The Last CuredSign up or log in

Bienvenue sur Ozéna

Saison froide ☃︎ Azamyr • An 118 — Novembre à Décembre

Imaginez un monde dans lequel votre avenir est incertain, la fin se rapprochant de plus en plus, sans que vous puissiez changer votre destin. Un jour, une solution est trouvée, vous permettant d’espérer, de croire en la possibilité d’une autre vie, une nouvelle vie. Il vous faut trouver une clé, vous permettant de traverser le portail menant à un nouveau monde. Là, tout est possible, vous naissez à nouveau, différent. Vous devrez faire face aux dangers, aux complots, aux découvertes. Mais l’avenir s’étend devant vous. Le petit journal d'Azamyr

Staff forum

Annonces importantes

21MarsLancement de trois évents pour les habitants ! Le premier se trouve ici, le second ici et le troisième ici !17MarsLancement de la première exploration ! Suivez les aventures de nos explorateurs ici !17MarsOn entre dans la saison froide et nouvelle période de jeu !11MarsEn savoir plus sur l'exploration à venir ? N'hésitez pas à y jeter un coup d'oeil ici !11MarsFermeture des ajouts au lore.10MarsModification : lancement de l'exploration le 17 mars 2024.05FévrierMini-event de la ❤ Fête du Coeur ❤ ! N'hésitez pas à y jeter un coup d'oeil ici !24JanvierAnnonce de la première exploration. Inscrivez vous ici !30DécembreMaintenance du Forum le soir.26NovembreLancement des activités de l'évent.02OctobreLancement du premier évent.27AoûtOuverture du forum.21JuinConstruction du forum.14MarsRédaction du forum.

Votez!

Top sites

Prédéfinis

Ils vous attendent

Liens utiles Top partenaires
Hier à 23:58 par Ovidio Paz
Hier à 23:00 par Ovidio Paz
Hier à 21:11 par Alistair Cromwell
Hier à 18:17 par Lloyd A. Valyenth
Hier à 17:34 par Balthazar Boyd
Hier à 13:17 par Chandler Riskain
Lun 6 Mai 2024 - 21:37 par Invité
Lun 6 Mai 2024 - 20:16 par Invité
Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

tomber de Charybde en stupide • Nelly

Kiran Radras
Maison de la Flamme et de l'Ombre


stuck between a rock and a hard place


Novembre 118 • feat. Nelly Ba


Nombreuses sont les merveilles du nouveau monde. Ca, Kiran l’a bien remarqué. Au point que c’en est intimidant, parfois, de faire partie des premiers à poser les yeux sur tout, d’avoir un devoir de découverte, d’exploration. Là d’où il vient, entassé dans un taudis glorifié, encrassé dans un monde mourant, il n’y avait plus rien à découvrir depuis longtemps. Les seules choses nouvelles étaient les façons de souffrir innovantes amenées par des conditions de vie toujours plus déplorables. Pas terrible, comme conclusion grimaçante du rouquin spectral face à ces observations. Mais ici, ici, l’afflux de nouveautés et de découvertes est quasi-quotidien, le maintenant dans un état d’euphorie extatique et fragile. C’est l’enfance revisitée, avec l’émerveillement des premiers jours, des limites à tester, d’un monde terrain de jeux, mais avec le regard, l’expérience, et les fissures d’un adulte. Alors Cy, il saute de nouveautés en nouveautés, papillon asséché qui découvre l’eau pour la première fois, et pourrait bien s’y noyer.

L’eau, d’ailleurs, fait partie de ses trouvailles favorites. C’est con à dire, pour un être dont le corps est majoritairement constitué d’eau, dont la planète mère était à l’origine aussi constituée d’eau. Mais faut bien avouer que de son vivant, il en a pas vu beaucoup, de l’eau. Pas claire et mouvante, comme les ruisseaux, comme l’un des temples, à Azamyr, avec son oasis, ses fontaines. A sa Londres natale, suffit de voir l’état de la Tamise. Les océans, les courants, les rivières, les rapides, il n’en a entendu parler que dans les livres, vu que dans les films, et encore seulement les vieux. Jamais, avant le portail, il n’a senti l’eau laper à ses chevilles, ou ne l’a entendue clapoter au gré des galets, ou encore ne l’a vue se fracasser contre des roches érodées.

C’est précisément son intention aujourd’hui. Provisions, carte, carnets et crayons fourrés dans un sac à dos, Kiran écrit une lettre avant de partir, comme à son habitude. Elle est très courte, et se signe d’un Je te raconterai comment ça s’est passé que personne ne recevra jamais, mais qui le renforce dans une délusion et un déni qui le maintiennent à flots. Elle s’entassera avec toutes les autres, prêtes à être envoyées sur Terre dès que possible ou, au mieux, prêtes à être directement confiées au destinataire quand il arrivera. Selon ce qui arrive en premier.

Fébrile, il prend la route.

L’expédition n’est pourtant pas longue, mais il ne s’est jamais senti le courage de la faire. Pourtant, en quelques heures, il finit par atteindre l’océan. L’eau en nuances de turquoise étendue jusqu’à l’horizon, le léger mouvement des vagues et leurs bruits, l’odeur qui lui envahit le nez, la brise marine qui vient lui cingler le visage. Avant même d’avoir pu mettre des mots, des pensées, sur cette inondation de sensations, des larmes lui roulent aux joues comme les vagues roulent à la plage. L’instant d’après, les chaussures sont abandonnées au sable, et il se précipite dans les eaux mordantes de l’hiver. Enfin, ça, c’est l’image qu’il s’en fait. La vérité, c’est qu’il s’arrête au bord, là où la marée fonce le sable, et sa vision se trouble. C’est vertigineux, ce qu’il s’apprête à faire. Un regard alentour lui montre qu’au loin, quelques personnes se baignent et il ose. Un pied pose à la surface, et le froid le repousse instinctivement. Revenu à la charge, il ferme les yeux, oblige son souffle à se calmer, et il entre.

C’est froid, et mouillé, et merveilleux, et ça devient trop pour lui tout seul. A la recherche d’un récipient pour son trop plein de joie, il pivote sur ses talons -dans l’eau!- et un peu plus loin à flanc de falaise, il repère une silhouette qui, certainement, doit elle aussi admirer l’instant. En quelques foulées -dans le sable!- il la rejoint, le sable collé à la plante de ses pieds qui s’insinue entre ses orteils. Il n'avait même pas remarqué le reste de la plage, avec sa végétation, ses rochers, les flancs de la falaise qui le surplombe. Il se perche sur une pierre enterrée au pied de l'immense mur de roche. ”Vous avez vu ça ?!” Ca, c'est imprécis. Il gesticule en direction de l'océan, du sable, du pêcheur, du ciel, de ses pieds. Il la regarde un instant, la jeune femme, mais reste imperméable à la réalité de sa situation, trop absorbé par sa propre bonne humeur. ”C’est une bonne idée de monter, on doit voir mieux!” Tourné vers l’océan, sourire aux lèvres aussi infini que l’eau qu’ils contemplent à présent ensemble, il continue: ”Je vais retourner mettre les pieds dans l’eau, moi, profitez bien du paysage!” Aussitôt venu, il s’apprête à repartir, ravi d’avoir partagé cet instant magique avec une parfaite inconnue.
Kiran Radras
Icône :
tomber de Charybde en stupide • Nelly 784fb2b1a3e710ae084290f08c9cc950
Messages :
29
Job :
---
Guilde • Organisation :
---
Feat :
---
Azys :
360
https://lastcured.forumactif.com/https://lastcured.forumactif.com/t734-inventaire-de-kiran-radrashttps://lastcured.forumactif.com/t733-reputation-de-kiran-radras
Nelly Ba
Maison du Ciel et du Souffle






Tomber de Charybde en Stupide









5 Novembre 118, Falaises en bord de mer, Alentours d'Azamyr
Ft Kiran


ft. NOM Prénom








La curiosité est le plus puissant moteur de l'univers parce qu'elle sait vaincre les deux plus grandes résistances : la raison et la peur.


Azamyr, comme une fourmilière dont un pied cruel avait tapé les fondations, frémissait d'indignation, d'angoisse et de colère. Un incendie, un meurtre, un animal en furie... Et pas de réponses. Terrée à la maison du Ciel et du Souffle, incapable d'aider tellement l'anxiété tétanisé mes gestes, j'avais juste attendu que l'atmosphère anxiogène se tasse. Mais elle se tassait difficilement, et c'était compréhensible: Face à un enchainement de tant de malheurs, ce qu'on pouvait imaginer comme le paradis terrestre vivait ses premiers jours les plus sombres depuis le début de sa civilisation, voire depuis sa création. Je priais, balbutiant mots sur mots, demandes sur demandes, pour ma fille, pour la ville, pour Clemens et tout ceux que je connaissais, n'ayant aucune nouvelle de personne, seule, bien seule dans cette chambre qui m'accueillait maintenant depuis un peu plus d'un mois. Même Grouik Nuggets faisait mine basse, assagit brusquement par le climat de terreur, ne grattant même plus à la fenêtre.

Mais pour ma santé mentale, il fallait que je change d'air. Et pour le petit animal aussi d'ailleurs... Alors je prend mon élan, rassemblant les forces que j'avais bien entamées pour me préservait de tout cela, et en prenant ma bourse laissée à l'abandon depuis quelques jours, je me tourne vers l'Ibouris regardant tristement l'extérieur.

"Grouik? Viens, on sort!"

En attendant son nom porcin, le jeune rongeur ailé me regarde, et voyant sûrement que je m'en vais enfin de cet pièce maudite se lève et volète jusqu'à mon épaule, grignotant mes cheveux bouclés comme il en avait déjà pris l'habitude. Une fois dehors, je trace, longeant les murs pour éviter les passants dont la mine plus ou moins fermée n'inspirait en rien ce dont j'avais besoin. Heureusement, le ciel clair du début de la saison froide annonçait une journée plutôt belle. Je contourne plusieurs rues trop sombres, et descend pour trouver la première porte de la cité vers l'extérieur, plus gardée qu'à l'accoutumée. Les gardes me laisse facilement passer grâce à mon laisser-passer de la guilde, et ma première respiration hors des murs est une bouffée d'air frais.

Les champs ont été labourés, et il ne reste pas grand chose des grandes étendues d'herbes de cet été. Pour autant, l'ibouris se laisse tomber pour courir dans la terre, et je le laisse gambader un peu avant que l'air du large me donne envie de partir vers l'océan. Grouik a-t-il déjà vu la mer d'ailleurs? Il était peut-être temps de tester cela.

Ni une ni deux mes pas se dirigent vers la plage, et de loin le prince des ténèbres m'appelle d'un cri interrogateur avant de bondir de motte en motte pour me suivre. Bientôt un peu de végétation se fait voir, à son grand amusement, et je souris, plus détendue. Sortir avait vraiment été une grande idée.

La plage se fait rapidement voir, et le banc de sable ne semble pas enchanter la petite créature qui regarde d'un œil méfiant l'eau mousseuse se balancer sur le rivage. Moi, c'est le ciel que j'observe, méfiant quand à l'idée de voir des mouettes ozéniennes. Mais comme l'a dit Clemens, aucun de ces saletés de rats marins n'existent ici, et après cinq minutes accroupie sur les joncs maritimes je me décide à m'approcher. Mes chaussures à la main, j'appelle Mister Nuggets qui ne semble pas décidé, plus intéressé par un galet coincé dans les herbes. J'hausse les épaules et m'avance, sûre qu'il ne se laisserait pas perdre si facilement, et que si vraiment je m'éloignais trop il volerait jusqu'à moi en râlant.

L'écume accueille mes pas, et je laisse mes pieds trainer dans l'eau un petit moment, regardant l'horizon, le regard vide comme mes pensées. Mais le froid me prend rapidement, un petit vent frisquet n'aidant pas trop à apprécier pour l’habituée des tropiques que je suis, et je préfère m'intéresser aux flancs rocheux dont les saillies semblent regorger de merveilles.

Je m'approche donc, visualisant plantes grimpantes, rayures de roches mélangées et même quelques couvées d'oiseaux inconnus (pas des mouettes si les Dieux avaient été cléments!). Et puis je perçoit autre chose, un petit lézard bleuté grimpant le long de la muraille. Et je ne sais pas si c'est son regard curieux ou son pas altier, mais l'envie furieuse de le croquer me prend.D'habitude, ce n'est pas ma tasse de thé, les reptiles. Mangeurs invétérés d'insectes, ils étaient plutôt les prédateurs de mes favoris. Mais son air, ou peut-être l'envie d'en faire un moi-même après avoir vu de beaux spécimens dessinés à la bibliothèque, m'incite à sortir papier et crayons. Je m'installe en contrebas, lève le nez sur la bestiole, mais l'angle est tellement mauvais que rien n'y fait, il est impossible de le recréer de là. Alors je remet mes chaussures, reporte mon carnet dans ma bourse et me met à escalader le mur aux multiples prises.

Mais l'entreprise est plus ardue que prévue, et si le lézard grimpe comme un beau diable, moi pas: la roche ce fait plus friable à deux mètres, et je m'arrête à une station à peine assez grande pour se retourner, le vent menaçant de me faire tomber à tout moment. De loin, j’entends Grouik Nuggets ronchonner, et l'appelle à mon tour. Sa tête dépasse d'un fourré et me regarde, perché à trois mètres de la bande de sable. J'ai même l'impression qu'il fait une grimace avant de repartir jouer: Pour le sauvetage, c'est raté...

Perplexe, je regarde le sol et suis prise d'un vertige. Impossible de descendre comme je suis montée, le haut de la falaise semble dix fois à ma hauteur et même le reptile a disparu, sûrement avec un ricanement pour ma bêtise de l'avoir suivi sur un terrain qui ne me sied pas. Alors, comme une âme en peine, je m’accroupis, essayant de ne pas accrocher mes ailes dans le vent ou la roche, réfléchissant  au moyen de sortir de là.

Et au bout d'un temps qui semble des années, une silhouette se forme, les pieds dans l'eau comme j'ai pu les mettre plus tôt moi-même. Je me remet en stationnement debout pour qu'il me voit, tangue dangereusement sur mes pieds endolories, puis agite des bras. Le visage de l'humanoïde se tourne vers moi et me souris, radieux, et s'approche. Enfin un peu d'aide!

"Vosu avez vu ça?!"

L'homme se perche sur un rocher au dessous de moi et agite les bras sur l'océan devant mes yeux perplexes. Je regarde l'eau que j'ai vu depuis trop longtemps, et bredouille un peu fort pour pas que le vent perde ma voix:

"Euhm... Oui? "

Difficile de passer à côté des vagues qui font la moitié du paysage.... Le bonhomme ravi me complimente ensuite pour ma bonne idée d'être monté pour regarder le fond marin, et sans tarder parle de revenir à l'eau. Catastrophée, j'agite la main, me pique sur un truc dans la roche qui s'enfonce dans mon pied et m'exclame:

"Aie! Non attendez! S'il vous plait! Je... C'est à dire que... Je suis coincée."

Je lève mon talon qui me fait maintenant mal et me cramponne à ma robe, un air navré sur les yeux. Oui, le génie de la hauteur pour une femme ailée qui ne sais absolument pas voler, ça aurait pu faire un bon Darwin Award si je tombais et me rompais le cou... Un frisson me prend quand une énième bruine de vent et d'iode m'arrive dans la face, et je toussote avant de reprendre:

"Aidez moi... Je... Ne saurais pas descendre seule."


Nelly Ba
Icône :
tomber de Charybde en stupide • Nelly Illustration-femme-scientifique-bouteilles-alchimie-liquide-vert-bouillant_839169-21087
Messages :
85
Job :
Ecologue - Entomologiste (Zoologue spécialisée dans les insectes)
Guilde • Organisation :
Guilde d'Ozénys
Feat :
---
Multicomptes :
Eos / Bathazar
Azys :
650
https://lastcured.forumactif.com/t594-notes-de-decouvertes-nelly#4486https://lastcured.forumactif.com/t591-inventaire-de-nelly-ba#4472https://lastcured.forumactif.com/t590-reputation-de-nelly-ba#4471
Kiran Radras
Maison de la Flamme et de l'Ombre

Élevé à la ville comme une large partie de la surpopulation mondiale, Kiran n’a jamais connu que le béton, le plastique et la ferraille. Ces surfaces froides, impersonnelles, qui ne renvoient rien à quiconque y laisse traîner ses chairs, ses mains, ses pieds. Ici, en revanche, tout a une réponse. Le bois craque, grince; la pierre peut être poreuse, rugueuse; et le sable croustille, s’enfonce et s’accroche, humide et frais. Il passerait l’éternité pieds nu, Cy, si les sols n’avaient pas aussi tendance à lui laisser des plaies et des douleurs. Est-ce qu’elle aussi, cette femme ailée, a ressenti ça en arrivant ici? Combien de temps ont-ils mis à recréer les chaussures, les premiers arrivants? Combien de temps ont-ils marché pieds nus sur ces terres nouvelles? Ce n’est pas la première fois que la question lui vient à l’esprit, et il a presque envie de la partager à cette nouvelle rencontre, bien perchée sur sa corniche. Elle pourrait aller plus haut, d’ailleurs, à l’aide des ailes sublimes qui adornent sa silhouette. Les modifications qu’ont subi tous ceux passant par le portail sont une source de fascination à part entière, pour le spectre. Des ailes aux nageoires, en passant par lui, capable de disparaître entièrement, ça défie toutes les lois qui régissent l’ancien monde. Ici, c'est devenu une normalité étrange, accomodée. Les interrogations, bien que cruciales, lui importent moins à l’instant que de retourner à l’océan. Son programme est tout tracé: regarder l’eau laper à ses pieds, dessiner l’horizon, et probablement laisser poindre une petite amertume en fin de journée. Parfait.

Même s’il ne se sent pas spécifiquement concerné par ce qui se passe autour de lui dans la ville, Kiran n’a pas pu rester tout à fait imperméable aux récents événements. Du moins, il n’a pas pu rester imperméable à l’humeur des habitants. Les événements, en eux-mêmes, lui semblent n’être qu’une suite logique de la présence d’humains, même différents, quelque part. Apprendre que c’était inédit a même été une surprise, pour le cynique qu’il n’est pourtant pas. Alors s’échapper des hauts murs où toute la tension ambiante est contenue a été un soulagement, et la perspective de passer quelques heures à se faire rincer de sels marins n’en est alors que plus alléchante.

Une exclamation de douleur, un attendez où transpire l’inquiétude, et Kiran s’arrête net, pivotant pour observer la personne qui l’a hélé. Grimace empathique face au talon qu’elle maintient à présent en l’air, il tique un peu sur les mots suivants, sans trouver tout de suite pourquoi. L’idée qu’elle puisse être bloquée là ne lui aurait jamais traversé l’esprit. Pourtant dans sa situation, il n’aurait pas su descendre non plus. Mais elle, il était tout à fait convaincu qu’elle était là de son plein gré. Il a même un temps de latence supplémentaire à l’annonce de sa situation, et ne réagit vraiment que quand la requête est véritablement formulée. Aidez-moi. Enfin, l’évidence. Elle possède dans son dos une superbe paire d’ailes. Voilà pourquoi il ne s’est pas posé plus de questions. Elle devrait pouvoir redescendre en quelques secondes, avec ça. Il pourrait les coucher sur papier, d’ailleurs, ces ailes, avec la permission de leur propriétaire. Chaque chose en son temps.

“Vous pouvez pas, je sais pas..” Il mime un battement d’ailes avec ses bras, “pour vous sortir de là?” Aussitôt, vient l’idée que si elle pouvait, elle l’aurait fait. Ce qu’il trouve malheureux, Kiran, c’est que ces éclairs de lucidité, il les a toujours après coup. C’est toujours trop tard, il a déjà dit ou fait la chose stupide, et ses brillantes réflexions n’en deviennent que ce qu’elles sont: des observations basiques et évidentes. Lèvres pincées en guise d’excuses, il secoue la tête et reprend, assez fort pour parler au-dessus des embruns: “Non, laissez tomber, c’est débile, moi j’en ai pas, des ailes, j’en sais rien. Euh, alors, de l’aide…” Les doigts grattent un instant le front pendant qu’il analyse les possibilités. Il pourrait tendre les bras dans sa direction et lui proposer de sauter, mais la probabilité qu’il la loupe est non-négligeable, alors il met l’idée de côté. L’idée de trouver une échelle lui effleure l’esprit, et est aussitôt discardée. Il pourrait grimper jusqu’à elle, mais alors, d’après ses observations précédentes, ils seraient coincés là-haut tous les deux, et il est presque persuadé qu’il n’y aurait pas assez de place pour eux deux, sur le rebord. Il essaie alors de se mettre sur la pointe des pieds et de tendre le bras, mais c’est loin d’être suffisant, même en agitant les doigts. “Attendez, hein,” Commence alors une escalade hasardeuse de la paroi, prise après prise, jusqu’à ce qu'il puisse se stabiliser et lui tendre une main sans que la distance le séparant d’elle soit ridicule. “Vous pensiez à un truc comme ça? Je suis ouvert à d’autres idées!” Il aurait pu lui demander avant. Maintenant qu’il est là, ça semble un peu tard. Si la réponse venait à être non, il serait en posture délicate.
Kiran Radras
Icône :
tomber de Charybde en stupide • Nelly 784fb2b1a3e710ae084290f08c9cc950
Messages :
29
Job :
---
Guilde • Organisation :
---
Feat :
---
Azys :
360
https://lastcured.forumactif.com/https://lastcured.forumactif.com/t734-inventaire-de-kiran-radrashttps://lastcured.forumactif.com/t733-reputation-de-kiran-radras
Nelly Ba
Maison du Ciel et du Souffle






Tomber de Charybde en Stupide









5 Novembre 118, Falaises en bord de mer, Alentours d'Azamyr
Ft Kiran


ft. NOM Prénom






Pour ce qui était de dessiner, je savais me débrouiller par moi-même. Mais un domaine ou j'excellais aussi, sans toutefois le vouloir, c'était de me retrouver dans des situations sociales gênantes. Plus habituée à m'adresser à des insectes plus ou moins récalcitrants, mais jamais jugeants, vivre en société faisait ressortir de moi au mieux une maladresse touchante, au pire une situation au delà du malaise. Une gaffeuse, voilà comment on aurait pu me qualifier;

Mais en situation de nature, je me débrouillais généralement pas mal, et si ma témérité d'aujourd'hui n'avais pas été gouvernée par un besoin de me sortir les ennuis de la tête, le sol n'aurait pas été aussi loin de mes pieds, et je ne serais pas coincée sur ce bout de rocher depuis un temps suffisamment long pour que je grelotte du vent chargé d'humidité que l'océan me jetait en pleine face.

Et j'aurais bien pu me changer en statue de sel, face à la mer, si un homme ne s'était pas approché avec tout l'enthousiasme du monde. Enfin, tout n'étais pas gagné: le damoiseau semblait bien plus intéressé par l'étendue d'eau que par ma posture, et pire encore: Il avait même pensé que c'était volontaire!
La perspective que le baigneur retourne à son activité me fait stresser d'un coup et, entre mon geste empressé qui finit par une coupure plantaire, et mon ton entre le cri et la détresse, le regard de mon interlocuteur se fait bien plus interrogatif.

Alors je bégaye quelques mots, expliquant que... Bah en fait je suis coincée. La vue, l'ingéniosité, le talent de grimpeuse, tout le mythe d'une seconde s'effondre sous la posture pitoyable que ma silhouette prend, et je vois à sa tête que j'avais normalement, à son sens, plus de moyens de me sortir de ce mauvais pas.

Et sa réponse ne se fait pas attendre: Mimant un geste de voletage de fée, il désigne mes ailes, totalement inutile, comme une solution à la tâche. Je grimace et prend un air totalement démuni et désolé:

"Je... ne sais pas m'en servir."

En un mois et demi, je n'ai pas essayé une fois de voler avec ses engins. Non seulement parce que ma venue était récente, mais aussi parce que trois paires synchronisées de ces élytres, ce me semblait plus un cours de mécanique quantique que d'instinct pour les faire fonctionner. Bref, ne restait qu'un pied non blessé et deux mains maladroites pour faire le reste du travail.

Et l'homme à l'air de comprendre mon souci, au moins aux sujet des ailes figuratives dans mon dos. Je lui souris, sincèrement, lorsqu'il se prend dans ses réflexions, et nous nous mettons à réfléchir à une façon de me sortir de cette mauvaise passe. Il est vrai que l'homme était grand, bien plus grand que moi comme la majorité de la population d'ailleurs. Mais de la à me porter à trois mètres de hauteur, il ne fallait pas pousser. Je me ré-accroupi pour éviter de tomber avec le vent qui me pousse, et pour vérifier le bas des roches où je me suis perchées. Du sable, quelques pierres en sortant, mais ce qui m'inquiétais bien plus c'était la falaise en elle-même, ou le minerais semblait plus coupant, n'en déplaise à mon talon où je sentais le liquide chaud glisser le long de ma voute plantaire.

Lui aussi semble faire ses tests, mais de manière plus pratique: Tendant une main, il mesure la distance nous séparant, et je songe un instant à lui proposer de sauter, espérant qu'il me rattrape quand j'entends Grouik Nuggets appeler, le ton méchamment contrarié. Je regarde dans la touffe d'herbe où il était plus tôt, et son museau dépasse, regardant la scène comme un juge carcéral.

"J'arrive!"

Au regard interrogateur du monsieur, j'ajoute:

"Ne vous en faites pas, c'est juste un ibouris particulièrement exigeant."

Je reviens sur mon problème actuel, essayant d'ignorer le rapace-rongeur qui me regarde avec impatience dans son buisson, et quand le baigneur commence à monter je lui dis, un peu inquiète:

"Faites attention, les roches sont coupantes par endroits, et... Ne vous coincez pas comme moi, s'il vous plait."

Être un gugusse sur une falaise, c'était déjà ridicule, mais deux gugusses sur une falaise, c'était le début d'une mauvaise blague. Je le regarde donc monter un peu, finissant par trouver un appui suffisamment stable pour me tendre une main, et sa proposition de laisser tomber alors qu'il venait de grimper me fait rire:

"Maintenant que vous êtes là... Je ne vais pas vous faire redescendre!"

Je tends donc la main vers lui, la prend fermement et regarde le bord. Il fallait sauter, c'était le but non?
Je me penche au-dessus de mon perchoir, priant pour que le vent, la falaise, ou les dieux me soient cléments, et plonge, tentant même de faire bouger mes ailes avec assiduité.

Et... Par miracle certainement, ça marche. Ou en tout les cas je ne m'écrase pas au sol comme une sotte: Mes six ailes se synchronisent bizarrement, ma chute se faisant bien plus douce que prévu et je lâche la main du grimpeur pour ne pas le faire basculer en arrière, finit les fesses dans le sable sans trop de problème. Un peu hagarde vu l’expérience, je reste un instant comme ça, regardant la hauteur, puis le grimpeur avant de lui donner un sourire reconnaissant et solaire:

"On a réussi!"

Je me relève avec joie, et grimace en mettant mon talon dans le sable: J'avais presque oublié ma blessure avec cette victoire. Claudiquant donc jusqu'au bas de la roche, je tends une main vers mon sauveur du jour pour l'aider à descendre.

"Merci beaucoup! Pour le courage... Et pour ne pas m'avoir laissé seule sur mon rocher. Je m'appelle Nelly."

Un cri colérique se fait entendre et presque simultanément je me fait heurter de dos par une créature pas réjouie du tout d'avoir tant attendue.

"... Et Grouik Nuggets, Prince des ténèbres."

Jé de dé:


" />
Nelly Ba
Icône :
tomber de Charybde en stupide • Nelly Illustration-femme-scientifique-bouteilles-alchimie-liquide-vert-bouillant_839169-21087
Messages :
85
Job :
Ecologue - Entomologiste (Zoologue spécialisée dans les insectes)
Guilde • Organisation :
Guilde d'Ozénys
Feat :
---
Multicomptes :
Eos / Bathazar
Azys :
650
https://lastcured.forumactif.com/t594-notes-de-decouvertes-nelly#4486https://lastcured.forumactif.com/t591-inventaire-de-nelly-ba#4472https://lastcured.forumactif.com/t590-reputation-de-nelly-ba#4471
Kiran Radras
Maison de la Flamme et de l'Ombre

Kiran peut, les bons jours, se reconnaître quelques qualités: une certaine empathie, une aptitude à manier les crayons et les pinceaux, une imagination prolifique, une avenance naturelle envers les autres, mais s'il y a bien un trait qu'il ne possède pas, c'est la jugeote. Non, la perspicacité. Non, l'intelligence. Ou peut-être la débrouillardise. Quoi que ce soit qui lui permettrait de se dépatouiller élégamment dans les situations pratiques, et dans les situations d'urgence comme celle-ci. Il songe à lui sommer d’attendre là, lui assurant qu’il va aller chercher quelqu’un bien plus capable de l’aider. Un veilleur, un passant, un promeneur, un môme. N’importe qui doté de capacités plus développées que les siennes. L’extérieur, ça lui reste très nouveau, bien qu’il soit là depuis maintenant deux ans. En comparaison avec le reste de sa vie, et le temps total qu’il a passé en intérieur, il reste un nourrisson de l’exploration, en couches-culottes d’aventurier. Alors peut-être que ça viendra, avec l’expérience, mais en attendant, l’expérience, il l’a pas. Or, elle aurait pu lui permettre d’arriver au pied de la falaise en héros du nouveau monde, avec une solution toute prête et à l’exécution impeccable.
Déjà, il aurait pu reconnaître la situation pour ce qu’elle était, et ne pas laisser l’inconnue poireauter à flanc de montagne malmenée par les vents marins plus que nécessaire.

C’est trop tard, le mal est fait. Tout ce qu’il peut faire maintenant, c’est… ce qu’il fait, certainement. S’il y a mieux, lui, il a pas. La jeune femme ailée, probablement une sylphe d’après ses connaissances, a bien confirmé ce qu’il avait compris de lui-même: elle ne sait pas voler. Il aime à imaginer que s’il avait eu des ailes, il aurait parcouru les cieux dans tous les sens, mais la vérité c’est qu’il aurait certainement trop peur de sauter du nid. Il suffit de voir le temps qu'il a mis à oser se rendre complètement invisible, alors que ’invisibilité n’implique pas de chute potentiellement mortelle. Un bruit animal le fait sursauter alors qu’il allait s’élancer, et il se déconcentre aussitôt pour en repérer la source, et évaluer les dangers. Certains animaux peuvent être vraiment dangereux, d’après les bouquins qu’il a lus. Mais la maîtresse de la bête rassure, d'une phrase, l’animal et le grimpeur. Il lui faut faire un effort conscient pour se désintéresser de la bestiole et reprendre sa mission de sauvetage. Kiran hoche la tête aux recommandations qui lui viennent du ciel ou, plutôt, d’un peu au-dessus de lui, et redouble de concentration pour ne pas s’entailler sur les roches-cisailles qui parsèment l’ascension.

Bras tendu, il se demande bien ce qu’il va faire, une fois qu’elle lui aura pris la main. Est-ce qu’il pourrait la porter jusqu’en bas si elle grimpait sur son dos? Il n’en aurait sûrement pas la force. Est-ce qu’il allait la rejoindre sur son rebord et, à son tour, rester bloqué et attendre un sauvetage? Est-ce qu’ils allaient faire une chaîne humaine, avec ce nouveau sauveteur hypothétique, pour se permettre les uns les autres de descendre? Combien faudrait-il de promeneurs généreux pour y parvenir? Trois? Quatre? Il attend là, perdu dans ses calculs, un peu paumé, quand une main attrape la sienne. C’est maintenant. Il faut que la solution lui apparaisse là, tout de suite, dans un eurêka immédiat. Il pense certainement lui intimer de retrouver un chemin passant par d’autres prises, sûrement plus facile à emprunter avec un point d’appui, mais avant qu’il n’ait pu le lui proposer, elle saute.

“Qu’est-ce que vous f-”

Trop tard. Il s’accroche plus fermement, sa paume collée à la roche, ses pieds déjà endoloris enroulés tels des serres. S’il ne se tient pas, il ne pourra pas du tout amortir la chute, et tout ça n’aura servi à rien. Kiran est tendu, préparé, mais pas à la voir s’envoler, ou du moins flotter. Toutes ses ailes se mettent à battre, et il reste planté admiratif devant le spectacle. Elle vole! Heureusement, elle a la présence d’esprit de le lâcher, sinon il se serait certainement laissé emmener. Des yeux, il suit sa descente jusqu’au sable et c’est la sensation de la roche sous ses plantes de pied qui l’empêche de sauter de joie. “Vous avez réussi!” qu’il exclame presque en même temps qu'elle, alors qu’elle s’avance jusqu’à lui pour l’aider à son tour, ce qu’il accepte gracieusement. Il attrape à nouveau sa main, et retrouve plus rapidement la terre ferme sous ses pieds. Il essaie de ne pas être trop ouvertement soulagé, mais les savoir tous les deux sur le plancher des vachampignons le rassure.

Avant même qu'il n'ait le temps de se présenter à son tour, la petite créature qui a précédemment exprimé son mécontentement vient le confirmer en fonçant dans sa maîtresse. Grouik Nuggets, Prince des Ténèbres. Il pourrait fondre sur place, Kiran, devant ce nom merveilleux, et l'animal qui lui est associé. A la place, il fait une petite révérence en direction de l'ibouris, “Votre Altesse Grouik Nuggets, enchanté.” Tout sourire, il se tourne ensuite vers l'élue du Prince des Ténèbres. “Et moi, c'est Kiran, ou Cy. Absolument de rien, c'est vous qui avez tout fait.” Il trépigne d'excitation, ravi de réaliser ce qui vient de se passer. “Vous avez volé!” Il se sent profondément touché, Kiran, de pouvoir assister au premier vol de quelqu'un, même d'une parfaite inconnue. “C'était la première fois? C'était comment? C'était facile?” Il ferme la vanne de ses interrogations, sinon il sait qu'il va la noyer sous un flot incessant de paroles euphoriques. “Ca va, le pied? Je dois avoir de quoi faire une sorte de pansement dans mon sac, là-bas. Et si j'ai pas, au moins j'ai du papier pour faire un dessin, parce qu'il faut immortaliser ça! On a pas réinventé les photos encore, je crois.” Il se tourne ensuite vers l'ibouris dans le même sourire extatique. “Bien sûr, Son Altesse pourra faire partie du tableau.”
Kiran Radras
Icône :
tomber de Charybde en stupide • Nelly 784fb2b1a3e710ae084290f08c9cc950
Messages :
29
Job :
---
Guilde • Organisation :
---
Feat :
---
Azys :
360
https://lastcured.forumactif.com/https://lastcured.forumactif.com/t734-inventaire-de-kiran-radrashttps://lastcured.forumactif.com/t733-reputation-de-kiran-radras
Nelly Ba
Maison du Ciel et du Souffle






Tomber de Charybde en Stupide









5 Novembre 118, Falaises en bord de mer, Alentours d'Azamyr
Ft Kiran


ft. NOM Prénom






Le plan n'était pas très bien conçu, il fallait l'avouer. En fait, il y en avait-il un? A part descendre, de n'importe quelle manière tant qu'on était en vie, avant d'être mort de froid, de fatigue ou de faim? Presque désespérée, et ne voyant pas âme qui vive aux alentours à part quelques sirènes bien trop éloignées pour demander de l'aide, pointant presque de l'autre côté de la baie, et le grand homme fasciné par la mer, j'avais préféré me raccrocher aux branches, et tenter le tout pour le tout pour me sortir de là, même s'il fallait prier fort... Et ne pas trop réfléchir aux conséquences qui pouvaient être plus inquiétantes que de simplement aller chercher du renfort.

Le courageux damoiseau prend tout de même le temps de grimper à flanc de falaise pour réduire la distance, et son courage m'en donne un peu plus, surtout quand il me tend la main. Comme une enfant perdue, je la lui prend, sentant mon coeur battre par l'adrénaline qu'il va me falloir, et déglutissant une dernière fois sans remarquer que l'homme à d'autres projet et, croisant mes doigts libres, saute dans le vide.

Et si les vrombissements ailés montrent que les paires d'ailes sont effectives, c'est surtout la douceur de la chute qui nous coupe la chique, autant à moi qui n'ai jamais tenté quelque chose de ce genre, mais aussi à mon sauveur qui n'a jamais dû voir un vol aussi chancelant, tenant d'ailleurs plus du planage que du vol maitrisé, tellement bien que mes pieds ne touchent le sol qu'après mon postérieur. Sauvée! Je souris comme devant une ligne d'arrivée, et me relève pour aider mon comparse avec un mélange d'enthousiasme et de douleur pour mon pied qui me rappelle à l'ordre.

Aussitôt les pieds sur le sol meuble, nous exprimons notre soulagement en chœur, et je ris de cette similitude d'esprit avant de faire mes présentations, ainsi que celles du chouineur qui se pose rapidement sur moi d'un œil contrarié. A sa faveur, l'étranger ploie devant l'ibouris trop gâté, et se présente à la suite, me donnant un sourire. Kiran... C'est joli.

le geste d'excitation enfantin dans le sable me fait redoubler la taille de mon sourire et devant son impatience à savoir ce qu'un vol peut faire, je fais un mouvement de main embarrassé:

"Oula, voler? C'est un bien grand mot... J'ai sauté, et mes ailes ont fait le parachute, mais il faut avouer que je n'ai pas maitrisé grand chose! Je suis juste contente d'être... en vie, et pas tombée dans l'eau, et d'aller globalement bien. Et vous, votre descente, vous ne vous êtes pas fait mal?"

Je regarde mon talon d'où se détache quelques gouttes carminées s’enfonçant dans le sable, et, époussetant les bords en essayant de tenir l'équilibre avec maître ibouris sur l'épaule, toujours boudeur, puis fais mes constatations:

"Je en crois pas que ce soit profond... Mais il y a du sable et peut-être de la falaise encore dans la plaie... Un peu d'eau de mer ne sera pas de trop pour soigner ça, bien que... ça risque d'être douloureux."

En etendant que Kiran dessine, mon regard se fait bien plus curieux, et je regarde de la tête au pied le damoiseau avant de demander:

"Vous dessinez? Vraiment?"

Je n'ai pas vraiment l'allure photogénique, et avec ma plaie, mes pieds nus et mes cheveux ébouriffés par le vent, je dois ressembler plus à une sauvages d'îles lointaines dans un cours d'histoire ancienne plus que d'une demoiselle ayant réussi son premier vol. Pour autant, la proposition m'intéresse, déjà juste pour voir ce que dessine l'étranger, mais aussi peut-être... Partager là-dessus?


Nelly Ba
Icône :
tomber de Charybde en stupide • Nelly Illustration-femme-scientifique-bouteilles-alchimie-liquide-vert-bouillant_839169-21087
Messages :
85
Job :
Ecologue - Entomologiste (Zoologue spécialisée dans les insectes)
Guilde • Organisation :
Guilde d'Ozénys
Feat :
---
Multicomptes :
Eos / Bathazar
Azys :
650
https://lastcured.forumactif.com/t594-notes-de-decouvertes-nelly#4486https://lastcured.forumactif.com/t591-inventaire-de-nelly-ba#4472https://lastcured.forumactif.com/t590-reputation-de-nelly-ba#4471
Kiran Radras
Maison de la Flamme et de l'Ombre

Les premières fois sont toujours hasardeuses, c’est ce qui fait leur charme. C’est en tout cas l’avis du dessinateur, qui trouve une valeur presque sacrée à cette notion des premières fois, qu’elles soient grandioses ou triviales. Qu’il s’agisse de manger un nouvel aliment ou d'explorer une grotte souterraine envahie de créatures, il y a cette incertitude et ce saut dans le vide, qu'on saute d'un trottoir ou d'une falaise, qui créent des souvenirs plus spéciaux que d’autres. Lui, par exemple, a la mémoire remplie de premières tentatives, de balbutiements et de débuts hasardeux, bien plus que de processus connus, et de répétitions. L’esprit imprime plus facilement ce qu’il n’a pas déjà vu et fait mille fois.

La vie sur Ozéna a cette particularité qu’elle a, pour tous ses habitants, démultiplié les nouvelles expériences. Dans dix, vingt, trente ans, beaucoup se souviendront encore de leurs premiers pas dans cette vie, de leurs premières rencontres avec d’autres, humains mais plus vraiment, avec d’autres arbres, d’autres animaux, d’autres couleurs. Cette jeune femme, précédemment perchée à flanc de falaise incapable de trouver son chemin jusqu’au sol, vient de s’envoler devant ses yeux. Et Kiran, l’idée d’avoir été là pour cette première fois, ça le rend extatique. Dans dix, vingt, trente ans, elle se souviendra sûrement de ce semi-vol incontrôlé avec nostalgie et amusement, et quelque part, elle se souviendra de lui, de ce moment qu’ils ont partagé. Lui pourra se dire, si d’aventure il la voit voler fière dans le ciel, qu’il a assisté à son envol. Être témoin du début de quelque chose est toujours précieux, et les débuts de quelqu'un le sont d'autant plus, qu'il s'agisse d'un amant ou d'une parfaite inconnue à demi secourue d'une falaise.

Alors Cy encense ses accomplissements, sans prêter la moindre attention aux technicalités. Certes, il a déjà vu des personnes ailées dans le ciel et les rues d'Azamyr, dans des vols plus maitrisés, mais moins intéressants à ses yeux -à part les premiers qu'il a vus en arrivant ici, il faut bien l'avouer. Il s'observe un instant à la demande de la voltigeuse - de Nelly, et constate qu'à part des pieds et mains rougis par l'effort et vaguement endoloris par le contact avec la roche, il se porte à merveille. D'un signe de tête, il l'exprime, avant de se concentrer sur l'important: "Sauter d'une falaise, battre des ailes, et ne pas atterrir en kit en bas, moi j'appelle ça voler..”

Elle aussi fait l'état des lieux, observant sa plaie goutter sur le sable, et le spectre a une grimace. Le sang sur le sable, c'est une chose. Le sable dans le sang, c'est autrement plus douloureux. “Mais l'eau de mer, ça va piquer, non?” Si la question, posée spontanément, peut sembler réthorique, elle ne l'est en réalité qu'à moitié. Kiran est sûr à, disons, 87% de la réponse. La fin de la phrase de Nelly semble destinée à contrer les 13% de doute, et son intérêt pour ses dessins lui fait oublier aussitôt le reste. L'intérêt semble plus pointu qu'une simple formule de politesse, et ça lui réveille quelque chose dans le fond du crâne; une fierté qui passe le plus clair de son temps à ronquer mais qui se réveille de temps à autre quand on secoue sa gamelle.

“Oui, je dessine! Je euh je dessine je peins, je fais quasiment que ça. Enfin je veux dire, quand je sauve pas des gens sur des rochers, donc, de temps en temps, quoi.” C'est appuyé d'un sourire entendu. Kiran ne l'a absolument pas sauvée de son caillou, il lui a juste tendu une main dont elle n'a finalement même pas eu besoin. Il se retient de justesse de se lancer dans un discours passioné sur le dessin, la peinture, leurs applications dans ce nouveau contexte, les différences avec les procédés terrestres, quand il la voit à moitié en équilibre. “Attendez, venez, il faut qu'on s'occupe de votre pied, d'abord. Vous voulez qu'on aille le mettre dans l'océan, alors? Sinon mon sac est là-bas, mais je crois pas avoir pris de gourde et donc d'eau normale..” Il lui offre son épaule pour s'appuyer, l'abaissant du mieux qu'il peut. Il a toujours eu un corps qui lui semblait trop vaste pour lui, avec trop de longueur de bras et de jambes à contrôler. Trop de surface à habiter, et il en a d'autant plus conscience quand il doit la contorsionner, la surface, pour pouvoir servir de béquille à l'estropiée, si elle le souhaite. Il est prêt à suivre le mouvement et les directives, trop heureux de pouvoir parler de sa passion avec une potentielle aficionado du crayon. “Vous aussi, vous dessinez?” Il a bien reconnu le ton avec lequel elle a posé la question, il l'a déjà entendu dans sa propre bouche. Du coup, vient l'évidence: “Oh, c'est pour ça que vous étiez là-haut, c'est ça? Vous vouliez dessiner la vue?” Ca aussi, il s'imagine tout à fait le faire.
Kiran Radras
Icône :
tomber de Charybde en stupide • Nelly 784fb2b1a3e710ae084290f08c9cc950
Messages :
29
Job :
---
Guilde • Organisation :
---
Feat :
---
Azys :
360
https://lastcured.forumactif.com/https://lastcured.forumactif.com/t734-inventaire-de-kiran-radrashttps://lastcured.forumactif.com/t733-reputation-de-kiran-radras
Nelly Ba
Maison du Ciel et du Souffle






Tomber de Charybde en Stupide









5 Novembre 118, Falaises en bord de mer, Alentours d'Azamyr
Ft Kiran


ft. NOM Prénom






Décidément, Kiran avait un don pour s'émerveiller! Penser que j'avais pu voler, alors que tout ça ressemblait plus à du parachutisme me fait rire sous cape, un peu surprise tout de même qu'il y prenne plus d'enthousiasme que moi.

"En y pensant, c'était plus terrifiant que sympathique. Mais au moins j'ai survécu!"

En attendant, il fallait toujours nettoyer cette plaie, et si l'eau de mer n'avait rien de comparable aux effets d'un vrai antiseptique, ça avait le mérite d'exister dans ce monde. Je grimace tout de même à la question, et hoche la tête:

"ça ne va pas être très agréable mais... Il faut bien enlever tout ce qu'il y a dans mon talon avant de le panser. Un coup d'eau ne me tuera pas, même si le sel va piquer!"

Alors je me tourne vers la mer, et Grouik Nuggets hisse avant de voleter plus loin, ne voulant s'approcher ni de l'eau, ni du sable, se posant sur une motte de jonc avant de se rouler en boule, vexé. Je n'en tient pas vraiment compte: Après tout, c'est dans son caractère de bouder! A la place, je propose à l'homme dans un sourire franc:

"Si vous voulez m'accompagner à l'eau...

Je commence à claudiquer vers l'étendue d'eau salée quand le dessin fait son apparition dans la conversation. Un dessinateur donc? C'était la première fois que je rencontrait un artiste dans la cité, et la curiosité de voir sa production me fait oublier un instant ma plaie plantaire. Sa façon d'expliquer son métier me fais rire, et je fais une moue faussement dubitative:

"Un artiste sauveur donc, que de casquettes professionnelles! J'aimerais bien voir ça, c'est un peu aussi mon métier, en un sens... Le dessin, pas le sauvetage."

Kiran se rapproche ensuite et je pose volontiers ma main contre son épaule, m'empêchant de remettre le talon dans le sable sans trop voir au départ que la posture voutée du dessinateur n'était pas la plus confortable. Mais quelques pas suffisent à le remarquer, et en regardant la silhouette du grand homme se faisant plus petit qu'il ne l'est, je le fais se redresser en bafouillant:

"Il ne faut pas vous faire mal comme ça pour moi non plus, je peux me suffire d'un coude ou d'une main, si ça vous permet de marcher normalement!"

Je rougis un peu en disant cela: A part Clemens, personne n'avait été aussi proche de moi depuis un moment... Mais ce n'était que de la gentillesse, une proposition pour que je ne me renverse pas. Nos pas reprennent donc, l'homme avec une meilleure posture en plus, et je répond à ses questions avec enthousiasme:

"Je dessine oui! Mais... Non, je ne dessine pas de vue. J'étais là haut pour... Une sorte de lézard. Il a filé mieux que moi sur les rochers, j'ai voulu le rattraper mais il faut croire que l'environnement lui est bien plus favorable qu'à moi... J'ai une esquisse, j'espère que cela suffira pour finir le dessin, sinon... J'attendrais d'en revoir."

Je lève les yeux sur Kiran et ajoute, cassant le suspense:

"C'est mon métier, je suis zoologue. Enfin, entomologiste plutôt, mais quand on a tout un nouveau monde à explorer, tout est bon à observer, n'est ce pas? "


Nelly Ba
Icône :
tomber de Charybde en stupide • Nelly Illustration-femme-scientifique-bouteilles-alchimie-liquide-vert-bouillant_839169-21087
Messages :
85
Job :
Ecologue - Entomologiste (Zoologue spécialisée dans les insectes)
Guilde • Organisation :
Guilde d'Ozénys
Feat :
---
Multicomptes :
Eos / Bathazar
Azys :
650
https://lastcured.forumactif.com/t594-notes-de-decouvertes-nelly#4486https://lastcured.forumactif.com/t591-inventaire-de-nelly-ba#4472https://lastcured.forumactif.com/t590-reputation-de-nelly-ba#4471
Kiran Radras
Maison de la Flamme et de l'Ombre



Kiran se plaît à dessiner tout ce qui existe, du plus insignifiant au plus grandiose. Parfois quelques traits rapides suffisent, et parfois la beauté du sujet est telle qu'elle a besoin de couleurs, de peintures et de temps. Avant de commencer, il ne sait pas dire s'il s'agira de l'un ou de l'autre. Les paysages ont malgré tout le devant de sa scène, et c'est sans doute dû au contraste avec ceux qu'il a côtoyés toute sa vie. Sur Terre, tout est devenu trop petit, trop étroit; le monde entier est fait de murs droits, d'angles et de gris. Alors qu'ici, le regard ne bute jamais, et l'horizon n'est limité que par son incapacité à voir plus loin, pas par une quelconque structure humaine. La nature est aussi déstructurée, aléatoire et colorée que son art, parfaite dans son imperfection.

Le spectre n'a jamais eu la prétention d'être un grand artiste. Ses apprentissages ont été personnels, hasardeux, tâtonnants, et sans doute qu'un expert trouverait à redire à toutes ses oeuvres. Mauvaises proportions, couleurs mal utilisées, sujets inintéressants, inconstance, illogisme. Sur Terre, exposer ses créations, c'est appeler un torrent de retours, de critiques, et lorsqu'il publiait ses aventures imaginaires du nouveau monde, il ne savait pas se protéger des avis. Ici, il offre plus aisément sa vision, au travers de croquis laissés çà et là, de dessins offerts aux passants. Tout ce qui lui importe, c'est le partage, et s'il a parfois de vieux doutes qui viennent grignoter ses inspirations, ils sont émaciés et faiblards, là où ils étaient autrefois imposants et voraces.

Sans doute que la scène qui s'est jouée sous ses yeux est embellie par le prisme de son enthousiasme, mais il lui semble absolument capital de la coucher sur papier et de l'offrir à Nelly. Tout obnubilé qu'il est par l'effervescence de la conversation et de ce qui l'attend, il n'a même pas tiqué quand elle lui a dit dessiner aussi, les mots lui ayant traversé l'esprit sans s'accrocher nulle part. La vision est limpide, et sûrement que le rendu sera une exagération de la réalité, pourtant ce sera une représentation fidèle de son ressenti. Ses crayons internes tracent déjà les ailes battantes contre un fond de soleil, au-dessus de l'océan, ses propres bras tendus en bord de cadre. Il s'efforce de brider l'entrain, de d'abord l'accompagner clopin-clopan au bord de l'eau, jusqu'à ce qu'elle lâche son épaule et l'invite à reprendre sa hauteur. A sa remarque, il observe son bras, son coude comme s'il le découvrait pour la première fois et le lui offre à la place. “Livraison d'un coude, un!”

Alors qu'ils approchent de l'eau, elle reprend et enfin, il écoute. Une autre dessinatrice! Il n'en a pas rencontré beaucoup, depuis son arrivée ici, même si les artistes à proprement parler sont, eux, nombreux. Ceux qui dessinent et peignent ne courent pas les rues d'Azamyr, ou alors ils gardent leurs secrets pour eux. Alors découvrir que sa rencontre inopinée avec Nelly est aussi une rencontre d'artiste, ça élargit encore son sourire. A la mention du lézard, Kiran pivote la tête en direction du bout de falaise d'où ils viennent comme si, de là où il est maintenant, il allait pouvoir apercevoir la créature. “Un lézard? Quelle couleur il était? Il avait deux queues? Six pattes?” Les animaux d'Ozéna sont si incroyablement différents des espèces terrestres qu'aucune de ses deux propositions ne l'étonnerait tant que ça. Certains oiseaux ont bien quatre pattes, ici, et les vaches sont parsemées de champignons sans qu'il ne s'agisse de maladies ou de pourriture, alors pourquoi pas un lézard à deux queues.

Nelly lui révèle ensuite son occupation, et il ne peut qu'acquiescer vivement à sa question. Tout est bon à observer, parfois j'en peux plus d'observer tant il y a de choses à observer ici. Un animal ici, une fleur par là, un rayon de lumière sur une rivière, des traces de pattes dans la boue, des assiettes pleines de fruits, des..” Il s'interrompt dans une expiration pour signifier la magnitude de la tâche. Pas qu'il voudrait qu'il en soit autrement. Il l'escorte jusqu'à l'eau et a une grimace pour elle à l'idée de mettre la plaie dans l'eau salée. Lui-même les pieds dans l'océan, il sert de pilier et scrute le fond marin plutôt que de chercher à l'aider, essayant presque de déceler quelque poisson dans les eaux claires. “C'est votre métier ici seulement, ou ça l'était avant? Vous avez déjà répertorié plein d'animaux? Plein d'insectes? J'en ai dessiné quelques-uns, aussi. Pas pour les étudier, juste parce qu'ils étaient beaux. Mais j'aimerais beaucoup voir les vôtres, en tout cas! A commencer par ce lézard. Peut-être qu'on n'a pas découvert les mêmes.” Beaucoup d'animaux ont déjà été répertoriés, mais il n'a pas d'idée du pourcentage que ça représente, à l'échelle du nouveau monde. Lui-même n'a vu que ceux qui bordent Azamyr, ayant trop peur de s'éloigner seul. Il a d'ailleurs ajouté quelques dessins aux registres de la bibliothèque pour étoffer certaines descriptions. “Si le croquis suffit pas, il faudra refaire une excursion falaise, ce sera plus facile maintenant que vous savez voler! On pourrait même faire ensemble, comme ça on peut se décoincer au besoin.”

S'il peut parfois trembler à l'idée de devoir demander de l'aide ou de sortir des murs de la ville, Kiran n'a en revanche aucune hésitation à proposer une excursion au pied levé à une parfaite inconnue. Le pied nettoyé, il se dirige vers ses affaires abandonnées sur la plage, gainant un peu plus son bras pour qu'elle n'ait pas du tout à reposer le pied par terre, mais son esprit est déjà en haut de la falaise,à s'imaginer la dessiner en train de voler alors qu'elle chasse les lézards à trois têtes. “Il va falloir qu'on compare nos notes!”
Kiran Radras
Icône :
tomber de Charybde en stupide • Nelly 784fb2b1a3e710ae084290f08c9cc950
Messages :
29
Job :
---
Guilde • Organisation :
---
Feat :
---
Azys :
360
https://lastcured.forumactif.com/https://lastcured.forumactif.com/t734-inventaire-de-kiran-radrashttps://lastcured.forumactif.com/t733-reputation-de-kiran-radras
Contenu sponsorisé

Permission de ce forum:

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum