Hier à 22:51 par Vex Ydris
Hier à 22:12 par Frédéric LaFleur
Hier à 20:41 par Ozéna
Hier à 20:37 par Ozéna
Hier à 20:34 par Ozéna
Hier à 20:17 par Ozéna
Hier à 20:13 par Kaël
Hier à 19:43 par Ozéna
Hier à 19:33 par Ozéna
Un air d'autrefois- Eos & Celeste
Eos Saysanasy
Maison des Maintes Eaux
Un air d'autrefois
10 Décembre 118
Le jour de marché est toujours un moment privilégié par la foule pour faire les emplettes du quotidien, et exprès mon jour de renflouement de l'officine se fait le lendemain, trouvant le calme et la tranquillité dans la place centrale du quartier. L'eau des fontaines forment un bruit de fond que l'on entend parfaitement, les conversations sur les bancs sont moins animées et les boutiques accessibles. Je passe sous l'arche de pierre qui forme une des entrées de la place et prend une bonne inspiration de l'air frais avant de passer mon regard sur le lieu.
Il fallait profiter d'être dans un tel endroit, on oubliait trop vite le monde que l'on avait quitté. L'air pur remplaçait les souvenir des toux violentes de la ville, de celles qui font cracher les poumons au bout de décennies difficiles. La faune palpitante à portée de vue, quelques poissons joyeux, des insectes voletant ou même l'ibouris endormi sur un coin de fenêtre remplaçait celle disparue qui n'apparaissait que dans les contes et autres cours de sciences. Sans parler de la végétation luxuriante, rien à voir avec le jardin familial que Sam tenait en vie tant bien que mal. Vraiment, il y avait tant de choses qu'on oubliait... Sauf la mélancolie des bons moments.
Je m'avance sur les dalles de pierres ocres le nez au vent, dans mes pensées quand une masse de cheveux me fait revenir à la réalité. Des cheveux longs, noirs, et d'un lisse... "U..jin?" Les yeux comme des ronds de flan, je vois dans cette silhouette le frère que j'ai laissé sur Terre quelques mois auparavant. Difficile de ne pas le reconnaître: Une allure éthérée, délicate, gracieuse, divine, élégante, sublime, un corps svelte et une masse capillaire à faire pâlir les moins chanceux d'entre nous. Un instant, je reste stupéfait: De tous les membre de ma famille, je ne pouvais pas imaginer Ujin arriver ici. Il adorait son métier, s'intégrait parfaitement à la société humaine, et à part si quelque chose de grave c'était produit pour les nôtres rien ne le prédisposait au projet Ozéna. "Ujin!"
La silhouette ne se retourne pas, mais quelques passants dans leurs discussions lèvent les yeux vers moi, suffisamment pour que je ne réitère pas. Ce n'est pas forcément ma tasse de thé, d'attirer le regard du public, et je me contente de trottiner à son pas pour le rattraper. Pas de doute, ça doit bien être lui. Mon frère... Qu'est-il arrivé aux autres? Sont-ils là aussi? Une boule se forme dans mon ventre, comme une appréhension sans savoir si elle vient de les savoir ici ou justement que ce ne soit pas le cas. Je ne m'attendais pas à voir qui que ce soit des miens, je m'y étais résigné...
J’attrape la manche de la silhouette fraternelle et les yeux qui se tournent vers moi montre une incompréhension évidente. Je lâche son vêtement, un sourire radieux aux lèvres avant de le prendre dans mes bras. "Ujin, c'est.... Incroyable de te voir ici!" Mon coeur est plein de joie, et en même temps... Il y a forcément une bonne raison pour qu'il soit venu, et elle n'est pas forcément aussi joyeuse. Tenant ses coudes dans mes mains avec enthousiasme je continue: "Tu n'as pas changé! C'est... iréel." Ne manque que les lunettes qui lui donnait un air plus sérieux et c'était mon frère. Quoi que, il avait bien changé de style de vêtements...
Céleste
Maison des Maintes Eaux
Le Triton évite bien des endroits depuis qu’il est en droit de faire ce qu’il veut. Le marché en faisant, évidemment, partie. Seulement comme il était déjà au Temple, il s’est mis en tête de trouver un miroir. Il aimerait pouvoir l’enchanter pour l’utiliser, éventuellement, pour lire les prédictions et messages de Lysrus. Le rendre, si cela est possible, comme la surface d’une eau ou quelque chose de la sorte. Cependant son shopping n’aura duré que très peu de temps parce qu’il sent que quelqu’un tire sur le voilage de son hanfu. La cascade de cheveux noirs s’écoule lentement de ses épaules alors qu’il tourne son visage vers la personne qui l’interpelle.
Si Céleste parvient, le plus souvent, à faire illusion d’une certaine confiance en lui cette dernière éclate au moindre contact physique qu’il ne souhaite pas. C’est ainsi que la figure gracile de l’Oracle se trouve transformée en une rigide silhouette. Sa confusion n’a de cesse de croître alors que le parfait inconnu se met à parler. Qui est ce ‘Ujin’ dont il parle ? Peut-être que son interlocuteur a besoin de lunettes ou quelque chose dans le même goût ? Pire, peut-être qu'il est soûle... Quoi qu'il ne sente pas spécialement l'alcool. Céleste ne sait pas quoi dire, il est resté là, les bras ballants et un air de hareng frit. Malgré toutes ses années au milieu de gens qu’il ne connait pas, le jeune Triton a toujours autant de mal à appréhender les situations sociales de la bonne façon. Sachant qu’il va devoir décevoir cette pauvre âme le chagrine légèrement. Même en le souhaitant de tout son cœur, Céleste n’est pas Ujin.
« J-Je crois que vous faîtes erreur... Je m’appelle Céleste. » Le ton est aussi doux que le permet la situation, des plus gênantes. Quelque part, l’inconnu est chanceux dans son malheur car l’Oracle a vu Amriel se mettre sur la défensive pour bien moins que cela. Pour une fois, il aurait apprécié que la Malakim soit là pour briser le contact entre lui et cet homme qu’il ne connait pas. Bien sûr, la politesse qui habite Céleste l'empêche de s’offusquer. « Vous cherchez quelqu’un ? Il y a certainement un registre des arrivées au Prieuré ?... »
Pour être tout à fait franc, Céleste n’en a pas la moindre idée. Sûrement. Mais il est approximativement prêt à tout pour libérer ses bras des mains de la jolie créature qui lui fait face. Il n’a rien contre le contact, du moins avec les personnes qu’il connait... Il faut dire que son statut n’aide pas tellement. Il suffit de tomber sur quelqu’un d’un peu versé dans la religion et il peut être sûr de voir ses mains prises en otage sans que son avis ait un quelconque intérêt. Cela dit, il n’a jamais vu ce visage auparavant... Quelqu’un qui est, sans doute, arrivé récemment. De fait, croiser des proches doit encore faire partie des fantaisies de cet inconnu. « Si– », ses yeux de vert et de marron descendent sur ses bras, lentement, traduisant une anxiété grandissante, « – si vous n’êtes pas sûr du chemin, je peux vous l’indiquer... »
Eos Saysanasy
Maison des Maintes Eaux
Un air d'autrefois
10 Décembre 118
L'enthousiasme sans réserves dont j'avais fait preuve malgré les regards extérieurs n'avait pas été calculé, surtout pour finir sur les mots bredouillants du sosie fraternel. Tout au sentiment d'avoir retrouvé l'un des miens, comme une nostalgie cachée dans un placard de mon inconscience et ressortant comme un diable de sa boîte, mes bras s'était refermés sur la silhouette avec l'excitation d'un gosse. Mon grand frère, mon frère quoi! ici!
Et comme si son incompréhension faisait partie de la retrouvaille je souris d'autant plus: "C'est joli, très joli! Tu n'as pas voulu garder Ujin?" Potentiellement celui-ci était plus connoté mais les raisons du changement ne me venait pas vraiment. Mais au fur et à mesure des secondes s’égrainant, un doute s'insinue en moi, me faisant doucement lâcher les coudes de la figure pourtant bien connue. Ce pourrait-il qu'Ujin... M'ai oublié? Je fronce des sourcils et pique un fard. Si ça se trouve, Ujin pensait être en face d'un illustre anonyme... "Je... Je vous présente mes excuses." Car voyant la carrure flexible se raidir comme un piquet, en proie au malaise profond, que faire de plus? Ujin n'avait jamais été le plus câlin de nous tous (en réalité, je détenais la palme haut la main) et il avait horreur d'être embarrassé en public. S'il avait tout oublié... Alors il réagirait exactement comme cela.
Je salue donc Céleste comme on le faisait encore en Asie, surtout aux supérieurs et réitère: "Je croyais que vous étiez mon frère. Vous lui ressemblez en tout point, et je suis le premier de mon foyer à traverser... Je suis navré, comment puis je me faire pardonner?" En réalité je veux surtout savoir si c'est un oubli de portail ou réellement un quiproquo humiliant qui vient de se produire et je zieute encore les jolis yeux en amande devant moi avant de sourire d'un air gêné: "Je suis Eos. S'il vous plaît, permettez moi de vous payer un verre dans un endroit calme, le centre du quartier nous regarde à présent..." Si ce devait être une méprise, autant me dédouaner tout de suite... Et pas sur place publique.
Céleste
Maison des Maintes Eaux
Confus. C’est le mot qui correspond le mieux à l’état d’esprit dans lequel ce pauvre Céleste se trouve actuellement. Le compliment sur son prénom ne fait que renforcer les picotements désagréables qui parcourent son corps malgré le fait que l’autre homme lui ait libéré ses bras. Sans aucune idée de qui est cette personne, il continue de le détailler de ses yeux d’un marron étoilé de vert, cherchant désespérément dans les tréfonds de sa mémoire un quelconque souvenir de leur précédente rencontre si cette dernière ait un jour existé… « Il n’y a pas de mal, » répond-il avec douceur aux excuses tout agitant légèrement ses mains comme s’il cherchait à, maladroitement, le rassurer.
