Bienvenue sur Ozéna

 06 MARS 109 , 11 H 45, QUARTIER CENTRAL
@Zapas Nietseli & @Chandler Riskain

On y était. Ozéna. C'était donc pour ça que le beau-père de Chandler avait payé. Enfin, pour ça et surtout pour y envoyer Chandler et ne plus l'avoir dans ses pattes. Mais des pattes c'était Chandler qui en avait maintenant, de façon très littérale. Cela faisait à peine quelques jours qu'il avait débarqué mais l'acclimatation néanmoins semblait en bonne voie. Sa nouvelle "Maison" était plutôt sympa et ne le dépaysait pas trop; la plupart des membres de la Maison de la Terre et du Sang ont une apparence humanoïde. Si on omet les métamorphes comme lui qui ressemblent pour le coup à tout sauf des humains ! Des renards par exemple, comme ce beau spécimen qui déambulait dans une charmante rue du quartier central d'Ozéna.

- << Alors alors alors... c'est par où qu'on m'a dit déjà ? >> marmonnait-il dans ses moustaches.

Comme tout nouvel arrivant notre malin renard avait eu le droit à un mentor et son nouvel élève s'était comporté comme on pouvait s'y attendre venant de lui; il avait été si excité par toutes les nouvelles découvertes qui s'offraient à lui, toutes les nouvelles expériences et toutes ces informations incroyables qu'il n'en avait retenu qu'une partie et oublié l'autre. Enfin, ça lui reviendra sûrement ! Il avait néanmoins eu droit à une visite rapide des différents quartiers de la ville et enregistré qu'il y avait des "Explorateurs", ou des gars dans l'genre. Et des femmes, bien sûr. Enfin, des gens dont le rôle et la vocation était de partir à l'aventure et découvrir le monde. Il FALLAIT que Chandler en rencontre. Ou en approche tout du moins. L'heure serait un jour pour lui de trouver un métier, même s'il n'avait pas de quoi s'ennuyer dans sa propre maison bien au contraire. Tout y était encore à construire, cultiver, peaufiner, habiter. Mais si l'on pouvait faire cela chez soi et aussi trouver ailleurs dans le monde entier de nouveaux endroits pour le faire aussi, ça ce serait top !

Notre filou renard, pas bien grand, déambulait ainsi dans les rues du quartier. Plongé dans ses pensées, rêvant éveillé, ne sachant même pas lui-même vraiment ce qu'il cherchait. Il marchait la truffe dans le vent tout en admirant l'architecture et les boutiques du coin. Il faisait encore frais en ce temps-là mais le rouquin avait découvert que sa nouvelle fourrure le protégeait incroyablement bien du froid ! Même ses pattes étaient pourvues de poils longs entre les coussinets . Mais pas suffisamment pour qu'il puisse se passer des bottes qu'on lui avait proposé. Il était inconscient mais pas fou quand même. Pas fou au point de se promener sans vêtements non plus, s'il était devenu un animal il n'en était pas moins devenu un sauvage pour autant ! Juste assez inconscient pour s'être suffit de bottes, d'un pantalon en tissu simple lacet en dessous des genoux et d'une chemise en lin à manches courtes. Il avait aussi déjà sa besace en bandoulière mais elle contenait alors bien peu de choses.

- << Elles sont sympa ces chemises, j'aime bien le look... mais ça démange quand même un peu ... >> se dit-il tout en tirant sur son décolleté lacé.

La question était de savoir si c'était vraiment cette chemise qui le démangeait, ou autre chose. Tout en continuant sa déambulation, il commença à se gratter sans prêter vraiment attention. Nous disions qu'il faisait frais mais à cette heure-ci de la journée le début du printemps et des redoux commençait. Dans la petite brise légère de cette fin de matinée s'envolaient les poils que Chandler dégageait de son col au fur et à mesure qu'il se grattait. Tout en admirant le paysage et en cherchant son chemin, il continuait de s'élever quelques touffes de poils qui dépassaient par-ci par là de ses bras ou de son cou tandis qu'il passait distraitement ses pattes dans son pelage. Si des passants le dévisagèrent, il n'en compris aucunement la raison. Une femme le zieuta même de pieds en cape et il eu l'audace de lui offrir un sourire en coin, un brin charmeur. C'était compréhensible après tout, qui ne serait pas impressionné par une fourrure si somptueuse, si épaisse, si... rousse ! Il ne s'arrêta pas mais ralentit le pas devant elle. Faisant mine de ne pas l'avoir remarqué, il passa sa patte dans sa crinière et s'ébroua dans le vent. Quitte à être un renard, autant être un FABULOUS renard. Il était en train de s'en persuader, il devait avoir la classe. Et même pas froid !

Un poil dans la bière

Ah, la beauté matinale d’un printemps ensoleillé !...Enfin, la beauté matinale d’une cervoise en cet agréable printemps ensoleillé !..Ou plus simplement, la beauté matinale d’une cervoise ! D’ailleurs, y a pas d’heure pour une mousse, alors soyons pragmatiques, et trinquons à la beauté d’une cervoise dans sa choppe. Non, sans blague, la rue était plus étroite qu’un habitacle de char (et croyez-moi, les chars d’assaut russe, niveau confort, on s’rapprochait plus du chevalet d’torture qu’autre chose), et l’espèce de terrasse ombragée installée par cette petite taverne et brasserie coupait tout accès aux rayons du soleil. Quant à la partie printanière, gouzi gouzi, les oiseaux fleurissent, les fleurs chantent et mon cul sur la commode, j’aime autant vous dire que dans l’ordre de mes intérêts, ça passait derrière le macramé. Et j’en ai jamais rien eu à foutre, du macramé. C’est vous dire !

Enfin, toujours était-il qu’à l’heure où d’autres carburaient aux pâtisseries, jus de fruits et infusions, c’était avec une pinte et d’la viande séchée que j’célébrais le lever du soleil. Un peu rude pour l’estomac, vous dites ? Allez-y, vous, vous enfiler des rations d’combat lyophilisées avec de la flotte douteuse, filtrée par une gourde qui fonctionne quand elle veut pour causes de réductions budgétaires ! On était sur du grand luxe, à côté ! Alors certes, certes. D’aucuns traiteraient ma vieille carcasse de « poivrot dégénéré », ou « alcoolique notoire », mais j’aimerais à rappeler à l’audience que d’une part, c’est un problème qui n’regarde que deux personnes ( à savoir, mon foie et moi), et d’deux, qu’en général, j’démarrai la journée aux fruits secs et céréales sous formes masticable. On pourrait faire un parallèle partiel avec ce moment du régime où vous craquez pour un plat surcalorique qui ruine tout vos efforts, parc’que la balance plaisir / risque vous paraît être à vôtre avantage tant qu’vous boulottez, puis, une fois l’assiette finie, vous commencez à sentir la chape de plomb d’la culpabilité s’écraser sur vous et peser de tout son poids sur vôtre conscience, comme pour vous rappeler que ce poids devrait être celui qu’vous essayiez de perdre ? C’était un peu pareil pour moi, l’exception plaisante, dont on s’délecte, comme un bras d’honneur à la difficulté de la vie et de la voie qu’on a choisis...Par contre, pour c’qui est d’la culpabilité et du regard des autres, j’aime autant vous dire que j’me les taillais en biseau, ‘voyez ?

C’est donc avec mon chilum de corail rouge bourré de feuilles d’hyvernas au bec, choppe à la main, et ma boursette de viande séchée que j’fêtais la nouvelle journée, si tant est qu’y aie quoi qu’ce soit à fêter. J’étais pas mort dans la nuit ? Bah. Ca f’rait l’affaire. J’tapais le cul de ma choppe contre la table en extérieur, la levai à ma survie nocturne, et entamai le test gustatif du breuvage, pour ma première venue dans cet établissement. Autant vous dire que les endroits aussi...désagréablement agréables, c’était pas ma tasse de thé. Une jolie p’tite rue, dans un joli p’tit quartier, avec des gens qui sourient, des gens aimables, des gens qu’ont qu’une envie, c’est qu’on leur rappelle à quel point la vie est belle...Pfah. C’en était à deux doigts d’me faire passer l’envie de petit-déjeuner, ça. En d’autres termes, la pensée (avérée par la suite) qui m’passa par la tête en voyant tant d’mièvreries et d’commerces ouverts, était que j’m’amuserais pas souvent à traîner dans c’quartier. Cela dit, la boisson dépassait largement mes attentes ! On était bien loin d’la pisse d’âne à bulles servies dans d’autres tavernes, ou de c’que certains osaient catégoriser comme étant d’la bière (comme quoi, on échappe pas au marketing même dans un autre monde…); le breuvage était agréable à boire, légèrement épais, comme toute cervoise qui s’respecte, et l’assemblage d’épices et d’fruits utilisés lui donnaient du caractère, sans pour autant prendre le pas sur l’intérêt premier d’la chose : se boire facilement, et désaltérer. Un pari réussi, donc, pour ceux qui avaient ouvert l’endroit, et leur matériel de fermentation. Mais ça n’changeait pas grand-chose à mon constat premier : les prochaines fois, ce s’rait à emporter.

J’dis pas. Ca doit être agréable d’pouvoir vivre comme ça, nourri d’espoir et d’eau fraîche, de profiter du caractère pittoresque des lieux en ce matin d’printemps, et s’dire que tout irait pour le mieux, nonobstant la dangerosité et les nombreuses variables inconnues du monde qui nous entourait. Et « Ooooh, » qu’elles sont belles, les premières p’tites fleurettes sur les rambardes ! Et qu’il faisait « frisquet pour la saison » ! Et que youkaïdi, youkaïda… Tiens, r’gardez-les, les deux bleublites qui roucoulent dans un coin, trop contents d’s’être retrouvés après leur départ de nôtre vieille Terre mitée ! Ca en dégoulinait d’amour, et j’ferais pas d’comparaisons pour garder mes mémoires tout public, mais croyez-moi qu’si on en avait fait un plat, d’ces deux glandus enamourés, ç’aurait été d’la salade de langue supplément sauce salive! Et l’autre manteau en dev’nir qui roulait les mécaniques, la truffe au vent, en laissant voler des touffes de poils à chaque fois qu’y s’grattait pour refaire son poil d’hiver… Y avait l’air content d’être content, c’lui là, ça respirait l’air frais, mais pas l’intelligence… Et dans la gorgée d’cervoise suivante, j’peux vous dire que ça goûtait pas la joie d’vivre, vu qu’je manquai d’m’étouffer sur une petite boule de poils roux, que j’retirai d’sur ma langue en toussant tout en m’redressant d’ma table, sous l’oeil incrédule des quelques ahuris qu’avaient pas r’marqué l’bestiau assis en terrasse. Un coup d’oeil supplémentaire m’indiqua rapid’ment qu’aucun greffier roux n’était à proximité, quand mon r’gard se posa sur le velu de service, en braies et chemise,

Ni une ni deux, j’pressai l’pas, chilum fumant dans une main, choppe de bière dans l’autre, pour lui r’mettre un peu les idées en place...et surtout, lui expliquer fissa qu’il me devait une bière ! Entre ma gorgée précédente et l’moment où j’ai bougé mon derche, vous y croyez si j’vous dis qu’j’étais bon pour repartir à la pêche aux poils de cul d’renard ? Et l’autre, insouciant, était en train d’faire du charme à une donzelle. Mais il s’croyait dans un spot publicitaire pour du shampooing celui-là ? Eh ! Aux moins les greluches qui jouent là d’dans essaient pas d’retapisser les environs avec leurs poils perdus ! Rapidement, l’absence de soleil sur son museau devint indépendant de tout bâtiment proche ou nuage de passage...Mais pas de la stature d’un Zapas’ échauffé par le gâchis de son p’tit dej’. Déjà qu’en général, soyons franc, j’suis pas des plus aimables, mais avant qu’j’aie pu dignement m’restaurer pour entamer la journée, on arrivait sur un standard de sympathie un poil en dessous du passage d’un inspecteur des finances. J’aime autant vous dire qu’y a eu des yeux qui s’écarquillent dans les environs...Et c’est alors qu’y s’passait la main dans l’pelage, laissant encore une palanquée d’poils v’nir se coller à mon cuir, ma veste, mes pompes et ma pinte, qu’il s’ramassa le quart de litre restant droit sur la mouille. Entre l’épaisseur du liquide et l’sucre des fruits, ça sentait l’pelage poisseux jusqu’au prochain décrassage pour le corniaud en maraude ! Mais ça, c’était son problème. Enfin. Un de ses problèmes, vu que j’l’attrappai par le colbaque en le r’tournant, qu’il voie un peu à qui il avait à faire, le sac à puces.

- Si tu voulais d’la bière sur l’pelage, pas besoin d’balancer tes poils dans ma choppe ! Ni sur tous ceux qui sont en train d’becqueter, d’ailleurs ! , tonnai-je en désignant mes voisins d’table, un peu dépités et désormais bien occupés à r’tirer les poils de leur petit déj’, Commence par t’brosser avant d’courir la donzelle et d’pourrir la mâtinée des voisins, si tu veux pas finir en descente de lit, fanfreluche...

@Chandler Riskain

MADE BY BOOGYLOU

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Un poil dans la bière.

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 06 MARS 109 , 11 H 50, QUARTIER CENTRAL
@”Zapas Nietseli”  & Chandler Riskain

La jouvencelle accoudée par sa fenêtre ne semblait pas tomber sous le charme du fabuleux renard. Quand celui-ci finit de passer sa patte dans sa crinière afin de se donner un petit air de beau-gosse sauvage il lui jeta un petit regard en coin. Il ponctua son coup-d’oeil d’un petit bout de sourire de type “oh, oups ! Je n’avais pas remarqué que vous étiez là !” mais la jeune-fille détourna aussitôt le regard. Ralentissant alors le pas au point de s’arrêter dans la rue il eut un regain d'espoir quand au dernier moment, alors qu’elle comptait s’en retourner au dedans, son visage revint brusquement sur lui. Quelque chose en lui avait finalement attiré son attention ! Ou bien était-ce quelque chose d’autre ? Une ombre passa en effet par-dessus le museau du métamorphe. La femme porta ses mains devant sa bouche d’un “oh !” stupéfié. Scandalisée, même. Le renard la dévisagea alors carrément, ne comprenant pas ce qui pouvait lui inspirer tant de stupeur. Mais elle ne le regardait pas lui mais la montagne qui se dressait dans son dos. Portée par le déplacement rapide d’un humain une odeur de fumée froide, d’une sorte de tabac et de bière lui remonta au museau. Depuis qu’il était arrivé dans ce monde, c’est-à-dire il y a quelques jours à peine, son odorat s’était sur-développé. Il avait aussi acquis une sorte d’instinct, comme de ces poils qui se hérissent dans la nuque, mais il n’arrivait pas encore à lire ces phénomènes comme dans les lignes d’une main. Tout juste cela lui avait-il permis de prédire qu’une planche de bois sur une terrasse allait céder sous son poids au moment où il avait posé une patte dessus. Cette fois-ci il avait écouté son instinct et d’un pas agile qu’il n’aurait pu s’expliquer Chandler avait sauté par-dessus celle-ci juste avant qu’elle ne cède. Tantôt avait-il aussi esquivé la crotte d’un oiseau en tournant son épaule avant qu’elle ne lui tombe dessus. Les autres fois, il n'avait pas su interpréter ces sortes de signes du destin et s’était pris comme tout le monde les pieds dans une racine ou le front contre une poutre.

Aujourd’hui cependant, quand ses poils se hérissèrent dans son dos Chandler suivit son instinct et suivit le regard de la donzelle en levant le museau. Juste à temps pour voir apparaître au-dessus de lui une chope de cervoise et tourner la tête sur le côté. Pas assez vite néanmoins pour lui permettre une esquive en bonne et dûe forme. Le liquide froid le frappa de l’oreille droite à la tempe avant de se déverser sur tout son côté droit. Au moins ce n’était pas en plein sur son front. S’écartant alors brusquement en glapissant Chandler attrapa sa chemise pour écarter de lui le tissu trempé mais ne put rien faire pour empêcher le reste de la bière de lui couler sur le buste et dans le dos.
<< Mais meeerdeuh !! >> beugla le renard. << Nan mais ça va pas ?!!>>

Il n'eut pas besoin de chercher l'odieux criminel car celui-ci attrapa Chandler par le col et le fit pivoter face à lui. Le renard dû lever les yeux d’une bonne trentaine de centimètres vers l’énergumène, une autre raison de lui offrir un regard noir. En plus d’être un connard il était plus grand que lui. Comme tout le monde ou presque d’ailleurs ici . Encore de quoi le piquer plus au vif. Et puis non mais c’était quoi ces manières ?! Il allait le repousser violemment quand l’homme se mit à l’engueuler d’une voix tonitruante, le figeant sur place. C’était donc ça, le problème : une question de poils qui volent partout. Son corps plus expressif qu’avant lui fit baisser ses oreilles et sa queue dans une interprétation physique de la honte et de la culpabilité le temps du sermon. Mais pas plus longtemps car il revint vite à lui et se dégagea de son emprise d’une rebuffade brusque et d’un pas en arrière. Les oreilles à nouveau bien dressées et le regard empli de haine.
<< Ouai, bah c’est pas des manières quand même, mon gars ! >> gueula Chandler.

Mais de rapides coups d'œil autour de lui firent comprendre l’ampleur du mécontentement de la population à son encontre. Et merde…. Ce n'était pas seulement la grande brute face à lui qui l’avait fait se faire remarquer. Il y avait trois attitudes dans la rue autour d’eux désormais. Les clients aux tables devant lesquelles il était passés qui lui jetaient soit un regard noir, soit occupés à sortir des poils bien roux de leurs assiettes ou de leurs brocs, ou les plus polis qui détournaient carrément le regard pour ne pas s’attirer d’ennui mais qui clairement ne prendraient pas non plus sa défense. Il n’y avait pas besoin de piquer un scandale de type “ah bah c’est beau ! Personne m'aide hein ! C’est parce que j’suis membre d’une minorité hein ?” pour attirer la sympathie. Renard ou pas, personne ne le défendrait: il était coupable : touffes de poils dans toutes les mains comme preuves à l'appui. Cette constatation le ramena à un peu plus de calme et ce verdict accablant l’empêcha d’en venir aux mains avec le rustre face à lui. Il fallait bien l’avouer, son mécontentement était… “légitime”
<< Roh ça vas, ça vas... PARDON ! >> s’exclama-t-il à l’attention de tout le monde aux alentours en balayant l’assemblée d’une révérence maladroite à la limite de l’ironie. Il conclut sa pirouette de théâtre en regardant droit dans les yeux celui qui se prenait pour son nouveau père avant de s’ébrouer vigoureusement de la tête aux pattes, ne manquant pas d’éclabousser moins de poils collés que désormais de la bière à son alentours immédiat. Il prit un ton faussement guindé pour annoncer effrontément ; <<Si vous voulez bien m’excuser, la DESCENTE DE LIT à un POIL À LUSTRER maintenant ! >>

Plus tard il s'offusquerait de tels sobriquets, comprenant que c’était parfaitement malpoli de la part d’un bête humain de s’en prendre à la nouvelle apparence de quelqu’un d’autre sur Ozéna. Mais en ce temps-là il ne se sentait pas encore assez renard pour se vexer de cela. Il prit encore la boutade à la légère, brâillant néanmoins ces propos afin que tout le monde sache de quelle façon il s’était fait traiter aujourd’hui. Il crût entendre un hoquet stupéfait quelque part dans “ l’assistance ”. Ou plutôt le public. Mais toujours personne ne venait à son secours quand il commença à tourner le dos à son agresseur, bien décidé à se tailler de là en l’ignorant désormais quoi qu’il puisse gueuler. Pour Chandler, il n’était désormais plus question d’en venir aux mains mais de s’extraire de cette situation aussi fâcheuse qu’humiliante. En plus, la jeune-fille charmante à la fenêtre avait disparu. ne restait qu'à ésperer qu’il ait au moins réussi à l’impressionner par son self-control et son incroyable répartie.

Bienvenue sur Ozéna

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