Noir c'est noir | Arakiel
1er Août 118
Un messager dépose une lettre à l'intention d'Arakiel tôt dans la matinée. Elle n'est pas cachetée, pas signée, mais écrite à l'encre rouge sur une simple feuille grossière et se termine par une rose rouge grossièrement dessinée.
Il s'est passé quelque chose. Mieux vaut éviter que je vienne te voir dans cet état pour le moment.
Je t'attendrai dans le jardin où vous vous étiez produit le mois dernier près du pont en jamony rouge. J'y serai jusqu'au couché du soleil, je ne travaille pas aujourd'hui.
Nom de dieu de putain de bordel de merde de saloperie de connard d'enculé de ta mère...
Mais insulter l'univers n'aidait pas plus à apaiser sa gueule de bois que de s'insulter elle-même. Galatéa se laissa tomber sur le dos, dans l'herbe rase qui couvrait le bord du joli petit cour d'eau. Sa tête trouva avec bonheur un support. Finalement, elle n'allait peut-être pas vomir. ... Mais c'était pas encore tout à fait sûr.
Elle ferma les yeux et resta là, immobile, tout au bonheur d'une respiration ample qui remplissait sa poitrine d'un parfum d'été, de plantes, de sèves. Les pieds dans l'eau fraiche jusqu'au genoux et le corps en déroute sur l'herbe plus tendre que n'importe quel matelas qu'elle avait connu durant sa vie de terrienne. Le soleil tapait dur et même avec les pieds au frais, sa peau luisait d'un voile de sueur. Heureusement, l'ombre partielle que jetait un arbre sur la moitié haute de son corps lui évitait de bruler comme un steak.
Saloperie...
Une crampe la reprit entre les cotes et elle laissa échapper un grincement plaintif. Ni la beauté du lieu, ni les sculptures magnifiques du pont, ni le gargouillis doux de l'eau courante ne parvenaient à la détendre vraiment. Ce coup-ci, elle avait merdé. Vraiment merdé. Son corps tout entier se rebellait contre ce qui s'était passé, elle sentait le chaos qui coulait dans ses veines, deux essences d'une puissance inouïe cherchant à prendre le dessus. Elle se préparait depuis des mois et elle avait fait ça n'importe comment. Même elle ne pouvait pas dire le contraire : elle avait été con. Mais plutôt que de se faire passer un millième savon par un vieux grigou de sa maison, peut-être qu'il y avait une solution ailleurs.
Vraiment, qu'est ce qui pouvait bien lui être passée par la tête? Déjà, le simple fait que quelqu'un d'autre qu'un haut membre des maisons ne souhaite la convoquer était suffisamment pénible, mais au vue du message, de l'écriture et du reste, c'était encore à Arakyel de gérer un problème. C'est avec un profond soupire que la Dryade s'était déplacée jusqu'au pont et cela depuis son Jardin Fantastique, ayant finalement repoussée ses rendez vous et ses entrainements pour aller chercher celle qu'elle considérait comme sa protégée.
Galatéa.
Une jeune sorcière, toute frêle, si fragile, si innocente... Si belle. Le genre de jeune fleure à n'avoir poussé que dans une cage de verre, à n'avoir jamais connue réellement le soleil, l'eau, et encore moins le plaisir. Bien entendue que la fille Triska allait lui apporter un chemin directe vers ce qui était le plus plaisant au monde, le luxe. Un océan de luxe et de plaisir, comme ce qui avait bercé la vie d'adulte de la Polonaise aux États-Unis ou alors dans les grandes soirées luxueuse de l'Opéra. Enfin, comme... En très nettement moins bien au vue de la qualité de vie de la Cité. Mais au moins avait-elle en partie formée la pauvre sorcière vers de nouveaux horizons, bien plus délicieux. Mais finalement, l'élève était devenue parfois un petit peu trop irresponsable. Comme avec cette dernière lettre, finalement.
Oh, cela, Galatéa allait le payer d'une façon ou d'une autre. Un service peut-être, une utilisation d'un sort gratuitement? Ou quelque chose de tout aussi intéressant pour sa propre comédie? A voir... Car en effet, Arakyel ne s'était, de base tout du moins, pas liée avec cette jeune innocente pour la bonté de lui faire découvrir la vrai vie. Oh que non, c'était surtout pour avoir un nouveau pion dans ses filets, surtout une sorcière s'étant formée à quelque chose d'aussi utile que la magie rouge.
Mais, il semblerait que, au fil des années, à voire ainsi la fleure grandir, devenir toujours aussi belle, aussi audacieuse... La douce Dryade s'était finalement mise à... L'apprécier réellement. Si son coeur essayait perpétuellement de supprimer l'idée même d'aimer quelqu'un même platoniquement, c'était difficile de ne pas chercher un peu de réconfort avec les discussions qu'elles partageaient, ou juste de passer un peu de temps avec quelqu'un appréciant finalement le luxe... Peut-être était-ce la raison principal de son déplacement? Ou peut-être était-ce le service? Même la comédienne ne le savait plus trop.
Et c'est au bout d'un certain temps qu'elle arriva prêt de sa pauvre amie agonisante au sol. Une gueule de bois, vraiment? Et en plus pourquoi... Pourquoi y avait-il un changement si étrange dans les yeux et sur les lèvres de la sorcière? Devenue aussi noir que l'encre la plus sombre... Bon sang, qu'avait-donc fait Galatéa pour se retrouver dans cette position? Hochant négativement la tête, la Polonaise se retrouva proche de la tête de son élève, s'accroupissant alors, s'avançant un peu pour faire de l'ombre au visage qui prenait le soleil, pour protéger un peu cette peau si fragile.
"Combien de fois t'ais-je dis de profiter de l'alcool, et pas le laisser profiter de toi, Gala'?" Un reproche, clairement énoncé. C'était peut-être la règle d'or sur l'alcool d'Arakyel. Le bon vin était un luxe délicieux oui, mais trop en boire faisait baisser les défenses, et sans défense, on devenait une proie. Et clairement, la Dryade n'était pas un gibier. "Le noir te vas bien, cela contraste bien avec ta peau, tu es belle comme ça."
Finalement, elle terminait avec un compliment. Si la question de savoir pourquoi elle en était arrivée la lui brûlait les lèvres, mais ce n'était pas le bon moment. Déposant alors délicatement ses mains de chaque côté du visage de son élève, la fille Triska se mit à doucement masser les joues de la jeune femme. Juste avant elle avait mis sa chevelure en arrière pour pas faire en sorte que ses longs cheveux ne dérangent la sorcière.
"Alors, qu'est ce qu'il c'est passé? J'espère au moins que l'histoire en vaut le détour pour avoir osée convoquer Arakyel, Gala'." Il n'y avait pas de menaces dans la voix de la Directrice, mais clairement, elle espérait ne pas avoir perdue son temps pour une broutille... Sinon ce sera plus qu'un sort qu'elle demanderait à la douce sorcière...
Code par KoalaVolant
- Au premier verre on est joyeux, au second on s'exite, au troisième on devient honnête. " récita la sorcière mal en point sans plus savoir où elle l'avait entendu. " Mais si ce n'était que ça, je ne me serait pas permis de t'envoyer un mot. "
Elle avait même longuement hésité à se trainer jusqu'aux Maintes Eaux plutôt que de s'échouer dans ce jardin. Mais elle n'aurait pas été surprise qu'Arakiel ne désire plus la voir - en tout cas plus à la vue de tous - en voyant son nouveau look et il était hors de question qu'elle aille jusque là-bas pour qu'une porte lui claque au nez. Elle l'aurait mal pris, ce n'était pas la peine de tenter le diable.
- Ce n'est pas l'alcool. " Pas cette fois. Elle soupira, le coeur au bord des lèvres, et ouvrit de nouveau les yeux, laissant cette fois le temps à ses pupilles de s'habituer. A l'envers, le visage d'une certaine dryade la surplombait. Elle fit la moue face au compliment. Arakiel pouvait flagorner mais elle coupa toute véléhité de remarque en posant ses mains sur les joues de la sorcière en perdition qui referma les yeux de bonheur en soupirant des remerciements. Elle aurait été prête à vendre père et mère pour que ça continue... Il lui fallut bien quelques secondes pour intégrer la question et se décider à répondre.
- Pas sûre que tu puisses en tirer une pièce mais je ferai mon possible. " L'une des mains pâles de la sorcière se posa sur celle de la dryade, lui demandant silencieusement d'arrêter de bouger tout en la gardant quelques instants de plus contre sa peau. " C'est histoire d'une sorcière qui s'intéressait à bien d'autres magies que la sienne. Elle avait étudier la théorie de la magie blanche et de la magie noire, des enchantements aussi, et use de nombreux composés étranges dans ses rituels pour renforcer ses propres pouvoirs. Tout allait bien, elle faisait ses recherches et mettait son savoir au service de ceux qui le méritent. Elle était patiente et savait que derrière chaque pouvoir il y a une conséquence. Mais un soir que cette sorcière était sorti s'amuser, un imbécile vint à passer. Le ton est monté, puis les menaces et les insultes la... On peut dire que la sorcière rouge à vu noir. " Tien ! Elle en était pas peu fière de celle là ! Ses lèvres d'encre s'étirèrent en un sourire approximatif étant donné son état.
- J'étais hors de moi. Il était là à dire que ma magie était inutile, pitoyable et néfaste. Je me suis dis qu'il avait besoin d'une petite démonstration. J'ai pas réfléchi plus que ça, ça fait des années que je me renseigne sur la théorie des différentes magies. J'ai puisé autour de moi avec l'intention de le maudire. Qu'il confonde compliment et insulte, qu'il se ridiculise. C'était pas bien méchant mais suffisant pour le remettre à sa place. Et là, pas d'émotion. Seulement le pouvoir à l'état brut. C'était tellement... " Toute à sa mémoire, elle soupira et cette fois ça n'avait absolument rien d'un soupire de lascitude. La magie était déjà intense de base, mais ce qu'elle avait sentit la veille était sans commune mesure. Un nouveau goût et toutes les sirènes d'un nouvel océan. " J'étais pas prête à ça... " Elle releva les yeux dans ceux d'Arakiel, dévoilant toute leur dérangeant noirceur. Là où ils auraient du être blanc, on aurait dit que des volutes glissaient en noir sur noir juste sous la surface. " J'ai à moitié perdu le contrôle. Le sort est parti. Moi je suis tombée inconsciente et ce matin j'étais comme ça. "
Le mot n'avait pas été prononcé mais c'était évident. Ce noir qui lui collait à la peau était la marque de la magique qu'elle avait utilisé. Pour une seule et unique fois... Et voilà qu'elle était marquée. Depuis, elle sentait aussi la magie rouge et la magie noire restante se battre en elle, la rendant malade comme une transfusion ratée. Mais ça elle pouvait gérer.
- Je voulais éviter qu'on t'associe d'office à la nouvelle mage noire en ville. Et j'espèrais que tu ais entendu parlé de quelqu'un qui pourrait modifier ces petits détails...
La magie existait sur ce monde alors elle devait bien réussir à faire quelque chose comme ça pour lui éviter d'être regarder avec crainte par les habitants d'Azamyr. Autant qu'ils la craignent pour ses tours et ses sorts, elle voulait bien, mais voir une fois de plus son reflet changé, c'était dur à avaler.
- J'aime bien mes yeux chocolat. "
Entendre son élève récitée la sainte prière de l'alcool vint à faire glousser délicatement Arakyel. Clairement, cette fille avait une certaine façon d'apprendre les choses et de les retranscrire dans sa vie. Mais il était difficile de ne pas la trouver attendrissante dans sa façon de réciter cela, tout en semblant être à l'agonie. Il y avait dans cette étrange sorcière, le reflet de la fleure ayant peut-être voulue s'étendre trop vite pour profiter de la lumière, en oubliant d'abord de consolider ses racines. Si c'était l'alcool qui avait fait ça, ce serait clairement une nouvelle leçon à en tirer. Et clairement, la Dryade savait que son amie était suffisamment futée pour retenir ce genre de problèmes.
Mais de ses propres mots, ce n'était pas la condition de son état.
"Ah bon?"
Questionna alors l'espionne des Maintes Eaux alors que ses mains commençaient à délicatement faire leurs travailles sur la douce peau de Galatéa. Les quelques soupires de remerciements de son amie firent sourire un temps la comédienne. Les yeux ainsi fermées, demandeuse d'attention, la fille des Triska semblait revoir le souvenir de ses petites sœurs. Dans une grande maison en Pologne, en plein cœur de Varsovie. C'était clairement les moments qu'elle appréciait le plus dans sa jeunesse avant de voir ses rêves écrasés par sa mère trop stricte. Avant que l'envie de faire ses preuves ne deviennent une obsession...
Avant de voir toute ses sœurs se marier et partir au quatre coins du monde. Et ne plus avoir ce genre de petits moments avec les rares personnes qui apportaient une pointe de bonheur dans la vie de la directrice.
Quand la sorcière reprit la parole, alors qu'Arakyel s'était un moment perdue dans ses pensées, notre protagoniste dont les yeux sans vie s'étaient dirigés vers le sol vinrent à se replonger sur le visage qui semblait endormie de son élève. Sourire amusée par cette remarque, la main de Galatéa se posant contre la sienne vint à faire s'arrêter le mouvement des caresses sur la joue, comprenant ce message silencieux. Souhaitant un minimum continuer de réconforter cette pauvre enfant, elle décida de lui tenir la main, délicatement alors que le flot de parole s'élança. Racontant alors son histoire par une base assez longue. Est-ce que c'était à force de côtoyer une comédienne qu'elle avait développer un certain amour pour les introductions un poile théâtrale, ou alors c'était naturel? Dans tout les cas, la Dryade ne pouvait que lever son bouquet de fleures à l'occasion, la charmante malade avait le goût du spectacle. Finalement, dommage qu'elle n'ait pas décidée de la recruter comme comédienne.
Bah, la vie était ainsi faite. Ce n'était pas grave. Au moins la blague était suffisamment drôle pour retirer l'amertume de ne voir cette jeune enfant qu'une fois de temps en temps.
Mais plus son élève parlait, plus la colère montait au sein de la Polonaise contre l'imbécile qui avait osé se trouver indélicat vis-à-vis de la sorcière. Le faite que Galatéa souhaite par la suite le maudire... Ce n'était pas quelque chose qu'elle mettrait sur son dos. Anéantir ceux qui veulent vous nuire ou vous rabaisser cela lui paraissait parfaitement normal. Ne jamais baisser la tête contre ceux que l'on peut écraser. Toujours montrer son pouvoir, sa puissance, le mettre à son avantage. C'était une règle d'or d'Arakyel. Mais que cela ce soit ainsi retournée contre la pauvre élève...
C'était un cruel coup du destin.
Alors que la colère s'était ancrée dans son cœur, qu'elle était prête à laisser la son amie pour chercher un imbécile qui aurait été maudit pour faire en sorte qu'il s'excuse platement, les yeux noir s'ouvrant, se fixant dans ceux bleues de notre protagoniste la laissa sur place. Non. Elle ne quitterait pas la jeune femme, elle avait besoin de son aide.
Et dire que cette amatrice du luxe avait décidée, malgré son état, de protéger la charmante Dryade, préférant s'écrouler à moitié dans l'eau dans la nature que venir chez elle pour ne pas pénaliser la grande directrice. Voilà une bien délicate attention, une bien délicate fleure. Si son envie de dominer ce fichue monde, son envie de garder une image bien positive d'elle n'était pas aussi importante, peut-être qu'elle l'aurait portée jusqu'à chez elle, pour la faire tremper dans son bassin personnel et la recouvrir de fleures pour qu'elle puisse se reposer...
Mais hélas, tout ce qu'elle pouvait faire, c'était de rester ici, l'écouter, et la soutenir.
Car hélas, elle n'avait aucun moyen de l'aider...
La colère c'était changé en amour tendre, puis quand elle entendit Galatéa parler de ses beaux yeux marrons, cela devint du chagrin. Alors Arakyel vint à offrir un doux sourire à la sorcière. Le plus doux possible. Celle qu'elle offrait jadis à ses soeurs. Celle qu'elle offrait à ses modèles... Aux gens qui faisait d'elle parfois, un cours instant, une personne humaine.
"Je les aime beaucoup aussi." Commença t'elle à dire, avant de récupérer trois pétales de la fleure qu'elle avait sur son épaule. "Malgré mes contactes, je suis vraiment désolé de t'annoncer que je n'ai rien pour toi à ce sujet la... Et crois moi quand je te dis que je suis vraiment navrée, Gala'."
Déposant les deux pétales sur son front, la fille Triska vint à poser ses genoux sur le sol, épousant alors de ses jambes la tête de la sorcière, commençant à caresser délicatement son front d'une main couverte de pétales en espérant que ça puisse l'aider un peu. L'autre main, toujours dans celle de cette élève.
"Merci, d'avoir pensée à mon image." Dit-elle alors, dans un léger murmure amicale, avant de reprendre. "Quand j'entends ton histoire, je me rassure toujours de plus en plus sur mon choix de préférer la compagnie des femmes plutôt que celle de ces idiots de mâles. Un vrai goujat celui qui a osé te critiquer ainsi. Il mériterait de demander ton pardon à genoux et lécher tes bottes."
Il fallut une grande volonté pour la Dryade afin de ne pas serrer la main de son amie par colère. La pauvre fleure était déjà bien abimée mentalement, autant ne pas lui broyer la main.
"La vie peut se montrer bien cruelle, et je connais quand le sort décide de ne pas nous être favorable..." Continua t'elle alors, son regard amicale toujours plongée dans celui de cette enfant maudit. "Je te donne ma parole d'essayer de t'aider à retrouver tes beaux yeux marrons, d'accord? Je te ferais ça gratuitement. Considère que c'est un cadeau de la Rose, peut de personnes peuvent se vanter de cela." Un léger rire amusé sortie alors de la bouche de notre protagoniste, qui repris bien vite son sérieux. "Et oublie le service. Je pense que tu n'as pas besoin d'avoir plus de dettes que ça."
Continuant de masser le front de la pauvre sorcière, le regard d'Arakyel décida finalement de quitter les prunelles noir de Galatéa pour se plonger vers l'eau juste à côté où barbotait en partie la pauvre âme en peine.
"Tu voudrais passer du temps chez moi ce soir? Mon bassin serait clairement bien meilleur pour te détendre un peu, surtout avec toute mes pétales. Tu pourrais rester un peu, le temps de récupérer..."
Il y avait un peu d'inquiétude dans la voix de la fille Triska. Celle de ne pas laisser cet enfant seule en partant plus tard. Mais elle ne pouvait décider pour les autres. Tout du moins, pas de cette façon. Et se mettre en colère pour forcer quelqu'un n'était clairement pas une situation applicable ici. Oui, elle s'était probablement déjà mise en colère contre la sorcière mais... C'était toujours pour une raison, plus ou moins bateaux... Pas car la pauvre s'était retrouvée dans un état aussi embêtant...
"Je m'occupe de te guider depuis quelques années après tout, je peux bien le faire un soir de plus non?"
Être gentille...
Elle?
Pathétique. Elle aurait dût la laisser, agir habituellement, comme avec n'importe qui. Et pourtant...
Ce n'était pas si déplaisant, finalement, de tendre une douce main quand c'était pour quelqu'un que l'on appréciait...
Que faisait cette foutue Cité de son tempérament de reine...
Code par KoalaVolant
Galatéa soupira, vaincue par la lumière et le contact doux sur son front. En réalité, elle s'en doutait. Elle mieux que quiconque savait que toute magie avait un prix. Elle le répétait à ses clients à en avoir une extinction de voix. Oui. Toute magie avait un prix. Elle pouvait l'apprivoiser, la courtiser, et même fouiller pour connaitre tous ses petits secrets, ses amours et ses points faibles, mais la magie restait la magie. Ces lois étaient plus strictes et inflexibles que celles des Cieux eux-même.
En revanche, ce n'était peut-être pas le cas des mortels. La chaleur dans le ton d'Arakiel était un baume, tout autant que la douceur des pétales qui caressaient sa peau. Si elle n'était pas sincère, Galatéa ne voulait pas le savoir. C'était une impression rare et là, tout de suite, elle en avait besoin. Son remerciement. Son dégoût pour l'imbécile qui lui avait couté cher. La rancœur qui encombraient la sorcière trouvait un juste échos vengeur.
- Jusqu'à ce qu'elles brillent. " gronda-t-elle en retour. Cette complicité la ramenait en des temps différents. Bien plus tristes et bien plus durs, mais qui recelaient aussi quelques trésors. La sororité. La sincérité naïve du soutien de personnes qui n'ont rien. Elle ne résistait pas à l'espoir, mais elle était bien douce en son temps et parfois, cette certitude inébranlable de pouvoir compter sur quelqu'un d'autre lui manquait. Que ce ne soit qu'une illusion d'un moment, un cadeau éphémère, ça lui allait pour aujourd'hui. Arakiel était là sans rien exigé en retour.
D'ailleurs, s'en était dérangeant. Ce n'était pas ainsi qu'elles fonctionnaient l'une et l'autre. Elle se sentait redevable toute en lui était sincèrement reconnaissante pour ce moment... Alors elle sourit, comme la Rose souriait. Elle ne pouvait se défaire ce cette ombre railleuse, ce je ne sais quoi de provoquant... Pas particulièrement concluent avec ces cernes et ces haut le cœur. Pas particulièrement convainquant non plus sur le ton de la complicité.
- ... Dit plutôt que tu préfères attendre de voir si je me maîtrise à nouveau avant de faire appel à mes services. "
Il n'y avait aucun fiel. Elle avait toujours été fière de pouvoir être utile à la dryade. Le sourire se changea en un bref rire quand elle se retrouva au rang de protégée, les souvenirs dansant en couleurs pastelles autour des deux femmes.
- Oui... C'est vrai que ce ne sera pas la première bêtise que tu m'as vu faire. " Et les premières avaient d'ailleurs été plus ou moins déclenchées par Arakiel en personne, mais ceci était une autre histoire. Pesamment, Galatéa parvint à se rassoir. Ses yeux papillonnèrent. Elle posa une main sur son ventre pour juguler la nausée et expira doucement. Elle avait froid et chaud en même temps, c'était terrible, mais avec un peu d'aide, elle parvenait à tenir debout pour plus de cinq pas d'affilés. " ... Merci Akiel. " souffla-t-elle alors qu'elles se mettaient en route, le regard posé sur le chemin pour ne pas risquer de trébuché. Les mots étaient trop vibrant pour n'être dus qu'à un coup de pouce pour l'aider à se relever. Des mots très rarement prononcés avec sérieux par cette bouche là. Encore plus pâle que d'ordinaire, Galatéa se tenait droite.
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