu'il était amoureux. Rhys le toisa, l'air interdit, avant d'opiner du chef. Par tous les dieux, c'était à mourir de rire. Un fin sourire s'aventura sur les lèvres du fae, pendant qu'il jugeait des attaques du vampyre en dodelinant de la tête. "Luciole", "casse-croûte" "petit toutou", Zohar pouvait mieux faire. Rhys s'en convainquait tandis qu'il campait son rôle de spectateur indifférent quand la mention à ses "oreilles pointues" lui arracha un grognement sourd.

"Pourquoi tu m'as interpelé ?" Il le coupa d'un ton sec et presque mauvais, avant de se reprendre. "Hmm ? Si ça t'saoulait à c'point d'me voir, pourquoi t'm'as appelé ?" Il haussa les épaules. "Non parce que, j'vais être honnête... J't'avais même pas vu moi. En même temps..." Une nouvelle fois, sa bouche se pinça tandis qu'il penchait la tête sur le côté pour lorgner vers le vampyre. Il gonfla les joues et laissa filer l'air entre ses lèvres pincées, mimant un air de juge désabusé. "T'es pas vraiment l'type qu'on r'marque. Sinon et quant à savoir si Nym' aurait pu m'envoyer, attends..." Il fit mine de réfléchir, avant de grimacer, la mine faussement désolée. "En fait, j'ai beau cherché, mais... Elle parle jamais d'toi. J'pense qu'en vrai, t'es pas aussi important qu'tu voudrais l'croire."

Rentrant la tête dans les épaules, Rhys papillonna des yeux. "Désolé gars... M'enfin s'tu veux, j'lui rapporte un message ? T'voudrais qu'j'lui dise qu'elle te manque ?" Et son sourire de s'élargir, alors que ses muscles se contractaient déjà pour encaisser un éventuel assaut.

KoalaVolant
Rhys Ashdane
Icône :
Tea party et sandwichs de phalanges (Rhys) ZA3iPIh
Messages :
30
Job :
Videur / Garde du corps
Guilde • Organisation :
Auberge Hurlante / Equinoxe
Feat :
---
Multicomptes :
---
Azys :
323
https://lastcured.forumactif.com/t539-traite-de-l-escrimeur-rhys-ashdanehttps://lastcured.forumactif.com/t538-inventaire-de-rhys-ashdane#4031https://lastcured.forumactif.com/t537-reputation-de-rhys-ashdane
Zohar Crowe
Maison de la Flamme et de l'Ombre

Tea party et sandwichs de phalanges

23 septembre 118 - après-midi ✶ QG de la Maison de la Flamme et de l'Ombre

Il y avait mille autres choses que Zohar aurait pu faire à ce moment précis, qui auraient toutes été bien plus fructueuses que de venir s’en prendre à Rhys. Chasser. S’entraîner. Faire partie de la part productive de la société. Et pourtant, il était là, à s’agiter dans le sable du terrain d’entraînement, à lever le menton sans raison vers un gars qui ne lui avait rien fait et qui ne demandait qu’à ce que ça reste ainsi.
Surtout que Rhys semblait sourd à ses provocations enfantines, contrairement à ce à quoi il s’attendait. Il voulait voir le fae s’énerver, ses sourcils se froncer, ses dents se serrer, même si c’était de haine. Peut importait à l’esprit fumeux de Zohar pourquoi Rhys le remarquait, tant qu’il le remarquait et que cela lui donnait une bonne raison de nourrir sa colère injustifiée. Ça bouillonnait sans raison au coeur de ses entrailles, dans un mélange amer. Ce n’était pas juste.

Mais qu’est-ce qui n’était pas juste, exactement ?

Rien du tout. La vie était comme ça, le hasard avait fait que Rhys était devenu un être solaire, grand et fort, avec un minois qui plaisait aux dames et des discours qui charmaient son entourage où qu’il passe. Tandis que lui s’était vu relégué au rang d’une créature immonde et malingre, aux besoins écoeurants et aux sentiments aussi instables qu’un explosif artisanal élaboré dans un garage par un maniaque du désherbant. Ça lui filait la gerbe, de voir ça. Qu’est-ce qui avait fait que des gars comme Rhys se retrouvaient comme ça, alors que lui n’avait fait que perdre ses couleurs pour devenir une ombre ? Avait-il été si mauvais, dans sa vie passée ? Quelles horreurs se cachaient derrière les bancs de brumes de sa mémoire ? Fallait-il qu’il souffre à ce point ?

Zohar tiqua, incapable de réprimer le tortueux mélange d’émotions qui venaient l’envahir. Il ne savait pas quoi répondre à Rhys, parce qu’il savait lui-même qu’il n’y avait pas de réponse. Il l’avait interpelé parce que… parce que… Sa bouche se contracta brièvement et ses poings se serrèrent, son estomac se crispa, mais rapidement, sa posture gouaille reprit le dessus, tandis qu’il rapliquait son affreux sourire sur son visage.  « T’essaies de me complimenter ? Tu sais que les gars comme moi, on préfère pas être vus ? » Faux. « Y’a que les fendeurs comme toi qui veulent à tout prix que tout le monde les regarde. » Faux. « Mais moi, je te regarde pas. J’te hais juste. » Faux, faux, et archi faux. Son discours coulait de sa bouche, brut et décousu, comme le méli-mélo d’émotions qui courait son coeur.

Et plus il regardait Rhys, plus il avait envie de se jeter sur lui pour le bourrer de coups, lui arracher les yeux, faire disparaître de sa gueule trop lisse son sourire de vainqueur tranquille et satisfait. Il se voyait déjà à genoux, en train de réduire en bouillie son visage d’ange, dans de grandes gerbes de sang et d’os qui lui mettaient l’eau à la bouche.
Un éclair carmin passa dans ses yeux à cette idée délicieuse, immédiatement suivi par un éclat de haine. Pas envers Rhys et son discours qui touchait trop juste, ni même pour Nyméria qui s’en foutait de lui. Non, pour lui-même et pour le plaisir que lui procuraient ces pensées si violentes. Elles le répugnaient, et pourtant, il ne pouvait nier qu’à cet instant précis, il ne voulait rien d’autre qu’un déchaînement de rage qui se terminerait par une boucherie à sens unique. Il était devenu un monstre, et alors ? Pourquoi continuait-il à se battre contre cette nouvelle nature qui l’entravait ? Ne serait-il pas plus simple de juste… céder ? Ce n’était rien, de céder. Il suffisait simplement d’arrêter de penser et de laisser libre court à la chair et à l’instinct. Les bêtes le faisaient tout le temps, et c’est ce qu’il était désormais, non ? Une bête horrible. Alors pourquoi résister ? Cède, simplement.

Cède.

Cède !

A nouveau, son corps entier tressaillit violemment sous l’effort qu’il faisait pour réfréner cette affreuse pulsion. Zohar éclata d’un rire trop fort, où perçait une pointe de douleur, et qui fit tourner quelques têtes vers eux. Ses dents grincèrent. « Elle parle pas de moi parce qu’elle est trop occupée avec ta queue dans sa bouche. » siffla-t-il, les iris rougeoyantes. « Enfin bon, si encore c’était que toi. J’imagine pas l’odeur qui doit traîner dans votre petite colloc’. »
Et, d’un coup sec, il vint pousser Rhys d’une main sur le torse, pour le faire reculer, et ce simple contact suffit à briser tous les barrages qu’il avait tenté d’ériger pour contenir les flots de sa fièvre. « Alors, tu recules ? Tu ne veux faire celui qui ne se bat pas, le plus fort, celui qui gagne en faisant rien ? » ricana-t-il, avant de pousser à nouveau Rhys. Une bouffée d’adrénaline lui remonta dans le nez, le sang lui monta à la tête. Son coeur battait trop fort, ses mains se mirent à trembler. Il avait l’impression d’être plus léger qu’une plume, prêt à bondir et à dévorer tout ce qui se trouverait sur son passage, le visage de Rhys en premier. Une jolie petite marque de deux trous qu’il lui laisserait en plein dans la gorge, là où il voyait battre sa jugulaire travaillée par l’effort de la démonstration qu’il venait de faire. « Vas-y, frappe moi, sheep-shagger. Fais-le, et t’as intérêt à me péter les crocs, avant que j’te saigne et que j’aille m’occuper des donzelles qui sont chez toi. » cracha-t-il, en poussant Rhys une dernière fois, et en serrant cette fois-ci ses doigts autour de son col, refusant de le lâcher.
Zohar Crowe
Icône :
Tea party et sandwichs de phalanges (Rhys) Mjuy
Messages :
63
Job :
Chercheur de reliques
Guilde • Organisation :
Collaborateur de la Guilde des Explorateurs
Azys :
492
https://lastcured.forumactif.com/https://lastcured.forumactif.com/t443-inventaire-de-zohar#3395https://lastcured.forumactif.com/t310-reputation-de-zohar-crowe#2189
Contenu sponsorisé

Permission de ce forum:

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum