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Dans le viseur des autorités - PV Mélusine
Amelia Gouttenoire
Maison de la Flamme et de l'Ombre
Dans le viseur des autorités
Septembre 20, 118 - Petit matin
La nuit avait été riche en émotions — non —, avec la visite nocturne chez le docteur Lafleur qui lui avait rafistolé le visage, Amelia était persuadée que son dernier petit coup d'éclat était passé inaperçu. Idiote finie, la bougresse devait surtout souffrir d'un traumatisme crânien, tant il était évident que tous ses camarades de maison s'inquiétait pour elle. Mais comme toujours aussi sympathique qu'un racca qu'on aurait dérangé dans son antre, c'est loin de tout et tout le monde que continuait d'évoluer la vilaine. Cette dernière année avait été le signe d'une déchéance particulière pour l'ancienne héritière. Malheureuse, cherchant à souffrir, c'est sous les coups de prétendus adversaire qu'était né le paroxysme de son malheur, alors qu'elle se laissait tabasser pour qu'enfin sa douleur existe ailleurs que dans son coeur.
Comme il était insupportable de tout ressentir au centuple, surtout maintenant que le sort de la sorcière s'était estompé. Elle, l'ancienne sociopathe insensible devait maintenant composer avec un palpitant fonctionnel, qui s'émouvait autant qu'il haïssait. Et même si son entrée chez les explorateurs avait été synonyme de joie passagère, c'est maintenant au fond, tout au fond de son puit de noirceur qu'avançait Amelia.
Simplement rentrée à sa chambre pour y prendre des affaires, c'est nez à nez avec un golgoth aux yeux rouges que tomba l'héritière en tentant de sortir de sa chambre. Immédiatement, ses lèvres se retroussèrent sur ses dents alors qu'elle s'apprêtait à grogner et d'un geste à peine, la grande bringue la faisait taire, lui indiquant le fond de sa chambre d'un geste du menton alors qu'il sifflait : « T'as de la visite, attend sagement si tu veux pas que je finisse ce que t'as commencé. » Il parlait visiblement des marques qu'elle arborait un peu partout, tiraillant un peu plus sur les points fraîchement réalisés lorsqu'elle grimaça de colère. Tournant les talons pour aller s'asseoir sur le lit, Amelia se préparait certainement à se faire sermonner, mais comme toujours, elle nierait, prétendrait que l'entraînement s'était un peu trop bien passé, que son amant avait été un peu trop véhément lorsqu'ils s'étaient amusés. Tout pour ne pas admettre qu'elle allait mal, qu'elle sombrait.
Car finalement, n'était-ce pas ce qu'elle avait toujours fait ? Mentir, mentir encore pour masquer ce qu'elle ressentait. Et si ses capacités de mensonge n'étaient plus aussi développées qu'elles l'avaient été, aucun doute sur le fait qu'elle n'hésiterait pas à s'enfoncer dans son tissu de mensonge jusqu'à ce qu'on lui lâche enfin les basques. Amelia refusait d'admettre qu'elle s'enfonçait dans son océan de noirceur et sa future visite vers la sorcière n'en serait que la confirmation que tout le monde attendait.
La nuit avait été riche en émotions — non —, avec la visite nocturne chez le docteur Lafleur qui lui avait rafistolé le visage, Amelia était persuadée que son dernier petit coup d'éclat était passé inaperçu. Idiote finie, la bougresse devait surtout souffrir d'un traumatisme crânien, tant il était évident que tous ses camarades de maison s'inquiétait pour elle. Mais comme toujours aussi sympathique qu'un racca qu'on aurait dérangé dans son antre, c'est loin de tout et tout le monde que continuait d'évoluer la vilaine. Cette dernière année avait été le signe d'une déchéance particulière pour l'ancienne héritière. Malheureuse, cherchant à souffrir, c'est sous les coups de prétendus adversaire qu'était né le paroxysme de son malheur, alors qu'elle se laissait tabasser pour qu'enfin sa douleur existe ailleurs que dans son coeur.
Comme il était insupportable de tout ressentir au centuple, surtout maintenant que le sort de la sorcière s'était estompé. Elle, l'ancienne sociopathe insensible devait maintenant composer avec un palpitant fonctionnel, qui s'émouvait autant qu'il haïssait. Et même si son entrée chez les explorateurs avait été synonyme de joie passagère, c'est maintenant au fond, tout au fond de son puit de noirceur qu'avançait Amelia.
Simplement rentrée à sa chambre pour y prendre des affaires, c'est nez à nez avec un golgoth aux yeux rouges que tomba l'héritière en tentant de sortir de sa chambre. Immédiatement, ses lèvres se retroussèrent sur ses dents alors qu'elle s'apprêtait à grogner et d'un geste à peine, la grande bringue la faisait taire, lui indiquant le fond de sa chambre d'un geste du menton alors qu'il sifflait : « T'as de la visite, attend sagement si tu veux pas que je finisse ce que t'as commencé. » Il parlait visiblement des marques qu'elle arborait un peu partout, tiraillant un peu plus sur les points fraîchement réalisés lorsqu'elle grimaça de colère. Tournant les talons pour aller s'asseoir sur le lit, Amelia se préparait certainement à se faire sermonner, mais comme toujours, elle nierait, prétendrait que l'entraînement s'était un peu trop bien passé, que son amant avait été un peu trop véhément lorsqu'ils s'étaient amusés. Tout pour ne pas admettre qu'elle allait mal, qu'elle sombrait.
Car finalement, n'était-ce pas ce qu'elle avait toujours fait ? Mentir, mentir encore pour masquer ce qu'elle ressentait. Et si ses capacités de mensonge n'étaient plus aussi développées qu'elles l'avaient été, aucun doute sur le fait qu'elle n'hésiterait pas à s'enfoncer dans son tissu de mensonge jusqu'à ce qu'on lui lâche enfin les basques. Amelia refusait d'admettre qu'elle s'enfonçait dans son océan de noirceur et sa future visite vers la sorcière n'en serait que la confirmation que tout le monde attendait.
Feat Mélusine
Mélusine
Bras droit du Dirigeant
Mélusine avait toujours abhorré les bruits de couloirs. Rumeurs, commérages, quels que soient leurs noms, elle les haïssait plus que de raison, mais nul ne rencontrait plus sa colère que ceux qui les divulguaient sans vergogne. Le respect était pour eux une notion abstraite, une vertu dont ils se passaient allègrement, qu'importe, la vampyre ne gardait pas sa langue dans sa bouche et aurait vite fait de couper les leurs avant qu'elles ne causent des dégâts irréversibles. Dans cet état d'esprit troublé, entre la confusion et la fureur, elle emprunta le couloir qui séparait les bureaux des quartiers privés des membres de son foyer, la tête embrumée par les scénarios qui s'y enchaînaient sans jamais lui laisser une seconde de répit. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'on lui rapportait un comportement déviant, une tendance à l'acharnement, aux éclats de voix et à la violence. Si d'ordinaire, elle préférait passer les actes des siens sous silence, car peu lui importait que certains finissent le visage dans le caniveau, sans doute l'avaient-ils bien mérité, sa position de bras droit l'obligeait à faire preuve d'une certaine… rigueur. Un mot bien fort pour une simple remontrance, parce que si Amelia se comportait comme elle l'avait toujours fait, elle ne parviendrait pas à lui arracher la vérité. Ses talons claquaient sur le sol carrelé dans une démarche assurée qui n'en avait que l'apparence et un soupir de frustration s'échappa d'entre ses lèvres. Elle détestait imaginer le pire, mais n'avait jamais appris à penser au meilleur, et ce qui l'attendait lui ferait bien plus perdre pied qu'elle ne l'aurait envisagé. Ses doigts glissèrent sur la poignée, laissant plâner quelques secondes durant lesquelles elle s'autorisa à fabuler sur le fait que les bruits de couloirs n'étaient que ça. Des âneries, des facéties, un moyen de passer le temps dans un monde qui aurait pu s'enflammer à la moindre étincelle. Certains préféraient voir l'univers brûler, Mélusine faisait partie de ceux qui l'allumaient.
Avec une lenteur calculée, elle poussa sur la poignée dans un grincement qui lui scia les oreilles. Sa silhouette, droite, se dégagea de l'embrasure de la porte pour laisser passer un de ses fiers acolytes qu'elle gratifia d'une légère tape sur l'épaule. Une fois la porte refermée, Mélusine resta silencieuse durant une dizaine de secondes, attendant d'entendre les pas du golgoth s'éloigner. La curiosité était un vilain défaut qu'elle ne pouvait tolérer, encore moins dans des circonstances actuelles. Son regard, puis son corps, pivota vers sa congénère assise sur son lit, son visage abimé ne l'empêchant guère d'afficher cette mine renfrognée qu'elle aurait reconnue entre mille. « J'ai pensé plus judicieux de venir à la place de Davian. Mes excuses pour les moyens... Musclés. ». Leur dirigeant, aussi ambitieux et talentueux soit-il, ne débordait pas d'empathie et aurait mieux fait d'enfermer la vampyre pour son propre bien. Sans doute, cela était-ce la bonne solution, cependant dans la tendresse qui émanait de tous ses pores, Mélusine ne l'envisageait pas une seule seconde. Elle s'avança doucement, s'arrêtant devant Amelia qu'elle jaugea longuement, ses yeux rouge écarlate s'arrêtant sur chacune de ses blessures qui devenaient inévitablement les siennes, sa respiration devenant plus lente, plus saccadée. « Amelia, qui… comment… ».
Elle secoua la tête. Ces réponses, elle les connaissait par cœur, elle les avait trop entendues, maintes et maintes fois. Elle n'y croyait plus, y avait-elle seulement cru un jour ? Elle prit une grande inspiration avant de s'asseoir à côté de sa congénère, fixant le mur qui leur faisait face. « Tu m'inquiètes. ». Un constat simple, perçant de sincérité. Parfois, il était inutile de faire des détours. « Pas notre Maison, pas le Conseil. Moi. ». L'envie de la prendre dans ses bras la saisit violemment, elle la retint avec peine. Sa nature maternelle lui hurlait d'envoyer valser sa raison, mais les cajoleries ne suffisaient jamais pour une tête aussi dure que celle d'Amelia. « Tu rentres tous les soirs plus blessée que la veille. Tu ne parles plus. Pire, on ne t'entend plus. ». Elle ferma les yeux, posant ses mains sur son visage, se massant discrètement les tempes. « Je n'ai pas l'intention de te dénoncer, de laisser le Conseil ou Davian avoir la main sur toi, sur ta vie. Je sais à quel point tu tiens à ta liberté, à ton jardin secret… ». Une migraine s'empara de son esprit, vicieuse. Elle culpabilisait. Deux ans plus tôt, elle l'avait lâchement abandonnée à ses démons, trop préoccupée par les siens. « Je veux te protéger, Amelia. Mais pour ça, j'ai besoin de savoir. ». Elle plongea son regard dans le sien, inquisiteur. Au fond de ses pupilles dansaient les flammes de la vengeance et de la colère dans une cavalcade déchaînée. « Qui t'a fait ça ? ».
Avec une lenteur calculée, elle poussa sur la poignée dans un grincement qui lui scia les oreilles. Sa silhouette, droite, se dégagea de l'embrasure de la porte pour laisser passer un de ses fiers acolytes qu'elle gratifia d'une légère tape sur l'épaule. Une fois la porte refermée, Mélusine resta silencieuse durant une dizaine de secondes, attendant d'entendre les pas du golgoth s'éloigner. La curiosité était un vilain défaut qu'elle ne pouvait tolérer, encore moins dans des circonstances actuelles. Son regard, puis son corps, pivota vers sa congénère assise sur son lit, son visage abimé ne l'empêchant guère d'afficher cette mine renfrognée qu'elle aurait reconnue entre mille. « J'ai pensé plus judicieux de venir à la place de Davian. Mes excuses pour les moyens... Musclés. ». Leur dirigeant, aussi ambitieux et talentueux soit-il, ne débordait pas d'empathie et aurait mieux fait d'enfermer la vampyre pour son propre bien. Sans doute, cela était-ce la bonne solution, cependant dans la tendresse qui émanait de tous ses pores, Mélusine ne l'envisageait pas une seule seconde. Elle s'avança doucement, s'arrêtant devant Amelia qu'elle jaugea longuement, ses yeux rouge écarlate s'arrêtant sur chacune de ses blessures qui devenaient inévitablement les siennes, sa respiration devenant plus lente, plus saccadée. « Amelia, qui… comment… ».
Elle secoua la tête. Ces réponses, elle les connaissait par cœur, elle les avait trop entendues, maintes et maintes fois. Elle n'y croyait plus, y avait-elle seulement cru un jour ? Elle prit une grande inspiration avant de s'asseoir à côté de sa congénère, fixant le mur qui leur faisait face. « Tu m'inquiètes. ». Un constat simple, perçant de sincérité. Parfois, il était inutile de faire des détours. « Pas notre Maison, pas le Conseil. Moi. ». L'envie de la prendre dans ses bras la saisit violemment, elle la retint avec peine. Sa nature maternelle lui hurlait d'envoyer valser sa raison, mais les cajoleries ne suffisaient jamais pour une tête aussi dure que celle d'Amelia. « Tu rentres tous les soirs plus blessée que la veille. Tu ne parles plus. Pire, on ne t'entend plus. ». Elle ferma les yeux, posant ses mains sur son visage, se massant discrètement les tempes. « Je n'ai pas l'intention de te dénoncer, de laisser le Conseil ou Davian avoir la main sur toi, sur ta vie. Je sais à quel point tu tiens à ta liberté, à ton jardin secret… ». Une migraine s'empara de son esprit, vicieuse. Elle culpabilisait. Deux ans plus tôt, elle l'avait lâchement abandonnée à ses démons, trop préoccupée par les siens. « Je veux te protéger, Amelia. Mais pour ça, j'ai besoin de savoir. ». Elle plongea son regard dans le sien, inquisiteur. Au fond de ses pupilles dansaient les flammes de la vengeance et de la colère dans une cavalcade déchaînée. « Qui t'a fait ça ? ».
FT Amelia
Amelia Gouttenoire
Maison de la Flamme et de l'Ombre
Dans le viseur des autorités
Septembre 20, 118 - Petit matin
Comme un lion en cage, Amelia avait longé les murs abîmés de sa chambre en attendant que la sentence tombe, que la visite de celui ou celle venu la questionner se fasse, qu'elle puisse retrouver sa liberté, sortir, partir loin de ces regards empreints de pitié. Car la vampyre haïssait par dessus tout cette moue que les gens faisaient lorsqu'ils la croisaient dans les couloirs de la Flamme et de l'Ombre. Elle haïssait comme ils semblaient tous si navrés pour elle, la voyant sûrement comme une victime de violences, une femme à plaindre, malheureuse. Mais non, Amelia était seule responsable de ces marques, de cette douleur qu'elle avait cherché à ressentir pour enfin matérialiser celle de son coeur à l'agonie. Deux ans qu'elle était là et sa course lente vers cette noirceur n'avait fait que s'accélérer.
Elle avait eu beau faire la promesse à Kaël d'essayer, les mauvaise habitudes, la tristesse pugnace qui lui obscurcissait le coeur, tout ça n'avait fait que s'accentuer, rendant les soins de Galatéa encore plus efficace. Mais invariablement, la redescente était pire.
Aux ordres des gros bras venus s'assurer que la vampyre ne pourrait s'échapper, Amelia s'était assise sur le lit, boudeuse et sans un mot, sans un regard pour cette barrique de muscle qu'elle aurait bien broyé, elle bougonna, marmonna en silence.
Les talons de Mélusine retentirent dans le couloir avant même qu'elle ne soit arrivée et droite comme un I sur son lit, Amelia comprit rapidement que le vent tournait. Devant Davian, elle n'aurait eu aucun mal à jouer les grosse dure, à prétendre que tout allait bien, qu'elle n'avait pas besoin d'aide. Mais Mélusine... Sa tendresse maternelle à son égard l'avait toujours grandement touchée, comme si finalement, chez cette femme au regard doux et aux sourires vrais, Amelia y voyait cette mère qu'elle avait perdu deux années en arrière. Un soupir plus tard et la bras droit entrait, laissant partir le golgoth gardien de vampyre agitée avant d'attendre que ses pas se soient éloignés. Le regard fuyant, l'allure trahissant son envie de fuir à toute jambe, Amelia restait là, raide, comme un fauve en cage, incapable de contenir le malaise qu'elle exsudait.
Aux premières paroles que prononça Mélusine, Amelia resta silencieuse, le visage fermé, encore gonflé des marques qui l'ornait. Elle devait avoir piètre allure, avec ses coupures fraîchement recousues et son oeil au beurre noir, mais au moins, la vampyre avait eu la présence d'esprit de masquer les marques de strangulation sur sa gorge pâle.
Murée dans le silence qui lui était si familier, Amelia restait muette, braquée, transpirant cette volonté de bête acculée de fuir, ou d'attaquer, selon qui se présenterait devant elle. Car tout ça avait toujours été trop, trop dur, trop brutal, juste trop. Et si le sort de Galatéa avait fait du bien un temps, la tristesse n'était revenue que plus forte encore, galvanisée par les émotions supprimées durant ces trois jours de bonheur indicible. Les yeux rivés sur le mur marqué des éclats de rage de la vampyre, Amelia ne répondit rien, absolument rien, quand Mélusine expliqua s'inquiéter. Comment n'aurait elle pas pu le faire ? Une membre de sa maison adorée, une congénère qui plus est, affichait de dangereux comportements mutilatoires et s'oubliait un peu trop souvent sur le terrain d'entraînement. Inutile d'être un génie pour savoir que la jeune femme qui s'était fait rouer de coup par trois lascars la veille était Amelia.
Elle laissa Mélusine parler, sans jamais répondre, sans jamais confirmer ou infirmer la moindre parole que prononçait la vampyre à ses côtés. Amelia refusait de parler. Elle refuserait encore longtemps, même chez le psychiatre chez qui elle finirait, car parler, c'était admettre qu'elle allait mal, qu'elle était malheureuse. Et Amelia refusait de se l'avouer. Dans la Pègre, la dépression était une fable, impossible, inutile lorsqu'on avait le monde à ses pieds, alors pourquoi était elle devenue si faible ? Un grognement sembla presque monter, vite arrêté par la douleur que provoquait la moindre grimace et soupirant simplement quand Mélusine redemanda qui l'avait autant ammochée, Amelia garda les yeux rivés sur le mur face à elle.
« Personne. J'me suis fait ça toute seule. Et de toute façon, ils sont tout autant amochés qu'moi, alors pas besoin de jouer les justiciers. » Elle détestait être aussi froide, aussi distante avec Mélusine. Mais c'était nécessaire. Sans ça, elle devrait affronter son regard, sa tristesse, son inquiétude. Et Amelia ne voulait surtout pas qu'on la materne, prenne soin d'elle. Même si elle n'était pas encore en capacité de se l'avouer : elle voulait mourir. Elle lâcha un nouveau soupir étouffé, avant joindre ses mains sur ses genoux, tricotant ses doigts nerveusement comme le ferait une enfant un jour d'interro surprise. « Pas besoin de t'inquiéter, j'ai un peu abusé mais j'ai appris ma leçon, pas de combat à trois contre un. » Elle mentait, comme une arracheuse de dents. Car à n'en pas douter, les trois branquignols qui l'avaient alignée auraient pu finir la gueule contre le pavé. Mais Amelia voulait qu'ils la tabassent, qu'il la frappent encore et encore jusqu'à ce que sa peine disparaisse sous son mal de crâne et si Milo ne s'en était pas mêlé, elle aurait sûrement fini assommée, comme elle l'espérait. Un petit somme, juste un.
Toujours aussi revêche et peu enclin à se livrer, elle n'avait toujours pas regardé Mélusine à ses côtés quand elle demanda, d'une voix sèche, tranchante : « Si j'promet de me tenir à carreau vous me fouterez la paix ? » Lui foutre la paix afin qu'elle aille chercher un bracelet de magie noire qui la ferait dormir, la transformant en bombe à retardement qui la conduirait cette fois véritablement au devant de graves ennuis. Mais ça, Amelia l'ignorait.
Comme un lion en cage, Amelia avait longé les murs abîmés de sa chambre en attendant que la sentence tombe, que la visite de celui ou celle venu la questionner se fasse, qu'elle puisse retrouver sa liberté, sortir, partir loin de ces regards empreints de pitié. Car la vampyre haïssait par dessus tout cette moue que les gens faisaient lorsqu'ils la croisaient dans les couloirs de la Flamme et de l'Ombre. Elle haïssait comme ils semblaient tous si navrés pour elle, la voyant sûrement comme une victime de violences, une femme à plaindre, malheureuse. Mais non, Amelia était seule responsable de ces marques, de cette douleur qu'elle avait cherché à ressentir pour enfin matérialiser celle de son coeur à l'agonie. Deux ans qu'elle était là et sa course lente vers cette noirceur n'avait fait que s'accélérer.
Elle avait eu beau faire la promesse à Kaël d'essayer, les mauvaise habitudes, la tristesse pugnace qui lui obscurcissait le coeur, tout ça n'avait fait que s'accentuer, rendant les soins de Galatéa encore plus efficace. Mais invariablement, la redescente était pire.
Aux ordres des gros bras venus s'assurer que la vampyre ne pourrait s'échapper, Amelia s'était assise sur le lit, boudeuse et sans un mot, sans un regard pour cette barrique de muscle qu'elle aurait bien broyé, elle bougonna, marmonna en silence.
Les talons de Mélusine retentirent dans le couloir avant même qu'elle ne soit arrivée et droite comme un I sur son lit, Amelia comprit rapidement que le vent tournait. Devant Davian, elle n'aurait eu aucun mal à jouer les grosse dure, à prétendre que tout allait bien, qu'elle n'avait pas besoin d'aide. Mais Mélusine... Sa tendresse maternelle à son égard l'avait toujours grandement touchée, comme si finalement, chez cette femme au regard doux et aux sourires vrais, Amelia y voyait cette mère qu'elle avait perdu deux années en arrière. Un soupir plus tard et la bras droit entrait, laissant partir le golgoth gardien de vampyre agitée avant d'attendre que ses pas se soient éloignés. Le regard fuyant, l'allure trahissant son envie de fuir à toute jambe, Amelia restait là, raide, comme un fauve en cage, incapable de contenir le malaise qu'elle exsudait.
Aux premières paroles que prononça Mélusine, Amelia resta silencieuse, le visage fermé, encore gonflé des marques qui l'ornait. Elle devait avoir piètre allure, avec ses coupures fraîchement recousues et son oeil au beurre noir, mais au moins, la vampyre avait eu la présence d'esprit de masquer les marques de strangulation sur sa gorge pâle.
Murée dans le silence qui lui était si familier, Amelia restait muette, braquée, transpirant cette volonté de bête acculée de fuir, ou d'attaquer, selon qui se présenterait devant elle. Car tout ça avait toujours été trop, trop dur, trop brutal, juste trop. Et si le sort de Galatéa avait fait du bien un temps, la tristesse n'était revenue que plus forte encore, galvanisée par les émotions supprimées durant ces trois jours de bonheur indicible. Les yeux rivés sur le mur marqué des éclats de rage de la vampyre, Amelia ne répondit rien, absolument rien, quand Mélusine expliqua s'inquiéter. Comment n'aurait elle pas pu le faire ? Une membre de sa maison adorée, une congénère qui plus est, affichait de dangereux comportements mutilatoires et s'oubliait un peu trop souvent sur le terrain d'entraînement. Inutile d'être un génie pour savoir que la jeune femme qui s'était fait rouer de coup par trois lascars la veille était Amelia.
Elle laissa Mélusine parler, sans jamais répondre, sans jamais confirmer ou infirmer la moindre parole que prononçait la vampyre à ses côtés. Amelia refusait de parler. Elle refuserait encore longtemps, même chez le psychiatre chez qui elle finirait, car parler, c'était admettre qu'elle allait mal, qu'elle était malheureuse. Et Amelia refusait de se l'avouer. Dans la Pègre, la dépression était une fable, impossible, inutile lorsqu'on avait le monde à ses pieds, alors pourquoi était elle devenue si faible ? Un grognement sembla presque monter, vite arrêté par la douleur que provoquait la moindre grimace et soupirant simplement quand Mélusine redemanda qui l'avait autant ammochée, Amelia garda les yeux rivés sur le mur face à elle.
« Personne. J'me suis fait ça toute seule. Et de toute façon, ils sont tout autant amochés qu'moi, alors pas besoin de jouer les justiciers. » Elle détestait être aussi froide, aussi distante avec Mélusine. Mais c'était nécessaire. Sans ça, elle devrait affronter son regard, sa tristesse, son inquiétude. Et Amelia ne voulait surtout pas qu'on la materne, prenne soin d'elle. Même si elle n'était pas encore en capacité de se l'avouer : elle voulait mourir. Elle lâcha un nouveau soupir étouffé, avant joindre ses mains sur ses genoux, tricotant ses doigts nerveusement comme le ferait une enfant un jour d'interro surprise. « Pas besoin de t'inquiéter, j'ai un peu abusé mais j'ai appris ma leçon, pas de combat à trois contre un. » Elle mentait, comme une arracheuse de dents. Car à n'en pas douter, les trois branquignols qui l'avaient alignée auraient pu finir la gueule contre le pavé. Mais Amelia voulait qu'ils la tabassent, qu'il la frappent encore et encore jusqu'à ce que sa peine disparaisse sous son mal de crâne et si Milo ne s'en était pas mêlé, elle aurait sûrement fini assommée, comme elle l'espérait. Un petit somme, juste un.
Toujours aussi revêche et peu enclin à se livrer, elle n'avait toujours pas regardé Mélusine à ses côtés quand elle demanda, d'une voix sèche, tranchante : « Si j'promet de me tenir à carreau vous me fouterez la paix ? » Lui foutre la paix afin qu'elle aille chercher un bracelet de magie noire qui la ferait dormir, la transformant en bombe à retardement qui la conduirait cette fois véritablement au devant de graves ennuis. Mais ça, Amelia l'ignorait.
Feat Mélusine
Mélusine
Bras droit du Dirigeant
L’insolence d’Amelia avait toujours été déclencheur de discorde. Du plus loin qu’elle s’en souvenait, la vampyre trouvait le moyen de se mettre dans tous les coups fourrés et d’en assumer les conséquences simplement en tendant la joue. Mélusine, le dos raide, avait parfois le sentiment de se retrouver face à un miroir terrifiant, lui envoyant par vagues des flashs de la personne qu’elle était auparavant, de cette jeune femme fragile qui par tous les moyens se flagellait pour la souffrance de l’univers. Silencieuse, elle observait la gestuelle de sa congénère, sa bouche qui se tordait en excuses qui ne la convaincraient jamais, le pire étant probablement qu’Amelia savait que ses mensonges ne la duperaient guère. Au delà de ses instincts protecteurs, Mélusine sentait qu’elle perdait une course contre la montre et que l’arbitre jouait contre elle. Les lèvres pincées, elle réprima l’envie de passer une main dans la chevelure blanche de celle qu’elle aurait du protéger, celle qui n’aurait jamais dû tant souffrir alors qu’elle était là, juste là, pantin incapable de bouger ou de sauver les siens alors que sa vie n’avait aucun autre intérêt que celui-ci. Cela la tuait de l’admettre, mais à cet instant précis, ses instincts maternels ne seraient d’aucune utilité. La tendresse possédait ses propres limites, et elle devrait jouer sur le fil du rasoir, dansant telle une funambule aux yeux bandés. Un soupir s’échappa de sa bouche tandis que sa posture s’affaissait de quelques centimètres, et que la voix tranchante de la vampyre résonnait en écho dans cette chambre qui ne représentait rien d’autre que son désespoir. « Je ne peux pas te foutre la paix, Amelia. ». Elle secoua la tête de gauche à droite. « Je ne veux pas te foutre la paix. ».
Son esprit grondait, sa frustration montait en flèche. Elle était inutile, dans ce combat qu’elle ne pouvait l’aider à mener. Pourtant elle voulait essayer, elle refusait d’abandonner. « Je ne veux pas te brimer, mais je ne peux pas te laisser... ». Elle leva une main, la faisant glisser sur les hématomes qui bordaient les épaules de sa congénère, le coeur serré et la mâchoire crispée. « Te tuer à petit feu. ». Mélusine n’avait jamais excellé dans le rôle de psychologue, elle-même aurait eu besoin d’une longue et éprouvante thérapie, aussi elle se sentait profondément illégitime de lui arracher la vérité alors qu’elle-même refusait d’épiloguer sur sa douleur. « J’ai longtemps passé tes excès de violence sous silence. ». Elle fit une pause de plusieurs secondes, pesant ses mots. « Je ne te le dis pas en espérant le moindre remerciement, si je viens te quérir aujourd’hui, c’est que le choix est proche de m’être retiré. ». Davian ne serait pas aussi délicat et mettre Amelia en cage ne lui ferait ni chaud ni froid. L’avantage et les inconvénients d’avoir un dirigeant déconnecté des siens, son impartialité frappait à tous les étages et les états d’âmes de la vampyre ne l’intéressaient pas, encore moins si elle causait des dégâts à autrui. « Je... Pourquoi ?... ». Elle se racla la gorge, se levant finalement du lit pour le contourner et se retrouver en face de sa congénère, les yeux rivés dans les siens. « Tu dois en parler à quelqu’un. Si ce n’est pas moi, peu m’importe. ». Son regard se dirigea vers les cicatrices fraîchement recousues, une œuvre de Frédéric à n’en point douter. Pouvait-elle lui en vouloir d’avoir ainsi caché sa misère ? Non, pourtant elle lui en voulut quand même. « Tu es importante, Amelia. ». Les murs qu’elle érigeait d’ordinaire autour de son coeur commençaient à craqueler. Si seulement elle s’était concentrée sur autre chose qu’elle-même. Si seulement elle avait entendu ses cris de détresse avant qu’il ne soit trop tard. Si seulement elle n’avait pas été profondément égoïste. Aujourd’hui, elle en payait le prix, et elle ne l’estimait pas suffisant encore.
« Je ne suis pas ton ennemie. ». Pourtant, elle n’était pas son alliée. Ce qu’elle s’apprêtait à lui proposer ne pouvait que déclencher sa rage. Elle le savait pertinemment et n’avait d’autres choix que de l’accueillir. « Si tu désires réellement que je te foute la paix, tu dois aller mieux. Et je vois clair dans tes mensonges, tu peux berner tout le quartier, pas moi. ». Sous couvert d’une menace, Mélusine espérait que la pilule passerait un peu mieux. Elle se trompait lourdement. « Nous avons des médecins qui peuvent t’aider. De personnes spécialisées pour t’écouter, te comprendre. Qui auront des solutions. ». Elle baissa les yeux, presque honteuse. « J’ai passé un marché avec Davian. Tu n’auras pas de problèmes, si tu acceptes de voir un psychiatre et de te prendre en charge. ». Elle serra les poings, ses phalanges blanchissant à vue d’oeil. « Je sais que ce n’est pas ce que tu veux. Ce n’est pas ce que je veux non plus. Je suis désolée, Amelia.. ». Elle releva la tête, les yeux légèrement humide de ces émotions que pour une fois elle ne parvenait point à réfréner, sa nature de vampyre la rattrapant au galop dès qu’elle avait le malheur d’essayer d’être stoïque. Comment le pouvait-elle ? Amelia la renvoyait à un ancien temps, à une ancienne elle. Si elle avait survécu, alors elle ne pouvait échouer. Égoïste un jour, égoïste toujours. « Je viendrais avec toi. Tu n’as pas besoin de te punir ainsi. ». Puis un sourire naquit sur ses traits, tentant de briser la glace médiocrement. Elle était pathétique. « Ce serait bien la première fois qu’on me ferait entrer chez un autre médecin que Lafleur. ».
Son esprit grondait, sa frustration montait en flèche. Elle était inutile, dans ce combat qu’elle ne pouvait l’aider à mener. Pourtant elle voulait essayer, elle refusait d’abandonner. « Je ne veux pas te brimer, mais je ne peux pas te laisser... ». Elle leva une main, la faisant glisser sur les hématomes qui bordaient les épaules de sa congénère, le coeur serré et la mâchoire crispée. « Te tuer à petit feu. ». Mélusine n’avait jamais excellé dans le rôle de psychologue, elle-même aurait eu besoin d’une longue et éprouvante thérapie, aussi elle se sentait profondément illégitime de lui arracher la vérité alors qu’elle-même refusait d’épiloguer sur sa douleur. « J’ai longtemps passé tes excès de violence sous silence. ». Elle fit une pause de plusieurs secondes, pesant ses mots. « Je ne te le dis pas en espérant le moindre remerciement, si je viens te quérir aujourd’hui, c’est que le choix est proche de m’être retiré. ». Davian ne serait pas aussi délicat et mettre Amelia en cage ne lui ferait ni chaud ni froid. L’avantage et les inconvénients d’avoir un dirigeant déconnecté des siens, son impartialité frappait à tous les étages et les états d’âmes de la vampyre ne l’intéressaient pas, encore moins si elle causait des dégâts à autrui. « Je... Pourquoi ?... ». Elle se racla la gorge, se levant finalement du lit pour le contourner et se retrouver en face de sa congénère, les yeux rivés dans les siens. « Tu dois en parler à quelqu’un. Si ce n’est pas moi, peu m’importe. ». Son regard se dirigea vers les cicatrices fraîchement recousues, une œuvre de Frédéric à n’en point douter. Pouvait-elle lui en vouloir d’avoir ainsi caché sa misère ? Non, pourtant elle lui en voulut quand même. « Tu es importante, Amelia. ». Les murs qu’elle érigeait d’ordinaire autour de son coeur commençaient à craqueler. Si seulement elle s’était concentrée sur autre chose qu’elle-même. Si seulement elle avait entendu ses cris de détresse avant qu’il ne soit trop tard. Si seulement elle n’avait pas été profondément égoïste. Aujourd’hui, elle en payait le prix, et elle ne l’estimait pas suffisant encore.
« Je ne suis pas ton ennemie. ». Pourtant, elle n’était pas son alliée. Ce qu’elle s’apprêtait à lui proposer ne pouvait que déclencher sa rage. Elle le savait pertinemment et n’avait d’autres choix que de l’accueillir. « Si tu désires réellement que je te foute la paix, tu dois aller mieux. Et je vois clair dans tes mensonges, tu peux berner tout le quartier, pas moi. ». Sous couvert d’une menace, Mélusine espérait que la pilule passerait un peu mieux. Elle se trompait lourdement. « Nous avons des médecins qui peuvent t’aider. De personnes spécialisées pour t’écouter, te comprendre. Qui auront des solutions. ». Elle baissa les yeux, presque honteuse. « J’ai passé un marché avec Davian. Tu n’auras pas de problèmes, si tu acceptes de voir un psychiatre et de te prendre en charge. ». Elle serra les poings, ses phalanges blanchissant à vue d’oeil. « Je sais que ce n’est pas ce que tu veux. Ce n’est pas ce que je veux non plus. Je suis désolée, Amelia.. ». Elle releva la tête, les yeux légèrement humide de ces émotions que pour une fois elle ne parvenait point à réfréner, sa nature de vampyre la rattrapant au galop dès qu’elle avait le malheur d’essayer d’être stoïque. Comment le pouvait-elle ? Amelia la renvoyait à un ancien temps, à une ancienne elle. Si elle avait survécu, alors elle ne pouvait échouer. Égoïste un jour, égoïste toujours. « Je viendrais avec toi. Tu n’as pas besoin de te punir ainsi. ». Puis un sourire naquit sur ses traits, tentant de briser la glace médiocrement. Elle était pathétique. « Ce serait bien la première fois qu’on me ferait entrer chez un autre médecin que Lafleur. ».
FT Amelia
Amelia Gouttenoire
Maison de la Flamme et de l'Ombre
Dans le viseur des autorités
Septembre 20, 118 - Petit matin
Pourquoi avait-il fallu qu'on vienne l'acculer, qu'on la force à reconnaître le mal qui la rongeait ? Après tout, bientôt deux ans qu'elle était là et jusqu'alors, personne ne s'était soucié de cette violence, de cette agressivité qui la caractérisait alors pourquoi ? Pourquoi Mélusine venait-elle jouer les mamans poule, alors que sa fifille chérie était au bord du gouffre depuis toutes ces années ? Excellente menteuse, Amelia avait toujours réussi à cacher ce qu'elle ressentait, prétendant que ces marques, ces trous dans les murs n'étaient que le résultat de sa nouvelle nature de vampyre qu'elle tentait d'appréhender. Mélusine devait en savoir quelque chose, elle était elle-même de ceux qui sortaient en douce la nuit pour chasser. Alors pourquoi fallait-il qu'elle vienne maintenant ? Parce que son malheur débordait. Il n'y avait désormais plus vraiment de place au doute, plus de possibilité pour elle de se cacher, après tout, son visage portait les marques de son dernier coup d'éclat et Amelia pouvait bien tenter de le cacher, elle allait mal, c'était maintenant une évidence.
Alors elle fit ce qu'elle avait toujours fait, elle se mura dans le silence, les yeux fuyants, les doigts gourds et trépignant presque tant elle aurait voulu être partout sauf ici, elle laissa Mélusine parler. Tout son blabla de maman inquiète ne semblait pas vraiment l'atteindre, ou alors si peu, sous la formes d'yeux qui s'humidifiaient, pour mieux sécher lorsqu'elle déglutissait péniblement, chassant loin cette tristesse que sa mère d'adoption tentait de lui arracher. Amelia était orpheline, depuis cette fameuse nuit où on l'avait exfiltrée du penthouse et qu'elle avait entendu les hurlements stridents de sa mère avant que des coups de feu ne la fassent taire, alors comme toute enfant terrible, comme toute gamine esseulée refusant de tirer un trait sur le passé, elle refuserait cette douceur, cette affection que Mélusine tentait de lui distiller.
Parfois, une réaction sortait, c'était plus fort qu'elle. Amelia fronçait le nez, marmonnait, soupirait ou levait les yeux au ciel lorsque Mélusine tenta de lui faire croire qu'elle importait. Elle n'était rien, ni personne. Son titre était loin derrière elle et Mélusine, dans toute l'ignorance de cet enfant perdu qu'elle avait recueilli ne pouvait comprendre quel était ce mal qui la rongeait. Amelia n'avait jamais voulu parler, elle ne le ferait jamais, pas même avec ce psy vers qui sa maison l'envoyait. D'ailleurs, lorsque Mélusine fit mention d'un "médecin" pour la folle de service, cette fois, ce fut une rage noire qui naquit dans les yeux de la vampyre. Elle n'avait pas besoin d'aide, elle n'était pas folle ! Dans toute sa toxicité, Amelia refusait de voir que la dépression qui la rongeait finirait par la tuer. Et si Davian n'avait rien vu d'autre que la nécessité d'étouffer tout élan dommageable de la part d'une de ses compatriotes, Amelia comprenait bien le sous-entendu que faisait cet ordre : va te faire soigner.
Alors elle se raidit, ses poings se serrant en écho au coup bas qu'était le fait de l'envoyer vers un psychiatre et elle toisa Mélusine. Elle n'aurait jamais levé la main sur elle, pourtant, pendant quelques instants, le doute subsista lorsqu'elle se planta devant la vampyre, la lèvre déformée d'un rictus mauvais. « Faut que j'me fasse soigner mh ? » Elle eut un rire, jaune, coup d'éclat de cette colère, manifestation acerbe de la rage qui bouillonnait dans son ventre face à cet affront qui lui était fait et elle mordit finalement sa lèvre inférieure, comme si elle tentait de contenir ce besoin impérieux qu'elle ressentait de cogner quelque chose. « J'suis pas folle ok !? » Amelia tentait par tous les moyens de se contenir, de ne pas commettre d'impair, d'acte irréparable qui lui coûterait le peu qu'elle avait, alors elle s'éloigna, partant se planter devant la fenêtre, comme elle le ferait plus tard, lors d'une nouvelle confrontation. « Pas besoin d'me sortir les violons, je suis qu'un nom de plus sur une putain d'liste. Si Davian tenait tant à me voir finir chez le psy, pourquoi il est pas venu m'le dire lui-même hein ? Ah oui, je sais, parce qu'il en a rien à foutre de moi, il veut simplement que ses petits plans de conquête ne soient pas ruinés par la folle de service et ses coquards à répétition. » Elle eut un nouveau rire jaune, avant de planter un regard noir de rage sur Mélusine, croisant les bras pour tenter de masquer toute sa raideur. « Pas la peine de m'accompagner, la bonne petite cinglée de service fera ce qu'on lui dit, parce que j'imagine que j'ai pas vraiment le choix de toute manière. »
Elle tenta bien de retrouver son calme, mais il n'y avait rien à faire, Amelia était folle de rage. Elle se retourna donc finalement face à la fenêtre, là où elle n'aurait pas à affronter la vision d'une Mélusine émotive, retenant ses larmes qu'Amelia pensait plus fausses que les sourires qu'elle servait à tour de bras et quand enfin, elle eut terminé son observation parfaitement factice de l'extérieur baigné de lumière, elle tourna légèrement la tête vers Mélusine, occultant complètement ses tentatives d'humour, acide : « Je n'ai pas besoin qu'on vienne avec moi, j'suis une grande fille, je peux aller toquer chez le soigne-tarée toute seule. » Bien que l'histoire sache parfaitement qu'Amelia avait dû être traînée par le col par l'un des gros bras de Davian pour finalement accepter cette maudite consultation chez celui qui changerait sa vie à tout jamais.
Pourquoi avait-il fallu qu'on vienne l'acculer, qu'on la force à reconnaître le mal qui la rongeait ? Après tout, bientôt deux ans qu'elle était là et jusqu'alors, personne ne s'était soucié de cette violence, de cette agressivité qui la caractérisait alors pourquoi ? Pourquoi Mélusine venait-elle jouer les mamans poule, alors que sa fifille chérie était au bord du gouffre depuis toutes ces années ? Excellente menteuse, Amelia avait toujours réussi à cacher ce qu'elle ressentait, prétendant que ces marques, ces trous dans les murs n'étaient que le résultat de sa nouvelle nature de vampyre qu'elle tentait d'appréhender. Mélusine devait en savoir quelque chose, elle était elle-même de ceux qui sortaient en douce la nuit pour chasser. Alors pourquoi fallait-il qu'elle vienne maintenant ? Parce que son malheur débordait. Il n'y avait désormais plus vraiment de place au doute, plus de possibilité pour elle de se cacher, après tout, son visage portait les marques de son dernier coup d'éclat et Amelia pouvait bien tenter de le cacher, elle allait mal, c'était maintenant une évidence.
Alors elle fit ce qu'elle avait toujours fait, elle se mura dans le silence, les yeux fuyants, les doigts gourds et trépignant presque tant elle aurait voulu être partout sauf ici, elle laissa Mélusine parler. Tout son blabla de maman inquiète ne semblait pas vraiment l'atteindre, ou alors si peu, sous la formes d'yeux qui s'humidifiaient, pour mieux sécher lorsqu'elle déglutissait péniblement, chassant loin cette tristesse que sa mère d'adoption tentait de lui arracher. Amelia était orpheline, depuis cette fameuse nuit où on l'avait exfiltrée du penthouse et qu'elle avait entendu les hurlements stridents de sa mère avant que des coups de feu ne la fassent taire, alors comme toute enfant terrible, comme toute gamine esseulée refusant de tirer un trait sur le passé, elle refuserait cette douceur, cette affection que Mélusine tentait de lui distiller.
Parfois, une réaction sortait, c'était plus fort qu'elle. Amelia fronçait le nez, marmonnait, soupirait ou levait les yeux au ciel lorsque Mélusine tenta de lui faire croire qu'elle importait. Elle n'était rien, ni personne. Son titre était loin derrière elle et Mélusine, dans toute l'ignorance de cet enfant perdu qu'elle avait recueilli ne pouvait comprendre quel était ce mal qui la rongeait. Amelia n'avait jamais voulu parler, elle ne le ferait jamais, pas même avec ce psy vers qui sa maison l'envoyait. D'ailleurs, lorsque Mélusine fit mention d'un "médecin" pour la folle de service, cette fois, ce fut une rage noire qui naquit dans les yeux de la vampyre. Elle n'avait pas besoin d'aide, elle n'était pas folle ! Dans toute sa toxicité, Amelia refusait de voir que la dépression qui la rongeait finirait par la tuer. Et si Davian n'avait rien vu d'autre que la nécessité d'étouffer tout élan dommageable de la part d'une de ses compatriotes, Amelia comprenait bien le sous-entendu que faisait cet ordre : va te faire soigner.
Alors elle se raidit, ses poings se serrant en écho au coup bas qu'était le fait de l'envoyer vers un psychiatre et elle toisa Mélusine. Elle n'aurait jamais levé la main sur elle, pourtant, pendant quelques instants, le doute subsista lorsqu'elle se planta devant la vampyre, la lèvre déformée d'un rictus mauvais. « Faut que j'me fasse soigner mh ? » Elle eut un rire, jaune, coup d'éclat de cette colère, manifestation acerbe de la rage qui bouillonnait dans son ventre face à cet affront qui lui était fait et elle mordit finalement sa lèvre inférieure, comme si elle tentait de contenir ce besoin impérieux qu'elle ressentait de cogner quelque chose. « J'suis pas folle ok !? » Amelia tentait par tous les moyens de se contenir, de ne pas commettre d'impair, d'acte irréparable qui lui coûterait le peu qu'elle avait, alors elle s'éloigna, partant se planter devant la fenêtre, comme elle le ferait plus tard, lors d'une nouvelle confrontation. « Pas besoin d'me sortir les violons, je suis qu'un nom de plus sur une putain d'liste. Si Davian tenait tant à me voir finir chez le psy, pourquoi il est pas venu m'le dire lui-même hein ? Ah oui, je sais, parce qu'il en a rien à foutre de moi, il veut simplement que ses petits plans de conquête ne soient pas ruinés par la folle de service et ses coquards à répétition. » Elle eut un nouveau rire jaune, avant de planter un regard noir de rage sur Mélusine, croisant les bras pour tenter de masquer toute sa raideur. « Pas la peine de m'accompagner, la bonne petite cinglée de service fera ce qu'on lui dit, parce que j'imagine que j'ai pas vraiment le choix de toute manière. »
Elle tenta bien de retrouver son calme, mais il n'y avait rien à faire, Amelia était folle de rage. Elle se retourna donc finalement face à la fenêtre, là où elle n'aurait pas à affronter la vision d'une Mélusine émotive, retenant ses larmes qu'Amelia pensait plus fausses que les sourires qu'elle servait à tour de bras et quand enfin, elle eut terminé son observation parfaitement factice de l'extérieur baigné de lumière, elle tourna légèrement la tête vers Mélusine, occultant complètement ses tentatives d'humour, acide : « Je n'ai pas besoin qu'on vienne avec moi, j'suis une grande fille, je peux aller toquer chez le soigne-tarée toute seule. » Bien que l'histoire sache parfaitement qu'Amelia avait dû être traînée par le col par l'un des gros bras de Davian pour finalement accepter cette maudite consultation chez celui qui changerait sa vie à tout jamais.
Feat Mélusine
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