Fille chérie d'un baron de la Pègre New-Yorkaise, Amelia appartenait à l'une des familles les plus influentes en matière de crime de la Big Apple. Meurtres, trafics de drogue, combats clandestins et autre joyeusetés, son papounet chéri ne lésinait pas sur les moyens de continuer d'enrichir sa famille.

Autrefois immigrants Français, la famille avait d'abord prospéré dans le commerce, avant que le monde ne file tout droit vers son effondrement et les contraigne à revoir leur méthodes commerciales. Vivant une de ces vies de gamine pourrie gâtée, Amelia faisait partie de ceux qui dégustaient des toasts pendant que la terre entière était en train de brûler.

Une enfance heureuse, choyée, dorlotée même. Une mère présente mais souvent plus affairée à collectionner les pièces de créateurs, un père pris par ses affaires, c'est les divers hommes de mains et personnel de maison qui se chargeront principalement de l'éduquer. Et c'est donc ainsi qu'échappera au reste du monde cette cruauté naissante, ces actes tendant parfois vers une malsaine perversité. Mais pour pouvoir le réaliser, encore faudrait-il avoir eu les yeux sur la fi-fille adorée.

Et puis, était-ce si surprenant de voir la fille unique d'un baron mafieux démontrer quelques signes de cruauté ? Son père après tout était avide d'exécutions de ceux qui osaient le défier. Alors, finalement, elle ne faisait que suivre ses traces.

Mais voilà, le destin semblait en avoir décidé autrement. Et c'est à l'aube de ses 23 ans qu'Amelia verra sa vie basculer. Encore formée dans le but de reprendre les rênes qu'elle ne touchera finalement jamais, les Mosconis se faisaient exterminer. Sûrement là la faute à ces maudites clés, tout le monde s'accusait d'en avoir une, se menaçait de venir les chercher. Une autre famille rivale avait sûrement commandité le meurtre, tenté de prendre leur place dans un quelconque marché dont plus personne ne se fichait. Mais ce fut suffisant pour que les soupçons se tournent vers les Gouttenoire. Ils devaient être à l'origine de l'ordre, avoir demandé à ce que les Mosconis soient assassinés. Pourtant un gamin du nom de Milo avait bien été arrêté, emprisonné même, mais tous se tournaient vers le patriarche Gouttenoire, le désignant comme celui qui avait payé la main du merdeux.

Les jours suivants furent un flou sans nom. Amelia se souvient de sa mère, paniquée, qui tente de faire quelques valises, de son père qui passe de nombreux coups de téléphone. Elle se souvient aussi d'une discussion derrière porte close, ou quelques voix s'élèvent à peine. Voix qu'elle parvient à écouter.

« Et s'ils nous trouvent avant qu'on parvienne à s'échapper ? » S'étrangle la mère, parlant visiblement à son mari.

« Je ferais tout pour la protéger. Un contact peut l'extraire si nous sommes attaqués, il lui remettra une clé et elle partira vers le nouveau monde. » Répond alors le père à voix basse, tentant de rassurer sa femme.

Alors, évidemment, en entendant tout ça, Amelia tenta de discuter, de leur faire oublier cette sordide idée dans laquelle elle irait seule sur un monde dont elle ignorait tout. Mais à force de persuasion, à force de lui rappeler qu'elle était le dernier espoir de cette lignée, le patriarche finira par le lui faire accepter.

Et malgré le temps qu'ils avaient prit pour empaqueter, malgré l'avance qu'ils pensaient avoir sur leurs rivaux, la descente fut inévitable. Un des hommes de main du père parvint à extraire l'héritière, in extremis, la remettant à celui censé lui remettre sa clé. Amelia ne se souvient pas vraiment de cette funeste soirée tant les cris derrière la porte dérobée qui fut son salut lui hante encore profondément l'esprit. Peut-être a-t'elle simplement réussi à omettre ces souvenirs traumatisants, peut-être en est-elle encore rongée ? C'est sans vraiment comprendre tout ce qu'il venait de se passer qu'elle récupère la clé, appose son sang dessus comme le type qui la lui a filée le lui explique. Et puis elle est récupérée, trimbalée jusqu'à un bâtiment de la corporation où on lui explique ce qu'il va lui arriver.

Amelia est transie de terreur. Transie par l'inconnu qui semble la frapper. Là où elle vivait auparavant dans le confort douillet d'un penthouse New Yorkais, elle n'était désormais plus personne et devait tout recommencer.

Alors, forcément, une fois le portail passé, elle accuse le coup. Elle accuse le coup d'une demi année passée à subir tous ces changements. La technologie a disparu, son corps, ses sens, son appétit ont changés. Elle doit désormais composer avec le fait de boire du sang, de posséder tout au fond d'elle cette étrange faim qui la guette. Elle passe d'abord sa première année à errer, sans véritablement savoir quelle est sa place. Et puis elle fini par rejoindre les explorateurs, mettant à leur service son habilité à l'arc et ses compétences martiales, dernier vestige de cette vie d'avant qu'elle fait tout pour oublier.

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