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La colombe et le renard
Galatéa
Maison de la Terre et du Sang
28 octobre 118
Quinn avait quitté son poste. De tous les chefs de maisons, de tous les grands pontes, de tous les gens influants de cette cité, il avait fallut que ce soit le seul qui était réellement honnête et protecteur. Le seul pour lequel elle avait à la fois du respect et une confiance sincère. Il l'avait toujours bien traitée et ne l'avait jamais pousser à faire des choses qu'elle ne voulait pas, qu'elle soit ou non capable de se défendre. A son arrivée, à l'époque ou elle n'était qu'une petite chose fragile et effrayée, il avait toujours garanti que sa taverne serait un lieu sûr pour elle.
Et il avait quitté son poste.
Même aujourd'hui, plus âgée et plus mature, elle l'avait en travers de la gorge. Ce renard ne lui revenait pas.
Au petit jour, elle qui se réveillait rarement avant tard s'était glissée dans les jardins. Le ciel était presque blanc. Les ombres inexistantes écrasaient les bosses et les creux du paysage. La fraicheur humide de l'hiver était déjà bien présente ce matin, collant au visage de la jeune femme malgré sa lourde cape fourée de moozer et ses robes en laine de spitmon. La seule touche de couleur sur sa personne venait d'ailleur de la fourrure de son par-dessus. Le col retourné et la face interne prenait des allures d'aurore boréale allant du violet au vert en passant par le bleu, zébrée d'or comme autant d'éclairs lors d'une tempête. Il n'y avait pourtant pas une goute de teinture dans sa tenue, ce n'étaient que les dégradés naturels si typiques des moozers. Pour le reste, que ce soit sa peau pâle, ses yeux noirs ou ses cheveux blancs, elle aurait pu prétendre être un fantôme si elle n'avait pas eu le rose eux joues à cause de la fraicheur matinale.
Cela faisait à peine trois jours que le vote avait eu lieu. Elle avait laissé passé le jour de réjouissance et le jour qu'avait passé Chandra à garder un oeil sur elle dès qu'elle mettait les pieds dans le QG. Mais ce matin, la vie reprenait un peu son cours.
Naïvement, quelques années plus tôt, elle avait fourni à la bibliothèque de la Maison plusieurs grimoires écrits de sa main en plus d'avoir créer quelques objets pour Quinn personnellement. Elle savait que le chef n'utiliserait pas ces ressources d'une mauvaise manière. Elle était plus naïve à l'époque, elle avait pris sa présence comme acquise. Elle ne faisait pas la même erreur avec Koss et leurs projets magiques. Elle devait remettre les choses dans l'ordre.
Un sac messager vide elle trottina jusque du côté des bureaux. Mais au lieu de pénétré dans celui de Chandra, comme elle le faisait par le passé, elle poussa jusqu'au grand bureau du Chef de Maison. L'oreille contre le battant, elle attendit quelques instants pour s'assurer qu'elle n'entendait personne et se glisser à l'intérieur. La porte se referma dans un cliquetis de clenche et elle commença à inspecter les étagères pour s'assurer que Quinn était parti avec ses cadeaux, ou les remettre manumilitaris dans son sac.
Chandler Riskain
Maison de la Terre et du Sang
*
La colombe et le renard.
*28 OCTOBRE 118, QG DE LA MAISON DE LA TERRE ET DU SANG
Galatéa & Chandler Riskain
- Trois jours s'étaient écoulés depuis son élection. Élection réussie avec brio il fallait bien l'avouer. Des mains levées, des applaudissements, le feu des projecteurs, un petit discours sur la force d'une famille et des ambitions d'expansion ! ... ah le rêve de tout renard ! Chandler continuerait d'en rêver si les nouvelles fonctions qu'il avait reçu à ce moment-là le lui permettaient. Mais non, à la place il fallait qu'une servante vienne lui ouvrir les volets tôt le matin et lui placer une bassine d'eau fraîche sur la petite table là-bas. Qu'est-ce qu'il était devenu, un roi ?! Non pas que l'idée lui déplaise bien au contraire. Si il avait allumé un feu dans la cheminée il serait enchanté qu'elle y ajoute du bois, mais c'était l'idée d'avoir une servante qui lui déplaisait. Sur Terre cela aurait pu être vu comme un privilège, une marque de richesse, mais ici à Ozéna cela faisait tâche. Il ne savait même pas qu'il y avait des servantes. Il fallait qu'il tire cette situation au clair mais à chaque fois l'inconnue le prenait au dépourvue en entrant discrètement puis en repartant l'instant d'après. Il n'avait pas encore eu le temps de l'intercepter ,ne serait-ce que pour connaître son identité. Deux jours d'affilée qu'elle rentrait il ne savait comment dans sa chambre et le réveillait en ouvrant les volets avant de disparaître aussitôt. Peut-être que c'était une fan ? Une admiratrice secrète ? Cette idée aurait pu lui plaire s' il avait été persuadé que c'était une fille. Seule l'odeur florale qui flottait dans l'air les quelques instants suivant sa visite le menait à cette piste. Mais dans son nouveau lit à baldaquin, les rideaux tirés, il n'avait même pas pu voir sa silhouette. Tout juste une ombre passer devant les rideaux et le bruit de la porte que l'on referme. Décidément, il faudrait qu'il tire cette affaire au clair.
- Mais à chaque matinée sa peine et ce n'était pas aujourd'hui qu'il comptait se jeter dans les couloirs en caleçon à la poursuite d'un fantôme. Quand il tira lui-même les rideaux de son lit, le parfum des fleurs qui accompagnait l’ombre disparaissait déjà. Il se dirigea vers la bassine d'eau fraîche et se débarbouilla la frimousse avant de se diriger vers son armoire. Il avait bien fait d'anticiper le coup; toutes ses tenues étaient splendides et donneraient la crédibilité nécessaire à son nouveau poste. Déjà au Conseil il avait choisi les pantalons de velours et les chemises bouffantes à jabot de tout bon noble digne de ce nom. À présent à lui les broches serties de Monac et les colliers d'Espinite. Il accrocha la première, une épingle ouvragée en or sertie d'un cabochon orange de Monac déjà quelque peu fêlé sur son gilet en velours mauve. Là, placée comme une médaille sur son cœur, cette pierre était censée le protéger contre les sorts de malchance ou les malédictions. Il n’était même pas sûr que c’en soit une vraie mais il s’en trouverait bientôt une meilleure de toute façon. Il passa aussi son collier fait de grosses chaînes d'argent par dessus le col de sa chemise en soie noir, serties tout du long de plusieurs pierres d'espinite ou d'autres cristaux d'aldotome. Les premières iridescentes du bleu au vert en passant par le doré, les autres plus petites dans des tons tous différents de bleu nuit au bleu roi. D'après les souvenirs de ses livres d'histoires d'antan on aurait ainsi dit un aristocrate de la Renaissance . Plutôt à la mode d'Ozéna, d'ailleurs. Il n'avait trouvé qu'une ou deux bagues d'or ou d'étain à se passer à ses doigts de renards mais il n'oublia pas de mettre quelques anneaux simples et fins au poignets au bout du bouffant de ses manches.
- Oui, ce troisième jour de dirigeance allait être placé sous le signe de la noblesse et de la gouvernance ! Et pour gouverner, il allait falloir à Chandler qu'il se décide à investir ses bureaux. S'il croisait quelqu'un en chemin, il lui demanderait qu'on l'y fasse porter son petit déjeuner. Ca irait avec son rôle et l'on se dirait :
<< -Oh lala ! Quel dirigeant incroyable ! Ça ne fait que trois jours qu'il est élu et il est déjà si occupé qu'il doit manger son petit déjeuner tout seul en travaillant ! Wouaw ! >> imita Chandler face à son miroir en prenant la voix d'une midinette, les gestes d'une fangirl pimbêche avec.
- Yes, c'était le rôle de sa vie ! En vérité, c’était juste qu’il était encore un peu trop tôt pour lui pour manger au saut du lit mais que si déjà il était réveillé autant faire bonne figure et ne pas traînâsser en faisant une grasse matinée malvenue. Notre noble renard se mit donc en route vers son bureau. Saluant avec respect les quelques personnes qu'il rencontra en chemin d'un hochement de tête révérencieux ou d'un " Bonjour ! " chaleureux notre malicieux animal fut heureux de constater que le couloir qui menait aux bureaux de travail était quant à lui désert. Une aubaine car si on lui avait bien montré quelle porte menait au sien maintenant qu'il était seul il eut un doute en voyant qu'elles se ressemblaient quand même un peu toutes. Il marmonna dans ses moustaches en passant devant les portes les unes après les autres:
<< Voyons voir ... Oui, ce doit être là. >> Le couloir faisait un cul de sac et presque toutes les issues menaient à un bureau. Après être passé devant l'une des dernières, il revint en arrière de quelques pas. << Alors, maintenant la clef... dit-il à voix haute cette fois tout en faisant tinter un lourd trousseau entre ses pattes. Trousseau qu'il fit tomber en grand bruit sur le parquet à ses pieds avant de le ramasser. Oups ! Quel tête en l'air je fais ! La confiance règne, ici, mon bureau n'est pas fermé à clef ! >> s'exclama-t'il .
- Chandler s'en rendit compte en essayant de l'ouvrir et en constatant qu'il n'y avait pas besoin de clef. Tant mieux pour lui qu'elle n'eut pas été fermée d'ailleurs parce que son trousseau contenait une quantité folle de clef et il n'avait plus aucune idée de laquelle aurait correspondu. La porte était censée ouvrir sur un bureau d'allure classique. En face, un gigantesque bureau en chêne, lourd et imposant. Le panneau avant, taillé dans un seul bloc, représentait un paysage composé d'un arbre central derrière lequel avaient été sculptées des montagnes et une forêt. Derrière le bureau, une grande baie vitrée décorée de vitraux colorés et encadrée de lourds rideaux déjà ouverts ce matin. Dans chaque coin de la pièce des chandeliers ainsi qu'un lustre au plafond. Le mur de gauche faisait une grande bibliothèque montant presque jusqu'au haut plafond. À droite une grande armoire ancienne de trois placards et nombreux tiroirs entre eux et en bas. Des cartes étaient affichées sur le reste du mur ainsi que sur la table placée devant. La pièce était dans un état impeccable. De ce qu'il savait, Quinn Mallery, l'ancien dirigeant, passait plus de temps dans sa taverne "L'ours beurré" que dans ses appartements. C'était un aventurier, tout comme Chandler l'était dans l'âme. Sauf que Quinn, lui, y était parti . À l'aventure. Chandler, lui, allait devoir rester au QG avec les cartes qu'on voudrait bien lui fournir.
Galatéa
Maison de la Terre et du Sang
Les apparances étaient autant de jeux frivoles qui conditionnaient la vie des participants. Ceux qui avaient aterris à Ozéan avaient tous été magnifiés d'une certaine façon. Rare étaient les profiles quelconques. Oubliés les membres diformes et les corps détruits par les conditions de vie terrestre. Mais lorsqu'en plus il suffisait d'un mouvement des doigts pour obtenir par magie l'effet du meilleur maquilleur et du plus luxueux tailleur, on se mettait à s'extraire à demi de la compétition pour mieux observer ce qui se passait derrière les voiles, les bijoux et les masques.
En l'occurence, c'était derrière le rideau que Galatéa avait commencé par regardé.
Elle n'était venu que deux fois dans ce bureau durant ces huit dernières années. La première fois avec le regard émerveillé d'une nouvelle arrivante. La seconde pour se faire passer un savon mémorable à cause d'une sombre histoire qui s'était passé dans les quartiers nords de la ville. L'endroit n'avait pas tant changé. Les vitraux l'avaient saisis comme la première fois. Le jeu de lumière et les couleurs changeantes au gré des arbres et des plantes qui moutonnaient et dansaient sous le vent. Elle s'était accordé quelques instant pour profiter du spectacle qui paraissait si anodin ici alors qu'il aurait été la seule prérogative de millionnaires sur leur planète natale. A l'extérieur, on entendait un oiseau. Elle aurait été bien en peine de dire lequel. Une odeur de bois vernis, d'encre et de cendre égrainait ses notes riches sans se montrer trop prenante.
Si elle devait être honnête, la pièce était plus agréable que dans son souvenir. Un sourire appréciateur fleurissait sur ses lèvres noires alors qu'elle se retournait, laissait glisser la main le long du bureau, jetant un oeil à ce qui se trouvait dessus sans grande avidité. Ses yeux de jais trainèrent du côté de la bibliothèque. Quelques bibelots y étaient posés, mais ce n'étaient pas ses bibelots à elle. Elle aurait le temps de réclamer ses trois livres s'ils s'y trouvaient, ce dont elle doutait grandement. Elle passa plutôt vers l'armoire pour ouvrir chaque tiroir l'un après l'autre. Les rapports, les cartes et autres comptes officiels ne l'intéressaient pas vraiment. Elle n'était pas là pour ça. Mais elle prenait plaisir à sentir le métal harmonieusement façonné des boutons de tiroir. Voir le grain délicat du bois poncé. C'était d'un rafinement, d'un luxe, qu'elle n'avait que rarement l'occasion d'approcher.
Puis elle ouvrit le premier placard et cela lui sembla bien plus prometteur. Il y avait quelques paquets, quelques objets. Des outils ou des cadeaux pour le chef de maison ? Il y en avait quantité et... Bingo ! Elle s'empara d'un torc gravé glissé derrière un balot d'elle ne savait trop quoi. Elle l'avait tout juste glisser dans son sac, quelques objets divers posés à ses pieds, quand une voix et lui fit dresser l'oreille du côté de la porte. Quelqu'un venait.
Ni une ni deux, elle ramassa les objets pour les remettre en bataille dans le placard et en ferma la porte juste à temps pour voir la porte s'ouvrir. Un regard scrutateur chercha de suite le regard du perturbateur... Qui se trouvait aussi être le nouveau chef de maison. Elle leva un sourcile, étonnée de le voir en personne. Pourtant, avant de devenir chef, il ne se réveillait pas si tôt !
Son coeur piqua un sprint, mais plutôt mourir que de montrer qu'elle n'était pa sereine à l'idée de s'être faite prendre la main dans le pot de confiture. Avec tout l'applomb du monde, elle fit les deux pas qui la séparaient de l'imposant bureau comme si elle était chez elle et y posa une main.
- Chandler. Je ne vous savais pas si matinal. " foutue pour foutue, elle l'observa avec plus d'attention. Des bijoux. Des broches. Des bagues. Bon sang il faisait parti de ceux qui voulaient reproduire les castes à privilège ou quoi ? Désormais plus agacée que honteuse, elle posa une fesse sur le coin du bureau, s'y appuyant avec la plus grande nonchalance en prenant néanmoins garde à ne pas froisser ou corner quoi que ce soit. Elle aurait détester que quelqu'un mette le foutoir dans son travail. " Comment allez-vous depuis l'élection ? "
En l'occurence, c'était derrière le rideau que Galatéa avait commencé par regardé.
Elle n'était venu que deux fois dans ce bureau durant ces huit dernières années. La première fois avec le regard émerveillé d'une nouvelle arrivante. La seconde pour se faire passer un savon mémorable à cause d'une sombre histoire qui s'était passé dans les quartiers nords de la ville. L'endroit n'avait pas tant changé. Les vitraux l'avaient saisis comme la première fois. Le jeu de lumière et les couleurs changeantes au gré des arbres et des plantes qui moutonnaient et dansaient sous le vent. Elle s'était accordé quelques instant pour profiter du spectacle qui paraissait si anodin ici alors qu'il aurait été la seule prérogative de millionnaires sur leur planète natale. A l'extérieur, on entendait un oiseau. Elle aurait été bien en peine de dire lequel. Une odeur de bois vernis, d'encre et de cendre égrainait ses notes riches sans se montrer trop prenante.
Si elle devait être honnête, la pièce était plus agréable que dans son souvenir. Un sourire appréciateur fleurissait sur ses lèvres noires alors qu'elle se retournait, laissait glisser la main le long du bureau, jetant un oeil à ce qui se trouvait dessus sans grande avidité. Ses yeux de jais trainèrent du côté de la bibliothèque. Quelques bibelots y étaient posés, mais ce n'étaient pas ses bibelots à elle. Elle aurait le temps de réclamer ses trois livres s'ils s'y trouvaient, ce dont elle doutait grandement. Elle passa plutôt vers l'armoire pour ouvrir chaque tiroir l'un après l'autre. Les rapports, les cartes et autres comptes officiels ne l'intéressaient pas vraiment. Elle n'était pas là pour ça. Mais elle prenait plaisir à sentir le métal harmonieusement façonné des boutons de tiroir. Voir le grain délicat du bois poncé. C'était d'un rafinement, d'un luxe, qu'elle n'avait que rarement l'occasion d'approcher.
Puis elle ouvrit le premier placard et cela lui sembla bien plus prometteur. Il y avait quelques paquets, quelques objets. Des outils ou des cadeaux pour le chef de maison ? Il y en avait quantité et... Bingo ! Elle s'empara d'un torc gravé glissé derrière un balot d'elle ne savait trop quoi. Elle l'avait tout juste glisser dans son sac, quelques objets divers posés à ses pieds, quand une voix et lui fit dresser l'oreille du côté de la porte. Quelqu'un venait.
Ni une ni deux, elle ramassa les objets pour les remettre en bataille dans le placard et en ferma la porte juste à temps pour voir la porte s'ouvrir. Un regard scrutateur chercha de suite le regard du perturbateur... Qui se trouvait aussi être le nouveau chef de maison. Elle leva un sourcile, étonnée de le voir en personne. Pourtant, avant de devenir chef, il ne se réveillait pas si tôt !
Son coeur piqua un sprint, mais plutôt mourir que de montrer qu'elle n'était pa sereine à l'idée de s'être faite prendre la main dans le pot de confiture. Avec tout l'applomb du monde, elle fit les deux pas qui la séparaient de l'imposant bureau comme si elle était chez elle et y posa une main.
- Chandler. Je ne vous savais pas si matinal. " foutue pour foutue, elle l'observa avec plus d'attention. Des bijoux. Des broches. Des bagues. Bon sang il faisait parti de ceux qui voulaient reproduire les castes à privilège ou quoi ? Désormais plus agacée que honteuse, elle posa une fesse sur le coin du bureau, s'y appuyant avec la plus grande nonchalance en prenant néanmoins garde à ne pas froisser ou corner quoi que ce soit. Elle aurait détester que quelqu'un mette le foutoir dans son travail. " Comment allez-vous depuis l'élection ? "
Chandler Riskain
Maison de la Terre et du Sang
28 OCTOBRE 118, QG DE LA MAISON DE LA TERRE ET DU SANG
Galatéa & Chandler Riskain
- Quand la porte s'ouvrit le dirigeant de sa maison trouva une femme dans son bureau en train de se diriger vers le bureau. Un ensemble d'émotions l'assaillit durant les quelques secondes qui suivirent cette découverte. Surprise, tout d'abord: une femme ? Dans son bureau ? Et puis une femme… charismatique, si l’on puit dire. Incompréhension : mais qui c'était, d'abord ? Si son visage lui était à peu près familier, il n'avait pas souvenir qu'ils se soient déjà présentés l'un à l'autre. Il l'avait déjà croisé au sein de la maison, pour sûr, et devait même être présente le jour de la cérémonie officielle de prise de fonction. Mais ils n'avaient pas étés présentés, vraiment. Puis un dernier sentiment, le doute : est-ce que c'était son assistante ? Est-ce qu'il AVAIT une assistante ? On lui en aurait parlé, non ? La seconde suivante Chandler passa à l'action sans avoir pris le temps de réfléchir à un plan d'abord. La priorité était de montrer de la confiance en soi et non pas l'image d'un faible surpris et désarçonné. Il penserait tout en parlant.
<< - Chandler. Je ne vous savais pas si matinal. dit-elle.
- Moi non plus à dire vrai, mais le travail n'attends pas, n'est-ce pas ? >> répondit-il avec un brin d'effronterie, un soupçon de provocation, le tout saupoudré d'humour et d'un sourire en coin.
- Chandler essaya de penser à vive allure pour trouver du sens à cette situation mais elle lui posa rapidement une seconde question. Il lui fallait gagner du temps alors il en prit en se donnant la peine de fermer tranquillement la porte derrière lui. Ses sens étaient à l'affût. L'odeur de plantes et de décoctions magique que dégageait naturellement cette femme ne ressemblait pas au bouquet floral de l'inconnue de ce matin dans sa chambre. Ce n'était pas non plus le parfum familier de cette pièce car en tournant le museau de droite à gauche il venait puis disparaissait au gré du trajet qu'elle avait emprunté ces dernières minutes. Son aura olfactive faisait presque tâche et n’était pas présente dans ses souvenirs comme intrinsèque à cette pièce. Et en y repensant à deux fois, si elle avait été son assistante personnelle, on lui en aurait au moins parlé si on ne lui avait pas présenté. Pourtant elle avait l’air sûre d’elle, presque à sa place ici. Alors autant jouer le tout pour le tout et se jeter directement dans la gueule du loup… et puis son attitude presque hautaine et désinvolte le piqua au vif. À sa propre surprise, cela lui fit ignorer la question de l'inconnue quand il se retourna vers elle.
- << Si déjà nous sommes tous les deux présents de si bonne heure, autant se jeter à l'eau tout de suite, pas vrai ? annonça-t-il en se dirigeant presque doucement vers elle d'un pas altier, le menton levé. Maintenant qu'ils étaient face à face il prit le temps de mieux la regarder. Un grand sac avec elle, encore toute habillée d'un grand manteau d'hiver, le rouge aux joues ? " Mais mettons nous tout d'abord à l'aise, voyons ! Puis-je vous débarrasser ?" proposa-t-il sur un ton cordial et presque chaleureux. Il continuait de s'approcher vers elle, une main aimable tendue afin qu'elle puisse lui remettre ses affaires qu'il accrocherait sur le porte manteau, placé entre les deux grands fauteuils face au bureau et la bibliothèque. " Vous m'expliquerez ensuite ce qui me vaut l'honneur de votre présence et quel sera le sujet de notre discussion de si bon matin ! enchaina-t'-il immédiatement après sa dernière proposition. " >>
- Son sourire se fit plus sincère, pas trop amer. Il avait improvisé sur un terrain qui ne lui semblait pas si mal. Un coup de bluff. Chandler eut quand même un brin de remords en se disant qu'il aurait pu jouer la carte de la sympathie et discuter d'abord de la pluie et du beau temps, de comment chacun avait dormi, blablabla. Mais ce qui était fait ne pouvait se défaire, un brin sang chaud il s’était lui-même étonné de jeter à la place la carte de l'autorité et du professionnalisme avant tout. Il faudrait rajouter un peu de sucre et de cordialité à l'avenir... et réussir à la faire se présenter d'elle-même, ainsi que ses intentions. En tant que dirigeant, il n'avait pas envie de se montrer dès les premiers jours surpris et pris au dépourvu dans son propre bureau. Il était censé connaître ses sujets avant même d’avoir intégré ce poste...
Galatéa
Maison de la Terre et du Sang
Le culot avait au moins marché sur un point. Elle n'avait pas été sortie par la peau des fesses et n'était pas au cachot pour avoir fouiller le bureau de leur chef de maison. En soit, c'était déjà une victoire et la tension de la sorcière redescendit en même temps que son rythme cardiaque. Elle sourit, amusée par sa réponse malgré l'agacement que provoquait son accoutrement.
- Du moment qu'il est intéressant, j'imagine oui. " Elle n'était pas réputé pour sa ponctualité, bien au contraire. Quant au travail, heureusement que Niméria et elle savaient ce qu'elles se faisaient gagner et ou arrêter d'investire sur leur partenariat. Elle s'appuya un peu plus franchement sur le bord du grand bureau, sa main effleura une plume posée là et se remit debout lorsqu'il approcha, menton levé vers elle... Il vallait mieux qu'il le lève le menton d'ailleurs. Galatéa était plutôt grande et s'il regardait devant lui, le maître de maison avait le regard pile au niveau de sa poitrine. Il n'avait pas l'air si petit sur l'estrade, lors de l'élection... Au moins sa politesse n'était pas proportionnelle à sa taille.
- Très aimable.
Elle lui tourna le dos et dégraffa sa longue cape d'hiver, la laissant glisser sur ses épaules pour qu'il l'aide à la retirer et en dispose à sa convenance. Le sac messager presque vide se posa, lui, à terre près du fautueil le plus proche. S'il voulait discuté, elle avait une occasion en or pour en apprendre un peu plus sur le nouveau guide de leur quartier. Serait-il aussi plaisant que Koss ou aussi accroché aux convenances que l'autre cheffetaine des Maintes Eaux ? Loin de trouver l'invitation du renard froide, elle vint s'asseoir dans l'un des deux fautueils qui faisaient face au bureau, s'y callant confortablement. Et puisqu'il ne s'embarassait pas de ronds de jambes inutiles...
- En réalité, je n'ai aucune confiance en vous. " laissa-t-elle tomber sur un ton badin. " J'ai une grande estime pour Quinn et j'avais officieusement laissé à la disposition de la Maison certaines de mes premières créations. J'ai besoin de me faire une idée plus précise vous concernant pour savoir quoi faire. Connaitre l'homme en dehors du projet et du titre. " Elle parlait sans se présenter, comme s'il était évident qu'il ne pouvait que la connaître. Elle, elle le connaissait bien, non ? " Vous auriez quelque chose à boire ? "
Elle regardait son chef évolué dans le bureau sans bouger de sa place ni faire mine d'être prête à se relever. Sa simple entrée en matière la rassurait un peu. Il avait l'air d'être un peu plus qu'un idéaliste voulant répendre la civilisation sur des terres inexplorées... Mais ce n'était peut-être qu'une apparence.
- Du moment qu'il est intéressant, j'imagine oui. " Elle n'était pas réputé pour sa ponctualité, bien au contraire. Quant au travail, heureusement que Niméria et elle savaient ce qu'elles se faisaient gagner et ou arrêter d'investire sur leur partenariat. Elle s'appuya un peu plus franchement sur le bord du grand bureau, sa main effleura une plume posée là et se remit debout lorsqu'il approcha, menton levé vers elle... Il vallait mieux qu'il le lève le menton d'ailleurs. Galatéa était plutôt grande et s'il regardait devant lui, le maître de maison avait le regard pile au niveau de sa poitrine. Il n'avait pas l'air si petit sur l'estrade, lors de l'élection... Au moins sa politesse n'était pas proportionnelle à sa taille.
- Très aimable.
Elle lui tourna le dos et dégraffa sa longue cape d'hiver, la laissant glisser sur ses épaules pour qu'il l'aide à la retirer et en dispose à sa convenance. Le sac messager presque vide se posa, lui, à terre près du fautueil le plus proche. S'il voulait discuté, elle avait une occasion en or pour en apprendre un peu plus sur le nouveau guide de leur quartier. Serait-il aussi plaisant que Koss ou aussi accroché aux convenances que l'autre cheffetaine des Maintes Eaux ? Loin de trouver l'invitation du renard froide, elle vint s'asseoir dans l'un des deux fautueils qui faisaient face au bureau, s'y callant confortablement. Et puisqu'il ne s'embarassait pas de ronds de jambes inutiles...
- En réalité, je n'ai aucune confiance en vous. " laissa-t-elle tomber sur un ton badin. " J'ai une grande estime pour Quinn et j'avais officieusement laissé à la disposition de la Maison certaines de mes premières créations. J'ai besoin de me faire une idée plus précise vous concernant pour savoir quoi faire. Connaitre l'homme en dehors du projet et du titre. " Elle parlait sans se présenter, comme s'il était évident qu'il ne pouvait que la connaître. Elle, elle le connaissait bien, non ? " Vous auriez quelque chose à boire ? "
Elle regardait son chef évolué dans le bureau sans bouger de sa place ni faire mine d'être prête à se relever. Sa simple entrée en matière la rassurait un peu. Il avait l'air d'être un peu plus qu'un idéaliste voulant répendre la civilisation sur des terres inexplorées... Mais ce n'était peut-être qu'une apparence.
Chandler Riskain
Maison de la Terre et du Sang
La colombe et le renard.
28 OCTOBRE 118, QG DE LA MAISON DE LA TERRE ET DU SANG
Galatéa & Chandler Riskain
- Cette inconnue face à lui ne manquait pas de culot, c’était le moins qu'on puisse dire. Quelques poils de plus dans la nuque de Chandler se hérissèrent quand elle prit davantage encore appui de ses fesses sur son propre bureau. Qui était-elle donc pour se permettre de telles familiarités avec le dirigeant de sa propre Maison ?! Avec nonchalance elle se débarassa de son manteau mais le renard ne prit pas la peine de monter sur la pointe des pattes pour l’aider à la tâche. Il pesait d’ailleurs une tonne avec toutes ses fourrures. Une pointe de mesquinerie lui soufflait de le laisser traîner par terre jusqu’au porte manteau, vu comme il était grand en comparaison de sa propre taille , mais ses traits distingués prirent le dessus et Chandler passa sa deuxième patte sous celui-ci afin de le tenir avec plus de respect. Quand il avait proposé de se débarrasser de ses affaires, cela avait été par pure politesse. Comme quand on propose à quelqu’un une part de son goûter. Il espérait secrètement qu’elle ait l’amabilité de s’en charger elle-même. Ce fut le dernier élément qui permit au renard de statuer sur le fait que cette femme n’était décidément pas là pour le servir. Pour l’instant tout du moins. Intuition parachevée par le fait qu’elle eut l’audace de lui demander à boire d’elle-même après s’être installée confortablement. Mais avant cela, et avant qu’il n’ait eu le temps de finir de hisser l'amas de poils sur le porte-manteau dans le coin de la pièce, la blonde annonça sans emphase;
<< En réalité, je n'ai aucune confiance en vous. [...] J'ai besoin de me faire une idée plus précise vous concernant pour savoir quoi faire. Connaître l'homme en dehors du projet et du titre. >>
- S’il n’avait pas été dos à elle il lui aurait offert le visage le plus décomposé qu’un animal ait à offrir. Ses oreilles ainsi que ses épaules se courbèrent néanmoins sous le poids de telles révélations. L’espace d’un bref instant il faillit perdre pieds de surprise mais il se reprit tout aussi vite en finissant sa tâche et quand il se retourna c’était avec une flamme déterminée dans le regard qu’il se dirigea fermement vers son propre siège, face à elle. Mais il ne s’assit pas de suite, puisque de toute façon elle avait déjà émis une autre demande qu’il ne comptait pas ignorer encore, contrairement au brin de discussion proposé un peu plus tôt. Assez de malpolitesse de sa part pour l’instant. Néanmoins il ne comptait pas s'exécuter en laissant passer un tel affront. Au lieu de s’asseoir ou de chercher des bouteilles dans un placard qu'il n’était pas sûr de trouver, il plaqua ses deux poings sur le bureau et, tout en se penchant par-dessus lui il planta un regard franc dans celui de Galatéa.
<< Si vous n’avez pas déjà confiance en moi, je pourrais vous donner de véritables raisons de me craindre, sorcière. ” prononça-t-il lentement d’une voix profonde de bête agacée. Mais il ne lui laissa pas le temps de répondre avant de se redresser pour afficher une mine moins féroce qu’il remplaça par un air flegme et sarcastique. Un coude contre lui, l’autre en appui sur le poing du premier pour soutenir son menton d’une patte nonchalante, il continua de manière plus dégagée ; “ Mais quel rôle tenez-vous au sein de notre Maison pour avoir de tels … besoins ? Dites moi. “ >>
- Son intention n’était pas de s’en faire une ennemie. Néanmoins, n’était-ce autant le cas que depuis qu’il était devenu mi-bête, il n’avait pas l’intention de se laisser marcher dessus ni même intimidé par une soi-disant inconnue. Il avait trimé pour obtenir sa place de Dirigeant. Dirigeant de la Maison de la Terre et du Sang dont cette sorcière était membre. Émérite, peut-être, mais soumise aux mêmes autorités que tout autre chimère ou humain. Qui était-elle, ou qui allait-elle le prétendre être pour se permettre de vouloir le connaître si bien. Ou mieux encore, que comptait-elle lui offrir en échange de sa “confiance”.
Galatéa
Maison de la Terre et du Sang
Le renard s'enflammait facilement... Et il montrait les crocs. Galatéa fronça les sourcils lorsqu'il la menaça, l'appelant sorcière sur un ton qui semblait paticulièrement rabaissant. Le craindre ? Il y avait un monde entre ne pas avoir confiance en quelqu'un et le craindre. S'il passait de suite aux menaces, elle avait déjà une première réponse aux questions qu'elle n'avait même pas eu le temps de poser. Toujours callée contre le dossier confortable du fauteuil, elle soutint le regard bestial du métamorphe. Ambre et feu. Malin. Parfaitement agacé. Elle avait touché un point sensible.
- Depuis quand faut-il avoir un statut pour prétendre à un avis personnel ?
Doucement, elle se redressa. Les membres de sa maison n'avaient-ils d'importance pour cet homme qu'à travers leurs titres ? Remarque, vu son costume, ça ne l'aurait pas surprise outre mesure. Cela l'aurait pourtant prodigieusement agacée et déçue d'apprendre que leur chef était le genre de personne qui faisait passer le titre et les grandes causes avant la réalité des individus dont il avait la charge. Elle ne voulait pas croire que quelqu'un qui avait su plaire à tant de pairs aurait pu être faux à ce point... Elle aurait du remettre en question l'intelligence de bien trop de personnes intéressantes.
- Nous sommes quoi... au plus soixante-quinze personnes à peine dans cette Maison. Un délégué de classe est-il si différent des gens qu'il représente ? " Un petit sourire chafouin tira sur le coin de ses lèvres. " Pour vous répondre, je ne suis personne. Personne de plus qu'Ovidio, Khaïr, Anastasia et une bonne soixantaine d'autres membres de cette Maison. " Des personnes qu'elle estimait, chacune dans son genre. Chacune avec ses défauts et ses qualités. Un barde explorateur, une agaçante rebelle qui voulait faire bien les choses, une brasseuse qui avait inventé les meilleurs alcools d'Ozéna. " Mais je suis tout de même une personne. " Elle se refit un peu plus sérieuse. Elle n'était ni plus ni moins qu'une personne parmi d'autre et ne prétendrait pas le contraire. Ils n'étaient que quelques centaines dans tout Azamyr, à peine un village et encore. Quand elle était arrivée, ils tiraient plus vers la trentaine par maison. Chaque nom, chaque visage, chaque espoir, chaque frayeur comptait. Elle n'avait pas perdu cette vision des choses.
- Je vous pense assez malin pour comprendre ma franchise. Et je ne demande qu'à en apprendre plus sur vous et à changer d'idée. " Elle sourit, plus tranquille et remit une de ses mèches derrière son oreille. " Je ne fais pas confiance aux titres, seulement aux personnes. Vous avez plus de pouvoirs que la plupart, je suis donc curieuse de savoir de quel bois est fait l'homme. Face aux récalcitrants, dans les temps sombres, les moments de dissensions... Est-ce que vous serez du genre à ordonner, à vous faire obéir par la contrainte et la peur - puisque je devrais visiblement avoir des raisons de vous craindre ? - ou a fédérer les votres autrement ? " Elle était rarement aussi frontale dans ses questions. Plusieurs personnes en avaient déjà fait les frais. Mais elle ne pouvait pas si simplement le laisser tourner les talons sans avoir compris le sens de sa curiosité. S'il la renvoyait maintenant, ce serait aussi une forme de réponse... Et elle saurait qu'à partir de maintenant, les séjours en geôles seraient sûrement plus nombreux qu'auparavant. L'idée était très loin de la réjouir, mais fermer sa grande gueule une fois face au Renard était hors de sa portée. " Pour vous, que représente Azamyr ?
Dans son ton, ton port de tête, sa posture, il n'y avait qu'un véritable intérêt de visible. Elle était attentive à la moindre réaction de son vis à vis. Elle aurait volontier éviter cette confrontation encore pendant un temps, mais au final, elle aurait probablement eu lieu. Maintenant ou dans quelques mois quelle importance, il faudrait bien qu'elle sache à quel point son petit paradis risquait de s'obscurcir ou non.
- Depuis quand faut-il avoir un statut pour prétendre à un avis personnel ?
Doucement, elle se redressa. Les membres de sa maison n'avaient-ils d'importance pour cet homme qu'à travers leurs titres ? Remarque, vu son costume, ça ne l'aurait pas surprise outre mesure. Cela l'aurait pourtant prodigieusement agacée et déçue d'apprendre que leur chef était le genre de personne qui faisait passer le titre et les grandes causes avant la réalité des individus dont il avait la charge. Elle ne voulait pas croire que quelqu'un qui avait su plaire à tant de pairs aurait pu être faux à ce point... Elle aurait du remettre en question l'intelligence de bien trop de personnes intéressantes.
- Nous sommes quoi... au plus soixante-quinze personnes à peine dans cette Maison. Un délégué de classe est-il si différent des gens qu'il représente ? " Un petit sourire chafouin tira sur le coin de ses lèvres. " Pour vous répondre, je ne suis personne. Personne de plus qu'Ovidio, Khaïr, Anastasia et une bonne soixantaine d'autres membres de cette Maison. " Des personnes qu'elle estimait, chacune dans son genre. Chacune avec ses défauts et ses qualités. Un barde explorateur, une agaçante rebelle qui voulait faire bien les choses, une brasseuse qui avait inventé les meilleurs alcools d'Ozéna. " Mais je suis tout de même une personne. " Elle se refit un peu plus sérieuse. Elle n'était ni plus ni moins qu'une personne parmi d'autre et ne prétendrait pas le contraire. Ils n'étaient que quelques centaines dans tout Azamyr, à peine un village et encore. Quand elle était arrivée, ils tiraient plus vers la trentaine par maison. Chaque nom, chaque visage, chaque espoir, chaque frayeur comptait. Elle n'avait pas perdu cette vision des choses.
- Je vous pense assez malin pour comprendre ma franchise. Et je ne demande qu'à en apprendre plus sur vous et à changer d'idée. " Elle sourit, plus tranquille et remit une de ses mèches derrière son oreille. " Je ne fais pas confiance aux titres, seulement aux personnes. Vous avez plus de pouvoirs que la plupart, je suis donc curieuse de savoir de quel bois est fait l'homme. Face aux récalcitrants, dans les temps sombres, les moments de dissensions... Est-ce que vous serez du genre à ordonner, à vous faire obéir par la contrainte et la peur - puisque je devrais visiblement avoir des raisons de vous craindre ? - ou a fédérer les votres autrement ? " Elle était rarement aussi frontale dans ses questions. Plusieurs personnes en avaient déjà fait les frais. Mais elle ne pouvait pas si simplement le laisser tourner les talons sans avoir compris le sens de sa curiosité. S'il la renvoyait maintenant, ce serait aussi une forme de réponse... Et elle saurait qu'à partir de maintenant, les séjours en geôles seraient sûrement plus nombreux qu'auparavant. L'idée était très loin de la réjouir, mais fermer sa grande gueule une fois face au Renard était hors de sa portée. " Pour vous, que représente Azamyr ?
Dans son ton, ton port de tête, sa posture, il n'y avait qu'un véritable intérêt de visible. Elle était attentive à la moindre réaction de son vis à vis. Elle aurait volontier éviter cette confrontation encore pendant un temps, mais au final, elle aurait probablement eu lieu. Maintenant ou dans quelques mois quelle importance, il faudrait bien qu'elle sache à quel point son petit paradis risquait de s'obscurcir ou non.
Chandler Riskain
Maison de la Terre et du Sang
*
La colombe et le renard.
*28 OCTOBRE 118, QG DE LA MAISON DE LA TERRE ET DU SANG
Galatéa & Chandler Riskain
- Soutenant toujours son menton par son poing, s’il n’était plus appuyé sur le bureau des deux pattes il n’en quittait pas moins du regard la sorcière devant lui. Elle n’avait pas scillé devant ce qui aurait pu être pris pour des menaces. Cette femme avait un caractère aussi incroyable qu’intéréssant. Elle aurait tout aussi bien pu être réincarnée en lionne, celle-là, et c’est avec une répartie fine et aiguisée qu’elle répondit à Chandler. Ca aurait été encore plus instructif si elle avait pu décliner son identité mais le reste de son propos n’en était pas moins dénué de sens. Voilà qui elle était donc : une de ces personnes “importantes” qui viennent évaluer leurs supérieurs. Chandler en avait déjà croisé des comme elles, sur Terre. De ceux qui éprouvent leurs nouveaux chefs de services et vérifient les compétences qu’ils prétendent avoir et que leurs fonctions devraient exiger. Parfois même quand il était encore un chercheur étudiant avait-il vu un “professeur” se faire ridiculiser au point de devoir quitter prématurément son poste. C’était de ceux qui obtiennent leurs places par piston et contacts, ou grâce à de fameux pots de vins. Mais pour le renard, cela n’était pas le cas, et ne l’avait jamais été. C’était avec cet atout qu’il remporterait une partie de cette joute et surement le coeur de cette femme; sa place à la tête de sa Maison était légitime et méritée. Ne restait qu’à l’en convaincre. Cette petite victoire à venir ainsi que l’air rebelle à la limite insurrectionniste de la belle lui inspirèrent un sourire. Son regard se fit moins dur, ses épaules se décontractèrent un peu. Nul besoin d’essayer d'impressionner son sujet par la force ou la violence. D’autant plus maintenant qu’il savait qu’il avait les cartes en main pour jouer cette partie.
<< Je crois… que nous sommes partis du mauvais pied, vous et moi, madame. ” déclara le renard avant de prendre finalement place à son bureau. “Ou mademoiselle ? Duchesse ? Comment voulez-vous que je vous appelle, d’ailleurs ? >>
- C’était officiellement la première fois qu’il prenait place dans son fauteuil. Ses pieds touchaient à peu près le sol , le dossier rembourré était confortable et les accoudoirs plutôt à la bonne hauteur. Il testa la fermeté de l’assise en s’appuyant d’une fesse à l’autre avant de conclure mentalement que ce siège lui conviendrait parfaitement pour les années à venir. Mais Chandler ne s’installa pas tout à fait confortablement car il avait encore une mission pour paraître un tant soi peu civilisé et amical : servir à boire. Tout en faisant la conversation, il chercha dans un des premier placard de son bureau. Des cahiers, des documents, un parchemin. Mais son prédécesseur était connu pour être … jovial. Il devait forcément y avoir une bouteille à proximité.
<< J’apprécie votre franchise, en quelque sorte. Mais j’aime un peu plus notre sens commun de la… méritocratie, si je puis dire. ” Si son attitude pouvait paraître détachée, son ton n’en demeurait pas moins sérieux. “ Si cela s’avère nécessaire je pense qu’il faudra faire autant preuve de contraintes que de peurs. Même si, au vu de notre contexte politique actuel, je ne vois pas quand est-ce que l’occasion d’user d’une autorité toute puissante s’imposerait à nous. Je pense même que si je pouvais m’y soustraire, j’éviterais le despotisme autant que faire se peut ! >> conclut-’il avec une pointe d’humour mi-figue mi-raisin.
- Pas besoin d’examiner les tiroirs pour sentir d’ici le tabac , les plumes et les encres. Mais le second placard fut le bon et après avoir plongé sous le bureau Chandler réapparut avec deux ballons et une bouteille entamée. Il souffla dans les deux verres mais ils étaient aussi propres qu’on aurait pu s’y attendre. La bouteille opaque, elle, demeurait un mystère, même après qu’il la déboucha et en huma le contenu. C’était de l’alcool, pour sûr. À base de fruits et de noix, peut-être. Sûrement une sélection personnelle du tavernier qui occupait ce siège avant lui.
<< Ce monde est encore tout nouveau. Tout y est à faire. Mais pas à refaire, et surtout pas à l’image de ce que l’on a pu connaître sur terre. J’en ai vu passer des pots de vins là-bas, à l’époque. J’ai aussi vu des talents et des existences gâchées par le fric ou les ambitions mal placées. Je ne pense pas non plus qu’il faille recommencer à placer tout le monde dans des cases ou à mettre en place un système rigide et implacable. Un peu d’humanité ne ferait pas de mal à cette société. Enfin, Humanité, pisciculture ou jardinerie, un blougiboulga souple et inclusif d’un peu tout ça j’imagine ! ” Chandler n’était pas et ne se voulait pas être raciste. Mais il rit brièvement quand même à sa propre boutade. Au vu du contexte actuel certains concepts restaient à revoir, étudier ou tout bonnement créer. Il était lui-même devenu une sorte d’animal tout en griffes et en poils après tout. “ Je vous sers ? Peut-être que vous savez ce que c’est, vous ?>>
- Il lui semblait que d’avoir pu enfin discuter en face à face avait un peu détendu l’atmosphère mais son impression de devoir faire ses preuves auprès de cette femme n’avait pas encore quitté le dirigeant. De plus, il continuait de marcher sur des œufs et ne comptait pas de sitôt se relâcher devant elle. Chandler servit pendant ce temps une petite quantité de cette boisson qui avait des relents de pineau, de floc ou d'autre assemblage liquoreux et sucré du genre. Était-ce du chleucolat ou du fruit météorite qui y avait été mélangé ? Il fit tourner son verre entre ses mains tout en observant comme le liquide collait à la paroi. Il avait le mérite de ne pas sentir le rance. C’est d’un air absorbé et presque sombre qu’il reprit.
<<Je vois Azamyr comme… des opportunités. Qui se créent et doivent êtres saisies sans cesse. Chaque personne qui arrive ici doit être indispensable à notre société. Nous devons donc aussi créer autant d’utilités que chacun puisse servir. Si nous avons la place nous n’avons que faire des nantis, des profiteurs, des mal-intentionnés ou de l’oisiveté : cela apporterait l’ennui , la vanité et la jalousie ce qui engendrerait les crimes, les vols, la violence. >>
- Après tout, n’était-ce pas ce qui était arrivé sur Terre ? Tant d’humains pour la peupler, si peu d’opportunités à saisir, de métiers à faire, des découvertes et d'expériences à mener tant elles étaient déjà toutes si faites et si recherchées. La désinformation venait exactement de là; cherchez cent raison à tel fait ou telle maladie et vous n’obtiendrez plus un seul coupable mais en aurez cent milles. Un monde fait d'inégalités, de gens qui ne peuvent pas se nourrir et mourraient de faim tandis que d’autres faisaient l’affront au monde entier de gaspiller leurs ressources et de jeter l’oxygène par les fenêtres.
<< Non, je ne veux pas que l’on en arrive à de telles extrémités. J’aime ce havre de paix que nous construisons tous ensemble, je n’ai pas envie de devoir punir mais je souhaite au contraire que chacun trouve sa place ici et puisse s’y épanouir. >> C’était peut-être un bout du discours d’investiture qu’il avait fait mais cela n’en demeurait pas moins sa vérité et son véritable souhait.
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