C’est bien la première fois qu’on le confond avec qui que ce soit… Non pas que l’Oracle se pense spécial ou particulièrement unique, ça n’est simplement jamais arrivé avant aujourd’hui. Et il n’a ni frère ni sœur… ce qui rend la situation encore plus affreusement pour l’introverti qu’il est. Il va devoir dire à cet inconnu qu’il n’est ni son frère et, surtout, qu’il ne peut pas l’être, pour des raisons évidentes, et le Triton n’a pas la moindre idée de comment est-ce que le reste de l’humanité résout ce genre de quiproquo sans faire de mal à l’autre. Il ouvre la bouche puis la referme sans rien dire dans un premier temps, mais sous le regard curieux du jeune homme il finit par bredouiller, avec le plus de compassion possible : « Je suis fils unique… » Une situation qui n’a de cesse de croitre en matière de malaise, et Céleste n’était pas sûr que cela puisse être possible, mais si.
« Enchanté, Eos, » l’Oracle accompagne ses mots d’une légère inclinaison dans sa direction. Une révérence polie qui lui revient plus facilement qu’il ne l’aurait cru, le tissu de son hanfu accompagnant son mouvement ajoutant une touche légère à la retenue propre à la politesse asiatique. Presque froide, d’une certaine façon. « Si vous le souhaitez, mais cela n’est vraiment pas nécessaire… » Céleste pourrait prétexter presque tout ce qu’il veut pour s’enfuir et aller se noyer dans le canal le plus proche, mais son cerveau ne parvient pas à formuler la moindre excuse pour se désister. Il n’y a pas mort d’homme, personne n’a été blessé, sauf peut-être dans un égo, mais en dehors de cela tout le monde va bien. « Vous-Vous êtes arrivés récemment, Eos ? » Ce qui pourrait expliquer l’excitation, comme il l’a d’abord pensé. Maintenant qu’il y pense, il se sent encore plus coupable d’essayer de s’enfuir. « Je n’ai pas vraiment l’habitude d’aller, » une pause, cherchant visiblement ses mots, « boire des verres… Mais si vous connaissez un endroit calme… »
Le Triton n’a aucun moyen de le savoir, mais il pourrait presque entendre Lysrus rire de ses piètres compétences dans tout ce qui touche les interactions sociales, et les Dieux savent tous les efforts que Céleste est prêt à fournir pour s’améliorer ces derniers mois. Le regard fuyant, il glisse nerveusement ses doigts dans les quelques mèches plus courtes devant son visage, se demandant comment il parvient toujours à se retrouver dans des situations où il se ridiculise face à de parfaits inconnus aussi souvent.
Eos Saysanasy
Maison des Maintes Eaux
Un air d'autrefois
10 Décembre 118
Celeste avait tellement de traits de ma fratrie que la confiance renforcée sur ses origines m'enfonçait dans mon impression qu'il soit des miens. Pourtant, au fur et à mesure de la conversation, la confiance en mon jugement peu à peu s'érode, et j'essaye de trouver la réponse dans les yeux effarouchés de mon interlocuteur avant de m'excuser. S'il y a une chose que je sais de Ujin, c'est que d'autant insister il se serait mis en colère. Et ainsi les choses divergent, l'homme aux longs cheveux fins se contentant d'être poli, timide et gêné.
Gardant une distance respectueuse je parle un peu de la famille et le commentaire du triton finit d'achever ma persuasion: Fils unique? "Vous... êtes sûr?" Je secoue la tête comme pour réveiller mes pensées: Bien sûr qu'il est sûr... Je balbutie donc de nouveau des excuses avant de me présenter. Soit il avait tout oublié et imaginais être fils unique, soit, le plus probable, ce sosie familial n'avait rien en commun et je m'enfonçais dans le ridicule. Je propose alors un dédommagement en petit déjeuner, et là encore Celeste hésite.
La mine rosée et les yeux baissés, le malaise est palpable et je fais tout pour rassurer la silhouette familière. "Je connais un endroit parfait pour boire une infusion. Allons y voulez vous?" Je montre une des portes arquées allant vers le port avant de marche au pas du jeune homme. "Je suis arrivé en janvier oui... Et vous?" Car là était la vraie question! Je regarde sa tenue un instant et m'arrête, fasciné. "Mazette! ça ressemble à une tenue traditionnelle terrestre, non? Je ne savais pas que quiconque se rappelait de comment on cousait une tenue asiatique, je n'ai vu que du médiéval occidental, et encore..." J'admire les finitions un instant et souris. "Enfin je sais coudre, mais je ne me serait pas essayé à un tel exercice! C'est vous qui l'avez fait?" Je demande tout en reprenant de petits pas calmes en direction du salon de thé "La petite chimère" se trouvant près des quais.
Contenu sponsorisé
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum