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In the dead of night - PV Kaël [12/11/118]
Vex Ydris
Maison du Ciel et du Souffle
In the dead of night
Feat Kaël
Novembre 12, 118 - Milieu de la nuit
Depuis quelques semaines, Vex avait la fâcheuse tendance à préférer vivre de nuit plutôt que de jour, comme si ces quarante huit heures passées dans le laboratoire lors de cette commande de dernière minute avait fichu en l'air son rythme de sommeil. Ça ou elle aimait le calme de la guilde quand personne n'y était. Allez savoir. La ville avait mis plusieurs jours à retrouver son calme, après les diverses attaques et sûrement parce que tout ça l'avait plus remuée qu'elle ne voulait l'admettre, Vex s'était renfermée, fuyant le contact de ses semblables encore plus qu'à l'accoutumée. Les efforts qu'elle avait promis de faire à Niels n'avaient finalement pas duré...
Après de longues heures à observer une tranche d'Akarys sous son microscope, Vex sentit finalement sa nuque la tirailler, les gadozite du microscope commençant lentement à faiblir et si elle prévoyait clairement de les rallumer et continuer son travail, une petite pause était nécessaire. Alors elle leva la main, glissant ses doigts au dessus de la flamme d'un bec bunsen dansant tout près d'elle. Immédiatement, une sensation de calme vint l'envahir, lui offrant quelques secondes de répit, bien heureusement, sans personne pour la voir et après quelques minutes d'un repos tout relatif à tout élémentaire de feu, elle se redressa finalement, sortant alors du laboratoire pour remonter dans l'entrée de la guilde.
Bien que les murs soient vides de toute âme, elle ferma malgré tout la porte à clé - ses précédentes expériences avec des novices l'avaient marquée - et sa tasse vide en main, elle se dirigea vers la grande salle où elle savait qu'elle trouverait de quoi manger et boire.
La guilde était plongée dans un silence parfait, quasi réconfortant pour cette introvertie dans l'âme et si elle ne prit d'abord pas vraiment le temps de l'apprécier, une fois un fruit récupéré et sa tasse dûment remplie de quelconque tisane bouillante, Vex se remit en route pour son laboratoire, seulement pour s'arrêter dans le hall, un fruit à demi croqué dans une main et sa tasse dans l'autre.
Le bâtiment de la guilde avait toujours été beau, presque majestueux, mais ainsi vidé, il l'était encore plus. Son microscope maintenant bien en place, elle se prenait parfois à passer des heures entières à observer ce monde qui lui était jusque là interdit, celui du minuscule, quasi microscopique - si on oubliait que le grossissement était encore à ses balbutiements. Elle avançait bien d'ailleurs, sous couvert du silence de son laboratoire, de cette grande pièce aux accents de sale de torture qu'elle appelait "chez elle". Personne pour venir se fourrer dans ses pattes, se pencher au dessus de son épaule, c'était le genre de travail qu'elle préférait. Celui fait dans le calme et la tranquillité.
Quelques minutes. Quelques fichues minutes à peine d'un calme tout relatif - alors qu'en réalité, Vex venait de passer huit heures parfaitement seule dans son laboratoire avec pour seule compagnie les gargouillis des décoctions dans leurs marmites, quand un bruit étrange lui fit lever l'oreille. La guilde était en dehors des murs de la ville et donc parfaitement placée pour subir une attaque de monstre enragé, alors naturellement pour le rat de laboratoire qu'était Vex, l'idée de se trouver nez à nez avec quelque féroce créature la fit frissonner. Elle n'était pas taillée pour le combat, sa dernière rencontre avec un Racca le lui avait confirmé, mais ce bruit là n'avait rien de monstrueux. C'était simplement... Un drôle de fracas. Sourcils froncés, elle posa son fruit sur une table, gardant la tasse fumante entre ses mains - prête à la jeter à la face de ce qui tenterait de pénétrer dans la guilde et se dirigea donc dans le grand hall en direction des portes, prête à jouer de son meilleur lancé de tisane de mémé quand les portes s'ouvrirent sur... quelqu'un ?
Raidie, tendue par l'idée de tomber nez à nez avec une âme au beau milieu de la nuit, Vex tenta de rester droite, fière, inflexible, mais sa voix ne manqua pas de la trahir quand elle demanda avec autant d'assurance qu'un chien dans un jeu de quille :
« Qui va là... ? » Pour l'assurance de guerrière, il vaudrait mieux repasser. Car Vex était tout au plus un chamallow à qui on aurait donné la capacité de s'enflammer, elle n'était pas combattante et ne l'avait jamais été.
Kaël
Maison du Ciel et du Souffle
C’était une nuit relativement calme, surtout après tous les événements que la cité avait subi. Pour les veilleurs, cela ne changeait rien à leur routine. Les rondes se poursuivaient, les roulements prenaient le relais du précédent, Kaël assurait la protection des remparts pour une nouvelle nuit avec son escouade.
Deux nuits auparavant, il avait escorté l’enchanteresse Galatéa en dehors de la ville, pour qu’elle expérimente un système de sécurité composé de cristaux. Une drôle de nuit ! Il avait encore l’impression que les spitmons bêlaient dans tous les sens, comme un genre d’acouphène qui va et vient, sans jamais trop s’absenter. Et puis il y avait eu l’attaque des deux riftans. Lors du coup final, celui qui avait sectionné la patte d’un des prédateurs, le malakim avait dû faire un faux mouvement. Depuis, son épaule l’agaçait. Elle l’empêchait plus ou moins de dormir le jour et occupait un peu trop ses pensées lors de ses tours de garde. La douleur avait tendance à irradier jusque dans son dos, rendant ses vols peu agréables. Il était temps de faire quelque chose, à n’en point douter.
- Tu es si désagréable quand tu as mal. Déjà que tu es peu avenant, mais là vraiment…
Et voilà qu’il avait de nouveau les sourcils froncés. Il essayait de ne pas se plaindre, car ce n’est jamais plaisant pour personne, mais quand on le titillait, disons qu’il perdait plus vite patience qu’habituellement. Et le petit entraînement improvisé avec ses deux plus proches collègues ne faisait que tirer sur son épaule, alors forcément… Il était (re)devenu Kaël le rabat-joie. Ainsi, il décida de mettre fin à ce supplice et, suivant les conseils de ses amis, il quitta exceptionnellement son poste sur les remparts pour rejoindre la terre ferme - en passant par les airs, histoire que ses battements d’ailes l’achèvent un peu plus.
L’idée était de se rendre à la guilde Ozénys. Là-bas se trouvait une connaissance des veilleurs. Plutôt connue. Très connue même. Sous toutes ses coutures, ce qui ne manquait jamais de désespérer le malakim, trouvant honteux que les veilleurs doivent sans cesse prêter des vêtements à une élémentaire de feu incapable de se promener dans une tenue décente. Ou carrément incapable de se promener dans une tenue tout court. Et il fallait que cela tombe assez régulièrement sur son le roulement de son escouade. Les dieux n’ont donc aucune pitié de lui.
C’étaient ses amis qui le lui avaient conseillé, lui n’était pas franchement chaud (le comble avec une élémentaire de feu). En fait, s’il pouvait ne pas la fréquenter, cela l’arrangerait. Mais la population grandissante d’Azamyr ne permettait tout de même pas de fuir éternellement ceux qu’ils ne désirent pas croiser. Et puis, en plein milieu de la nuit, il n’avait guère d’autres solutions. L’infirmerie n’était pas disponible, exceptionnellement, les médecins et autres guérisseurs en ville devaient sûrement profiter de la nuit pour dormir. Lui n’avait pas assez de connaissance pour s’aventurer à prendre quelque chose pour faire passer la douleur. Faute de mieux, c’était donc la meilleure idée que de s’en remettre à Vex. Et, puisqu’elle avait un rythme de vie complètement décalé, vu les heures auxquelles elle s’est pointée dans son plus simple appareil pour gratter des vêtements, il y avait fort à parier qu’elle soit réveillée pour lui rendre ce service. Et puis zut, il avait subi les assauts de sa nudité sans rien demander à de trop nombreuses reprises, elle doit bien avoir une potion vitaminée ou une poudre d’antalgique à lui proposer !
Malgré le milieu de la nuit, il ne croisa ni bébête, ni prédateur sur son chemin vers la guilde. Un bon point, car il n’était sincèrement pas d’humeur pour une baston tout seul. En fait, sur le chemin, il ne croisa pas âme qui vive et ça, c’était assez plaisant. De quoi recharger un peu ses batteries d’asocial avant de devoir faire affaire avec l’élémentaire.
Lorsqu’il se pointa devant la porte de son laboratoire, il hésita entre toquer avec discrétion, histoire de ne pas alarmer tout les alentours, ou au contraire de frapper fort pour s’assurer qu’elle l’entende. Finalement, il décida qu’en cas de sommeil de sa part, il serait plus judicieux d’être bruyant pour s’assurer de ne pas rester planter comme un radis sur le seuil de l’entrée. Et puis, il y avait un petit côté exutoire à tambouriner un grand coup, mais ça, il ne faut pas le dire.
D’une voix mal assurée, l’élémentaire qui avait bien entendu sa présence, s’inquiéta de savoir qui venait à sa rencontre avant d’ouvrir la porte. Lui n’avait pas de difficulté à voir malgré les faibles lumières extérieures qui éclairaient les alentours. Avantage de malakim. Ne aissant pas le temps aux yeux de Vex de s’habituer, une fois qu’elle eut entrebâiller la porte, il s’annonça.
- Kaël, de chez les veilleurs.
Toujours précis, mais surtout concis. De toute manière, ils n’étaient pas cinquante à surveiller les remparts et il était le seul à porter ce prénom.
- Bonne nuit.
Il fallait bien être poli en toutes circonstances. Maintenant que la porte était grande ouverte, que Vex apparaissait devant lui (habillée, loués soient les dieux), ne souhaitant pas rester comme un débile à l’extérieur, au risque de perdre trop de temps sur sa nuit de garde, il alla droit au but en expliquant sa venue :
- J’ai besoin de quelque chose pour mon épaule, elle est douloureuse. Je n’ai pas d’autres choix que de m’en remettre à toi.
Charmant, avenant, plaisant. Le pire, c’est que ce n’était pas dit pour être cassant, c’était simplement factuel. Mais dans sa bouche, cela sonnait tout de suite désagréable. Il allait encore passer pour le sauvage asocial, que voulez-vous, il avait l’habitude après tout. Depuis un moment, il n’arrivait même plus à lutter contre ses démons et cela sortait le plus naturellement possible.
- Je me suis dit qu’avec tous les services que l’on t’a rendu, tu accepterais de me venir en aide ?
Bon d’accord, en plein milieu de la nuit, sa visite inopinée, avec son air pas très avenant (il venait de croiser les bras sur son torse, par habitude, et il ressentit une décharge dans son épaule), cela ne donnait pas très envie de faire preuve de gentillesse à son égard. Il finit par le réaliser et il tenta de sourire, légèrement mal à l’aise, sentant enfin que son attitude ne donnait pas franchement envie de lui venir en aide.
- S’il te plaît.
Deux nuits auparavant, il avait escorté l’enchanteresse Galatéa en dehors de la ville, pour qu’elle expérimente un système de sécurité composé de cristaux. Une drôle de nuit ! Il avait encore l’impression que les spitmons bêlaient dans tous les sens, comme un genre d’acouphène qui va et vient, sans jamais trop s’absenter. Et puis il y avait eu l’attaque des deux riftans. Lors du coup final, celui qui avait sectionné la patte d’un des prédateurs, le malakim avait dû faire un faux mouvement. Depuis, son épaule l’agaçait. Elle l’empêchait plus ou moins de dormir le jour et occupait un peu trop ses pensées lors de ses tours de garde. La douleur avait tendance à irradier jusque dans son dos, rendant ses vols peu agréables. Il était temps de faire quelque chose, à n’en point douter.
- Tu es si désagréable quand tu as mal. Déjà que tu es peu avenant, mais là vraiment…
Et voilà qu’il avait de nouveau les sourcils froncés. Il essayait de ne pas se plaindre, car ce n’est jamais plaisant pour personne, mais quand on le titillait, disons qu’il perdait plus vite patience qu’habituellement. Et le petit entraînement improvisé avec ses deux plus proches collègues ne faisait que tirer sur son épaule, alors forcément… Il était (re)devenu Kaël le rabat-joie. Ainsi, il décida de mettre fin à ce supplice et, suivant les conseils de ses amis, il quitta exceptionnellement son poste sur les remparts pour rejoindre la terre ferme - en passant par les airs, histoire que ses battements d’ailes l’achèvent un peu plus.
L’idée était de se rendre à la guilde Ozénys. Là-bas se trouvait une connaissance des veilleurs. Plutôt connue. Très connue même. Sous toutes ses coutures, ce qui ne manquait jamais de désespérer le malakim, trouvant honteux que les veilleurs doivent sans cesse prêter des vêtements à une élémentaire de feu incapable de se promener dans une tenue décente. Ou carrément incapable de se promener dans une tenue tout court. Et il fallait que cela tombe assez régulièrement sur son le roulement de son escouade. Les dieux n’ont donc aucune pitié de lui.
C’étaient ses amis qui le lui avaient conseillé, lui n’était pas franchement chaud (le comble avec une élémentaire de feu). En fait, s’il pouvait ne pas la fréquenter, cela l’arrangerait. Mais la population grandissante d’Azamyr ne permettait tout de même pas de fuir éternellement ceux qu’ils ne désirent pas croiser. Et puis, en plein milieu de la nuit, il n’avait guère d’autres solutions. L’infirmerie n’était pas disponible, exceptionnellement, les médecins et autres guérisseurs en ville devaient sûrement profiter de la nuit pour dormir. Lui n’avait pas assez de connaissance pour s’aventurer à prendre quelque chose pour faire passer la douleur. Faute de mieux, c’était donc la meilleure idée que de s’en remettre à Vex. Et, puisqu’elle avait un rythme de vie complètement décalé, vu les heures auxquelles elle s’est pointée dans son plus simple appareil pour gratter des vêtements, il y avait fort à parier qu’elle soit réveillée pour lui rendre ce service. Et puis zut, il avait subi les assauts de sa nudité sans rien demander à de trop nombreuses reprises, elle doit bien avoir une potion vitaminée ou une poudre d’antalgique à lui proposer !
Malgré le milieu de la nuit, il ne croisa ni bébête, ni prédateur sur son chemin vers la guilde. Un bon point, car il n’était sincèrement pas d’humeur pour une baston tout seul. En fait, sur le chemin, il ne croisa pas âme qui vive et ça, c’était assez plaisant. De quoi recharger un peu ses batteries d’asocial avant de devoir faire affaire avec l’élémentaire.
Lorsqu’il se pointa devant la porte de son laboratoire, il hésita entre toquer avec discrétion, histoire de ne pas alarmer tout les alentours, ou au contraire de frapper fort pour s’assurer qu’elle l’entende. Finalement, il décida qu’en cas de sommeil de sa part, il serait plus judicieux d’être bruyant pour s’assurer de ne pas rester planter comme un radis sur le seuil de l’entrée. Et puis, il y avait un petit côté exutoire à tambouriner un grand coup, mais ça, il ne faut pas le dire.
D’une voix mal assurée, l’élémentaire qui avait bien entendu sa présence, s’inquiéta de savoir qui venait à sa rencontre avant d’ouvrir la porte. Lui n’avait pas de difficulté à voir malgré les faibles lumières extérieures qui éclairaient les alentours. Avantage de malakim. Ne aissant pas le temps aux yeux de Vex de s’habituer, une fois qu’elle eut entrebâiller la porte, il s’annonça.
Toujours précis, mais surtout concis. De toute manière, ils n’étaient pas cinquante à surveiller les remparts et il était le seul à porter ce prénom.
Il fallait bien être poli en toutes circonstances. Maintenant que la porte était grande ouverte, que Vex apparaissait devant lui (habillée, loués soient les dieux), ne souhaitant pas rester comme un débile à l’extérieur, au risque de perdre trop de temps sur sa nuit de garde, il alla droit au but en expliquant sa venue :
Charmant, avenant, plaisant. Le pire, c’est que ce n’était pas dit pour être cassant, c’était simplement factuel. Mais dans sa bouche, cela sonnait tout de suite désagréable. Il allait encore passer pour le sauvage asocial, que voulez-vous, il avait l’habitude après tout. Depuis un moment, il n’arrivait même plus à lutter contre ses démons et cela sortait le plus naturellement possible.
Bon d’accord, en plein milieu de la nuit, sa visite inopinée, avec son air pas très avenant (il venait de croiser les bras sur son torse, par habitude, et il ressentit une décharge dans son épaule), cela ne donnait pas très envie de faire preuve de gentillesse à son égard. Il finit par le réaliser et il tenta de sourire, légèrement mal à l’aise, sentant enfin que son attitude ne donnait pas franchement envie de lui venir en aide.
Vex Ydris
Maison du Ciel et du Souffle
In the dead of night
Feat Kaël
Novembre 12, 118 - Milieu de la nuit
Vex connaissait-elle les veilleurs ? Pas vraiment. Si on en oubliait que certains d'entre eux l'avaient vu nue plus souvent que n'importe qui d'autre. Car si l'élémentaire avait tendance à choisir la nuit comme scène pour ses petites tentatives d'entraînement, il n'en était pas moins qu'elle devait repasser les portes et elle avait par bien trop de fois dû rentrer la queue entre les jambes, avec seulement ses bras pour se cacher du regard curieux des veilleurs en poste ce soir là. Alors oui, elle avait mis quelques temps avant de saisir qu'il valait mieux retirer son manteau avant de s'enflammer. Mais les combustions volontaires étaient si rares dans cette vie de brasier qui n'attendait qu'à prendre feu, qu'on ne pouvait pas vraiment la blâmer pour les rares fois où elle s'était bel et bien embrasée de son plein gré.
Et si la honte cuisante n'avait pas été suffisante, il avait par dessus tout ça qu'elle affronte les regards inquisiteurs, parfois-même parfaitement irrespectueux sur ses courbes voluptueuses. Heureusement, on lui avait toujours prêté une chemise, n'importe quoi pour couvrir son corps, certains des veilleurs étant plus prévenants que d'autre. Elle pensait notamment à cette fichue triade de chauve-souris. Deux d'entre eux n'avaient aucune vergogne à déshabiller un peu plus l'élémentaire du regard, le troisième était tout au mieux si affreusement gêné qu'il n'avait même pas daigné baisser les yeux. C'était sûrement le dernier qu'elle préférait, quitte à choisir son poison.
Et si Vex avait imaginé tomber nez à nez avec ce dernier, au beau milieu de la nuit, alors qu'elle était bien confortablement installée dans son laboratoire, trifouillant ses trucs et ses bidules, elle aurait sûrement préféré qu'on la jette au feu.
Alors quand au plus clair de cette nuit sombre dont les nuages cachaient les lunes, elle entendit du bruit à la porte de son laboratoire, l'allumette vint se raidir. Qui venait l'emmerder à cette heure ? Vitkor avait de nouveau retrouvé une vie diurne avec les températures de l'automne, alors outre un voleur assez peu doué vu cette façon qu'il avait eu de s'annoncer, ou un emmerdeur, Vex ne savait pas sur quel pied danser. Son thé toujours en main, elle ouvrit la porte, seulement pour tomber sur une stature gigantesque, dont les ailes repliées dans son dos masquaient les dernières bribes de lumières que les chandelles permettaient et ses yeux mettant quelques secondes à s'adapter à l'obscurité, elle fut contrainte de s'en tenir à la présentation plus que sommaire que l'inconnu offrait. Inconnu qui ne le resta pas très longtemps d'ailleurs. Car à peine venait-il de décliner son identité, que les pupilles de l'alchimiste s'élargirent, faisant disparaître la majorité du lilas de ses yeux et son visage la frappa comme une gigantesque claque. C'était lui. Celui qui l'avait par bien trop de fois vue dans son plus simple appareil, l'égo en berne, rentrant une fois encore en ville avec pour seul souvenir de ses vêtements les quelques cendres qui en restait.
Figée, comme un lapin pris dans des phares, Vex prit quelques degrés avec le feu qui s'alluma sur ses joues et si elle n'avait pas été coincée dans ce laboratoire bâti en cul de sac, elle aurait sûrement pris la poudre d'escampette, courant à toute jambe en tenant la jupe de sa robe pour ne pas s'y prendre les pieds.
La porte s'ouvrit alors plus grand et passée la stupeur, Vex sembla se rigidifier. En écho sûrement à l'attitude de l'homme ailé, elle y fit miroir, se redressant de toute sa faible hauteur comme pour ne pas admettre que de devoir échanger avec cette personne l'embarrassait. Et puisque l'élémentaire possédait à peu près les même capacités sociales que le veilleur, sa seule réponse fut un seul mot, lancé presque comme une claque, d'une froideur telle qu'on aurait presque pu douter de sa nature de feu.
« Bonsoir. »
Elle n'en dit d'ailleurs pas plus, se décalant simplement dans une invitation silencieuse à ce qu'il entre. Son regard n'ayant qu'à peine pris le temps d'observer son visage, tant elle préférait mourir immolée que d'avoir à croiser son regard, elle regarda pourtant ses ailes, ces gigantesques ailes qui n'attendaient rien d'autre que de tout renverser, faire tomber ses éprouvettes et sa verrerie qui tenait en équilibre précaire sur les établis du laboratoire. Mais la grande bringue resta dans l'encadrement de la porte, entamant alors un soliloque sur la raison de sa présence à heure aussi avancée. Le laboratoire était grand, une petite quinzaine de mètres de longueur, mais il était surtout assez encombré. Vex elle y évoluait sans problèmes, mais si la chauve-souris venait à renverser quelque chose... Non. Mieux valait ne pas y penser. Car si Vex s'était montré (plus ou moins) hospitalière en l'invitant silencieusement à entrer, les paroles qui sortirent de la bouche de Kaël la firent un peu plus se rigidifier.
Ainsi, il venait quérir son aide. Car Vex était bien évidemment un distributeur à potions de soin et autres mixtures de sa création pour veilleur, c'était bien connu. Elle le laissa pourtant parler. De bout en bout. Rajoutant quelques précisions ça et là, invoquant le fait qu'elle lui devait une fière chandelle pour avoir plusieurs fois aidé cette pauvre femme à protéger le semblant de vertu qu'il lui restait. Et si elle aurait pu lui venir en aide sans qu'il n'apporte cette petite précision malvenue, ce commentaire sembla tout venir balayer.
Les yeux d'un mauve clair de l'alchimiste vinrent alors cette fois parfaitement se poser sur le visage du veilleur, qui dans toute sa bêtise avait eu la merveilleuse idée de croiser les bras sur son torse, de ce petit air suffisant d'une personne qui s'estimait mériter quelque chose et ce fut ce qui la fit basculer. Pas de rage, non. Pas de colère non plus. Juste un océan de froideur, qui allait se déverser sur cette grande gigue, un peu trop assurée. La tasse fumante dans sa main fit alors un gargouillis plutôt évocateur, tandis que le thé y bouillait, sûrement réchauffé par une élémentaire à deux doigts d'atteindre son point de fusion. Mais un petit soupir par le nez plus tard et Vex retrouvait sa contenance, levant simplement un regard revêche vers un Kaël un peu trop assuré.
Toujours en travers de la porte, Vex sembla tenter d'éteindre cette férocité qui brillait dans son regard, mais rien n'y faisait, il était grand temps que ce veilleur entende ce qu'elle en pensait, alors elle commença, sur un ton calme, empreint de froideur :
« Je vous trouve bien culotté de venir à telle heure me réclamer des soins comme si je vous devais quelque chose, savez vous le nombre d'heures passées à créer la moindre de ces potions ? » L'amertume de sa voix pouvait presque se goûter, elle reprit pourtant, toujours aussi calmement. « Les veilleurs ne sont-ils pas censés être altruiste, vouloir aider leur prochain ? Surtout qu'il me semble que chaque vêtement que vous m'avez prêté vous ont été rendus, le lendemain, propres et parfumés et certains en avaient grandement besoin, vu l'odeur qu'ils portaient. » Le ton était tranchant, mais tellement factuel qu'il ne pouvait vraiment être considéré comme une attaque, Kaël devait en savoir quelque chose, lui même employait cette façon de parler. « Aussi, venir me reprocher ma maîtrise de cette condition que je n'ai pas choisi me semble quelque peu cavalier, j'imagine que vous n'avez pas appris à voler en un jour, à votre arrivée, alors un peu de compassion, serait-ce trop demandé ? Venir ici, sur vos grands chevaux, votre petit air suffisant et votre demande joliment enrobée dans le rappel d'un de ces moments dont je me serais bien passée ne me semble pas la stratégie adéquate, si vous voulez mon avis sur le sujet. » Voilà, elle avait craché son fiel, bien qu'il ait été enrobé de grande politesse et de seulement quelques relents de froideur, elle eut pourtant un petit soupir contrit, secouant finalement la tête. « Mais oui, je peux vous aider. Que diriez vous d'oublier ces histoires de dette, tout d'abord ? » Et elle tendit la main vers lui, plus par politesse que par réelle envie de la serrer, s'essayant à un petit sourire poli. « Vex, enchantée. » L'était elle ? Enchantée ? Non, assurément pas. Mais l'alchimiste était altruiste et ses nombreux dons à l'hôpital de la ville suffisaient à confirmer le fait qu'aider était et serait toujours son unique vocation.
Et une fois les politesses d'usage échangé, elle tourna les talons, filant entre les établis pour trouver un espace où elle pourrait installer le veilleur ailé sans qu'il ne renverse absolument tout ce qu'il croiserait et tirant un tabouret au milieu d'un espace vide, elle le lui indiqua d'un mouvement de la main plein de grâce mais surtout d'un flegme qu'elle n'eut pas besoin de forcer. « Asseyez-vous. Si vous êtes d'accord, j'aimerais voir l'endroit qui vous fait souffrir. Ne vous emballez pas, montrez-moi simplement votre épaule, je pense que nous avons eu tout deux notre lot de nudité. » Et ce petit sourire amer, presque acide tant le simple souvenir de ces moments de honte suffisait à faire refluer la bile dans la gorge de l'élémentaire. Non, vraiment, lui rappeler ces petites mésaventures et les lui étaler au nez n'était clairement pas la meilleure chose à faire, surtout lorsqu'on savait à quel point l'alchimiste était réservée.
1553
Kaël
Maison du Ciel et du Souffle
Il a dit « s’il te plaît », avec ça, elle ne peut qu’accepter, n’est-ce pas ? Il n’avait rien dit de méchant, énoncé la vérité, fait preuve de politesse et attendu patiemment qu’elle l’invite à franchir le seuil de la porte d’entrée. Vraiment, qu’est-ce qui pouvait mal tourner ?
En silence, elle lui permit de passer pour entrer dans son laboratoire. D’un rapide coup d’œil, il constata que les lieux étaient assez encombrés, regorgeant de matériels et de matériaux qu’il ne saurait nommer. Il se sentit comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, avec sa grande carrure et ses ailes aux dimensions extra-larges. Mal à l’aise et craignant de faire un strike, il tenta tant bien que mal de réduire l’envergure de ses atouts dans son dos. C’était inconfortable, mais au moins, il diminuait le risque de casse. L’envie de se sentir désolé, et redevable d’une dette financière auprès de l’élémentaire, était assez peu présente, pour être honnête.
Bon alors, il présente bien, il s’exprime bien, il fait attention, qu’est-ce qui peut mal tourner ? Pétard, il coula un regard vers Vex, juste après avoir observé l’environnement, et ça ne le rassurait pas du tout. Si ses prunelles sont améthystes, il ne faut pas oublier que son élément est le feu. Qu’en bien même son regard est violet, il aurait juré voir un brasier ardent brûler au fond de ses deux iris.
La tempête qui suivit était d’une violence inouïe. Le ton de l’élémentaire était cinglant. Son regard était un mélange de glace et de feu. Sa posture peu engageante. Ses paroles tranchantes. Kaël avait-il trouvé son maître, ou au moins son égal ? Bouche bée, il subit l’assaut de ses reproches. Le pire étant qu’elle gardait son calme, tandis qu’elle continuait sa longue liste de commentaires hargneux. Il s’efforça de ne pas détourner le regard, tout le long de sa tirade. Il n’avait pas envie d’apparaître rabaissé, gêné, bien que forcé de constater, celle-là, il ne l’avait pas vu venir !
- Je n’ai pas parlé de dette, mais de services rendus.
Un peu con, il campait sur ses positions, ou alors c’était une pirouette pour garder bonne figure. Cette même figure qui ne cachait rien de son agacement. Il avait l’impression d’avoir été sermonné comme un gamin, bien qu’il pouvait entendre que sa démarche avait été bien cavalière.
Une fois le venin fut craché, enrobé d’assurance et de belles formulations, l’élémentaire accepta de lui rendre service et d’examiner son épaule, non sans manquer de rappeler que faire de l’humour et se dénuder serait bien inutile. Kaël serra ses mâchoires si fort que cela devint douloureux. Vraiment, ne rien rétorquer était un supplice. Néanmoins, la satisfaction de ne pas passer pour un adolescent en crise, pris sur le fait d’un mauvais comportement, essuyant un sermon ennuyeux, était supérieure à celle de tenter une bonne réponse salée.
Il suivit le geste de sa main pour prendre place là où elle l’invita à s’asseoir. Se déplacer lui demandait de la concentration, pour ne rien briser avec ses ailes, quand bien même l’idée de mettre un peu de bazar pourrait bien le soulager. Mais si c’était pour qu’elle s’enflamme, littéralement, non merci…
Assis face à elle, il lui laissa le loisir de l’examiner comme bon lui semblait. Il effectua quelques mouvements de la dite épaule douloureuse, ce qui provoqua quelques tics nerveux au niveau de son visage. Plus le temps avançait et plus le moindre effort le titillait. Il ressentit une certaine tension irradiant dans le début de son dos, trouvant amusant d’aller jusqu’à agacer la racine de son aile droite. Dans d’autres circonstances, il aurait peut-être décrit sa douleur, mais il ne souhaitait pas donner le moindre grain à moudre à l’élémentaire pendant qu’elle faisait sa petite inspection. Alors il se concentra sur son visage, et plus particulièrement sur ses deux améthystes ourlées de longs cils noirs.
- Ce n’était pas mon idée de venir et, avec la douleur, je me suis peut-être laissé aller, désolé.
Un début de mea-culpa, accompagné d’une excuse, certes. Mais c’était un début encourageant, non ?
- Je ne suis pas du genre à profiter des autres, si je suis là, c’est bien que je n’ai pas le choix. Je ne peux pas me concentrer pendant le travail avec cette foutue épaule.
Il prit une grande inspiration quand, en faisait un grand mouvement, il ressentit l’envie de grogner. Il n’est pas une petite nature, il a vu bien pire. Néanmoins, c’était le genre de douleurs vives, aigues, qui surprennent au mauvais moment et gâchent la vie.
- Ta lessive sent très bon, mais tu ferais mieux de ne pas t’embêter avec ces considérations. Tu alimentes quelques fantasmes de… Le mot queutard lui vint en tête, mais il n’avait pas envie de le prononcer… Mes pairs les plus désinhibés.
Lorsqu’elle sembla avoir terminé d’observer son épaule et tiré quelques conclusions, il l’interrogea d’un mouvement du menton vers l’avant.
- Alors ?
En silence, elle lui permit de passer pour entrer dans son laboratoire. D’un rapide coup d’œil, il constata que les lieux étaient assez encombrés, regorgeant de matériels et de matériaux qu’il ne saurait nommer. Il se sentit comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, avec sa grande carrure et ses ailes aux dimensions extra-larges. Mal à l’aise et craignant de faire un strike, il tenta tant bien que mal de réduire l’envergure de ses atouts dans son dos. C’était inconfortable, mais au moins, il diminuait le risque de casse. L’envie de se sentir désolé, et redevable d’une dette financière auprès de l’élémentaire, était assez peu présente, pour être honnête.
Bon alors, il présente bien, il s’exprime bien, il fait attention, qu’est-ce qui peut mal tourner ? Pétard, il coula un regard vers Vex, juste après avoir observé l’environnement, et ça ne le rassurait pas du tout. Si ses prunelles sont améthystes, il ne faut pas oublier que son élément est le feu. Qu’en bien même son regard est violet, il aurait juré voir un brasier ardent brûler au fond de ses deux iris.
La tempête qui suivit était d’une violence inouïe. Le ton de l’élémentaire était cinglant. Son regard était un mélange de glace et de feu. Sa posture peu engageante. Ses paroles tranchantes. Kaël avait-il trouvé son maître, ou au moins son égal ? Bouche bée, il subit l’assaut de ses reproches. Le pire étant qu’elle gardait son calme, tandis qu’elle continuait sa longue liste de commentaires hargneux. Il s’efforça de ne pas détourner le regard, tout le long de sa tirade. Il n’avait pas envie d’apparaître rabaissé, gêné, bien que forcé de constater, celle-là, il ne l’avait pas vu venir !
Un peu con, il campait sur ses positions, ou alors c’était une pirouette pour garder bonne figure. Cette même figure qui ne cachait rien de son agacement. Il avait l’impression d’avoir été sermonné comme un gamin, bien qu’il pouvait entendre que sa démarche avait été bien cavalière.
Une fois le venin fut craché, enrobé d’assurance et de belles formulations, l’élémentaire accepta de lui rendre service et d’examiner son épaule, non sans manquer de rappeler que faire de l’humour et se dénuder serait bien inutile. Kaël serra ses mâchoires si fort que cela devint douloureux. Vraiment, ne rien rétorquer était un supplice. Néanmoins, la satisfaction de ne pas passer pour un adolescent en crise, pris sur le fait d’un mauvais comportement, essuyant un sermon ennuyeux, était supérieure à celle de tenter une bonne réponse salée.
Il suivit le geste de sa main pour prendre place là où elle l’invita à s’asseoir. Se déplacer lui demandait de la concentration, pour ne rien briser avec ses ailes, quand bien même l’idée de mettre un peu de bazar pourrait bien le soulager. Mais si c’était pour qu’elle s’enflamme, littéralement, non merci…
Assis face à elle, il lui laissa le loisir de l’examiner comme bon lui semblait. Il effectua quelques mouvements de la dite épaule douloureuse, ce qui provoqua quelques tics nerveux au niveau de son visage. Plus le temps avançait et plus le moindre effort le titillait. Il ressentit une certaine tension irradiant dans le début de son dos, trouvant amusant d’aller jusqu’à agacer la racine de son aile droite. Dans d’autres circonstances, il aurait peut-être décrit sa douleur, mais il ne souhaitait pas donner le moindre grain à moudre à l’élémentaire pendant qu’elle faisait sa petite inspection. Alors il se concentra sur son visage, et plus particulièrement sur ses deux améthystes ourlées de longs cils noirs.
Un début de mea-culpa, accompagné d’une excuse, certes. Mais c’était un début encourageant, non ?
Il prit une grande inspiration quand, en faisait un grand mouvement, il ressentit l’envie de grogner. Il n’est pas une petite nature, il a vu bien pire. Néanmoins, c’était le genre de douleurs vives, aigues, qui surprennent au mauvais moment et gâchent la vie.
Lorsqu’elle sembla avoir terminé d’observer son épaule et tiré quelques conclusions, il l’interrogea d’un mouvement du menton vers l’avant.
Vex Ydris
Maison du Ciel et du Souffle
In the dead of night
Feat Kaël
Novembre 12, 118 - Milieu de la nuit
Kaël avait mis le doigt où ça faisait mal. Avec son petit air suffisant et sa tentative de sourire, Vex avait pris ses paroles comme une attaque, une énième moquerie de son manque de contrôle de cette forme brute et primale qui avait la fâcheuse tendance à carboniser tous ses vêtements. Sûrement aussi que la honte pugnace combinée au rappel de ces souvenirs désolant avait suffit à allumer en elle le brasier de la colère froide, car à peine eut-elle commencé à déverser son fiel sur la grande gigue, qu'elle vit celui-ci se figer. Pas d'éclat de voix, pas de sourire moqueur comme pouvait l'avoir ses compères chauve-souris. Simplement de la surprise. Une gigantesque quantité de surprise.
Et cette réaction aussi calme désarçonne sûrement un peu l'élémentaire dont la voix perd peu à peu de son intensité à mesure qu'elle balance ses paroles. Car lorsqu'enfin elle accepte de lui venir en aide, toute trace de hargne semble s'être évaporée. Enfin... Si on considère que la froideur habituelle de Vex n'est pas une expression de fureur. Elle était simplement comme ça, glaciale, factuelle, détachée.
Autour d'eux, des mixtures diverses et variées bouillonnaient dans de la verrerie parfois mal soufflée. Mais l'importance ne résidait pas dans la beauté du bécher mais bien dans sa praticité. En silence, après avoir bien évidemment rappelé à Kaël que toute blague sur quelconque nudité serait mal appréciée, elle l'invita à s'asseoir sur un tabouret ridicule lorsqu'on voyait la stature qu'avait le veilleur, mais c'était tout ce qu'elle avait à proposer. Elle avait bien évidemment remarqué la force avec laquelle les mâchoires de Kaël s'étaient serrées, mais vu les premiers mots qui avaient rythmés l'entrevue, elle ne semblait ni encline, ni même vraiment intéressée à l'idée de le remercier pour sa retenue. Il était celui venu lui remuer le couteau dans la plaie après tout, elle ne lui devait aucune sympathie ni plus qu'elle n'était véritablement obligée de l'aider. Mais voilà, Vex était généreuse, gentille même. Elle cachait simplement cette foultitude de bons côtés derrière cette apparence revêche, ce manque de tact avec ses pairs qui les conduisaient automatiquement à s'éloigner. Ça et la seule fois qu'elle avait laissé quelqu'un l'approcher, ç'avait été pour mieux la regarder la fuir derrière.
Sans manquer de remarquer l'air un peu gauche qu'avait l'homme ailé au milieu du laboratoire, Vex retint comme elle le pouvait tout commentaire au sujet des diverses préparations et autres potions à ne pas renverser. L'endroit était exigu, imaginer ces grandes ailes noires et rouge s'étendre et tout envoyer voler suffisait à faire monter une violente envie de s'embraser.
Alors une fois l'épaule dénudée, Vex se plaça face à Kaël, observant un instant son épaule dans son entièreté. La capsule semblait intacte, aucun bleu n'était à déplorer sous les tatouages qui descendaient le long de son torse. Lèvres pincées dans cette moue concentrée que ce laboratoire n'avait que bien trop vu, elle leva pourtant le nez lorsqu'il mentionna le fait que venir n'était pas son idée et si l'envie fugace de demander de qui cette idée venait vint la traverser, elle n'en dit rien, son regard quittant rapidement celui du veilleur pour mieux se poser sur son épaule.
« Levez le bras. » Une fois le geste effectué, Vex lui demanda de recommencer, tentant tout un tas de mouvement tandis qu'elle notait quelle amplitude faisait tressaillir un muscle du visage du Malakim, quand enfin, sur un ton un peu moins tranchant, un peu plus compatissant. « La douleur met les nerfs à vif. » Décidément, ce que Vex pouvait être loquace quand elle le voulait ! Mais elle reprit, feignant à merveille d'être très concentrée sur sa besogne pour ne pas avoir à croiser le regard de Kaël. « Mais je vous doit des excuses aussi, j'ai cru que vous veniez vous moquer, j'ai peut-être été un peu rude avec vous. » Et se redressant, elle prit particulièrement soin de ne pas le regarder, se tournant cette fois vers un établi sur lequel elle se mit à chercher.
Peut-être avait-elle prit ces quelques secondes dos à lui uniquement pour retrouver un tant soit peu de contenance, car lorsqu'elle se retourna, elle n'avait rien attrapé, elle s'approcha simplement de nouveau, redemandant à voir les gestes qui le faisaient souffrir avant qu'elle ne lève les deux mains, les approchant de l'épaule sans pour autant la toucher avant de demander, factuelle, raide : « Je ne suis pas médecin mais... Je peux ? » Et d'attendre que Kaël consente à ce qu'elle le touche, car Vex n'était clairement pas là pour en profiter. Alors elle vint tâter l'épaule, presser de la pulpe de ses doigts chauds dans les jointures d'où elle savait partir les muscles et les tendons, en quête d'une réaction épidermique du veilleur qui lui indiquerait plus précisément ce qu'il avait. Il lui fallait éliminer l'élongation et la tendinite avant de pouvoir jouer les médecins du dimanche et c'était avec la même conscienciosité qu'elle s'appliqua à continuer son examen, la même moue concentrée sur le visage. Mais ce fut la réflexion sur sa lessive qui sembla la tirer de ses pensées, l'élémentaire levant son regard lilas vers celui du veilleur qu'elle observait en se demandant sûrement où il voulait en venir. Mais le dernier commentaire lui fit cette fois prendre quelque degrés et après une seconde ou deux d'une latence certaine dans laquelle l'alchimiste cherchait sûrement un peu de flegme, elle finit par soupirer, se redressant finalement avant de se reculer, le regard de nouveau fuyant. « J'ignorais qu'il suffisait d'un savon parfumé pour faire s'émerveiller tes petits camarades ailés. Je ne suis pas stupide, j'ai entendu leurs petits rires et senti leurs regards répugnants. Sont-ils toujours aussi décérébrés ? » Bon, elle était toujours un peu amère, certes. Mais comment ne pas l'être quand une triade de chauve-souris vous avaient vu dans votre plus simple appareil, bien trop de fois pour que Vex puisse avoir envie de les compter ? Elle reprit pourtant, dans un petit soupir lassé : « Merci. Je veux dire... De m'avoir prêté des vêtements quand tes petits copains m'auraient certainement fait rentrer nue simplement pour mieux pouvoir m'observer. » Et la froide élémentaire tenta même un petit sourire, crispé, certes, mais tout de même. Elle avait d'ailleurs abandonné le vouvoiement sans même s'en rendre compte. Sûrement que le fait d'abandonner un micromètre de sa carapace de froideur avait cet effet, mais elle retrouva vite son sérieux lorsque Kaël demandait ce qu'il en était. « Pour moi, ce n'est ni une tendinite, ni une élongation. Mais je peux me tromper, comme je l'ai dis, je ne suis pas médecin. » Elle semblait réfléchir à mesure qu'elle s'exprimait, tant il suffisait de voir ses sourcils légèrement se froncer et ses lèvres se pincer entre elle pour saisir que cette moue concentrée était la parfaite représentation de sa brillante cervelle en train de s'activer. Elle reprit alors, s'appuyant un instant contre un établi derrière elle tandis qu'elle jetait quelques coups d'oeil à ces gigantesque ailes ramassées derrière le veilleur pour ne rien faire tomber. « J'ai ce qu'il faut pour te soulager, mais si la douleur persiste, il faudra te rendre chez un médecin. Je préconise un cataplasme d'argile et je peux te donner une décoction antalgique et anti-inflammatoire. Est-ce que c'est ce que tu avais envisagé ? » Son regard dérivait un peu partout autour d'eux, évitant soigneusement Kaël qu'elle peinait toujours à regarder tant la morsure cuisante de la honte refusait de la quitter, mais elle reprit finalement, avec un peu de dépit dans la voix en se doutant bien que cette petite recommandation ne serait très certainement pas écoutée. « Aussi, je te conseille de te reposer quelques jours. Si l'inflammation se propage jusque dans ton aile, tu risques d'être incapable de voler. Vous devez bien avoir des jours de congés, non, chez les veilleurs ? »
1307
Kaël
Maison du Ciel et du Souffle
Après un départ tout en reproches, l’attitude de Kaël de ne pas mettre de l’huile sur le feu encouragea l’élémentaire à faire de même. À son tour, elle reconnut que des excuses ne seraient pas de trop. Le veilleur n’en profita pas pour appuyer ses propos. D’une part, il n’était pas du genre à alimenter les embrouilles et il avait reconnu s’être très mal présenté à elle. D’autre part, elle aurait tout le loisir de lui faire franchement mal à l’épaule si l’idée de la froisser traversait son esprit et ses lèvres. Il préférait se contenter de hocher la tête très tranquillement, tandis qu’elle faisait ses manipulations, lui arrachant régulièrement des grimaces. Ses gestes étaient étudiés, parfois, elle effectuait les mêmes plusieurs fois de suite. Ses mains entouraient son épaule pour ressentir tous ses rouages, leur exécution parfaite ou non. Le veilleur se fit la remarque que la paume de sa main était bouillante sur sa peau nue, sûrement la faute à son élément du feu. Avec la douleur qu’il endurait, c’était parfaitement désagréable, néanmoins, il s’abstint de le faire remarquer.
- Décérébrés, vraiment ? C’est peut-être un peu fort pour deux types qui n’ont rien de bien méchant au fond et qui ont le gros défaut d’aimer un peu trop les plaisirs de la chair.
S’il avait pu, il aurait haussé les épaules nonchalamment, signe qu’il ne les condamnait pas, mais qu’il n’était pas tout à fait de leur côté non plus. De leur trio, il est bien connu qu’il est le plus coincé, le plus sérieux, le plus réservé. Et le plus à même à être chef d’escouade, car ces mêmes « défauts » font de lui le candidat idéal pour assurer un cadre, des ordres clairs et précis et une organisation de son escouade de nuit. Et il est aussi le plus gêné à la simple évocation de certains sujets. Alors, quand Vex fait allusion aux nombreuses fois où ses collègues n’avaient qu’une idée en tête, la laisser rebrousser chemin nue pour admirer son fessier, le veilleur se racla la gorge.
- Cela m’a valu quelques plaintes, mais c’était le mieux à faire.
De sa main gauche, puisque cette épaule n’était pas en train d’être auscultée, il se grattouilla les cheveux, tout près de son oreille. Il y avait fort à parier qu’il ait pris quelques couleurs en évoquant ce sujet, le bout de son oreille était chaud. Cela ne fit que redoubler sa gêne.
Fort heureusement, le sujet revint à son épaule et au constat de l’élémentaire de feu. Sans trop s’avancer, elle évoqua avec modestie qu’elle n’était pas un médecin. Néanmoins, ce qu’elle avait pu remarquer n’indiquait ni élongation, ni tendinite. Bon, c’est bien sympathique, mais cela ne lui dit pas ce qu’il a. Non pas que Kaël veuille absolument poser un mot sur son mal, mais sans ça, comment réussir à bien se soigner ? Pas très convaincu, il l’écouta lui proposer ce dont elle disposait pour apaiser sa douleur et aller vers la voie de la guérison.
- Je n’avais rien envisagé, je voulais simplement avoir de quoi me soulager. Tu crois que tu pourrais me mettre ce cataplasme avant que je ne parte ? Je ne préfère pas demander à mes deux « décérébrés » ce genre de service. C’est un coup à ce qu’ils en profitent pour me poser tout un tas de question, à commencer par la tenue que tu portais.
C’était un trait d’humour, pitié qu’elle le prenne ainsi ! Pour tenter de le lui faire comprendre, il pouffa légèrement, sans en faire des caisses. Et puis, si elle avait le pouvoir de le soulager dès maintenant, il voulait bien supporter quelques minutes de plus ses paumes terriblement chaudes sur lui.
- J’irai voir un médecin dès que possible, mais ton aide me permettrait de ne pas commettre un crime passionnel, rendu fou par la douleur.
Et puis il écouta sa dernière proposition, la plus logique, la plus raisonnable : se reposer, prendre des congés, ne rien faire qui demande trop d’efforts à son épaule. Il sentit sa mâchoire se serrer, une nouvelle fois. Bien sûr qu’il s’attendait à ce qu’elle lui préconise de s’absenter des veilleurs, le temps que son mal s’en aille. En avait-il envie ? Non, certainement pas. Prendre ses congés était plus une torture qu’un plaisir. Son commandant devait parfois faire preuve d’autorité pour qu’il arrête les heures supplémentaires et qu’il profite enfin un peu de sa vie à Azamyr. Quelque chose qu’il faisait très rarement sur Terre, car la communauté demandait un travail éreintant et constant. Même si aujourd'hui la fatigue l’accablait régulièrement, il n’arrivait pas à lutter contre ses anciennes habitudes. Et puis, le repos, quitter ses gardes, c’était se retrouver seul, à penser, à ressasser, à regretter.
- Bien sûr qu’on en a.
Il avait réagi sans la moindre émotion, tentant de trouver le meilleur moyen de s’esquiver sans trop en dire. Feignant un certain agacement, c’était le mieux à faire selon lui, il promit de faire de son mieux pour se reposer.
- Je verrai ce que je peux faire, avec les événements derniers, la présence des veilleurs est plus que nécessaire.
Il songea à cette douleur qui menaçait à tout moment de se dégrader au point que l’une de ses ailes devienne presque inutilisable. Pitié, il ne voulait pas en arriver là. Néanmoins, imaginer ne pas prendre ses tours de garde, se reposer ET se priver de vol dans les cieux, c’était absolument insoutenable.
- Ça devrait aller vite mieux avec ce que tu me proposes. Je vais passer de rien du tout à un traitement complet, cela va forcément faire effet, non ?
Le ton de sa voix sonnait comme plein d’espoir et ça, ce n’était pas feint du tout.
S’il avait pu, il aurait haussé les épaules nonchalamment, signe qu’il ne les condamnait pas, mais qu’il n’était pas tout à fait de leur côté non plus. De leur trio, il est bien connu qu’il est le plus coincé, le plus sérieux, le plus réservé. Et le plus à même à être chef d’escouade, car ces mêmes « défauts » font de lui le candidat idéal pour assurer un cadre, des ordres clairs et précis et une organisation de son escouade de nuit. Et il est aussi le plus gêné à la simple évocation de certains sujets. Alors, quand Vex fait allusion aux nombreuses fois où ses collègues n’avaient qu’une idée en tête, la laisser rebrousser chemin nue pour admirer son fessier, le veilleur se racla la gorge.
De sa main gauche, puisque cette épaule n’était pas en train d’être auscultée, il se grattouilla les cheveux, tout près de son oreille. Il y avait fort à parier qu’il ait pris quelques couleurs en évoquant ce sujet, le bout de son oreille était chaud. Cela ne fit que redoubler sa gêne.
Fort heureusement, le sujet revint à son épaule et au constat de l’élémentaire de feu. Sans trop s’avancer, elle évoqua avec modestie qu’elle n’était pas un médecin. Néanmoins, ce qu’elle avait pu remarquer n’indiquait ni élongation, ni tendinite. Bon, c’est bien sympathique, mais cela ne lui dit pas ce qu’il a. Non pas que Kaël veuille absolument poser un mot sur son mal, mais sans ça, comment réussir à bien se soigner ? Pas très convaincu, il l’écouta lui proposer ce dont elle disposait pour apaiser sa douleur et aller vers la voie de la guérison.
C’était un trait d’humour, pitié qu’elle le prenne ainsi ! Pour tenter de le lui faire comprendre, il pouffa légèrement, sans en faire des caisses. Et puis, si elle avait le pouvoir de le soulager dès maintenant, il voulait bien supporter quelques minutes de plus ses paumes terriblement chaudes sur lui.
Et puis il écouta sa dernière proposition, la plus logique, la plus raisonnable : se reposer, prendre des congés, ne rien faire qui demande trop d’efforts à son épaule. Il sentit sa mâchoire se serrer, une nouvelle fois. Bien sûr qu’il s’attendait à ce qu’elle lui préconise de s’absenter des veilleurs, le temps que son mal s’en aille. En avait-il envie ? Non, certainement pas. Prendre ses congés était plus une torture qu’un plaisir. Son commandant devait parfois faire preuve d’autorité pour qu’il arrête les heures supplémentaires et qu’il profite enfin un peu de sa vie à Azamyr. Quelque chose qu’il faisait très rarement sur Terre, car la communauté demandait un travail éreintant et constant. Même si aujourd'hui la fatigue l’accablait régulièrement, il n’arrivait pas à lutter contre ses anciennes habitudes. Et puis, le repos, quitter ses gardes, c’était se retrouver seul, à penser, à ressasser, à regretter.
Il avait réagi sans la moindre émotion, tentant de trouver le meilleur moyen de s’esquiver sans trop en dire. Feignant un certain agacement, c’était le mieux à faire selon lui, il promit de faire de son mieux pour se reposer.
Il songea à cette douleur qui menaçait à tout moment de se dégrader au point que l’une de ses ailes devienne presque inutilisable. Pitié, il ne voulait pas en arriver là. Néanmoins, imaginer ne pas prendre ses tours de garde, se reposer ET se priver de vol dans les cieux, c’était absolument insoutenable.
Le ton de sa voix sonnait comme plein d’espoir et ça, ce n’était pas feint du tout.
