Aujourd'hui à 17:27 par Elizabeth Moonmawh
Aujourd'hui à 17:19 par Elizabeth Moonmawh
Aujourd'hui à 16:54 par Valkya
Aujourd'hui à 16:35 par L'inconnu
Aujourd'hui à 16:26 par Elizabeth Moonmawh
Aujourd'hui à 15:58 par Elide Evans
Aujourd'hui à 15:25 par Elizabeth Moonmawh
Aujourd'hui à 14:45 par Kaël
Aujourd'hui à 14:03 par Galatéa
Viktor Phaos [Terminée]
Viktor Phaos
Directeur du Refuge d'Antan
Histoire
« Viktor ? Viktor, ce n'est pas drôle. Si tu ne sors pas très vite de ta cachette, tu peux oublier le dessert. »
Caché derrière d'épais rideaux, les genoux rangés sur le rebord de la fenêtre, le garnement pouffait de rire. Tourmenter sa nourrice, Amélia, faisait partie de ses activités préférées, juste derrière l'élaboration de plans pour conquérir le monde et le vol de gâteaux dans le dos de sa sœur aînée qui passait son temps à lui hurler dessus. Dès son plus jeune âge, Viktor s'était montré extrêmement turbulent. Hyperactif, il se passionnait pour des sujets divers et variés avant de les laisser de côté le lendemain comme s'ils n'avaient jamais existé. Sa curiosité ne connaissant aucune limite, le petit garçon ne réalisait pas la chance qu'il avait de pouvoir explorer toutes les possibilités qui se présentaient à lui. L'avantage d'une richesse florissante, d'être né dans la bonne famille, au bon moment, au bon endroit. Ceux qui le rencontrait témoignaient aisément de sa joie de vivre à toute épreuve, de son humour et de sa capacité à relativiser ma foi tout à fait remarquable pour un enfant de son âge. A les entendre, il ne manquait de rien. Ils ne pouvaient pas être si loin de la vérité.
« Tu l'auras cherché. Ne viens pas réclamer un goûter plus tard, et ce sera répété à ton père. ».
Son père. Grande hantise de Viktor, figure paternelle à la main de fer mais sans le gant de velours, Dimitri Phaos était un fantôme dans le paysage. Ne mettant pas un pied dans leur demeure en plein milieu de Moscou, il disparaissait en voyages d'affaires sans prévenir qui que ce soit, encore moins son rejeton qui après tout, lui rappelait beaucoup trop sa mère, réveillant de douloureux souvenirs. A écouter les anciens amis du couple qui venaient parfois rendre visite au petit pour s'assurer de sa bonne santé, Ludmila Phaos était un véritable rayon de soleil, un ange parmi les hommes. Le coeur sur la main, une oreille attentive, le parfait opposé de son mari qu'elle avait pourtant épousé pour la plus belle des raisons : l'amour, le plus pur qu'il soit. Malheureusement, les belles histoires n'existaient guère pour tous, et si Viktor n'a jamais su la raison de l'absence de sa mère dans sa vie, il avait eu tout le temps de s'en imaginer des dizaines. Tromperie de son père, accident de voiture, kidnapping, perdue dans le triangle des bermudes, passée sous silence pour la protéger de la mafia… Oh, le jeune homme ne manquait pas de créativité. De véritables réponses, il n'en aurait jamais. Comment pouvait-il espérer questionner un spectre qui ne daignait pas même le regarder lorsqu'ils étaient dans la même pièce ?
« Et quand tu sortiras de là, tu te laveras les mains. Tes copains t'attendent, dehors. »
Heureusement, Viktor n'était pas entièrement seul dans cette misère. Accompagné par sa nourrice partout où il mettait les pieds, il ne trouvait la sérénité qu'une fois sur les bancs de l'école, entouré de tous ses petits camarades. Populaire autant pour ce qu'il pouvait apporter à autrui financièrement que par son caractère facile à vivre, il en développa une certaine fierté, un goût de plaire qui lui causerait bien des soucis par la suite. De ces amis d'enfance, il ne conservera rien. Pas un nom, pas même un numéro de téléphone. En grandissant, progressivement, les ponts seraient coupés. Rarement à son initiative, souvent en lui laissant de faux espoirs. Une d'entre elles sortit du lot, lui brisant tout particulièrement le cœur. Il ne se souvenait que de son regard perçant, d'une mélodie au violon qui arrivait parfois jusqu'à ses fenêtres lorsqu'il se baladait dans les rues immenses de la capitale russe. S'il pouvait gagner l'appréciation de tous en les gavant de cadeaux, il n'avait jamais eu une réaction aussi sincère que celle qui deviendrait le soleil de ses nuits, pour un présent aussi banal qu'une peluche. Fou amoureux, autant qu'un enfant puisse l'être, il pleura durant des semaines lorsqu'en arrivant devant sa porte, il réalisa que plus personne ne lui répondrait. Elle était partie, l'abandonnant comme tous les autres.
« Ce n'était qu'une fille. Une de perdue, dix de retrouvées. En plus avec ton joli minois, tu ne vas quand même pas faire la tête ? »
Là où beaucoup se seraient terrés dans une peur de l'abandon aussi imposante que grotesque à ses yeux, Viktor se protégea en érigeant d'immenses murs autour de ses faiblesses, refusant d'accorder à quiconque de le voir vulnérable. Toujours souriant, il se targuait d'être une bonne âme tout comme l'était sa mère, cachant son coeur noir sous des couches de bienséance. Sans un mot, alors qu'il s'y était toujours opposé, il suivit son père dans ses voyages et commença à développer son propre réseau d'import-export dans l'armurerie. Fusils d'assaut, munitions, bombes, tant de marchandises dangereuses qui, entre de mauvaises mains, pouvaient avoir de graves conséquences. Certaines transactions baignaient dans l'illégalité la plus totale, d'autres respectaient des contrats bien ficelés, à croire que son père avait toujours jonglé avec aisance entre la vérité et le mensonge, une capacité qu'il transmettrait à merveilles à son fils unique. Complètement détaché de la réalité, le jeune homme termina ses études de commerce tout en travaillant dans l'entreprise de son père, enchaînant conquêtes sur conquêtes, amis superficiels sur amis superficiels pour combler le vide qui le hantait. Une tentative médiocre, vouée à l'échec mais qui avait au moins le mérite de lui faire passer le temps, rendre l'attente plus agréable.
« Regardez-le, la fierté de son père. Oui, j'étais sa nourrice, on peut dire que c'est un peu grâce à moi, tout ça ! »
Et vint le jour fatidique. Ce matin-là, Viktor s'était réveillé dans les beaux quartiers de Moscou, dans un des plus hauts immeubles de la capitale. Les yeux rivés vers le paysage qu'il discernait à travers les grandes baies vitrées, il sirotait son café, trempant ses lèvres dans sa mousse de lait. Une matinée typique pour un homme qui ne l'était pas tant, jusqu'à ce qu'il n'entende toquer à sa porte. Relevant un sourcil, Viktor posa sa tasse sur l'ilot de sa cuisine avant de se vêtir d'un peignoir épais pour aller ouvrir. Il déverrouilla la porte avec lenteur, réalisant que les coups accéléraient, entendant vaguement une respiration saccadée derrière les épais murs de son appartement. Une hésitation le gagna avant qu'il ne pousse un soupir d'exaspération. Il s'était juré d'être un homme d'action et de laisser la réflexion à ceux dont c'était le travail, la vocation, et sa spontanéité saupoudrée d'un peu d'inconscience allait le mener à sa perte.
A peine eut-il le temps d'ouvrir sa porte qu'une femme d'une cinquantaine d'années s'y précipita avant de la refermer sur le coup. Le visage légèrement ridé par la fatigue, une longue chevelure blonde dansant au creux de ses reins, elle tomba à genoux sur le sol. « V..Vik je… je t'ai trouvé avant eux c'est… c'est un … un miracle ! ». Incapable de se souvenir de ce visage tant il en avait croisé, le trafiquant n'eut aucune réaction si ce n'est se mettre à son niveau pour mieux la regarder. « De qui parlez-vous ? Et comment connaissez-vous mon nom ? ». Un air paniqué sur le visage, l'inconnue secoua la tête. « Tout… Tout ceci n'a aucune importance. Tu dois m'écouter, je t'en conjure. Ton… Ton père n'est pas celui que tu crois. ». Un rire nerveux le secoua. « Mais encore ? Qu'est-ce que je dois comprendre par là ? Que vous êtes encore une autre femme qu'il a éconduit après une nuit ? Je ne suis pas le bureau des plaintes, et je vous inviterais à sortir de chez moi. ». La jeune femme serra les poings avant de se redresser et d'épousseter sa robe. Elle respira longuement, levant ses mains derrière sa tête en faisant mine de remettre en place sa chevelure avant de décrocher une lame de sa poche, entaillant le poignet du propriétaire des lieux.
« C'est vrai qu'elle avait un sale caractère. Enfin, c'est ce qu'on m'a dit, moi, vous savez… Je ne l'ai pas connue. Il paraît qu'elle était violente. »
Pris par surprise, Viktor se mit à saigner du nez de façon incontrôlable et alors qu'il allait se mettre à déblatérer des insultes, il s'arrêta net pour constater que la demoiselle tenait entre ses mains une clef, recouverte de son sang. S'il avait entendu les tentatives de voyage entre les dimensions, il ne s'y était jamais attardé, considérant cet acte comme un pur blasphème. « Vous êtes complètement folle. Vous n'espérez quand même pas que ce petit jeu va fonctionner ? La corporation n'est pas stupide ! Si je leur explique votre petit manège, vous finirez en prison, voire pire. Dans votre intérêt, je détruirais cette clef avant qu'ils n'arrivent. ». Son regard se durcit, empli de rage. En face d'elle ne se trouvait qu'une jeune femme esseulée, à l'âme brisée, incapable de le soutenir. « Je suis désolée, Viktor. Je n'avais pas le choix. Il allait finir par te détruire. Comme moi, comme nous. Cela fait si longtemps que je cherche une clef, que je te cherche. J'aurais aimé te connaître, te choyer. Il ne m'en a pas laissé le choix, et à l'instant où tu allais commencer à représenter une menace pour lui, alors… ». Ses yeux se bordèrent de larmes tandis qu'elle se redressait pour passer une main affectueuse sur la joue de Viktor qui, pour une raison que lui-même ignorait, ne recula point. « Je ne te demande pas de comprendre, je te demande de vivre. Pour de vrai. Avec ses joies et ses peines, en oubliant ce qu'on a bien pu te demander. Te réinventer, dans ce nouvel univers qui n'attend que toi. Tu peux y arriver. Je crois en t… ». Puis il s'évanouit, doucement, tombant dans ses bras, victime du poison qui s'immisçait dans ses veines.
Drogué au possible, incapable de réagir, Viktor ne conserva aucun souvenir de la venue de la corporation, encore moins de son passage dans le portail. Apathique et désoeuvré, il écouta les instructions des prêtres avec un air effacé, s'enroulant sous des couches de vêtements médiocres avant de rejoindre les quartiers de sa maison. Là-bas, il apprit comment dompter ses nouvelles capacités, comprendre ce que ce monde pouvait lui réserver. Son intérêt pour Ozéna ne se manifesta qu'en présence des nouvelles créatures qui peuplaient cet univers et rapidement, il se prit d'affection pour cette faune aussi fantastique que surprenante. Toujours aussi doué en affaires, Viktor prit une place à part entière dans la Guilde des Marchands après plusieurs années de coopération avec autrui, alliant la charité de l'endroit qu'il nomma Le Refuge d'Antan à du commerce d'animaux. Qu'il s'agisse de montures, de bêtes d'agricultures ou encore d'animaux de compagnie, l'élémentaire faisait aisément passer sous le manteau des transactions plus où moins douteuses. Car même dans un nouveau monde, avec une nouvelle identité, il demeurait ce qu'il avait toujours été. Une turbulence.
Caché derrière d'épais rideaux, les genoux rangés sur le rebord de la fenêtre, le garnement pouffait de rire. Tourmenter sa nourrice, Amélia, faisait partie de ses activités préférées, juste derrière l'élaboration de plans pour conquérir le monde et le vol de gâteaux dans le dos de sa sœur aînée qui passait son temps à lui hurler dessus. Dès son plus jeune âge, Viktor s'était montré extrêmement turbulent. Hyperactif, il se passionnait pour des sujets divers et variés avant de les laisser de côté le lendemain comme s'ils n'avaient jamais existé. Sa curiosité ne connaissant aucune limite, le petit garçon ne réalisait pas la chance qu'il avait de pouvoir explorer toutes les possibilités qui se présentaient à lui. L'avantage d'une richesse florissante, d'être né dans la bonne famille, au bon moment, au bon endroit. Ceux qui le rencontrait témoignaient aisément de sa joie de vivre à toute épreuve, de son humour et de sa capacité à relativiser ma foi tout à fait remarquable pour un enfant de son âge. A les entendre, il ne manquait de rien. Ils ne pouvaient pas être si loin de la vérité.
« Tu l'auras cherché. Ne viens pas réclamer un goûter plus tard, et ce sera répété à ton père. ».
Son père. Grande hantise de Viktor, figure paternelle à la main de fer mais sans le gant de velours, Dimitri Phaos était un fantôme dans le paysage. Ne mettant pas un pied dans leur demeure en plein milieu de Moscou, il disparaissait en voyages d'affaires sans prévenir qui que ce soit, encore moins son rejeton qui après tout, lui rappelait beaucoup trop sa mère, réveillant de douloureux souvenirs. A écouter les anciens amis du couple qui venaient parfois rendre visite au petit pour s'assurer de sa bonne santé, Ludmila Phaos était un véritable rayon de soleil, un ange parmi les hommes. Le coeur sur la main, une oreille attentive, le parfait opposé de son mari qu'elle avait pourtant épousé pour la plus belle des raisons : l'amour, le plus pur qu'il soit. Malheureusement, les belles histoires n'existaient guère pour tous, et si Viktor n'a jamais su la raison de l'absence de sa mère dans sa vie, il avait eu tout le temps de s'en imaginer des dizaines. Tromperie de son père, accident de voiture, kidnapping, perdue dans le triangle des bermudes, passée sous silence pour la protéger de la mafia… Oh, le jeune homme ne manquait pas de créativité. De véritables réponses, il n'en aurait jamais. Comment pouvait-il espérer questionner un spectre qui ne daignait pas même le regarder lorsqu'ils étaient dans la même pièce ?
« Et quand tu sortiras de là, tu te laveras les mains. Tes copains t'attendent, dehors. »
Heureusement, Viktor n'était pas entièrement seul dans cette misère. Accompagné par sa nourrice partout où il mettait les pieds, il ne trouvait la sérénité qu'une fois sur les bancs de l'école, entouré de tous ses petits camarades. Populaire autant pour ce qu'il pouvait apporter à autrui financièrement que par son caractère facile à vivre, il en développa une certaine fierté, un goût de plaire qui lui causerait bien des soucis par la suite. De ces amis d'enfance, il ne conservera rien. Pas un nom, pas même un numéro de téléphone. En grandissant, progressivement, les ponts seraient coupés. Rarement à son initiative, souvent en lui laissant de faux espoirs. Une d'entre elles sortit du lot, lui brisant tout particulièrement le cœur. Il ne se souvenait que de son regard perçant, d'une mélodie au violon qui arrivait parfois jusqu'à ses fenêtres lorsqu'il se baladait dans les rues immenses de la capitale russe. S'il pouvait gagner l'appréciation de tous en les gavant de cadeaux, il n'avait jamais eu une réaction aussi sincère que celle qui deviendrait le soleil de ses nuits, pour un présent aussi banal qu'une peluche. Fou amoureux, autant qu'un enfant puisse l'être, il pleura durant des semaines lorsqu'en arrivant devant sa porte, il réalisa que plus personne ne lui répondrait. Elle était partie, l'abandonnant comme tous les autres.
« Ce n'était qu'une fille. Une de perdue, dix de retrouvées. En plus avec ton joli minois, tu ne vas quand même pas faire la tête ? »
Là où beaucoup se seraient terrés dans une peur de l'abandon aussi imposante que grotesque à ses yeux, Viktor se protégea en érigeant d'immenses murs autour de ses faiblesses, refusant d'accorder à quiconque de le voir vulnérable. Toujours souriant, il se targuait d'être une bonne âme tout comme l'était sa mère, cachant son coeur noir sous des couches de bienséance. Sans un mot, alors qu'il s'y était toujours opposé, il suivit son père dans ses voyages et commença à développer son propre réseau d'import-export dans l'armurerie. Fusils d'assaut, munitions, bombes, tant de marchandises dangereuses qui, entre de mauvaises mains, pouvaient avoir de graves conséquences. Certaines transactions baignaient dans l'illégalité la plus totale, d'autres respectaient des contrats bien ficelés, à croire que son père avait toujours jonglé avec aisance entre la vérité et le mensonge, une capacité qu'il transmettrait à merveilles à son fils unique. Complètement détaché de la réalité, le jeune homme termina ses études de commerce tout en travaillant dans l'entreprise de son père, enchaînant conquêtes sur conquêtes, amis superficiels sur amis superficiels pour combler le vide qui le hantait. Une tentative médiocre, vouée à l'échec mais qui avait au moins le mérite de lui faire passer le temps, rendre l'attente plus agréable.
« Regardez-le, la fierté de son père. Oui, j'étais sa nourrice, on peut dire que c'est un peu grâce à moi, tout ça ! »
Et vint le jour fatidique. Ce matin-là, Viktor s'était réveillé dans les beaux quartiers de Moscou, dans un des plus hauts immeubles de la capitale. Les yeux rivés vers le paysage qu'il discernait à travers les grandes baies vitrées, il sirotait son café, trempant ses lèvres dans sa mousse de lait. Une matinée typique pour un homme qui ne l'était pas tant, jusqu'à ce qu'il n'entende toquer à sa porte. Relevant un sourcil, Viktor posa sa tasse sur l'ilot de sa cuisine avant de se vêtir d'un peignoir épais pour aller ouvrir. Il déverrouilla la porte avec lenteur, réalisant que les coups accéléraient, entendant vaguement une respiration saccadée derrière les épais murs de son appartement. Une hésitation le gagna avant qu'il ne pousse un soupir d'exaspération. Il s'était juré d'être un homme d'action et de laisser la réflexion à ceux dont c'était le travail, la vocation, et sa spontanéité saupoudrée d'un peu d'inconscience allait le mener à sa perte.
A peine eut-il le temps d'ouvrir sa porte qu'une femme d'une cinquantaine d'années s'y précipita avant de la refermer sur le coup. Le visage légèrement ridé par la fatigue, une longue chevelure blonde dansant au creux de ses reins, elle tomba à genoux sur le sol. « V..Vik je… je t'ai trouvé avant eux c'est… c'est un … un miracle ! ». Incapable de se souvenir de ce visage tant il en avait croisé, le trafiquant n'eut aucune réaction si ce n'est se mettre à son niveau pour mieux la regarder. « De qui parlez-vous ? Et comment connaissez-vous mon nom ? ». Un air paniqué sur le visage, l'inconnue secoua la tête. « Tout… Tout ceci n'a aucune importance. Tu dois m'écouter, je t'en conjure. Ton… Ton père n'est pas celui que tu crois. ». Un rire nerveux le secoua. « Mais encore ? Qu'est-ce que je dois comprendre par là ? Que vous êtes encore une autre femme qu'il a éconduit après une nuit ? Je ne suis pas le bureau des plaintes, et je vous inviterais à sortir de chez moi. ». La jeune femme serra les poings avant de se redresser et d'épousseter sa robe. Elle respira longuement, levant ses mains derrière sa tête en faisant mine de remettre en place sa chevelure avant de décrocher une lame de sa poche, entaillant le poignet du propriétaire des lieux.
« C'est vrai qu'elle avait un sale caractère. Enfin, c'est ce qu'on m'a dit, moi, vous savez… Je ne l'ai pas connue. Il paraît qu'elle était violente. »
Pris par surprise, Viktor se mit à saigner du nez de façon incontrôlable et alors qu'il allait se mettre à déblatérer des insultes, il s'arrêta net pour constater que la demoiselle tenait entre ses mains une clef, recouverte de son sang. S'il avait entendu les tentatives de voyage entre les dimensions, il ne s'y était jamais attardé, considérant cet acte comme un pur blasphème. « Vous êtes complètement folle. Vous n'espérez quand même pas que ce petit jeu va fonctionner ? La corporation n'est pas stupide ! Si je leur explique votre petit manège, vous finirez en prison, voire pire. Dans votre intérêt, je détruirais cette clef avant qu'ils n'arrivent. ». Son regard se durcit, empli de rage. En face d'elle ne se trouvait qu'une jeune femme esseulée, à l'âme brisée, incapable de le soutenir. « Je suis désolée, Viktor. Je n'avais pas le choix. Il allait finir par te détruire. Comme moi, comme nous. Cela fait si longtemps que je cherche une clef, que je te cherche. J'aurais aimé te connaître, te choyer. Il ne m'en a pas laissé le choix, et à l'instant où tu allais commencer à représenter une menace pour lui, alors… ». Ses yeux se bordèrent de larmes tandis qu'elle se redressait pour passer une main affectueuse sur la joue de Viktor qui, pour une raison que lui-même ignorait, ne recula point. « Je ne te demande pas de comprendre, je te demande de vivre. Pour de vrai. Avec ses joies et ses peines, en oubliant ce qu'on a bien pu te demander. Te réinventer, dans ce nouvel univers qui n'attend que toi. Tu peux y arriver. Je crois en t… ». Puis il s'évanouit, doucement, tombant dans ses bras, victime du poison qui s'immisçait dans ses veines.
Drogué au possible, incapable de réagir, Viktor ne conserva aucun souvenir de la venue de la corporation, encore moins de son passage dans le portail. Apathique et désoeuvré, il écouta les instructions des prêtres avec un air effacé, s'enroulant sous des couches de vêtements médiocres avant de rejoindre les quartiers de sa maison. Là-bas, il apprit comment dompter ses nouvelles capacités, comprendre ce que ce monde pouvait lui réserver. Son intérêt pour Ozéna ne se manifesta qu'en présence des nouvelles créatures qui peuplaient cet univers et rapidement, il se prit d'affection pour cette faune aussi fantastique que surprenante. Toujours aussi doué en affaires, Viktor prit une place à part entière dans la Guilde des Marchands après plusieurs années de coopération avec autrui, alliant la charité de l'endroit qu'il nomma Le Refuge d'Antan à du commerce d'animaux. Qu'il s'agisse de montures, de bêtes d'agricultures ou encore d'animaux de compagnie, l'élémentaire faisait aisément passer sous le manteau des transactions plus où moins douteuses. Car même dans un nouveau monde, avec une nouvelle identité, il demeurait ce qu'il avait toujours été. Une turbulence.
- Le Refuge d'Antan:
- « S'il vous était demandé de décrire le Refuge d'Antan, l'un des mots qui vous viendrait premièrement à l'esprit serait probablement réconfortant. Créé en l'an 114, à l'arrivée de Sire Phaos sur nos terres, notre très aimable directeur, le Refuge a pour vocation de protéger la faune d'Ozéna. En effet, notre indifférence à la préservation de la nature a grandement précipité la chute du monde d'origine, les espèces animales s'éteignant les unes après les autres pour de multiples raisons. La suppression de leur habitat naturel, le réchauffement climatique, l'égoïsme des hommes somme toute. Alors quand l'occasion de refaire le monde s'est présentée, non, Sire Phaos n'a pas hésité une seconde à mettre la main à la pâte et à donner de lui-même pour créer un havre de paix.
Les créatures d'Ozéna constituent un challenge d'autant plus difficile à relever que sur Terre car ils possèdent des capacités magiques imprévisibles. Aussi, notre directeur s'est entouré des bonnes personnes, d'une équipe prête à l'accompagner sur le terrain mais a également noué des liens avec des explorateurs désireux d'apporter leur pierre à l'édifice. Le Refuge d'Antan s'étend sur plusieurs hectares, séparés en différentes zones, dont certaines ne vous sont pas accessibles pour préserver l'intimité et le besoin de solitude de certaines espèces. Si le climat reste globalement le même, certaines créatures nécessitent par exemple un accès à l'eau, d'autres un grand espace pour déployer leurs ailes… Les besoins de chaque animal ont été étudiés avec soin et ils sont ici, nous l'espérons sans pouvoir l'affirmer, aussi à l'aise que dans leur habitat naturel, la sécurité en plus bien évidemment.
Comme vous l'aurez compris, ici le bien-être animal est notre priorité et vos dons serviront à arroser cette graine plantée il y a déjà cinq ans, cet espoir d'un monde meilleur. ».
Viktor se pencha en arrière tout en laissant tomber son journal sur ses genoux, l'article dédié à l'oeuvre de sa vie encore ouvert. Un silence de plomb planait dans son bureau, interrompu par les quelques cris d'animaux qui réussissaient à traverser ses fenêtres. Doucement, un rire le parcourut tout entier, le faisant sursauter. Tempéré, rauque, il se transforma en une hilarité totale, ses gloussements remplissant la pièce. Des larmes perlant au bord de ses yeux bleus, il passa une main sur sa joue pour masser ses muscles qui commençaient à lui faire mal avant de se reprendre, se levant pour jeter le papier à la poubelle avant de s'éclipser, sa cape épaisse dansant dans son dos. « Qu'ils sont bêtes. »
- Palier de pouvoir:
- Palier II
- Chronologie générale:
Année 4162 - Naissance
Année 4164 - Départ de sa mère pour raison inconnue, remplacée par sa nourrice Amélia
Année 4170 - Rupture amoureuse compliquée
Année 4176 - Début des études de commerce
Année 4179 - Entrée dans l'entreprise de son père en alternance
Année 4184 - Entièrement indépendant dans l'import-export d'armurerie et dans le trafic d'armes.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------
An 113 - Arrivée sur Ozéna, prise en main des pouvoirs et du nouveau monde
An 114 - Entrée dans la guilde des marchands en tant que marchand de créatures
An 114 / 115 - Création du Refuge d'Antan, couverture pour son commerce illégal de créatures
An 118 - Commerce très bien établi, trafic également. Vit de son activité et jouit d'une bonne réputation.
- Inventaire:
- Une boussole
- Une montre de bonne qualité
- Un filet
- De la nourriture pour animaux
- Une dague basique
- Un sifflet
Physique
Une longue chevelure noire de jais dansant en cascade dans son dos, des vêtements épais et colorés, un sourire éclatant, il est difficile de croiser l'élémentaire sans le remarquer. Particulièrement coquet, Viktor accorde beaucoup d'importance à son apparence et s'il apprécie les changements subis après le passage dans le portail, cela n'a pas toujours été le cas. A son arrivée en Ozéna, le jeune homme souffra longtemps d'une dépersonnalisation, incapable d'associer le reflet dans le miroir à celui qu'il avait été auparavant. Cet état, bien que temporaire, affecte encore aujourd'hui son opinion de lui-même et bien qu'il soit conscient d'avoir été réincarné en charmant jeune homme, il se retrouve régulièrement paralysé dans ses quartiers au petit matin, à la recherche de la tenue parfaite qui pourrait lui retirer cette impression étrange.
Le nez droit, sa peau de porcelaine parcourue de grains de beauté, des lèvres fines et la machoire droite, Viktor affiche toujours malgré lui des traits typiques des slaves, ses origines le poursuivant sans cesse. La peau de l'élémentaire est constamment glacée sans qu'il ne semble souffrir du froid et sa taille bien supérieure à la moyenne, d'un bon deux mètres et neuf centimètres, l'oblige quelque peu à se faire remarquer dans la foule. Sa carrure est imposante sans être musclée, ses épaules larges et ses bras finement ciselés par les années passées à perfectionner son agilité afin de ne pas se faire surprendre par un Vachampignon un peu trop caractériel. Sa forme élémentaire s'apparente plus à un seigneur des glaces qu'autre chose, son corps se recouvrant entièrement d'une glace fine et parfaitement transparente. Son visage devient peu reconnaissable, perdant son légendaire sourire pour n'incarner que le froid des terres inexplorées d'Ozéna. Il ne l'arbore qu'en de très rares occasions et souvent involontairement, lorsque la situation requiert plus de prudence que d'ordinaire. Parfois, il arrive que le bout de ses boucles d'oreilles se glace légèrement, témoignant d'un léger stress...
Caractère
Décrit comme un véritable rayon de soleil par ceux qui ont le plaisir de le rencontrer, Viktor a rapidement développé une pointe de narcissisme, tout juste ce qu'il faut pour ne pas (trop) tomber dans l'extravagance. D'un naturel avenant, l'élémentaire prend plaisir aux conversations mondaines, sa curiosité l'aidant grandement à s'ouvrir à bons nombres de sujets. Il n'hésite pas non plus à donner un avis franc et tranché quand cela lui est demandé et surtout lorsque l'occasion s'y prête, car l'art de converser est l'un des nombreux qu'il a perfectionné en arrivant sur Ozéna. D'un traficant d'armes à un beau parleur, semblerait-il qu'il n'y ait qu'un pas. Le russe affiche un sourire de circonstance en tous temps, marmonnant des chansons les mains plongées sans ses poches lors de ses nombreuses promenades en Azamyr, se donnant un air léger et bohème collant parfaitement à l'image qu'il désire renvoyer à autrui. Il aime les choses simples, le souffle du vent dans sa longue chevelure noire, le sourire des rares enfants peuplant Azamyr, la joie incommensurable qui s'empare de son corps tout entier quand une nouvelle créature entre dans ses rangs. Très intéressé par la religion comme il l'était sur Terre, Viktor se plait à prier Lysrus et Tydéa régulièrement, errant de temples en temples en accordant son attention à ceux qui la réclament. En tous points, Viktor sonne comme un parfait protagoniste et peut-être qu'au fond, il l'est véritablement... Sous des couches de malhonnêteté.
S'il paraît altruiste et le coeur sur la main au premier abord, le jeune homme cache une nature bien plus sombre. Certes, il ne grignote pas des enfants au petit-déjeuner, néanmoins il demeure loin de l'idée du bon samaritain qu'il s'affaire à diffuser. Ses intérêts restent sa priorité, sa richesse également, probablement car il n'a jamais eu rien d'autre pour combler le vide dans sa poitrine. Profondément marqué par la blessure de l'abandon, Viktor éprouve de réelles difficultés à créer du lien plus que superficiel avec autrui et ne se confie que très peu sur sa vie actuelle, encore moins sur l'ancienne qu'il tente d'oublier. Criminel dans l'âme, il n'éprouve pas de regrets concernant son trafic d'animaux, considérant que c'est un mal pour un bien tant son Refuge apporte à Azamyr. Oh ne vous méprenez pas, il apprécie sans doute beaucoup plus la compagnie des créatures magiques que la plupart des humains, et s'il s'assure que ses acheteurs ne trempent pas dans la maltraitance, cela ne l'empêche pas de dormir la nuit.
S'il paraît altruiste et le coeur sur la main au premier abord, le jeune homme cache une nature bien plus sombre. Certes, il ne grignote pas des enfants au petit-déjeuner, néanmoins il demeure loin de l'idée du bon samaritain qu'il s'affaire à diffuser. Ses intérêts restent sa priorité, sa richesse également, probablement car il n'a jamais eu rien d'autre pour combler le vide dans sa poitrine. Profondément marqué par la blessure de l'abandon, Viktor éprouve de réelles difficultés à créer du lien plus que superficiel avec autrui et ne se confie que très peu sur sa vie actuelle, encore moins sur l'ancienne qu'il tente d'oublier. Criminel dans l'âme, il n'éprouve pas de regrets concernant son trafic d'animaux, considérant que c'est un mal pour un bien tant son Refuge apporte à Azamyr. Oh ne vous méprenez pas, il apprécie sans doute beaucoup plus la compagnie des créatures magiques que la plupart des humains, et s'il s'assure que ses acheteurs ne trempent pas dans la maltraitance, cela ne l'empêche pas de dormir la nuit.
À propos de toi
Informations
Nom & Prénom
Viktor PhaosÂge
[age="4162"]Race
Elementaire de glaceMaison
Ciel et souffleMétier
Dirigeant du Refuge d'Antan et commerçant de créatures (Guilde des Marchands)Feat
OCInvité
Invité
La frangipane c'est tellement bon !
Cette bannière de fiche est à tomber par terre, j'aime si fort.
Bon courage pour la fiche ! <3
Cette bannière de fiche est à tomber par terre, j'aime si fort.
Bon courage pour la fiche ! <3
Ozéna
Staff
Validé !
Bienvenue sur Ozéna !
Voici donc notre premier protecteur des animaux ! Enfin... Protecteur est un bien grand mot lorsque l'on doit mentionner Viktor...
J'ai beaucoup aimé lire sa fiche, son histoire tortueuse et comment te dire que je suis aaaaabsolument fan de son occupation (légale et illégale, cela va s'en dire) !
J'ai hâte de voir ce qu'il va advenir de lui et surtout, comment il va s'en sortir avec tous ces animaux
Te voilà presque fin prêt à débuter ton aventure. Il te faudra d'abord aller recenser ton avatar, ainsi que ton métier et ta race avant de pouvoir te lancer dans le monde.
N'oublie pas de poster ton journal de bord également, cela te permettra de suivre tes jeux, mais également d'avoir un résumé de tes relations. Tu pourras également poster ton inventaire afin d'avoir un visuel sur tes achats de la boutique et ainsi faciliter la prise en compte de ces derniers lors de tes jeux, par les MJs.
Bonne chance et surtout amuse-toi bien !
Icône :
Messages :
1448
Job :
Univers
Feat :
Inconnu
Azys :
2030
Contenu sponsorisé
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum