Naitre dans la grandeur ne signifie pas forcément de venir dans le bonheur. Arakyel Triska, deuxième enfant des dirigeants du plus grand opéra de Varsovie. Sa mère, Ivanna était une chanteuse exceptionnel, une comédienne hors-pair, d'un talent que beaucoup considérait comme venu de Dieu. Son père, Jakob, était le fils ainé de la famille qui dirigeait l'institution artistique autours de tout cela. Pourtant, la nouveau-née fût complétement délaissée. Pas assez belle d'après sa mère, et non important pour son père qui ne voyait pas l'intérêt d'une fille hormis la faire se marier un jour. On la laissa entre les mains de nourrices tout aussi désintéressées, ne prenant finalement que leur salaire. C'est au milieu d'une famille devenant tout aussi nombreuse, mais ironiquement de moins en moins soudée qu'Arakyel se mit à grandir petit à petit. Elle eu bien entendu l'occasion d'avoir une éducation de haute qualité qu'elle suivait de manière assidue. Une alimentation cinq étoiles et des vêtements de luxes. Si chaque personne, finalement, était indépendant et délaissé par les autres, la richesse de la famille Triska permettait au moins de profiter un minimum.

C'est ainsi que grandit alors notre protagoniste jusqu'à ses douze ans de vie. Sans réelle accroche avec ses parents qui ne s'aimaient pas, et sa fratrie qui étaient en compétition pour sortir du lot. Trois filles et deux garçons séparés par quatorze années. Aucun n'ayant finalement le moindre regard d'Ivanna qui ne voyait pas le moindre successeur de son talent, ni pour les filles, aucun regard du père qui passait tout son temps avec ses fils. Mais ce n'était pas grave pour Arakyel. Elle comprenait bien comment semblait tourner ce monde en ruine. L’égoïsme, la puissance, la richesse, le talent... Voilà ce qui faisait d'une personne, une grande personne. Elle le voyait bien à travers sa mère qui, malgré tout, était un modèle pour elle. Un modèle déformé, certes, mais un chemin à suivre. Un jour, le monde de l'Opéra sera aussi dans le creux de ses mains. C'est à cet âge la, que la jeune fille se mit à prendre des cours secondaires. Que ce soit dans la danse, dans le chant, ou dans le théâtre. Mais malheureusement, la polonaise n'avait pas le talent de sa mère et encore moins ses facilités. Toujours comparé à elle, c'était des critiques qui lui revenait à la figure. Pas assez expressive. Pas assez rapide dans l’exécution. Pas une voix aussi harmonieuse. Cela brisait bien entendu le moral d'Arakyel qui donnait pourtant tout ce qu'elle avait, allant même jusqu'à passer des heures après les cours à s'entrainer d'autant plus. Mais il était impossible de retirer le spectre d'Ivanna qui lui faisait bien plus que de l'ombre.

Âgé de seize ans, elle se sentait prête, demandant alors à son père une place à l'opéra. Tout ce qu'elle reçue, fût une moquerie de son père qui ne voulait définitivement pas perdre de l'argent avec une incapable. Sa mère, elle, n'en avait toujours que faire de ses rejetons, continuant simplement de montrer qu'elle était au sommet de son art malgré ses grossesses, malgré l'âge qui montait. Pour la Pologne, c'était une star, tout comme pour les riches de ce monde qui venaient bien souvent assister à ses représentations. Alors pour notre protagoniste, s'était la désillusion... Que fallait-il faire, si on lui mettait des bâtons dans les roues, de sa propre famille? Comment monter plus haut, une fois coupée dans son élan? Ce fût la rage qui imprégnait maintenant le cœur d'Arakyel. Ces humiliations, ce modèle qui ne la regardait même pas... Tout brûlera. Pour son bien à elle.

Pour se faire un nom, elle commença alors à jouer du théâtre et la comédie sur des salles bien plus modestes. Pour impressionner le bas peuple. Cela d'abord en Pologne mais aussi en Europe alors que son nom se faisait petit à petit une place. La petite étoile était devenue son surnom alors qu'elle atteignait ses vingt-et-une année de vie. Voilà cinq ans qu'elle s'était réellement lancée dans l'art. N'étant pas aussi grandiose que bien des stars, son nom aidait beaucoup à lui donner une place. Mais ce n'était pas tout... La vie lui avait offert du charme, et elle n'hésitait pas à s'en servir. Si beaucoup sacralisait leurs corps comme un temple ou un cadeau pour le bien aimé, la jeune Dame le voyait comme une arme. Si les hommes était suffisamment stupide pour offrir argent, vénération ou postes pour un simple moment de "plaisir" alors autant faire ce genre de transaction. Devenant alors et petit à petit, une star du cinéma, crevant le grand écran tout en continuant d'avoir une place dans le théâtre.

C'est finalement à vingt-cinq ans que sa mère la contacta. Voyant finalement en sa fille, un modèle certes inférieur à elle, mais qui avait au moins le mérite de tenir une partie du monde dans le creux de sa main. En lui proposant une place à l'Opéra, Arakyel accepta alors, mais après avoir fait durée l'offre tout une semaine. Sans le savoir, Ivanna avait, par cette main tendu, creusée de bien nombreuses tombes. Depuis sa fuite de la demeure des Triska, notre protagoniste avait loupée bien des choses. Ses deux frères étaient devenues les co-directeur de la société depuis que leur père était tombé malade. Ses sœurs avaient été mariés à divers hommes politiques Polonais, Allemand ou Norvégiens. Tout était donc parfaitement entre ses mains. Mais il faudra du temps, que tout s'emboite parfaitement pour qu'un jour, le monde lui mange dans la main.

Devenant alors un rôle secondaire au sein de l'Opéra, le principal étant chaque fois obtenue par sa mère, notre protagoniste offrit des prestations amplement acceptable, malgré des difficultés à suivre correctement Ivanna. Et cela pendant dix longues années. C'est âgée de trente-cinq ans qu'Arakyel commença à devenir la vedette de l'Opéra en partage avec sa mère. C'est à ce moment la que son plan pouvait se mettre en place. En échange d'argent et de son charme, elle eu l'occasion d'accéder à la chambre protéger de son paternel, toujours aussi malade. Son but était simple, le faire disparaitre. Par l'argent, elle avait acheté un poison qui tuait lentement. Par son charme, elle acheta le silence des médecins et des gardes. Encore une fois, son corps n'était qu'une arme à sa propre gloire... Il suffisait d'une dose, et cela se ferait alors petit à petit. Après tout, notre protagoniste avait tout le temps devant-elle. Et alors que la santé de son père se dégradait, il lui faudrait attaquer ses frères. Deux imbéciles pour qui on avait tout offert. La richesse, la gloire, les postes et cela sans effort. Cela les avaient rendue cupide, et voir leur père dans un état qui empirait, les rendaient encore plus attirer par le gain. Mais eux étaient jeunes, en bonne santé. Il serait stupide de les empoisonner, cela se verrait contrairement au père, ou en tout cas, de façon bien plus rapide. Il faudrait plutôt un accident.

Alors la comédienne joua de ses vieilles relations à Hollywood, tendant cette perche à ses frères, leur expliquant que le monde de l'Opéra, bien que riche, était un facteur limitant. Alors que le cinéma! Ils doubleraient voir tripleraient les richesses de l'institue. Et cela marcha en un claquement de doigts. Utilisant les liens, le duo décida de partir aux états-unis d’Amérique aussi vite que possible. Ne sachant pas que, le petit avion qu'ils utiliseraient pour le voyage était depuis bien longtemps prévue et piégé par Arakyel. C'est donc au dessus de l'Océan pollué de l'Atlantique que disparue à jamais les co-directeur de l'Opéra de Varsovie. Et c'est vers les trente-six ans de notre charmante comédienne que le père lui, fini enfin par décéder de sa maladie... Et du poison qui avait bien aidé. Plus de Directeur, plus de sous Directeur, ce fût alors à Ivanna de diriger tout cela. La forçant alors à quitter définitivement la scène de l'Opéra, faisant alors de notre protagoniste la seule et unique vrai star de Pologne.

Jusqu'à ses quarante-six ans, la vit se déroula sans accrocs pour Arakyel. Devenant de plus en plus une superstar, elle mit sa santé de côté pour jouer sur le tableau de l'Opéra mais aussi en profiter pour tourner au cinéma, souhaitant conquérir le coeur de chaque individue. Plus on l'admirait et plus grande elle se sentait. Elle voulait que chaque individue connaisse son nom, l'admire, la vénère! Devenir encore plus grande que sa mère qui n'était devenue plus que l'ombre de ce qu'elle était. Vieille, silencieuse... La fille Triska se fichait bien de ce qu'elle pouvait bien faire, après tout ce n'était plus de son ressort. L'Opéra lui appartiendra bientôt, comme le monde de l'art avec le temps. Ivanna avait été sotte de se préoccuper à faire des enfants, Arakyel elle n'avait pas fait la même erreur. Il y avait tout de même eu quelque chose qui l'avait intriguée au sujet de ce nouveau monde, de clef et tout... Mais hormis le cadeau qu'un richissime chinois lui avait offert dans l'espoir d'en faire sa femme, cadeau qu'elle avait rangée dans sa chambre en donnant un simple baisé à cet amant très temporaire, il n'y avait rien eu de plus. Pourquoi s'intéresser à un autre monde? Celui-ci, bien qu'en ruine, serait son Empire! Mais l'année qui suivit, alors que notre protagoniste atteignait ses quarante-sept ans, tout s'effondra en un claquement de doigts.

Sa mère l'avait dénoncée. Toute ces années de silence, ce n'était pas d'une grand mère qui se mettait de côté non, c'était pour éviter d'être vue. Elle avait dépensée douze années et la quasi totalité de la fortune qui lui restait pour découvrir que la responsable de la mort de son marie et de ses deux fils était Arakyel. Pourquoi? Difficile de le savoir. Toujours est-il que notre protagoniste était faite comme un rat, sans échappatoire alors qu'elle était chez elle, la police autours de son manoir. Pourtant, si, il y avait un dernier espoir, une dernière chance. La clé pour l'autre monde. Elle ne perdit pas un instant pour décider de passer de l'autre côté. Si elle se faisait arrêter ici, ce serait une fin bien cruelle pour elle. Son monde ne verrait jamais le jour... Alors autant devenir maitresse d'un autre monde. C'est entouré du feu envoutant de la gloire qu'elle sentie son âme, son corps et tout ce qu'elle avait traverser le portail avant d'apparaitre dans un endroit parfaitement inconnu, différent... Comme elle.

Notre Polonaise était devenue une Dryade. Redevenue plus jeune, son corps ayant totalement changé pour une créature de la forêt. Si certains auraient paniqué, elle, décida d'en rire. Arakyel se trouvait encore plus belle dans ce corps de roses, d'épines et de ronces. Elle avait retrouvée son éclat de la jeunesse, elle avait la longévité avec elle dans un nouveau royaume, un nouveau monde encore si jeune... Un nouveau monde qui lui appartiendrait alors. Mais il fallait commencé par comprendre cet endroit avant d'agir. Il lui fallût une année pour s'adapter à cette nouvelle société. A son nouveau corps, ses pouvoirs. Les quatre maisons... Tout était aussi étrange que familier sur certains aspects. Mais une fois âgé de quarante-huit ans, elle lança la création de sa propre troupe de comédiens, recrutant les gens potentiellement intéressant d'autres maisons. Créant alors Le Jardin Fantastique, sous le surnom de "Rose" qu'elle utilisait pour garder secret encore un temps sa véritable identité, la Dryade employa toute son expériences sur Terre pour offrir de grandes réceptions comiques, tragiques ou musicale. Utilisant son pouvoir sur les plantes pour offrir de véritables scènes champêtre, tropical ou digne d'un jardin d'Eden pour enchanter le regard des autres.

Se faisant alors une place dans les parages d'Azamyr, son but était de devenir la main droite des dirigeants de sa Maison. Apportant après tout un rayonnement économique, culturel mais surtout, apportant tout un spectacle. C'est après cinq longues années à se batailler, user de son charme et de ses représentations qu'on lui offrit malgré tout un titre officieux aux Maintes Eaux, celui de cheffe des espionnes. Apportant alors informations, ragots et aide à la dirigeante en échange d'aide pour sa troupe de comediens. L'important qu'elle gagnait dans sa Maison comme chez les autres lui serait utile pour, surtout, un jour prendre le contrôle d'Azamyr. Car tout le monde pliera le genoux devant elle. Car le monde lui appartiendra...

Palier de pouvoir:

Chronologie générale: