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Thomas Kane - "A piece of cake" - [Terminé]
Thomas Kane
Maison des Maintes Eaux
Histoire
La farine s’envole, sur le plan de travail, alors qu’il claque dans ses mains pour s’en débarrasser. Son sourire est fade lorsqu’il tend la main pour récupérer la monnaie contre deux petits roulés à la molunisa. Un merci et bonne journée lancé au vent, sans saveur. Une brise soulève un peu plus encore la farine, alors qu’il se retourne. Il jure, le boulanger, entre ses dents, lorsqu’il comprend. Ce sont ses ailes… Animées de leur vie propre, elles bougent et créent un léger vent au-dessus de l’étale du marchand. Il ne bouge plus, alors qu’un client l’appelle, ferme les yeux. Se concentre pour sentir cette nouvelle partie de lui, les recroqueviller dans son dos. Serait-ce étrange s’il les liait dans son dos pour les empêcher de lui gâcher la vie ? Sûrement…
Tu me manques, Ann. Toi au moins, tu saurais quoi faire… Il inspire, se retourne et sourit à en plisser le coin de ses yeux. Les gens parlent de son petit commerce depuis quelques jours, à vanter les mérites de son savoir faire et de ces pains leur rappelant la Terre. Thomas a pourtant écumé plusieurs échecs avant de trouver la bonne méthode, pour marier les nouvelles denrées de ce monde. Pain à l’endorice, roulés à la molunisa, pain au chleucolat, certains disent déjà chleucolatine et se disputent, pain au miel de mielocha, tarte au moluni et d’autres encore. Pourtant, il n’en est pas satisfait, tout lui parait si… insipide. Un drôle de rêve sans goût ni couleur…
La vie est à chier, sans toi, Ann. Sa clé. Elle, pas lui. C’est elle qui aurait dû être ici, qu’elle aurait été fascinée par ce monde qui ne semble pas vouloir de lui. Parce qu’il ne veut pas de ce monde, pas sans sa petite soeur.
Je me souviens de Londres. Grande ville métallique qui l’a vu naître, trente années plus tôt. Immensité goudronnée aux mille et une possibilités, toutes emportées par l’être humain destructeur. C’était sa ville, c’était sa vie. Son père, sa mère, sa soeur… Et leur vie. Elle n’était pas terrible, mais au moins c’était la leur. Que lui reste-t-il aujourd’hui ?
La journée se termine, Thomas salue son dernier client, ferme sa boutique. Sac sur l’épaule, mains dans les poches, il déambule dans les rues de la cité. Antennes au vent, ses ailes maladroites crispées dans son dos pour ne heurter personne. Son pas nonchalant le mène nulle part et partout à la fois. Âme sans but, il erre et se demande… pourquoi cette balle ne m’a pas transpercé. C’était moi… ça devait être moi… pas elle. Il s’arrête, lève les yeux au ciel nocturne tombé sur la cité d’Azamyr. Et s’il s’envolait pour ne plus revenir ?
Enfant malade, enfant en sursis. Enfant rescapé, enfant miraculé. La maladie a failli m’emporter lorsque j’avais un an, un cancer de l’œil droit. Une maladie terrifiante qui pourtant n’emporte que très peu d’enfants lorsqu’elle est détectée. La seule chose qu’elle a emportée, c’est la lumière. Celle de mon œil, à jamais. C’est comme ne jamais avoir eu d’ailes, peut-on le regretter ?
Je ne regrette qu’une chose… mes erreurs.
La mort de ma petite soeur.
Je me souviens, du jour où elle a ouvert les yeux sur mes grandes oreilles. Je me souviens de cette étincelle dans son regard aussi profond que l’univers, avant qu’elle n’hurle pour la première fois et ne ternisse l’éternité de ses iris par ses premières larmes. Promesse faite au ciel que jamais plus une perle de tristesse ne roule sur ses joues, promesse faite par un petit garçon devenu grand frère.
Je me souviens des courses dans la rue, pour se rattraper. Je me souviens de ces cascades pour te faire rire, je me souviens de ces jeux dangereux lorsque je grimpais aux arbres pour t’impressionner. Je me souviens de ton ballon orange, ton préféré. Tu l’avais perdu chez le vieux Smith, le terrible Smith. Habité par l’adrénaline et l’honneur d’un grand frère, je suis entré en guerre contre son jardin et les monstres qui y habitaient, pour aller sauver ton ballon. J’ai grimpé dans un arbre, me suis ramassé par terre, le bras ouvert. Ma première blessure de guerre. Preux chevalier en carton, je te l’avais ramené, ton ballon.
La joie faisait vivre notre famille, dans la boulangerie familiale. Nous courrions dans la farine et dévorions des croissants par milliers lorsque nos parents avaient le dos tourné. Notre famille avait décidé de survivre, peu importe la guerre au-dehors.
Sans le vouloir, mes doigts tombèrent sur les cordes d’un violon, mon esprit vif attiré par la complexité de l’exercice. Un jour après l’autre, je jouais à la maison, sentant un papillon étrange dans mon ventre, un plaisir indescriptible alors que mélodies et inspirations emplissaient le cocon familial. Plus les années passaient, plus mes doigts se perfectionnaient sans que je ne m’en lasse. J’étais doué, plus que quiconque, selon mon professeur. Malgré mes protestations pour aider mon père dans la boulangerie, mes parents m’envoyèrent au Pays-Bas pour suivre des études au Conservatoire Royal de la Haye. Je le sais aujourd’hui, ils souhaitaient autre chose pour moi que la misère de leur propre vie et en mon talent, il y ont cru… Deux années loin de ma famille, déjà trop pour moi. La musique fait vibrer mon âme, mais mon coeur appartenait à un autre monde. Au risque de briser leurs espoirs, je suis rentré.
Le ciel d’Azamyr s’assombrit encore, les rues s’éclairent de l’animation nocturne. Thomas soupire, se remet en marche. Trouver une taverne, un endroit où se saouler et oublier. Un lieu où personne n’aura de cesse d’essayer de le connaître. Un lieu où Thomas le boulanger n’est que le pauvre bougre torché. Ca oui, ce serait bien…
Quatre années à cuire du pain aux côtés de mon père, à apprendre de lui, à intégrer son savoir-faire légué de père en fils. Un infime bonheur à prendre au milieu des conflits qui augmentent pour une chasse aux clés ridicule. Et puis le drame, la mort d’un père, la mort de mon père. Emporté par une de ces nouvelles maladies, emporté par le dur labeur, la fatigue et la terreur. Emporté par un monde déjà mort. Je ne pleure pas, une épaule pour ma mère, l’autre pour ma soeur. Je ne pleure pas, pour reprendre les rênes de la boulangerie. Je ne pleure pas, par manque de temps. Je ne pleure pas. Je ne pleurerai pas. Je ne…
La pinte, cul sec. Et une larme essuyée du revers de la manche, à la hâte. Tu ne pleureras pas.
Jour après jour, l’état de notre mère s’est dégradé. Tu t’en souviens, Ann ? Tu as été si courageuse… à m’aider dans la boutique, à courir dans tous les sens pour aider du mieux que tu pouvais. Tu étais courageuse, petite soeur… mais nous n’y arrivions pas. Le monde s’écroulait autour de nous et bientôt, nous n’aurions plus pu subvenir à nos besoins à tous les trois… qu’aurais-je pu faire d’autre alors ? Je le regrette, ô combien je le regrette… de m’être associé à ces gens-là. Mais je l’ai fait. Devenir l’un des leurs pour vous faire survivre, maman et toi. J’aurais pu m’en sortir, j’aurais pu les quitter au plus vite. Mais les mois passèrent, les uns après les autres, sans que je puisse me raccrocher à qui j’étais ou avais été. Devenir l’un des leurs.
Je cherchais des clés. Pour nous trois, pour s’enfuir ensemble et retrouver notre vie d’avant dans cet autre monde, la terre promise.
J’étais devenu membre d’un gang. Je ne faisais pas grand chose, conduire une voiture, planquer des choses, aider pour une tâche ou une autre. Je n’ai tué personne, menacé personne. Je n’étais que la main d’œuvre, mais j’étais l’un des leurs. Et j’ai été idiot… je les ai volé. Nourriture, médicaments pour notre mère incapable de se relever du décès de notre père. Je tenais les comptes, ils n’auraient pas dû s’en rendre compte. Ils s’en sont rendus compte…
… le jour du seul braquage auquel j’ai participé. Je l’ai trouvé, au fond d’un coffre que je venais d’ouvrir. Elle était là, brillante, cette clé. La clé. Celle du nouveau monde. Je l’ai prise, planquée dans ma poche. Le casse terminé, chacun est rentré chez lui. J’ai confié la clé à Annabeth. C’est ce jour-là qu’ils ont douté de moi. Depuis ce jour, j’ai été sous haute surveillance. Impossible de voler à nouveau… j’ai attendu de nombreux mois avant d’oser à nouveau… Idiot que j’ai été, un moins que rien, incapable.
C’est en juillet 4189 que l’enfer s’est abattu sur nous.
Thomas lève sa main droite, son aile se soulève en même temps, frôlant de prêt la table voisine.
- Et merde… ‘Scusez moi, elles n’en font qu’à leur tête !
Enivré par l’alcool, son œil se brouille, son corps semble se mouvoir dans de la gélatine. Il commande encore.
J’ai tué ma mère. J’ai tué ma soeur. Tout est ma faute, ma seule faute. Par mes actes, elles ont péri. Par mes choix, elles ont rejoint mon père. Par mes erreurs, elles ont souffert… Le gang a découvert mes vols, m’ont lancé un ultimatum pour leur rendre leurs pertes. Un paquet d’argent colossal à réunir d’ici dix jours… Je me souviens du regard de ma mère alors que le grand costaud pointait une arme sur sa tempe. La délivrance. Et trois mots terribles aux lèvres… I love you. Je la tuais par mes choix, elle prenait la mort comme une chance. Cinq jours supplémentaires pour les rembourser, sans quoi, ma petite soeur connaîtrait le même sort… pas de réflexion. Nous avons tenté de fuir et…
Ses yeux se ferment alors que la nuit s’éternise, alors qu’elle se fatigue et bientôt prendra fin. Thomas n’a plus assez de force pour commander, il reste ainsi, au fond de la taverne, à ruminer.
Ils nous ont chopé. Dans une ruelle, armes au poing. Je me suis mis à genoux, mains en l’air, suppliant de prendre ma vie et de la laisser vivre. Il me semble que ce moment a duré une éternité… mes lèvres remuant sans cesser, pour sauver la vie de celle que j’aimais le plus. Une éternité… avant qu’un coup ne résonne, le corps de ma soeur secoué d’un soubresaut unique avant la chute au sol. J’entends une voix ferme hurler alors que je me précipite vers le corps de ma soeur. Dans la mare de sang qui s’écoule autour de moi, s’extirpant de son corps par son abdomen, je me laisse aller et hurle à pleins poumons. Je hurle longtemps, supplie l’univers à son tour de me la rendre. Ma main s’empare de la sienne et je la sens, entre ses doigts. La clé. Alors que je prends son corps entre mes bras, je cache la clé dans mon pull. Je la berce contre mon coeur, les larmes rugissant sur mon visage, yeux clos pour ignorer le reste du monde. Pour oublier ses deux grands yeux qui me regardent avec tendresse alors que la vie s’échappe de sa poitrine… j’attends une balle, dans ma tête. J’attends la fatalité qui bientôt s’abattra sur moi, pauvre pion d’un univers trop grand pour moi. J’attends la délivrance qu’a ressenti ma mère. J’attends la fin que je mérite… rien. Rien que mes larmes, ma douleur et mon supplice. Je me souviens avoir ouvert les yeux, croiser le regard de cet homme au loin. Lire sur ses lèvres quelques mots… « ta dette est payée, tu vivras avec sa mort ».
Ils sont tous partis. Seul dans la ruelle, le sang ne coule plus et mon coeur est en miettes. Ma faute, tout est ma faute. Elle n’aurait pas dû mourir, elle aurait dû partir avec sa clé. Elle aurait dû… vivre. J’aurais dû mourir. Mourir pour elle, le miracle dans un monde où les enfants naissent seuls dans une famille. Elle devait vivre…
On le fout dehors, le sang-mêlé. L’aube se lève, on vide la taverne des souillards comme lui. Alors il déambule dans la rue, à la recherche de ce vide dans sa poitrine.
J’ai utilisé la clé. A quoi bon rester sur cette terre sans toi, Ann ? J’y ai mis mon sang. J’ai attendu, assis par terre, le regard dans le vide que l’on vienne me chercher. La patrouille m’a pris en charge, mais j’étais sonné. Par le deuil, la douleur vive dans ma poitrine. Les remords. Je n’avais plus rien à perdre, plus personne à attendre. J’ai tout perdu. Mon père, ma mère, ma soeur. Rien n’avait plus d’importance… rien n’a plus d’importance. J’ai attendu dans cette chambre, dans l’attente des explications écoutées d’une oreille sourde. Et puis…
J’ai traversé le portail.
Secoué, déboussolé, comme un bond étrange dans une porte gelée. J’ai cru mourir, je l’ai espéré. Que toute cette mascarade ne soit en réalité qu’une ruse pour éliminer le plus de monde possible afin de libérer de l’espace sur terre…
Tout était réel. J’ai ouvert les yeux, nez à nez avec une statue gigantesque. Un prêtre s’est présenté à moi, on m’a recouvert le corps. Nu. J’étais nu. Une femme est venue pour m’aider à me relever, mes jambes tremblaient, mon corps semblait vouloir retomber en arrière comme si… je les ai senties pour la première fois. Un mouvement brusque, elles bougèrent. Un bond sur place, mon coeur en pagaille, j’ai cru à une attaque. Et je les ai vues… mes ailes. « Putain c’est quoi ces conneries » comme premiers mots dans ce nouveau monde. Je me relève et découvre mon corps. Le même, il me semble. À l’exception de ces deux machins dans mon dos… Alors que je me réveille un peu plus, le prêtre se lance dans des explications toutes plus invraisemblables les unes que les autres. Mais je ne parviens pas à me concentrer, tant mon œil se focalise sur les deux cornes vissées sur son crâne. Le pire… peut-être ses jambes de bouc. Il prononce des mots « maison », « sang-mêlé », « Conseil » et bien d’autres encore. Mon œil a beau se fermer et se rouvrir, le rêve ne disparaît pas. Rêve ou cauchemar…
Je t’ai cherché, Ann. Désespérément…
Une semaine plus tard, on m’assigne un mentor. Un guide et référent le temps que je prenne mon indépendance dans la cité d’Azamyr. Cela dure quatre longs mois. Je n’y crois toujours pas, mais je fais semblant. Ce cauchemar s’éternise. Se muera-t-il un jour en rêve ? Ce rêve dont tu avais tant rêvé, Ann ?
Au bout de quatre mois, mon mentor décide que mon apprentissage prend fin et m’aide à trouver de quoi ouvrir ma petite boutique, une petite roulotte. Ma boulangerie. Les demandes sont faites, je deviens membre de la Guilde des marchands. Pour leur mémoire, je vais reconstruire notre boutique. Pour leur mémoire, je vais offrir à Azamyr leurs souvenirs d’une autre Terre.
Pour toi, ma chère Annabeth.
Le sang-mêlé retrouve son quartier, d’un pas hasardeux. Son œil vitreux ne trompe personne si tôt le matin. Il n’était pas en train de faire son pain…
- Eh, Tom, t’y as passé toute la nuit ?
Le boulanger se retourne, relève la tête et plante son œil valide dans celui de son interlocuteur.
- Et alors ?
Un sourire, il éclate de rire, l’autre sang-mêlé.
- Allez, viens, j’te raccompagne, histoire que tu t’fasse pas emmerder pour tes conneries.
Les deux silhouettes s’effacent dans le quartier, disparaissent.
Tu me manques, Ann. Toi au moins, tu saurais quoi faire… Il inspire, se retourne et sourit à en plisser le coin de ses yeux. Les gens parlent de son petit commerce depuis quelques jours, à vanter les mérites de son savoir faire et de ces pains leur rappelant la Terre. Thomas a pourtant écumé plusieurs échecs avant de trouver la bonne méthode, pour marier les nouvelles denrées de ce monde. Pain à l’endorice, roulés à la molunisa, pain au chleucolat, certains disent déjà chleucolatine et se disputent, pain au miel de mielocha, tarte au moluni et d’autres encore. Pourtant, il n’en est pas satisfait, tout lui parait si… insipide. Un drôle de rêve sans goût ni couleur…
La vie est à chier, sans toi, Ann. Sa clé. Elle, pas lui. C’est elle qui aurait dû être ici, qu’elle aurait été fascinée par ce monde qui ne semble pas vouloir de lui. Parce qu’il ne veut pas de ce monde, pas sans sa petite soeur.
Je me souviens de Londres. Grande ville métallique qui l’a vu naître, trente années plus tôt. Immensité goudronnée aux mille et une possibilités, toutes emportées par l’être humain destructeur. C’était sa ville, c’était sa vie. Son père, sa mère, sa soeur… Et leur vie. Elle n’était pas terrible, mais au moins c’était la leur. Que lui reste-t-il aujourd’hui ?
La journée se termine, Thomas salue son dernier client, ferme sa boutique. Sac sur l’épaule, mains dans les poches, il déambule dans les rues de la cité. Antennes au vent, ses ailes maladroites crispées dans son dos pour ne heurter personne. Son pas nonchalant le mène nulle part et partout à la fois. Âme sans but, il erre et se demande… pourquoi cette balle ne m’a pas transpercé. C’était moi… ça devait être moi… pas elle. Il s’arrête, lève les yeux au ciel nocturne tombé sur la cité d’Azamyr. Et s’il s’envolait pour ne plus revenir ?
Enfant malade, enfant en sursis. Enfant rescapé, enfant miraculé. La maladie a failli m’emporter lorsque j’avais un an, un cancer de l’œil droit. Une maladie terrifiante qui pourtant n’emporte que très peu d’enfants lorsqu’elle est détectée. La seule chose qu’elle a emportée, c’est la lumière. Celle de mon œil, à jamais. C’est comme ne jamais avoir eu d’ailes, peut-on le regretter ?
Je ne regrette qu’une chose… mes erreurs.
La mort de ma petite soeur.
Je me souviens, du jour où elle a ouvert les yeux sur mes grandes oreilles. Je me souviens de cette étincelle dans son regard aussi profond que l’univers, avant qu’elle n’hurle pour la première fois et ne ternisse l’éternité de ses iris par ses premières larmes. Promesse faite au ciel que jamais plus une perle de tristesse ne roule sur ses joues, promesse faite par un petit garçon devenu grand frère.
Je me souviens des courses dans la rue, pour se rattraper. Je me souviens de ces cascades pour te faire rire, je me souviens de ces jeux dangereux lorsque je grimpais aux arbres pour t’impressionner. Je me souviens de ton ballon orange, ton préféré. Tu l’avais perdu chez le vieux Smith, le terrible Smith. Habité par l’adrénaline et l’honneur d’un grand frère, je suis entré en guerre contre son jardin et les monstres qui y habitaient, pour aller sauver ton ballon. J’ai grimpé dans un arbre, me suis ramassé par terre, le bras ouvert. Ma première blessure de guerre. Preux chevalier en carton, je te l’avais ramené, ton ballon.
La joie faisait vivre notre famille, dans la boulangerie familiale. Nous courrions dans la farine et dévorions des croissants par milliers lorsque nos parents avaient le dos tourné. Notre famille avait décidé de survivre, peu importe la guerre au-dehors.
Sans le vouloir, mes doigts tombèrent sur les cordes d’un violon, mon esprit vif attiré par la complexité de l’exercice. Un jour après l’autre, je jouais à la maison, sentant un papillon étrange dans mon ventre, un plaisir indescriptible alors que mélodies et inspirations emplissaient le cocon familial. Plus les années passaient, plus mes doigts se perfectionnaient sans que je ne m’en lasse. J’étais doué, plus que quiconque, selon mon professeur. Malgré mes protestations pour aider mon père dans la boulangerie, mes parents m’envoyèrent au Pays-Bas pour suivre des études au Conservatoire Royal de la Haye. Je le sais aujourd’hui, ils souhaitaient autre chose pour moi que la misère de leur propre vie et en mon talent, il y ont cru… Deux années loin de ma famille, déjà trop pour moi. La musique fait vibrer mon âme, mais mon coeur appartenait à un autre monde. Au risque de briser leurs espoirs, je suis rentré.
Le ciel d’Azamyr s’assombrit encore, les rues s’éclairent de l’animation nocturne. Thomas soupire, se remet en marche. Trouver une taverne, un endroit où se saouler et oublier. Un lieu où personne n’aura de cesse d’essayer de le connaître. Un lieu où Thomas le boulanger n’est que le pauvre bougre torché. Ca oui, ce serait bien…
Quatre années à cuire du pain aux côtés de mon père, à apprendre de lui, à intégrer son savoir-faire légué de père en fils. Un infime bonheur à prendre au milieu des conflits qui augmentent pour une chasse aux clés ridicule. Et puis le drame, la mort d’un père, la mort de mon père. Emporté par une de ces nouvelles maladies, emporté par le dur labeur, la fatigue et la terreur. Emporté par un monde déjà mort. Je ne pleure pas, une épaule pour ma mère, l’autre pour ma soeur. Je ne pleure pas, pour reprendre les rênes de la boulangerie. Je ne pleure pas, par manque de temps. Je ne pleure pas. Je ne pleurerai pas. Je ne…
La pinte, cul sec. Et une larme essuyée du revers de la manche, à la hâte. Tu ne pleureras pas.
Jour après jour, l’état de notre mère s’est dégradé. Tu t’en souviens, Ann ? Tu as été si courageuse… à m’aider dans la boutique, à courir dans tous les sens pour aider du mieux que tu pouvais. Tu étais courageuse, petite soeur… mais nous n’y arrivions pas. Le monde s’écroulait autour de nous et bientôt, nous n’aurions plus pu subvenir à nos besoins à tous les trois… qu’aurais-je pu faire d’autre alors ? Je le regrette, ô combien je le regrette… de m’être associé à ces gens-là. Mais je l’ai fait. Devenir l’un des leurs pour vous faire survivre, maman et toi. J’aurais pu m’en sortir, j’aurais pu les quitter au plus vite. Mais les mois passèrent, les uns après les autres, sans que je puisse me raccrocher à qui j’étais ou avais été. Devenir l’un des leurs.
Je cherchais des clés. Pour nous trois, pour s’enfuir ensemble et retrouver notre vie d’avant dans cet autre monde, la terre promise.
J’étais devenu membre d’un gang. Je ne faisais pas grand chose, conduire une voiture, planquer des choses, aider pour une tâche ou une autre. Je n’ai tué personne, menacé personne. Je n’étais que la main d’œuvre, mais j’étais l’un des leurs. Et j’ai été idiot… je les ai volé. Nourriture, médicaments pour notre mère incapable de se relever du décès de notre père. Je tenais les comptes, ils n’auraient pas dû s’en rendre compte. Ils s’en sont rendus compte…
… le jour du seul braquage auquel j’ai participé. Je l’ai trouvé, au fond d’un coffre que je venais d’ouvrir. Elle était là, brillante, cette clé. La clé. Celle du nouveau monde. Je l’ai prise, planquée dans ma poche. Le casse terminé, chacun est rentré chez lui. J’ai confié la clé à Annabeth. C’est ce jour-là qu’ils ont douté de moi. Depuis ce jour, j’ai été sous haute surveillance. Impossible de voler à nouveau… j’ai attendu de nombreux mois avant d’oser à nouveau… Idiot que j’ai été, un moins que rien, incapable.
C’est en juillet 4189 que l’enfer s’est abattu sur nous.
Thomas lève sa main droite, son aile se soulève en même temps, frôlant de prêt la table voisine.
- Et merde… ‘Scusez moi, elles n’en font qu’à leur tête !
Enivré par l’alcool, son œil se brouille, son corps semble se mouvoir dans de la gélatine. Il commande encore.
J’ai tué ma mère. J’ai tué ma soeur. Tout est ma faute, ma seule faute. Par mes actes, elles ont péri. Par mes choix, elles ont rejoint mon père. Par mes erreurs, elles ont souffert… Le gang a découvert mes vols, m’ont lancé un ultimatum pour leur rendre leurs pertes. Un paquet d’argent colossal à réunir d’ici dix jours… Je me souviens du regard de ma mère alors que le grand costaud pointait une arme sur sa tempe. La délivrance. Et trois mots terribles aux lèvres… I love you. Je la tuais par mes choix, elle prenait la mort comme une chance. Cinq jours supplémentaires pour les rembourser, sans quoi, ma petite soeur connaîtrait le même sort… pas de réflexion. Nous avons tenté de fuir et…
Ses yeux se ferment alors que la nuit s’éternise, alors qu’elle se fatigue et bientôt prendra fin. Thomas n’a plus assez de force pour commander, il reste ainsi, au fond de la taverne, à ruminer.
Ils nous ont chopé. Dans une ruelle, armes au poing. Je me suis mis à genoux, mains en l’air, suppliant de prendre ma vie et de la laisser vivre. Il me semble que ce moment a duré une éternité… mes lèvres remuant sans cesser, pour sauver la vie de celle que j’aimais le plus. Une éternité… avant qu’un coup ne résonne, le corps de ma soeur secoué d’un soubresaut unique avant la chute au sol. J’entends une voix ferme hurler alors que je me précipite vers le corps de ma soeur. Dans la mare de sang qui s’écoule autour de moi, s’extirpant de son corps par son abdomen, je me laisse aller et hurle à pleins poumons. Je hurle longtemps, supplie l’univers à son tour de me la rendre. Ma main s’empare de la sienne et je la sens, entre ses doigts. La clé. Alors que je prends son corps entre mes bras, je cache la clé dans mon pull. Je la berce contre mon coeur, les larmes rugissant sur mon visage, yeux clos pour ignorer le reste du monde. Pour oublier ses deux grands yeux qui me regardent avec tendresse alors que la vie s’échappe de sa poitrine… j’attends une balle, dans ma tête. J’attends la fatalité qui bientôt s’abattra sur moi, pauvre pion d’un univers trop grand pour moi. J’attends la délivrance qu’a ressenti ma mère. J’attends la fin que je mérite… rien. Rien que mes larmes, ma douleur et mon supplice. Je me souviens avoir ouvert les yeux, croiser le regard de cet homme au loin. Lire sur ses lèvres quelques mots… « ta dette est payée, tu vivras avec sa mort ».
Ils sont tous partis. Seul dans la ruelle, le sang ne coule plus et mon coeur est en miettes. Ma faute, tout est ma faute. Elle n’aurait pas dû mourir, elle aurait dû partir avec sa clé. Elle aurait dû… vivre. J’aurais dû mourir. Mourir pour elle, le miracle dans un monde où les enfants naissent seuls dans une famille. Elle devait vivre…
On le fout dehors, le sang-mêlé. L’aube se lève, on vide la taverne des souillards comme lui. Alors il déambule dans la rue, à la recherche de ce vide dans sa poitrine.
J’ai utilisé la clé. A quoi bon rester sur cette terre sans toi, Ann ? J’y ai mis mon sang. J’ai attendu, assis par terre, le regard dans le vide que l’on vienne me chercher. La patrouille m’a pris en charge, mais j’étais sonné. Par le deuil, la douleur vive dans ma poitrine. Les remords. Je n’avais plus rien à perdre, plus personne à attendre. J’ai tout perdu. Mon père, ma mère, ma soeur. Rien n’avait plus d’importance… rien n’a plus d’importance. J’ai attendu dans cette chambre, dans l’attente des explications écoutées d’une oreille sourde. Et puis…
J’ai traversé le portail.
Secoué, déboussolé, comme un bond étrange dans une porte gelée. J’ai cru mourir, je l’ai espéré. Que toute cette mascarade ne soit en réalité qu’une ruse pour éliminer le plus de monde possible afin de libérer de l’espace sur terre…
Tout était réel. J’ai ouvert les yeux, nez à nez avec une statue gigantesque. Un prêtre s’est présenté à moi, on m’a recouvert le corps. Nu. J’étais nu. Une femme est venue pour m’aider à me relever, mes jambes tremblaient, mon corps semblait vouloir retomber en arrière comme si… je les ai senties pour la première fois. Un mouvement brusque, elles bougèrent. Un bond sur place, mon coeur en pagaille, j’ai cru à une attaque. Et je les ai vues… mes ailes. « Putain c’est quoi ces conneries » comme premiers mots dans ce nouveau monde. Je me relève et découvre mon corps. Le même, il me semble. À l’exception de ces deux machins dans mon dos… Alors que je me réveille un peu plus, le prêtre se lance dans des explications toutes plus invraisemblables les unes que les autres. Mais je ne parviens pas à me concentrer, tant mon œil se focalise sur les deux cornes vissées sur son crâne. Le pire… peut-être ses jambes de bouc. Il prononce des mots « maison », « sang-mêlé », « Conseil » et bien d’autres encore. Mon œil a beau se fermer et se rouvrir, le rêve ne disparaît pas. Rêve ou cauchemar…
Je t’ai cherché, Ann. Désespérément…
Une semaine plus tard, on m’assigne un mentor. Un guide et référent le temps que je prenne mon indépendance dans la cité d’Azamyr. Cela dure quatre longs mois. Je n’y crois toujours pas, mais je fais semblant. Ce cauchemar s’éternise. Se muera-t-il un jour en rêve ? Ce rêve dont tu avais tant rêvé, Ann ?
Au bout de quatre mois, mon mentor décide que mon apprentissage prend fin et m’aide à trouver de quoi ouvrir ma petite boutique, une petite roulotte. Ma boulangerie. Les demandes sont faites, je deviens membre de la Guilde des marchands. Pour leur mémoire, je vais reconstruire notre boutique. Pour leur mémoire, je vais offrir à Azamyr leurs souvenirs d’une autre Terre.
Pour toi, ma chère Annabeth.
Le sang-mêlé retrouve son quartier, d’un pas hasardeux. Son œil vitreux ne trompe personne si tôt le matin. Il n’était pas en train de faire son pain…
- Eh, Tom, t’y as passé toute la nuit ?
Le boulanger se retourne, relève la tête et plante son œil valide dans celui de son interlocuteur.
- Et alors ?
Un sourire, il éclate de rire, l’autre sang-mêlé.
- Allez, viens, j’te raccompagne, histoire que tu t’fasse pas emmerder pour tes conneries.
Les deux silhouettes s’effacent dans le quartier, disparaissent.
- Palier de pouvoir:
- Palier I : Ils sont dotés d’une force et d’une vitesse considérables. Ils peuvent lire dans les pensées de ceux avec qui ils ont un contact direct de peau à peau. Ils ne peuvent pas percevoir les pensées d’autrui à distance. Ils possèdent également une grande agilité, leur permettant de se déplacer rapidement et avec grâce.
- Chronologie générale:
- 13 juin 4159 - Naissance à Londres, Angleterre. Fils d’un anglais et d’une allemande.
7 avril 4161 - On découvre qu’il a un rétinoblastome, un cancer de l’œil droit. Les traitements et opérations sauvent la vie de Thomas, mais il devient aveugle de son œil droit.
2 octobre 4162 - Naissance de sa petite soeur, Annabeth.
4179 - 4181 - Suis des études en musique au Conservatoire Royal de la Haye, Pays-Bas. Bien qu’extrêmement doué, il ne termine pas sa licence par manque d’intérêt et pour retourner aider sa famille alors que la situation se dégrade dans son quartier de Londres.
4182 - 4185 - Rentre à Londres et devient apprenti boulanger aux côtés de son père dans la boulangerie familiale.
18 septembre 4186 - Décès de son père, il reprend les rênes de la boulangerie avec sa petite soeur. Leur mère sombre dans une profonde dépression, ils doivent s’occuper d’elle.
3 novembre 4187 - Il ne parvient plus à faire tourner la boulangerie à cause des conflits qui augmentent dans son quartier de Londres, il débute une collaboration avec un gang pour subvenir aux besoin de sa mère et de sa soeur.
4 novembre 4187 - Il décide de chercher des clés pour sa mère, sa soeur et lui, pour fuir cette terre devenue inhospitalière.
23 décembre 4188 - Découverte d’une clé lors d’un braquage avec le gang. Il la garde et la confie à sa cadette une fois rentré à la maison.
14 juillet 4189 - Ils découvrent que Thomas les vole, ils menacent sa famille et lui donnent 10 jours pour réunir l’argent et le leur rembourser ce qu’il leur a volé.
24 juillet 4189 - Assassinat de sa mère, devant ses yeux. Il lui reste 5 jours pour réunir la somme.
31 juillet 4189 - Mort de sa soeur dans leur fuite, il récupère sa clé dans ses mains.
1e août 118 - Arrivée à Azamyr.
Août 118 à novembre 118 - Phase d’adaptation.
30 octobre 118 - Création de son petit étale de vente de pains grâce à l’aide de son mentor. Il souhaite tout bientôt obtenir son échoppe, une fois entré dans la guilde des marchands.
2 novembre 118 - Entrée dans la guilde des marchands.
Saison froide 118 - Temps présent.
- Inventaire:
- Thomas vient d’arriver, il ne possède donc pas grand chose :
- Dague (davantage utilisé pour couper le pain et le faire goûter aux clients) ;
- Vieille sacoche ;
- Petit carnet dans lequel il écrit le nom des nouveaux fruits et légumes de ce monde et quelques nouvelles idées de recettes ;
- Un crayon ;
- Bandage.
Physique
Grand, élancé, du haut de mon mètre quatre-vingt-neuf, tu m’as toujours perçu comme un géant. Toi, ma petite soeur qui n’atteint pas même le mètre soixante. Tu aimais mes deux grands yeux d’un vert profond, braqués sur toi. Ces sourcils broussailleux, ce nez rond, ces grands oreilles, ces longs bras fins, cette carrure droite et ce corps d’asperge, mais surtout ce sourire. Mes sourires, grâce auxquels tu parvenais à lire en moi terriblement facilement. Sourire en coin, sourire à pleines dents, sourire hilare, sourire moqueur, sourire inquiet, sourire... contagieux… Mais plus que mes sourires, c’est ma chevelure que tu préfère. D’un brun que je dis commun, alors que tu me l’enviais. Depuis ton départ, je n’ai toujours pas réussi à dompter mes boucles folles. Aujourd’hui, au milieu de cette folie, deux petites antennes, identiques à celles d’un papillon que tu aurais adoré. Petites, brunes et délicates, elles se dissimulent dans mes boucles. Tu aurais adoré m’embêter avec… Et plus que tout, tu aurais été en adoration devant ces deux grandes ailes vertes dans mon dos. Encombrantes, dérangeantes, éprouvantes. Je te promet, j’ai l’air ridicule… un papillon déboussolé qui n’ose pas s’envoler. Tout est plus compliqué, depuis qu’elles sont là. J’ai dû réapprendre à marcher avec un tel poids dans mon dos, et m’accommoder à ne plus rien porter sur celui-ci sans risquer de les blesser. De me blesser. Je me sens encore tellement gauche dans ce nouveau corps, j’ai l’impression de ne plus savoir m’en servir… mais peu importe, tu les aurais adoré, ces ailes. On m’a dit que je ressemblais à un papillon de notre Terre, l’actias luna. Papillon lune.
À cause de ces ailes, je dois porter des vêtements spéciaux, pour les laisser passer, avec des trous dans mon dos. C’est devenu le parcours du combattant pour m’habiller, tu trouverais ça hilarant… cela aurait été plus simple avec ton aide, Ann. Dix fois plus simple… Pour enfiler ma chemise et faire passer les ailes sans les froisser, puis le gilet vert. Pour le pantalon et les bottes, rien de bien différent. Parce que finalement, mon corps n’a pas trop changé en dehors de ces deux gros détails, tu me reconnaîtrais facilement si tu étais encore là. Des ailes vertes imitant à merveille le feuillage des arbres et deux petites antennes dissimulées dans mes boucles sauvages. Mes cicatrices sont toujours là, celle sur l’avant-bras droit et l’autre, sur mon pied gauche.
Et mon œil… il est toujours mort. La couleur, vive, vert profond, et pourtant sans la moindre vie. On le remarque, lorsqu’on se rapproche et que l’on se concentre, ce petit éclat blanc au fond de ma rétine, vestige d’une maladie d’enfant. Je suis toujours borgne, petite soeur. Au moins ça, j’ai l’habitude.
À cause de ces ailes, je dois porter des vêtements spéciaux, pour les laisser passer, avec des trous dans mon dos. C’est devenu le parcours du combattant pour m’habiller, tu trouverais ça hilarant… cela aurait été plus simple avec ton aide, Ann. Dix fois plus simple… Pour enfiler ma chemise et faire passer les ailes sans les froisser, puis le gilet vert. Pour le pantalon et les bottes, rien de bien différent. Parce que finalement, mon corps n’a pas trop changé en dehors de ces deux gros détails, tu me reconnaîtrais facilement si tu étais encore là. Des ailes vertes imitant à merveille le feuillage des arbres et deux petites antennes dissimulées dans mes boucles sauvages. Mes cicatrices sont toujours là, celle sur l’avant-bras droit et l’autre, sur mon pied gauche.
Et mon œil… il est toujours mort. La couleur, vive, vert profond, et pourtant sans la moindre vie. On le remarque, lorsqu’on se rapproche et que l’on se concentre, ce petit éclat blanc au fond de ma rétine, vestige d’une maladie d’enfant. Je suis toujours borgne, petite soeur. Au moins ça, j’ai l’habitude.
Caractère
Tous s’accordent à dire que Thomas Kane est intelligent. Son œil malicieux ne trompe personne, il est malin, rusé, astucieux. Il sait parler, il sait utiliser les mots à ses fins. Déterminé, parfois même manipulateur lorsqu’il le faut, il courbe la vérité pour la faire sienne lorsque cela est nécessaire. Ce qui est étonnant chez lui, c’est sa capacité à refuser l’échec et à tout faire, peu importe le prix, pour mener son but à bien. Il est têtu comme une mule… Ses études en musique ont fait de lui quelqu’un de créatif, méticuleux et consciencieux. Il entreprend toujours tout dans l’optique de vaincre. Dans sa bonne humeur légendaire, toujours ! L’humour est une seconde nature. Sauf lorsque l’on se paye sa tête… Susceptible, impulsif, rancunier, il peut perdre les pédales si on le pousse suffisamment à bout. Son humour se transforme alors en sarcasme bien senti. Des défauts, il en a. Impatient, indiscipliné, il a le sang chaud et s’emporte facilement. Pourtant, il a de quoi faire oublier ces ombres au tableau. Avant tout, c’est un grand frère. Attentionné, attentif, bienveillant. Protecteur. Sa loyauté sans faille, il l’offre à de rares élus. Sa famille en tenait la priorité. Bavard et même charmeur, il suit son instinct et ses intuitions. Combatif, audacieux, courageux, ingénieux, il ne se laisse pas abattre. Pourtant…
Aujourd’hui, il a changé. Depuis la mort de sa petite soeur, la seule âme qui a jamais réellement compté, il ne semble plus le même. Irascible, colérique, odieux parfois, il ne sait plus se contrôler. Il a mal et ne parvient plus à contenir sa rage, sa haine. Il se tient pour responsable de sa mort… ainsi que celle de leur mère. Thomas ne sait plus qui il est, perdu dans un nouveau monde. Seul. Et tient inconsciemment éloigné quiconque se rapprocherait de lui…
Aujourd’hui, il a changé. Depuis la mort de sa petite soeur, la seule âme qui a jamais réellement compté, il ne semble plus le même. Irascible, colérique, odieux parfois, il ne sait plus se contrôler. Il a mal et ne parvient plus à contenir sa rage, sa haine. Il se tient pour responsable de sa mort… ainsi que celle de leur mère. Thomas ne sait plus qui il est, perdu dans un nouveau monde. Seul. Et tient inconsciemment éloigné quiconque se rapprocherait de lui…
À propos de toi
On m'appelle Elea ou Cake. Je suis une musicienne un peu tarée qui veut devenir un orchestre vivant… fan inconditionnelle de ses chats et grande dévoreuse de gâteaux… je rp depuis trop longtemps, mais ne m’en lasse pas, et j’ai commencé sur de l'illu alors je reviens aux origines…. Mais je ne suis pas venue seule, on m’a attirée ici oulala! J'ai suivi mes potos qui sont arrivés il y a pas longtemps, Valkya, Ambre et Astrid huhu pour trouver une nouvelle maison, comme ils l’ont dit avant moi ! Vous vous rendrez compte que j’ai beaucoup d’aventures autant dans ma vie que dans le rp, donc je peux être une véritable mitraillette du rp comme une petite limace toute lente. Mais j’ai beaucoup trop hâte de faire pleins de plans avec vous et de vous connaître !
Informations
Nom & Prénom
Thomas KaneÂge
[age="4159"]Race
Sang-mêléMaison
Maison des Maintes EauxMétier
BoulangerFeat
Monge fairy by Straygator69Ovidio Paz
Maison de la Terre et du Sang
Un boulanger, j'aime beaucoup l'idée, curieuse d'en savoir plus sur lui ! Et j'adore la bouille de ton avatar.
Bienvenue parmi nous, c'est cool de voir votre bande s'agrandir, j'espère que tu te plairas parmi nous.
Bienvenue parmi nous, c'est cool de voir votre bande s'agrandir, j'espère que tu te plairas parmi nous.
Zora Krüger
Fleuriste & Chasseuse d'étoiles
Coucou et bienvenue parmi nous !
L'esthétisme de ton personnage m'enchante déjà ! Ravie de l'avoir bientôt avec nous chez les Maintes Eaux.
L'esthétisme de ton personnage m'enchante déjà ! Ravie de l'avoir bientôt avec nous chez les Maintes Eaux.
Valkya
Maison du Ciel et du Souffle
Mais quel outrage, je n'avais pas vu ta fiche encore, bienvenue ma chère, hâte de voir cette future lecture
Thomas Kane
Maison des Maintes Eaux
Quel accueil !! Merci beaucoup à tous pour vos gentils mots et votre enthousiasme face à mon petit boulanger Je me disais qu’il fallait absolument l’endroit qui fait les plus bonnes viennoiseries de l’univers ! Quel serait le monde sans le croissant…
J’espère qu’il continuera à vous plaire après lecture de sa fiche hihi là je pars 5 jours en vacances, on n’a pas de télé ni de wifi, mais je prends l’ordi pour écrire et donc… faire ma fiche. Vous l’aurez lundi soir en entier, promis !
Et oui, quel outrage, Valkya
J’espère qu’il continuera à vous plaire après lecture de sa fiche hihi là je pars 5 jours en vacances, on n’a pas de télé ni de wifi, mais je prends l’ordi pour écrire et donc… faire ma fiche. Vous l’aurez lundi soir en entier, promis !
Et oui, quel outrage, Valkya
Astrid Dahl
Maison des Maintes Eaux
Vous ici
Bienvenue parmi nous ! Bon courage pour ta fiche et hâte de pouvoir jouer avec toi
Bienvenue parmi nous ! Bon courage pour ta fiche et hâte de pouvoir jouer avec toi
Ozéna
Staff
Validé !
Bienvenue sur Ozéna !
J'ai beaucoup apprécié ma lecture de ta fiche, ta plume est très agréable à lire et l'histoire est aussi douce qu'amère pour notre pauvre boulanger frappé par le deuil. J'espère qu'il trouvera la rédemption qu'il cherche à Azamyr et à défaut qu'il nous gavera de pain au chleucolat (et pas des chleucolatine non mais oh!). On voit que le lore a été bien lu, utilisé et maîtrisé, ça fait plaisir
Te voilà presque fin prêt à débuter ton aventure. Il te faudra d'abord aller recenser ton avatar, ainsi que ton métier, ton pays d'origine et ta race, avant de pouvoir te lancer dans le monde. Il est également très important de remplir ton profil, ce qui te permettra de réclamer quelques azys dans le Comptoir, ça se prend toujours
N'oublie pas de poster ton journal de bord également, cela te permettra de suivre tes jeux, mais également d'avoir un résumé de tes relations. Pour faire une demande de RP ou de liens, n'hésite pas à te rendre juste ici ou sur le discord !
Bonne chance et surtout amuse-toi bien !
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