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Flashback : Peine de mère [Elizabeth Moonmawh & Nelly Ba]
Elizabeth Moonmawh
Maison de la Terre et du Sang
La salle de prière fait partie des quelques pièces du temple d’Ekaris dont le toit n’est pas à découvert. Ce qui tombe plutôt bien aujourd’hui, contenu du fait que cette journée d’Octobre semblait se dédier au crachin des nuages. Certains poètes disaient que le ciel pleurait sur la terre dès l'automne pour se remettre des heureux mois estivaux passés, de la même façon que les émotions humaines oscillent entre la joie et la tristesse, l’une ne pouvant se passer de l’autre.
De nos jours, nous savons surtout que la pluie, aussi désagréable puisse-t-elle être, permet surtout à la terre d’accomplir son cycle ; aux plantes de se nourrir, de se ressourcer en prévision du prochain printemps. Elizabeth, de son côté, apprécie la pluie. Ce temps annonçait généralement l’arrivée de jours plus frais, d'autant plus que le bruit des gouttes d’eau tombant au sol lui sonnait aux oreilles telle une apaisante harmonie, comme une invitation à la quiétude. Lïn était moins de cet avis, le fait de ne pas pouvoir se promener gaiement en ville lui était déplaisant. D’autant lorsqu’il lui fallait se cloitrer au temple, justement lors d'un jour de pluie, une association d'idées qui lui semblait bien maussade. Pour Edward, c’était une journée comme une autre. Qu’il pleuve, vente, neige, ou qu’il fasse grand soleil ; toutes les météos n’impactaient pas le fait que lui préférait lire à l’abri en intérieur. Même, la pluie lui garantissait que personne ne viendrait l'embêter à le pousser à mettre la truffe dehors. Quant à Göttier... Il était indifférent sur la question, mais il remarquait que la météo agaçait Lïn, qui se morfondait en regardant la pluie à travers une fenêtre d'un air dramatique et mélancolique.
La pluie passera peut-être demain. Lui disait-il, essayant de lui apporter un peu de réconfort. Puis ce temps ne t’empêche pas de pratiquer un peu le violon.
Soupirant longuement, comme une petite diva, Lïn lui répondait comme si les malheurs du monde lui pesaient sur les épaules : La pluie me démotive à jouer... La pluie me démotive tout court, même. Pfff...
Göttier lui tapota l’épaule, en accolade affective, avant de s’en aller retourner à ses affaires.
La pluie n’invitait pas vraiment les gens à sortir de chez eux, sauf quand ils en ressentaient le besoin. Notamment les personnes qui venaient au temple malgré l’averse, elles étaient généralement motivées par la nécessité de prier, ou de trouver un certain réconfort.
Elizabeth se trouvait dans la salle de prière. Elle passait tranquillement auprès des centaines de bougies allumées, remplaçant celles qui arrivaient à court de cire. En même temps, son esprit était occupé à se demander comment organiser les fêtes et cérémonies qui arriveront prochainement à la fin de l’année en cours et début de la prochaine, notamment pour l’Aurora. Jusque-là, son prédécesseur l’avait épaulé dans la préparation des fêtes de la création des années précédentes, mais à présent, elle se devait d’organiser l’évènement par elle-même. Son fil de pensées se retrouva évaporé par le bruit d’un petit bruit semblable à un sanglot, peut-être échappé par inadvertance. Les oreilles dressées, Elizabeth se retourna pour parcourir la salle du regard, à la recherche de l’origine du bruit.
Ses yeux lilas se déposèrent sur une sylple : Nelly Ba. Elizabeth se souvenait qu’elle était arrivée il y a un mois seulement. Naturellement, la louve s’inquiétait à voir que quelque chose la chagrinait. Visiblement, le ciel n’était pas le seul à pleurer en ce jour. Mais là où nul mortel ne pouvait apporter son soutien au ciel, Elizabeth espérait néanmoins pouvoir apporter un peu de réconfort à cette âme chagrinée. D’abord hésitante sur la façon de l’approcher, Elizabeth commença par faire signe à un prêtre dans la salle de bien vouloir laisser un peu d’intimité à la sylphe. Puis, elle posa ses effets sur le côté, faisant volontairement un peu de bruit, avant de marcher doucement vers la jeune femme, là encore sans essayer d’être discrète. Par ces petits bruits, Elizabeth cherchait à attirer l’attention de la sylphe pour ne pas la surprendre.
Lorsque leurs regards se croisèrent, Elizabeth lui proposa un regard serein, accompagné d’un sourire rassurant. Au fur et à mesure qu’elle s’approchait, la métamorphe semblait pressentir une certaine tristesse qui habitait sa vis-à-vis.
Bonjour mademoiselle Ba, j’espère ne pas vous déranger. Me permettez-vous de me joindre à vous ?
Si elle acceptait, Elizabeth s’installait à ses côtés, veillant à la déranger le moins du monde, avant de reprendre la parole, conservant son ton doux.
Excusez ma possible indiscrétion, mais il m’a semblé sentir que vous pouviez bénéficier d’un peu de compagnie. Si vous souhaitez parler, sachez que je suis toute disposer à vous écouter.
Naturellement, Elizabeth laissait tout le temps dont Nelly avait besoin pour répondre.
De nos jours, nous savons surtout que la pluie, aussi désagréable puisse-t-elle être, permet surtout à la terre d’accomplir son cycle ; aux plantes de se nourrir, de se ressourcer en prévision du prochain printemps. Elizabeth, de son côté, apprécie la pluie. Ce temps annonçait généralement l’arrivée de jours plus frais, d'autant plus que le bruit des gouttes d’eau tombant au sol lui sonnait aux oreilles telle une apaisante harmonie, comme une invitation à la quiétude. Lïn était moins de cet avis, le fait de ne pas pouvoir se promener gaiement en ville lui était déplaisant. D’autant lorsqu’il lui fallait se cloitrer au temple, justement lors d'un jour de pluie, une association d'idées qui lui semblait bien maussade. Pour Edward, c’était une journée comme une autre. Qu’il pleuve, vente, neige, ou qu’il fasse grand soleil ; toutes les météos n’impactaient pas le fait que lui préférait lire à l’abri en intérieur. Même, la pluie lui garantissait que personne ne viendrait l'embêter à le pousser à mettre la truffe dehors. Quant à Göttier... Il était indifférent sur la question, mais il remarquait que la météo agaçait Lïn, qui se morfondait en regardant la pluie à travers une fenêtre d'un air dramatique et mélancolique.
La pluie passera peut-être demain. Lui disait-il, essayant de lui apporter un peu de réconfort. Puis ce temps ne t’empêche pas de pratiquer un peu le violon.
Soupirant longuement, comme une petite diva, Lïn lui répondait comme si les malheurs du monde lui pesaient sur les épaules : La pluie me démotive à jouer... La pluie me démotive tout court, même. Pfff...
Göttier lui tapota l’épaule, en accolade affective, avant de s’en aller retourner à ses affaires.
La pluie n’invitait pas vraiment les gens à sortir de chez eux, sauf quand ils en ressentaient le besoin. Notamment les personnes qui venaient au temple malgré l’averse, elles étaient généralement motivées par la nécessité de prier, ou de trouver un certain réconfort.
Elizabeth se trouvait dans la salle de prière. Elle passait tranquillement auprès des centaines de bougies allumées, remplaçant celles qui arrivaient à court de cire. En même temps, son esprit était occupé à se demander comment organiser les fêtes et cérémonies qui arriveront prochainement à la fin de l’année en cours et début de la prochaine, notamment pour l’Aurora. Jusque-là, son prédécesseur l’avait épaulé dans la préparation des fêtes de la création des années précédentes, mais à présent, elle se devait d’organiser l’évènement par elle-même. Son fil de pensées se retrouva évaporé par le bruit d’un petit bruit semblable à un sanglot, peut-être échappé par inadvertance. Les oreilles dressées, Elizabeth se retourna pour parcourir la salle du regard, à la recherche de l’origine du bruit.
Ses yeux lilas se déposèrent sur une sylple : Nelly Ba. Elizabeth se souvenait qu’elle était arrivée il y a un mois seulement. Naturellement, la louve s’inquiétait à voir que quelque chose la chagrinait. Visiblement, le ciel n’était pas le seul à pleurer en ce jour. Mais là où nul mortel ne pouvait apporter son soutien au ciel, Elizabeth espérait néanmoins pouvoir apporter un peu de réconfort à cette âme chagrinée. D’abord hésitante sur la façon de l’approcher, Elizabeth commença par faire signe à un prêtre dans la salle de bien vouloir laisser un peu d’intimité à la sylphe. Puis, elle posa ses effets sur le côté, faisant volontairement un peu de bruit, avant de marcher doucement vers la jeune femme, là encore sans essayer d’être discrète. Par ces petits bruits, Elizabeth cherchait à attirer l’attention de la sylphe pour ne pas la surprendre.
Lorsque leurs regards se croisèrent, Elizabeth lui proposa un regard serein, accompagné d’un sourire rassurant. Au fur et à mesure qu’elle s’approchait, la métamorphe semblait pressentir une certaine tristesse qui habitait sa vis-à-vis.
Bonjour mademoiselle Ba, j’espère ne pas vous déranger. Me permettez-vous de me joindre à vous ?
Si elle acceptait, Elizabeth s’installait à ses côtés, veillant à la déranger le moins du monde, avant de reprendre la parole, conservant son ton doux.
Excusez ma possible indiscrétion, mais il m’a semblé sentir que vous pouviez bénéficier d’un peu de compagnie. Si vous souhaitez parler, sachez que je suis toute disposer à vous écouter.
Naturellement, Elizabeth laissait tout le temps dont Nelly avait besoin pour répondre.
Nelly Ba
Maison du Ciel et du Souffle
Peine de mères
Il était une fois dans une sombre forêt une enfant seule, abandonnée des siens. Il faisait noir et elle avait faim, et les sons et le vent lui faisait peur. Mais l'enfant était courageuse, et elle cherchait un moyen de sortir de l'ombre et rejoindre les siens. Semant des cailloux blancs sur le sol sombre, elle visita les sentiers qui revenaient souvent à son point de départ et finalement se recroquevilla pour pleurer dans le noir. Une lueur se fit plus forte au dessus de la scène, comme un spot allumé sur la silhouette brune qui regarde vers le haut et...
Bonjour mademoiselle Ba, j’espère ne pas vous déranger.
Mon regard s'écoulant sur la statue de la déesse depuis plusieurs minutes redevient plus vif et se tourne vers la louve qui me regarde d'un air doux. Gênée, je renifle, portant une main à mes yeux, puis mon nez, cachant un peu les gonflements dû à l'excès de pleurs. "Excusez moi, je... Je me suis laissée emporter." Une main au pied de la statue j'essaye de reprendre contenance, en vain. "Je ne veux pas vous déranger, je sais que les membres du temple sont très occupés." Sinon pourquoi Clémens et Monsieur Lacrima seraient aux abonnés absents? Je regarde d'un côté, puis de l'autre, mais aucune silhouette masculine ou féminine ne me dit rien, et pas d'ailes à l'horizon, de qui que cela puisse être.
Je reporte mon attention sur la louve et l'écoute alors qu'elle s'assoit près de moi sur le banc de pierre qui juxtapose la statue et réprimande un sanglot. "C'est très gentil, Madame... Quel est votre nom? Je suis désolée, c'est les émotions... J'oublie tout en ce moment." A moins que la mémoire du passé ne prenne celle du nouveau monde, ce qui semblait être cruellement le cas. Je renifle une nouvelle fois en m'excusant, puis sort un mouchoir de mon sac et me mouche avant de rire d'une voix gênée: "Je ne sais toujours pas comment c'est possible que j'ai pu oublier ma propre fille, vous savez. Je m'en veux horriblement." Après tout, quelle genre de mère ne culpabiliserait pas? Pas mon genre, en tout cas. Je regarde la statue de marbre face à ma détresse, puis le museau fin et fait un petit sourire triste, les larmes pleins les yeux, prêtes à reprendre leur chemin descendant. "Je suis venue ici pour la rejoindre, et j'ai quand même réussi à l'oublier pendant un mois. Et je n'ai... Aucune idée d'où elle peut être."
Mes yeux se perdent dans la végétation encore belle du temple et se fixent sur deux enfants lisant au pied des marches. C'est là que je remarque qu'il a plu, y compris dans le temple, et que j'ai esquivé les gouttes, protégé par un kiosque de pierre et de feuilles. "Vous avez des enfants?" Vu comment ils regardent parfois dans notre direction et qu'elle regarde dans la leur, le contraire serait surprenant. Comment avait-elle fait pour passer avec ses enfants sans les perdre? A moins qu'elle les ait eu ici? Lui demander serait sûrement inconvenant...
Je regarde finalement la statue et me lève doucement. "Je ne sais pas ce que je fais ici. Je ne suis... Pas croyante, et les gens qui étaient ici pour m'aider ne sont plus là. Je ne sais pas pourquoi je reviens toujours... Danaï n'est sûrement pas restée au temple." Il y avait tant d'endroits où chercher. Une grande ville pour un petit nombre d'habitants, et pourtant... Et pourtant j'étais totalement perdue. Je regarde la porte, hésitant à partir ou à rester, tout en ne sachant pas où, après avoir passé le parvis, je devais me diriger...
Elizabeth Moonmawh
Maison de la Terre et du Sang
S’ennuyant farouchement au rebord de sa fenêtre, Lïn se disait que le temps passerait sans doute plus vite en compagnie de son petit frère. Le connaissant, lea cervidae savait que celui-ci se trouvait dans un endroit calme, souvent pas loin de leur maman... C’est naturellement que Lîn se dirigea, d’un pas léger et sautillant, vers la salle des prières, avec en tête l’idée de se complaire auprès du chaton roux.
Suite à un court échange, Lïn s’installa à ses côtés, la tête contre celle de son petit frère, le poussant légèrement pour le titiller gentiment. De temps en temps, Edward tentait de lui expliquer ce qu’il lisait, de présenter les plantes et leurs utilisations qui étaient mentionnées dedans. Lïn écoutait, et bien que s’ennuyant toujours, au moins cette fois c’était en compagnie de son petit frère qui lui apprenait des trucs.
De retour dans la salle de prière-même ; La pauvre demoiselle était dans un tel état de détresse... Avec beaucoup avenance, Elizabeth déposa doucement une patte sur son dos, en guise de soutien. Bien sûr, elle lui laissait le temps de pleurer, sangloter, et d’exprimer aussi, surtout. La pauvre s’excusait même de larmoyer ainsi, alors qu’elle ne faisait qu’exprimer ses sentiments. Cherchant ses mots avec soin, Elizabeth cherchait la meilleure approche pour l’aider à se sentir mieux.
Allons, mademoiselle Ba... Ne vous excusez point, peu importe ce que vous ressentez, il est légitime de laisser vos sentiments s’exprimer.
Il n’est pas nouveau que certaines personnes se retrouvent perturbées une fois le portail passé. L’amnésie, déjà, la perte de certains repères, sans oublier l’appropriation du nouveau corps, du nouveau monde... Tout le monde n’arrivait pas avec la même facilité de s’adapter, et tout le monde n’arrivait pas avec le même poids sur les épaules. Bien entendu, Elizabeth ne prenait pas rigueur du fait que Nelly ait oublié son nom. Même si la cité ne compte que trois centaines de personnes, il n’était pas évident de retenir celui de tout le monde, surtout lorsqu’on arrive à peine ! La haute-prêtresse même, de son côté, s’assurait de noter les noms dans son carnet pour éviter d’oublier quiconque.
Elizabeth Moonmawh. Nous nous étions rencontrés à votre arrivée du portail.
Oublier sa fille... Elizabeth se mit à sa place, n’ayant aucun mal à compatir à sa situation. Si un quelconque évènement lui faisait oublier ses enfants, elle n’arriverait certainement pas à en porter la culpabilité.
Machinalement, elle tourna la tête vers Lïn et Edward qui se tenaient pas loin, se tenant compagnie l'un-l'autre. Les voir la rassurait, à cet instant elle se disait qu’elle en avait eu de la chance d’arriver avec eux, et de n’avoir pas été séparé d’eux à son arrivée. Les enfants étaient toujours là, Edward continuait à lire et à expliquer des choses sur les plantes, pendant que Lïn faisait semblant de s’y intéresser pour lui faire plaisir. De temps en temps, sans même s’en rendre compte, les deux enfants levèrent la tête vers leur maman, comme pour s’assurer qu’elle était encore là, puis retournèrent à ce qu’ils faisaient.
Je suis... Navrée. Je n’ai pas les mots pour répondre à une telle situation. Il doit être impossible pour quiconque de, ne serait-ce, imaginer votre douleur. Vous... Vous avez tout de même pu vous souvenir d’elle. Même si vous n’êtes pas encore réuni, et je suis certaine que ce n’est qu’une question de temps, je suis certaine qu’elle est là, quelque part dans la cité, en sécurité. Il n’y a pas que le temple d’Ekaris qui prend soin des enfants, c’est une volonté communautaire de tout le monde en Azamyr que de faire attentions à tous nos petits.
Il semblerait que Nelly ait remarqué les rapides échanges de regard entre Elizabeth et ses deux enfants assis par loin. Elle avait établi le lien rapidement... Certainement que cela devait être visible. Pourtant, tout le monde ne le devinait pas au premier regard ; même si Elizabeth et ses enfants sont métamorphes, le fait qu’ils n’aient pas la même espèce de métamorphe faisait subsister le doute.
Eh bien... Oui. J’ai la chance d’avoir pu arriver avec mes trois enfants. Nous sommes ici depuis onze années, et tout ce que j’ai fait depuis était motivé par eux et pour eux.
Elizabeth se releva avec la sylphe, lui prenant doucement la main, cherchant son regard, espérant lui fournir une petite lueur d’espoir parmi ce brouillard noir de perdition dans lequel elle devait se trouver. Elle-même aurait apprécié bénéficier du soutien d’autrui si un malheur devait arriver à ses enfants ; il était de son devoir d’exprimer la même compassion envers Nelly.
Assurément, la ville est impressionnante par sa taille, et nous ne sommes pas nombreux encore. Mais d’une façon, nous formons une communauté qui se renforce un peu plus chaque jour. Dans la mesure du possible, nous nous soutenons mutuellement. Il n’y a pas de honte à votre situation, au contraire même : vous avez fait en sorte que votre enfant arrive ici saine et sauve, et vous avez certainement bravé beaucoup pour la retrouver. Vous êtes là, et elle est en Ozéna elle aussi. Je suis certaine que n’importe qui vous apporterait son aide pour retrouver Danaï. Moi-même, je vous aiderai comme je le peux, autant qu’il le faudra, jusqu’à ce que vous soyez de nouveau réunie à votre enfant.
Suite à un court échange, Lïn s’installa à ses côtés, la tête contre celle de son petit frère, le poussant légèrement pour le titiller gentiment. De temps en temps, Edward tentait de lui expliquer ce qu’il lisait, de présenter les plantes et leurs utilisations qui étaient mentionnées dedans. Lïn écoutait, et bien que s’ennuyant toujours, au moins cette fois c’était en compagnie de son petit frère qui lui apprenait des trucs.
De retour dans la salle de prière-même ; La pauvre demoiselle était dans un tel état de détresse... Avec beaucoup avenance, Elizabeth déposa doucement une patte sur son dos, en guise de soutien. Bien sûr, elle lui laissait le temps de pleurer, sangloter, et d’exprimer aussi, surtout. La pauvre s’excusait même de larmoyer ainsi, alors qu’elle ne faisait qu’exprimer ses sentiments. Cherchant ses mots avec soin, Elizabeth cherchait la meilleure approche pour l’aider à se sentir mieux.
Allons, mademoiselle Ba... Ne vous excusez point, peu importe ce que vous ressentez, il est légitime de laisser vos sentiments s’exprimer.
Il n’est pas nouveau que certaines personnes se retrouvent perturbées une fois le portail passé. L’amnésie, déjà, la perte de certains repères, sans oublier l’appropriation du nouveau corps, du nouveau monde... Tout le monde n’arrivait pas avec la même facilité de s’adapter, et tout le monde n’arrivait pas avec le même poids sur les épaules. Bien entendu, Elizabeth ne prenait pas rigueur du fait que Nelly ait oublié son nom. Même si la cité ne compte que trois centaines de personnes, il n’était pas évident de retenir celui de tout le monde, surtout lorsqu’on arrive à peine ! La haute-prêtresse même, de son côté, s’assurait de noter les noms dans son carnet pour éviter d’oublier quiconque.
Elizabeth Moonmawh. Nous nous étions rencontrés à votre arrivée du portail.
Oublier sa fille... Elizabeth se mit à sa place, n’ayant aucun mal à compatir à sa situation. Si un quelconque évènement lui faisait oublier ses enfants, elle n’arriverait certainement pas à en porter la culpabilité.
Machinalement, elle tourna la tête vers Lïn et Edward qui se tenaient pas loin, se tenant compagnie l'un-l'autre. Les voir la rassurait, à cet instant elle se disait qu’elle en avait eu de la chance d’arriver avec eux, et de n’avoir pas été séparé d’eux à son arrivée. Les enfants étaient toujours là, Edward continuait à lire et à expliquer des choses sur les plantes, pendant que Lïn faisait semblant de s’y intéresser pour lui faire plaisir. De temps en temps, sans même s’en rendre compte, les deux enfants levèrent la tête vers leur maman, comme pour s’assurer qu’elle était encore là, puis retournèrent à ce qu’ils faisaient.
Je suis... Navrée. Je n’ai pas les mots pour répondre à une telle situation. Il doit être impossible pour quiconque de, ne serait-ce, imaginer votre douleur. Vous... Vous avez tout de même pu vous souvenir d’elle. Même si vous n’êtes pas encore réuni, et je suis certaine que ce n’est qu’une question de temps, je suis certaine qu’elle est là, quelque part dans la cité, en sécurité. Il n’y a pas que le temple d’Ekaris qui prend soin des enfants, c’est une volonté communautaire de tout le monde en Azamyr que de faire attentions à tous nos petits.
Il semblerait que Nelly ait remarqué les rapides échanges de regard entre Elizabeth et ses deux enfants assis par loin. Elle avait établi le lien rapidement... Certainement que cela devait être visible. Pourtant, tout le monde ne le devinait pas au premier regard ; même si Elizabeth et ses enfants sont métamorphes, le fait qu’ils n’aient pas la même espèce de métamorphe faisait subsister le doute.
Eh bien... Oui. J’ai la chance d’avoir pu arriver avec mes trois enfants. Nous sommes ici depuis onze années, et tout ce que j’ai fait depuis était motivé par eux et pour eux.
Elizabeth se releva avec la sylphe, lui prenant doucement la main, cherchant son regard, espérant lui fournir une petite lueur d’espoir parmi ce brouillard noir de perdition dans lequel elle devait se trouver. Elle-même aurait apprécié bénéficier du soutien d’autrui si un malheur devait arriver à ses enfants ; il était de son devoir d’exprimer la même compassion envers Nelly.
Assurément, la ville est impressionnante par sa taille, et nous ne sommes pas nombreux encore. Mais d’une façon, nous formons une communauté qui se renforce un peu plus chaque jour. Dans la mesure du possible, nous nous soutenons mutuellement. Il n’y a pas de honte à votre situation, au contraire même : vous avez fait en sorte que votre enfant arrive ici saine et sauve, et vous avez certainement bravé beaucoup pour la retrouver. Vous êtes là, et elle est en Ozéna elle aussi. Je suis certaine que n’importe qui vous apporterait son aide pour retrouver Danaï. Moi-même, je vous aiderai comme je le peux, autant qu’il le faudra, jusqu’à ce que vous soyez de nouveau réunie à votre enfant.
Nelly Ba
Maison du Ciel et du Souffle
Peine de mères
Les pièces de mon existence mise à nue devant la déesse qui semble me regarder, indifférente à mon malheur, statue de pierre oblige, forment comme des tessons de verre sur lequel je saigne abondamment. Et à part cette spectatrice silencieuse, sa vassale semble vouloir me consoler un peu d'une patte amicale contre mon épaule affaissée. Presque plus un être entier tant le manque de Danaï se fait ressentir à présent qu'elle a réapparu à mon esprit, j'essaye pourtant de reprendre un minimum de contenance devant la louve compatissante, séchant d'un revers de manche mes larmes alors qu'elle me rappelle son nom. Elizabeth Moonmawh. Elizabeth donc, puisque les noms étaient plutôt obsolètes dans un monde où on comptait si peu de personnes. Entendre le mien est d'ailleurs surprenant, tellement je ne le dis plus en me présentant. Comme un vieux souvenirs oublié dans une étagère d'une maison de famille qu'on ne regarde plus. Je fais un petit sourire à la femme mais j'avoue ne pas me souvenir d'elle. Toutes les silhouettes de mon arrivée, exceptée celle de Clemens, me sont inconnues. Mais elle ne semble pas m'en tenir rigueur, comme si c'était habituel d'être oubliée par les arrivées du Portail.
Et qu'est ce qu'elle tente aussi bien que possible de me rassurer avec la douceur de la plus douce des mères, renouvelant mes larmes, cette fois de gratitude autant que de peine. Un mélange bizarre dans ma bouche qui se fait amère quand l'ignorance de la jeune femme se montre sous son meilleur jour, surtout en voyant ses petits près d'elle. S'ils avaient disparus, serait-elle si tranquille, si persuadé que la tâche de les retrouver serait aisée? Surtout que plus qu'une différence géographique, c'est deux ans qui nous sépare. A quoi ressemble-t-elle à présent que ma jeune adolescente est en plein dans l'âge de la croissance vers l'adulte qu'elle sera? A-t-elle gardé les traits de son père? Les miens? A-t-elle seulement gardé des traits humains, les derniers de ses origines? Serait-elle différente, mais pas tant de moi, comme ses enfants et Elizabeth?
Je me tourne vers elle, puis vers ses fils, puis de nouveau vers elle, essayant de retenir mes larmes. Trois enfants avaient passé le portail avec elle, et ils étaient tous ici. Sains, sauf et ensemble. "Comment... Comment vous avez fait?" Trouver une clé pour retrouver ma fille avait été une traque sans fin et ça avait duré plus de deux ans. Elizabeth devait en trouver le double, et ne pas les perdre, se faire tuer pour les obtenir. Comment était-il possible de cumuler non pas deux, mais quatre clés? Soit la louve avait une chance du diable (ou des dieux?) soit elle avait bravé beaucoup de défis et de dangers pour passer le portail accompagnée en même temps de tout ses enfants. "J'aurais dû attendre avant d'envoyer Danaï dans l'inconnu..." Le constat était amer, et le tord difficilement réparable tant que la jeune fille était aux abonnés absents...
Je lève mes yeux embués vers la statue. Une communauté, oui... Beaucoup avaient dit vouloir m'aider au sein du prieuré, et finalement les anges semblaient s'envoler loin de ma vue. Peut-être qu'en ne croyant pas je n'étais pas digne d'être aidée? "Aideriez vous quelqu'un qui n'est pas du Prieuré? Je ne crois pas.. Enfin, je... Je ne sais que croire à présent." La déesse ne décroche pas son regard de nous tandis que nous nous tenons immobiles à ses pieds, et je continue. "Si les Dieux sont ici, pourquoi il m'aurait laissé oublier ce pourquoi je suis venue? Pourquoi... J'aurais à souffrir de la sorte?" à croire que qu'importe la religion, il fallait souffrir pour plaire au très haut.
Elizabeth Moonmawh
Maison de la Terre et du Sang
Du côté des escaliers, Edward continuait de lire. Enfin, d’essayer de lire pendant que Lïn tendait les oreilles pour entendre ce qui se racontait entre leur maman et la sylphe. Autant dire que Lïn adorait posséder des oreilles capables d’entendre facilement le monde qui l’entoure. De temps en temps, Lïn partageait son interprétation des évènements, à voix basse bien sûr.
Eh, je crois que la dame avec maman pleure là-bas.
Chut. Répondait Edward, lui aussi à voix basse.
Ah ! T’essayes d’écouter ?
Non, de lire...
Roh, fais pas genre, je suis sûr que tu écoutes !
... Non, arrête maintenant...
Voix basses, certes ; mais Elizabeth a l’ouïe fine d’une métamorphe habituée à ses sens aiguisés. Elle leva la tête vers eux, un instant, le regard ferme devant l’indiscrétion des chuchotements qu’elle entendait. D’un frisson et d’un “gloup”, les deux enfants replongèrent la tête dans le livre du chaton.
Quoiqu’il en soit, Elizabeth avait à cœur de recevoir et soutenir les ceux meurtris des autres. Les personnes qui ne s’acclimatent pas, les personnes qui ressentent de la solitude, de la dépression, des peines de cœur, des doutes sur le monde ; les amourettes en dérive, les enfants difficiles, abandonnés, livrés à eux-mêmes dans un monde certes moins injuste, mais encore si vastes et inconnus pour des âmes si sensibles. Bien sûr, elle eut aussi l’occasion de recevoir des parents, parfois inquiets quant au bonheur de leur enfant, tantôt abattus de la perte du leur. Comme aujourd’hui pour Nelly, Elizabeth redoublait d’effort pour apporter des solutions, ou au moins son soutien, par solidarité parentale ; mais cette fois, ça semblait si... Difficile. La douleur de la sylphe était si vive, si forte. Et lorsqu’elle demanda comment Elizabeth avait fait pour amener les trois enfants avec elle, sans se retrouver séparer d’eux... Elle en perdit les mots sur l’instant.
Pouvait-elle mettre en avant la chance ? Difficilement, comment dire à une mère en peine qu’elle a simplement eu moins de chance qu’une autre ? Dire la vérité, qu’Elizabeth avait volé les clefs que sa famille avait reçu, revenait à admettre sa chance, d’autant plus qu’elle tenait à ne pas évoquer sa vie d’avant Ozéna. Mentir était une approche plus simple, mais peu morale, et la louve ne se sentait pas d’assurer des calomnies tant elle était prise au dépourvu. Elle soupira doucement, maintenant un regard plein de tendresse et d’empathie avec Nelly.
Je... Les choses n’ont pas été faciles. Comme beaucoup de personnes, j’ai dû fuir, voir des gens mourir, se sacrifier pour leur proche ou sacrifier les autres pour leur survie.
Choisissant de rester évasive, Elizabeth se remémorait malgré tout les souvenirs d’antan. La pauvre Aurélie, elle avait eu le courage de mourir pour son fils, prenant le risque de le confier à une inconnue. Elle aurait pu cent fois voler les clefs d’Elizabeth, à l’époque, mais fit preuve d’une vertu rare -ou d’un dégonflement, certaines mauvaises langues diraient- en s’abstenant. La Haute-Prêtresse avait bénéficié d’une chance improbable, insolente. Mais même si elle avait employé cette chance pour sauver des enfants, leur assurer une bonne vie et essayer de faire le bien dans cet autre monde ; jamais elle ne pouvait se purifier de cette honte, quand tant d’autres ont subi et perdu.
La voix de Nelly la libéra de ses pensées sombres. La métamorphe garda son masque tendre, se reconcentrant sur la pauvre demoiselle qui désespérait à trouver retrouver sa fille.
Vous avez voulu la préserver en l’envoyant ici avant vous. Même si le résultat vous semble difficile, à raison, vous avez fait preuve d’une rare noblesse en pensant d’abord à elle, en la sauvant dès que possible. Personne ne peut savoir comment les choses se seraient passées si vous aviez décidé de la garder avec vous sur terre.
De façon tout à fait légitime aux yeux de la louve, Nelly questionna l’aide qu’elle pouvait recevoir de la haute-prêtresse, et au-delà même, s’interrogea sur les Dieux. Comment vouloir croire en des Dieux qui vous séparent de vos enfants, ou même oublier qu’on en a eu ? Les religions terrestres ont répondu à ces doutes là de nombreuses façons, apportant même parfois des réponses qui se contredisent les unes aux autres. Ici, le pragmatisme d’Elizabeth refaisait surface. Il lui semblait plus cohérent d’imaginer que l’altération de la mémoire soit un effet secondaire du voyage par portail. Mais là encore, la métamorphe recherchait plutôt à apporter une réponse qui se voulait réconforte.
Naturellement, elle ne se vexa pas lorsque la nymphe hésitait quant au fait que, peut-être, Elizabeth ne voudrait pas l’aider. Les doutes sont naturels, et pouvaient prendre n’importe quelle forme, il n’aurait pas été sain de la juger pour en ressentir à son égard.
Je souhaite pouvoir aider quiconque en Ozéna. Nous avons tous traversé des épreuves difficiles pour arriver ici, il me semble naturel d’éprouver de la solidarité envers n’importe qui. Surtout, elle apprécierait que n’importe qui éprouve de la solidarité envers ses enfants quand le pire arrivera. Et dans une certaine mesure, j’aimerais que le temple Ekaris suive cette philosophie, que ce soit envers des fidèles ou non. Notre culte aurait tout à perdre à se refermer sur lui-même, et à tourner le dos à ceux qui ne veulent pas s’investir ou se tourner vers les Quatre.
Levant à son tour le regard vers la grande statue de la Déesse, Elizabeth continuait de parler.
Il est difficile d’attribuer de l’empathie aux divinités, d’autant plus lorsque nous les représentons par des grandes statues de pierre, de marbre, ou n’importe comment même, en soi ; simplement des statues dont le visage feint une expression. Certains penseurs disaient qu’il était profane d’attribuer des intentions et des sentiments propres aux mortels, car justement cela portait atteinte à leur perfection divine. Alors que d’autres les décrivaient porteurs de jalousie et de sadisme entre eux et envers nous. Nous ne portons pas la vérité absolue sur comment nous regarde Ekaris, et c’est à partir de là que nous pouvons faire acte de Foi, par la confiance que nous pouvons porter envers la parole des oracles et les mots des textes sacrés.
À moins d’un refus de la part de Nelly, Elizabeth posa doucement sa main sur son dos, en guise de geste réconfortant.
Je préfère penser qu’Ekaris veille sur les familles, les parents et les enfants. Si elle peut ou veut influencer nos destins, je suis certaine qu’elle vous réunira vous et votre fille ; si elle nous observe et porte attention à nos actions, je suis certaine qu’elle espère vos retrouvailles. Que nous soyons dans un monde déterminé, ou dans un monde libre, je pense qu’il est de notre devoir de garder espoir, et de tendre vers ce qui nous semble être le mieux.
Eh, je crois que la dame avec maman pleure là-bas.
Chut. Répondait Edward, lui aussi à voix basse.
Ah ! T’essayes d’écouter ?
Non, de lire...
Roh, fais pas genre, je suis sûr que tu écoutes !
... Non, arrête maintenant...
Voix basses, certes ; mais Elizabeth a l’ouïe fine d’une métamorphe habituée à ses sens aiguisés. Elle leva la tête vers eux, un instant, le regard ferme devant l’indiscrétion des chuchotements qu’elle entendait. D’un frisson et d’un “gloup”, les deux enfants replongèrent la tête dans le livre du chaton.
Quoiqu’il en soit, Elizabeth avait à cœur de recevoir et soutenir les ceux meurtris des autres. Les personnes qui ne s’acclimatent pas, les personnes qui ressentent de la solitude, de la dépression, des peines de cœur, des doutes sur le monde ; les amourettes en dérive, les enfants difficiles, abandonnés, livrés à eux-mêmes dans un monde certes moins injuste, mais encore si vastes et inconnus pour des âmes si sensibles. Bien sûr, elle eut aussi l’occasion de recevoir des parents, parfois inquiets quant au bonheur de leur enfant, tantôt abattus de la perte du leur. Comme aujourd’hui pour Nelly, Elizabeth redoublait d’effort pour apporter des solutions, ou au moins son soutien, par solidarité parentale ; mais cette fois, ça semblait si... Difficile. La douleur de la sylphe était si vive, si forte. Et lorsqu’elle demanda comment Elizabeth avait fait pour amener les trois enfants avec elle, sans se retrouver séparer d’eux... Elle en perdit les mots sur l’instant.
Pouvait-elle mettre en avant la chance ? Difficilement, comment dire à une mère en peine qu’elle a simplement eu moins de chance qu’une autre ? Dire la vérité, qu’Elizabeth avait volé les clefs que sa famille avait reçu, revenait à admettre sa chance, d’autant plus qu’elle tenait à ne pas évoquer sa vie d’avant Ozéna. Mentir était une approche plus simple, mais peu morale, et la louve ne se sentait pas d’assurer des calomnies tant elle était prise au dépourvu. Elle soupira doucement, maintenant un regard plein de tendresse et d’empathie avec Nelly.
Je... Les choses n’ont pas été faciles. Comme beaucoup de personnes, j’ai dû fuir, voir des gens mourir, se sacrifier pour leur proche ou sacrifier les autres pour leur survie.
Choisissant de rester évasive, Elizabeth se remémorait malgré tout les souvenirs d’antan. La pauvre Aurélie, elle avait eu le courage de mourir pour son fils, prenant le risque de le confier à une inconnue. Elle aurait pu cent fois voler les clefs d’Elizabeth, à l’époque, mais fit preuve d’une vertu rare -ou d’un dégonflement, certaines mauvaises langues diraient- en s’abstenant. La Haute-Prêtresse avait bénéficié d’une chance improbable, insolente. Mais même si elle avait employé cette chance pour sauver des enfants, leur assurer une bonne vie et essayer de faire le bien dans cet autre monde ; jamais elle ne pouvait se purifier de cette honte, quand tant d’autres ont subi et perdu.
La voix de Nelly la libéra de ses pensées sombres. La métamorphe garda son masque tendre, se reconcentrant sur la pauvre demoiselle qui désespérait à trouver retrouver sa fille.
Vous avez voulu la préserver en l’envoyant ici avant vous. Même si le résultat vous semble difficile, à raison, vous avez fait preuve d’une rare noblesse en pensant d’abord à elle, en la sauvant dès que possible. Personne ne peut savoir comment les choses se seraient passées si vous aviez décidé de la garder avec vous sur terre.
De façon tout à fait légitime aux yeux de la louve, Nelly questionna l’aide qu’elle pouvait recevoir de la haute-prêtresse, et au-delà même, s’interrogea sur les Dieux. Comment vouloir croire en des Dieux qui vous séparent de vos enfants, ou même oublier qu’on en a eu ? Les religions terrestres ont répondu à ces doutes là de nombreuses façons, apportant même parfois des réponses qui se contredisent les unes aux autres. Ici, le pragmatisme d’Elizabeth refaisait surface. Il lui semblait plus cohérent d’imaginer que l’altération de la mémoire soit un effet secondaire du voyage par portail. Mais là encore, la métamorphe recherchait plutôt à apporter une réponse qui se voulait réconforte.
Naturellement, elle ne se vexa pas lorsque la nymphe hésitait quant au fait que, peut-être, Elizabeth ne voudrait pas l’aider. Les doutes sont naturels, et pouvaient prendre n’importe quelle forme, il n’aurait pas été sain de la juger pour en ressentir à son égard.
Je souhaite pouvoir aider quiconque en Ozéna. Nous avons tous traversé des épreuves difficiles pour arriver ici, il me semble naturel d’éprouver de la solidarité envers n’importe qui. Surtout, elle apprécierait que n’importe qui éprouve de la solidarité envers ses enfants quand le pire arrivera. Et dans une certaine mesure, j’aimerais que le temple Ekaris suive cette philosophie, que ce soit envers des fidèles ou non. Notre culte aurait tout à perdre à se refermer sur lui-même, et à tourner le dos à ceux qui ne veulent pas s’investir ou se tourner vers les Quatre.
Levant à son tour le regard vers la grande statue de la Déesse, Elizabeth continuait de parler.
Il est difficile d’attribuer de l’empathie aux divinités, d’autant plus lorsque nous les représentons par des grandes statues de pierre, de marbre, ou n’importe comment même, en soi ; simplement des statues dont le visage feint une expression. Certains penseurs disaient qu’il était profane d’attribuer des intentions et des sentiments propres aux mortels, car justement cela portait atteinte à leur perfection divine. Alors que d’autres les décrivaient porteurs de jalousie et de sadisme entre eux et envers nous. Nous ne portons pas la vérité absolue sur comment nous regarde Ekaris, et c’est à partir de là que nous pouvons faire acte de Foi, par la confiance que nous pouvons porter envers la parole des oracles et les mots des textes sacrés.
À moins d’un refus de la part de Nelly, Elizabeth posa doucement sa main sur son dos, en guise de geste réconfortant.
Je préfère penser qu’Ekaris veille sur les familles, les parents et les enfants. Si elle peut ou veut influencer nos destins, je suis certaine qu’elle vous réunira vous et votre fille ; si elle nous observe et porte attention à nos actions, je suis certaine qu’elle espère vos retrouvailles. Que nous soyons dans un monde déterminé, ou dans un monde libre, je pense qu’il est de notre devoir de garder espoir, et de tendre vers ce qui nous semble être le mieux.
Nelly Ba
Maison du Ciel et du Souffle
Peine de mères
à bien y réfléchir il y avait possibilité que dans ce monde mon pouvoir spécial soit de faire disparaître toute personne avec qui j'ai pu avoir une interaction. D'abord Clemens, puis l'herboriste, la fan d'araignée et Monsieur Sin... Ils avaient été nombreux à simplement ne jamais reparaître malgré la population réduite. Il fallait sûrement que je me questionne sur mon approche avec les gens... Étais je si étrange? Elizabeth était venue d'elle-même... Elle ne disparaîtrait pas, n'est-ce pas?
En tout cas ma remarque sur sa famille la fait réfléchir et honteuse d'avoir si frontalement mis en difficulté la demoiselle je me confond en excuse: "Je suis navrée, je n'aurais pas dû vous amener sur un sujet si malheureux." Qu'elle ait eu de la chance ou non, je ne pouvais pas me montrer jalouse de son succès. Elle avait eu le bonheur de trouver tout ses enfants ici, et il n'y avait pas de méritocratie à rechercher. à la place, la faute des Dieux est à discuter, alors que la prêtresse de l'un d'entre eux tente de calmer ma douleur. ça a le mérite de marcher un peu, mes larmes sont moins nombreuses tandis que la louve m'assure que mon choix était aussi bon que le sien. Je renifle, l’œil toujours sur la statue avant de le descendre pour la voir, un éclair de gratitude dedans. "Vous êtes vraiment gentille, Madame Moonmawh. Merci d'être là pour moi, malgré ma... Confusion."
Je regarde de nouveau la déesse Ekaris, cherchant dans son expression figée quelque chose, n'importe quoi que... Ce que la sculpture est: De la pierre. Bien sûr rien ne vient, et je finis par soupirer mes pensées. Mon amnésie, qu'est ce que cela voulait dire des créatures divines que ma compagnie prie? Ensemble nous tendons nos yeux sur la haute stature, silencieuse un instant avant que son idée différente de moi se répercute dans ma tête. L'espoir, insufflé par la déesse?
Je regarde la louve soudain, les larmes asséchées par la surprise et une concentration réelle. "L'espoir... Serait la clé de la foi?" Ce n'était pas si bête, seulement une façon différente de voir les choses... Il fallait avoir espoir, et me voilà contrite: J'avais déjà cherché la ville... Comme un poulet sans tête. En écoutant la douleur et pas une logique infaillible comme j'aurais du le faire si je n'avais été aussi larguée par la situation. Je réfléchis un peu, puis me tourne vers Elizabeth. "J'ai déjà demandé de l'aide au Prieuré mais je n'ai reçu aucune réponse... Et je ne sais pas où aller, où trouver des réponses..." Un regard aux enfants de la louve les montre concentrés dans leur lecture. "Que devrais je faire, à votre avis?"
Elizabeth Moonmawh
Maison de la Terre et du Sang
Cette fois, les enfants se passèrent de commentaire. Bien que Lïn en mourrait d’envie, d’autant plus que son petit frère était, de son avis personnel, une bonne oreille avec qui commérer. Alors que, fondamentalement, il s’en fichait. Au contraire, ça l’arrangerait mieux de ne pas avoir une ouïe si fine, de ne pas être si sensible au bruit, mais né métamorphe, il ne pouvait en faire autrement.
- “Non non, il n’y a pas à être désolée. Je suis là pour vous avant tout, peu importe ce dont vous en avez besoin ; ni de comment vous en avez besoin. Ne vous en faites pas.”
Parler de son passé est un acte si... Étrange, constatait Elizabeth. Il est essentiel, et même naturel, pensa-t-elle, de se tourner vers l’avenir et d’y consacrer nos pensées. Mais comment s’orienter vers l’avenir sans garder trace du passé ; alors que notre présent est lui-même entièrement constitué de notre passé ? En même temps, qui s’intéresserait au passé des autres, sans en avoir les références du vécu ? ; Comment parler de son passé de sa propre initiative, sans sembler excentrique, et comment questionner le passé des autres sans paraître indiscret ? À l’inverse, comment prendre du recul sur son passé sans le regard d’autrui, porteur d’un avis extérieur ? Passé et futur, des notions temporelles qui se mesurent autour du présent ; présent qui est lui-même estimé comme ce qui précède le futur et ce qui suit le passé... Quelle étrange chose que de parler et penser du passé.
- “Ciel, j’ai manqué à l’un de mes devoirs : souhaitez-vous un autre mouchoir ?” Si Nelly en voulait, Elizabeth lui en proposait un.
La mention de l’espoir sembla particulièrement toucher la sylphe. En même temps, c’est ce dont elle avait certainement besoin, en ce moment. La louve faisait au mieux pour essayer de lui en redonner, et cela semblait doucement porter ses fruits.
- “Je suis tentée de répondre que oui. Il est commun de se tourner vers une entité extérieure dans les moments les plus difficiles, que ce soit la chance et le destin pour certains, ou les divinités pour d’autres. Mais là où il me semblerait bien difficile d’attribuer au destin une clémence spéciale pour nous, individu, je me dis que les Dieux sont plus amenés à répondre à nos prières. De plus, l’espoir est un moteur de motivation quand tout semble nous manquer.”
Cependant, Elizabeth sembla bien surprise d’apprendre que Nelly s’était déjà tournée vers le Prieuré pour quémander de l’aide. Non pas qu’elle était tentée de mettre en doute la parole de la sylphe, loin de là, mais elle craignait bien que quelqu’un ait manqué de lui rapporter une telle information. Elle fronça les sourcils, un court instant, avant de reprendre son regard doux, avec cette fois un air d’excuse.
- “Je suis navrée d’entendre que le Prieuré n’a pas répondu à vos demandes... Mais la meilleure chose que je puisse vous conseiller, c’est d’en parler. Plus la ville sera informée, plus les gens pourront faire attention, et participer même implicitement aux recherches. Puis, je ne peux que vous conseiller d’en parler aux différentes organisations : la guilde d’Ozénys, les Veilleurs ; peut-être qu’ils pourront vous aider plus directement. De mon côté je ne manquerai pas d’en parler aux prêtres. Puis, à nouveau, vous pouvez essayer de voir les personnes avec qui vous avez commencé à établir un lien. Je suis certaine qu’elles ne manqueront pas à vous donner un coup de main, ou de patte. Puis tu devrais pouvoir aussi faire une demande officielle, qui sera affichée et à laquelle toute personne pourra répondre pour rechercher activement ton enfant.”
- “Non non, il n’y a pas à être désolée. Je suis là pour vous avant tout, peu importe ce dont vous en avez besoin ; ni de comment vous en avez besoin. Ne vous en faites pas.”
Parler de son passé est un acte si... Étrange, constatait Elizabeth. Il est essentiel, et même naturel, pensa-t-elle, de se tourner vers l’avenir et d’y consacrer nos pensées. Mais comment s’orienter vers l’avenir sans garder trace du passé ; alors que notre présent est lui-même entièrement constitué de notre passé ? En même temps, qui s’intéresserait au passé des autres, sans en avoir les références du vécu ? ; Comment parler de son passé de sa propre initiative, sans sembler excentrique, et comment questionner le passé des autres sans paraître indiscret ? À l’inverse, comment prendre du recul sur son passé sans le regard d’autrui, porteur d’un avis extérieur ? Passé et futur, des notions temporelles qui se mesurent autour du présent ; présent qui est lui-même estimé comme ce qui précède le futur et ce qui suit le passé... Quelle étrange chose que de parler et penser du passé.
- “Ciel, j’ai manqué à l’un de mes devoirs : souhaitez-vous un autre mouchoir ?” Si Nelly en voulait, Elizabeth lui en proposait un.
La mention de l’espoir sembla particulièrement toucher la sylphe. En même temps, c’est ce dont elle avait certainement besoin, en ce moment. La louve faisait au mieux pour essayer de lui en redonner, et cela semblait doucement porter ses fruits.
- “Je suis tentée de répondre que oui. Il est commun de se tourner vers une entité extérieure dans les moments les plus difficiles, que ce soit la chance et le destin pour certains, ou les divinités pour d’autres. Mais là où il me semblerait bien difficile d’attribuer au destin une clémence spéciale pour nous, individu, je me dis que les Dieux sont plus amenés à répondre à nos prières. De plus, l’espoir est un moteur de motivation quand tout semble nous manquer.”
Cependant, Elizabeth sembla bien surprise d’apprendre que Nelly s’était déjà tournée vers le Prieuré pour quémander de l’aide. Non pas qu’elle était tentée de mettre en doute la parole de la sylphe, loin de là, mais elle craignait bien que quelqu’un ait manqué de lui rapporter une telle information. Elle fronça les sourcils, un court instant, avant de reprendre son regard doux, avec cette fois un air d’excuse.
- “Je suis navrée d’entendre que le Prieuré n’a pas répondu à vos demandes... Mais la meilleure chose que je puisse vous conseiller, c’est d’en parler. Plus la ville sera informée, plus les gens pourront faire attention, et participer même implicitement aux recherches. Puis, je ne peux que vous conseiller d’en parler aux différentes organisations : la guilde d’Ozénys, les Veilleurs ; peut-être qu’ils pourront vous aider plus directement. De mon côté je ne manquerai pas d’en parler aux prêtres. Puis, à nouveau, vous pouvez essayer de voir les personnes avec qui vous avez commencé à établir un lien. Je suis certaine qu’elles ne manqueront pas à vous donner un coup de main, ou de patte. Puis tu devrais pouvoir aussi faire une demande officielle, qui sera affichée et à laquelle toute personne pourra répondre pour rechercher activement ton enfant.”
Nelly Ba
Maison du Ciel et du Souffle
Peine de mères
Cela aurait pu paraître évident aux yeux d'un observateur, mais je me rend finalement compte que pleurer et parler avec quelqu'un me faisait du bien. ça ne calme pas la peur, ni la culpabilité, mais il y avait quelque chose de doux et de rassurant de sentir que la louve m'épaulait même sans me connaître. La solitude, augmentée par la situation que personne ne semblait prendre au sérieux auparavant, semblait m'avoir enterré dans une couette de désespoir supplémentaire. Quelque chose qui ne m'était pas coutumier, puisqu'au final je n'avais jamais ressenti cette solitude, ayant toujours eu avec moi Danaï pendant mes expéditions à travers le monde.
En hochant la tête avec un sourire penaud, je prend, reconnaissante, le mouchoir que la métamorphe me tend, essayant d'éclaircir mes larmes pour reprendre contenance. La religieuse offrait de l'espoir à qui en voulait, et j'en avais grandement besoin, d'espoir. Elle semblait si calme, dotée d'un pragmatisme qui empêchais la folie de s'emparer de ses pensées, à l'inverse de moi... J'écoute ses idées, je note mentalement. Demander de l'aide aux veilleurs, aux explorateurs... "Une... Demande officielle?" Mes yeux viennent chercher ceux rosés de la louve, et finalement l'idée fait son bout de chemin. Une demande. Je pourrais demander de l'aide, au lieu de m'apitoyer et chercher à l'aveugle. Je prend alors les mains de ma nouvelle amie, et hoche la tête: "Je pourrais faire une sorte de... De recherche de personnes aptes à la retrouver, c'est ça!" Mais comment trouver ces gens, et comment les inciter à m'aider? Retrouver une enfant... N'était pas le travail de rêve de tout chasseur d'opportunités. Il faudrait une récompense. Comme pour une disparition ou une prise d'otage. Oui, une récompense que personne ne pourrait dénigrer.
Pour ça il allait falloir travailler d'arrache pied, et cela je savais le faire. Le courage me revient, bien que la peine soit encore bien douloureuse, et je forme un maigre sourire sur mes lèvres salées des larmes versées. "Merci beaucoup, Madame Moonmawh. Ce sont de biens précieux conseils." Je regarde la louve, puis les enfants, et ajoute: "Vous avez beaucoup de chance, et lorsque je retrouverais la mienne, peut-être pourrions nous... Nous revoir? Entre mères, je veux dire." Sans attendre je sèche mes larmes et me redresse pour dire: "Je vais poster des affiches. Il faut que je travaille dur pour donner une récompense que n'importe qui voudrait se mettre dans la poche, et ainsi mettre sur le qui vive toute la ville. Une enfant de quinze ans ne devrait pas disparaître aussi facilement avec aussi peu de monde, n'est-ce pas? Et avec des informateurs aguerris, ou du moins motivés... J'ai mes chances."
Aussitôt, je serre les mains de la prêtresse qui m'avais bien plus donné que ce qu'elle imagine, puis me retourne vers la sortie, direction le travail. Une forte somme et je pourrais mettre en encre et en papier ma demande, et retrouver ma fille que j'implore, en silence, de rester en ville, en sécurité, le temps que je rassemble le nécessaire pour la retrouver.
Elizabeth Moonmawh
Maison de la Terre et du Sang
Alors qu’il relevait la tête -purement par hasard, bien sûr- le regard d’Edward croisa celui de la Sylphe. Ce bref échange visuel le figea sur place, déclenchant instantanément un rougissement incontrôlé qui monta jusqu’à ses oreilles félines. Pris au dépourvu, maladroitement, il détourna les yeux en espérant que ni elle ni sa maman ne l’avait remarqué, ce qui était peu probable. Ses doigts se crispaient nerveusement son livre ouvert, alors que ses yeux écarquillés fixaient un mot au hasard sur la page.
- “Edward, Edward… Je t’ai déjà dit qu’il fallait écouter, pas épier.”
Commenta Lïn, d’une voix un peu douce mais, surtout, pleine de malice, enfonçant le couteau dans la gêne de son frangin avec une précision calculée.
- “… Arrête, chut. Tu… tu te méprends.”
Murmura en réponse le chaton d’un ton hésitant, presque grognon. Il s’efforçait de maintenir un semblant de dignité, mais le rouge toujours présent ne le rendait que plus comique et mignon. Un petit rire moqueur s’échappa de Lïn qui savourait son occasion touchée d’embêter son frère. Cerise sur le gâteau de sa satisfaction espiègle, Lïn se pencha pour déposer un bisou léger sur la joue d’Edward, en guise de touche finale à sa taquinerie.
- “Tu es trop facile à embêter.”
Edward poussa un soupir agacé et exaspéré, d’autant plus lorsqu’il sentit son propre corps le trahir en poussant un ronronnement à l’embrassade de son adelphe. Le chaton tentait de se concentrer à nouveau sur son livre, pendant que lea cervidé appréciait d’un air suffisant son triomphe ponctuel et évident. Mais pour ne pas le laisser trop boudeur, Lïn prit la peine de l’enlacer d’un bras, en tant qu’effort minimum pour se faire pardonner.
Elizabeth était satisfaite de voir Nelly reprendre espoir, force, et motivation. Certaines personnes pouvaient trouver ça simple ou peu intéressant, mais la haute-prêtresse appréciait pouvoir accompagner, réconforter, ou voire même encore, guider les personnes qui en avaient le besoin. Cela faisait partie de son rôle ici, au temple d’Ekaris, et chaque âme perdue ou en détresse qu’elle pouvait aider lui apporter un réconfort précieux.
- “Je vous en prie, mademoiselle Ba. Je serais plus que ravie que nos enfants puissent passer du temps ensemble, et que nous en fassions de même, entre mères. Vous retrouverez Danaï, et je ferai de mon possible pour vous aider. Je partagerai les affiches, j’en parlerai aux fidèles, et lorsque le jour viendra, j’emploierai au possible les moyens du temple pour participer aux recherches.”
En retour, Elizabeth serra aussi les mains de Nelly, chaleureusement et avec douceur, alors que son regard partagea avec elle une ultime vague de douceur et d’encouragement avant de la laisser repartir. Pendant quelques minutes, elle réfléchit dans un silence presque méditatif que même ses deux adolescents n’osèrent briser. Elle pensait aux parents qui, comme Nelly, ont été séparés de leurs enfants pendant des semaines, mois, années, ou même pour toujours. Azamyr se trouvait dans un équilibre fragile qui ne pouvait être maintenu et renforcé que par le travail commun de tous ses habitants. Elle pensait à ses enfants, se demandant, est-ce qu’en usant de tous les efforts du monde, parviendrait-elle vraiment à les garder près d’elle, dans son cocon protecteur ? Ce monde est certes peu peuplé, mais des enfants pouvaient, malgré tout, disparaître ou connaître des maux qui les marqueront pour toujours.
Normalement, Elizabeth aurait dû reprendre ses tâches dans la salle de prière et consacrer à nouveau ses pensées à la cérémonie d’Aurora. Mais l’échange avec Nelly avait arrosé le jardin des insidieuses fleurs du doute qui fleurissaient librement dans son esprit depuis presque une douzaine d’années. L’idée de replonger dans ses fonctions monacales lui semblait si... Futile, en cet instant. Tant qu’elle décida de charger un prêtre de finir l’entretien de la salle, avant de finalement de rejoindre ses enfants, souhaitant passer du temps avec eux, à l’abri de la pluie.
- “Edward, Edward… Je t’ai déjà dit qu’il fallait écouter, pas épier.”
Commenta Lïn, d’une voix un peu douce mais, surtout, pleine de malice, enfonçant le couteau dans la gêne de son frangin avec une précision calculée.
- “… Arrête, chut. Tu… tu te méprends.”
Murmura en réponse le chaton d’un ton hésitant, presque grognon. Il s’efforçait de maintenir un semblant de dignité, mais le rouge toujours présent ne le rendait que plus comique et mignon. Un petit rire moqueur s’échappa de Lïn qui savourait son occasion touchée d’embêter son frère. Cerise sur le gâteau de sa satisfaction espiègle, Lïn se pencha pour déposer un bisou léger sur la joue d’Edward, en guise de touche finale à sa taquinerie.
- “Tu es trop facile à embêter.”
Edward poussa un soupir agacé et exaspéré, d’autant plus lorsqu’il sentit son propre corps le trahir en poussant un ronronnement à l’embrassade de son adelphe. Le chaton tentait de se concentrer à nouveau sur son livre, pendant que lea cervidé appréciait d’un air suffisant son triomphe ponctuel et évident. Mais pour ne pas le laisser trop boudeur, Lïn prit la peine de l’enlacer d’un bras, en tant qu’effort minimum pour se faire pardonner.
Elizabeth était satisfaite de voir Nelly reprendre espoir, force, et motivation. Certaines personnes pouvaient trouver ça simple ou peu intéressant, mais la haute-prêtresse appréciait pouvoir accompagner, réconforter, ou voire même encore, guider les personnes qui en avaient le besoin. Cela faisait partie de son rôle ici, au temple d’Ekaris, et chaque âme perdue ou en détresse qu’elle pouvait aider lui apporter un réconfort précieux.
- “Je vous en prie, mademoiselle Ba. Je serais plus que ravie que nos enfants puissent passer du temps ensemble, et que nous en fassions de même, entre mères. Vous retrouverez Danaï, et je ferai de mon possible pour vous aider. Je partagerai les affiches, j’en parlerai aux fidèles, et lorsque le jour viendra, j’emploierai au possible les moyens du temple pour participer aux recherches.”
En retour, Elizabeth serra aussi les mains de Nelly, chaleureusement et avec douceur, alors que son regard partagea avec elle une ultime vague de douceur et d’encouragement avant de la laisser repartir. Pendant quelques minutes, elle réfléchit dans un silence presque méditatif que même ses deux adolescents n’osèrent briser. Elle pensait aux parents qui, comme Nelly, ont été séparés de leurs enfants pendant des semaines, mois, années, ou même pour toujours. Azamyr se trouvait dans un équilibre fragile qui ne pouvait être maintenu et renforcé que par le travail commun de tous ses habitants. Elle pensait à ses enfants, se demandant, est-ce qu’en usant de tous les efforts du monde, parviendrait-elle vraiment à les garder près d’elle, dans son cocon protecteur ? Ce monde est certes peu peuplé, mais des enfants pouvaient, malgré tout, disparaître ou connaître des maux qui les marqueront pour toujours.
Normalement, Elizabeth aurait dû reprendre ses tâches dans la salle de prière et consacrer à nouveau ses pensées à la cérémonie d’Aurora. Mais l’échange avec Nelly avait arrosé le jardin des insidieuses fleurs du doute qui fleurissaient librement dans son esprit depuis presque une douzaine d’années. L’idée de replonger dans ses fonctions monacales lui semblait si... Futile, en cet instant. Tant qu’elle décida de charger un prêtre de finir l’entretien de la salle, avant de finalement de rejoindre ses enfants, souhaitant passer du temps avec eux, à l’abri de la pluie.
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