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Et maintenant ? Comment est-ce qu'on repart ? ― Ori & Iris
Iris Diospyros
Maison des Maintes Eaux
Le voyage avait pris fin. Il avait semblé durer des heures, presque des jours entier. Iris avait eu le temps de passer par tous les états. De la peur d'arriver, à la peur que ça n'arrive jamais, en passant par le regret immense d'avoir quitté sa chère terre. Mais ce temps de réflexion ne l'avait pas préparée à ce qu'elle découvrirait en arrivant.
Elle gardait les yeux obstinément fermés, souhaitant éviter à tout prix de croiser le regard de quelqu'un ou, pire encore, de poser un œil sur sa propre peau. Les voix de ceux qui l'aidaient à sortir de l'eau dans laquelle elle avait atterri ne lui parvenait pas réellement, alors qu'elle entendait les mots sans faire l'effort d'en comprendre le sens. Mais soudain, on lui prit le visage, forçant la toute nouvelle arrivante à ouvrir les yeux vers son interlocuteur. Il se disait prêtre, il tentait d'avoir un ton rassurant. Il... il possédait des cornes. Iris s'évanouit.
Lorsqu'elle revint à elle, ses mains, ses bras, tout son corps était secoué de tremblement bien visible, signe évident de la panique qui la tenaillait en cet instant. Elle était assise désormais, et vêtue. Elle serra entre ses doigts fins le vêtement qu'on lui avait enfilé, matière épaisse et douce, presque rassurante. Arrêter de trembler. Ce serait une bonne première étape. Calmer la respiration, on verrait ça plus tard.
Iris leva les yeux.
Face à elle se dressait une statue, immense, imposante, devant laquelle s'étendait un bassin entouré de colonnades. L'homme aux cornes reparu. Il lui apprit qu'elle était dans le temple de la déesse Ekaris, à Azamyr. Que son voyage prenait fin, et que sa nouvelle vie débutait. Elle ne le regarda pas de peur de défaillir à nouveau. Lorsqu'elle baissa les yeux sur ses mains, vertes, avec quelques morceaux de mousse au niveau des poignets, les larmes affluèrent vraiment.
— « Qu'est-ce que vous m'avez fait ? Qu'est-ce que vous m'avez fait ! »
Iris cria, et à nouveau ça sembla être trop, sa tête frappa le sol dans un bruit sourd.
Elle gardait les yeux obstinément fermés, souhaitant éviter à tout prix de croiser le regard de quelqu'un ou, pire encore, de poser un œil sur sa propre peau. Les voix de ceux qui l'aidaient à sortir de l'eau dans laquelle elle avait atterri ne lui parvenait pas réellement, alors qu'elle entendait les mots sans faire l'effort d'en comprendre le sens. Mais soudain, on lui prit le visage, forçant la toute nouvelle arrivante à ouvrir les yeux vers son interlocuteur. Il se disait prêtre, il tentait d'avoir un ton rassurant. Il... il possédait des cornes. Iris s'évanouit.
Lorsqu'elle revint à elle, ses mains, ses bras, tout son corps était secoué de tremblement bien visible, signe évident de la panique qui la tenaillait en cet instant. Elle était assise désormais, et vêtue. Elle serra entre ses doigts fins le vêtement qu'on lui avait enfilé, matière épaisse et douce, presque rassurante. Arrêter de trembler. Ce serait une bonne première étape. Calmer la respiration, on verrait ça plus tard.
Iris leva les yeux.
Face à elle se dressait une statue, immense, imposante, devant laquelle s'étendait un bassin entouré de colonnades. L'homme aux cornes reparu. Il lui apprit qu'elle était dans le temple de la déesse Ekaris, à Azamyr. Que son voyage prenait fin, et que sa nouvelle vie débutait. Elle ne le regarda pas de peur de défaillir à nouveau. Lorsqu'elle baissa les yeux sur ses mains, vertes, avec quelques morceaux de mousse au niveau des poignets, les larmes affluèrent vraiment.
— « Qu'est-ce que vous m'avez fait ? Qu'est-ce que vous m'avez fait ! »
Iris cria, et à nouveau ça sembla être trop, sa tête frappa le sol dans un bruit sourd.
Ori
Maison du Ciel et du Souffle
A new beginning
J'arrivais à peine. La froideur de ce temple, l’austérité des prêtres, et surtout ce nouveau corps m’avaient plongé dans un mélange d'incrédulité et de calculs silencieux. Je détaillais mes mains, traçant le contour de cicatrices qui n'existaient plus, remplacées par deux paumes lisses, étrangères. Tout, dans cette chair renouvelée, aurait dû être déconcertant, comme un masque taillé dans une peau qui n'était pas la mienne. Et pourtant...
Mon attention fut attirée par un éclat de voix. Une femme venait d’apparaître, visiblement encore plus déboussolée que je ne l'étais, une panique ouverte dans les yeux, les larmes glissant le long de ses joues. Elle criait, suppliante, le désespoir évident dans chaque mot. Chaque regard de compassion posé sur elle était un couteau planté dans son estime. Je la fixais, impassible, analysant la scène comme le simple spectateur que j'étais. Sa détresse n’éveillait en moi ni empathie, ni curiosité. Mais elle pourrait... Le déni de son nouveau corps, une opportunité pour qui souhaite retourner sur Terre, si tant est qu'elle ne change d'avis.
Le temple, imposant et mystérieux, se dressait devant moi, luisant faiblement sous la lumière des torches disposées autour. J'étudiais silencieusement les lieux, ignorant volontairement le prêtre qui tentait de me guider.
Je hochais la tête mécaniquement, feignant un intérêt poli aux paroles incessantes du prêtre. Son discours, empli de dévotion et de promesses sur cette "nouvelle vie" offerte par Ekaris, n’était rien d’autre qu’un bruit de fond, un bourdonnement irritant qui peinait à dissimuler la véritable nature de ce lieu : une cage dorée.
Mes pensées dérivaient, analysant chaque possibilité, chaque étape nécessaire pour transformer cette prison en une opportunité. Ce monde était étranger, mais les systèmes de pouvoir restaient toujours les mêmes : des chaînes qu’il fallait briser ou manipuler. Mon premier objectif serait d’apprendre les règles de ce jeu, m’intégrer juste assez pour éviter d’être une cible. Il faudrait me plier aux apparences, masquer ma véritable ambition derrière un masque d’allégeance.
Ensuite, il me faudrait des alliés. Pas de liens émotionnels – ces attaches n’avaient jamais apporté que la douleur –, mais des outils. Les esprits faibles, les ambitieux, les désespérés : tous pouvaient être exploités si je les identifiais correctement. Commencer à petite échelle, gagner en influence parmi les individus les plus proches. Puis, lentement, méthodiquement, viser les échelons supérieurs. Ce Conseil dont il parlait… c’était là que le véritable pouvoir résidait.
Je ne retournerais pas sur Terre en implorant leur aide ou en m’effondrant de gratitude face à leurs bienfaits. Je trouverais un moyen, quel qu’il soit, de forcer cette réalité à plier à ma volonté. Le prêtre, toujours absorbé dans ses explications, semblait satisfait de ma posture attentive.
Une flatterie simple mais suffisante pour qu'il considère son travail, au moins dans un premier temps, comme un succès. De quoi m'offrir le luxe d'un peu de liberté que je comptais bien utiliser pour en apprendre plus sur ma compagne d'infortune.
Mon attention fut attirée par un éclat de voix. Une femme venait d’apparaître, visiblement encore plus déboussolée que je ne l'étais, une panique ouverte dans les yeux, les larmes glissant le long de ses joues. Elle criait, suppliante, le désespoir évident dans chaque mot. Chaque regard de compassion posé sur elle était un couteau planté dans son estime. Je la fixais, impassible, analysant la scène comme le simple spectateur que j'étais. Sa détresse n’éveillait en moi ni empathie, ni curiosité. Mais elle pourrait... Le déni de son nouveau corps, une opportunité pour qui souhaite retourner sur Terre, si tant est qu'elle ne change d'avis.
« Intéressant », murmurais-je en détournant mon regard pour observer la silhouette effondrée à quelques mètres de moi.
Le temple, imposant et mystérieux, se dressait devant moi, luisant faiblement sous la lumière des torches disposées autour. J'étudiais silencieusement les lieux, ignorant volontairement le prêtre qui tentait de me guider.
« Ne vous inquiétez pas, ce corps saura s’adapter », avait assuré le prêtre, mais je n’écoutais déjà plus qu'à moitié, perdu dans mes propres calculs.
Je hochais la tête mécaniquement, feignant un intérêt poli aux paroles incessantes du prêtre. Son discours, empli de dévotion et de promesses sur cette "nouvelle vie" offerte par Ekaris, n’était rien d’autre qu’un bruit de fond, un bourdonnement irritant qui peinait à dissimuler la véritable nature de ce lieu : une cage dorée.
Mes pensées dérivaient, analysant chaque possibilité, chaque étape nécessaire pour transformer cette prison en une opportunité. Ce monde était étranger, mais les systèmes de pouvoir restaient toujours les mêmes : des chaînes qu’il fallait briser ou manipuler. Mon premier objectif serait d’apprendre les règles de ce jeu, m’intégrer juste assez pour éviter d’être une cible. Il faudrait me plier aux apparences, masquer ma véritable ambition derrière un masque d’allégeance.
Ensuite, il me faudrait des alliés. Pas de liens émotionnels – ces attaches n’avaient jamais apporté que la douleur –, mais des outils. Les esprits faibles, les ambitieux, les désespérés : tous pouvaient être exploités si je les identifiais correctement. Commencer à petite échelle, gagner en influence parmi les individus les plus proches. Puis, lentement, méthodiquement, viser les échelons supérieurs. Ce Conseil dont il parlait… c’était là que le véritable pouvoir résidait.
Je ne retournerais pas sur Terre en implorant leur aide ou en m’effondrant de gratitude face à leurs bienfaits. Je trouverais un moyen, quel qu’il soit, de forcer cette réalité à plier à ma volonté. Le prêtre, toujours absorbé dans ses explications, semblait satisfait de ma posture attentive.
Le prêtre, toujours absorbé dans ses explications, semblait satisfait de ma posture attentive. « Je renais grâce à vous, mon prêtre », déclarais-je simplement, lui arrachant un nouveau sourire satisfait.
Une flatterie simple mais suffisante pour qu'il considère son travail, au moins dans un premier temps, comme un succès. De quoi m'offrir le luxe d'un peu de liberté que je comptais bien utiliser pour en apprendre plus sur ma compagne d'infortune.
Iris Diospyros
Maison des Maintes Eaux
Iris rouvrit les yeux dans une inspiration soudaine, comme si jusque dans ses divagations inconscientes, une apnée paniquée la maintenait sous l'eau. Comme si son cerveau déconnecté de la réalité se rendait malgré tout compte que quelque chose clochait.
Elle croisa le regard d'un inconnu cette fois, vêtu des mêmes vêtements qu'elle. Un instant l'idée qu'il l'ait vu apparaître nue et paniquée la fit frissonner, mais bientôt elle vit en lui son seul rattachement à la Terre. Il venait d'arriver. Comme elle. Peut-être souhaitait-il repartir, comme elle ? Iris se redressa vivement, maladroitement, accourant jusqu'à lui pour s'accrocher à son bras et lever vers lui un regard plein de détresse, ses doigts serrant machinalement l'homme comme s'il était son radeau sur cette mer de cauchemar. Elle ne dit rien, se contentant de regarder. Les oreilles pointues qu'elle vit chez lui n'étaient qu'un détail qu'elle pouvait se permettre d'ignorer, pas comme les cornes du prêtre, ou comme sa peau. Vertes, encore et toujours. Elle ne baissa pas le regard.
Le prêtre la suivit vivement, presque inquiet qu'elle se relève si soudainement. Il sembla vouloir l'arracher à son nouveau radeau, mais ses tentatives douces ne rencontrèrent aucun succès, et il était plus sage de ne pas employer la force alors il n'en fit rien. Ses mots étaient toujours les mêmes, doux, rassurant, bienveillant. Ils ne parvenaient pas aux oreilles d'Iris, qui secouait parfois la tête, le regard toujours tourné vers son radeau. Que demandait son regard ? Puisque ses lèvres entrouvertes et tordues dans une moue terrifiée ne disaient rien ? Sans doute qu'on la ramène chez elle. Qu'on arrache de ses cheveux les feuilles et le lierre, et qu'on vire de sa peau cette mousse envahissante. Qu'on la repeigne, qu'on lui rende son apparence. Elle n'était pas chez elle à Azamyr, elle n'était pas non plus chez elle dans ce corps. Peut-être allait-il la trouver repoussante ? Elle espérait que non. Elle ne supporterait pas qu'on la repousse, alors qu'elle n'avait personne d'autre à qui se raccrocher. La solitude qu'elle éprouva en cet instant la frappa de plein fouet, et un éclair de lucidité passa dans ses yeux qui s'ouvrirent brièvement un peu plus.
Le monologue du prêtre fut bref, la dryade ne fit pas l'effort d'être polie et de signifier qu'elle l'écoutait. De toute façon, elle n'écoutait pas. L'homme cornu abandonna et recula d'un pas. Il devait garder les nouveaux à l'œil, être là pour leur question, mais s'ils n'en avaient pas et qu'ils n'écoutaient pas, alors il surveillait simplement, restant à leur disposition. La pression des doigts d'Iris sur son radeau se fit plus douce, comme si l'éloignement du prêtre était synonyme de marée basse, et même si aucun son ne sorti de sa bouche, elle attendait une solution, quelle qu'elle soit, de la part de son compagnon d'infortune.
Elle croisa le regard d'un inconnu cette fois, vêtu des mêmes vêtements qu'elle. Un instant l'idée qu'il l'ait vu apparaître nue et paniquée la fit frissonner, mais bientôt elle vit en lui son seul rattachement à la Terre. Il venait d'arriver. Comme elle. Peut-être souhaitait-il repartir, comme elle ? Iris se redressa vivement, maladroitement, accourant jusqu'à lui pour s'accrocher à son bras et lever vers lui un regard plein de détresse, ses doigts serrant machinalement l'homme comme s'il était son radeau sur cette mer de cauchemar. Elle ne dit rien, se contentant de regarder. Les oreilles pointues qu'elle vit chez lui n'étaient qu'un détail qu'elle pouvait se permettre d'ignorer, pas comme les cornes du prêtre, ou comme sa peau. Vertes, encore et toujours. Elle ne baissa pas le regard.
Le prêtre la suivit vivement, presque inquiet qu'elle se relève si soudainement. Il sembla vouloir l'arracher à son nouveau radeau, mais ses tentatives douces ne rencontrèrent aucun succès, et il était plus sage de ne pas employer la force alors il n'en fit rien. Ses mots étaient toujours les mêmes, doux, rassurant, bienveillant. Ils ne parvenaient pas aux oreilles d'Iris, qui secouait parfois la tête, le regard toujours tourné vers son radeau. Que demandait son regard ? Puisque ses lèvres entrouvertes et tordues dans une moue terrifiée ne disaient rien ? Sans doute qu'on la ramène chez elle. Qu'on arrache de ses cheveux les feuilles et le lierre, et qu'on vire de sa peau cette mousse envahissante. Qu'on la repeigne, qu'on lui rende son apparence. Elle n'était pas chez elle à Azamyr, elle n'était pas non plus chez elle dans ce corps. Peut-être allait-il la trouver repoussante ? Elle espérait que non. Elle ne supporterait pas qu'on la repousse, alors qu'elle n'avait personne d'autre à qui se raccrocher. La solitude qu'elle éprouva en cet instant la frappa de plein fouet, et un éclair de lucidité passa dans ses yeux qui s'ouvrirent brièvement un peu plus.
Le monologue du prêtre fut bref, la dryade ne fit pas l'effort d'être polie et de signifier qu'elle l'écoutait. De toute façon, elle n'écoutait pas. L'homme cornu abandonna et recula d'un pas. Il devait garder les nouveaux à l'œil, être là pour leur question, mais s'ils n'en avaient pas et qu'ils n'écoutaient pas, alors il surveillait simplement, restant à leur disposition. La pression des doigts d'Iris sur son radeau se fit plus douce, comme si l'éloignement du prêtre était synonyme de marée basse, et même si aucun son ne sorti de sa bouche, elle attendait une solution, quelle qu'elle soit, de la part de son compagnon d'infortune.
Ori
Maison du Ciel et du Souffle
Fear is the enemy
Une main vint agripper mon bras, d'une urgence presque désespérée. Mes yeux se baissèrent pour rencontrer les siens, le regard d'une femme dans un corps de créature. Elle s'était précipitée vers moi. Ses yeux, grands et emplis d’une détresse muette, cherchaient dans les miens une réponse, une solution, un sens à son chaos tant intérieur qu'extérieur. Elle tremblait légèrement, mais ses doigts, serrés autour de mon bras, exprimaient une force insoupçonnée : celle du désespoir.
Je laissai un silence s’installer, la fixant sans émotion apparente, mon regard glissant brièvement sur sa peau de mousse, sur les marques étranges qui ornaient ses bras. Une dryade, avais-je entendu un prêtre murmurer plus tôt. Une autre victime de cette mascarade divine, à la différence qu'elle semblait trop fragile pour en endurer la cruauté.
Mon ton était calme, mon regard indéchiffrable et pourtant serein, comme si tout était déjà écrit. Mes mots étaient un filet tendu, et je tentais de lire dans ses yeux les émotions qui s'en dégageaient. Si elle devait devenir l'instrument de mon retour, il était important qu'elle le devienne d'elle-même, qu'elle se convainque qu'en ma personne se trouvait sa seule option. Sinon... D'autres prendraient sa place.
Je laissai un silence s’installer, la fixant sans émotion apparente, mon regard glissant brièvement sur sa peau de mousse, sur les marques étranges qui ornaient ses bras. Une dryade, avais-je entendu un prêtre murmurer plus tôt. Une autre victime de cette mascarade divine, à la différence qu'elle semblait trop fragile pour en endurer la cruauté.
« Aucun d'entre eux ne peut te sauver », chuchotais-je, d’un ton bas et confiant, glissant une main ferme mais presque rassurante sur l'une de ses joues. « Mais je nous sauverais. »
Mon ton était calme, mon regard indéchiffrable et pourtant serein, comme si tout était déjà écrit. Mes mots étaient un filet tendu, et je tentais de lire dans ses yeux les émotions qui s'en dégageaient. Si elle devait devenir l'instrument de mon retour, il était important qu'elle le devienne d'elle-même, qu'elle se convainque qu'en ma personne se trouvait sa seule option. Sinon... D'autres prendraient sa place.
Iris Diospyros
Maison des Maintes Eaux
Difficile de dire si c'est la simplicité des mots qui réussirent à convaincre Iris, ou ce regard confiant, comme une évidence, ou bien encore ce geste, cette mains rassurante sur sa joue encore humide de larme. La jolie dryade ne savait ni si c'était vrai, ni s'il avait une idée de ce qu'il racontait, ni s'il lui mentait ouvertement pour qu'elle lui lâche les basques. Ce qu'elle savait, c'est qu'il avait dit exactement ce qu'elle avait besoin d'entendre. Et après de longues secondes les yeux figés dans les siens, à quêter une réponse, à attendre une solution, maintenant qu'elle semblait enfin l'avoir elle baissa les yeux et le visage vivement, essuyant ses larmes sur la manches de l'homme alors que d'autres affluaient déjà.
Elle avait besoin de cette réponse, se fichant bien qu'elle veuille dire quelque chose ou non. Iris avait le sentiment d'avoir un allié, bien que froid, quasi inexpressif et bien trop confiant pour un nouvel arrivant. Il avait dit qu'il pourrait le sauver, et elle voulait, elle avait besoin de croire que c'était vrai. Iris ne posera pas de question, elle n'en avait pas. Elle voulait s'abandonner à ce nouvel espoir sans songer à sa véracité, pas pour le moment.
Il n'aura en tout cas pas eu de mal à trouver les réponses qu'il cherchait dans ses yeux tant le soulagement y était évident. Il fut instantané, apaisant ses traits et délassant ses épaules. Il pourra sentir ce soulagement jusque contre son bras, alors que la pression se faisait moindre. Elle n'avait plus besoin de s'accrocher à lui, il avait dit qu'il la sauverait, alors il l'emmènerait.
Le silence dura encore quelques secondes, bien qu'entrecoupé de sanglots, avant qu'Iris ne prenne la parole, le ton apaisé et le regard sur le sol :
— « Sauve-nous. Par tous les moyens, je dois repartir. »
Elle ne releva les yeux que pour poser un regard méfiant sur l'homme cornu, s'en cachant presque derrière son radeau, attendant de lui qu'il l'emmène loin sans pour autant se décider à ouvrir la bouche. Après tout, son grand plan d'évasion demandait peut-être qu'il pose des questions ici.
Elle avait besoin de cette réponse, se fichant bien qu'elle veuille dire quelque chose ou non. Iris avait le sentiment d'avoir un allié, bien que froid, quasi inexpressif et bien trop confiant pour un nouvel arrivant. Il avait dit qu'il pourrait le sauver, et elle voulait, elle avait besoin de croire que c'était vrai. Iris ne posera pas de question, elle n'en avait pas. Elle voulait s'abandonner à ce nouvel espoir sans songer à sa véracité, pas pour le moment.
Il n'aura en tout cas pas eu de mal à trouver les réponses qu'il cherchait dans ses yeux tant le soulagement y était évident. Il fut instantané, apaisant ses traits et délassant ses épaules. Il pourra sentir ce soulagement jusque contre son bras, alors que la pression se faisait moindre. Elle n'avait plus besoin de s'accrocher à lui, il avait dit qu'il la sauverait, alors il l'emmènerait.
Le silence dura encore quelques secondes, bien qu'entrecoupé de sanglots, avant qu'Iris ne prenne la parole, le ton apaisé et le regard sur le sol :
— « Sauve-nous. Par tous les moyens, je dois repartir. »
Elle ne releva les yeux que pour poser un regard méfiant sur l'homme cornu, s'en cachant presque derrière son radeau, attendant de lui qu'il l'emmène loin sans pour autant se décider à ouvrir la bouche. Après tout, son grand plan d'évasion demandait peut-être qu'il pose des questions ici.
Ori
Maison du Ciel et du Souffle
A fragile pact
Ses mots tombèrent dans un murmure, presque brisés par les sanglots qu’elle tentait de contenir. « Sauve-nous. Par tous les moyens, je dois repartir. »
Elle avait employé le "nous", comme je l'attendais. Je laissais le silence s’étirer un instant de plus, mes yeux scrutant les siens, en quête de l'étincelle nécessaire à son utilité à long terme : l'espoir. Pas d’interrogation, pas d’hésitation, seulement ce besoin presque désespéré de croire que je détenais la solution. Un léger sourire – imperceptible – effleura mes lèvres avant de disparaître aussitôt.
« Cela prendra du temps », annonçais-je toujours à voix basse, le ton aussi ferme. « Pour autant, ce départ nécessitera davantage que des supplications. »
Je relevai doucement mon bras pour me dégager de son emprise sans brutalité, mais avec une intention claire : lui rappeler que, si elle voulait repartir, ce ne serait pas en étant un poids. Mon regard se tourna brièvement vers le prêtre qui restait en arrière, ses cornes se découpant dans la lumière tremblante des torches. Je marquai une pause, comme si je pesais mes options, puis baissai de nouveau les yeux vers elle.
« Ta première mission sera de donner les bonnes réponses, celles qu'ils attendent. Ta seconde sera de trouver les bons alliés, de ceux qui comme nous ont été trahis par cette prison aux barreaux dorés, sans pour autant laisser ni mon nom ni mes mots s'évader de tes lèvres. »
Je fis un pas en avant, me plaçant légèrement entre elle et le prêtre, lui coupant volontairement la vue de l’homme cornu. Mon regard froid cherchait le sien, m’assurant qu’elle comprenait. Puis, mon ton devint presque plus doux, calculé, une lueur de connivence perçant dans mes mots.
« Pourquoi tombe-t-on ? »
Iris Diospyros
Maison des Maintes Eaux
Sans le savoir, presque même sans le vouloir, Iris donnait à Ori tout ce qu'il désirait. Elle se produisait en cible facile, en brebis apeurée cherchant son berger, courant droit dans une potentielle nouvelle prison en voulant fuir sa nouvelle vie. Cette nouvelle vie qui n'avait à priori rien d'une prison, dans le fond, hormis ce corps auquel elle devrait s'habituer. La seule chose qu'elle n'offrit pas à Ori fut l'espoir. Cette denrée si rare sur Terre, qu'il quêtait dans ses yeux comme le signe qu'il avait gagné. Si l'échappatoire dont il parlait constituait le seul espoir d'Iris pour fuir cet endroit, ce n'était pas l'émotion qui primait dans son regard vert. Le soulagement passé, la peur était revenue au galop, la faisant se recroqueviller un peu sur elle-même, plissant ses yeux et tordant sa bouche. La peur la submergeait, l'empêchant de réfléchir, vague immense et menaçante planant au-dessus de sa tête et pas loin de déferler sur elle. C'est ce qu'il verra dans ces grands yeux verts, une peur incontrôlable qu'Iris détestait ressentir.
Réussirait-il à voir en elle plus qu'à poids ? Dans le cas présent sans doute pas, fragile et tremblante qu'elle était. Bientôt aurait-elle honte de cette attitude, peut-être même se sentirait-elle bête d'avoir cru les mots du brun, mais pour l'heure elle n'avait que ça. Rassurée par l'ombre qu'il projetait sur elle, l'empêchant de voir le prêtre, Iris écouta. Rassurée, elle l'était. Mais lorsqu'elle releva ses yeux vers lui, la courbe de ses sourcils marquait son incompréhension. Son regard passa sur le portail, puis sur la statue immense, avant de revenir à lui.
— « Pourquoi tombe-t-on ? »
Elle avait laissé de côté tout ce qui la constituait avant d'arriver ici, petite fille suivant la lumière dans le noir, attendant des explications sans rien faire d'autre que répéter la question. En réalité, elle se posait une autre question, qui mit quelques secondes à franchir timidement la barrière de ses lèvres, les mots agencées de telles sorte à ce que ça ne soit pas une question, ses yeux la posant de toute façon pour elle :
— « Je ne pourrai révéler ton prénom à qui que ce soit si tu ne me le donnes pas. »
Allait-il le lui donner ? Elle n'en savait trop rien. Elle fut tentée une seconde de donner le sien en premier, mais elle avait besoin de le retrouver, là dehors. Alors elle devait connaître son identité. Iris attendit sa réponse, serrant ses bras contre elle maintenant qu'il l'avait détachée de lui.
Réussirait-il à voir en elle plus qu'à poids ? Dans le cas présent sans doute pas, fragile et tremblante qu'elle était. Bientôt aurait-elle honte de cette attitude, peut-être même se sentirait-elle bête d'avoir cru les mots du brun, mais pour l'heure elle n'avait que ça. Rassurée par l'ombre qu'il projetait sur elle, l'empêchant de voir le prêtre, Iris écouta. Rassurée, elle l'était. Mais lorsqu'elle releva ses yeux vers lui, la courbe de ses sourcils marquait son incompréhension. Son regard passa sur le portail, puis sur la statue immense, avant de revenir à lui.
— « Pourquoi tombe-t-on ? »
Elle avait laissé de côté tout ce qui la constituait avant d'arriver ici, petite fille suivant la lumière dans le noir, attendant des explications sans rien faire d'autre que répéter la question. En réalité, elle se posait une autre question, qui mit quelques secondes à franchir timidement la barrière de ses lèvres, les mots agencées de telles sorte à ce que ça ne soit pas une question, ses yeux la posant de toute façon pour elle :
— « Je ne pourrai révéler ton prénom à qui que ce soit si tu ne me le donnes pas. »
Allait-il le lui donner ? Elle n'en savait trop rien. Elle fut tentée une seconde de donner le sien en premier, mais elle avait besoin de le retrouver, là dehors. Alors elle devait connaître son identité. Iris attendit sa réponse, serrant ses bras contre elle maintenant qu'il l'avait détachée de lui.
Ori
Maison du Ciel et du Souffle
Tomorrow we fight
Ses questions, portées par cette voix encore brisée par la peur n'eut aucune réponse. Si elle en souhaitait réellement la réponse, elle tenterait de me l'arracher plus tard. Lui offrir une réponse à ma propre question aurait été l’éloigner de cette dépendance naissante, ce lien fragile que je tentais de façonner à chaque mot.
À la place, je me relevai lentement, observant son visage, ce mélange d’incompréhension et de désespoir. Elle n’était pas prête. Pas encore. Mais peut-être le serait-elle un jour. Ou peut-être m'étais-je trompé, et en avais-je trop dit. Peu importe. Je n'avais rien dévoilé de mes plans, et il me serait toujours possible d'évoquer à l'avenir une détresse passagère. Pour l'instant, quelques risques supplémentaires s'annonçaient nécessaires.
Aussi tendis-je une main vers elle, la paume ouverte tant pour la saluer que pour l'aider à se relever si elle le souhaitait, laissant un sourire furtif étirer brièvement mes lèvres, dont tant dieux que démons jureraient de la sincérité.
« Ori. »
Une assurance maîtrisée dans une seule syllabe. Un nom, une promesse implicite qu’elle pouvait s’y raccrocher, y trouver un semblant de confiance.
Une fois debout, je me penchai légèrement vers elle, juste assez pour capter son regard, pour m’assurer qu’elle entendait chacun de mes mots.
« Aujourd’hui, on pleure. » Ma voix descendit d’un ton, un murmure presque conspirateur. « Mais demain, on se bat. »
Je reculai d’un pas avant de me retourner, lui laissant le choix de suivre ou de rester en arrière. Elle n’avait rien d’autre. Et, pour l’instant, cela suffirait peut-être. J'approchais du prêtre à qui j'offrais une brève révérence.
« Apprenez-moi votre monde. Montrez-moi en les merveilles. »
J'en déduirais les horreurs.
Iris Diospyros
Maison des Maintes Eaux
Iris saisit la main qu'on lui tendait. Avec plus de poigne que ce que l'on aurait pu attendre d'un être si terrifié, si fragile à première vue. Elle se redressa.
— « Iris. »
Ori et Iris. Sitôt arrivé, sitôt reparti. La dryade pensait avoir trouvé en lui un allié, quelqu’un qui, avec le temps, pourrait même devenir un ami. Mais la réalité était bien différente. Aux yeux du brun, elle n’était rien d’autre qu’un instrument, un simple objet auquel il accordait une attention pragmatique, semblable à celle d’un propriétaire pour ses biens. Elle n'avait pas d'avenir à rester avec lui, car aucune relation ne semblait envisageable.
Ils ne seraient probablement jamais amis. Ori se débarrasserait d’elle quand elle aura servi sa cause. Pourtant, Iris ne pouvait se résoudre à s’éloigner. Il la tenait par la peur. Ses mots avaient fait mouche : il l’avait rassurée, lui avait donné un semblant d’espoir. Alors, elle marcherait pour lui. Pas avec lui non, ça c'était impossible. Le lien qu'ils partageaient était construit sur ce principe fragile, mais un jour, la peur qui la retenait s’éteindrait. Un jour, elle découvrirait les merveilles de ce monde. Et quand ce moment viendrait, Ori aurait intérêt à avoir tissé une toile de promesses bien plus vaste et à lui montrer un véritable intérêt s’il souhaitait la garder sous son emprise. Car Iris retrouverait, tôt ou tard, l’indépendance qu’elle avait toujours connue sur Terre. Elle y parviendrait, d’une manière ou d’une autre.
Lorsqu'il reprit la parole, la jeune femme soutint son regard quelques secondes, avant de baisser honteusement la tête. Elle acquiescera, indiquant qu'elle avait bien entendu, et en réalité c'était mieux que ça, les mots eurent l'effet d'un électrochoc. Il avait raison, elle avait le droit de pleurer, mais bientôt elle devrait se relever. Cependant...
— « Pourquoi tu ne pleures pas, toi ? »
La question sorti toute seule, d'un coup, avant qu'il n'ait eu le temps de se retourner. Elle avait relevé la tête en même temps quêtant dans son regard plus que dans les mots qui allaient suivre une réponse, surprise qu'elle était par sa propre question.
— « Iris. »
Ori et Iris. Sitôt arrivé, sitôt reparti. La dryade pensait avoir trouvé en lui un allié, quelqu’un qui, avec le temps, pourrait même devenir un ami. Mais la réalité était bien différente. Aux yeux du brun, elle n’était rien d’autre qu’un instrument, un simple objet auquel il accordait une attention pragmatique, semblable à celle d’un propriétaire pour ses biens. Elle n'avait pas d'avenir à rester avec lui, car aucune relation ne semblait envisageable.
Ils ne seraient probablement jamais amis. Ori se débarrasserait d’elle quand elle aura servi sa cause. Pourtant, Iris ne pouvait se résoudre à s’éloigner. Il la tenait par la peur. Ses mots avaient fait mouche : il l’avait rassurée, lui avait donné un semblant d’espoir. Alors, elle marcherait pour lui. Pas avec lui non, ça c'était impossible. Le lien qu'ils partageaient était construit sur ce principe fragile, mais un jour, la peur qui la retenait s’éteindrait. Un jour, elle découvrirait les merveilles de ce monde. Et quand ce moment viendrait, Ori aurait intérêt à avoir tissé une toile de promesses bien plus vaste et à lui montrer un véritable intérêt s’il souhaitait la garder sous son emprise. Car Iris retrouverait, tôt ou tard, l’indépendance qu’elle avait toujours connue sur Terre. Elle y parviendrait, d’une manière ou d’une autre.
Lorsqu'il reprit la parole, la jeune femme soutint son regard quelques secondes, avant de baisser honteusement la tête. Elle acquiescera, indiquant qu'elle avait bien entendu, et en réalité c'était mieux que ça, les mots eurent l'effet d'un électrochoc. Il avait raison, elle avait le droit de pleurer, mais bientôt elle devrait se relever. Cependant...
— « Pourquoi tu ne pleures pas, toi ? »
La question sorti toute seule, d'un coup, avant qu'il n'ait eu le temps de se retourner. Elle avait relevé la tête en même temps quêtant dans son regard plus que dans les mots qui allaient suivre une réponse, surprise qu'elle était par sa propre question.
Ori
Maison du Ciel et du Souffle
A fragile bond
Ses doigts saisirent ma main avec plus de force que je ne l’aurais cru. Je l’aidai à se relever, observant cette poigne qui contrastait avec la peur qu’elle portait encore dans ses yeux. Un prénom glissa de ses lèvres, une simple information, un détail à retenir. Je l’accueillis d’un léger hochement de tête, gardant mes pensées pour moi. Chaque pièce du puzzle trouvait sa place, chaque mot prononcé consolidait cette fragile dépendance que je tentais de développer.
« Pourquoi tu ne pleures pas, toi ? »
Je m’arrêtai brièvement, le dos légèrement tourné, avant de tourner la tête pour croiser son regard. Un sourire dénué de chaleur effleura mes lèvres.
« Je viens de là où tu viens, Iris. Des larmes, j’en ai déjà trop versé. »
Ma voix était calme, posée, chaque mot porté par une gravité qui laissait deviner des blessures dont je n'avais fait l'expérience que très récemment. C’était tout ce que j’avais à lui offrir : une vérité suffisamment vague pour nourrir ses propres conclusions. Je laissai planer un bref silence, suffisamment long pour que mes paroles s’impriment dans son esprit.
Les heures qui suivirent furent une danse d’explications et de présentations orchestrée par les prêtres. Leur voix douce et mesurée nous guida à travers les colonnades du temple et jusque dans les salles annexes, où les bases de ce monde nous furent posées comme un puzzle à assembler.
Ils nous parlèrent d’Azamyr, de la déesse Ekaris, et des Maisons qui régissaient la cité. Chaque mot résonnait comme une litanie, chargée de symbolisme et de dévotion. Si je semblais absorbé par leurs discours, oscillant entre fascination et curiosité, seul le second m'habitait réellement, triant l’utile du superflu, mémorisant chaque détail qui pourrait servir mes projets. Je comprenais peu à peu l'importance grandissante d'une nouvelle religion factice, et pourtant parfois tangibles puisque magie flirtait avec réalité. Si je souhaitais trouver un minimum de liberté, il me faudrait trouver des amitiés aux bons endroits, et cela incluerait sans doute un haut placé dans une maison, et un haut placé au sein du temple même.
De temps à autre, le regard d’un prêtre se posait sur nous, cherchant à jauger notre état, à détecter la moindre faille. Ils étaient bienveillants, en apparence, mais leur vigilance trahissait autre chose. Ce monde avait ses règles, et nous étions encore sous observation. Je restais impassible, silencieux, me préparant à la prochaine étape. Ce n’était qu’un début, une simple introduction à un jeu bien plus vaste.
Enfin, je prenais la liberté, si doute ou peur pointaient le bout de leur nez, de poser une main rassurante sur l'épaule de la dryade, n'hésitant pas à lui conseiller de montrer ce qu'ils attendaient de nous : d'être convaincus.
Iris Diospyros
Maison des Maintes Eaux
La réponse vint rapidement, gage de sincérité aux yeux d'Iris. Le silence qui suivit n'était autre qu'une Iris plus en confiance encore, se demandant ce que son nouveau compagnon avait pu vivre dans sa précédente existence. Elle imagina assez bien une vie difficile remplie de manque, comme la majorité des êtres humains sur Terre, mais ça ne collait pas. Quelque chose lui manquait, et le regard qu'elle posa sur lui se fit perçant, comme si elle tentait de lire sur son visage toute la peine qu'il avait en lui. Les raisons, les histoires, ce qui lui était arrivé. Aurait-elle un jour ces réponses ? Même dans son état de fébrilité et de détresse évidente, Iris parvenait à deviner que ce serait difficile. Tout en lui inspirait le secret, la discrétion. Sans doute sa voix et son calme apparent participaient à ce ressenti. Ça n'empêcherait pas Iris de poser ses questions, quand le moment serait venu.
Le moment arrivait d'ailleurs. Quand tous deux auraient subi les interminables explications des prêtres. Iris se sentait flotter, indifférente à ce qu'ils racontaient. Parfois, la main d'Ori posée sur son épaule la ramenait à la réalité, et après un bref regard levé sur lui elle comprenait ce qu'on attendait d'elle. Un hochement de tête, parfois même un « Oui » ou une question du bout des lèvres. Puis elle relevait les yeux vers son protecteur, semblant quêter son approbation. Les prêtres semblaient satisfaits, de leur côté, et les explications continuaient.
Iris n'en retint pas grand-chose, alors qu'elle était concentrée sur un tout autre phénomène. La végétation, bien qu’elle soit rare dans le temple, semblait communiquer avec elle. Elle sentait comme un lien particulier qui la liait à la flore autour d'elle. Ça embrouillait son esprit, la forçant parfois à s'arrêter auprès d'une plante pour en caresser les feuilles. C'était étrange plus que désagréable, ça rajoutait dans son esprit un niveau de brouillard supplémentaire, une couche d'inconnu parmi toutes celle que les prêtres tentaient déjà d'expliciter. Iris s'efforça de maintenir la panique éloignée face à ce flot de nouvelles informations, de nouvelles sensations et de tout autre type de nouveauté.
Enfin, les prêtres les laissèrent tranquilles. Ils les laissèrent dans une pièce annexe, un repas de bienvenue les y attendait. Iris ne se souvenait pas de son dernier repas, pour autant elle ne s'approcha pas des quelques mets fumants disposés ici à leur attention. Elle tira une chaise du côté opposé au repas et s'y laissa tomber, tentant de calmer sa respiration en ramenant ses genoux contre elle. C'était le moment de questionner Ori, dont elle avait repensé à la réponse nombre de fois pendant les explications, pour autant elle n'en était pas capable maintenant. Elle l'observait de là où elle était, son regard obstinément rivé sur lui, avant de finalement ouvrir la bouche. Les pleurs avaient disparu de sa voix, laissant un ton un brin rauque, mais surtout plus calme.
— « Ils n'ont pas parlé de moyen de retour ? »
Vidée de toute énergie, sa voix était dénuée d'émotion. Les larmes, les cris et la panique avaient eu raison d'elle. Machinalement, sa main vint caresser son crâne, sentant sous sa main une légère bosse se former. Une trace de sa chute, un peu plus tôt, sous le coup de l'émotion.
Le moment arrivait d'ailleurs. Quand tous deux auraient subi les interminables explications des prêtres. Iris se sentait flotter, indifférente à ce qu'ils racontaient. Parfois, la main d'Ori posée sur son épaule la ramenait à la réalité, et après un bref regard levé sur lui elle comprenait ce qu'on attendait d'elle. Un hochement de tête, parfois même un « Oui » ou une question du bout des lèvres. Puis elle relevait les yeux vers son protecteur, semblant quêter son approbation. Les prêtres semblaient satisfaits, de leur côté, et les explications continuaient.
Iris n'en retint pas grand-chose, alors qu'elle était concentrée sur un tout autre phénomène. La végétation, bien qu’elle soit rare dans le temple, semblait communiquer avec elle. Elle sentait comme un lien particulier qui la liait à la flore autour d'elle. Ça embrouillait son esprit, la forçant parfois à s'arrêter auprès d'une plante pour en caresser les feuilles. C'était étrange plus que désagréable, ça rajoutait dans son esprit un niveau de brouillard supplémentaire, une couche d'inconnu parmi toutes celle que les prêtres tentaient déjà d'expliciter. Iris s'efforça de maintenir la panique éloignée face à ce flot de nouvelles informations, de nouvelles sensations et de tout autre type de nouveauté.
Enfin, les prêtres les laissèrent tranquilles. Ils les laissèrent dans une pièce annexe, un repas de bienvenue les y attendait. Iris ne se souvenait pas de son dernier repas, pour autant elle ne s'approcha pas des quelques mets fumants disposés ici à leur attention. Elle tira une chaise du côté opposé au repas et s'y laissa tomber, tentant de calmer sa respiration en ramenant ses genoux contre elle. C'était le moment de questionner Ori, dont elle avait repensé à la réponse nombre de fois pendant les explications, pour autant elle n'en était pas capable maintenant. Elle l'observait de là où elle était, son regard obstinément rivé sur lui, avant de finalement ouvrir la bouche. Les pleurs avaient disparu de sa voix, laissant un ton un brin rauque, mais surtout plus calme.
— « Ils n'ont pas parlé de moyen de retour ? »
Vidée de toute énergie, sa voix était dénuée d'émotion. Les larmes, les cris et la panique avaient eu raison d'elle. Machinalement, sa main vint caresser son crâne, sentant sous sa main une légère bosse se former. Une trace de sa chute, un peu plus tôt, sous le coup de l'émotion.
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