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[contrat]Une petite course pour le dirigeant - 3/3
L'inconnu
Maître du jeu
Une petite course pour le dirigeant
8 Novembre 118
Cela fait presque une semaine que les terribles événements que nous commençons tous à connaitre se sont déroulés au sein de notre chère cité d'Azamyr. Les tragiques incendies ont emporté avec eux une partie des réserves de nourriture et l'on termine à grandes peines les différentes reconstructions suite à l'intrusion du Rabboth. Les explorateurs, toujours pas revenus portent encore les espoirs du peuple avec eux. Et pour ce qui était du dirigeant de la flamme et de l'ombre...
Mais nous sommes aujourd'hui avec celui de la Maison de la Terre et du Sang ,Chandler Riskain ! Voilà presque un mois qu'il est à la tête de ce quartier et presque tout autant qu'il est à la recherche d'une personne de confiance. Il n'y à eu que peu de rumeurs à ce sujet d'ailleurs. Il lui fallait quelqu'un de discret et qui potentiellement n'aurait absolument rien à voir avec ses propres affaires. Et, accessoirement, régler un paquet d'autres histoires jugées urgentes par le conseil avant ça. Mais enfin nous y étions. Le métamorphe Balthazar, une souris qui servait aussi de coursier, était censé avoir transmis une invitation au Haut-Prêtre Silmaëk, de la maison des Maintes Eaux. Quelqu'un de pieu, reconnu pour son honnêteté , et qui de surcroît n'avait rien à voir avec les jeux politiques et nobliaux de sa propre maison.
On le conduit dans un grand bureau qui ne semblait pas être celui du dirigeant. La pièce croule sous les documents et l’équivalent d’une demie bibliothèque semble y être étudiée. Le visage de Chandler s’illumine lorsqu’il accueille le membre du Prieuré.
<< Ah parfait ! Vous tombez à point nommé ! J’espère que vous allez bien, vous êtes en forme ? Vous avez fait bon voyage ? Bien, j’aurais besoin que vous me cherchiez un kerlite. De bonne taille. En parfait état, sans la moindre fissure. Le but étant de le sertir dans un bijou. Et si vous trouvez un bijou à sertir par la même occasion, ce serait parfait !
Il faudra que le cristal soit vierge. Qu’il n’ait jamais reçu d’enchantement. Et le bijou et son ensemble ne doivent pas être en idrite. Pour le reste , vous pouvez faire ce que vous voulez. La façon dont vous vous procurez tout ça m’importe peu. >>
Chandler lui tend une petite bourse contenant une somme très correcte d'azys sonnants et trébuchants.
<< Voyez ça comme une avance, ou pour les frais si vous deviez en avoir. Pas besoin de facture non plus ! Et gardez la monnaie, le reste est pour vous. Vous avez des questions ? >>
On reconnaissait facilement la malice dans son regard de renard quand il posait cette question tout en commençant déjà à raccompagner Silmaëk vers la sortie.
Récapitulatif
Lien de la chasse : https://lastcured.forumactif.com/t918-une-petite-course-pour-le-dirigeant-o-3-3-o-en-cours
Prochaine intervention MJ : //.
Silmaëk
Maison des Maintes Eaux
Une petite course pour le Dirigeant
8 novembre 118
Quelques jours plus tôt
La ville avait été sacrément secouée la semaine précédente, pire encore, ce que craignait le plus Silmaëk se produisait : les vices humains revenaient. Un quartier à feu et à sang - littéralement - et les circonstances dans lesquelles tout était advenu ne laissaient rien présager de bon. Le Haut-Prêtre était sur le pied de guerre, il sentait venir l’heure des trahisons et de la recherche de pouvoir. Il craignait pour sa Maison et pour l’ordre d’Azamyr, dans les coulisses, les hauts dignitaires ne chômaient guère. A son échelle le sang-mêlé rassemblait un maximum d’informations pour démêler le vrai du faux, il n’avait que peu confiance en les paroles du bras droit de la Maison de l’Ombre et de la Flamme, Mélusine.Aussi fut-il surpris lorsque Balthazar, la petite souris postière connue d’Azamyr, vint lui remettre - non sans trembler face au serpent - une lettre émanant du Dirigeant de la Maison de la Terre et du Sang. Il vit là un signe des Dieux pour constituer une alliance avec le quartier, encore fallait-il qu’il jauge le responsable de la Maison dont la sympathie avait été louée aux oreilles de notre religieux.
«Balthazar attendez cher ami. Le pauvre métamorphe revint sur ses pas à contrecœur. Veuillez retourner ma réponse à Monsieur Rissskain - s’amusa-t-il à accentuer son susurrement - dans les plus brefs délais. Je vais chercher de quoi noter je n’en ai pas pour longtemps. »
Il avait tenté des années durant de rassurer Balthazar sur sa nature, non, il ne mangeait pas de souris, encore moins lorsque celles-ci sont citoyennes de leur ville. Il y avait assez de vivres pour ne serait-ce voir en le facteur un met. Rien y faisait, était-ce l’instinct animal du métamorphe qui prenait le dessus ? Toujours était-il que le petit postier était terrorisé à l’idée d’approcher Silmaëk, à défaut de le convaincre de son innocuité, le sang-mêlé s’en amusait à sa manière, jouant avec les tensions de la souris. Il fallait avouer que Balthazar avait un sens du devoir développé, certains auraient préféré écouter leur peur et ne pas mettre une patte dans le temple en y sachant la présence du Haut-Prêtre aux allures reptiliennes. C’était aussi une déception, il était persuadé que le postier aurait été une source d’informations captivantes, lui qui court de quartier en quartier, entendant les cancans des uns et des autres.
Revenant discrètement, il fit sursauter la souris en lui tendant l’enveloppe. Balthazar ne se fit pas prier et s’en alla retrouver les ruelles plus rassurantes du quartier Central.
Le jour attendu, Silmaëk se dirigeait vers le Sud de la ville par la terre - les rivières se faisant rares là-bas -, chemin qu’il connaissait bien pour les avoir empruntés de nombreuses fois. L’auberge hurlante était un lieu qu’il appréciait particulièrement, autant pour sa convivialité que pour les histoires qu’il peut y entendre. Cette fois pourtant c’était bien un autre chemin qu’il empruntait à travers le quartier de la Terre et du Sang. Oh qu’il apprécia les entrailles de la Maison au cœur du quartier. Cela faisait bel lurette qu’il n’y avait pas remis les pieds, il y redécouvrit l’havre de paix à travers ses jardins exotiques menant au petit château du Dirigeant. Il était accompagné et ne s’en offensa nullement, sa propre Maison observant la plus stricte des restrictions quant à la venue d’autres membres au sein de leur palais engloutie.
On le guida à travers le couloir pour le mener à un bureau quelque peu en désordre où de nombreux documents étaient éparpillés. Le sang-mêlé laissa traîner ses yeux avant de fixer son hôte, le saluant poliment. L’enthousiasme du renard déteint sur le religieux qui ne cacha pas son sourire.
«Donc si je résume, une kerlite de belle taille sans aucune aspérité, le cristal était connu depuis de nombreuses années pour ses capacités de catalyseur magique. pour un bijou. Une préférence pour celui-ci ? Bague ? Collier ? Bracelet ? Un style peut-être ?» Il faut dire que Silmaëk était connaisseur, il ne sortait jamais sans quelques apparats de la sorte.
Chandler balaya l'air de sa patte tout en assurant que le bijou serait très certainement parfait, il se fier au jugement de notre sang-mêlé qui l’en remercia. Ce dernier déclina la bourse tendue par le dirigeant qui insista. Une idée germa dans l’esprit du Haut-Prêtre. Raccompagné par le renard lui-même à la porte du bureau, Silmaëk profita de l’ouverture pour poser une ultime question.
«Cela vous ennuie-t-il si je fais appelle à des collaborateurs ?»
Arrangeant, le dirigeant approuvait laissant carte blanche au religieux qui empocha le petit butin.
Il ne prit pas la direction de l’ouest, faisant un détour par le quartier central pour se rendre au temple de Tydéa. Avec un peu de chance il croiserait la route de Gwennic, il avait bien une question à lui poser avant d’accomplir sa nouvelle mission. Et s’il y avait un Dieu jouant avec la chance, c’était bien Lysrus. Le Haut-Prêtre sortit sa pipe d’une de ses poches intérieures avant de l’allumer en ressortant du lieu de culte. Il n’avait pas croisé l’Oracle, peut-être la trouvera-t-il dans leur quartier ? Avant cela la faim se faisant ressentir, l’homme s’arrêta à une petite taverne pour y grignoter quelques mets. Le parfum salé des cuisines réveillèrent plus encore l’appétit du serpent.
«Gwennic ?, la surprise étira les lèvres du sang-mêlé dans un sourire ravi. Chance ? Destin ? Appelez cela comme il vous plaira. Tu tombes à point nommé !» Il offrit le repas à l’Oracle tout en lui demandant conseil sur les dernières arrivées. Faire participer un habitant fraîchement débarqué serait un moyen de lui présenter la ville tout en accomplissant une mission ludique. Il ne doutait pas que le renard avait une idée bien précise derrière la tête quant à l’utilisation du bijou, cela ne le concernait guère bien que la curiosité le piquait. Un nom ressorti de sa conversation avec la mentor, et un lieu pour croiser la recrue potentiellement intéressée. Dans ses poches, la petite bourse d’Azys teintait. Si sa future collaboratrice était aussi impliquée que l'annonçait Gwennic, la récompense lui serait bien plus utile qu'à lui.
Il reprit sa route, soufflant quelques nuages de vapeur au rythme de ses bouffées fumeuses, pour se diriger vers une autre taverne située dans son quartier cette fois. Celle d’Ildalys dont il connaissait une serveuse nymphe qui pourra sûrement le renseigner sur la jeune sirène qui donnait un coup de main le temps de trouver sa voie. Arrivé sur place, il s'installa et commanda un jus de Sultra.
Il ne mit pas longtemps à reconnaître celle qu'il cherchait, il s'agissait du seul visage qui lui était inconnu. La jeune femme s'approcha de sa table pour lui tendre son verre commandé.
«Vous êtes Pernelle n'est-ce pas ?»
Pernelle Deslys
Maison des Maintes Eaux
8 Novembre 118
La semaine précédente avait plongé Pernelle dans une profonde dépression. Si elle peinait déjà à s’intégrer, grappillant ça et là quelques missions, s’accrochant à son mentor comme une perle à son huître, les derniers évènements lui faisaient presque regretter la Terre. Plus qu’apeurée, elle se sentait désabusée. Rien n’avait donc changé. L’humanité était tout aussi moche, capable du pire. La guerre était encore et toujours une menace. Elle n’avait absolument pas gagné en liberté, ni trouvé qui elle était. Et Vic lui manquait affreusement. En traversant ce foutu portail, elle s’était privée de son oxygène.
Son plateau lourd des assiettes, pourtant vides, des clients, elle revient aux cuisines et manque de tout renverser. Ses jambes ont encore tremblé. L’œil noir du patron parle à sa place. Rien n’a chuté, il ne peut donc la réprimander, seulement la mettre en garde silencieusement. La sirène baisse le regard, honteuse. Elle pose le plateau et s’efforce de retrouver son ancrage au sol. Le bas de son corps réclame l’eau salée, désirant retrouver sa forme originelle de nageoire. Pernelle fait grincer ses mâchoires, refoulant cette envie. Sa dépendance à l’eau lui rappelle celle à Vic. Ritournelle de la marionnette qui se débarrasse de ses ficelles pour en retrouver des nouvelles. Elle est consciente de ce qu’elle a fuit. Elle commence à percevoir toute la toxicité de cette ancienne relation. Mais les dernières horreurs survenant dans ce nouveau monde lui font encore regretter cette fuite. Était-ce si pire là-bas ?
Il lui faut s’occuper. Acquérir son indépendance. Elle enchaine des dépannages dans les tavernes pour gagner quelques azys, mais s’ennuie profondément. La créature de l’eau se sent inutile. On la sort de ses pensées moroses avec la commande d’un verre pour un client. Soupirant, elle s’exécute, en maîtrise de ses mains, à défaut de ses jambes. Elle fait couler le jus de Sultra dans un grand verre et se rend vers le client qu’on lui a désigné.
C’est un bel homme à la peau halée parsemée de bijoux dorée. Sa prestance déclenche en la séductrice une pâmoison qu’elle tente de cacher jusqu’à ce qu’il cite son prénom. Figée par son regard reptilien et sa langue serpentine, elle déglutit avec difficulté, sentant ses écailles internes vrombir. Passé le charme extérieur, c’est la défiance interne qui s’installe. Qui est-il ? Qui l’envoie ? Connaît-il Vic ? Pernelle redresse sa colonne vertébrale, galbant son torse pour se donner contenance. Sa langue claque d’une arrogance totalement feinte.
- Tout dépend qui la demande. Il ne me semble pas avoir le plaisir de vous connaître en retour…
Pitié, pas des ennuis ! Elle n’est dans cette taverne que depuis peu et son contrat n’est l’affaire que de quelques jours pour dépanner une absence, mais une mauvaise réputation lui fermerait bien d’autres portes.
À l’évocation de Gwennic, Pernelle se rassure automatiquement et retrouve son sourire, bien qu’intimidée. Cet homme c’est quelqu’un, elle le devine aisément.
- Oh ! Toutes mes excuses. Je… je ne voulais pas paraître impolie. Je suis toute à vous !
Toute à qui ? Elle vient vraiment de dire ça, là ? Le rouge s’empare de ses joues et elle bredouille, confuse, contrastant largement avec la première impression donnée.
- Enfin NON ! Je veux dire, si, mais… par toute à vous, j’veux dire… euh… à votre disposition quoi. ‘Fin vous m’avez comprise. Enfin sans doute pas… Je… euh…j’vous écoute.
C’est de pire en pire. Elle qui renie sa nature de sirène, elle voudrait à l’instant être au plus loin dans les profondeurs pour se cacher. Le reste de la proposition, elle évite soigneusement son regard, écoutant néanmoins avec attention la mission qu’il lui propose. L’idée de sortir, de partir en aventure tels les héroïnes des livres qu’elle dévore lui fait redresser la tête et l’emplie d’un enthousiasme qu’elle n’avait pas ressenti depuis bien longtemps.
- J’ai une amie !
Mais que cherche-t-elle à prouver, là ? Qu’elle n’est pas une pauvre âme en peine ? Raté. Il la rend toute petite, toute chose. Partir avec lui pour la quête de ce minerai, elle en rêve et tout à la fois elle le craint. C’est une figure d’autorité et elle a peur de n’être qu’un poids, elle et ses piètres capacités.
- J’veux dire… J’connais quelqu’un à qui ça ferait du bien de nous accompagner. Et… Elle est douée. Elle s’y connaît en art. Alors… J’pars pas sans elle.
Malgré les hésitations et l’embarras évident, sa dernière phrase ne laisse pas la possibilité d’un refus. Son ventre se noue qu’il ose tout de même. Après tout, qui est-elle pour exiger quoi que ce soit ? Fort heureusement il n’en fait rien, tout au contraire et sitôt son service terminé, Pernelle court rejoindre sa nouvelle amie pour lui annoncer cette nouvelle terriblement excitante. Voilà qu’enfin il se passe quelque chose !
Iris Diospyros
Maison des Maintes Eaux
Une semaine. Déjà une semaine qu'Iris était arrivée, et comme à son habitude, la grande majorité de sa peau était masquée, ses cheveux aussi, bonnet et manches longues étant de mise autant pour se protéger du froid de l'hiver que pour masquer des autres ce qu'elle-même n'acceptait pas. Alors voilà, on ne voyait rien d'autre que son visage fin, ses grands yeux verts et évidemment la peau verte qui la caractérisait maintenant.
— « J'étais jamais sortie du temple, » aura-t-elle glissé à Pernelle qui guidait ses pas dans cette ville qu'elle ne connaissait pas.
Pernelle était arrivée plus tôt dans la journée, avec la bonne humeur qui la caractérisait. Du point de vue de la dryade, et bien qu’elle ne la connaisse que depuis deux tout petits jours, Iris considérait qu'elle pouvait à peu près se fier à la sirène dans ce nouveau monde. Elles avaient, lors de leur rencontre, partagées craintes et difficulté à intégrer Azamyr et leurs nouveaux corps, et Iris avait été ravie de la voir réapparaître aujourd'hui. Elle l'avait accueillie à grand renfort de sourire, et lorsqu'elle avait rapidement enchaîné sur la raison de sa visite, Iris avait ouvert les yeux plus grands.
— « Fabriquer un bijou ? Pour le dirigeant de la Terre et du sang ? Mais pourquoi ? »
Pour la découverte, pour sortir d'ici, pour rencontrer des gens, pour tant d'autres raisons. Après un regard pour les prêtres, se demandant si elle pouvait partir d'ici, elle fila finalement derrière Pernelle. Elle n'avait pas été difficile à convaincre, et un sentiment de liberté mêlé de peur filait dans ses veines tandis qu'elle suivait la sirène. Son cœur se serra, en apprenant les évènements tragiques qui avaient eu lieu en ville et dont elle ignorait tout jusque-là, et elle pensa simplement que l'humanité ne changeait pas, peu importe le nombre de mondes qu'ils avaient laissé mourir derrière eux.
Bientôt, elles arrivèrent sur le lieu du rendez-vous. Le silence d'Iris avait été religieux durant le trajet, ses yeux ayant peine à s'habituer à toute cette nouveauté autour d'elle, mais maintenant qu'elles étaient là, son regard n'osait plus croiser le regard du reptile. Il pourra aisément le voir d'ailleurs, elle aura posé ses yeux sur lui que pour incliner poliment de la tête en guise de salut, visiblement intimidé par sa carrure imposante et sa part de lui plus serpent qu'humaine. Elle aura eu peu de temps après un regard pour Pernelle, comme si cette dernière allait la rassurer, avant de faire taire ses doutes intérieurs et d'attendre simplement plus d'indication, non sans avoir tout de même rapidement ouvert la bouche pour se présenter.
— « Iris, de.. de la maison Maintes Eaux. Je n'y ai encore jamais mis les pieds, je suis arrivée il y a peu. »
Elle espérait que ces quelques mots suffiraient à justifier son regard fuyant et le fait qu'elle soit peu habituée aux us et coutumes d'ici.
— « J'étais jamais sortie du temple, » aura-t-elle glissé à Pernelle qui guidait ses pas dans cette ville qu'elle ne connaissait pas.
Pernelle était arrivée plus tôt dans la journée, avec la bonne humeur qui la caractérisait. Du point de vue de la dryade, et bien qu’elle ne la connaisse que depuis deux tout petits jours, Iris considérait qu'elle pouvait à peu près se fier à la sirène dans ce nouveau monde. Elles avaient, lors de leur rencontre, partagées craintes et difficulté à intégrer Azamyr et leurs nouveaux corps, et Iris avait été ravie de la voir réapparaître aujourd'hui. Elle l'avait accueillie à grand renfort de sourire, et lorsqu'elle avait rapidement enchaîné sur la raison de sa visite, Iris avait ouvert les yeux plus grands.
— « Fabriquer un bijou ? Pour le dirigeant de la Terre et du sang ? Mais pourquoi ? »
Pour la découverte, pour sortir d'ici, pour rencontrer des gens, pour tant d'autres raisons. Après un regard pour les prêtres, se demandant si elle pouvait partir d'ici, elle fila finalement derrière Pernelle. Elle n'avait pas été difficile à convaincre, et un sentiment de liberté mêlé de peur filait dans ses veines tandis qu'elle suivait la sirène. Son cœur se serra, en apprenant les évènements tragiques qui avaient eu lieu en ville et dont elle ignorait tout jusque-là, et elle pensa simplement que l'humanité ne changeait pas, peu importe le nombre de mondes qu'ils avaient laissé mourir derrière eux.
Bientôt, elles arrivèrent sur le lieu du rendez-vous. Le silence d'Iris avait été religieux durant le trajet, ses yeux ayant peine à s'habituer à toute cette nouveauté autour d'elle, mais maintenant qu'elles étaient là, son regard n'osait plus croiser le regard du reptile. Il pourra aisément le voir d'ailleurs, elle aura posé ses yeux sur lui que pour incliner poliment de la tête en guise de salut, visiblement intimidé par sa carrure imposante et sa part de lui plus serpent qu'humaine. Elle aura eu peu de temps après un regard pour Pernelle, comme si cette dernière allait la rassurer, avant de faire taire ses doutes intérieurs et d'attendre simplement plus d'indication, non sans avoir tout de même rapidement ouvert la bouche pour se présenter.
— « Iris, de.. de la maison Maintes Eaux. Je n'y ai encore jamais mis les pieds, je suis arrivée il y a peu. »
Elle espérait que ces quelques mots suffiraient à justifier son regard fuyant et le fait qu'elle soit peu habituée aux us et coutumes d'ici.
Silmaëk
Maison des Maintes Eaux
Une petite course pour le Dirigeant
9 novembre 118
Ce matin-là, le Haut-Prêtre avait troqué sa belle tunique tissée de serpents dorés pour une tenue plus pratique en laine de spitmon renforcée de cuir harmonieusement intégré au niveau des articulations. Une longue étoffe recouvrait l’ensemble pour garder au chaud le sang-mêlé qui, ne changeant pas ses habitudes, avait allumé sa pipe le temps d’attendre ses recrues du jour. La fumée avait un goût sucré rappelant les fruits d’autrefois. Rien de toxique ou d’addictif, juste le plaisir de vapoter tout en réfléchissant à la demande du Dirigeant. Silmaëk comptait bien utiliser les connaissances des professionnels pour parvenir aux désirs de Chandler Riskain. Et quoi de mieux qu’une petite balade dans Azamyr et ses alentours pour les nouvelles nées des Maintes Eaux ?
Lorsqu’il avait quitté Pernelle la veille - il sourit encore au souvenir de sa réaction, le serpent avait rebroussé chemin pour retrouver le territoire de la Terre et du Sang, retournant exactement là où il avait été convoqué le matin même. Enfin pas tout à fait exactement. Cette fois, il avait atterri dans le bureau de la douce Chandra, le bras droit du renard, pour lui demander des autorisations de sorties. Il n'eut guère de mal à les obtenir compte tenu de la raison qui concernait directement le plus haut fonctionnaire de la Maison. Trois laissez-passer en main, il s’en était retourné au Temple de Lysrus pour le reste de la soirée.
Il n’avait jamais beaucoup dormi, que ce soit sur Terre ou sur cette terre. “Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt” disait l’adage. Silmaëk n’entendait pas spécialement posséder le monde, mais disons-le, garder un œil dessus et faire en sorte qu’il tourne selon des rouages de bonnes factures, quitte à s’occuper des mécanismes défectueux par lui-même, ou plus exactement, une main d’oeuvre qu’il sait être efficace et compétente. Comme à son habitude il s’était levé tôt ce matin-là, il avait d’ailleurs donné rendez-vous au temple de Lysrus à ses recrues de dernières minutes peu de temps après le lever du soleil. C’est qu’ils allaient avoir une grosse journée devant eux. Plus vite le Dirigeant obtiendra ce qu’il veut, plus sérieusement sera prise la proposition du Haut-Prêtre d’une entente entre eux. Si les desseins du renard s’accordent avec les siens, évidemment.
Il fut tirer de sa rêverie lorsque deux jeunes femmes arrivèrent emmitoufler dans plusieurs couches de tissus pour lutter contre le froid hivernal de la saison.
«Mesdames. Les salua-t-il d’un hochement de tête. La dryade se présenta, hésitante. Il avait pris l’habitude des regards fuyants, sachant pertinemment que le sien était déstabilisant. Sa langue pouvait l’être plus encore lorsqu’on l’apercevait. Aussi s’appliqua-t-il pour ne pas mettre plus mal-à-l’aise encore ces dames. Enchanté, je suppose que votre amie m’a déjà présenté mais je me permets de le faire moi-même. Je me nomme Silmaëk. Il inclina de nouveau le visage. Pour ce qui est de notre affaire, je vous refais un petit topo. Chandler Riskain, qui n’est autre que le Dirigeant de la Maison de la Terre et du Sang, a besoin que nous lui confectionnions un bijou. Nous avons carte blanche tant que celui-ci contient une kerlite de bonne taille et surtout, intact. Savez-vous ce qu’est une kerlite ?»
Il commença à se mettre en marche tout en continuant son explication, invitant ses nouvelles protégées à lui enjoindre le pas sur le chemin de pilotis. Ils passèrent devant de nombreuses fontaines propres au lieu qu’il avait toujours souhaité être accueillant et apaisant. Ce point de rendez-vous était loin d’être anodin, le Haut-Prêtre voulait que les femmes se sentent en sécurité et qui sait, peut-être reviendraient-elles pour comprendre qui est Lysrus, ce Dieu que l’on pouvait croiser à travers les effigies des statuts. «La kerlite est un cristal bleuté, il me semble que nous pouvons le trouver un peu partout mais pour s’en assurer, je vous propose de retrouver un géologue qui se trouve en dehors des remparts. Il sourit avant d’apaiser l’éventuel crainte de Pernelle et Iris. Je vous rassure, l’organisation se trouve à une centaine de mètres de la porte Est sous bonne garde des veilleurs. On ne craint rien. Vous aurez tout le loisir de visiter la ville pendant votre temps libre, aujourd'hui, c’est l’aventure ! dit-il avec un enthousiasme feint. Tenez, ce sont vos passe-droits qu’il faudra présenter aux gardiens de la porte. Sachez qu’il vous sera indispensable d’en avoir pour passer les remparts. Comme un bon professeur, Silmaëk distribuait les informations au fil de la discussion. S’adressant à la dryade, il la questionna. Avez-vous un mentor pour vous guider lorsque vous quitterez le temple d'Ekaris ? Il connaissait celle de Pernelle mais ne manqua pas de l’apostropher. Votre amie pourrait vous en conseiller, d’ailleurs, comment se débrouille mademoiselle Estrellas en tant que guide ? Devant la mine hésitante de la sirène, un éclat de rire franc invita les femmes à se décontracter. Je connais bien Gwennic, je n’ai aucun doute sur le fait qu’elle est bonne conseillère. Le rôle d’un mentor est important, il est là pour répondre à vos questions mais aussi pour vous épauler. Il ne faut pas hésiter à le solliciter, pour quoi que ce soit. Et au-delà de cette personne, vous trouverez toujours de la bienveillance autour de vous. Nous avons tous été humains avant, nous savons tous que la transition peut-être déroutante et parfois compliquée. Si vous avez besoin de vous confier, il y a les temples. Les Prêtres sont à votre écoute, je le suis aussi. dit-il en leur adressant un clin d'œil reptilien. Et aujourd’hui, c’est moi le guide, gardons en tête notre mission mais n’hésitez pas à me poser toutes les questions qui vous passent par la tête. Il rangea sa pipe qu’il avait fini de vapoter depuis de longues minutes. Pernelle m’a dit que vous étiez dans l’art Iris ? Qu’aimez-vous faire ?»
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