Bienvenue sur Ozéna

La magie c'est pour les faibles

14 novembre 118

Après le vieil Arken au tronc creux, prenez à droite.

C'était la dernière étape du chemin sensé mener à l'entrée du fameux tunnel. Le bucheron n'avait pas menti.

A dix petites minutes du camp de bucherons, un pan de terrain s'était effondré à cause des pluies d'automne. Les curieux suivant l'itinéraire donné se retrouvaient dans un chaos apocalyptique, mais étonnement tranquille. Ce qui était auparavant une pente raide était maintenant proche du mur de quatre bons mètres de haut. La terre avait glissé, formant des butes dans lesquelles des buissons avaient été roulés. Deux grands arbres étaient déracinés, couchés sur le sol et un troisième ne tenait plus debout que parce qu'il s'était posé en diagonal sur plus robuste que lui.

Une créature arboricole, une sorte d’écureuil peut-être ? se sauva dans les branches dénudés le long du tronc incliné, disparaissant avant d'être réellement vu. Les petits bruits de la forêt gardaient une atmosphère de normalité alentour. Il n'y avait plus une feuille accrochée aux arbres. Le sol était couvert d'humus et détrempé d'eau. Une forte odeur de terre et de décomposition saturait l'air alors que tout était humide autour d'eux. Le froid était vif, mais pas encore suffisant pour que le gel se soit installé. Même le ciel semblait attendre l'hiver pour se laver de ses nuages gris. Un vent froid et chargé d'eau semblait chercher à rentrer par tous les interstices des vêtements.

Personne n'était venu sur les lieux depuis que les Veilleurs avaient condamnés l'endroit. Personne n'était resté pour garder les lieux, non plus. Il n'y avait qu'un panneau de bois gravé pour prévenir les promeneurs que l'endroit était peut-être encore instable. Dans le mur de terre, quelques planches clouées étaient à demi visibles, marquant l'entrée murée du tunnel révélé par le glissement de terrain. A la louche, l'entré murée ne devait pas faire plus d'1m60 de haut. De la terre et des roches avaient été aussi poussés devant pour empêcher le passage. Pas étonnant qu'il n'y ait pas de garde. Qui aurait envie de s'embêter à se glisser dans un boyau de roche aussi peu accueillant ?

HRP

Bienvenu dans ce petit contrat ! A vous de jouer. :D
Si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'envoyer un message discord !

Alden chantonnait l’esprit tranquille. Les arbres défilaient doucement à ses côtés et une odeur de mousses humides et d’écorces mélangées lui chatouillait les sens. Le vent devenu bien froid en ce jour d’automne faisait danser les cimes des arbres. Les grincements et craquements donnaient à l’environnement autour une note obscure. Mais le tigre se pavanait et se mettait presque à faire deux trois pas de danse se croyant seul au monde. Bah, il l’était un peu ici. En même temps s’il n’avait pas cette fichu chanson dans la tête aussi.

À regarder les bois avec plus de sérieux, le félin aurait pu se retrouver vraiment dépaysé. Lui qui n’avait encore jamais connu un véritable hiver froid ou le vent vous pique les joues de sa glace transparente. L’automne c’était pourtant bien installé maintenant dans le nouveau monde et si chaque jour était une nouvelle aventure pour le métamorphe, son esprit était plus posée maintenant. Il avait enfin un métier, son projet grandissait peu à peu avec des curieux et volontaires qui avaient commençaientt l’entraînement à ses côtés et il se sentait bien dans ses pattes. On pourrait alors se demander, mais qu’est-ce que fait Alden, la fourrure devenant de plus en plus épaisse avec la saison changeante, perdu au milieu d’un bois ? Et bien aujourd’hui, le métamorphe avait quitté sa petite école pour une sorte de mystère à élucider. Bon, il ne le dirait pas à haute voix mais il avait quitté le centre de la cité surtout pour rendre service à sa chère mentor curieuse d’une chose étrange qui s’était produite un peu plus loin des terres citadines. Il avait vu le contrat et après en avoir discuté avec Galatéa, piqué lui aussi par la curiosité, il s’était mis en tête d’aller voir dans cette espèce de souterrain bizarre. Et puis bon, pourquoi pas après tout, il était plus à ça prêt hein ? C’était pas la petite bête qui allait manger la grosse ? Hein ?

Le métamorphe s’était équipé en conséquence, lui qui commençait à avoir un peu plus de bagages que le pauvre sac que les moines du temples Ekaris lui avait remis à son arrivé. Enveloppé de plusieurs tissus mêlant cuir et fourrure. Ouai parce que le tigre était frileux. Donc fourrure sur fourrure c’était cool. Alden avait opté pour une tenue souple ou tout ses mouvements pourraient être aisément réalisable. Avec lui, il avait prit deux sabres de bonnes factures, dans l’attente de pouvoir se faire les siens. Plus ses griffes et ses crocs, si on venait le chercher, il espérait avoir prévu donc suffisamment. Après tout, le souterrain causé par le glissement de terrain n’avait peut-être rien de méchant. Mais mieux valait être prudent.

Alden arriva en face d’un grand arbre au tronc creux et en déduisit qu’il était sur le chemin indiqué par le contrat. Il prit le chemin de droite et arriva alors sur le lieu du glissement de terrain. Le tigre arrêta de chantonner pour observer la zone boueuse et sombre. Que s’était excitant !
Là, plus bas, le tigre aperçut la zone condamné par les Veilleurs. Le tunnel semblait bien étroit aux yeux du félin, rentrait-il au moins dedans ? Relevant la tête pour chercher un petit chemin pour descendre, ses oreilles se dressèrent sur le côté en attendant un nouvel individu arriver. Sûrement le dit camarade engagé par Galatéa pour remplir la mission. Qui était aussi curieux que lui.

Le félin s’assit sur une grosse pierre en posant ses avant-bras sur ses genoux en attendant le personnage avec un air malicieux.

- Camarade, je vous attendais. S’exprima t’il avec une voix dont on ne percevait pas le sens.

Que diable lui arrive-t-il ! Zora parlait il y a un mois encore d’à quel point elle ne rêvait que d’une chose : ne pas trop se mêler à la population pour vivre sa petite vie et la voilà pourtant se diriger d’un pas décidé vers une mission très particulière et surtout en duo. Son côté lunatique sera à analyser à la fin de la journée. Pour ce qui est du présent - elle remonte son pantalon emprunté à autrui ou retrouvé au fin fond de son tiroir - il lui faut arriver à l’heure et au bon endroit. Chose rassurante, les environs ne lui sont pas très étrangers ou du moins ils ressemblent à l’environnement qu’elle a l’habitude d’arpenter. C’est qu’elle se sent redevable envers Galatéa, bien que les Maintes Eaux n’aient pu être sauvés que par le biais de l’aide de ses membres, la grange du quartier du nord a pu compter sur sa volonté et ses pouvoirs. Zora se rappelle de l’eau apportée à la bouche de la jeune femme et de son merci. C’est tout elle de retenir des détails et d’en créer une relation de proximité quand cela lui chante. Puis en même temps, on parle d’un secret qu’il faut dégoter et d’une récompense à la clé ! L’appel d’une somme d’argent ou d’un objet sacré est bien trop puissant pour être ignoré.

Un kilomètre à pieds, chantonne-t-elle. Une branche s’accroche à ses cheveux, elle met une bonne minute à s’en libérer et reprend son chemin quelque peu fatiguée d’un effort intense de si bonne matinée. Sa prière au temple n’aura servi à rien. Tu vas m’entendre Tydea.
Elle n’a pas l’âme des travaux manuels qui s’écartent de la confection de bouquets, cependant cela lui fera une histoire intéressante à rapporter à ses consoeurs et confrères, eux sûrement persuadés qu’elle mène une routine quelque peu ennuyante. Ils vont voir !

Le trajet s’avère moyennement facile, de la terre, de la boue, un sol témoin du passage de la météo capricieuse d’entre saisons. Le son de son pied s’enfonçant et ressortant, traînant avec lui quelques insectes écrasés, vers de terre et autres familiers lui font tirer la langue de dégoût. Un gigantesque arbre dompte la forêt et elle s’y repose pour gratter sa semelle contre l'écorce. Pardon monsieur arbre.

Ses pas s’arrêtent soudainement en identifiant son…Camarade ! Un tigre géant, un vrai de vrai ! Enfin, un vrai, elle se comprend. Son sourire s’affiche en grand, elle glousse et reprend sa course à grandes enjambées. Je vous attendais aussi ! Alors que la nymphe est la dernière arrivée. Votre pelage est incroyable, aussi magnifique que ma chevelure. Et en parlant on peut l'apercevoir prendre appui sur ses hanches pour lever aussi haut que possible son visage en direction du métamorphe. Enchantée, je suis Zora la nymphe ! Je n’ai aucune utilité musculaire, mais j’ai toute ma tête ! Brillante de bonnes convictions et de bonnes intentions.

Le chantier qui se profile est laborieux, incroyable que personne n’ait eu l’idée de fourrer son grain de sel plus tôt. Que leur réserve-t-il exactement ? Son petit doigt lui murmure qu’un problème de taille va se poser.

Là, entre les troncs d’arbres et les broussailles, une jeune femme à la peau charmante et aux splendides cheveux apparut dans le champ de vision du félin. Sa nouvelle camarade avançait à grandes enjambés et ne cachait absolument pas son enthousiasme quand à cette aventure. De quoi rassurer les mauvaises pensées du métamorphe et accentuer ce brin de malice dans le creux de ses paupières.

Alden frappa dans ses pattes avant de se relever pour saluer solennellement, comme à son habitude tout inconnu à son bataillon.

- Arrêtez donc, vous allez me faire rougir répondit-il à son compliment enjouée avec humour.

Baissant les yeux en se redressant de toute sa hauteur, Alden observa la nouvelle venue qui se présentait avec beaucoup d’attention. Une nymphe ! Voilà qui n’était pas courant pour le félin. Mais on ne pouvait pas dire qu’il était déçu. Il appréciait rencontrer de nouvelle personne de toute ethnie et il se ferait un plaisir d’en apprendre d’avantage sur cette Zora donc. Ce qu’il pouvait déjà en dire, c’est qu’elle avait la discussion facile au premier abord et bien assez de jugeote pour être le plus honnête possible dès le début. Alden aurait très bien pu comparer cette Zora à une petite boule lumineuse amenant chaleur et joie même dans le terrain le plus moche du coin, c’était donc une bonne impression pour commencer non ?

- Je me nomme Alden Vangar très chère la salua t’il en retour d’un ton amusé. Écoutez, on fera la paire, j’essaierai d’assurer votre protection alors pendant que vous nous sortirez d’un possible bourbier. Je n’espère cela dit pas que nous en arriverons jusque-là…

Alden passa une patte sur le haut de son crâne pour faire danser sa crête, signe d’une certaine appréhension tout de même quant à l’inconnu. Il regarda encore dans les yeux la nymphe alors que plein de questions à son sujet naquirent dans un coin de sa tête. Mais l’heure n’était pas à la discussion.
Finissant de jouer au tigre bienséant passa alors d’un visage chaleureux à un visage plus fermé, plus concentré.

- Je ne crois pas arriver à te vouvoyer plus longtemps Zora, si cela ne te gêne pas ? Viens, j’ai cru voir l’entrée du tunnel plus bas.

Le tigre entreprit de descendre la pente à endroit relativement plat tout en surveillant et aidant la nymphe au besoin à suivre ses pas.

- Dans le contrat, il y aurait une sorte de trouble étrange amenant à une altération magique dans ce tunnel. Je t’avoue ne pas connaître grand-chose en magie, j’espère que tu as plus de connaissance que moi à ce sujet. Je trouve cela quand même étrange que personne n’ait voulu en apprendre plus, surtout pour fermer l’endroit juste après.

Alden s’arrêta devant le tunnel fermé par des planches cloutées avec quelques mots avertissant tout individu de ne pas s’approcher d’avantage.

- J’vais jamais rentrer à l’intérieur. Ou alors je vais marcher à quatre pattes, c’est pas que ça m’enchante pas mais heu.

Alden regarda sa nouvelle camarade avec une grimace. Le tunnel faisait presque tout juste la taille de la nymphe à ses côtés. Est-ce que Galatéa avait oublié ce tout petit détail lorsqu’ils en avaient discuter ? Sacrée sorcière.
Souriant en pensant à son mentor, Alden haussa les épaules en lâchant un « bon ».

- Si tu n’y vois pas d’inconvénient cher Zora, j’enlève ces petites planches. Tu es prêtes ? Sûr de sûr ?

Le félin arracha les banderoles et les planches en serrant les crocs, les laissant tomber sur le côté. L’obscurité qui les attendaient tout deux ne disait pas grand-chose qui vaille au tigre. C’était tout de même bien mystérieux tout ça.

La sympathie du métamorphe est semblable aux rayons d’un soleil levant, il n’a pas le caractère qui va avec son physique et Zora a bien fait de paraître d’emblée avenante. Il y eut un mouvement de recul devant pareille grandeur - il pourrait l’écraser de toute sa hauteur ! Son amusante réaction à son simple compliment lui décroche un rire et efface les apprioris.

Les premières politesses passées scellent leur duo improvisé, cet Alden Vangar lui est totalement inconnu de nom en tout cas, mais de mémoire sa carrure et surtout sa nature de tigre pourrait lui rappeler une rencontre sans parole dans un passé proche ou lointain. Qu’il est évident qu’une faible population telle que possède Azamy est amenée à tôt ou tard se croiser, reste à engager la conversation ou avoir un but en commun pour briser le statut d’étrangers.

Je connais la forêt comme ma poche, ses imprévus ne me font pas sourciller une seule fois. Il y a au moins ça de gagner de son côté, les rôles s’attribuent ainsi assez naturellement en partant de leur corpulence individuelle. Les muscles et la force brute pour l’un, la finesse et les connaissances théoriques pour l’autre - sous-pesons tout de même ces connaissances théoriques en question.

Zora c’est ok, Alden aussi j’imagine ! Tu as raison, je crois qu’à mon jeune âge je ne mérite pas le vouvoiement. Sa spontanéité lui plaît et renforce sa joie de se tenir à ses côtés. Les choses sérieuses commencent, avec elles les explications relatives au dit-contrat. En vérité la jeune femme lui a accordé plus d’une lecture sans parvenir à prédire ce qu’il risque de les attendre, la magie n’étant pas le domaine de prédilection parmi les nymphes et parmi les espèces de sa maison, elle n’a eu droit à un exemple que lors de la dernière catastrophe du début de mois. Alden en attend beaucoup de son savoir, donc elle se penche sur les quelques mots clés.

Altération ne veut pas souvent dire boom ? Une explosion dont il nous faut se méfier ! A cette menace, elle fouille dans son petit sac pour en ressortir de quoi s’attacher les cheveux. Il n’y a pas intérêt à ce qu’elle perde ne serait-ce qu’une mèche.

Je suis d’accord avec ta remarque, je suis piquée de curiosité et c’est pour ça que je suis là, je crois que toi aussi du coup ?
A moins qu’il soit expert en la matière. Quel genre de métier occupe les métamorphes de son genre ? Quand ces derniers ne sont pas dirigeants d’une maison..

Ne te fatigues pas les pattes, s’il le faut je me faufilerai. L’ouverture condamnée par des planches amène évidemment à quelques manœuvres musclées pour allouer un passage.
Vas-y, cent pour cent sûre ! En s’écartant d’un bon pas pour éviter un possible projectile. Zora admire le travail impeccable d’Alden et l’applaudit en retour.

Le tunnel ne donne pas envie de s’y engager, il paraît sinistre, miteux et interminable. Aucune source de lumière ne l’éclaire et permettrait d’anticiper l’inconnu niché en son antre. Sa main droite se lève pour se coller au haut de sa tête, quelle coïncidence de mesurer pareil à une poignée de millimètres près.

Et maintenant, j’y vais la première ?

La magie c'est pour les faibles

~ Musique ~

Les planches s'arrachèrent dans un craquement de bois gonflé d'humidité. Derrière, le boyau s'enfonçait rapidement dans l'obscurité. Aucune végétation n'était visible. Seule la pierre et la terre formaient une galerie aux forts relents de moisissure.

Passés les premiers mètres, le plafond remontait. Encore quelques pas et il atteignait deux bons mètres. La crinière et les oreilles d'un certain tigre frotteraient bien un peu et, par moment, les irrégularités du boyau risquaient de lui coûter une bosse ou deux, mais il pourrait se redresser. Dans le dos des aventuriers, la lumière grise et froide qui filtrait depuis l'extérieur n'éclairait plus grand chose. Quelques reliefs au niveau du sol inégal. L'endroit n'avait clairement pas connu la main de l'homme et toutes les parois sur laquelle ils pourraient poser la main suintaient d'eau. La terre boueuse semble avoir été dérangée récemment. Au moins, il semblait stable... En tout cas pour le moment.

Sur le côté, dans l'obscurité, des grattements précipités s'éloignèrent soudain. De petites chuintement étranges et les cliquetis de griffes contre la pierre. En tendant l'oreille un goute à goute d'eau est audible, mais les sons se répercutent un peu le long du souterrain et il est difficile d'en localiser l'origine. Encore faudrait-il voir plus loin que le bout de son nez pour savoir où aller...

Alden termina de dégager l’entrée avant de jeter un petit regard derrière lui. Zora prit bien soin de relever sa longue tignasse et le jeune métamorphe pensa qu’elle semblait beaucoup tenir à cette crinière.

- C’est ça, la curiosité reprit-il pour répondre à sa question en remettant le museau face à l’étroit tunnel. Et puis, Galatéa est mon mentor. Comme ça elle me sera redevable et je pourrai lui en faire baver après.

Clairement, il voulait que la sorcière lui jette des fleurs à son retour mais il savait pertinemment et avec hilarité que se ne serait point le cas. Grand sourire carnassier sur les babines, bien sûr qu’il disait cela pour plaisanter puisque loin de là d’avoir de pareille arrière pensée. Non, si quelqu’un était bien redevable c’était lui car malgré le caractère farouche de son mentor, elle l’avait bien aidé et bien introduit au sein de leur maison. Et ça, il ne l’a remerciera jamais assez. Non, il voulait lui tout simplement lui rendre service puisqu’il avait rapidement eut une forte sympathie pour elle. À voir comment Zora interpréterait ses paroles.

Alden huma l’air provenant de l’obscurité. Le boyau semblait humide et terreux. Se reculant d’un pas pour laisser voir la nymphe, le tigre regarda sa camarade les pupilles agrandits.

- Je… bah j’avoue que je n’ai pas prévu de quoi nous éclairer. Je fais souvent des escapades nocturnes en ville et j’avoue que la vue de mon nouveau corps ne m’a jamais fait défaut, j’ai complètement zappé. Je ne sais pas si je verrai aussi bien si il fait totalement noire à l’intérieur. Vous voyez comment vous les nymphes ?

Alden était direct, il espérait qu’il n’y avait aucune manière impolie suite à sa dernière question. Si il avait joué le gentlemen au début, il avait bien joué sa carte entière. Le félin écouta la réponse de Zora et se permis d’hésiter un instant lorsqu’elle se proposa d’entrer la première. Elle avait si gentille, bien qu’elle soit la plus à même de pénétrer dans le tunnel, Alden ne voulait vraiment pas qu’il arrive quelque chose à cette aventurière. Puis en y réfléchissant, il ne voulait pas s’imposer en tant que gros machin à être le premier pour tout alors il l’invita de la patte.

- Attends !

Le félin attrapa une corde dans son petit sac de voyage et après un regard pour savoir si Zora acceptait, il fit un tour de sa taille avec la corde puis après avoir mis une certaine longueur, fit un tour de la sienne avec le bout qui restait.

- Je préfère que nous soyons au moins attaché pour l’instant, on ne sait pas comment sont ses galeries, mieux vaut ne pas se perdre. Après-toi, sois prudente. Et qu’on soit clair, on se parle dès qu’on à un doute sur quelque chose.

Le félin emboîta le pas de la nymphe, les sens aux aguets. Complètement ratatiné contre les parois, Alden respira quelques mètres avec difficultés, sentant jusqu’au bout de ses moustaches se salir de terre. Super… Puis, au fur et à mesure qu’ils avançaient, le tigre pu peu à peu respirer un peu mieux. Heureusement, le boyau semblait s’élargir un peu.

La lumière de l’entrée était déjà loin mais pour l’heure, la vue d’Alden s’adapta avec aisance à l’obscurité. Certes c’était un peu flou, mais au moins pouvaient-ils bien sentir les paroies autour. Ses oreilles se tournèrent vers un bruit de goutte à goutte et son poil se dressa légèrement lorsque des petits bruits de grattements résonnèrent.

- Sûrement des petites bestioles ? Y a quoi sous-terre, des taupes ? Des rats ?

Ouai, la connaissance des animaux dans un environnement qu’il ne connaissait pas était pour le moins… nulle.

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'Dé du destin' :
[Contrat] La magie c'est pour les faibles Y5RICE3

Ahaha, t’es marrant toi. Allez, je vais t’aider à accomplir ton souhait. Zora est fière d’avoir compris la blague, sans en comprendre l’ironie. Elle pense que Alden et Galatéa sont du genre rivaux ou tel un maître et son élève, l’élève faisant de son mieux pour le dépasser. C’est en tout cas ce qu’elle a appris en regardant certains films. Il n’a pas besoin de revenir sur sa phrase, ou peut-être que si au vu de sa compréhension bancale.

Comment on voit dans le noir ? Comme des taupes pardi ! Une telle exclamation ne devrait se faire avec autant de conviction, elle court à sa perte en prenant la tête de l’excursion, mais telle la fille tétue qu’elle sera toujours, la nymphe ne revient pas sur sa décision. Ses manches remontée démontrent sa détermination, pour rappel son niveau en combat se situe en-dessous de zéro.
Prête à engager la marche, le pied se suspend par la voix du tigre.

Plait-il ? Il a manqué de peu de la perdre dans l’obscurité, une fois lancée rien ne l’arrête, surtout pas sa bêtise. On peut dire que c’est même le moteur de chacune de ses actions.
La corde sort tout droit des affaires du métamorphe, un woow décrit parfaitement son enthousiasme enfantin et elle accepte naturellement cette méthode très réfléchie. Tu as le cerveau Alden, je te remercie de cette idée. Parce qu’ils ne mèneront pas large avec son esprit fonceur. Promis, tu m’entendras vite crier si danger il y a.

Elle chantonne en pénétrant dans la grotte, jette un oeil en arrière histoire de surveiller l’entrée de son camarade, si elle réussit à passer comme une lettre à la poste - fière de sa petitesse - elle ne pouvait réserver le même soulagement pour le grand gaillard de deux mètres. Super, ce serait triste que tu te fasses bobo maintenant (maintenant), (maintenant). Oh les échos (échos), (échos) ! Tout devient prétexte pour rigoler de la situation. Les gouttes et l’ambiance la font se raviser de continuer son petit jeu. C’est glauque, il fait froid, les bruits blancs de pluie mettent mal à l’aise et on a l’impression qu’à tout moment quelque chose va surgir pour les attaquer. Zora ne l’exprime pas, mais elle a un peu les chocottes. Au fond de la mer les poissons sont inoffensifs, sur la terre les explorateurs les protègent, dans ce tunnel il n’y a personne d'autres qu’eux.

Sur Terre il y en avait, ici à Ozéna j’en ai aucune idée..AAAH ! OH…désolée désolée, j’ai cru qu’une toile me touchait, c’était juste une mèche de cheveux hahaha. Elle vient de perdre dix ans de vie en une seconde. A ce train-là, la corde ne sera pas suffisante, il faudra qu’elle tienne la pattoune du gros chat.

Un pas, deux pas, trois pas. On doit repérer une source de lumière ou de magie tu penses ? Ses yeux ne voient plus rien depuis très longtemps, pour ne pas dire depuis le début. Elle pourrait les fermer que le résultat serait identique.

Dis, tu as déjà fait un contrat dans le passé ? Parce que c’est ma première fois alors j’aimerais savoir le taux de succès de manière générale.

La magie c'est pour les faibles

~ Musique ~

Penses... enses... enses...

L'échos leur répondait toujours, écoutant les conversations tranquiles qu'ils tentaient de continuer pour oublier qu'il n'y avait pas le moindre souffle d'air. Plus la moindre lumière. Le métamorphe, tout tigre qu'il soit, peinait à percevoire avec précisions les écarts du sol, distingant des changements de gris et de noir lorsque les paroies s'approchaient ou tournaient. Zora, elle, était complètement privée d'un sens. Trébucher était monnaie courante.

Rale... rale... ale...

Le boyau qu'ils suivait se rétrécissait parfois. S'agrandissait à nouveau. Le terrain lui même les aubligea à grimper une grosse marche naturelle d'un bon mètre de haut avant de pouvoir continuer leur avancée sans le moindre chanement magique ni le moindre indice lumineux. En tournant à un angle, Alden put distinguer que les murs se rejoignent quelques mètres plus loin, formant presque un cul de sac. Il ne restait là-bas qu'une mince faille entre deux roches pour passer et il aurait de la chance s'il pouvait le faire de profile. Ils continuaient à s'approcher quand...

PLOUF !

La corde tira soudain sur la taille d'Alden, accompagnée d'un grand bruit d'éclaboussure. Dans l'absence totale de lumière impossible de voir les irisations d'un rayon sur la surface d'une flaque. Une certaine nymphe avançant avec conviction venait de poser le pied sur... De l'eau... Beaucoup d'eau. Vraiment beaucoup d'eau.

Engloutie par le liquide glacé et noir comme de l'encre, elle avait basculé dans un bassin souterrain. Le fond n'était pas perceptible, trois bons mètres sous la surface, mais la créature semi-aquatique avait les sens suffisament développés pour se rendre compte qu'un léger courant venait d'en dessous d'elle. Un autre chemin ? A moins que ça ne soit une créature qui nageait dans l'obscurité ? La corde enroulée à sa ceinture tenait bon. Si Alden tentait de faire le tour de la flaque, il s'appercevrait facilement que l'eau avait recouvert l'entièreté du sol d'un mur à l'autre, obstruant totalement les cinq ou six pas qui lui restaient à faire pour atteindre la faille rocheuse.

La mission se transforme en promenade de santé, en tout cas du point de vue de la nymphe qui n’a pas assez froid aux yeux pour prévenir d’un quelconque danger. Foncièrement convaincue qu’il n’y a qu’une potentielle sortie menant à un coin isolé de la forêt où est renfermé tout au plus un sortilège, sa démarche se pare d’assurance et d’insouciance. Cela ne doit pas différer d’un passage de la terre à l’eau et vice versa, l’expérience de sa première année à Azymir lui confère un confort non négligeable, alors le noir ne l’effraie pas.

Toutefois, sa main commence à doucement lui tenir le ventre, c’est que le son de la fine pluie ruisselant semble-t-il des rochers n’aide pas à ne pas lui donner une envie pressante, c’est ballot ça. Elle se garde bien de ne pas divulguer cette information à son camarade tigré, il doit se concentrer pour ne pas heurter sa tête à fourrure au plafond de cailloux. En cherchant à constater à quel point ce dit-plafond se rapproche de son crâne, Zora se cogne les phalanges et ce mal de chien lui sert de première leçon. Elle met ses doigts dans la bouche, suçote sa peau pour apaiser la douleur, quelle stupide blessure. Cela ne pouvait tomber que sur elle, qui d’autre voyons !

Sa bêtise lui murmure de se venger en le tapant, la genre de petite voix qui nous pousse à sauter d’un pont ou ouvrir une bouteille de bière avec les dents, bref à aggraver son cas.
Alden ! Mon petit doigt me dit qu’on y est bientôt, je dirai même qu’il n’y a qu’un- on entend juste un plouf, plus rien.

L’opaline n’a rien vu venir, le dernier souvenir avant de se réveiller dans une bulle d’eau et ses chaussures marcher sur un sol mouillé. Une flaque comme celle qu’on retrouve en temps d’averse, sauf que la flaque de ce tunnel avait un fond à trois mètres de la surface. Trou dans lequel son corps tout entier fut plongé. Jamais n’a-t-elle autant remercier sa reconversion en nymphe que maintenant. Ses branchies l’aident à respirer, ses doigts se palment et elle nage dans une obscurité presque étouffante. La corde a tenu le choc du plongeon à l’improviste, elle lui serre la taille, mais Zora se rappelle qu’Alden est à l’autre bout et que sous aucun prétexte elle s’en séparerait.

Il y a l’idée de remonter vers la terre ferme, le plus vite possible afin de ne pas inquiéter le métamorphe sur sa condition. Le visage levé vers le haut est balayé par le froid, une vague soufflé de sous son corps. D’en bas. L’incertitude réside tout entière en elle, un passage secret ou une respiration étrangère ?

Il faut en informer son binôme.

Sa tête ressurgit, Alden, Alden t’es où ? Attends, je t’entends respirer, bouge pas, je suis vivante comme tu l’entends hehe oops je suis tombée. Il y a un truc, je sais pas quoi, mais un truc là en-dessous. On fait quoi, je pense qu’il y a de quoi fouiller.

Les deux individus s’enfonçaient toujours un peu plus au fond du boyau étroit. Être serré dans une obscurité presque totale, on ne pouvait pas dire que le tigre faisait le malin. À vrai dire, il n’aimait vraiment pas ça, mais en même temps, bon il s’y était aussi attendu. Une missive, dans un tunnel étrange, ou personne ne veut aller. Fallait pas être gogole pour se douter que le chemin serait facile.
Et puis, tout compte fait, lorsqu’il entendait la petite nymphe juste devant lui chantonner tranquillement, cela amené une certaine douceur dans l’environnement étriqué.

Alden fronça les sourcils mais ne dit rien lorsque Zora cria un bon coup avant de rire en le rassurant qu’il ne s’agissait que d’un brin de cheveux. Il ne fallait pas qu’elle lui fiche des peurs comme ça pour un rien, sinon son coeur allait bientôt vriller.
Le métamorphe racla sa gorge en signe de gêne avant de déclarer doucement :

- Oui, alors si on pouvait éviter de réveiller de potentiel bestioles si il y a Zora, j’ai bien l’intention de sortir d’ici vivant si tu vois ce que je veux dire…

Alden souria malgré tout, même si la nymphe ne pouvait le voir. Tout semblait formidable pour la jeune femme mais réflexion fait, le métamorphe se demanda quand même si Zora était vraiment parée pour une telle… chose. Il décida de ne pas juger trop vite, si elle était là, c’était qu’elle avait le courage nécessaire. (Ou l’inconscience?) Nooon.

- Alors heuuu je ne sais pas trop, poursuivit-il à la question de Zora. J’espère que la source de magie que l’on cherche sera lumineuse, tout ce qui est magique moi tu sais, c’est pas très bien ma tasse de thé encore. Et je suis comme toi… premier contrat comme ça. Niveau succès, camarade ! On va y arrivé hein ? Je ne vois pas pourquoi on y arriverait pas et c’est pas tout à l’heure que je respirais pour la dernière l’air pure. Ne t’en fais pas, on va s’en sortir, mais on ne crie pas pour rien, précisa t’il sous le ton de la plaisanterie en étant au fond très sérieux.

Attachés l’un à l’autre, ils poursuivirent la route. Ils durent passer par dessus un gros mur de pierre alors que l’écho de leurs pas s’enfonçait dans les ténèbres. Mais toujours rien qui ne ressemblait à quoique se soit de magique.

C’est à un moment ou Zora et Alden atteignirent un endroit un peu plus large. Dans la grande noirceur, le félin distingua le problème. Les parois se rejoignaient en une sorte de cul-de-sac ou il ne restait plus qu’une faille. La voix enthousiaste de Zora résonna alors bien vite stoppée.

- Qu’est-ce que…

Alden n’eut pas le temps de finir, et Zora non plus d’ailleurs que le félin se fit tirer vers l’avant par la corde le reliant à la nymphe tandis qu’un grand bruit d’éclaboussure fit un vacarme dans le tunnel. Heureusement qu’il faisait tout noir, Zora aurait pu voir un tigre ayant doublé de volume à cause de la trouille.

- Zora !

Le félin se pencha vers la, punaise c’était plus qu’une grosse flaque en fait !

- Bon sang, Zora ?!

Appela t’il avant qu’à nouveau le bruit de l’eau ne se fasse entendre et que la voix de la nymphe ne parvienne à ses oreilles.

- Tout vas bien ? J’ai cru pendant une seconde… que tu t’étais faite mangé, pff ce que ce tunnel peut me donner comme idée c’est idiot.

Il se tut lorsque Zora lui expliqua ce qu’elle avait trouvé en dessous. Un passage ? Ou autre chose ?

- Je vois que le mur s’étrécit vachement de ce côté, peut-être que c’est un passage vers une grotte ?

Alden hésita assez réticent à l’idée de rentrer dans l’eau. Et s’il le passage n’avait aucune bulle d’air ? Il n’allait rien voir en plus de ça. Mais en même temps… il aurait du mal à passer aussi par la faille.

- Tu penses qu’il y a quelque chose de vivant la dessous ? De dangereux ? Je… Bon, je veux bien venir mais je ne respire pas sous l’eau moi, si tu sens que ça ne va pas le faire, on revient ici et on passe par la faille ok ? Zora… je te donne toute ma confiance, il va falloir que tu me guide la dessous.

Il ne pouvait pas voir la nymphe dans l’eau mais il espérait de tout coeur que l’énergie débordante de sa camarade pouvait aussi faire place à une grande concentration. Face à l’obscurité, Alden n’apprécia absolument pas la sensation en allant dans l’eau. Pourvu que le passage ne soit que très bref et qu’il n’y ait rien la dessous qui soit risqué…

Le froid intense mord les parcelles de peau, les remous n’aident en rien à augmenter la température de l’eau, elle bat des pieds pour se maintenir à distance de sa découverte. Solitaire de nature, Zora garde connaissance sur la situation actuelle et sur la présence de son camarade en panique. Quelle sacrée première expérience pour eux deux, un tunnel et maintenant cette crevasse engloutie.

Elle aurait aimé ne plus crier pour lui épargner une nouvelle frayeur, mais tomber n’était pas de sa propre volonté, alors pour le coup l’idée de s’excuser platement pour ce sursaut lui passe au-dessus de la tête. Et sous la surface, elle perçoit les bribes de sa voix masculine, les yeux ne voient toujours rien, les autres sens prennent la relève et tentent au mieux d’éclaircir ce mystère souterrain.
Le retour à la surface sert aussi à rassurer le métamorphe que non, elle n’a pas été dévorée par une étrange bête ou happée par un violent courant - le comble pour une nymphe. Lui, depuis la terre ferme, repère un fragment dans la roche et cela rejoint sa trouvaille. Machinalement, son attention se tourne vers la brèche, mais elle est aveuglée par le noir et cela ne sert donc à rien de prétendre la voir aussi.

L’hésitation est palpable, ce serait dommage qu’Alden se mette en difficulté pour cette mission, il devrait y avoir un moyen pour les deux de parvenir à leurs fins sans dépasser leurs limites personnelles. Mais Zora ressent une puissance imminente et elle ne remarque que maintenant que ce qu’il regardd lui est intouchable. La dite-fracture se trouve dans le dos de la jeune feme et pour l’atteindre il n’a pas l’embarras du choix.

On dit que les félins ont peur de l’eau, elle imagine déjà les réflexes de nervosité, à tirer sur la carte, à trop parler et à déglutir. Ça lui rappelle ses premiers pas dans une des rivières d’Azamyr, elle avait crié et on avait de suite compris qu’une arrivante venait d’explorer ses capacités surhumaines.

Ça va aller, tu ne vas pas te noyer aujourd’hui ! Pour le peu que cela lui donne assez de courage pour franchir la barrière séparant les deux zones. Je ne sais pas, j’ai juste compris que quelque chose était là au fond.

Dans d’autres circonstances, cela aurait été marrant d’observer un tigre se dépatouiller dans une énorme flaque, or dans ce présent même, il leur est primordial de conserver leur concentration et de rester sain et sauf.
Sa main vient trouver le défaut dans la pierre, elle frôle l’index et évalue son intensité. Je ne sais pas si tu pourrais taper dedans comme tu l’as fait avec l’ouverture du tunnel. Cela demandait à ce que tu prennes appui et…bon ce n’est pas possible. Aussitôt proposée, aussitôt retirée.

Il va falloir qu’ils aillent ensemble chercher l’origine de cette perturbation. Combien de temps pourrait-il retenir son souffle ? Si tu as du mal dis-le moi, pas sûre que je puisse te remonter à la surface en cas de malaise haha.

La magie passée en second à cause de cette imprévue pourrait finalement être la cause de cette apparition. Trop de choses inédites en si peu de temps pour la petite tête de la jeune femme, les théories s’entassent et sa main se heurte à une surface dure. L’étonnement est réel et elle retire sa main sur le champ. Le souffle s’accélère, les branchies frétillent et son sang ne fait qu’un tour. Pas de hurlement, un simple lourd silence. La nymphe a peur, c’est rare et quand cela arrive elle peut vite perdre ses moyens.

La bête ne réagit pas plus, il est possible qu’elle soit entrée en son contact par inadvertance et des bruits de fond suggèrent qu’il est occupé.

Alden, l’interpelle-t-elle en murmurant, c’est quoi ? Sa connaissance des animaux azamyrois est faible, encore plus avec la vue en moins.

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L’idée de rentrer dans cette eau froide ne l’enchantait vraiment pas. Mais de là où ils se trouvaient tout deux, il n’y avait plus trop d’autre solution de toute manière. Le félin s’assit alors au bord de cette grosse flaque et laissa l’eau lui lécher les pattes. Alden serra sa mâchoire en grimaçant avant de plonger entièrement son corps pour rejoindre la nymphe. Les moustaches frémissantes tant l’eau était désagréable sur son pelage, Alden s’arrêta au côté de Zora en clignant rapidement des yeux.

- Bon bah me voilà à la flotte. On y va quand tu veux.

Il fallait bien voir où menait ce passage. Peut-être n’allaient-ils pas resté bien longtemps dans l’eau avec un peu de chance.
Le tigre rigola malgré lui alors que sa camarade essayait de le rassurer.

- J’espère que je vais pas me noyer oui ! Qu’est-ce que mon mentor me fait faire punaise. Elle va m’en devoir une, c’est moi qui te le dis !

Alden écouta le son de l’eau qui se mouvait à côté de lui mais ses oreilles se dressèrent et l’inquiétude le gagna quand la nymphe ne répondit pas. Pire, elle ne faisait plus aucun bruit.

- Zora ?

C’est un murmure l’appelant qui lui répondit. La nymphe était encore là, le félin ne pu s’empêcher de souffler de soulagement. Sentiment rapidement remplacé lorsqu’elle lui posa sa dernière question.

- C’est quoi, quoi ? Lui demanda t’il inquiet.

Jusqu’à ce qu ‘il ne l’aperçoive à son tour. Avec l’obscurité, ce n’était qu’une ombre flou mais pour le coup, bien peu rassurante qui se mouvait dans les eaux du souterrains. Pour être tout à fait honnête, ses connaissances sur Terre en animaux marins étaient déjà peu construit mais alors sur Ozéna c’était un néant de connaissance. Mais pour lui, un poisson mesurant plus d’un mètre et nageant dans une obscurité totale caché au fin fond d’une cavité ne devait pas apprécier la compagnie. Ils allaient se faire bouffer tout cru.
Alden sentait la peur de Zora à côté de lui et sortie une lame avant d’aller voir un peu de plus prêt ce qu’il en était. Après tout c’était lui qui se disait guerrier, c’était donc lui qui se ferait bouffer en premier.

- Je vais essayer d’aller voir un peu de plus prêt.

Le tigre prit une inspiration et plongea avec un grondement. La créature qui grattait le sol se retourna pour s’approcher du grand félin. Si Alden ne voyait pas sa tête, son imagination faisait très bien le travail, et c’était pas beau à voir. Le sentant un peu trop proche de lui, le métamorphe bougea un peu sa lame devant lui et de ce mouvement, la bête à écaille fendit l’eau en sens inverse prenant le tunnel sous-marins que Zora et lui étaient censé prendre quelques minutes plus tôt.

Alden remonta à la surface en prenant une grande inspiration.

- Je crois que notre ami à prit la direction qu’on voulait… On le suit tu penses ?

Cette grosse bête aurait pu se sentir menacer. Au lieu de ça, il avait prit la fuite dans ce tunnel qui conduisait donc forcément quelque part ailleurs.

Alden est tout aussi perdu et pris de court qu’elle, ils sont comme deux arrivants sur l’île qui découvrent sur quelle genre de planète ils viennent d’atterrir. Le silence règne coupé par leur respiration et le clapotis de l’eau. L’animal ne les attaque pas, il semble ailleurs, dans son monde et peut-être ne les voit-il pas non plus. Cela peut être à leur avantage si jamais ils devaient se défendre ou plutôt fuir dans le sens opposé.
Le métamorphe s’élance, elle n’a pas le temps de l’en dissuader qu’elle l’entend plonger et la voilà seule à la surface.
La nymphe met sa tête sous l’eau, écarquille ses yeux le plus grand possible comme si par miracle tout lui reviendrait plus clairement. Sa peau ressent les vibrations du tigre et de la bête, elle assiste à la situation en observant ainsi de loin.

En remontant, il fait une proposition qu’elle ne peut que valider. On doit être sur son territoire, il va nous guider !

Heureusement qu’il leur est apparu, sans ça peut-être que les aventuriers auraient perdu leur temps à chercher ce qui se trouve en réalité de l’autre côté.

Prends soin de bien reprendre ton souffle, on ne connaît pas la distance à parcourir, ce serait compliqué si tu as besoin de reprendre l’air en route. Zora est bien placée pour savoir à quel point les fonds marins peuvent se montrer piégeux. Elle espère que son camarade a de bons poumons et elle prend les devants de cette nouvelle expédition.

Avançant à taton, ses bras s’étendent et tentent de leur frayer un chemin en écartant tout obstacle rocheux. Ils sont tous seuls, la bête a définitivement disparu, mais que faire s’ils se retrouvent nez à nez avec une fois arrivée à destination ?

J’espère qu’on ne va pas se faire avoir ! Parle-t-elle surtout pour elle, il est dur pour le métamorphe d’être en condition de lui répondre après tout.

La traversée se déroule sans encombre, cela ne prend qu’une poignée de secondes et tant mieux car son sac manquait de s’ouvrir.

Alden ? Appelle la nymphe, un peu précipitée, pour s’assurer tout de suite qu’il va bien. Et maintenant à ton avis ? Les mêmes questions reviennent tandis qu’elle prend appuie sur le bord pour sortir.

La magie c'est pour les faibles

~ Musique ~

L'eau était froide. Elle n'avait jamais vu la lumière et aussi limpide qu'elle soit, elle était glaciale et plongée dans l'obscurité. Une fois la créature partie, elle reste à peine bougée par les deux corps des aventuriers. Le boyau sous-marin n'était pas bien long mais chaque seconde paraissait une éternité quand on ne savait pas combien de temps encore il faudrait retenir son souffle... Ou s'il faudrait faire demi-tour à cause d'un cul de sac.

Heureusement pour cette fois, surtout un métamorphe de la taille du tigre, le plafond disparu bien vite et aucun rétrécissement ne l'empêcha de passer. De l'autre côté, l'obscurité n'était plus la même. Plusieurs marbrures de cristaux mauves couraient sur les murs, dispensant une lumière froide et minimaliste qui écrasait et dessinait d'étranges ombres.

Même en sortant du bassin, le sol était inondé sur une vingtaine de centimètres de profondeurs. La cavité naturelle se tortillait sur quelques mètres, avant de s'élargir en un espace à peu près circulaire. Un rayon pâle de lumière lunaire s'infiltrait par le plafond, surement craquelé d'une façon ou d'une autre, pour dévoiler un monticule de terre d'une bonne cinquantaine de centimètres de haut. La terre qui le compose semble avoir été retournée et il y a de très nombreuses irrégularité qu'un bon chasseur pourrait repérer pour être des traces de griffes. Au sommet du monticule, un petit cratère est formé, comme le haut d'un volcan... Ou un panier pour animaux ?

La seconde option parait plus juste étant donné l'énorme boule qui y est actuellement allongé. Elle frémi à peine au rythme d'une respiration lente qui la gonfle et la dégonfle. Entièrement recouverte d'écailles noires larges et lisses. Dans un mouvement de sa respiration, un jeu de lumière fait luire la pointe de chaque écaille d'une surprenante couleur vert émeraude. Impossible de distinguer la tête de la créature étant donné la manière dont elle s'est enroulée, mais un petit piaillement aiguë s'élève de l'endroit où elle se trouve et elle bouge un peu.

Le tintement d’un grelot, pas celui du Père-Noël, mais celui du butin coupe court à son interaction avec Alden. Le gros lot est tout prêt, seul un sourd ne peut entendre l'appât du gain et seul un aveugle ne verrait pas la gueule du monstre. Zora se retient de lâcher un cri de dégoût, il n’est pas le plus monstrueux des monstres certes, cela lui fait le coup à chaque nouvelle rencontre avec un animal s’éloignant un peu plus de ce qu’elle a connu sur Terre. Un an et des broutilles sur cette planète et impossible de totalement s’habituer aux diverses découvertes que le hasard met sur son chemin. Ok. Et la bête se garde bien de vouloir partager son précieux, se recroquevillant dans son nid, elle couve ce qu’il leur faut récupérer comme une maman protégerait ses petits.

Alden ! Murmure-t-elle fort, elle s’extirpe encore plus de l’eau tout en prenant grand soin de ne pas ébruiter sa sortie. On ne connaît la dangerosité de l’animal, peut-être qu’il s’en fout d’eux et que ses griffes sont inoffensives, ce serait quand même trop beau.

Les options ne sont pas multiples et toutes impliquent la créature.
Une fois sur la terre ferme, la nymphe s'accroupit, se faisant la plus petite possible et observe l’obscurité. Elle laisse le champ libre à ses oreilles pour déterminer les mouvements du..truc..Mais ça s’appelle comment ça d’ailleurs.

Bon. On ne va pas paniquer tout de suite, il reste une chance qu’elle finisse par bouger. Cette mission ne pouvait être si facile, l’ouverture vers un tunnel sous-marin en fut un sacré indice. Il faut…l’effrayer sans la mettre en colère, la décaler assez pour récupérer notre dû tout en évitant une attaque…pas compliqué, non ? Ah, même son inconscience sonne l’alerte et souhaite partir en courant dans la direction opposée.

A chaque gouttelette chutant d’une de ses mèches de cheveu, Zora craint que cela déclenche un signe de nervosité et finit par causer un énervement. Alors elle piège ses pointes dans sa paume, expire. A toi de jouer Alden, bah oui t’as plus de chance d’y parvenir.

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'Dé du destin' :
[Contrat] La magie c'est pour les faibles CM40e13

Mer 11 Sep 2024 - 21:58

Le métamorphe hoche la tête lorsque sa très chère camarade lui donne des conseils avant de plonger. Dans quoi c’était-il réellement embarqué sacre bleu. De là à plonger dans cette eau noire et froide, à la poursuite d’une bête à écaille, il y avait de quoi s’arracher les poils.

- Je vais essayer de ne pas mourir noyé, la rassure t’il sans être tout à fait sûr de ses dires.

De toute manière, ils étaient déjà tout les deux mouillés, alors bon. Il fallait juste maintenant espérer que la créature ne les dévore pas en pénétrant dans son antre. HA HA ha…

Alden plonge à la suite de Zora et étonnement, le voyage fut de courte durée. Inspirant en sortant la tête de l’eau, le tigre cligna des yeux et dressa les oreilles en regardant de jolies cristaux mauves sur les parois.

- Je suis là Zora, tout va bien déclare t’il en apercevant les ombres de la nymphe.

C’est un étrange sentiment d’être rassuré à la vue d’une silhouette. Le fait d’être aveugle n’était pas chose facile et revoir les longs cheveux flotter dans l’eau, même en restant sombre, procurait un soulagement chez le métamorphe.

- Je ne sais pas répondit-il à sa question dans un chuchotement en reprenant pieds et en sortant son corps de l’eau laissant juste ses pattes arrières et sa queue dans l’eau froide.

Une petite ouverture laissant passé les rayons lunaires venaient apporter un peu plus de lumière dans un coin de cette nouvelle cavité et Alden se retrouve à scruter un monticule de terre formant une sorte de nid en son sommet. Ni une ni deux, son sang ne fait qu’un tour lorsqu’il aperçoit cette fameuse créature qui semble s’être endormit.

L’alerte de Zora le raidit un peu plus. Ils étaient dans un bourbier, mais un bourbier. Bien sûr, les reflets verts émanant du creux de la créature laissait tout à penser qu’elle protégeait quelque chose. Quelque chose que Zora et Alden était venu récupérer. Évidemment.

- Ça c’est dommage.

C’est tout ce qu’il trouva à dire face à la pauvre nymphe qui cogite tout en montrant des signes d’anxiété.

- Bon demi-tour ?

Alden regarda Zora qui ne faisait que chuchoter des plans logiques et rassurant puis arrêta de sourire pour reprendre un peu de sérieux voyant Zora un peu paniquer. Le félin posa une patte rassurante sur le crâne de la petite.

- Zora, déstresse tu veux ? On va s’en sortir.

Alden releva la tête pour essayer d’observer la cavité. Elle n’était pas bien grande et il semblait que la seule issu pour l’instant, était le tunnel par lequel ils étaient arrivés. À moins que le passage de tout à l’heure ne soit une autre issu de cette cage enchantée ? Il fallait réfléchir rapidement.

- Tu as raison, écoute je vais distraire la bestiole. Pendant ce temps-là, assure-toi de monter là-haut et de récupérer la… chose ? Si c’est récupérable.

Comment allait-il s’y prendre, ça c’était tout une autre histoire. Il remettait dans les mains de Zora la réussite de leur mission.

- Si ça tourne mal, tu ne t’occupes pas de moi et tu ramènes le trésor, on va l’appeler comme ça, dehors d’accord ?

Alden envoya un sourire charmant à Zora avant de faire une petite mou de réflexion.

- À moins que tes pouvoirs de nymphes fonctionne aussi sur les créatures. Tu penses ? Ça serait marrant. Ça vaaaa je rigole, bon tu te prépares, on se revoit de l’autre côté. Ou pas.

Alden lâcha le crâne doux de Zora et inspirant profondément avant de patauger en essayant de ne pas faire de bruit. Il avait en tête d’utiliser son pouvoir si cela lui permettait de rassurer l’animal sur ses intentions mais l’idée qu’ils soit tout deux des pilleurs n’allait pas jouer en sa faveur.

Le métamorphe se rapprocha du nid et sortit le sandwich qu’il avait préparé plus tôt. Enfin ce qu’il en restait. C’était plus une sorte de grosse éponge à l’odeur de viande assaisonné de minéraux. Alden fit un petit appel de langue léger, séparant son éponge sandwich en deux et lança un morceau vers la petite bête. De plus prêt, elle semblait plutôt assez mignonne, quoiqu’un peu étrange. Sans attendre, Alden réveilla la créature, agitant son éponge sandwich d’une patte en faisant un petit déhanché plutôt sympathique.

- Hey ! Tu as voulu me grignoter tout à l’heure tu te souviens ? Non, je suis sûr que tu voulais manger ça, conçu spécialement pour toi tu vois ? Si tu veux la suite, faut que tu viennes la chercher. Par contre, moi pas touché hein, je ne suis qu’une grosse boule de poil, tu te coincerai le gosier à coup sûr. Allez hop hop. Bouge ton jolie fessier.

Mais qu’est-ce qu’il était en train de foutre ? Alden jeta un coup d’oeil vers Zora plus loin mais par Vangar, elle avait disparut.

Bienvenue sur Ozéna

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