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Saison froide ☃︎ Azamyr • An 118 — Novembre à Décembre

Imaginez un monde dans lequel votre avenir est incertain, la fin se rapprochant de plus en plus, sans que vous puissiez changer votre destin. Un jour, une solution est trouvée, vous permettant d’espérer, de croire en la possibilité d’une autre vie, une nouvelle vie. Il vous faut trouver une clé, vous permettant de traverser le portail menant à un nouveau monde. Là, tout est possible, vous naissez à nouveau, différent. Vous devrez faire face aux dangers, aux complots, aux découvertes. Mais l’avenir s’étend devant vous. Le petit journal d'Azamyr

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Des chrysanthèmes pour un spectre. [ Zora / 19 octobre]

Vino Ravart
Maison de la Flamme et de l'Ombre

L’astre lunaire était déjà haut perché dans les cieux étoilés lorsque Vino râla bruyamment, soupirant ce qui ressemblait à un grognement de cerf en rut. L'ursidé avait ôté une partie de la tenue réglementaire qu'exigeait sa profession, ne se trouvant dès lors qu'engoncer dans une chemise ocre et le fut traditionnels des veilleurs. Les deux pognes campées sur les rebords en pierres lissées par le temps des remparts, le tire-au-flanc observait l’immensité de la flore s’étendant à perte de vue, perdant son regard sur le décor enchanteur. L’obscurité dans laquelle était plongée la forêt donnait l’impression d’une mer calme, seulement troublée parfois par un zéphyr impétueux remuant les arbres mollement, laissant vivre cet océan verdâtre. Le ver luisant inspira profondément avant d’expirer lourdement. Un sourire habillant sa trogne, il pivota sur lui-même pour venir tirer l’une des chaises que le malandrin avait soigneusement embarquées plus tôt.

S’il était de corvée de garde pour la nuitée, le loustic ne s’en était pas véritablement offusqué, appréciant la surveillance tranquille de cette partie isolée de la muraille. À une heure si tardive dans un coin reculé, le malicieux s’attendait à passer une soirée en toute décontraction, ne bossant pas la moindre seconde. C’était un peu son repaire, ce dernier lui permettant de disparaître durant ses gardes tout en conservant l'illusion d'un pro' en pleine action. L'espiègle s’arrangeait constamment durant la journée précédant sa nuit de subtiliser une caisse à vin, et de la planquer dans les parages. Le rêve d’un feignant : du vin, pas l'ombre d'un supérieur veillant au grain ou zieutant ses agissements. En bref, une oasis grandiose dans cette société faussement égalitaire. Avec une dextérité trahissant une certaine habitude, le fils Ravart cala son repose-cul en bois avant de s’y affaler, le dos appuyé sur le dossier à en faire grincer la réalisation d'un ébéniste débutant. Sa dextre se mit à trifouiller dans le large sac qu’il s’était coltiné durant son escalade. Avec un rire satisfait, Vino dégaina une bouteille au contenu aisément devinable, même pour le plus laborieux des inspecteurs. Le spectre dévissa le bouchon de liège avec ses dents, avant de le cracher par-dessus les remparts.

« Hop la. »

Il contempla d’un œil fier son projectile tracée une superbe parabole, disparaissant rapidement hors de ses mirettes. Ses bottes souillées de terre vinrent se loger sur la pierre tandis qu’il se balançait audacieusement sur sa chaise, défiant la gravité avec une certaine prudence tout de même. Sa pogne qui agrippait la bouteille vint reposer le goulot entre son bec et.. glou et glou et glou. Une descente à en faire rougir une cascade. En une poignée de secondes, plus d’un quart du liquide cramoisie s’écoulait dans le gosier de l’éclaireur, qui acheva cette dégustation d’un « Aaah » retentissant. L’apanage des vrais ivrognes, capable de se réjouir de la consommation de piquette. Il reposa distraitement son nectar divin, à portée de main bien évidemment, pas fou le fou, avant de tirer son sac à lui, le déposant sur ses cuisses. Largement aidé par sa fluorescence, le nez dans son barda, le limier grommelait pendant sa recherche confuse. Sourcils froncés, il pestait en prononçant des ignominies à l’encontre des dieux de ce monde, blâmant une perte de temps considérable et.. 

« Enfin ! »

Proclama le grognard quand ses phalanges encerclèrent le manche de sa mandoline, sans jeu de mots graveleux. Le spectre s’émerveilla en contemplant l’instrument illuminé par sa peau émeraude qu’il haïssait tant. Foutu malédiction, celle de vivre quarante siècles avec comme fardeau de... L'ours secoua sa frimousse de droite à gauche, chassant ses songes déprimant, préférant reporter son attention sur l'instrument. Instinctivement, Vino immobilisa la mandoline sous l’un de ses bras et ses doigts se mirent à danser sur les cordes, perturbant l’ambiance silencieuse de la nature endormie. Les notes délicates et étrangement mélancoliques furent emportées par le vent frais annonçant l’hiver proche. Une quinte de toux répugnante secoua le bougre s’improvisant artiste devant une assemblée déserte.

La mélodie:

La mélodie délicieusement douce enroba la dépouille fluorescente, sa paume frappant parfois le bois de l’instrument tandis qu’il fredonnait un semblant de chanson, mâchant les syllabes pour former un morceau peu compréhensible. Seul, isolé, l’ivrogne notoire à l’éthique discutable s’abandonnait à une passion délaissée. La voix grave, les mains agiles, Vino s’oubliait entre deux gorgées, s’imaginant en soliste dans cet univers nouveau. Un instant de paix et de sérénité, se retrouvant avec soi-même et ses envies sanguinaires autant que macabres .

« Je reviens… te chercher. Tous les deux, on s'est fait la guerre… Tous les deux, on s'est pillés, volés, ruinés… Qui a gagné, qui a perdu… On n'en sait rien, on ne sait plus… On se retrouve les mains nues… Mais après la guerre… Il nous reste à faire la paix… »

Les notes s’enchaînaient tandis que Vino chantonnait, bredouillant des rimes tout en berçant l’endroit d’un rythme lent, sa caboche marquant un certain entrain, l'air jouée poussant à la contemplation de cette nature sauvage assoupie, que l’on pouvait contempler depuis les rempart surplombant ce monde.
Vino Ravart
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Zora Krüger
Maison des Maintes Eaux

Le menton dans sa main, accoudée et enfermée dans sa tranquillité, une ombre habituée des lieux admire l’intensité de l’océan céleste, les étoiles se comptent par milliers et elle le fait vraiment : quatre-vingt-huit, quatre-vingt-neuf, quatre-vingt-dix. Depuis une demi heure Zora se penche sur cette mission sans intérêt général si ce n’est pour le sien, sa satisfaction personnelle accomplie lui conférera une certaine dose de bonheur. Elle a recommencé deux fois car s’est perdue dans les chiffres, a oublié ce qui vient après le soixante-seize et rigole brièvement de son incapacité. L’amusement est réel et ce n’est certainement pas une soirée passée de trop près avec tous les autres membres de sa maison qui arriverait à lui procurer autant de joie.

Elle ne sait plus depuis combien de temps elle essaye de comptabiliser ses points lumineux, cela doit faire au moins un mois qu'on peut l’observer presque chaque soir retenter sa chance, encore et encore, sans une once d’épuisement. Incroyable de se motiver pour une tâche si puérile que les autres passants la reconnaissant se moquent dans leur barbe de son retour. C’est que cette femme persévère dans cette inutilité !
Cela lui va qu’on en rit, elle se souvient l’avoir fait la première histoire de s’immuniser contre ces futures critiques.

Une chose l’attriste, le froid automnal accompagné de cet inconfort. De nature frileuse, Zora s’évertue à ignorer ses frissons et même en sentant sa peau piquer contre le tissu de son gilet, elle persiste à ne pas rentrer tout de suite dans ses quartiers. C’est important voyez-vous !

Arrivée fièrement à trois-cent, ses yeux se perdent dans l’horizon noire et il lui faut à nouveau tout reprendre depuis le début.
Ça commence à bien faire tiens, ronchonne-t-elle dans son coin, faisant retourner deux têtes interloquées. Très vite le duo s’éloigne et Zora choisit de se décaler pour avoir une meilleure vue ; oui voilà, c’est sa position la cause de son échec, il ne peut qu’en être ainsi !

Un, deux, trois, concentrée et son esprit divague quand des notes de musique parviennent à son oreille, alors ce n’est plus des nombres qui sortent de sa bouche, mais des imitations de sons. Son corps voudrait se balancer en suivant la mélodie, or son sens du rythme est catastrophique. Mais- enfin elle comprend qu’on la perturbe.
L’auteur de ce spectacle improvisé est visible comme la belle lune qu’elle affectionne tous les soirs avant de se coucher.

Son index se lève, le pointe du doigt, elle cherche et cherche et cherche ! Comment les appelle-t-on, qui sont-ils déjà. Cela va lui revenir, cela ne va pas tarder à se décoincer tout là-haut. En attendant; de son pas léger, elle suit les courbes des dalles, frôle du dos de sa main le rempart pour se rapprocher de la source lumineuse.

Les paroles bien originales sont écoutées avec attention, elle acquiesce comme pour donner raison à cet inconnu décidément très investi dans sa chanson. Telle une mère encourageant son enfant à la récitation d’une poésie apprise pour l’école.
Profitant de sa discrétion, la nymphe s’extasie silencieusement de son éclat particulier, bien sûr qu’il n’est pas rare d’en croiser, néanmoins là est l’occasion de vraiment être à quelques mètres voire centimètres.

Le sourire s’élargit et son visage éclairé par les tons verts paraît davantage malade.
Une mèche est tortillée et lorsque le chant semble se terminer, un applaudissement soudain éclate dans les airs.

Et alors et alors, que se passe-t-il s’il n’y a pas de paix ? Qui tue qui le premier, toi ?! La curiosité est grandissante.
Hm. Ou personne ne meurt, puis retombe bien vite. Mais s’il est question de vol il faudrait appeler les autorités.

Comme à l'accoutumé, elle ne saisit rien correctement.
Son regard ne s’arrête que furtivement sur son vis-à-vis, ce qui l’interpelle est la bouteille à proximité.

C'est donc comme ça que tu surveilles les alentours. Reprenant des cheveux pour jouer avec.
Zora Krüger
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Vino Ravart
Maison de la Flamme et de l'Ombre

Vino, insouciant tout en se pensant au sommet de la chaîne alimentaire du coin, poussait la chansonnette ne prêtant guère attention aux alentours, quand soudain, son plaisant instant solitaire -drôle de formulation au passage- fut troublé. Une voix féminine vint à raisonner dans les esgourdes du spectre qui, totalement prit au dépourvu, manqua de chuter de son perchoir en bois. En agitant ses bras, à grand renfort de chance, le bougre parvint à éviter de s’écrouler lourdement sur les pierres peu confortables de ce rempart. Avec un réflexe digne d’un félin, en exagérant à peine, le fils Ravart parvint à se rattraper in extremis. La mine contrite, les soucoupes de l’ours tournèrent vers la nouvelle arrivante étonnamment discrète dans son approche, moins dans sa façon d’alpaguer. Le ton bourru du charmant artiste résonna plus rapidement que son esprit analysa la nymphe.

« P’tain l’assassin, c'n'est pas possible d'me foutre une trouille pareille. J’suis.. Vert d'peur. Ah. Vert d'peur. »

Sa propre remarque de soûlards amusa le colosse qui réajustait son arrière-train sur la chaise, s’assurant qu’un dérapage ne lui vaudrait de déguster les cailloux, sbaff en plein dans la trogne. Cette fois, pendant que l’intérieur de sa caboche réalisait quelle entité se dressait face à lui, ses oreilles emmagasinaient les interrogations de l’espionne. Le rustre n’étant qu’un homme, Tue la Vino demeurait par conséquent dans l’incapacité d’exécuter deux tâches à la fois. La première, l’observation. Étrange créature que celle qui s’adressait à lui. Le premier détail qui sauta aux yeux du musicien fut la chevelure superbe de la vendeuse de fleurs. Effroyablement bien peignée au point d’en laisser formuler l'hypothèse un côté maniaque, cette chevelure ravissait le regard des curieux, et des coiffeurs. Des yeux en amande à en faire rougir une biche, et des traits diaboliquement jeunes, un vrai petit bout de femme. Petit bout, c’était le cas de le dire. Haute comme trois pommes, frêle à en être presque chétive, d’elle se dégageait une aura de fragilité indéniable qui contrastait avec son ton curieux. Énigmatique, comparable à son entrée en scène atypique. Il serait si facile de la faire dormir pour l'éternité, juste serrer suffisamment longtemps tes mains autour de son cou. Imagine le plaisir que cela procure. Allons Vino, écoute moi.

Désormais, les yeux plissés, le traitement des questions était à l’ordre du jour. Tout en permettant à ses phalanges de remuer harmonieusement les cordes, sa frimousse tourné vers la demoiselle, sa baveuse se mit en jambe.

« C’est marrant, une fleuriste qui critique l’éthique d'travail d’un valeureux veilleur. Fleuriste dans une colonie d'moins de 300 gus, c’est au-delà du culot. D'l’audace, je dirais sans broncher. Ouais, j’suis d’ja passé d'vant ta boutique pendant que j’sauvais encore une fois c'te cité. Tu coupais les tiges d'une cruelle et dangereuse jonquille farouche. A c'moment la j'me souviens avoir pensé : Putain, les couilles de cette femme ! »

Ses syllabes empestaient le sarcasme, Elle ose te... et sa mélodie ne s’interrompit que pour laisser le soin à l’alcoolique d’assouvir son addiction avec deux gorgées généreuses. Toutefois gentilhomme, il donna un coup du cul de la bouteille en direction de Zora, comme pour l'inviter à se servir, si l’envie lui en prenait. L’amoureux du houblon ricana, avant que sa mandoline avec l'aide de ses menottes ne se mit à jouer une fois encore les mêmes notes que les instants précédents.

« Évid'mment qu'j'suis le premier à tuer. Mon sourire fait rater un batt'ment d'cœur, mon corps fait renaître, et mon souvenir est éternel. »

Avec un air théâtral infernal, le veilleur contracta l’un de ses biceps, singea un champion d’haltérophilie, sans toutefois en posséder le tour de bras. La carcasse de l’ivrogne, solide et robuste, n’incarnait pas le dieu romain sculpté mais se rapprochait indéniablement plus du guerrier sauvage affrontant des légions romaines durant les campagnes Goths durant l’ancien temps.

L’éclaireur renifla, avant de secouer mollement sa crinière indisciplinée. Son regard s’attarda Zora aux creux accentuée par la lumière Émeraude qui émanait du spectre qui scrutait sans gêne la nymphe.

« Eh bien fleuriste, j'suis si mauvais chanteur que j't’arrache que des applaudissements et non quelques pas de danse, même maladroit  ? L’artiste émérite dégustant une piquette Chateaubriand en est fort'ment secoué. »

Loin de s’interrompre, le Mélomane, le cul vissé sur le siège, ne délogeait pas son regard de la fleuriste, ses iris brunes s’attardant dans celles de la nymphe, insistant dénué de tout savoir vivre. Le ver luisant, la gueule habillé d’un sourire, se redressa d’un coup sec. De toute sa stature, l’ursidé fit face à l’arrivante imprévue. Ses larges épaules dépassant outrageusement le petit modèle féminin. Imagine son regard terrifié, ses ongles lacérés tes avant-bras. La respiration de la bête soulevait visuellement sa poitrine… Lentement, le troubadour tendit une pogne et agrippa… Une autre bouteille pour l'entamer, le liquide cramoisie déferlant à travers son cou épais.

« La paix et la guerre sont indissociables d'l’amour. Ou alors, quel genre d’amour est-ce, hein ? Les imbéciles confondent souvent tendresse et amour. M’enfin, qu’est c'que tu fous ici l’insomniaque ? Tes gambettes viennent déranger un bourreau d'boulot alors que tu n'sembles pas êt'un oiseau d'nuit d'la maison des couche-tards. J't'préviens, s'tu veux t'faire la malle et explorer l’extérieur, j'suis censé t’en empêcher. Sans offense, ç'risque d'pas bien être compliqué au vu d'l’épaisseur des Mikados que tu appelles « tes bras », on n'est pas sur la tâche la plus ardue. En termes de difficulté, j'aurais plus d'mal à enfiler mes groles l'matin.»

Accompagné d’une insolence extrême, le malandrin pinça mollement à l’aide de sa pince de crabe, formée de son pouce et de son index, le biceps de Zora.

« Mollasson, le myrmidon. »
Vino Ravart
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Zora Krüger
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Zora est fière de sa démonstration amicale, pensant marquer des points sur l'échelle sociale et se projette déjà dans l'idée de raconter son succès à son parterre de fleurs. La chute évitée in extremis par l'homme l'en dissuade au dernier moment, ses mains cessent toute expression. Elle a encore foiré c'est ça ? Ce n'est toujours pas comme ça qu'on fait pour s'intégrer. Tant pis ! La vie est faite d'occasions ratées et il en vient à nous-même de retenter le coup d'après.

Elle se désigne du doigt à l’entente du mot assassin, assassin ? Zora ? Elle n’a jamais tué personne, enfin peut-être quelques genres de mouches qui survolent l’eau et la dérangent lorsqu’elle rejoint la terre ferme.
Sa main chasse l’air de sorte à détourner ses pensées intrusives, il faut se concentrer sur sa rencontre et essayer de ne pas s’égarer de peur de louper à nouveau le coche. Ce serait bête de ressasser cette scène d’avant-hier où ces stupides insectes se sont emmêlées les ailes et ont failli atterrir dans sa bouche, m’enfin depuis quand on voit un trou noir et on s’y glisse dedans. N’importe quoi ces bestioles.

Son regard quitte assez vite l’alcool en bouteille et elle se demande ce qu’elle a sur le visage pour qu’il la fixe aussi longtemps. Elle ne dit rien, ne fait rien non plus, Zora attend droite comme un i. Bon, c’est long.

Ah ! Il parle. Mon dieu imaginez qu’il ait perdu la parole suite à sa peur soudaine, ce serait fâcheux pour un veilleur ; ne plus pouvoir crier HALTE en poursuivant les gens aventureux.

Des consonnes mâchées, jetées à la trappe et cela rend difficile la compréhension du côté de la jeune femme. Instinctivement, ses yeux se plissent à leur tour - non pas pour l’admirer, mais pour mieux entendre. Un réflexe dont l'efficacité n’a été guère prouvée. Papillonnant des paupières, enfin saisit-elle qu’il la connaît et l'a reconnue.

Oh. Son coeur bondit dans sa poitrine, elle existe dans la vie des autres, c’est vrai, on ne peut définitivement jouer l’inconnue surtout sur une petite planète. C’est qu’il n’a même pas acheté un bouquet, le malpoli.

Les jonquilles l’ont donc tant happée qu’un homme à son image soit parvenu à échapper à sa vigilance. Zora aime observer les personnes vagabonder, un géant barbu, à la fougue comparable à ces vagues frappant les rochers sur les côtes ne peut pas passer inaperçu. Il y a de quoi s’interroger, le moment remémoré se mélange parmi une multitude d’après-midis au travail. Cela l’embête.
Le son de la chaise en bois grisaille dans ses tympans, témoin de chacun des mouvements de celui bientôt plus proche encore. Impossible de lui retirer le droit de la dévisager, néanmoins si une chose le perturbe, qu’il use donc de ses mots tranchés au couteau pour l’en informer.

Merci ! Elle imagine. Sache qu’une femme de nature ne peut avoir de couilles par contre, c’est pas grave. Son ignorance est pardonnée.

Un non clair de la tête à la présentation de la bouteille, en plus il a bu dedans.
Elle dépoussière sa robe, respire profondément - c’est le passage entre les deux environnements, les branchies tendant le bâton aux poumons afin qu’ils prennent la relève.

Ses manières la laissent perplexes, un sacré numéro s’est pointé sur son chemin nocturne à l’odeur relevée de vin.
Son mutisme persiste. Elle ne dansera pas, il peut toujours patienter avant de la voir se mouvoir, ses pieds servent à parcourir des dizaines de kilomètres, ses jambes à courir après la brise et les étoiles filantes, pas pour amuser la galerie. Puis, ils ne sont que deux, l’effort n’en vaut pas la chandelle.

Le voyant clairement s’approcher et se refusant à lever la tête, elle n’a pas le choix que se trouver nez à nez avec son torse, son souffle chatouillant ses cheveux.
Face à son impressionnante carrure, Zora ne trouve pas d’autres moyens que de bomber aussi le torse, alors quoi ! Un homme de son calibre n’a pas la confiance assez aiguisée pour lui inspirer une quelconque peur. Les petits poings se serrent le long du corps, elle affiche une détermination à toute épreuve tout en sachant parfaitement qu’il la mettrait ko en une poignée de secondes. Le paraître prime.

A peine a-t-elle l’occasion d’analyser sa longue tirade que le malheureux lui pique la peau du bras. Elle en reste bouche bée avant d’enfoncer en réponse l’ongle de l’index dans son ventre. Et à l’intérieur on peut deviner que se cache tooooute la réserve d’alcool d’Azymir.
Tapant sur sa main baladeuse, elle murmure un Bas les pattes et finit par lui indiquer derrière un soupir le ciel du menton. Je suis là pour elles, je n’ai pas envie de franchir les frontières, j’ai une vue parfaite d’ici, le sourire réapparait en les mentionnant. Tu vas me dégager de là ? Parce que je ne bougerai pas d’un millimètre. L'affrontant sur la pointe des pieds, les iris plantés - péniblement - dans les siens.
Zora Krüger
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Vino Ravart
Maison de la Flamme et de l'Ombre

  Vino observa un brin pantois le bout de femme effrontée qui lui faisait face avec panache et sans crainte. Il en vint à questionner sa capacité à faire naître chez autrui une certaine peur, appréhension ou au minima, du dégoût. Phare dans les ténèbres, la lanterne sur pattes ne dévissait pas ses iris brunes le jour, à la teinte altérée par sa fluorescence, de l’applauditrice autrefois en série. Visiblement, la remarque sarcastique sur les bourses éventuelles de la fleuriste n’avait indubitablement pas rencontré un franc succès, la réponse terre-à-terre de son interlocutrice mystère balayant les espoirs d’un sourire amusé de sa part. Un nouvel échec à ajouter dans sa longue liste déjà existante inutile : j’pus la défaite, oui. Le ton bourru employé par l'ours n’ébranla en rien le morceau féminin qui, pareille à une rose, possédait pléthore d’aiguilles s’incarnent  ici à travers les pinces de la demoiselle en plus de faire étalage de son élégance candide. 

Peu aimable ou encline à la boisson, elle refusa l’invitation à la dégustation pour le plus grand plaisir de l’ivrogne. En effet, s’il était seul à profiter de la caisse débordant de piquette calée contre l’un des braseros éteints, sa soif inextinguible n’en serait que ravie. Définitivement, la gargouille assassine s’étant levée du pied gauche, elle refusa de s’adonner à une esquisse de pas de danse, rien, Nada. Dans le royaume de l’intransigeance, Zora surplombait l’impératrice avec aisance. Pourtant, l’acerbe imprévue de la soirée attaqua de la pointe de sa lame les abdos saillants et magnifiques du veilleur, éventrant tout de même le spectre. À peine exagérée, la description du narrateur pour désigner un ongle appuyant sur la chemise d'un gus. L’éclaireur ramena sa pogne vers sa sœur après s’être vue frappée la première, massant cette dernière en grimaçant, contrariée de l’assaut dantesque précédent. 

Le timbre de voix de Zora offrait calme et paix. Au diable la paix, songeait l’effarouché belliqueux qualifié de sac à vin quelques instants auparavant. Son orgueil piqué, le troubadour entreprit de donner tort au piquet planté à une poignée de centimètres. Fort de ses nouvelles résolutions, l’alcoolique embrassa le goulot de la bouteille campée dans sa main pour s’y abreuver encore. Les gorgées s’enchaînaient, avant qu’une quinte de toux ne secoue la dépouille brillante, suivie d’un rire sincère. Amusé, frappant son torse à deux reprises, le colosse secoua sa trogne de droite à gauche avant de se pencher en avant, se voûtant un brin pour ajuster le niveau de son regard à celui de Zora, elle perchée sur la pointe des pieds. 

« Sache une chose, cueilleuse d'plantes. Non, plusieurs choses en vérité. Primo, c’est la veste qui donne l’impression d’un embonpoint, et en plus, j’ai la lumière dans les mirettes et pas les bonnes chaussures. Secondo, pas b'soin d'faire dans ton froc, gamine, j'vais pas t'bouger, j'vais pas risquer d'te casser en deux, baguette congelée. J'remarque tu es toute tremblante et c'pas la faute à mon charme irrésistible et incontestable. Et… Terc… Trecero ? Tiero… Troisièmement… »

L’ursidé leva un index en direction des cieux, le vissant ensuite sur les lèvres de la fleuriste.  A l'origine de ce geste, nulle sensualité ou douceur. Il appuyait presque trop fort, juste assez pour déformer la frimousse de Zora en une grimace proche du crapaud.

« N't’avance pas sur c'qu'tu ne parviendras pas à accomplir, p'tite femme. Si l’envie m’en prend, j'peux d’un revers de manche t’envoyer par-dessus les remparts, hop, baptême de l’air pour la crinière multicolore. L’atterrissage s'ra pas beau à voir, mais pas autant que c'que tu observes chaque matin dans l'miroir. Ou j'peux aussi t'envoyer ronfler, s'lon mon humeur.»

Eh bien, l’artillerie lourde avait été dégainée et dépoussiérée pour l’occasion. Oui, la comparaison avec le tonneau de vin avait décidément ouvert les hostilités de l’amoureux transit des joutes verbales, berserker des combats de baveuses acérées. Le poivrot avait en stock une ou de railleries qu’il appréciait particulièrement de faire prendre l’air sporadiquement. Une rasade s’écoula dans sa trachée, et son index quitta le bec de sa spectatrice atypique.

« Tout'fois, on a un souci l'asticot parlant, c’est qu'le veilleur virtuose d'talent que j'suis à planter son derche dans le coin, et j'vais certainement pas l'y déloger, il est capricieux, à ton instar. D'ailleurs plus j'y pense, et plus la ressemblance ent'vous deux est frappante, bien au-delà du caractère. Toi en r'vanche, avec les deux tiges qui font office de beuge chez toi, tu vas t’envoler ailleurs la charmante p'tite mouche. Ou, si tu demandes pardon poliment et respectueusement pour tes attaques puériles et futiles, j'veux bien t'laisser admirer la vue, moi donc, et ce bien moins ravissant ciel étoilé logé dans les parages. Il faudra bien sûr que c'la soit sincère, c'n'est pas au superbe singe qu'on apprend à faire ton faciès. Tu vois, les GRANDES personnes font preuve d'maturité. Alors ? J’attends ta réclamation poétique d’absolution… hop hop, on s'magne la danseuse. »

Sa tirade empestait la suffisance, l’insolence et l’arrogance. Son ton enjoué trahissait cependant un amusement profond dans cet exercice, révélant qu'il aimait s'adonner à ce petit jeu faussement mesquin. La tronche à claque défigurée par le sourire des abominables vainqueurs se réjouissant d’une victoire facile, même contre plus faible que soi. C’était ce que Vino estimait. Une freluquette créature égarée s’étant laissée aller, réalisant sous peu la place dans la chaîne alimentaire de chacun des membres respectif du duo se tenant sur les pierres grisâtres composant la muraille.

« Y a pas de mal à n'pas être à la hauteur, la courte-sur-pattes. Tu dois avoir l’habitude, Molasson Myrmidon ! »

Concluait le fils Ravart qui s’apprêtait à boire, pour changer. 
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Zora Krüger
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Et peut-être est-ce dommage que ce cher veilleur n’ait pas perdu sa langue dans sa chute avortée, il ne cesse d’aligner les mots et elle a la nette impression de subir un lavage de cerveau. Ce dernier surchauffe à décrire et retenir ce récit d’arguments, d’effronteries et que sait-elle encore, il y a beaucoup trop de syllabes et de mots longs. D’ailleurs, c’est marrant, il trébuche lui-même sur les racines de sa propre route.
Terc, trecero, tiero - accouche donc !

Et pour se moquer à l’unisson de la pauvre nymphe, un énième frisson tiraille son épiderme. Ses épaules se relèvent sous la sensation dérangeante, elles se crispent et bientôt ses joues seront prises d’éclats roses - son fard camoufle quasi parfaitement cette preuve affligeante de défaite. Le calme tapisse le fond de ses réflexions, elle a rencontré des bourrus de son genre dès la primaire. Il a toujours été aisé de bousculer plus faibles que soit, on s’appuie sur la loi de la jungle en oubliant honteusement qu’on parle de simples gamins.

Zora manque de se faire avoir en croyant déceler de la sympathie, ne vient-il pas d’avouer qu’il ne lui fera pas de mal ? Quel gentil gars au final ! Ses pupilles intéressées par son geste louchent sur ce doigt. Son doigt. Sur sa bouche. Elle sent désormais à plein nez le breuvage, l’odeur infecte pique les narines et la vue.
Comment riposter, comment procédait-elle à l’époque ? Ah, elle encaissait et gardait le secret au point d’en vomir avant d’aller à l’école. Changer de monde ne retire ni le passé ni la peur. Foutu clé qui n’a servi à rien.

Évidemment qu’il sera pas beau, je sais pas voler, ronchonne-t-elle alors que sa paume écrase les traces de son toucher sur ses lèvres. Pour quelqu’un qui ne veut pas de sa présence voilà qu’il entre très facilement en contact avec sa personne, on ne lui facilite pas la tâche en se montrant aussi contradictoire ! Perdue dans ce que Vino attend d’elle, partir, rester, sauter volontairement des remparts ou s’agenouiller à terre pour demander pardon. Les mains sur les hanches un tremblement chatouille ses nerfs.
Les souvenirs ont la dent dure, n’est-ce pas Krüger. On se rappelle vivement des excuses exigées pour passer le seuil de la cantine, des Tu nous as poussé là, dis pardon, alors que pas du tout.

Le spectre ne réalise pas qu’il éveille des heures douloureuses. Il doit payer pour ça ! Il doit souffrir, il devrait en mordre la poussière, hurler pardon à sa place.
C’est ce à quoi la jeune femme pense lorsqu’elle se grandit du mieux possible tirant sur ses muscles, la mâchoire se contracte, usant de son énergie pour lui agripper le visage après sa dernière gorgée. La ferme. Une vengeance sur l’un pour punir tous les autres. Sous sa peau se dessine l’étendue de ce que sa race représente ; le froid du néant, l’absence de considération pour autrui de ceux voués à voir défiler des saisons interminables. Que la hargne l’aide à refermer ses griffes sur ce visage sûr de lui. Des traits humains pour une âme vide.

Tu sais que je pourrais te donner envie de sauter de la muraille aussi, tu sais qui je suis je n’ai pas besoin de te l’apprendre. Son débit rapide trahit son angoisse, sa fureur paraît si fausse, on sent qu’elle n’a que la force d’affronter en surface plutôt que de mener ses menaces à exécution. Son pouvoir lui donne la nausée, l’utiliser suffirait à provoquer des cauchemars interminables et une haine de soi.

N't’avance pas sur c'qu'tu ne parviendras pas à accomplir, p'tite femme.

Son regard se bloque sous la réalisation, ses pieds retrouvent le sol, de facto Vino est libéré de sa rage passagère.
Son minois se baisse vers le sol, heureusement que la nymphe ne sait plus correctement pleurer pour extérioriser.

Pardon. Je veux juste les compter, j’en étais à trois.
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Vino Ravart
Maison de la Flamme et de l'Ombre

Vino, bête effroyable en comparaison de la poétique nymphe, laissait écouler la piquette entre ses lèvres. Cet alcoolisme nullement désintéressé s’était forgé avec son arrivée dans ce nouveau monde, progressivement. Au fil du temps, l’artiste manqué avait débusqué un intérêt pour la Boisson révélant la véritable nature de ceux s’en délectant. Cependant, une triste réalité qu’il s’assurait de conserver secrète pondérait le statut d’ivrogne du spectre enquillant bouteille sur bouteille. Il haïssait boire. L’alcool qu’il pouvait apprécier avec parcimonie durant son autre existence vécut dans l'opulence le répugnait dans ce monde ci. Piquette, grand crue, tout cela n’était qu’une torture douce pour le poivrot. Sa nature de ver luisant, et la mort ayant résulté de son passage d'un monde à l'autre, supprimaient une grande partie des effets liée à la consommation excessive, aidé par les litrons de sang de sa carrure bien portante. Quel comble… Destiné à une existence de quarante siècles rendant risible la moindre distraction, émotion ou lien, condamné à observer des empires s’effondrer dans une indifférence indissociable d’une existence longue. Trop longue. Encore humain mentalement, le fils Ravart savait pertinemment que la route empruntée allait le mener à n’être plus que ce qu’il était désormais. Un spectre, le cœur sec, traversant les âges. Il vivait là ses dernières décennies en tant qu’être humain.

L’alcool l’aidait simplement à oublier, oublier l’épée au-dessus de sa tête… Et cette voix, redondante, grattant en lui, rampant dans ses veines. Jamais vaincue, jamais chassée, le dos chaque fois plus voûté, elle revenait… Lui susurrant de céder… Céder et tuer. Il fut tiré de sa torpeur furtive par une main agrippant ses joues avec une force insoupçonnée. Perchée sur la pointe des panards, s’étirant de toute sa longueur, la nymphe qui avait eu la politesse d’attendre qu’il achève sa gorgée agrippait sa frimousse encerclée de barbe. Elle le gratifia d’un ordre que même sa génitrice n’avait pas osé lui adresser.

Plus surpris que furieux, pris au dépourvu, l’ursidé demeura immobile, persistant dans le mutisme intimé avant qu’un sourire ne déforme sa gueule hirsute. Pleine d’une cruauté que Vino n’avait suspectée, elle le menaça. Décidément, elle avait des couilles, la gnome, songeait le malandrin. Cependant, les capacités particulières de sa race rendaient dangereuse la créature au ton hésitant. D’ici, l’amnésique pouvait presque entendre le battement de cœur de Zora accélérant. Il devinait l’adrénaline inondant les artères du morceau féminin, éprouvant la lucidité des proies, révélant les caractères faibles, réveillant les lions. Les yeux de l’ogre fixaient intensément l’embrasseuse mortel, l’analysant, la détaillant avec une insistance notable et indéniable. Quand elle se détendit enfin, s’excusant à la volée, Vino se redressa, s’assurant de garder une distance de sécurité avec les lèvres de la fleuriste.

L’orage semblait être passé. Nonchalamment, il s’acquittait de son addiction en buvant encore. Une profonde inspiration ébranla la dépouille brillante, et, son ton moqueur se fit plus calme, posé.

« Qui t'dit que l’envie de sauter par-dessus les murailles n'me taraude pas constamment ? Vertige, dépression, tant d'raisons possibles. Peut-être qu’un baiser d’une nymphe serait l'courage qu’il manque à ma carcasse de veilleur de sauter dans le vide pour embrasser les rochers en contrebas. Un bisou fatal. Mais j'te rassure, tu n’es pas suffisamment moche pour me donner envie de sauter juste après. »

Sa taquinerie légère fut prononcée avec amusement, le fils Ravart offrit une tape complice sur l’épaule de la cueilleuse de fleurs. Finalement, cette bonne femme était plus agréable que les badauds ne cherchant qu’à baiser à l’abri des regards sur les remparts. « Pour les frissons » se justifiaient les amoureux. D’un coup de menton, Vino désigna l’un des tabourets poussiéreux reversé plus loin.

« Visse ton cul là-d'ssus, t'vas en avoir besoin pour compter les étoiles. Y en a un peu plus que trois, je crois. Après, j'suis un homme d’action, pas d’arithmétie.. Zigotto. C’est ça ton prénom ? Zigotto quelque chose, j'ai entendu un client t'app'ler ainsi. Non.. Zavatta ?! »

Son ultime interrogation s’accompagna d’un claquement de doigts, le musicien singeant un candidat de jeu télévisé pensant gagner le gros lot.

Vino ferma les yeux un court instant, ses cheveux d’un noir profond furent secouée par une bourrasque fraîche s’engouffrant entre les pans des vêtements, guettant chaque interstice pour s'y deverser et délivrer un frisson. Coquin de vent. Quand le fils Ravart ouvrit ses yeux, il observa un court instant la crinière colorée de l’arrivante imprévue.

« Atypique. »

Pensait l’ours à haute voix. De son côté, il regagna sa place, s’asseyant sur sa chaise pour faire face à la nature immense, tournant le dos à celle qu’il avait copieusement raillée plus tôt dans la soirée. Il bu, encore, avant d’attraper sa mandoline délaissée. Une note, puis une autre… Sans quitter des mirettes les cieux dénués de tout nuage, le ménestrel fit entendre sa voix.

« Alors l’astronome insomniaque ? J'peux pas croire que ce n'sont qu'les étoiles et la tentative d'les classifier qui t'fassent arpenter le coin. Si t'es à la r'cherche des échangistes forniquant dans l'coin, les espèces de dépravés kiques en pogne, je les ai caillassé un peu plus tôt. En étant invisible, pas fou le fou. Hilarant de les voir s'tirer le pantalon aux ch'villes et l'fion prenant l'air sans savoir d’où viennent les pierres. »

Les notes s’enchaînaient, embellissant son récit qui n’avait rien d’héroïque, tenant plus de la connerie de gamin cherchant à se venger d’une colle proféré par un professeur sévère. La lanterne coula son attention sur Zora.

« Alors, Zavatta, pourquoi tu traînes dans l'coin ? J'te préviens, j’ai quelques cailloux à portée d'main s'lon ta réponse. »
Vino Ravart
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Zora Krüger
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Le jugement de la nymphe est immédiat et tombe sur la personne de Ravart comme on lui est tombé dessus dans sa vie antérieure en Allemagne ; est-ce qu’il sait même de quoi il parle ? Est-ce qu’il sait de quoi il est sujet quand on éprouve aucune joie et motivation à continuer à se lever le matin, que tout nous paraît si fade que la tristesse n’a plus de goût et ainsi on l’accepte, elle nous contamine et nous pourrie de l’intérieur. Un jour on se réveille, énième extirpation du sommeil, énième pensées noires et il est trop tard, on réalise une fois le compte à rebours terminé qu’il est peut-être temps d’en finir. Sauf qu’on nous retient.

Le goût simple de la salive devient âpre sur sa langue. Zora s’attache un peu trop fort à sa mèche. Dommage, avant de se mordre l’intérieur de la joue. Le sang pulse sous sa peau, la panique crée un malaise dans sa gorge et ses poumons ont l’impression de se noyer sous le poids de la culpabilité. C’est fait exprès qu’elle ressente cette envie de l’utiliser ? Ce n’est pas possible de tout faire pour rejeter sa nature et de la voir toutefois revenir en grandes vagues.

L’humour omniprésent dans les interventions du spectre amoindrit son malheur personnel et ce nouveau contact déloge sa frêle silhouette de quelques centimètres. Elle roule des épaules, efface dans un frémissement ce trop plein de rapprochements et l’obéit inconsciemment lorsqu’il lui pointe une assise.

Donc elle peut rester. Sans se faire prier, on l’observe s’activer pour tirer le tabouret et une fois perchée dessus ses pieds touchent par inadvertance les autres bouteilles capsulées. Quelle sombre passion que de boire à outrance. Vino doit être de ces types qui sont ennuyeux sobres alors ils boivent et boivent pour se rendre intéressants. La jeune femme croit tenir un bon début de réponse à l’instar de celui qu pense avoir retenu son identité.

Zavatta, on m’avait jamais appelé comme ça. Krüger était le nom donné par ses harceleurs, pourquoi mentionner le prénom d’un être qu’on considère comme moins que rien. A force, Krüger a failli oublier qu’elle se nommait Zora.

Les sourcils se froncent devant pareille insistance, T’en as pas marre de me fixer aimerait-elle lui dire avant la désignation de sa crinière. Oui, atypique. Je les avais noirs…avant. Sa blancheur renvoyée contraste assurément avec sa luminosité elle-aussi atypique quand on la rencontre pour la première fois. Je les aime beaucoup, ça me va à merveilles n’est-ce pas ! Elle se complait dans cet auto-compliment, ses bras se croisent sur sa poitrine à l’approche d’une nouvelle brise, les doigts les encercle fort.

Les yeux rivés là où ils s’étaient posés auparavant, elle reprit : un, deux, trois, les notes aussi et l’interruption ne tarde pas à arriver. Le sourire se transforme en grimace. Ça ne s’arrêtera donc jamais.

J’ai cru qu’il fallait être irréprochable pour appartenir à la guilde des veilleurs, une pique dans la lignée de la première ayant servie d’introduction, bien que l’idée de se retrouver nez à nez avec des gens en plein acte n’arrive pas dans son top cent des situations rêvées. Pourtant sans honte, Zora choisirait volontiers à répétition l’option d’user de son invisibilité pour continuer sa vie plutôt que de se rendre visible par ses choix d’occupations nocturnes.

Je te l’ai déjà dit, je viens pour les étoiles et uniquement pour ça. Agacée, sa remontrance continue Tu n’écoutes donc pas quand les autres te parlent ! Il aura beau l’interroger, impossible de lui soutirer une autre vérité, personne ne comprendrait son calvaire et sa souffrance d’affronter les jours dans l’attente de mourir d’une cause ordinaire ou a contrario d’un remède. Son exaspération projette ses pieds contre la caisse et la douleur aigüe est masquée dans un cri retenu entre les lèvres. Tu es décidément pénible comme mec.
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Vino observait le ciel décimé de nuage et peuplé de points lumineux cloués à des kilomètres des remparts. Les étoiles. De tout temps, ces sphères de gaz avaient inspiré nombres d’âmes, du plus savant poète aux médiocres tentant d’embrasser sa demoiselle en l’ayant amenée en bagnole dans un coin perdu, rejouant le démodé coup de la panne. Un classique chez les manqués. Ses phalanges persistaient sur la guitare, grattant les cordes en s’appliquant. La mélodie lente révélait un certain sens du rythme pour l’artiste de cirque raté. Parfois, entre deux accords audacieux, sa paume frappait le bois de l’instrument, insufflant un brin de sang gitan à la soirée.

Docilement ou adorablement pour d’autres, la fleuriste finie par le rejoindre dans cette contemplation imprévue en binôme. Le vent balayait les hauteurs de la ville, la muraille n’y échappant assurément pas. La brise soulevait les crinières des deux observateurs et le sens du vent laissait au fils Ravart le plaisir d'apprécier le parfum de l’imprévisible Zavatta. D’ailleurs, la remarque de celle-ci concernant l’appellation délivrée par le gus étalait l’unicité de ce surnom. Le torse bombé, fier comme un coq, l’ancien pêcheur se délectait d’avoir fait preuve d’originalité, peu importait le contexte. Se démarquer du lot, c’était un compliment, sauf au moment de choisir qui devait remplir un peloton d’exécution.

L’espace d’un instant, l’esprit alambiqué de l’alcoolique qui s’arrêtait provisoirement de jouer pour sustenter sa soif une fois encore, se perdit à visualiser une chevelure couleur corbeau trônant au sommet de la caboche de Zora. Étrangement, la couleur banale lui parut plus farfelue que le mélange qu’il constatait actuellement. La fausse question fit rire l’ivrogne qui manqua de cracher le contenu cramoisi remplissant ses joues. Après s’être assuré d’avoir avalé l’entièreté du nectar préféré de Dionysos, le musicien se remit à jouer de sa mandoline.

« En effet, ces teintes subliment ton visage d'fantôme énigmatique. Pas la moindre mauvaises herbes présentes sur les remparts n'peut prétendre parvenir à éclipser l'sublime qu'tu illustres parfaitement, donnant un sens au mot radieux. Ô Zavatta. Parmi les mauvaises herbes, tu es reine. C't'un privilège d’avoir l'privilège d'contempler ta crinière qu'le plus flamboyant des Phœnix jalouse. »

Son éloge enjoué et sarcastique se ponctua d’une révérence effectuée avec un chapeau invisible. Un mime prenant aux tripes, reflétant une carrière potentielle devant la prochaine tour Eiffel de ce nouveau monde. Une reconversion à loger dans le coin de son crâne de lanterne ambulante.

« R'marque, une mauvaise herbe, c'pas plus merveilleux qu'la plus ravissante des roses ? Détestée de tous, chassée, arrachée, et pourtant… la mauvaise herbe reste là, r'poussant inlassablement, encore et encore. T'nace, coriace et capable d’essuyer un blizzard. Les qualités parfaites d’une femme aux fourneaux. Et toc, dans les chicots d'la gente féminine, on distribue l'aveugle, et y'a du rhab pour les goyots doté d'un service trois pièces. C'pendant, la mauvaise herbe d'meure plus digne et méritante qu’une rose couverte d’épines que tous évitent avec aisance. C’mon coté romanesque, préférer la résilience à la destinée. Bah… »

Un coup de nuque pour chasser une mèche rebelle s’étant accommodée d’une de ses arcades, Vino piocha dans la caisse victime des bottes de la demoiselle pour dégainer une bouteille dont il fit sauter le bouchon avec son bec, avant d’en prendre une rasade à rendre jaloux un pilier de taverne.

« D'toute façon, j'préf' les edelweiss. »

Râla simplement Vino, qui baissait la mine ensuite, sous les accusations de surdités volontaires quand venait le temps d’écouter les autres. L’idée amusante de lui faire répéter cette allégation traversa comme un éclair le cervelet du barbu, mais il réfréna cette idée machiavélique, préférant encaisser l’immonde insulte proférée à son encontre : pénible comme mec.
La violence du qualificatif fit manquer un battement de cœur au veilleur, dont l’éthique avait été remise en cause plus tôt. Sa paume de main droite vint se Viger au niveau de son palpitant qu’il enserra, froissant sa chemise tout en habillant son visage d’une moue douloureuse tout en beuglant la première phrase quittant sa gueule de cabot cabochard.

« En plein dans l'cœur ! Elle confond mon palpitant fondant avec son fourreau, l'astronome. J'vois, le Binzini le triste pitre veut en découdre. Tu l'as, le comparatif avec un clown ? Rapport à ton maquillage. Alors, tête de linotte. »

Ses yeux, pareils à deux pierres d’émeraudes, roulèrent sur Zora, l’épiant avec une minutie redoutable pendant que ses pognes s'activaient sur les cordes avec passion, s'amusant effectuer une prestation rappelant les bandes originales entourant les plus mythiques Westerns. Ses mirettes se plissèrent un instant, et un rictus sadique illumina l’homme fluorescent.

« Sans m’aventurer dans du latin cette fois-ci. Premièrement, pimbêche tueuse d'flore, irréprochabilité est terriblement ennuyante, plus encore qu'passer sa soirée à compter les lucioles à coté d'la lune. C'pendant, j’ai intégré les rangs d’un ordre s'voulant, en effet, exemplaire. Comment, tu te demandes, autant curieuse qu’enivré par mes doux mots et mon parfum délicieux rappelant le plancher d’une auberge. Eh bien… par manque de personnel. Ouais. Mais bon, ils ont fait entrer le loup dans la bergerie et, quoi que, vu les mensurations, c’est plutôt l’ours dans l'cabanon. »

Avec un clin d’œil complice, le bougre se gifla l’un de ses biceps ronflant sous ses manches. Il se permit, dans une caricature odieusement forcée, de faire remuer ses pectoraux en liant le mouvement à deux notes sur sa guitare. Fabuleux. Il délaissa son numéro de charme au succès certain sur les personnes atteintes de cécité pour venir déverser du vin entre ses lèvres. Un « Aaah, y’a pas à dire, j’suis un vrai vampire quand il est question du sang du Christ. » plus tard, Vino enchaîna, pareille à un vieux boxeur étalant son savoir dans une salle désuète aux néons grésillants. Les crochets laissaient toutefois place aux syllabes affûtées dans ce petit jeu se développant entre le duo.

« Deuxièmement… Attends… qu’est-ce que je.. Ah oui. Pénible. Pénible pénible, pénible. Drôle de choix d'mot qui trahit une tes véritables envies en m'dévorant d'tes globes en amandes, surtout si l’on fait sauter le « ble » à la fin. M’enfin, j'vais m’efforcer d'te considérer avec l'bon soupçon, madame j'menace les gens d'les embrasser àpres avoir ingurgité d'l'ail pour les faire se jeter dans l'vide. Sacrément long, le titre. Sympathique, la nymphe. Donc toi, oiseau d'nuit insomniaque, tu erres dans l'coin pour compter les étoiles. Mouais. J’dois avoir la tronche du roi des truffes, mais, comme t'veux, gardes donc tes secrets. J'vais pas t'les extirper avec des interrogations douteuses comme tes choix vestimentaires. Brrr. »

Un frisson forcé secoua sa carcasse tandis qu’il donnait un coup de botte dans la caisse aux pieds de Zora. D’un coup de menton, il désigna les nombreuses bouteilles réfugiées dedans.

« Quand on traînes avec l'plus séduisant et talentueux veilleur d'ce monde, on peut r'fuser un verre durant sa patrouille. C’est pas avec lui que t'baroudes ce soir, mais avec le soûlard du coin, l'gaillard capable d'cont'nir tout l'vin d'la cité dans sa bedaine luisante d'transpi', fatigué d'avoir fait une pause. Donc hop, tu enquilles. J'te demande pas de t'nir la cadence, le morceau de femme à peine crédible, mais d'faire preuve de politesse. Donc hop, une gorgée. Et si tu refuses, je dirai à ton chef d'maison qu'tu caillasses les promeneurs du coin. Ma parole vaudra plus que la tienne. J'suis un veilleur, l'ordre irréprochable, tu t'souviens ? Chantage ? Oui. »

Un sourire malicieux et outrageusement coupable défigura l’ursidé qui se remit à bercer l’endroit d’une mélodie, accompagnée d’une chansonnette… Contestable dont le bouffage de mots su typique à son logos se reposait, le tant de laisser prendre l'air au chanteur habituellement plus réservé. L'apanage de l'ivresse.

« Toi, viens fais de moi ce que tu veux
Un homme heureux ou malheureux
Un mot de toi, je suis poussière ou je suis Dieu
Toi sois mon espoir sois mon destin
J'ai si peur de mes lendemains. »
Vino Ravart
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La mélodie jouée à chaque corde pincée ne couvre pas assez l’ironie du Ravart, pauvre de lui qui n’a pas tilté que sa partenaire du soir n’a aucune connaissance en la matière. Obnubilée par sa passion enfantine et hors portée de ses petites mains, Zora n’en a que faire de ses compliments hypocrites sur sa chevelure - que l’homme n’en touche pas une mèche et tout ira pour le mieux. Des frissons, non tenant en cause le froid, mais ce souvenir encore vif de sa respiration agressant le haut de sa tête, elle l’avait secouée pour s’en débarrasser.

Ne sait-il pas que pour avoir sa couleur cendre un phénix doit brûler de son propre feu ? Prenant son sarcasme pour un manque de culture, ses oreilles ne retiennent que ce qui l’arrange : il a dit que son visage était sublime, qu’elle était merveilleuse.

Et Zora pense comprendre. Néanmoins, avant de se lancer dans cette révélation, Vino trouve tant à dire encore, c’est qu’on a la parlotte quand on est animé par pareil sentiment, flamboyant comme ce dit phénix.

En effet je sais plus ou moins faire la cuisine, elle lui donne raison et conclut que l’alcool peut offrir une certaine lucidité. C’est ce qui arrive lorsqu’on a longtemps remplacé l’eau par le vin, la sobriété en perd son sens, nous ne le sommes qu’une fois alcoolisé et en cessant de boire là se révèle la véritable ivresse.

Elle tique devant l’usage du nom de Jésus Christ, mais loin de Clémens la nymphe peut se décharger de ses obligations de fausse fidèle. La réputation du veilleur ne s’aligne définitivement pas avec celle des autres, ou cette erreur de recrutement assumée annonce un changement dans l’éthique de ceux dont on offre sa confiance quasi aveuglément. On peut se rassurer en se disant qu’un être aussi bavard saura assez perturber l’ennemi de sorte à ce que ce dernier vienne à oublier sa mauvaise intention.
Puisse cet ennemi déchiffrer ses énigmes que Zora peine à saisir.

Sa chanson reprend, d’une observation aiguisée, elle le fixe de haut en bas, du simple détail de la courbure de ses cils à ses doigts contre la mandoline. Le couplet à peine fini, le voilà rompu par la voix féminine.

Il est vrai que le métier de veilleur doit être une occupation bien solitaire pour qu’un simple mot tel que pénible te tire des conclusions aussi perverses. Tu as caillassé ces couples parce que tu les enviais ? Les lèvres retroussées découvrent une rangée de dents parfaitement alignées. Tu m’obliges à boire, n’as-tu pas peur que je perde le contrôle et que j’en vienne à t’agresser ? Cette fois-ci je risque de ne pas me rétracter.
Sans lui laisser le champ de réponse.

Zigotto, Zavatta, mauvaise herbe, clown, tueuse de fleur, cueilleuse de plante, oiseau de nuit, petite femme, il y a aussi eu l’asticot. La bonne mémoire de Zora se prouve dans cette énumération non exhaustive des appellations auxquelles elle a eu droit. Cela peut être touchant, user d’autant d’imagination pour la qualifier à chaque tournure de phrase, se donner tant de peine de la requalifier. Inutile d’épiloguer. Je reconnais un homme amoureux quand j’en vois un. Les paupières se ferment, la mine sérieuse se plonge dans une brève réflexion. Je ne suis pas une sirène qu’on attire avec un chant, je suis qu’une nymphe et pour certains c’est déjà bien suffisant. Si tu as si peur de tes lendemains je peux t’aider à ne plus en avoir. Se penchant pour prendre une des bouteilles à disposition, Qui suis-je pour ne pas accepter les bons sentiments d’autrui ? Malheureusement je crains ne pas avoir le coeur qui bat aussi fort que le tien.

L’amour pour l’autre ne mène à rien de joyeux.

Rends-toi utile en me l’ouvrant et dis-moi ton prénom, moi je suis Zora.
Zora Krüger
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Vino Ravart
Maison de la Flamme et de l'Ombre

Vino laissait courir ses pogne affûtées et habiles sur les cordes de sa mandoline, chaque pas de cette danse libérant des notes qui s'évaporaient paisiblement quand venait la suivante dans cette mélodie aux teintes débordante de mélancolie, comme si l’artiste ne possédait en son registre qu’un seul thème. Un eventail restreint, du moins, lorsqu’il n’était pas rémunéré pour produire autre chose. La remarque que le spectre attribuait à l’esprit de la fleuriste sur ses capacités devant le fourneau le fit sourire en plus de parvenir à lui faire sauter une note, délivrant un court instant un hymne dissonant, avant que rapidement le malandrin ne réajusta la mire, trahissant une expérience dont il fut coutumier durant son apprentissage. Cursus d’apprentissage totalement absent de sa mémoire actuelle, s’étant dissipée sans toutefois supprimer tout sentiment qui y était attaché. Étrangement, le fils Ravart n’en conservait que douleur.

À peine eut-il le temps d’achever sa chansonnette incapable de lui ouvrir les portes de Broadway que l’astronome fit raisonner sa voix. Tandis que l’ursidé lui prêtait une oreille attentive, l’une de ses menottes se mit à balayer l’air à la recherche d’un goulot de bouteille. Le bras ballant, effectuant un mouvement de balancier visant à ratisser le plus de zone à l’aveugle, un sourire illumina le veilleur qui porta rapidement la bouteille à son bec pour faire taire les envies qui entamaient un repas macabre. Son âme. La voix intérieure qui grattait constamment, dévorant ses pensées ne pouvait être endormie qu’avec le nectar des cieux… et Vino comptait bien la faire ronfler. L’alcool se mit à abonder dans sa gorge, filant à vive allure à travers son œsophage, noyant ses pulsions morbides. Pour un temps, du moins. Rien n’était éternel, si ce n’était à dépouille brillante. Après tout, 4000 ans, ce n’était pas loin de l’immortalité.

Les piques de celle que Vino n’avait pas soupçonnée virtuose dans cet art arracha un rire au jeteur de pierre. Elle savait s’y prendre, l’amoureuse de la flore. Zavatta le qualifiait de jaloux avant d’enchaîner avec un crochet redoutable évoquant une perversité et contre-attaquer en portant un uppercut retentissant, Sbaff. L’agression potentielle si la dame venait à consommer la liqueur qui remplaçait le sang dans les veines du troubadour. Lentement, l’ogre pivota en direction de l’effrontée, jaugeant celle-ci d’un coup de menton, comme pour indiquer qu’il prenait compte le défi. Il leva une main et, pointa devant sa frimousse barbue son index et son pouce, s’effleurant.

« Haute comme trois pommes la naine, elle me m'nace d'quoi ? D’attacher mes lacets ensemble ? Faut en faire d’la soupe tes fleurs, pas les exposées sur ton étale. »

Oui. Vino Ravart n’avait strictement pas la moindre idée de la composition réelle des soupes. La longue liste des surnoms fit esquisser un sourire à l’attribueur de ceux-ci, ses propres traits d’humour amusant une nouvelle fois l’ours. Vino mima une courbette à l’aide d’un chapeau imaginaire, d’où le mime. Zora la resplendissante glissa une hypothèse somme toute rocambolesque, appelant à dénoncer un homme amoureux embusqué sous cette carapace d’ivrogne acerbe. Malgré le retour de flamme, Vino ne s’offusquait en rien du traitement, se contentant de s’abreuver inlassablement sans montrer le moindre signe de contrecoup. Pas une fois, il n’interrompit la nymphe qui incantait son prénom après avoir fait prévaloir sa race, et les promesses de rendre muettes les craintes du lendemain.

Muré dans le silence, l’éclaireur tendit le bras pour agripper la bouteille entre les mains délicates de la fleuriste, pour porter le conteneur devant lui. D’un geste machinal, Vino fit sauter le bouchon sans même jeter un coup d’œil sur le déroulé, rendant ensuite docilement la bouteille à la dénommée Zora.

« Hélas, mon cœur n'bat plus d'puis qu'j’ai traversé ce portail. La mort qui marche. C’est presque flippant, si l’on omet qu'je suis une p'tain d'lampe torche ambulante, l’émeraude comme couleur pour singer l'pestilentielle. Ça fait rêver. »

Vino glissa un regard plus curieux que les autres sur l’asticot amateur d’astronomie, ses iris s’aventurant dans les détails, avant que sa main libre ne tambourine à deux reprises sa poitrine seulement couverte d'une chemise, doucettement, au niveau de son palpitant qui n’avait pas remué depuis un petit moment.

« Oh, tu sais, les sentiments et autres balivernes dans ce monde n'sont plus que des caricatures ici. Un vieux proverbe énonçait que de l’oisiveté naissait l’hérésie. C’faux. C’est la dépravation qui en résulte. Dans cette cité endormie où chacun est privé d'perspective enrichissante, tout tourne qu’autour d’une chose. Cette mascarade qu’ils osent prétend'd'l’amour. Tous cherchent à baiser un autre, à partager la couche et la vie d’une aut' âme pour… pour quoi ? Pour oublier qu’en quittant l’Ancien Monde, ils ont d'laissé une partie d’eux, qui servait autrefois d’équilibre. Sans loup noir pour lutter avec l'blanc, l'blanc domine. Sans loup blanc pour lutter avec l'noir, le noir domine. L’un n’est pas meilleur qu'l’aut' quand il s'r'trouve vainqueur incontestable. Tu n’y échapperas pas. J'crains qu'ce nouveau départ n’en soit pas un. Chacun a emmené dans ses valises l'pire. Et je crains d'ailleurs plus encore ceux qui n'sont pas animés par les plaisirs d'la chair, aussi détraqués puissent ils êtres. Quels sont leur démon peuplant leurs valises lourdes à porter, à ceux tournés vers aut'chose qu'l'fion ? »

Ce fut à son tour de boire. Docilement, esclave de cette boisson qu’il haïssait tant, le veilleur bu plus d’une gorgée, claquant ensuite le postérieur de la bouteille sur le bois robuste de sa mandoline reposant sur ses genoux. Cet étrange interlude discordant avec les attaques répétées et puériles du gaillard sembla être repéré par l’orateur qui balaya d’une main son discours, les traits de sa trogne délaissant son sérieux moqueur pour revêtir le masque moqueur.

« M’enfin, j’ai plusieurs blases, je t'laisse y piocher. Souvent, on m’appelle : mon héros, mon chéri, mon ange, ma providence, l'meilleur coup d'ma vie, mon modèle, le glorieux conquérant des huits royaumes, pourfendeur des dragons, élu des rois, empereur des cieux, gros con, ou Vino. »

Chacune des appellations, aussi sarcastiques fut t’elle, était signifier d’un lever de doigt ne suivant nullement l’ordre des positions sur ses mains. Inutile d’évoquer quel doigt fut dégainer au moment du « gros con ». L’affreux jojo logé sur sa chaise avec seulement deux pieds finement ouvragés vissés sur les pavés, les autres se reposant dans l’air tandis que Vino se balançait sur sa chaise, qui tenta une pichenette sur le pif de sa camarade solitaire.

« Et toi alors, crinière d'printemps, Zoravatta, qu’attends-tu de ce monde ? Parce que décapiter des fleurs c’bien sympa, mais c’t'un peu trop révolutionnaire pour tes épaules. Tu rêves d'plus ? Après, comme tu me le rappelles en m’invitant outrageusement à l'vérifier avec tes yeux s'délectant d'ma carrure appétissante, tu es une nymphe. T'peux fourrer ta langue au fond du gosier d’un puissant à en vérifier ce qu’il a mangé la veille et viser la politique. D’ailleurs, tu t’en a déjà fait usage, d'ton… pouvoir t’offrant une chance dans le jeu de la séduction, dont ta bouille de farfadet t’avait normalement évincé ? »

L’espace d’une seconde plus tard, à retardement, sa propre déclaration enjouée provoqua un gloussement chez le spectre qui manqua de recracher le contenue de vin qui effectuait un tour de toboggan dans sa gorge à l’instant même.
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Voilà que ce gaillard vient de manquer une chance de véritablement briller en société et pas que d’apparence ! N’est-ce pas incroyable que de trainer avec une nymphe en se vantant d’être toujours bel et bien vivant ? Soit, Séléna avait tort, on ne peut décemment pas user de son pouvoir sans s’affranchir des conséquences. Le garçon pour qui elle a cédé devait être aveugle de naissance pour ainsi se laisser entraîner dans une telle folie.
Zora retient le mérite du veilleur de ne pas donner son coeur à qui veut ! Avant de se rendre compte que le sien ne bat pas ou ne bat plus. Cela doit faire si bizarre de voir sa carcasse bouger, avancer dans le temps et l’espace et pourtant rien ne se secoue à l’intérieur. Les os soutiennent le squelette, mais lui n’emprisonne rien de précieux. Mais elle ne parle pas trop vite parce que justement il manie l’art des mots à un niveau qu’elle n’atteindra jamais même avec toutes ses années d’existence.

Bonne idée puisqu’il y a des fleurs comestibles. Peut-être qu’à l’occasion je t’en ferai goûter une pour occuper cette bouche trop bavarde.

Elle boit et ne cherche pas à cacher une grimace de dégoût. Les gens qui boivent volontairement sont de sacrés menteurs à se mentir ainsi à soi-même. Du dos de la main, elle éponge maladroitement sa bouche humide sur laquelle se déposent quelques textures de rose à lèvres. Il aura tenu le temps de deux-trois heures. Demain, elle essayera une autre formule pour les maquiller.

Le spectre s’étend sur la question de l’amour, préfère exposer la volonté de la chair plutôt que la pureté des sentiments, l’équilibre dont il fait mention a manqué à sa vie d’antan et sa poitrine se serre replongée alors dans ses souvenirs douloureux. Quand on ne souhaite baiser comme il le dit avec peu de délicatesse cela signifie bien quelque chose. Il a raison.
Zora reboit par mécanisme, elle commence à saisir le principe de boire pour oublier sans oublier de boire. L’esprit encore clair retient la liste très modeste d'appellations avant d’arriver au vrai prénom.

Vino. Voilà qui est charmant, sincère dans son compliment précédant une énième remarque sur son physique. Crinière de printemps, j’a-dore. Puis vient la critique, sourire, rire ou soupirer ; le choix est cornélien.

Tu es un vrai gamin qui drague en tapant sur celle qu’il adore secrètement. N’en démordant pas sur sa théorie, toutefois on notera qu’elle n’y prête plus la même importance maintenant, la nymphe détourne la tête à son interrogation malvenue.

Tu te fais une mauvaise image de moi, je n’ai jamais cherché à utiliser mon pouvoir car il est archi nul. Ses petits doigts tiennent la bouteille au goulot, encore lourde par sa réticence de s'enivrer sans vergogne. Ses yeux lisent étroitement l’étiquette, ne retiendront pas forcément le nom inscrit.

Et toi Vino - insister pour qu'il dise Zora -, tu as déjà utilisé ton pouvoir pour faire des bêtises ? Tu pourrais tuer quelqu’un, épier un autre et personne n’en saurait rien. On se rejoint d’une certaine manière, c’est amusant.

Zora essaye par une pirouette mentale de l’écarter du sujet d’origine qui la met mal à l’aise et elle ne voit pas comment il comprendrait que les amourettes, les rapprochements humains et le sexe sont des domaines qui ne l’attirent pas le moins du monde. Au regard de la jeune femme, il ne peut qu’être son opposé sur la question.
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Vino laissa un sourire habiller ses traits fluorescents. La gamine avait la verve aiguisée finalement, enfilant un manteau sarcastique pour essuyer les bourrasques acerbes du vent taquin qu’incarnait l’ogre barbu. Des fleurs comestibles, l’idée parut farfelue au veilleur qui avait renoncé à s’alimenter depuis son arrivée ici, dans ce nouveau monde débordant de promesses. Sans surprise, elle le qualifiait de trop bavard, n'était-ce paslà sa malédiction ? Une lanterne à la langue inépuisable calomniant autant qu’il raillait. Bah, il balaya cette légende saugrenue et peu reluisante d’un mouvement de tête, laissant le vin venir étancher une soif mécanique.

Zora l’accompagna dans cette beuverie, portant à son tour l’un des goulots à son joli minois. La fleuriste vomit une gentillesse, la première remarqua silencieusement le veilleur, qui concernait son prénom. Vino. Comble pour un alcoolique, sa génitrice devait posséder des dons de prédictions, s’amusa à songer le soûlard qui opinait du chef respectueusement, comme pour saluer l’éloge de son interlocutrice.

Toutefois la suite du dialogue étonna l'éclaireur, la surprise fut marquée par la trogne de l’ursidé qui manqua de recracher le contenu de son bec. Il secoua la tête, à la manière d’un gamin outré. À deux reprises, le fils Ravart frappa sa poitrine pour faciliter la descente du liquide cramoisi.

« J'te drague ? Allons, tu as été habitué à d'bien piètres courtisans pour interpréter mon côté loquace comme d'la séduction. Quoi que, cela a du sens, quand on avise la bête, on comprend que les chasseurs ne devaient pas être des as m’enfin… »

Sa pique s’était accompagnée d’un mouvement de son index qui pointait les pieds puis la caboche de la charmante nymphe. Avec une théâtralité empestant le dramatique et le surjoué, il réorganisa sa tignasse d’un mouvement de nuque tout en délivrant quelques notes plus… Latines et sauvages.

« Si j’avais voulu t'faire tomber dans mes filets, morue, j’aurais employé bien d’aut' méthodes et tu en aurais oublié la Voie lactée, préférant les morceaux d'charbon qui me servent d’yeux une fois la nuit tombée. »

Ses sourcils se haussèrent plusieurs fois, à un rythme effréné… avant qu’un profond soupir amusé ne traverse ses lèvres fermées. Il roula une de ses épaules en grimaçant, retournant ensuite à sa position initiale. Adossée sur le dossier de sa chaise épuisée, grinçante.

« Bien sûr qu'j’ai fait des bêtises, des tas, et j'parles pas d'toi quand j'évoque le tas. Évidemment qu'je vais en r'faire, inspectrice. J'ai les pleins pouvoirs, une immunité réservée aux personnes ravissantes. Les imbéciles qui nous servent d'voisin sous-estiment grandement l’impunité dans laquelle évolue les spectres. Invisibles indéfiniment, certains intangibles… »

Le bougre haussa les épaules avant de boire à nouveau, renversant une bonne partie de la liqueur sur sa chemise, jurant à en faire rougir une bonne sœur. Cette maladresse était l’illustration de ses réflexes s’amenuisant avec sa consommation, ou simplement la faute à sa chaise à bascule. Sans s’alarmer d’avoir ruiné le tissu, il poursuivit.

« D'toute façon, ils n’ont pas vraiment l'choix. On peut faire c'qu’on veut, autant qu’on veut. Seuls les spectres peuvent en arrêter d’aut'. Alors ouais, ton pouvoir est archi nul, sauf s’il d'meure secret. Si t'le beugles pas sur tous les toits, ce que ton poids t'empêcherait au passage, et que tu essayes d'faire oublier ta maison, suffit d’embrasser un type et c’est ton clébard. Gare aux représailles toutefois. C’est la nôt' de force, aux lucioles qu'nous sommes, not' capacité à rendre les représailles éventuelles totalement… Dantesques. Effrayant d'se dire que j'peux t'suivre toute une journée, à moins de deux mètres de toi, sans qu'tu puisses me voir. Mais, te concernant… »

Vino se pencha pour tapoter d’un de ses ongles la bouteille entre les mains délicates de Zora.

« T'suivre s'rait une perte de temps. Un cauchemar au moment d'la douche ou quand tu démaquilles ton visage d'poupée, surmontée d’un printemps fougueux. Mais assurément d’un ennui mortel durant la journée. Qu’est-ce qu'tu peux bien faire d'tes journées, nymphe ? »

Un grand sourire malsain défigure sa frimousse, suivi d’un murmure volontairement menaçant, imitant ceux audibles dans les trains fantôme de fêtes foraines risibles.

« Mais peut-être qu'je sais d'jà d'quoi tes journées sont faites… Peut-être ai-je déjà été ton… oooombre bouuuuh »


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A en juger des nombreuses réactions outrancières du veilleur, on se demanderait s’il est tant habitué que ça à l’action de boire inépuisablement. Zora continuant d’avaler à petite dose ce liquide écoeurant, ne peut que se poser la question en l’observant se frapper fort le torse.
Des pupilles, elle suit le mouvement de son doigt la pointant de tout son long, biglant presque en essayant de suivre la danse s’arrêtant net sur sa pomme.

Mon dieu elle s’était trompée, TERRIBLEMENT trompée. Zora en est persuadée maintenant, tout est en train de recommencer comme sur Terre. On va l’harceler parce qu’elle ne comprend rien à rien et on va s’amuser de ses absences de compréhension en se moquant outrageusement d’elle et finir par la taper et la pousser. A ce rythme là Vino va véritablement la jeter des remparts. Sa main retient de justesse la bouteille et pour lui éviter de réitérer une grossière erreur, elle la maintient fermement contre elle.

Sa gorge s’éclaircit, la nymphe tente de se rappeler qu’un monde la sépare littéralement de sa moi du passé, qu'il n’a aucune idée d’à quel point on l’avait brutalisée et que son ignorance est une chance de tout reprendre à zéro. Il ne doit pas avoir tilté à quel point elle est complètement à côté de la plaque. Et si cela risque de bientôt briller de clarté, Zora doit vite y remédier.

Hahaha, tu es un bien marrant et devrais-je dire, si j’ai compris ton humour, un beau parleur qui n’en est pas un, de beau. Enchaînant un brin nerveuse, craignant d’avoir raté son jeu de mots, Me voilà rassurée de savoir que c’est même l’opposé. Tu sembles ne pas m’apprécier et on peut croire qu’à force tu n’auras que de l’indifférence à mon égard ! C’est ce que je nous souhaite, pour que tu puisses garder ta réserve d’alcool et pour que je puisse toujours admirer le ciel et pas tes yeux. Elle veut rebondir en ajoutant qu’ils ont la même couleur, un noir profond, inintéressant pour la plupart du monde puisque le vert et le bleu sont connus pour récolter les meilleurs des compliments. Ce n’est toutefois pas ce qu’elle fait, elle est encore secouée par sa mauvaise interprétation.

Elle a retenu son soupir.
Non.
Elle n’a qu’à soupirer encore plus fort tiens !

Je ne me sentais pas visée, je suis pas un tas, je suis une nymphe. Zora hausse les épaules comme il le fait souvent, il faut croire que c’est son tic de langage, en plus des multitudes de sobriquets dont il a pour eux une imagination débordante. Des surnoms qui lui glissent sur la peau.

Ses mains remontent pour que son ongle ne les touche pas, son attention reste fixée sur la chemise tâchée qui ne perturbe pas son propriétaire. Qu’il manque de manière pour un veilleur, n’a-t-il que sa race de spectre pour le protéger de toute attaque ? Certains ont une sacrée chance de vivre en goûtant la liberté d’être. Vino se montre bien gonflé et valide cette dite idée de liberté offerte à n’importe qui.

Pouah, tu peux arrêter de me souffler au visage ? En guise de protestation, la jeune femme lui souffle aussi en visant ses yeux. Tu sens mauvais, c’est aussi un truc de spectre que de ne pas prendre soin de sa santé. Ah oui, vous ne vivez pas vraiment, je m'en rappelle. Que c’est bizarre de parler à un quasi-mort.

Buvant par prétexte pour marquer une pause et ravaler son agacement, Tu insinues donc que tu me suivrais jusqu’à la douche, t’as pas fini de te comporter comme un pervers ? Son soupir exagéré dure au moins cinq bonnes secondes. Mes journées se résument à travailler pour de vrai en étant sobre, lui montrant ses dents pour appuyer sa pique. Tu n’as pas besoin d’en savoir plus pour le peu que cela te réjouisse ou te donne matière à m’imaginer nue pour te faire vomir par la suite. Cela lui donnerait une réputation incroyable; la nymphe qui réussit à donner la gerbe à un alcoolique, un terrain sur lequel l’alcool en lui-même n’aura jamais réussi.

Elle rit toute seule de sa bêtise avant de longtemps regarder ses lèvres.
Me voilà coincée alors, je ne peux pas utiliser ma nullité sur toi tu sais tout. Le minois affichant une fausse tristesse. Tu as sous-entendu que les gens de ton espèce ont les pires représailles, pourquoi donc ? Tu voulais que je faute pour te venger ? Quel méchant, mais comment me moquer, j’ai trouvé tout autant cruel que moi.
Trop de points communs et son simple sourire traduit sa défaite.
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Vino laissa un sourire espiègle illuminé sa trogne déjà fluorescente, sa barbe épaisse parvenant avec difficulté à camoufler les traits amusés de sa tronche patibulaire. Elle venait de me qualifier de beau parleur, avant de rectifier le tir dans la même rafale. La nymphe disposait d’épines, un comble pour une fleuriste. Elle fit pleuvoir les remarques aiguisées, feignant je. Inférence qui arracha sans peine un rire à l’ours. Poursuivant la danse de ses doigts sur les cordes, le gus afficha une bouille dédaigneuse quand l’alcool en solitaire fut évoqué. Visiblement dégoûté par l’idée, il grommela, veillant à ne pas interrompre son interlocutrice décidément loquace quand venait le temps de distribuer les coups bas. Juste retour de flamme votre honneur.

Le musicien accompagnait les méchancetés de sa belle nymphe de notes empruntes à la tristesse, mimant une moue vexée quand elle évoqua l’odeur imbibé d’alcool propre au soûlard. Pouvait-il nier que sa fâcheuse manie à lever le coude sans interruption finissait par entacher bien des aspects du veilleur ? Oui, la flèche mauvaise foi trouvait place dans son carquois plein à ras bord de défaut.

Ses sourcils se haussèrent un brin, tandis qu’il se balançait sur la chaise grinçant, suppliant que la barrique funambule cesse cette pénible utilisation.

« M'faire vomir, j't’apprécie pas, et j’en passe. Tu supposes nombre d'choses t'concernant. Tu décris là des journées ennuyantes à clamser. J"me d"mande comment l’alcool n’a pas fait irruption dans ta vie, pour tenter de noyer cette existence morose dans une étreinte diabolique. »

La mélodie digne d’une marche funéraire s’interrompit quand l’ursidé troubadour -le rêve pour tout cirque- se pencha pour agripper de quoi étancher sa soif. Cependant, plutôt que de porter le goulot à son bec, le spectre marqua une pause, reposant ensuite la bouteille, boisson du démon. In Vino… Le regard charbon vissé dans celui de Zavatta, sur un ton bien plus posé, le fils Ravart s’exprima.

« Effectiv'ment, comme t'l’as souligné, le tas d’huile d'jasmin, j'suis le cadavre du duo. Pourtant, quand j’écoute c'que tu m'narre, et sans faire mention d'ton physique à faire d'la radio, c’est toi la morte qui déambule dans nos rues. Est ce donc à ça dont tu rêvais ? Une vie de servilité au service d’une société nouvelle ? N’aspire tu as pas à vivre, la morte ? Vivre d'nouvelles expériences, l’adrénaline s'déverser dans tes artères, sentir ton cœur battre dans ta poitrine, par amour, joie… »

Vino se pencha, son visage à une dizaine de centimètres de celui de la pouponnée astronome.

« Ou de peur, la morte. »

Il demeura un long moment muet le moche parleur, une poignée de secondes ce qui se révélait être une éternité pour le bavard. La statue se remit en branle, le colosse grattant les cordes de sa mandoline aux nombreuses gravures cabalistiques.

« Pourquoi donc sommes-nous les vengeurs les plus à craindre ? Car si j’ôte l’entièreté de mes guenilles, je suis invisible. J’vais pas le faire, je ne voudrais pas que t’incombe l’envie irrépressible de dévorer le menu pour trois que j’ai entre les jambes. Et donc, une fois invisible, durant le temps que je désire… Me voilà en totale impunité. »

Vino roula d’une épaule, reportant son attention visuelle sur la Voie lactée. Ses iris dansaient de manière synchrone, passant d’une étoile à une autre. Un profond soupir souleva le torse de la carcasse émeraude.

« Je n’ai jamais eu besoin de motif pour me venger. La simple respiration d’un être pouvait représenter un appel à le faire cesser. Les loups n’ont rien à reprocher aux agneaux. La botte n’est pas en conflit avec la botte, printemps sur pattes. »

Le veilleur sentait gratter en son âme, son palpitant froid réclamer.

« T'n’as rien de cruel, Zora. Tu es d'celle qu'le monde élève pour êt' aussi radieuse qu'vulnérable. Alors, brebis délicieuse, tu aspires vraiment à cette existence qui rendrait fou prématurément un être destiné à vivre plusieurs siècles ? L’ennui, la répétition… J'crois qu’une rêveuse amoureuse des étoiles n’est pas destinée à c'la, ou d'moins… songe à aut' chose. J’ai tort ? »  
Vino Ravart
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Zora Krüger
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On ne peut pas dire que tu me pousses à croire le contraire. Sa défense se halte vite, sa conclusion venant simplement de son ressenti premier.

A force, elle ne sait plus soutirer le vrai du faux. Et les idiomes les plus connus sont un mystère pour celle s’évertuant à degré divers à la découverte d’une conversation plus poussée avec autrui. Nonobstant, celui proclamant que les yeux sont le miroir de l’âme est plus que compris. Il est malheureusement véridique en écoutant le spectre, tant elle sent son coeur bondir sous la courbure de ses pupilles. Ce n’est pas du stress, de l’appréhension ou de l’excitation ; le sentiment léger d’amusement revient, comme lorsqu’elle pointe une à une les étoiles pour les annoter dans sa mémoire. Vino n’a pas idée qu’il a touché à son but ultime.

Elle n’a pour lui qu’un sourire de politesse, de quelqu’un qui a accepté son sort depuis longtemps et n’a plus aucune raison de le voir changer. Des futilités aux fioritures superficielles ; la joie, l’amour, la joie véritable, le profond amour. Oh ce n’est pas que Zora cherche à se morfondre à jouer les pessimistes ou les fatalistes. Vivre une vie antérieure meilleure que la sienne l’aurait évidemment aidé à voir le monde sous de plus belles couleurs. Disons que la destinée des existences de chacun puise leur origine dans différentes sources. Ce ne serait pas drôle si on mourait tous alors qu’on désirerait vivre.
Sur les bancs des volontaires prêts à se sacrifier en aspirant à tout autre, l’opaline se trouvait en haut de la liste.

Les philosophes de pacotille se pencheraient sur son cas et cet attrait illimité pour les cieux et ses paraîtres. On analyserait son comportement, l’illumination pure sur son expression devant pareilles lumières voilées. L’intouchable la fait davantage rêver que le palpable, la population et ses Hommes ne tireraient donc aucun réveil de sa personne comme le font avec si peu d’effort les futures météorites prêtes à se cracher en perçant l’atmosphère ?

Une silhouette lumineuse parvient toutefois en cet instant précis à la solliciter. Elle ne sait plus depuis combien de temps dure cette discussion, elle semble inépuisable de sujets à aborder. Parler avec le Ravart est tout aussi épuisant que divertissant !

Il ose se rapprocher, l’alcool doit influencer sa prise de décision. Alors, sans attendre elle se recule pour lui signifier qu’il va trop loin dans sa démarche, le souffle saccadé.
Son dos heurte le siège et le changement d’air du veilleur est étrange.

Tu vises juste, je m’en fiche de mourir. Pour le peu que cela l’importe de ne pas voir le soleil se relever. L’insouciante ne sait pas à qui elle avoue cela.
Son regard continue à vouloir la pourfendre avant de poursuivre son mini concert que la nymphe a oublié d’écouter. Les notes ne sont que des bruits de fond se mêlant aux respirations de la faune.

Spectre, veilleur, musicien et te voilà tueur, tu as un sacré cv. Le froid titille ses oreilles, ses omoplates et descend jusqu’à ses reins. La température ou un avertisseur instinctif qu’un danger rôde. Zora manque de vision et se perd dans son ignorance en ayant aucune idée de pourquoi elle le sent éloigné alors que leur proximité physique reste identique.
Il doit parler pour soi, se remémorer un passé dérangeant.

En voilà des mots enjoliver ma situation ! Je ne suis cependant pas une brebis, je suis une nymphe comme je ne cesse de te le rappeler. Mais soit. Le monde la rejette depuis toujours, Vino ce naïf.
S’asseoir va bien un temps, ses jambes ont besoin de se dégourdir ainsi elles reprennent appuis, rencontrent à nouveau le sol ferme et irrégulier. La bouteille abandonnée à sa place et ses avant-bras se reposent dès à présent sur la pierre.
L’hiver ne tardera pas trop, elle a si hâte de fêter son second anniversaire sans que personne ne le sache.

Ah ! Elle se retourne sur son camarade nocturne Je ne t’ai pas oublié mon cher ! Un peu, puis s’accoude et laisse une brise déranger ses cheveux - heureusement qu’ils sont lâchés ce soir.
Tu as peut-être tort, en tout cas je ne vais pas te déposséder de ta vision des choses. Saches qu’il peut m’arriver malheur que je serai la première la moins attristée de tous ! Et sur un ton moins enthousiaste Zora se confie. En venant sur Ozéna je m’attendais à retrouver l’envie de continuer, j’ai quitté un enfer alors je me dis que ça ne peut pas être pire, c’est déjà ça de gagner.

L’alcool stimule vraiment la parole, la voilà dans le rôle de la bavarde. Et toi, tu as vécu quelle vie là-bas, pointant du menton l’inconnu, la planète sur laquelle ils n’habitent plus.
Une question innocente posée sans réfléchir.
Zora Krüger
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Vino Ravart
Maison de la Flamme et de l'Ombre

Vino constata le recul de la clownesse en chef avec un sourire amusé, peu surpris de la réaction logique. Peu offusqué, l’ours comprenait la réticence de la gente féminine à subir un contact avec l’ivrogne. Il était impossible de nier pour lui l'évidence, même la trogne enluminée, qu’il tenait plus du sans domicile fixe errant à la sortie des gares que du valeureux chevalier blanc sauvant la veuve et l'orphelin. Une barbe aussi sauvage que sa crinière, des fringues délaissées n'appartenant pas à une collection récente, une villageoise dans la main ou jamais loin, une trogne grimaçante et des manières de rustre réussissant l'exploit de faire passer un James Bond pour un féministe. Même une femelle guenon refuserait de côtoyer ce gorille d’un autre temps. Les iris du fils Ravart se perdaient sur la demoiselle qui laissait entendre sa voix. Pour la première fois de la soirée, le musicien sembla percevoir la beauté de celle-ci, de la voix en tout cas. Elle était douce, presque avenante… une tendre mélodie rythmée par les battements de cœur, aperçu dans la carotide de la nymphe. Boum boum.. boum boum. Les pupilles du caillaisseur en série se rivèrent sur la nuque de Zora qui continuait de palabrer, poursuivant son discours envoûtant…. Il imaginait le grain de cette peau sous ses doigts… la manière qu’elle aurait de s’agiter alors qu’il la prive d’oxygène. Oh, elle devait être une combattante de la dernière minute, songea le bougre. Elle est de celle qui joue l’indifférence avant de tenter de mordre, de griffer une fois l’étreinte de la mort se faisant ressentir, le baisé ultime. Elle ose dire qu’elle s’en fiche, de la mort. Menteuse. Quel défi jetait-elle là ? Elle m’appelle. Elle veut que je lui rompt le cou, que je sois le bourreau, le juge suprême ordonnant son passage d’un monde à l’autre. Sale garce, tu t’en moques de crever hein ? Espèce de…

Le goulot d’une bouteille se porta à son bec, et l’oiseau de nuit enfila plus d’une rasade. En vérité, il ingurgita la moitié du contenu de cette même bouteille sans sourciller avant de la reposer avec vigilance au pied de sa chaise. Vino sent l’envie gronder en lui, celle de prendre la vie de cette fleuriste, l’envie de se défouler d’une manière ou d’une autre. Les instincts bestiaux autant que brutaux avec lesquels il feint la surdité habituellement entamaient un vrai vacarme, éclipsant presque sa morale déjà douteuse. Ils tambourinent.

Deux loups luttent en lui. Deux loups. L’un blanc, l’un noir. Sa respiration se fait à peine plus accélérée tandis que le veilleur tente de se concentrer sur les réponses de sa dulcinée victime potentielle. Comme si la proie avait pressenti la menace, la pitre maquillée se redressait et vissait ses douces pognes de travailleuses de la flore sur le parapet de roche.

Elle me tourne le dos. Tue la Vino. Colle-toi à elle, laisse la sentir le poids de ta carcasse contre elle, l’absence de battement de ton cœur et étrangle la, pendant qu’elle regarde les étoiles. Tue la, putain. C’est ce que nous sommes Vino. Tue la, ressent sa peur, libère la. Après tout, elle t’a défiée. Tu sais qui tu es. Souviens-toi de qui tu es.

L’adrénaline déboule dans ses veines. Ses muscles se tendent. Ses doigts se cramponnent sur sa chaise.

Elle clame qu’elle n’est pas une brebis ! Montre-lui sa place, toi le loup. Ce n’est pas ta première fois ! Tu en as besoin ! Laisse-moi m’en occuper, couard. Elle est ton offrande. Tendre, délicieuse, imagine la passant ses mains sur ton corps en essayant de t’infliger le plus de mal possible pour se défaire de ce câlin morbide. Saute-lui à la gorge, dévore son cou. VINO ! Vino ! Tu…

La coupeuse de plantes vertes se retourna, pouvant louer son instinct qui venait certainement de lui éviter un baroud d’honneur, pour l’instant. Vino sentait le fils Ravart gratter en lui. Une énergie sombre, réclamant son dû. Se défouler…  Un coût. Un prix.

À la hâte, avec pour la première fois depuis sa soirée, la peur aux tripes, l’éclaireur s’empara de la bouteille délaissée quelques instants plus tôt pour en vider le contenu dans sa gorge, la tête renversée. La précipitation n’avait pu être dissimulée cette fois-ci, tant son geste rejetait une impression… d’alerte.
Dans la même lancée, il s’empara d’une des dernières bouteilles… Non. La dernière… Qu’il déboucha à l’aide de ses canines aguerries, crachant le bouchon qui disparut par-dessus les remparts, tapant une gorgée suffisante pour désaltérer un type ayant erré un siècle dans un désert.

Rien n’y faisait. Le fils Ravart exigeait. Vino résistait.

L’observateur presque en nage glissa ses mirettes en direction de la crinière merveilleuse de Zora, flattée par la brise. Jamais elle n’avait été aussi belle. La, ravissante et sublime, conjuguant liberté et poésie, en face d’un homme qui n'en avait que le nom, hésitant à la tuer, les étoiles comme fond de toile. Qu'elle était belle, proche de mourir.

« Je n’ai aucun souvenir de mon passé. Seulement de courts passages, des émotions et parfois quelques visions. Le passage d’un monde à l’autre a été lourd. J’imagine que ma mort n’a pas été que symbolique comme vous autres. Pas de renaissance, seulement la mort de l’ancien Vino. »

Quel menteur. Je suis là. Écoute-moi.

« Ce n’est pas une si vilaine chose. »

Le veilleur se redressa, quittant son perchoir à quatre pieds. Sa dépouille se tenait en face de la nymphe. Il la surplombait de toute sa stature. Sa respiration soulevait sa poitrine, remuant par la même occasion ses épaules larges, secouant sa carcasse doucettement. Le mur et le vide derrière le printemps vivant qu’était l’astronome. Un veilleur en face d’elle, barrant volontairement ou non le passage. Il s’approcha, sans se précipiter, ne laissant plus qu’un mètre entre lui et son interlocutrice. La taille de celle-ci le forçait à courber l’échine. S’il tendait ses bras, l’ours pouvait entrelacer en partie la non-brebis.

« Et toi, qui était tu autrefois ? En quoi était si épouvantable au point que la perspective du malheur ne secoue en toi pas la moindre émotion, si ce n’est… la délivrance ? »
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Face au monde, laissant un court instant un Vino se désaltérer servir d’arrière-plan, Zora en a profité pour se retrouver seule avec sa lubie. A son arrivée à Azymir, elle a été rassurée de voir que la planète Ozéna partageait les vertus d’un ciel étoilé et qu’on pouvait s’adonner à la rêverie en se perdant dans l’imaginaire céleste. Durant les temps où sa condition requiert qu’elle regagne les eaux, on voyait pourtant sa tête ressortir le soir le premier jour passé. Mais la chance lui souriait car même en restant sous la surface, elle pouvait toujours nourrir ce besoin d’évasion.

Pourquoi la nuit et ses compagnons et non le jour et son soleil ? Le calme qu’on ne retrouve pas avec ce dernier, l’impression d’une tendre caresse sur la joue et non l’agression de rayons brûlants. Et parce qu’à Leipzig ses parents se couchaient tôt et il ne raisonnait que le bruit assourdissant de l’imposante horloge dans le salon. Le repos dans le chaos.

A part ce soir.

Le veilleur mène continuellement un combat dont elle n’a pas connaissance et comme les autres, il est plus aisé de juger durement cette pratique de l’alcool au lieu de questionner la raison derrière ce comportement excessif. L’idée d’échapper à quelque chose revient souvent pour expliquer les motifs à devenir alcoolique, une dépression sévère aussi et une réalité compliquée à surmonter jour après jour. Malheureusement, les habitants d’ici ont oublié toute forme de compassion pour leurs pairs, un renouveau qui n’a pas amené à une bienveillance accrue qui aiderait à ne pas reproduire la catastrophe terrienne.

Zora note bien qu’il reste qu’une bouteille, elle se dit naïvement qu’enfin il va arrêter de se jeter sur la boisson tel un bébé quémandant son biberon pour s’endormir rapidement. Elle a cru le voir bousculer la cagette dans sa précipitation, la scène se déroule si rapidement devant son visage impassible car habitué.
Le bouchon ne passe pas loin, un rictus s’y dessine en imaginant la même situation, mais dans sa ville d’origine. Avec autant de quantité d’alcool dans un humain, la nymphe a conscience qu’elle ne serait pas en mesure de continuer la discussion sans essuyer une ou deux agressions. Elle ne le crie pas certes, mais l’évidence ne lui échappe pas ; elle incarne la parfaite victime. N’y avait-il donc aucun moyen de se réincarner en quelqu’un de plus grand et menaçant ?

Tu dirais que c’est un mal pour un bien ? Son souffle écarte une mèche s’invitant sur sa bouche. Voilà un détail amusant et significatif. Je comprends pourquoi tu agis sans honte ! Tu ne sais pas ce que tu pourrais te reprocher. Quelle liberté. Avec de l’entraînement Vino parviendrait d’ailleurs à se défaire de ce qui ne l’arrange pas, on peut oublier des souvenirs à mesure d’en créer d’autres. Il suffit de vivre longtemps et d’arrêter de rejouer le passé. Là encore il a l’avantage de traverser des siècles. Zora, persuadée de sa théorie, en viendrait à envier la vie infinie de ces lucioles.
En a-t-elle aimées dans le noir, les confondant avec des étoiles filantes ? Une maladresse forcément possible.

Il se sépare alors de se chaise et revient vers elle et la fleuriste se rappelle des noms d’oiseaux, des menaces de la jeter par-dessus les remparts - comme le bouchon ayant volé pas plus tard que tout à l’heure. Elle déglutit et s’assure de maintenir le mètre symbolique avant que sa tête ne se tourne pour accuser le coup de la hauteur à laquelle ils se trouvent. Son corps se tend, ses poings ne se serrent pas tout de suite, d’abord ses ongles frottent contre ses paumes, Ne t’avises pas de me pousser sinon- et cessent à ses questions.
Encore cette impression bizarre à la fin.

Elle ne veut pas lui en dire trop, cela ne le regarde pas, puis les murs ont des oreilles et si les Dieux existent ils liront entre les lignes et entendront son mensonge.

Sa réponse débute par un soupir, ses yeux s'agrippent à la tâche toujours existante.
Je le mérite ? Oui je le mériterai. Sois une bonne fille et on te délivrera du mal, sois une mauvaise fille et on te laissera pourrir en martyr. Vino comprendrait qu’elle a fait quelque chose d’impardonnable et cherche réparation par la mort, il en est tout autre. J’ai décidé de venir et j’attends d’aimer et de craindre de mourir. Un an s’est écoulé. Rien ne m’enthousiasme assez pour l’instant. Il y a bien sûr les membres de sa maison, la forêt et les constellations, il y a son travail, ses fleurs et les gens qui la remercient pour ses bouquets. Je n’étais personne avant, vraiment rien. Ses camarades de classe qui adoraient l’insulter et l’harceler lui ont appris à ne pas se considérer très importante dans la société. Et ma disparition de la Terre n’a sûrement pas interpellé mes parents. Ils doivent être coincés dans, ses sourcils se froncent, leur quotidien. Amen. Clemens devra lui rincer la bouche à l’eau bénite.

Retiens bien Vino que tu as de la chance de ne pas tout te rappeler, tu as la capacité de te refaire une identité. Peut-être deviendras-tu comme on le dit dans un de mes pays Gāo fù shuài* ! Et elle rigole sans rien traduire.
Allez, sa robe dépoussiérée ne la tient plus au chaud, Redores-ton image de veilleur exemplaire en m’accompagnant en bas des remparts veux-tu.

* expression chinoise qui veut dire grand, beau et riche
Zora Krüger
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