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La petite vadrouille ! [Pv Fumio]
Fayad Feysal
Maison de la Flamme et de l'Ombre
Si, sur Ozéna, il y avait eu un dieu des têtes dans le cul, ce matin, j’aurais été son plus puissant avatar. Je soupire, les paupières lourdes. Merde, c’est moi où le soleil se fou de ma gueule en dardant plus que d’habitude ? Je peste intérieurement. Note pour moi-même : ne plus trainer avec des Vampyres. Ces enfoirés n’ont pas besoin de dormir, mais moi si. Je réponds à mon nom, d’une voix d’outre-tombe :
« Présent, chef ! »
Les recrues, rangées en un parfait rang d’oignons, répondent à leur tour. Nous formons un petit groupe hétéroclite, uni par notre seul point commun : faire nos preuves.
« Parfait. » Annonce notre chaperon du jour, Maxwell, une vigie expérimentée. Un humain dans la quarantaine, cheveux ras, tempes grisonnantes. Il porte cette même armure de cuir bouilli, ajustée à sa silhouette, qui le rend si reconnaissable. « Aujourd’hui est un jour important pour vous, Recrues. » Ils disent tous ça, surtout lorsqu’il s’agit de corvées. Je frisonne. Il est encore très tôt. Et ça caille. La saison froide a dépassé le stade des préliminaires. Mon épais manteau, rembourré de laine de spitmon ne suffit pas à me protéger du froid humide qui règne à l’ombre du grand rempart. Vivement qu’on bouge un peu. « Vous allez être autorisé à sortir de l’enceinte d’Azamyr ! » La révélation déclenche des battements de cœurs, les âmes se réchauffent, et les chuchotements excités se multiplient. Un bouillonnement intérieur qui déclenche un flot d’endorphine assez puissant pour chasser les brumes de la nuit blanche. Sortir ? Vraiment ?
« Silence ! » On n’entend de nouveau les Miélochats péter. Maxwell n’est pas un paternaliste. Il tient plus du chef inflexible, dont on ne discute pas les ordres. J’ai connu l’armée, je suis dans mon élément. Ce gars est-il né avec un balai dans le fondement ? Non, je ne pense pas. Surement qu’en dehors du boulot, c’est un vrai boute-en-train. Mais lorsqu’il endosse son armure, il ne reste de son caractère que le plus froid professionnalisme. « Je vous demande de faire preuve d’une extrême prudence, et de mettre en œuvre toutes les leçons que vous avez appris. » Et c’est reparti pour le laïus habituel. « On ne touche rien. On ne mange et ne boit rien. Au moindre mouvement suspect, vous reculez. Si ce que vous avez en face de vous est inconnu, ne réfléchissez pas : fuyez, mais sans tourner le dos. C’est bien compris ? » L’assemblée de néophytes répond à l’unisson. Oui chef. « Bien. L’objectif du jour sera de relever les pièges et collets placés par nos chasseurs tout autour d’Azamyr, dans la plaine et la forêt. Ne vous éloignez pas de l’itinéraire préétabli. » Il sort de son sac plusieurs cartes. Des feuilles raides, grumeleuses, confectionnées à base d’un bouillie végétale pressée puis séchées. Les papyrus des temps retro-modernes. C’est bon marché, c’est tout ce qui compte. « Vous aurez chacun une carte, et un secteur bien défini à quadriller : le rectangle rouge. Les croix indiquent la position des pièges. » L’excitation retombent lentement, mais surement. Je lutte pour ne pas bailler. Même s’il on va pouvoir se balader au grand air, la mission reste une corvée réservée aux recrues. Tantôt celles des Explorateurs, tantôt celle des Veilleurs. « Vous serez en solo. Pas de binôme. Je dois évaluer individuellement votre capacité à vous déplacer dans la nature sauvage, à prendre les bonnes décisions. A votre retour, vous aurez le droit à un débrief en tête à tête, alors veillez à bien mémoriser tout ce que vous aurez vu ou entendu. L’observation est la clé de la survie. » Le débrief. La partie que je déteste. Dans l’armée, j’ai toujours évité les promotions justement pour laisser les gradés se farcir la paperasse. Raaah, mais je suis toujours en train de me plaindre, bordel. Ce n’est qu’une formalité, une étape obligée de la formation. Ça va le faire !
« Je pense qu’on a fait le tour… » Une seconde d’hésitation. Non, tout est dit. Ou pas. « Ne soyez pas trop sur les nerfs non plus. N’oubliez pas que vous êtes envoyés dans des zones régulièrement fréquentées. La faune et la flore se sont habituées à notre présence, ils auront plutôt tendance à fuir qu’à faire face. Tout va bien se passer… Je vous rappelle aussi que ce n’est pas une course hein… Alors prenez le temps de faire correctement les choses. Bien. Vos sacs sont prêts ? »
Un autre rituel obligatoire : l’inventaire des sacs avant de sortir. Je le dépose au sol et l’ouvre en tirant sur le cordon, en réalité un tendon d’animal mort depuis des lustres. Une ration de nourriture, et de l’eau. Au cas où je me perdrais. Pour survivre le temps que les secours me retrouvent. Un kit-allume du feu. Une boule d’herbes séchées : un fumigène à balancer au feu en cas de problème. Un sifflet en os. Un string panthère… Non je déconne. Et enfin, tout au fond, un peu de matos pour réparer les colliers et pièges détériorés, dont un canif. Le tout pèse moins de six kilos. J’ai connu bien pire pendant les stages commandos. Bref, tout y est.
Maxwell lève les yeux au ciel, comme pour demander à l’astre diurne de lui révéler l’heure exacte. « Départ dans cinq minutes. Vous pouvez prendre vos armes et vos musettes ». Dans la charrette à son coté, tractée par une Vachampignon indolente, nos armes sont déposées sur une vieille couverture mitée. La Guilde interdit à ses membres de se promener avec en ville. Du moins aux recrues. Je récupère ma lance, et vérifie que l’écusson est bien fixé à ma poitrine…
« Fayad ! » Je volte-face. Maxwell me fait signe d’approcher. J’obtempère. « Tu as décroché le gros lot. » Je lève un sourcil interrogateur. « Tu vas avoir le droit d’escorter un VIP. » Il me désigne du menton un type en approche. Un grand roux bien bâti. Je ricane et souffle : « Il ne font pas les mêmes en blonde ? » Une boutade qui arrache un grognement au chef… Mais un éclair fugitif, dans son regard, trahit la pointe d’amusent qu’il s’efforce de dissimuler. « Pas de conneries Fayad. T’es responsable de lui. Aujourd’hui tout le monde rentre sans une égratignure. Il te colle aux basques, et il t’obéit, c’est clair ? » « Oui chef ! » J’espère que le type a été mis au parfum, je n’ai pas envie de jouer à la nounou, ou au flic méchant.
Toutes les formalités remplies, l’heure de départ annoncée pour dans quelques minutes, je profite cet ultime moment de répit, le fameux calme avant la tempête, pour aller à la rencontre de mon nouveau pote. Sourire de façade aux lèvres. J’ignore si je dois prendre sa présence comme un gage de confiance ou une punition. Je tends une main en guise de salutations et lui lance :
« Salut l’ami. Fayad. On va faire équipe. » Je n’ai pas bien saisi les raisons de sa présence… Mais comme on disait avant une mission jadis : moins on en sait, plus on l’esprit focus. Alors je tais mes questions. « Pour le meilleur et pour le pire, mais, j’espère, pas jusqu’à ce que la mort nous sépare, héhé. » Je ricane de cette vieille formule. Histoire de détendre un peu l’atmosphère pesante du départ de mission. J’ai comme la sensation que le gars ne sait pas vraiment où il met les pieds. Je payerais cher pour savoir comment il a obtenu son ticket de sortie. Je ferais bien de ne pas trop la ramener, il a peut-être le bras long. « Quelque chose à dire avant qu’on se lance ? Des phobies ou des allergies connues ? Une couleur préférée ? »
Je passe en bandoulière la profonde musette en cuir destinée à transporter le petit gibier capturé. On est paré ?
« Présent, chef ! »
Les recrues, rangées en un parfait rang d’oignons, répondent à leur tour. Nous formons un petit groupe hétéroclite, uni par notre seul point commun : faire nos preuves.
« Parfait. » Annonce notre chaperon du jour, Maxwell, une vigie expérimentée. Un humain dans la quarantaine, cheveux ras, tempes grisonnantes. Il porte cette même armure de cuir bouilli, ajustée à sa silhouette, qui le rend si reconnaissable. « Aujourd’hui est un jour important pour vous, Recrues. » Ils disent tous ça, surtout lorsqu’il s’agit de corvées. Je frisonne. Il est encore très tôt. Et ça caille. La saison froide a dépassé le stade des préliminaires. Mon épais manteau, rembourré de laine de spitmon ne suffit pas à me protéger du froid humide qui règne à l’ombre du grand rempart. Vivement qu’on bouge un peu. « Vous allez être autorisé à sortir de l’enceinte d’Azamyr ! » La révélation déclenche des battements de cœurs, les âmes se réchauffent, et les chuchotements excités se multiplient. Un bouillonnement intérieur qui déclenche un flot d’endorphine assez puissant pour chasser les brumes de la nuit blanche. Sortir ? Vraiment ?
« Silence ! » On n’entend de nouveau les Miélochats péter. Maxwell n’est pas un paternaliste. Il tient plus du chef inflexible, dont on ne discute pas les ordres. J’ai connu l’armée, je suis dans mon élément. Ce gars est-il né avec un balai dans le fondement ? Non, je ne pense pas. Surement qu’en dehors du boulot, c’est un vrai boute-en-train. Mais lorsqu’il endosse son armure, il ne reste de son caractère que le plus froid professionnalisme. « Je vous demande de faire preuve d’une extrême prudence, et de mettre en œuvre toutes les leçons que vous avez appris. » Et c’est reparti pour le laïus habituel. « On ne touche rien. On ne mange et ne boit rien. Au moindre mouvement suspect, vous reculez. Si ce que vous avez en face de vous est inconnu, ne réfléchissez pas : fuyez, mais sans tourner le dos. C’est bien compris ? » L’assemblée de néophytes répond à l’unisson. Oui chef. « Bien. L’objectif du jour sera de relever les pièges et collets placés par nos chasseurs tout autour d’Azamyr, dans la plaine et la forêt. Ne vous éloignez pas de l’itinéraire préétabli. » Il sort de son sac plusieurs cartes. Des feuilles raides, grumeleuses, confectionnées à base d’un bouillie végétale pressée puis séchées. Les papyrus des temps retro-modernes. C’est bon marché, c’est tout ce qui compte. « Vous aurez chacun une carte, et un secteur bien défini à quadriller : le rectangle rouge. Les croix indiquent la position des pièges. » L’excitation retombent lentement, mais surement. Je lutte pour ne pas bailler. Même s’il on va pouvoir se balader au grand air, la mission reste une corvée réservée aux recrues. Tantôt celles des Explorateurs, tantôt celle des Veilleurs. « Vous serez en solo. Pas de binôme. Je dois évaluer individuellement votre capacité à vous déplacer dans la nature sauvage, à prendre les bonnes décisions. A votre retour, vous aurez le droit à un débrief en tête à tête, alors veillez à bien mémoriser tout ce que vous aurez vu ou entendu. L’observation est la clé de la survie. » Le débrief. La partie que je déteste. Dans l’armée, j’ai toujours évité les promotions justement pour laisser les gradés se farcir la paperasse. Raaah, mais je suis toujours en train de me plaindre, bordel. Ce n’est qu’une formalité, une étape obligée de la formation. Ça va le faire !
« Je pense qu’on a fait le tour… » Une seconde d’hésitation. Non, tout est dit. Ou pas. « Ne soyez pas trop sur les nerfs non plus. N’oubliez pas que vous êtes envoyés dans des zones régulièrement fréquentées. La faune et la flore se sont habituées à notre présence, ils auront plutôt tendance à fuir qu’à faire face. Tout va bien se passer… Je vous rappelle aussi que ce n’est pas une course hein… Alors prenez le temps de faire correctement les choses. Bien. Vos sacs sont prêts ? »
Un autre rituel obligatoire : l’inventaire des sacs avant de sortir. Je le dépose au sol et l’ouvre en tirant sur le cordon, en réalité un tendon d’animal mort depuis des lustres. Une ration de nourriture, et de l’eau. Au cas où je me perdrais. Pour survivre le temps que les secours me retrouvent. Un kit-allume du feu. Une boule d’herbes séchées : un fumigène à balancer au feu en cas de problème. Un sifflet en os. Un string panthère… Non je déconne. Et enfin, tout au fond, un peu de matos pour réparer les colliers et pièges détériorés, dont un canif. Le tout pèse moins de six kilos. J’ai connu bien pire pendant les stages commandos. Bref, tout y est.
Maxwell lève les yeux au ciel, comme pour demander à l’astre diurne de lui révéler l’heure exacte. « Départ dans cinq minutes. Vous pouvez prendre vos armes et vos musettes ». Dans la charrette à son coté, tractée par une Vachampignon indolente, nos armes sont déposées sur une vieille couverture mitée. La Guilde interdit à ses membres de se promener avec en ville. Du moins aux recrues. Je récupère ma lance, et vérifie que l’écusson est bien fixé à ma poitrine…
« Fayad ! » Je volte-face. Maxwell me fait signe d’approcher. J’obtempère. « Tu as décroché le gros lot. » Je lève un sourcil interrogateur. « Tu vas avoir le droit d’escorter un VIP. » Il me désigne du menton un type en approche. Un grand roux bien bâti. Je ricane et souffle : « Il ne font pas les mêmes en blonde ? » Une boutade qui arrache un grognement au chef… Mais un éclair fugitif, dans son regard, trahit la pointe d’amusent qu’il s’efforce de dissimuler. « Pas de conneries Fayad. T’es responsable de lui. Aujourd’hui tout le monde rentre sans une égratignure. Il te colle aux basques, et il t’obéit, c’est clair ? » « Oui chef ! » J’espère que le type a été mis au parfum, je n’ai pas envie de jouer à la nounou, ou au flic méchant.
Toutes les formalités remplies, l’heure de départ annoncée pour dans quelques minutes, je profite cet ultime moment de répit, le fameux calme avant la tempête, pour aller à la rencontre de mon nouveau pote. Sourire de façade aux lèvres. J’ignore si je dois prendre sa présence comme un gage de confiance ou une punition. Je tends une main en guise de salutations et lui lance :
« Salut l’ami. Fayad. On va faire équipe. » Je n’ai pas bien saisi les raisons de sa présence… Mais comme on disait avant une mission jadis : moins on en sait, plus on l’esprit focus. Alors je tais mes questions. « Pour le meilleur et pour le pire, mais, j’espère, pas jusqu’à ce que la mort nous sépare, héhé. » Je ricane de cette vieille formule. Histoire de détendre un peu l’atmosphère pesante du départ de mission. J’ai comme la sensation que le gars ne sait pas vraiment où il met les pieds. Je payerais cher pour savoir comment il a obtenu son ticket de sortie. Je ferais bien de ne pas trop la ramener, il a peut-être le bras long. « Quelque chose à dire avant qu’on se lance ? Des phobies ou des allergies connues ? Une couleur préférée ? »
Je passe en bandoulière la profonde musette en cuir destinée à transporter le petit gibier capturé. On est paré ?
Fumio De Calbi
Maison du Ciel et du Souffle
La petite vadrouille !
Nous sommes le 20 Novembre 118. L'aventure entre Fumio et Eve avait porté ses fruits. L'élémentaire avait réussi à trouver de nouvelles ressources pour commencer à préparer quelques petits plats pour les victimes des différents incidents dans la cité ces dernières semaines. Cependant les récoltes étaient minces et il était vite tombé à cours de fruits et légumes en tout genre pour confectionner ses plats de fortune.
Cependant l'arrangement avec son patron restait le même. Du moment qu'il était capable de trouver les ingrédients et que tout ça se passait sur son temps libre, il avait le droit d'utiliser la cuisine de l'auberge hurlante et l'aubergiste lui donnerait un coup de main. Mais on en revenait au problème de base. Pas de ressource, pas de projet. Et aux dires de la charmante Eve du Jardin des mémoires, tous les agriculteurs de l'intérieur de la cité sont à cours de ressources à donner.
Le grand italien commençait à être désespéré de la situation. Il avait l'impression d'être impuissant face aux problèmes que rencontrait la cité qui lui tenait maintenant tant à cœur.
Pendant le temps de préparation en cuisine de l'auberge, Fumio lança la discussion avec son patron:
Je suis content de ce que l'on a réussi à accomplir avec les ressources du Jardin des mémoires. Mais je suis certains qu'on pourrait faire plus que ça. Si seulement on arrivait à trouver assez de matières premières pour préparer de nouveaux repas... Mais tous les producteurs à qui j'ai parlé mon sorti la même réponse "On a déjà tout donné à la cité pour reconstruire les réserves". Je suis certains qu'en dehors de la ville on devrait réussir à trouver le même type de plantes et d'animaux qu'Eve m'a montré. Mais bon je n'ai pas la carrure d'un explorateur...
Tu sais mon garçon, tu n'as pas besoin d'être un explorateur aguerri pour aller à la cueillette aux champignons. Je me rappelle il y a quelques années quand cette idée d'explorer les alentours de la ville a commencé. Beaucoup y sont allé pour assouvir leur curiosité. Ho les histoires que Adrastos nous avait raconté ! Maintenant j'imagine que le pauvre est tellement occupé avec la bureaucratie qu'il ne doit plus tellement sortir.
Le patron prit une minute de réflexion tout en continuant de préparer la cuisine avant que les premiers clients n'arrivent pour le service du midi.
Maintenant que j'y penses, si tu souhaites vraiment sortir et découvrir la faune et la flore autours d'ici pour trouver de quoi préparer tes plats de restaurant du cœur, je pourrais lui demander de te faire accompagner. Pas sur une expédition mais peut être une sortie de routine. Le vieux bougre me doit une faveur de toute façon. Je lui ferai passer le mot et je te tiendrai au courant.
Mais attention ! Tu fais ça sur ton temps libre ! Je ne te paie pas pour que tu partes en balade et que tu utilise MA cuisine pour nourrir les gens gratuitement !
Les yeux du jeune élémentaire pétillaient à l'idée de pouvoir continuer son aventure d'aider la population d'Ozéna.
Je ne sais pas quoi dire Signore ! Grazie mille ! Bien sûr je ferai en sorte de faire ça sur mon temps libre.
Fumio passa le reste de la journée le sourire aux lèves. De temps à autres, une légère fumée semblait s'échapper de son corps. Comme si l'excitation qu'il ressentait était tellement forte qu'il commençait à prendre feu.
Il ne fallu que 2 jours avant d'avoir une réponse de la guilde des explorateurs. Fumio avait rendez vous le 25 novembre 118 pour participer à une sortie de la ville avec les recrues de la guilde pour une simple ronde de relevée de pièges. L'occasion idéale pour ramasser toutes les matières premières dont le cuisinier pourrait avoir besoin.
Le jour J, Fumio se présenta en avance et fut accueilli par un certains Maxwell qui lui demanda d'attendre un moment qu'il puisse briefer les recrues sur le sujet du jour. Après un moment d'attente qui semblait durer une éternité, le grand rouquin fut invité à avancer auprès d'un explorateur en particulier.
Enchanté Signore Fayad. Je sui Fumio Di Calbi. Il s'adressa aux deux explorateurs en face de lui:
Je vous remercie d'avoir accepté que je vous accompagne lors de cette sortie. De ce que j'ai cru comprendre les risques de problèmes sur ces itinéraires sont relativement faibles mais j'ai hâte de découvrir la faune et la flore aux alentours de la cité !
Fumio avait avec lui un sac dans lequel il avait prit de l'eau, de la viande séchée pour pouvoir grignoter sur le trajet au cas où et de quoi écrire pour prendre des notes sur ses découvertes et ses idées de comment les utiliser en cuisine.
He bien en ce qui concerne les phobies, rien qui ne puisse se trouver sur notre route j'espère. Les allergies, seulement une légère allergie au pollen donc rien de grave. Ma couleur préférée c'est le orange. Il arborait un grand sourire
Mon objectif pour aujourd'hui c'est de pouvoir récupérer des ressources pour réussir à imaginer des plats chauds mais simples que l'on pourrait servir gratuitement aux personnes qui ont été victimes des catastrophes de ces dernières semaines. J'ai déjà réussi avec l'aide de la gérante du Jardin des mémoires à confectionner une première fois ce genre de repas mais malheureusement, en ville, les ressources sont assez épuisées. J'espère que sur notre trajet on pourra trouver au moins de quoi tester des recettes.
KoalaVolant
Fayad Feysal
Maison de la Flamme et de l'Ombre
« Orange ? Une couleur chaude. Pas mal… » Machinalement, mon regard remonte jusqu’à sa tignasse fauve. Je réponds à son sourire par un rictus en coin de canaille. « J’aurais dû m’en douter, haha. » J’ignore pourquoi, mais je me dis que le courant pourrait passer entre nous. Ouais, je juge toujours les gens à la hâte, à l’instinct… Et je me trompe souvent. Espérons que cette fois non. Son petit accent italien, surtout lorsqu’il laisse échapper des mots de sa langue natale, me rappelle de bons souvenirs. La pizzeria de Don papa Giovanni, à deux rues de notre camp de base, en Californie. On s’y biturait toutes les veilles de perm avec les potos de l’escouade. Le nostalgie… Bordel, je crois que je serais prêt à tuer pour une pizza. Une vraie. Je chasse ces pensées futiles, et hausse les épaules, toujours paré de ce sourire un coin :
« Bah, pas besoin de me remercier l’ami : c’est pas comme si on m’avait laissé le choix. Reste à savoir si c’est le destin ou la fatalité qui nous a réuni… » Ma sympathie s’efface, alors que j’aborde le sujet qui fâche, le plus sérieux : « Ton histoire de ressources, ok. On va voir ce qu’on peut faire. Mais jamais tu ne t’éloignes de moi, compris ? T’es sous ma responsabilité : s’il t’arrive à truc, je suis grillé. Alors on va se la jouer donnant-donnant, façon adultes majeurs et vaccinés : tu suis mes ordres, et en contrepartie, on prendra le temps qu’il faut pour que tu ne reviennes pas les mains vides. Le chef a dit que ce n’était pas une course… J’imagine qu’on peut s’autoriser quelques détours. » Les limites sont posées. Claires nettes et précises. On m’a assez bourré le mou avec les dangers du monde extérieur pour que je ne prenne pas cette première sortie officielle à la légère. Il est hors de question que ça déconne, parce qu’un type un peu trop curieux aura touché le mauvais truc. J’ajoute également, parce que son intention de tester des recettes m'inquiète :
« Et surtout tu ne goûtes rien de non identifié hein ! Je ne sais pas si t’es du genre casse-cou culinaire, y’en a quelques-uns par ici… » Et heureusement, sans eux, on mangerait tous les jours la même chose. « J’ai rien contre eux. Ni contre toi. Tant qu’ils ne sont pas sous ma garde. Ça roule ? »
Ai-je été un peu abrupt ? Probablement. Mais c’était un mal nécessaire. Pour cadrer le truc. Les formalités abordées, je retrouve rapidement mon sourire, et lui colle une petite tape sur l’épaule :
« Je te propose un deal : si on dégote de quoi cuisiner une pizza, tu lui file mon nom ! Ok ? Imagine… La pizza Fayad ! La grande classe. Il faudrait un truc assez épicé, tu vois ? Que ça pique autant quand ça rentre, que quand ça ressort… En échange, bordel, je te jure d’être ton plus fervent client. Je serai même prêt à organiser de nouvelles sorties rien que pour toi. » Le jour ou je ne serai plus une vulgaire recrue, cela va sans dire : pas besoin d’enfoncer le clou de mon ego de quarantenaire blasé par l’idée d’être redevenu un « bleu bite ».
« Aller ! Tout le monde en rang ! Il est temps d’y aller ! » Maxwell avorte nos amabilités de sa voix autoritaire qui n'autorise aucun délai. Il prend aussitôt la tête de notre petite colonne. Je la ferme, avec Fumio. Dans tous les sens du terme. La petite place où nous nous sommes réunis, juste assez large pour permettre d’y stationner la charrette sans gêner les habitants du quartier Sud, ne se trouve qu’à quelques foulées volontaires de l’une des grandes portes du rempart. Les vantaux, de bois massif renforcé d’un équivalent d’acier, sont plus épais que mon torse. Il faut plusieurs hommes pour les manipuler… Mais là n’est pas notre destination. Pas tout à fait. A quelques mètres seulement des portes principales, un renfoncement dans la muraille, gardé par un veilleur somnolant, dissimule une discrète poterne. Une sortie secondaire, plus facile à ouvrir et à refermer, sans prendre le risque de laisser entrer dans la cité une bête sauvage plus grosse qu’un être humain. Maxwell salue la sentinelle. Casimyr : un vampyre que je connais très bien. Même trop bien. Un pur geek de l’ancien monde, biberonné aux jeux en réalité virtuelle, qui croit vivre ici son rêve d’ado attardé. Bah je l’aime bien. Mais qu’il est relou. Et pot de colle. En plus il s’invente tous les jours de nouvelles théories du complot fumeuses au sujet de la corpo TLC. Alors que je passe à son niveau il m’affuble d’un salut Vulcain, en balançant : « Que la Force soit avec vous ! » Même pour un gars comme moi qui ne connait rien à l’univers des nerds, ce mélange des genres m’arrache un frisson. Ce mec a vraiment un grain. Je réplique d’un clin d’œil, et le dépasse.
La première chose qui me frappe : c’est le vent. Excepté sur le front de mer, dans le quartier des écailleux, l’air est calme dans la cité fortifiée. Ici, au pied des murailles, les bourrasques sifflent. Elle emportent dans leur tourbillons, herbes sèches et feuilles mortes, souvenirs morbides d’un automne qui n’existe pas. On passe si vite de la saison chaude à la saison froide que le paysage change du tout au tout en l’espace de quelques semaines. Dès lors, les vents froids venus du nord balayent et éparpillent ces vestiges des temps plus cléments. Jusqu’au renouveau, où ils disparaitront dans la verdure ressucitée. Et ainsi de suite. Le cycle de la vie, mais sans les lions et les hyènes ricaneuses.
Je frissonne. Mais dès les premiers pas, l’esprit en alerte, j’oublie le froid. Les températures ne sont pas glaciales non plus, n’exagérons rien… Même si les herbes hautes et les buissons persistants qui bordent le sentier de terre foulée sont encore, à cette heure matinale, couverts d’une fine couche de givre, qui décompose les timides rayons de l’astre diurne en une multitude d’arc-en-ciel. La terre crisse sous nos bottes. Sableuse, du fait de la proximité la côte. Je tourne la tête vers Fumio, la carte toujours serrée dans une paluche gantée, la lance dans l'autre, le sac à dos sur l’épaule, la profonde musette en bandoulière. J'ignore si c'est l'effet de la fraicheur, ou de ma tension nerveuse... Mais mon aura de fumée pailletée s'échappe à peine de ma silhouette engoncée dans les épais vêtements.
« On va par-là. » Notre petit groupe s'éparpille très rapidement. Maxwell reste sur le pas de la porte. Comme une maman poule observant ses poussins prendre leur envol. Sauf que les poussins ça ne vole pas. Mais bref. Je désigne d’un geste de la main, la plaine qui s’étire vers l’Ouest. Je baisse les yeux sur la carte, pour m'assurer de la direction à prendre. Rudimentaire, tracée au fusain. Cette fois je n’aurais pas à faire usage d’une archaïque boussole pour me diriger. La cité, aussitôt dans notre dos, nous offre un point de repère visuel que nous ne sommes pas près de perdre. Du moins tant que l’on ne s’enfoncera pas dans un bosquet.
Une poignée de minutes s’est seulement écoulée depuis que nous avons franchi les limites de la civilisation. Mais le silence me pèse déjà. Je le brise, sans remords :
« Tu parlais de la gérante des Jardins de la mémoire ? Eve ? Azamyr est vraiment petite. C’est ma mentor. » Je ricane. « J’espère qu’elle ne te refourgue pas ses champis hallucinogènes. A moins que t’ai envie de te lancer dans le commerce de space-cakes. Remarque, ça remonterait le moral de certains… » Je secoue la tête, plus grave : « T’es arrivé y’a peu de temps non ? Moi aussi. J’ai comme l’impression qu’on n’a pas débarqué sur Ozéna à l’époque la plus heureuse… M’enfin. N’est-ce pas dans le chaos que se révèle la véritable nature des gens ? » Je lève une main, poing fermé, pour lui intimer l’ordre de s’arrêter. Un reliquat de ma formation militaire. « Le premier collet doit être dans le coin. » Je fronce les sourcils. L’herbe est haute, même si proche de la cité. « Chiottes, cette carte est vraiment naze… Pour la précision on repassera… » Là, tout de suite, je regrette les GPS. Vraiment. « Si tu vois un truc… »
« Bah, pas besoin de me remercier l’ami : c’est pas comme si on m’avait laissé le choix. Reste à savoir si c’est le destin ou la fatalité qui nous a réuni… » Ma sympathie s’efface, alors que j’aborde le sujet qui fâche, le plus sérieux : « Ton histoire de ressources, ok. On va voir ce qu’on peut faire. Mais jamais tu ne t’éloignes de moi, compris ? T’es sous ma responsabilité : s’il t’arrive à truc, je suis grillé. Alors on va se la jouer donnant-donnant, façon adultes majeurs et vaccinés : tu suis mes ordres, et en contrepartie, on prendra le temps qu’il faut pour que tu ne reviennes pas les mains vides. Le chef a dit que ce n’était pas une course… J’imagine qu’on peut s’autoriser quelques détours. » Les limites sont posées. Claires nettes et précises. On m’a assez bourré le mou avec les dangers du monde extérieur pour que je ne prenne pas cette première sortie officielle à la légère. Il est hors de question que ça déconne, parce qu’un type un peu trop curieux aura touché le mauvais truc. J’ajoute également, parce que son intention de tester des recettes m'inquiète :
« Et surtout tu ne goûtes rien de non identifié hein ! Je ne sais pas si t’es du genre casse-cou culinaire, y’en a quelques-uns par ici… » Et heureusement, sans eux, on mangerait tous les jours la même chose. « J’ai rien contre eux. Ni contre toi. Tant qu’ils ne sont pas sous ma garde. Ça roule ? »
Ai-je été un peu abrupt ? Probablement. Mais c’était un mal nécessaire. Pour cadrer le truc. Les formalités abordées, je retrouve rapidement mon sourire, et lui colle une petite tape sur l’épaule :
« Je te propose un deal : si on dégote de quoi cuisiner une pizza, tu lui file mon nom ! Ok ? Imagine… La pizza Fayad ! La grande classe. Il faudrait un truc assez épicé, tu vois ? Que ça pique autant quand ça rentre, que quand ça ressort… En échange, bordel, je te jure d’être ton plus fervent client. Je serai même prêt à organiser de nouvelles sorties rien que pour toi. » Le jour ou je ne serai plus une vulgaire recrue, cela va sans dire : pas besoin d’enfoncer le clou de mon ego de quarantenaire blasé par l’idée d’être redevenu un « bleu bite ».
« Aller ! Tout le monde en rang ! Il est temps d’y aller ! » Maxwell avorte nos amabilités de sa voix autoritaire qui n'autorise aucun délai. Il prend aussitôt la tête de notre petite colonne. Je la ferme, avec Fumio. Dans tous les sens du terme. La petite place où nous nous sommes réunis, juste assez large pour permettre d’y stationner la charrette sans gêner les habitants du quartier Sud, ne se trouve qu’à quelques foulées volontaires de l’une des grandes portes du rempart. Les vantaux, de bois massif renforcé d’un équivalent d’acier, sont plus épais que mon torse. Il faut plusieurs hommes pour les manipuler… Mais là n’est pas notre destination. Pas tout à fait. A quelques mètres seulement des portes principales, un renfoncement dans la muraille, gardé par un veilleur somnolant, dissimule une discrète poterne. Une sortie secondaire, plus facile à ouvrir et à refermer, sans prendre le risque de laisser entrer dans la cité une bête sauvage plus grosse qu’un être humain. Maxwell salue la sentinelle. Casimyr : un vampyre que je connais très bien. Même trop bien. Un pur geek de l’ancien monde, biberonné aux jeux en réalité virtuelle, qui croit vivre ici son rêve d’ado attardé. Bah je l’aime bien. Mais qu’il est relou. Et pot de colle. En plus il s’invente tous les jours de nouvelles théories du complot fumeuses au sujet de la corpo TLC. Alors que je passe à son niveau il m’affuble d’un salut Vulcain, en balançant : « Que la Force soit avec vous ! » Même pour un gars comme moi qui ne connait rien à l’univers des nerds, ce mélange des genres m’arrache un frisson. Ce mec a vraiment un grain. Je réplique d’un clin d’œil, et le dépasse.
La première chose qui me frappe : c’est le vent. Excepté sur le front de mer, dans le quartier des écailleux, l’air est calme dans la cité fortifiée. Ici, au pied des murailles, les bourrasques sifflent. Elle emportent dans leur tourbillons, herbes sèches et feuilles mortes, souvenirs morbides d’un automne qui n’existe pas. On passe si vite de la saison chaude à la saison froide que le paysage change du tout au tout en l’espace de quelques semaines. Dès lors, les vents froids venus du nord balayent et éparpillent ces vestiges des temps plus cléments. Jusqu’au renouveau, où ils disparaitront dans la verdure ressucitée. Et ainsi de suite. Le cycle de la vie, mais sans les lions et les hyènes ricaneuses.
Je frissonne. Mais dès les premiers pas, l’esprit en alerte, j’oublie le froid. Les températures ne sont pas glaciales non plus, n’exagérons rien… Même si les herbes hautes et les buissons persistants qui bordent le sentier de terre foulée sont encore, à cette heure matinale, couverts d’une fine couche de givre, qui décompose les timides rayons de l’astre diurne en une multitude d’arc-en-ciel. La terre crisse sous nos bottes. Sableuse, du fait de la proximité la côte. Je tourne la tête vers Fumio, la carte toujours serrée dans une paluche gantée, la lance dans l'autre, le sac à dos sur l’épaule, la profonde musette en bandoulière. J'ignore si c'est l'effet de la fraicheur, ou de ma tension nerveuse... Mais mon aura de fumée pailletée s'échappe à peine de ma silhouette engoncée dans les épais vêtements.
« On va par-là. » Notre petit groupe s'éparpille très rapidement. Maxwell reste sur le pas de la porte. Comme une maman poule observant ses poussins prendre leur envol. Sauf que les poussins ça ne vole pas. Mais bref. Je désigne d’un geste de la main, la plaine qui s’étire vers l’Ouest. Je baisse les yeux sur la carte, pour m'assurer de la direction à prendre. Rudimentaire, tracée au fusain. Cette fois je n’aurais pas à faire usage d’une archaïque boussole pour me diriger. La cité, aussitôt dans notre dos, nous offre un point de repère visuel que nous ne sommes pas près de perdre. Du moins tant que l’on ne s’enfoncera pas dans un bosquet.
Une poignée de minutes s’est seulement écoulée depuis que nous avons franchi les limites de la civilisation. Mais le silence me pèse déjà. Je le brise, sans remords :
« Tu parlais de la gérante des Jardins de la mémoire ? Eve ? Azamyr est vraiment petite. C’est ma mentor. » Je ricane. « J’espère qu’elle ne te refourgue pas ses champis hallucinogènes. A moins que t’ai envie de te lancer dans le commerce de space-cakes. Remarque, ça remonterait le moral de certains… » Je secoue la tête, plus grave : « T’es arrivé y’a peu de temps non ? Moi aussi. J’ai comme l’impression qu’on n’a pas débarqué sur Ozéna à l’époque la plus heureuse… M’enfin. N’est-ce pas dans le chaos que se révèle la véritable nature des gens ? » Je lève une main, poing fermé, pour lui intimer l’ordre de s’arrêter. Un reliquat de ma formation militaire. « Le premier collet doit être dans le coin. » Je fronce les sourcils. L’herbe est haute, même si proche de la cité. « Chiottes, cette carte est vraiment naze… Pour la précision on repassera… » Là, tout de suite, je regrette les GPS. Vraiment. « Si tu vois un truc… »
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