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Bienvenue sur Ozéna

Saison froide ☃︎ Azamyr • An 118 — Novembre à Décembre

Imaginez un monde dans lequel votre avenir est incertain, la fin se rapprochant de plus en plus, sans que vous puissiez changer votre destin. Un jour, une solution est trouvée, vous permettant d’espérer, de croire en la possibilité d’une autre vie, une nouvelle vie. Il vous faut trouver une clé, vous permettant de traverser le portail menant à un nouveau monde. Là, tout est possible, vous naissez à nouveau, différent. Vous devrez faire face aux dangers, aux complots, aux découvertes. Mais l’avenir s’étend devant vous. Le petit journal d'Azamyr

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Le lapin qui voulait devenir chasseur | Zohar

Poppy
Maison du Ciel et du Souffle

Horace n’était pas un méchant Homme mais il était bien plus véloce que je ne l’aurais parié et cela mettait mes plans en déroute. Toute sylphe que j’étais devenu, sois disant dotée d’une agilité hors norme et surtout d’une paire d’aile, je n’étais capable que d’utiliser l’un des deux et pas depuis très longtemps. Glissant sur les pavés dans mes bottines trop petites, je me mis à patiner comme dans un mauvais rêve tout en voyant la silhouette massive et hurlante se profiler dans un coin de mon champ de vision. Mon cœur loupa un battement mais ma semelle accrocha enfin la pierre et je me propulsai aussi brusquement que possible vers l’avant. Les ruelles du quartier central descendaient, pour la majorité, en pente douce vers la mer et étaient semblables à un labyrinthe interminable que j’étais loin de connaître. Parce que je n’y avais pas tenu, il était plus amusant de s’y perdre -un peu moins lorsque je me devais d’arriver à l’heure mais qu’étais la ponctualité dans un monde comme celui-ci après tout ?

Derrière moi le poids de mon poursuivant me donnait l’impression d’être poursuivi par un troupeau de rhinocéros, ses cris obligeaient les uns et les autres à se retourner sur notre passage et d’une certaine façon me permettait de fendre la foule plus aisément. Viktor m'avait un jour dit que les rumeurs se répandaient vite à Azamyr et je ne doutais aucunement de sa parole, ni du fait qu’Horace trouverait le moyen de me retourner la monnaie de ma pièce. Pièce dont il n’avait jamais vu la couleur d’ailleurs et qui était la raison de notre superbe footing matinal. C’était hilarant. Du moins, de mon point de vue.

Le temps était passé , les jours s’étaient égrainés comme des secondes et je continuais de vivre. J’aurai pu mourir de bonheur à chacun de mes pas. Il m’était impossible d’ignorer le vent dans mes cheveux, qui asséchait mes yeux à les en faire pleurer. Le soleil aussi, j’avais oublié quelle merveille c’était. La brûlure qui enflammait mes poumons était la douleur la plus agréable que j’eus jamais sentit. Autrefois je n’étais guère adepte de sport. Aujourd’hui j’étais prête à tuer pour continuer de courir les ruelles de la ville libre d’Azamyr que cela fut pour mon bon plaisir ou parce que je devais sauver mes fesses. Plutôt mourir ici que retourner dans ma prison sur terre, c’était une promesse que je m’étais faite dès les premières minutes de mon arrivée et j’entendais bien la respecter. Notamment car il semblait impossible de revenir en arrière mais également car je ne le voulais pas. Mes parents me manquaient, ma famille et ma vie d’avant, celle avant l’accident, mais je savais que j’en avais perdu la majorité bien avant de traverser le portail. Ce que mon père m'avait offert, c'était une chance de vivre pour moi, l’existence que j’aurais choisie et non pas qu’une artère aurait décidé pour moi. Alors j’allais le faire, jusqu’à ce que je rende l’âme une bonne fois pour toute.

- Je vous promets, Horace, crié-je malgré mon souffle court, - Je vous rembourse dès que je touche mon premier salaire !
- Revient ici ! Saleté de sylphe ! Ça fait deux fois cette semaine !  A l’étranglement de sa voix, je devinai que j’étais proche de m’en débarrasser.

Forçant l’allure, j’obligeai mes ailes à battre -la seule chose dont j’étais à l’heure actuelle capable - pour me permettre de gagner quelques mètres. Lorsque vint l’angle d’une rue, je pilai sans crier gare et me faufilai dans un interstice si petit que je crus ne jamais pouvoir m’y glisser. Pourtant j’y parvins, même si mon torse heurtait le mur d’en face à chacune de mes respirations. Avec précautions, je m’enfonçais un peu plus dans la pénombre, continuant de progresser autant que faire se pouvait jusqu’à déboucher dans une petite cour aux allures de terrain d'entraînement -ou peut-être de basse-cour ? La terre battue crissa sous mes bottines et je reculais prudemment face à la fente dont je m’étais extirpée. J’étais certaine que jamais Horace ne serait capable de s’y glisser, mais on n’était jamais trop prudent.

- Putain ! Hurlé-je quand mon dos en rencontra un autre. Mon cri était si aigü qu’il me sembla étranger. Je fis volte-face prête à filer à l’anglaise une fois de plus quand mes yeux rencontrèrent ce qui me sembla être une évidence. Sans même faire attention à son propriétaire, je pointai du doigt l’arc. - Apprends- moi ! Dis-je tout en retirant le foulard qui couvrait mes cheveux noirs.
Poppy
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Zohar Crowe
Maison de la Flamme et de l'Ombre

Le lapin qui voulait devenir chasseur

15 octobre 118 - jour ✶ Quartier central

Trouver un endroit tranquille était quasi impossible dans ce bled. Tous les trois mètres, on tombait sur un hurluberlu à cornes ou à poils ou avec de la fumée qui lui sortait du cul. Même après trois ans de ce calvaire, on ne s’y habituait pas vraiment. Zohar avait au moins eu la chance de garder une apparence physique à peu près normale, si on omettait le reste des contrariétés qui allaient avec.
« Dendins ! Dendins cueillis du jour, faites le plein avant la saison froide ! » gueula une vieille métamorphe biche —ou chevreuil, dans les deux cas, dégueu…- en lui agitant sous le nez de Zohar un gros fruit trop mûr qui exhalait une odeur fermentée. Zohar réprima un haut le cœur tout en effectuant une esquive chassé-croisé de champion de boxe pour disparaître dans une ruelle mitoyenne. Les rues marchandes grouillantes de monde et d’odeurs étaient à éviter.

Zohar suivit la ruelle inconnue dans laquelle il s’était engouffrée, un boyau sombre et étroit qui servait d’accès secondaire à un tas de petites échoppes. Le coin était encombré de déchets, sacs éventrés et caisses de bois pourri que Zohar enjamba sans peine, pour enfin débarquer sur une courette étonnamment large quand on voyait le chemin qui y menait. Ici aussi, vieux tonneaux et empilements de cageots encombraient le coin. À l’autre bout du cloître, une bande d’oiseaux grassouillets qui ressemblaient à des pigeons de ville picoraient les restes d’un repas qui avait l’air d’avoir été jeté par l’une des fenêtres des bâtiments qui délimitaient l’endroit. Il levèrent la tête à l’approche de Zohar, dardant sur lui un regard paresseux qui n’avait plus peur de l’Homme. Forcément, à force de se gaver des restes des habitants…

Zohar leva son arc. Il rentrait d’une chasse, ses doigts étaient engourdis, mais il n’eut aucune difficulté à tendre la corde de l’arme. Et dans un vrombissement, une flèche vola pour aller transpercer le cou de l’un des volatiles. Les oiseaux s’éparpillèrent dans un flap-flap désordonné, abandonnant derrière eux grains, fientes, plumes sales et leur congénère agonisant. « Alors Pidgey McPigeon, j’t’avais dit que cette ville était trop petite pour nous deux. Maintenant t’es mort, gringo. » ricana-t-il, dans une mauvaise imitation des westerns archaïques qui passaient parfois sur les chaînes les plus obscures des canaux terriens au milieu de la nuit. Puis, il se sentit un peu stupide.
Zohar se dépêcha d’aller ramasser sa prise. Au bout de sa flèche, l’oiseau mourait dans des soubresauts un peu tristes. Qu’est-ce qu’il pourrait bien faire d’un truc aussi moche et qui puait les ordures ? Le vendre ? Même lui n’avait pas envie d’y planter les dents.

Et soudain, quelque chose lui toucha le dos. Une décharge d’adrénaline -et de trouille- lui monta jusque dans le nez alors qu’il faisait -malgré lui- un bond dans les airs. « Putain ! » hurla-t-il d’une voix aiguë, heureusement masquée par celle encore plus stridente de la chose qui l’avait dérangé. Pivotant vivement sur lui-même, il brandit sa flèche au bout de laquelle le pigeon tressautait toujours sous le nez de la fauteuse de trouble qui avait l’audace d’exiger de lui… quoi ? Il n’était pas sûr d’avoir compris. « T’es malade ! Imagine si j’avais eu le coeur fragile, t’aurais eu un meurtre sur la conscien- beurk… » s’interrompit-il en voyant les ailes d’insecte de la minuscule personne qui lui faisait face. Son visage grimaça malgré lui, et un frisson lui remonta le long de la nuque. Il avait horreur des insectes, et celui-là était bien trop gros pour qu’il puisse éliminer sa menace et sa laideur d’un coup de talon bien placé.

Il exagérait peut-être. Si on oubliait les ailes, la jeune femme avait l’air plutôt sympa. Différente de tous ces j’me-la-pète qui avaient l’habitude de lui passer à côté avec un regard désapprobateur pour sa frimousse balafrée et ses cheveux en bataille. Faut dire qu’elle n’avait pas l’air d’être complètement ajustée dans ses bottes, elle aussi. « Tu veux apprendre l’arc ? Ben, c’est que je suis pas si bon que ça… » déclara-t-il finalement, avec autant de calme que si la conversation n’avait pas été interrompue par son onomatopée dégoûtée.
Mais avant qu’il puisse aller plus loin, un bruit de voix surgit soudain derrière l’une des portes des masures qui encadraient la cour. « -vous êtes sûr ? Parce qu’il n’y a rien derrière, juste les poubelles, je vois pas qui aurait envie de s’y cacher… enfin, vérifiez si ça vous fait plaisir. » déclara une voix lassée, étouffée par le panneau de bois.

Pour avoir maintes et maintes fois été dans cette situation, Zohar comprit en un éclair ce qu’il se passait. Ou tout du moins, sa tête encore fiévreuse de son duel Sergio Leonien avec le pigeon s’imagina un scénario particulièrement palpitant dans lequel une sylphe était poursuivie par des brigands à la gueule cradingue et aux pattes velues qui voulaient lui faire la peau. Et lui était le héros.
D’une poussée non ménagée, il poussa la sylphe pour la jeter au milieu d’une pile de caisses à l’odeur douteuse. « Planque toi et ferme ta bouche, hein ! » ordonna-t-il, avant de la recouvrir d’un cageot suintant qui la masquerait à la vue de tous.

La seconde suivante, la porte de la maisonnée s’ouvrit sur deux hommes. L’un était petit, couvert de plume et d’un bec étrangement semblable à celui des oiseaux qui se trouvaient là un peu plus tôt. Le second était plus grand, gros et passablement essoufflé. « Quoi ? Qui êtes-vous ? » s’étrangla le métamorphe oiseau en découvrant Zohar dans son jardinet. « C’est qui, celui-là ? » s’essouffla le gros homme. « C’est une sylphe que je cherche ! Elle est forcément ici !
- Une sylphe ? C’est quoi ? demanda Zohar en prenant un air stupide qui lui allait un peu trop bien.
- Joue pas au plus malin avec moi ! Vingt azys si tu me dis par où elle est partie ! » répondit l’homme.
Merde. Vingt azys, c’était pas rien, quand même. Pour balancer une fille qu'il n'avait jamais vu, c’était même carrément rentable. « Ah, ben… elle est là. » déclara-t-il en montrant la pile de cageots de sa flèche empigeonnée.

Hop, et un salaire durement gagné. Mais en face de Zohar, le petit métamorphe le regardait, bouche -ou plutôt bec- bée. Il leva les bras et s’attrapa les plumes qui lui couvraient le crâne. « Mes… mes bébés ! Qu’avez-vous fait ! » se mit-il à piailler d’une voix stridente en contemplant le pigeon mort qui pendait lamentablement au bout de la flèche de Zohar. « Monstre ! AU MEURTRE ! Faites quelque chose ! » hurla l’individu en attrapant le gros homme et en le secouant.
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Poppy
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“Beurk” ? J’observai le jeune homme interdite, pas certaine d’avoir entendu ce que j’avais entendu pourtant il était évident que la moue écœurée qui déformait ses traits m’étais tout à fait adressée. La légitime question de mon apparence me traversa l’esprit ; étais-je si laide ? Je n’avais guère pris le temps de m’admirer dans un miroir mais j’avais suffisamment croisé mon reflet pour savoir que je méritais bien mieux qu’un simple “beurk”. Surtout de la part d’une gueule cassée qu’une quelconque divinité semblait avoir physiquement cocher comme si sa face était la case d’un formulaire ennuyeux. J’étais sur le point de lui faire part de cette délicieuse comparaison qui aurait, à n’en point douter, été le point de départ d’une grande amitié quand la voix qui me coursait depuis bien trop de kilomètres retentit. Elle provenait de l’entrée du jardinet et s’approchait bien trop vite pour que je puisse me faufiler à nouveau dans la petite ruelle exiguë. J’étais faite comme un rat !

- Merde… Grincé-je avant qu’une main ne me pousse avec une force insoupçonnée dans un tas de caisse qui fit un boucan de tous les diables. - Qu’est-ce que… Plus proche du couinement que de l’étonnement, ma voix vira dans les aiguës avant de mourir dans ma gorge et toutes mes questions avec elle. L’odeur était désagréable, âpre et envahissante, rendant l’air aussi épais que de la poix. Je découvris ensuite, non sans grimacer, que j’avais atterri dans une délicieuse réserve de fruits pourris. Probablement pour nourrir les oiseaux. Et comme si ça ne suffisait pas, mon bourreau renversa par-dessus ma tête un cageot malodorant où suintait encore le coulis des fruits trop mûrs écrasés.

“Quel enfer !” Songé-je sans oser prononcer le moindre mot car déjà le portillon grinçait, signalant l’arrivée de celui que je voulais à tout prix éviter. Il était accompagné d'une étrange personne que je n’avais jamais vu jusqu’ici et dont je me garderais bien de recroiser le chemin.  Hélas j’avais appris très tôt qu’à Ozena, les choses ne se passaient jamais simplement et avant que je n’ai le temps de dire ouf j’avais été vendu. Cependant le karma était aussi vicelard qu’il l’avait été sur terre -si ce n’était pire-  et pour mon plus grand plaisir il s’évertua à me le prouver une fois de plus.

Ni une ni deux, alors que les éclats de voix se faisaient plus strident secondes après secondes, j’émergeai de ma cachette comme d’un gâteau surprise, envoyant valdinguer la cagette crasseuse, ses morceaux de fruits éclaboussant les alentours et ceux qui m’entouraient au passage.

Le regard porcin d’Horace était déjà alpagué à ma silhouette qu’il observait avec une moue partagée entre le dégout et l’effarement. Dieux tout puissant, je n’avais pas signé pour une journée pareille ! Je fis donc la seule chose que mon instinct me souffla à cet instant.

- Horace, c’est lui qui m’a forcé ! Et je pointais du doigt l’autre face de point en croix. - La dernière fois aussi ! Il m’a menacé alors que je viens seulement d’arriver… Puis je sortis ma carte maîtresse : le regard larmoyant. L’Homme recula sous la puissance de la fausse détresse qui rendait à mes traits toute leur innocence juvénile. Même le métamorphe oublia un bref instant la victime qui pendait toujours dans la main meurtrière avec nonchalance.  

Se détachant de moi, les yeux de mon poursuivant se posèrent sur le brun. Ce fut l’instant précis que je choisis pour agir.

- Cheh. Soufflé-je la main gauche sur son dos, l’autre sur son arc avant de le pousser vers nos deux calomniateurs avec la même férocité que lui m'avait envoyé valdinguer dans les caisses de fruits pourris. Et sans demander mon reste, mon butin en main, je repris ma course folle non sans, peut-être, lever mon majeur à celui dont je venais de dérober le bien.
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Le lapin qui voulait devenir chasseur

15 octobre 118 - jour ✶ Quartier central

Sans être un fin limier de première, Zohar pouvait se rendre compte que toute la situation ne sentait pas très bon. Pire, elle tournait, lentement mais sûrement, à son désavantage. Qu’est-ce qu’il pouvait en savoir que l’espèce de merle considérait les sales volatiles comme ses enfants ? Forcément, il fallait qu’il tombe sur le fou du village. Le gros homme lui-même semblait un peu indécis quant à la marche à suivre, son regard volant de Zohar qui tendait la main pour recevoir sa récompense, au tas de caisse, puis au vieux.

Et alors qu’on n’aurait su tolérer plus de suspens, la sylphe jaillit de sa prison dans une éclaboussure de bois et de fruits qui tournait au ralenti. Zohar reçu en plein front une épluchure moisie qui lui glissa le long de la tempe avec un bruit humide, tandis que le vieux aux oiseaux hurlait de peur.
Zohar s’ébroua comme un chien pour se débarrasser des morceaux de fruits qui lui étaient tombés dessus, avant de se redresser avec indignation devant le doigt accusateur que la sylphe pointait sur lui. « Quoi, ça va pas non ? Je l’ai jamais vue de ma vie ! » se défendit-il, sans succès. Il fallait croire qu’ici comme sur Terre, quand on était moche, on perdait systématiquement face à un joli minois aux grands yeux suppliants et à la lèvre tremblante. Fait chier, pensa Zohar en voyant le regard du dénommé Horace se tourner lentement vers lui. Il se voyait déjà ramené par la peau du cul devant ses chefs de maison, comme un gamin voleur de poulets et évacué aux cuisines pour y peler les pommes de terre jusqu’à la fin de ses jours comme punition. Quatre-mille ans d’épluchure, il y avait de quoi faire.

Puis, la sylphe le poussa. « Hey ! » Avec un hoquet de colère, Zohar se retourna pour tenter de l’attraper, mais ses mains se refermèrent sur le vide. Merde, aussi rapide qu’un cafard celle là ! Il contempla avec rage son arc qu’elle emmenait avec elle. Ce n’était même pas le sien ! On le lui avait prêté pour qu’il s’entraine en attendant d’avoir les moyens de s’en offrir un vrai. Entre ça, et la fausse accusation de l’insecte, il avait de la chance si on ne l’envoyait pas pourrir aux cachots.

« Toi ! T’as pas intérêt à bouger de là ! » hurla Horace en agitant son doigt vers lui d’un air menaçant. « Meurtrier ! Assassin ! Crimi-… Ah ! » commença le vieil oiseau, avant de s’interrompre brutalement, livide. Il porta les mains à sa poitrine, hoquetant. « Mon coeur ! » bredouilla-t-il, avant de s’écrouler sur le sol. « Merde ! » beugla Horace. Il s’agenouilla auprès du vieux pour lui prendre le pouls, et Zohar vit dans cet instant une parfaite opportunité de fuite. Amorçant quelques pas en arrière, il fut interrompu par la voix d’Horace qui l’admonestait. « Reste ici, fils de chien ! T’avise pas de filer à l’ang-… » commença-t-il avant de recevoir en pleine face le pigeon mort de Zohar, qui s’enfuyait à toutes jambes.

Putain… Il y avait un vieux à moitié mort, un gros qui pensait qu’il était du genre à aller intimider les demoiselles fraichement débarquées, son arc envolé dans la nature… et avec ça il n’avait même pas eu ses vingt azys. Il fallait qu’il retrouve la fille.
Fort heureusement, Zohar avait la chance d’avoir un odorat hors du commun, et l’odeur de fruits pourris qui s’accrochait à la sylphe était tenace. Elle flottait dans l’air comme un néon de flèches clignotante qui lui indiquerait la bonne direction. Zohar arrêta tout de même une femme qui passait non loin de là et qui portait une panière remplie de pain. « Vous auriez pas vu une sylphe ? Grande comme ça, les cheveux noirs, et qui pue ? » demanda-t-il d’un ton détaché à la femme, qui lui répondit par un regard outré avant de se détourner vivement en grommelant quelque chose à propos des hommes qui l’emmerdaient dans la rue.

Dépité, Zohar repris sa piste odorante, se fiant uniquement à ça pour retrouver la sylphe. Le nez en l’air, il tourna dans une rue vide, puis dans une ruelle étroite, pour déboucher enfin sur une place animée où les gens se prélassaient à l’ombre de grands arbres et autour d’une fontaine chatoyante. « Eh ! » hurla Zohar en apercevant les boucles folles de la sylphe. D’un bond de chat, il se lança en avant à pleine vitesse, bousculant au passage un couple qui tomba à la renverse, puis une femme qui glapit de terreur. « Pardon ! Désolé ! Poussez-vous, bande de-… » criait-il, trop concentré sur sa cible pour s’arrêter.

Et enfin, il rattrapa la sylphe. Une peu trop vite. Emporté par sa course, il percuta la jeune femme de plein fouet, l’entraînant avec lui. Ensemble, ils trébuchèrent, incapables de garder l’équilibre, puis heurtèrent le bord de la fontaine avant de basculer au ralenti pour rencontrer l’eau claire.

Zohar se redressa, toussant et crachotant, tentant de se débarrasser de la bonne quantité d’eau qui lui était rentrée dans le nez. Il secoua la tête et se remit péniblement debout, alourdit par ses vêtements désormais trempés. « Ah ! Sale voleuse, t’as cru que t’allais t’en sortir comme ça ? » jeta-t-il à la sylphe d’un air triomphant, en se jetant sur son arc au fond de la fontaine. « Oh… »
Entre ses mains, l’arc gisait en deux morceaux, irréparable, et Zohar le contemplait, interdit. Là, il était vraiment dans la merde. Une sueur froid lui remonta dans la nuque. « Oh non, non, non, merde, merde, je suis foutu ! » se lamentait-il, paniqué. « T’as cassé mon arc ! Enfin, l’arc. C’est pas le mien, je vais encore me faire engueuler ! »
Les épaules basses, Zohar se laissa tomber assis sur le bord de la fontaine, indifférent aux regards agacés de ceux qui avaient été dérangés par leur course-poursuite. « Bah, c’est mort pour t’apprendre, du coup. Désolé. » déclara-t-il à la sylphe, avec un haussement d’épaule.
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Je courrai avec toute la vélocité dont mère nature m’avais dotée mais mes côtes me faisaient mal à force de rire. Il aurait sans doute mieux valu que je ferme mon clapet et que je me concentre sur ma course mais j’étais incapable de stopper le hoquet hilare qui était en train de venir à bout de mon souffle. Des gouttes de sueurs étaient à nouveau en train de se former sur mes tempes, le soleil dardant ses rayons avec un peu plus d’ardeur à mesure que l’heure avançait. Bientôt la chaleur serait étouffante et la ville complètement éveillée. D’ailleurs, elle l’était déjà bien assez pour m’obliger à ralentir ma course alors que je bifurquai à l’angle d’une rue moins étroite que celle que je venais de quitter. Elle donnait sur l’étrange mélange d’un carrefour et d’une placette où seules les devantures de magasin occupaient l’espace. Dérapant sur les pierres pâles, je pris la première à gauche et m’engageai en toute hâte. Quelque chose me soufflait que m’arrêter ici ne serait guère une bonne idée et même si je ne m’étais pas attardé longtemps j’avais largement eut le temps de deviner que l’autre balafré avait, lui aussi, réussit à filer.

Avant que je ne me rende compte de l’endroit ou mes pieds m’avaient menés, je me retrouvais sur l’une des grandes places du quartier central. Bondée, comme à son habitude, elle était bordée par les terrasses des auberges qui espéraient grappiller un peu de terrain mais également par les étales marchandes de plusieurs artisans ou de boutiques. En d’autres circonstances, je me serais fait un plaisir de m’arrêter pour regarder les stands ou simplement discuter. L’odeur du pain chaud était horriblement alléchante, il était presque impossible de lutter contre l’eau qui me montait à la bouche. Tout du moins jusqu’à ce que je perçoive de l’agitation légèrement sur ma droite, débouchant d’une rue légèrement en contrebas de celle dont je venais d'émerger. Le bougre était tenace ! Avec toute la discrétion dont je me savais dotée, je me faufilais entre les passants.

- Fais chier. Grogné-je alors que mon avancée était complètement ralentie par le nombre exponentiel de passants. Si je ne le voyais pas, j’entendais cependant sa voix et elle se rapprochait toujours plus. A mon tour, je me mis à pousser ceux qui se trouvaient sur mon chemin, m’excusant dans un premier temps, leur ordonnant de se pousser de mon chemin dès que je remarquais qu’il était plus proche de moi que jamais.

Il me heurta avec une violence inouïe. Ma tête partie violemment vers l’arrière, grinçant en désaccord alors que j’avais l’impression que mes cervicales allaient se décrocher sous l’impact. Comme si ça ne suffisait pas, son poids nous entraîna l’un comme l’autre contre un parapet en pierre brute qui me scia les tibias et n’arrêta aucunement ma chute qui nous projetta tête la première dans la fontaine.  

L’eau était glaciale. Elle l’était tant que pendant un bref instant l’air quitta mes poumons et un frisson parcourut l’entièreté de mon échine alors qu’elle était en train de s’infiltrer sous mes vêtements, gelant au passage mes ailes fragiles. C’était une sensation plus désagréable que n’importe quelle autre. Ni une, ni deux, je crevais la surface pour prendre une goulée d’air et recracher celle d’eau que j’avais avalée par inadvertance. Une fois mes poumons remplis à nouveau d’air et malgré mon séant toujours résolument cloué au fond de la fontaine, je levais le nez vers mon agresseur. Si le culot avait un nom, ce serait le sien, j’en était plus que certaine ! Mais avant que je n’ai le temps de faire plus de commentaire, mon regard suivit le sien et se posa sur l’arc brisé entre nous.

- Oh… Ce fut la seule chose qui me vint à l’esprit. - T’es nul. Quoi ? Y avait-il de meilleur mot pour le désigner ? Tout en pestant, je décidais enfin de me lever. Mes vêtements étaient semblables à une seconde peau et mes cheveux ne ressemblaient à rien de plus ni de moins qu’un poulpe mort. Mes bottes quant à elles avaient définitivement rendu l’âme, la semelle baillait sur un côté tandis que le cuir de l’autre était déjà en train de se fendre. - T’as cassé ton arc tout seul ! Continuai-je à me plaindre. - Si t’avais rien dit à Horace, on en serait pas là ! Nul, nul nul ! Chacun de mes éclats de voix était accompagné d’un doigt accusateur planté dans sa poitrine. - C’est un juste retour de karma. La prochaine fois tu vendras pas quelqu’un pour vingt pauvres azys. L’ironie dans tout cela, c’est que j’avais volé quelques choses qui valaient bien moins que ces fameux vingt azys mais je n’avais embarqué personne d’autre que moi-même dans mes déboires.

Enjambant le rebord de la fontaine je m’en extirpai sous le regard médisant de la populace puis faisant fit d’eux, je me tournais vers le jeune homme. Plissant les yeux, je cherchais à deviner qui et surtout ce qu’il était. Pas un membre de ma maison, je l’aurais reconnu. Ni son teint terreux, ni son visage couturé ne permettaient d’en apprendre plus sur lui. Son regard était toutefois étrange, presque captivant si je n’avais pas eut autant envie de le noyer. La curiosité, qui était un vilain défaut, mais dont j’étais généreusement pourvu, prit le dessus sur la colère et d’une voix toujours grincheuse je demandai : - Qui es-tu ?
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Le lapin qui voulait devenir chasseur

15 octobre 118 - jour ✶ Quartier central

Leur malheur avait au moins le mérite de faire le bonheur des autres. Une bonne douzaine de paires d’yeux étaient fixés sur eux, tandis que des rires moqueurs commençaient à s’élever de la foule. En dehors d’une femme qui râlait bruyamment à propos de ses jupons éclaboussés, le reste de la populace se contentait de les regarder, hilare, sans manifester la moindre envie de leur tendre une main secourable. S’ils avaient pu filmer, la maladresse cuisante de la scène aurait déjà été partagée huit millions de fois en ligne. Fort heureusement, on était retourné au Moyen-âge. On lavait son linge à la main, on chassait sa nourriture et on n’avait aucun moyen de graver numériquement l’humiliation de ses paires pour toujours.

Zohar, oubliant bien vite la déconvenue qu’avait occasionnée la destruction de son arc, éclata d’un rire peu charitable en voyant l’allure de la sylphe. Avec ses ailes mouillées qui pendaient tristement dans son dos, elle ressemblait à une énorme fourmi volante. Pas une seconde l’idée qu’il puisse avoir l’air aussi lamentable ne lui traversa l’esprit. Pourtant, son plongeon ne l’avait pas épargné. Ses cheveux dégoulinaient sur son front, ses vêtements lui collaient à la peau, et il avait senti l’eau se faufiler dans ses bottes pour aller tremper ses chaussettes, et accessoirement ses pieds. Une brise légère souffla sur la place, et gela Zohar jusqu’aux os. Il réprima un frisson.

La sylphe, elle, ne semblait pas sensible au froid. À moins qu’elle n’ait été trop en colère pour s’en soucier. Le rire de Zohar s’étrangla sous les index qu’elle enfonçait cruellement dans son plexus, et il tenta plusieurs fois de repousser sa main, sans succès. Pff, tout ce tintouin pour quoi ? « Eh, oh ! Tu m’as pris pour un chevalier servant ou quoi ? En plus, t’as pas vraiment l’air d’une princesse à sauver, avec les algues que t’as sur la tête et tes godillots pourris. » déclara-t-il en montrant du doigt les chaussures baillantes de la sylphe. « T’as raison, vingt azys ça valait pas le coup. J’aurais dû demander le double, vu comment t’es pénible. T’avais qu’à pas t’embrouiller avec Horace, de base. Moi c’est pas mes affaires. »

Zohar enjamba le bord de la fontaine et tenta d’essorer le bas de sa veste. À chaque pas, ses bottes faisaient un squish humide et particulièrement désagréable. Il commençait à ne plus sentir le bout de ses pieds. En passant ses mains dans ses cheveux pour les recoiffer et se donner un semblant de contenance, il dévisagea la sylphe, qui le dévisageait également. Un examen minutieux, qui finit par le mettre légèrement mal à l’aise. Il s’agita nerveusement, remarquant qu’autour d’eux les passants retournaient à leurs occupations, en dehors de la femme à la robe trempée, qui continuait à s’agacer toute seule. Au moment où Zohar allait demander à la sylphe si, par hasard, elle cherchait à peindre son portrait, elle se décida enfin à ouvrir la bouche.

Zohar eut une furieuse envie de singer sa question, voix ridicule et zozotement à l’appui. Mais il réfréna cette pulsion, pour prendre à la place une expression choquée. « Qui je suis ? Qui je suis ?! Qui tu es, toi, pour pas me connaître ?
- Arrête, Zohar. T’es personne. » s’exclama un passant, que Zohar reconnu comme une faucheuse qui était arrivée à peu près en même temps que lui.
Le vampyre adressa un geste grossier à ce traître compatriote, avant de soupirer, défait et de se tourner à nouveau vers la sylphe. « Bon, d’accord. Je suis Zohar. Enchanté ! » s’exclama-t-il avec un large sourire dont on ne pouvait ignorer les canines pointues. Il pointa les deux doigts vers elles. « Vampyre d’état, chasseur de profession… et tout le reste. » déclara-t-il avec un geste désinvolte de la main, avant de frissonner brutalement. « Ouah, ça caille d’un coup ! Je vais aller me trouver une petite pelouse en plein soleil pour sécher, moi. Tu viens ? Comme ça on pourra se mettre d’accord sur les modalités de remboursement de mon arc. Je vois que t’as pas l’air de rouler sur les azys. » dit-il, comme s’il n’était pas manifestement dans la même situation. « Enfin, j’imagine que c’est le cas, vu comme Horace te courrait après. Moi quand on me court après comme ça, c’est que je dois quelque chose. Tu lui dois quoi ? Attends, laisse-moi deviner. Tu lui as volé son plus beau turban en calicot ? Non ! Tu as séduit sa fille préférée, et maintenant il demande réparation ! À moins que… » enchaîna Zohar, reprenant à peine sa respiration. « Je sais ! » s’exclama-t-il d’un air choqué. « Tu lui as volé la première place en tant que créature la plus laide et la plus sournoise d’Azamyr. C’est obligé. »
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S’il y avait bien une chose que la créature en face de moi n’était pas, c’était bien un chevalier servant. Sa gueule balafrée et ses mauvaises manière étaient exactement celles des méchants dans les films mais je me gardais bien de le lui faire remarquer. A mon humble avis, l’arc brisé était largement suffisant pour l’agacé sans que j’ai besoin d’en rajouter une couche. Quoi qu’il méritait amplement la couche supplémentaire.

- Enflure. Marmonné-je bassement en espérant secrètement qu’il m’entende. Il n’avait pas tort sur une chose en tout cas ; mes chaussures avaient mauvaise mine. Ce qui faisait une excuse parfaite pour en demander des nouvelles, plus grandes ou même en racheter mais chaque chose en son temps et je devais d’abord m’extirper de cette maudite fontaine. En plus de mes bottines, je découvris que ma robe non plus n’était pas adaptée à l’humidité. Outre sa coupe qui venait se coller à ma peau de manière tout à fait inappropriée et désagréable, elle pesait maintenant un âne mort. Avancer puis enjamber le rebord pourtant bas de la fontaine fut une véritable épreuve. Lorsque je retrouvais la terre ferme de l’autre côté, je ne pus m’empêcher de songer ô combien il me serait difficile de m’enfuir avec des vêtements aussi lourds.

Heureusement la course poursuite semblait avoir touchée à sa fin. Horace n’était nul part à l’horizon, l’homme oiseau non plus et bien que vampyre, mon nouveau compagnon de galère semblait plus enclin à se dorer la pilule comme une lézard au soleil plutôt que de me faire la peau ou les poches, quoi qu’il arrivait encore à se montrer parfaitement désagréable. Si Zohar avait dû se réincarner en une créature, j’étais prête à parier que ce serait un chat. Maussade, hautain, exigeant et réclamant un dû que personne ne lui doit. Bien que nous ne nous connaissions pas, c’était exactement ce à quoi il me semblait correspondre.

- Non, ça c’est toi, rétorqué-je en fronçant le nez. - Tu es aussi la plus désagréable au cas où tu aurais un doute. Puis lui lançant un sourire sardonique, je lui passai devant en soulevant le tissu imbibé d’eau avec autant de classe que je le pouvais -autrement dit, pas beaucoup. - Va pour la pelouse mais tu peux aller te faire voir pour l’arc. D’ailleurs tu ferais mieux d’aller le chercher, des fois qu’on puisse le réparer. Puis dans un haussement d’épaule je m’engageai dans la ruelle qui descendait en pente douce vers un petit square. A mi parcours entre les quartiers est et nord mais dont la majeur partie se trouvait dans le quartier central ce qui faisait qu’on y retrouvait nombre de créatures venues, elles aussi, profiter du beau temps.

La saison chaude était encore au beau fixe. Viktor m'avait expliqué que les saisons ne faisaient pas dans la demi mesure et je me réjouis qu’aujourd’hui fut encore une journée où la chaleur était reine. Seul un petit vent balayait les rues mais il permettrait au moins de nous faire sécher plus rapidement. Je ne mis pas longtemps à me dégoter un coin d’herbe.  

- Les vampyres ne sont pas sensé ne pas aimer le soleil ? En toute franchise, je ne m’y connaissais pas en race. Le contraire aurait été étonnant. Les seuls vampires dont on m’avais jamais parlé étaient ceux qui avait fait des émules dans ces vieux films sur écrans LCD dans les années deux milles. Si j’avais eu l’occasion d’en voir quelques-uns, aucun n’avait durablement marqué mon esprit. - Du coup comment ça se passe ? Tu sacrifies des vierges les soirs de pleine lune pour les utiliser comme capri-sun ? Tout en discutant, j’entrepris de défaire le lacet dans le dos de ma robe puis de me défaire du corset en tissu et de la jupe que j’envoyais valser un peu plus loin avant de me laisser tomber dans l’herbe en soupirant. Les tenues d'ici était pas vraiment ce qu'on pouvait qualifier de confortable et j'aurais bien volontiers troqué mes chausses et ma longue chemise contre un pantalon et une chemise. Mais bon, on fait avec ce qu'on a.
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15 octobre 118 - jour ✶ Quartier central

Zohar observa la sylphe patauger dans la fontaine avec un plaisir certain. Il n’avait jamais vraiment compris pourquoi les gens avaient choisi de s’encombrer de tous ces vêtements inconfortables après avoir passé le portail. Un transfert inter-univers et hop, les femmes se retrouvaient de nouveau à s’emberlificoter dans des corsets et jupons, comme si deux millénaires d’évolution vestimentaire n’avaient pas existé. Oui, c’était joli. Mais loin d’être pratique. Et ça donnait lieu à des scènes ridiculement comiques, comme celle qui se déroulait sous ses yeux.

Cependant, quelque chose lui disait que la sylphe elle-même n’était pas vraiment satisfaite de cette situation. Quelque chose dans son comportement ne collait pas avec le reste, comme une petite fille habituée à grimper aux arbres et à se rouler dans les feuilles mortes qu’on aurait forcée à porter une robe à fanfreluches. Il lui manquait cet ennui solennel qui semblait accompagner la plupart des gens du coin. Elle était franche, directe, à la limite de la grossièreté, et malgré le côté insupportable de la chose, il fallait avouer que c’était plutôt rafraichissant.

Et Zohar était impulsif. Peu réfléchi. Carrément stupide, disaient certains, comme un chien qui tirait sur un noeud. Plutôt que de grandir et suivre l’exemple des bonnes personnes bien propres sur elles, il préférait s’acoquiner avec les trublions, les filous, et autres porteurs d’influence néfaste. Et malgré sa tête de princesse, la sylphe avait tout l’air de faire partie du lot. « Tu me flattes trop. » répondit-il en fouillant l’eau à la recherche des morceaux de l’arc qui gisaient au fond de la fontaine.  « J’avais peur que tu me trouves plaisant et ennuyeux. Ah ah ! » s’exclama-t-il en se redressant fièrement, brandissant le dernier morceau de ce qui avait été un arc. Mais la sylphe s’éloignait déjà.

« Attends-moi ! » Zohar s’élança à sa suite, éclaboussant tout sur son passage. Ses pas faisaient un bruit de couinement humide sur le sol, laissant des traces qui séchaient presque immédiatement sous le soleil brûlant de la mi-journée. Au moins, il n’aurait pas à grelotter trop longtemps, se dit-il en se laissant tomber dans l’herbe avec un grognement de vieillard engourdi. Il secoua ses cheveux pour les essorer, retira ses bottes et sa veste et balança ce qu’il restait de l’arc -irréparable, il fallait l’avouer- au loin. « Et toi, t’es pas censée butiner une fleur quelque part, ou un truc du genre ? » lâcha-t-il d’un ton sarcastique. « T’as regardé trop de vieux films. T’imagines si on pouvait pas sortir à la lumière du jour ? On serait trois idiots à se regarder dans le blanc des yeux à la taverne du coin, la nuit. »

Méthodiquement, il commença à viser les poches de sa veste pour évaluer les dégâts. Il en sortit divers petits outils, des cailloux, des friandises, des papiers froissés et détrempés… Avec une grimace, il se saisit d’un parchemin qui avait été une carte et entreprit de le déplier avec précaution pour l’étaler à plat sur l’herbe et le faire sécher. « Bien sûr. D’abord, je l’achète à sa famille pour trois pièces de cuivre. Pas d’argent, attention, sinon je meurs ! Ensuite je l’emmène dans une clairière bénie par les étoiles, sur un autel gravé. Et quand les rayons de la lune viennent frapper son visage… je l’épargne. Je n’y peux rien, la scène est simplement trop belle pour le pauvre petit vampyre que je suis. Déboussolée par ce soudain revirement de situation, elle tombe amoureuse de moi, immanquablement. Alors, je la ramène chez moi pour l’installer avec toutes les autres. Trois ans que je suis là, trois ans que je meurs de faim, tu te rends compte ? »

Il avait débité son récit avec l’air le plus sérieux possible, alternant les regards résignés et rêveurs. « Intéressée ? Le prochain créneau c’est en début de semaine prochaine. Faudra juste que tu signes une décharge, au cas où. Pas sûr que la lune soit suffisante pour toi, et je ne sais pas ce qui pourrait se passer dans ce cas. » demanda-t-il avec un sourire moqueur. « Fais gaffe, t’es assise sur une de tes ailes ! » s’exclama-t-il soudain en pointant du doigt l’une des ailes froissées par l’eau de la sylphe. « T’as l’air beaucoup trop maladroite pour tirer à l’arc. Pourquoi tu veux apprendre, d’ailleurs ? T’as besoin de te défendre ? »
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Le point positif c’est que je ne suis visiblement pas la seule en manque de connaissance ici. Je ne sais pas franchement à quoi s’attend Zohar mais s’il pense que les sylphes sont de délicates petites abeilles qui mangent les pissenlits par la racine, il se trompe lourdement. On est encore plus insignifiants que ça, les abeilles au moins servent à la pollinisation. Nous on imite les signature et encore, c’est après s’être entrainé durement, sinon on reproduit les voix. Ça peut-être pratique quand on joue à cache cache mais m’est d’avis que c’est pas vraiment le genre de truc vraiment utile. Ca n’empêche que j’aime le corps que l’on m’a offert ici, quoi que je puisse en dire il est souple, agile et léger comme une plume. Je regrette un peu sa fragilité mais pour voler, on est obligé de réduire la masse, comme les oiseaux sur terre. Du moins ça me semblerait logique… Pendant une seconde, je me demande si moi aussi j’ai des poches d’air à la place des os et si quelqu’un à déjà disséqué un sylphe pour avoir la réponse. Mais ça, je suis pas sûre de vouloir le savoir… En tout cas, son commentaire à le mérite de m’arracher un sourire et celui d’après un rire plus franc.

“Il est stupide mais au moins il a de l’humour”, songè-je tout en ouvrant un œil pour le voir se débattre avec ses poches. L’arc gît par terre, toujours en deux bout. Je soupire.

- Elle développe un syndrome de stockholm et c’est le début d’une superbe romance ? J’ai un petit sourire au coin des lèvres, preuve que je le taquine. - Je sais pas ce que tu fais comme boulot mais tu devrais peut-être songer à devenir romancier. Après tout, ça doit pas courir les rues à Azamyr. Maintenant que j’y pense, ça doit être facile de se faire un paquet de fric dans ce monde, pour peu qu’on soit un peu créatif. Finalement, c’est peut-être moi qui devrait songer à abandonner les explorateurs pour me lancer corps et âme dans l’écriture de bouquins. J’aurais moins de chances de mourir bêtement attaqué par je ne sais quelle étrange créature que j’aurais pas vu venir.

- Désolé mon vieux, j’offre mon sang qu’aux vampyre qui savent se ten-... Merde ! Je sursaute quand il pointe du doigt mon aile puis je bondis sur mes jambes avec une agilité qui me laisse encore bouche bée. Pas très longtemps cela dit, y a des affaires autrement plus urgentes que ma capacité à faire des bonds. - Merde, merde, merde… Je peste encore et encore tout en tentant de les faire battre pour remettre l’aile postérieure correctement. Mais rien n’y fait, elle reste lamentablement froissée. Je tends les mains dans le dos mais le problème est le même puisque je n’arrive pas à les atteindre. - C’est pas possible ! J’ai envie de hurler même si au fond je sais que ça ne m'aiderait pas. Ce que je trouve fascinant c’est que je sens le moindre brin d’air qui passe dessus ou la moindre caresse mais j’ai posé mes fesses dessus en manquant de briser le voile et je l’ai même pas remarqué. Je cogite rapidement avant de me souvenir que l’un des religieux qui m’a accueilli m’a expliqué que les voiles n’ont pas de nerfs alors que les ptérostigmas et le nodus oui. C’est un joyeux merdier, mais au moins maintenant je comprends mieux le fonctionnement.

- Tu peux m’aider ? J’arrive pas à défroisser la membrane. Vas-y doucement. Autant le prévenir tout de suite. - Et évite de toucher le dessus… Enfin la partie dure, sur le dessus. Je sais pas vraiment comment expliquer ça autrement alors je me retourne simplement pour lui laisser un accès total à mon dos. A ce moment je me rend compte que j’ai pas répondu à sa question. - J’ai été prise chez les explorateurs et je dois apprendre à manier une arme. Je me suis dis que pour une créature volante, l’arc c’était plutôt pas déconnant. Non ? Je hausse les épaules comme pour me répondre à moi-même. - Et toi alors, tu fais quoi ici ? A part balancer les innocents au plus offrant ? Je lui lance un regard par dessus mon épaule, s’il croit que je vais oublier ce qu’il a fait…
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15 octobre 118 - jour ✶ Quartier central

La maladresse de la jeune femme arracha à Zohar un rire moqueur, teinté de quelques gouttes d’attendrissement. Elle était drôle, cette sylphe. Pas comme le reste de la population ici, qui donnait pour la plupart l’impression de n’avoir jamais souri de leur vie. Ok, certains avaient probablement dû laisser derrière eux familles, enfants, amours de leur vie, mais… Entre ces portes de prisons tristes comme la pluie et ceux que leurs nouvelles conditions rendaient aspirants psychopathes en puissance -croyaient-ils, seulement, Zohar lui les trouvait juste particulièrement ridicules, comme des fans de school shooting jouant au fond de la classe avec leurs couteaux papillon-, il avait du mal à comprendre comment certains pouvaient encore parler de cet endroit comme d’un renouveau merveilleux.

Zohar avait fait de son mieux pour s’adapter, même s’il y avait encore pas mal de boulot. Pourtant, il y avait une chose qui ne changerait jamais : son dégoût profond et viscéral pour les insectes. Aussi, lorsque la sylphe agita ses ailes pour tenter de les défroisser, l’éclat irisé des élytres lui arracha une grimace répugnée. Et lorsqu’elle se tourna le dos pour lui demander son aide, sa peau matte vira au gris terne. « Euh… Je… Ugh… » lâcha-t-il, avant de se mettre debout avec un soupir. D’un geste timoré, il vint saisir le voile entre son pouce et son index, n’osant pas vraiment serrer. Pourquoi n’avait-il pas gardé ses gants ?

Avec une lenteur méfiante et précautionneuse, il vint tirer tout doucement sur la membrane, retenant ses hauts-le-coeur en sentant la résistance qu’elle offrait et les vibrations qui venaient parfois la parcourir. Mais il s’appliqua, et doucement, l’aile commença à se déplier. L’opération aurait été un véritable succès, si Zohar ne s’était pas figé en entendant les mots de la sylphes, qui lui décrivait tranquillement sa vie. Ainsi, elle faisait donc partie de cette élite qu’on autorisait à rejoindre les explorateurs… Pas si élite que ça, finalement, puisqu’apparemment savoir manier une arme ne faisait même pas partie des pré-requis pour se voir offrir une place au seins des rangs de l’organisation. Donc, une sylphe minuscule, incapable de se battre ou de ne pas s’assoir sur un morceau de son corps avait pu les rejoindre. Mais pas lui. Lui, n’était pas assez bien pour ça. Moins que les moins que rien.

Zohar se rendit compte que s’il avait suspendu son geste pour défroisser l’aile de la sylphe, sa prise sur la fine membrane s’était instinctivement resserrée. En vérité, l’aile était si fine qu’en serrant juste plus fort, il était persuadé de pouvoir simplement la déchirer de ses doigts. Est-ce que ça repoussait, les ailes de sylphe ? Est-ce que s’il tirait d’un grand coup, l’aile se décrocherait d’un seul coup au niveau de l’articulation, aussi facilement que les ailes des fourmis volantes que les enfants s’amusaient à arracher ? Est-ce qu’elle ne le mériterait pas un peu, d’ailleurs, cette sylphe ? Une aile en moins, et adieu les explorateurs. Et plus besoin d’apprendre l’arc.

Zohar grinça des dents, et réprima l’envie furieuse de venir frapper la fameuse partie dure sur le dessus, pour voir si c’était vraiment si grave s’il y touchait. D’un coup sec, il tira brusquement sur l’aile, qui se défroissa instantanément, reprenant sa forme initiale, avant de la lâcher avec un air dégoûté. « Voilà. De rien. » grogna-t-il, avant de se laisser à nouveau tomber assis sur le sol, l’air morose. Pendant quelques instants, il garda le silence, s’appliquant à arracher les brins d’herbe autour de lui. Puis il soupira. « Je te l’ai dit, je suis chasseur. Je chasse pour les autres vampyres, et pour tous ceux que ça dégoûte de tuer une bestiole, mais qui sont bien content d’avoir un steak dans leur assiette, ou de la fourrure sur leurs épaules. » ajouta-t-il, avant de s’allonger au soleil.

Il laissa passer un petit moment, avant d’ouvrir à nouveau la bouche. « J’ai voulu rejoindre les explorateurs, mais il ne m’ont pas accepté, malgré la demande. Soit-disant que je ne serais pas fiable» dit-il en mimant les guillemets avec ses doigts. « Que j’ai un problème avec l’autorité, mauvaise réputation et qu’on ne peut pas prendre ce risque. » termina-t-il en singeant les paroles de Séléna d’une voix de fausset largement exagérée. « Comment t’as fait, toi ? Tu sais pas te battre, tu sais même pas tirer à l’arc, tu fais un mètre de haut grand maximum et vu tes cheveux tu dois accrocher toutes les branches d’arbre au passage. Et je pense que si on demande à Horace, t’es pas la personne la plus fiable du coin non plus, non ? »
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Le temps semble se tendre, mon camarade aussi mais sans que j'en comprenne la raison. Un nouveau regard par dessus mon épaule me confirme qu’il fixe mes ailes, sans doute en train de se demander la meilleure façon de la remettre en place. Et je ne peux pas l’aider parce que j’en ai absolument aucune idée. Peut-être que j’aurais dû me rapprocher des autres sylphes de ma maison mais ils ne sont pas nombreux et pas très disponibles non plus. La plupart du temps je me contente d’apprendre par moi-même, d’autrefois je trouve une âme charitable qui à du temps à perdre. Un malakim pour m’apprendre à voler, un élémentaire de glace pour me guider dans ce monde, une métamorphe pour m’apprendre la survie, un vampyre pour m’apprendre à tirer. Ici, il faut faire avec les moyens du bord et je dois admettre que c’est quelque chose qui ne me déplait pas complètement. Rencontrer de nouvelles têtes, découvrir les créatures qui peuplent ce monde. C’est amusant, bien plus que la vie que j’avais sur terre. Tellement que parfois j’ai l’impression que je n’aurais pas assez d’une vie, ni même de dix pour faire le tour de tout ce qui m’entoure.

Quand il tire d’un coup sec, je ne peux m’empêcher de me tendre en sursautant. Le coup était bref mais suffisamment brusque pour avoir été désagréable. Tout en grimaçant je fais rouler mes épaules, vibrer mes ailes pour m’assurer que tout est en place et hormis le tiraillement de mon aile froissée, tout semble en place.

- Merci ! J’ai tout juste le temps de le remercier que je l’entends marmonner dans sa barbe en se laissant retomber sur le sol. A croire que je lui ai demandé la lune. Je me retourne pour observer son visage et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est maussade. La raison, cependant, m’échappe complètement alors je reprend simplement place à ses côtés -en prenant soin de ne pas m’asseoir sur moi-même cette fois. Je le regarde arracher des brins d’herbes. Le silence n'est pas si désagréable. De toute façon, je n'ai pas franchement l’impression qu’il soit disposé à discuter et alors que je me fais cette réflexion il me contredit en prenant la parole.

Des questions défilent dans mon esprit. Sauf qu’ici la bienséance n’est pas la même que sur terre, déjà que je ne la maitrisait pas franchement là-bas. Mais est-ce que ce serait malpolie de lui demander pourquoi il chasse pour d’autres de sa race ? Certains sont-ils plus mauvais ? Plus sensible ? Quelle ironie ce serait, un vampyre qui se refuse à l’exercice de la chasse. Un vampyre végan. Je ne fais pas l’effort de dissimuler le sourire qui flotte sur mes lèvres mais qui disparaît rapidement lorsqu’il aborde le sujet des explorateurs. “C’est donc ça…” Songè-je alors que chacun des mots qui sort de sa bouche semble être un juron qu’il me balance au visage. Je ne peux m’empêcher de le soupçonner de me détester, ne serait-ce qu’un peu et je peux presque le comprendre, presque, parce que j’ai aussi une fierté quoiqu’un peu mal placée et qu’il est en train de la secouer un peu trop rudement.

- P’t’être parce que t’es aussi fiable qu’un anus en temps de gastro. Mon ton est un peu véhément et je m’oblige à prendre une grande inspiration. “Soit compréhensive Pop’s, soit sympa, sourit et en avant.” C’est un peu mon mantra depuis que je suis ici, ça a plutôt bien fonctionné jusqu’ici. - Je suis encore en formation, je ne pars pas seule et j’apprends aux côtés d’une aventurière de longue date. Voilà, je n’ai pas de meilleure information à lui donner. J’apprends, c’est tout. - Ils peuvent encore me virer j’imagine. Peut-être que ça apaisera son cœur de savoir que je n'ai qu’un pied chez les explorateurs. - En plus je sais me tresser les cheveux et pour voler il vaut mieux être petit. Puis ils ne savent pas pour Horace. C’est un vieux con, mais un vieux con sympa qui ne m'a jamais vraiment balancé. Un grincheux qui ne me déteste pas complètement.

Je me laisse finalement tomber en arrière -toujours en prenant soin de ne pas coincer une élytre dans un angle impossible. Et je lève les yeux au ciel. Le silence me semble plus lourd que tout à l’heure et on entend plus que le vent et les voix de gens autour de nous.  Finalement je roule sur le côté, je glisse ma main à plat sous ma joue et j’observe son profil, son teint cireux et la rangée de long cil qui habillent ses yeux pâles.

- Si tu m’apprends à tirer à l’arc, je t’aiderais à rentrer dans la guilde. Dans quoi je m’embarque ? - Autant que je pourrais. Autrement dit peut-être pas beaucoup, mais ça ne coûtait rien de s’y essayer, non ?
Poppy
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