C’était une de ces journées ou elle n'avait pas a travailler. Depuis qu'elle avait commencer son contrat hebdomadaire avec Arakyel, elle avait prit l'habitude d'avoir une journée de repos pour réfléchir un peu, se relaxer, se balader sans raison autre que la détente. Bien loin de la période ou elle avait eu besoin de chercher matin et soir des petits contrats peu intéressant pour avoir de quoi s'acheter un peu a manger et ne pas repartir le lendemain le ventre vide. Il y avait, heureusement, beaucoup de besoin dans une si grande ville avec si peu d'habitants. Ils avaient beau avoir dépassés les 300 âmes présentes, ça restait maigre, surtout au vu de la quantité d'activités possibles et imaginables pour que la société continu de bien tourner ;

Il y avait aussi autre chose. La grande exploration approchait. Une petite semaine, et elle quitterait la ville avec la guilde, en vu d'explorer les premières limites du contient qu'ils connaissaient. Personne ne savait si des gens de leurs mondes s’étaient déjà autant éloignés de leurs sanctuaires, mais une chose était sur, ils n'y allaient pas dans l'optique de ne rien trouver. Il fallait que ce grand projet sur lequel les grandes pontes de la ville travaillaient depuis des mois, aboutisse a une découverte.

Elle était excitée. Bien que son visage restait irrémédiablement neutre et donnait l'impression qu'elle n'avait pas d'avis a donner, elle avait hâte. De partir ainsi avec un petit groupe, de découvrir de nouveaux endroits après avoir tournés dans toute la région durant les un peu plus de trois ans qu'elle était la. D'avoir une impression d'utilité qu'elle semblait parfois avoir du mal a totalement capter. Elle agissait pour elle, habituellement. Mais dans une semaine, elle serait dans le groupe a la tête des espoirs de tout ce qui existait ici.

Elle avait quitté la ville au petit matin, et s'était éloignée a la limite de la zone connue. En volant et marchant, de façon alternée, ça allait plutôt vite. Et c'est en milieu de matinée qu'elle s’était assise au sommet d'un arbre pour grignoter son déjeuner. Elle leva le nez, constatant que visiblement, le ciel etait en train de s'assombrir. Bah, une petite averse, au pire elle allait simplement faire une pause sur le trajet du retour pour éviter d'etre trempée jusqu'aux os.

Comble de son malheur, elle n'avait même pas mit sa tenue d'exploration. Au lieu d'une tenue de cuir rigide qui aurait pu faire couler la pluie le long de sa silhouette, elle se retrouvait a porter un pantalon un peu large lui permettant de marcher a l'aise, ainsi qu'une sorte de débardeur qui montait bas dans le dos, ce qui était pratique avec ses ailes. Elle portait une veste par dessus qu'elle gardait ouverte, pour ne pas avoir trop chaud, sans avoir besoin de trop devoir l'enlever. Ce n’était pas très pratique, quand on devait faire des trous dans chacune de ses tenues pour faire passer les excroissances gigantesques de son corps.

Le tonnerre gronda alors, et elle piqua vers le sol, ne désirant pas être trop en hauteur et devenir la cible d'un éclair un petit peu trop impétueux. L'idée de finir carboniser ne lui donnant pas spécialement envie, elle continua sa descente, et lorsqu'elle posa le pied au sol, elle sentit la pluie commencer a tomber de façon drue sur elle. Déjà que la période était plus froide, la pluie n'aidait pas. Elle avait toujours chaud, vestige de sa première vie. Mais en l’occurrence, elle qui ne tombait jamais malade, ça aurait été une mauvaise chance que cela arrive une semaine avant l’expédition.

Le tonnerre l’empêchant de voler convenablement, et la ville encore a une certaine distance a pied, elle décida de trouver un abri en attendant de pouvoir se remettre en route. Elle porta la main a sa petite sacoche, comme pour l’empêcher d’être trop mouillée, et trouva finalement une petite cavité un peu plus loin, une sorte de petite grotte, un boyau menant elle ne savait ou, sans doute jusqu'à une autre ouverture plus loin. Elle était trempée comme une soupe, ses cheveux tirant lourdement en arrière sur ses ailes repliées l'une contre l'autre.

- C'est bien ma chance...

Elle avait dit ça en murmurant, et une fois a l'abri, elle s’arrêta, et se retourna vers l'entrée, pour observer quelques secondes le déluge qui s'abattait sur le monde. Il ne pleuvait pas souvent, et sans doute que cela allait vite s’arrêter. C’était fin octobre après tout. Mais visiblement, c’était assez pour l’empêcher de bouger pour quelques minutes.

Elle essora ses longs cheveux sombres, et écarta ses ailes au maximum, avant de faire deux mouvements un peu bruyant, pour faire tomber l'eau dont elles étaient gorgées. Elle retira ensuite sa veste, et comme elle etait sans aucun doute seule, l'ouie un peu bloqué par le bruit de l'intempérie passagere, elle passa les doigts sous son débardeur, en faisant un pas de coté pour etre de profil, et commença a retirer son haut a son tour, pour dévoiler sa peau humide, et pouvoir faire sécher juste un minimum le tissu avant de repartir.

Elle se figea soudainement, les bras emmêlé dans le mouvement, le tissu ayant dépassé sa poitrine pour se bloquer au niveau de sa gorge, et elle tourna la tête. Ce n’était pas le son, mais l'odorat. Elle avait ses sens sur-développés qui avaient captés malgré elle une odeur de vie un peu plus loin. Elle paniqua un instant, la tete un peu bloqué par le mouvement, et serra les bras sur sa poitrine de façon un peu gauche :

- Qui est la ?

Ses yeux rouges sangs, perçant, se dirigerent vers l'obscurité. Il etait difficile de deviner qu'elle etait génée, vu que sa voix restait assez glaciale, au dela des notes de douceurs qui indiquaient qu'elle l'avait sans doute travaillé. Elle resta figée ainsi, en gesticulant un peu pour décoincer le tissu, les yeux vers le fond de la grotte.

Le cul vissé sur une vieille souche, j'avais eu tout le luxe d'observer la tempête m'arriver sur le coin de la gueule. En une heure à peine, le ciel était devenu sombre, au moins il avait eu l'amabilité de m'annoncer la rincée que j'allais devoir me taper.  Ici, il n'y avait malheureusement pas d'abri et je ne connaissais pas non plus de formule magique capable d'éloigner cette saloperie de flotte. J'aurais bien sûr pu tenter d'éviter l'orage qui pointait le bout de son nez, mais il aurait fallu être sacrément idiot pour penser prendre la météo de vitesse en marchant sur les sentiers comme un vulgaire pèlerin. Je préférais économiser mes forces plutôt que d'adopter un rythme de marche forcée qui n'aurait rien changé au problème, si ce n'était ajouter la fatigue au fait d'être complètement trempé. Quand l'orage se mit à gronder, l'eau tomba du ciel comme si c'était le jugement dernier. Je portais une cape avec un capuchon et autant dire que cela ne me protégea pas plus d'une dizaine de minutes, le tissu se gorgea bien vite d'eau, triplant son poids par la même occasion. Une fois entièrement trempé, ma progression se fit plus laborieuse, les vêtements devenus collants m'empêchaient de me mouvoir comme je voulais, et cette foutue cape me donnait l'impression d'être partie dans une couette.

Si j'avais d'abord pensé que trouver un abri resterait une option, cela devint bien vite une priorité lorsque la tempête se fit plus violente. Le vent s'était finalement levé, amplifiant un peu plus les chutes d'eau. Ainsi, toute envie de progression sembla bien vite superflue. Des éclairs commencèrent à zébrer les cieux, signe que j'avais intérêt à me planquer avant de tenir le rôle du paratonnerre ambulant. Je me maudissais intérieurement d'avoir eu l'idée de sortir en imaginant passer une bonne journée. J'étais vraiment le roi des cons au pays des emmerdeurs. J'allais finalement rentrer bredouille et de mauvaise humeur à cause de la tempête, autant dire que c'était une journée merdique. La tête haute, j'avais dû marcher de longues minutes avant de trouver un endroit où me mettre à l'abri, une sorte de cavité rocheuse qui à première vue me semblait assez grande pour s'y abriter et avec un peu de chance, je n'allais pas y croiser une connerie en train d'hiberner. 

J'avais finalement atteint l'entrée de la grotte, retirant ma capuche pour m'ébrouer comme une bête.

— чертов дождь.

Une fraction de seconde plus tard, je m'apercevais que je n'étais pas le seul être vivant du coin à avoir considéré ce trou de roche comme son salut. Malgré l'obscurité du lieu et la distance qui nous séparait, je savais encore reconnaître une silhouette féminine en train de virer son haut.  J'ignorais cette éventuelle menace pour faire volte-face et planter mon regard de l'autre côté, même si voir de la flotte tomber au-delà de l'entrée était certainement moins intéressant, j'avais au moins le mérite de faire preuve d'éducation.

— Rien de plus qu'un pauvre type que la pluie a rattrapé. 

Ce qui, d'une certaine manière, était complètement vrai. 

— J'arrive au mauvais moment ? Je ne pensais pas croiser quelqu'un avec ce temps, encore moins dans une grotte. 

C'était bien ma veine de croiser une personne ici, encore plus lorsque ladite personne se mettait à l'aise pour sécher, au moins on pouvait dire que j'avais un certain sens du timing. 

— Ебена мать

Ai-je finalement lâché dans un soupir.