Vex Ydris
Maison du Ciel et du Souffle
In the dead of night
Feat Kaël
Novembre 12, 118 - Milieu de la nuit
Bon. Les choses semblaient s'être apaisées et les deux handicapés sociaux arrivaient à communiquer. C'était un bon départ, une bonne suite et une bonne façon de cloturer cette entrevue qui aurait bien pu tourner au vinaigre à peine avait-elle commencée. Sûrement que Kaël avait bien plus de capacité que Vex à prendre sur lui sur le sujet et finalement, bien que tout ai failli s'enflammer, le calme et l'apaisement était retrouvé. Et désormais bien concentrée sur cette besogne qui lui paraissait à des millénaires de ce qu'elle faisait habituellement dans ce laboratoire, Vex oublia peu à peu sa colère froide au profit d'une concentration sans faille. Non seulement elle devait poser un diagnostic sans en avoir la formation nécessaire, mais aussi, elle devait le toucher. Et sûrement qu'aussi loin que remontait ses souvenirs, Vex ne se rappelait pas avoir touché la peau de qui que ce soit d'autre que la sienne. Alors sans réaliser que le contact de ses paumes rivalisant avec la température d'un fiévreux au bord de la mort, elle palpa, pressa la pulpe de ses doigts dans l'épaule, cherchant à identifier quelles zones précises de l'épaule du veilleur le faisait souffrir. Et au milieu des mouvements qu'elle lui demandait parfois d'exécuter, Vex continua de chauffer. Car si son masque de flegme était parfaitement en place, sa peau elle trahissait à elle seule toute la gêne qu'elle ressentait de devoir ausculter ce veilleur en particulier. La triade de chauve-souris était dans le même panier, mais elle doutait que les deux autres zigotos aient un jour envisagé de venir la confronter dans son repaire, au moins, leur absence de courage lui assurait un peu de tranquillité.
« Il ne me semble pas que d'apprécier les plaisirs de la chair dispense de faire preuve de respect, pour ce que j'en sais, ne pas mettre davantage dans l'embarras une personne déjà mortifiée n'est que la moindre des politesses. » Et bien heureusement pour tout le monde, le sujet des grivoiseries était rapidement oublié. Ce n'était de toutes manière pas Vex avec sa méconnaissance la plus totale du sujet qui aurait pu arguer. Quand on oubliait toute sa vie passée et frôlait la combustion spontanée pour un petit regard appuyé, mieux valait rester loin de tout contact charnel. Déjà que le simple fait de tâter l'épaule du veilleur suffisait à profondément la gêner, non, Vex serait sûrement condamnée à une existence de célibat, faute de savoir mieux contrôler les émotions qui la dévoraient.
Mais les excuses de l'alchimiste entraînèrent un autre commentaire de la part du veilleur ailé et si Vex était peu ou prou la personnification de la gêne, voir Kaël partager ce sentiment ne fit que davantage la raidir. Pourquoi rougissait-il tout à coup ? Mais préférant se concentrer sur ce qu'elle pouvait maîtriser - à savoir sa propre personne - le regard rose de l'élémentaire fut soudain traversé d'un étrange éclair, comme une réalisation que Kaël pu presque voir passer. Elle retira alors ses mains de l'épaule un peu vivement, sa face venant elle aussi se barrer de rouge tandis que même à distance, le veilleur pouvait la sentir chauffer. Il fallait qu'elle regagne son calme, tout ça n'était qu'un échange poli entre deux personnes modérément gênées, elle en était capable. Pourtant, son regard se perdit un instant sur ses propres mains et elle pinça ses lèvres dans une moue désolée.
« Mince, pardon... Je n'avais pas réalisé qu'elles étaient presque brûlantes. » Et elle se tourna vers son établi, calmant sûrement le fard qui lui barrait la face, l'alchimiste faisant littéralement office de radiateur au milieu du laboratoire. Un petit soupir plus tard et voilà qu'elle était retournée, prodiguant conseils, préconisations d'alchimiste et autre diagnostic vaguement posé.
L'idée était donc de tenter d'endiguer l'inflammation tout en apaisant la douleur pour continuer à travailler. Car même si Vex conseille à Kaël de se reposer, un petit quelque chose lui dit que le veilleur n'est pas du genre à profiter, à apprécier les plaisirs de la vie et la beauté du nouveau monde qu'était désormais le leur. Pourquoi ça ? Et bien car elle était similaire. Restant cloîtrée dans son laboratoire, ou chez elle où ses seules occupations étaient de flâner dans le jardin de sa maison, un livre à la main. Il y avait plus vendeur comme programme de jour de repos, c'était à n'en pas douter.
Les yeux savamment fixés sur n'importe quoi d'autre que le veilleur, Vex hocha machinalement la tête à sa demande, un peu comme si elle l'écoutait à moitié. En réalité, dans sa cervelle de scientifique, l'élémentaire devait sûrement chercher quel ingrédient ajouter au cataplasme pour l'améliorer, le rendre plus adéquat au problème du veilleur. Mais quand après une maigre seconde de décalage, elle entendit alors la blague du veilleur au sujet de la tenue qu'elle portait qui serait sûrement décortiquée par les deux autres chauve-souris à la libido intenable, elle sembla se figer. Sembla ou le fit même tout à fait. Car il fallu que Kaël pouffe pour que la froide alchimiste comprenne qu'il ne s'agissait là que d'une petite tranche d'humour. Heureusement pour elle, Vadim l'avait rodée aux blagues douteuses et sa bouche se tordit même d'un maigre sourire, un peu pincé, comme si elle refusait d'admettre qu'un tant soit peu de légèreté avait été appréciée. Elle répondit alors, hochant de nouveau la tête de cette manière protocolaire, posant alors les yeux sur l'épaule toujours chastement dénudée.
« Oui, je peux te l'appliquer, à condition que tu leur rende la monnaie de leur pièce pour moi. De quelque manière que ce soit, je n'en ai rien à faire, mens si tu as besoin de le faire, mais fais les geindre de désespoir. » Et au petit commentaire sur les envies de meurtre qu'avait le veilleur tant la douleur l'obnubilait, ce fut au tour de l'alchimiste de pouffer, comme si rire de tuer des gens était quelque chose qu'elle comprenait mieux que les quelconques pensées libidineuses de deux chauve-souris en rut. Mais reprenant vite son sérieux, elle préconisa alors à Kaël de se reposer, une idée qui sembla faire mouche dans l'esprit du veilleur qu'elle vit presque se renfermer. Car à la décharge de Kaël, même si il se pensait bon menteur, la raideur soudaine qui était venue imprégner ses traits, sa posture toute entière parlait pour lui. Mais Vex n'étant pas du genre à se mêler de ce qui ne la regardait pas se contenta de pencher légèrement la tête sur le côté, observant alors bien plus longtemps qu'elle ne l'avait fait le visage du veilleur.
Et Vex se surprit à ressentir un brin de compassion supplémentaire. Non pas qu'elle ai complètement deviné le genre de pensées qui étaient venues taquiner le veilleur à ses paroles, mais à le voir ainsi s'agacer, se faire plus bref et sec dans ses paroles, elle comprit que le sujet était à éviter. Alors, hochant simplement la tête dans un geste empreint de déférence, elle se contenta d'acquiescer, d'un simple « Je comprends. » avant de se retourner, attrapant déjà quelques bocaux qu'elle ouvrit près d'un mortier.
Un morceau de roche friable fut alors déposé dans le mortier, puis pilé. Le geste semblait difficile pour une asperge sans la moindre force physique comme l'élémentaire, mais elle ne s'en plaint pas, faisant simplement comme elle pouvait. D'une main, sans même regarder ce qu'elle faisait, elle vint saisir une fiole, dans laquelle se trouvait un liquide bleuté et avec une grâce et une maîtrise surnaturelle, elle versa quelques gouttes seulement sur la pierre moulue. Une pâte semblait se faire peu à peu dans le mortier, mais contournant cette fois le veilleur sans un regard, c'est sur une étagère en hauteur qu'elle tenta de tirer une autre fiole, sans étiquette, contenant cette fois un liquide noir. Après un hissage sur la pointe des pieds en règle, elle parvint à sortir la fiole, versant cette fois deux gouttes supplémentaires sur la pierre pilée. Puis, prenant de l'eau dans un chaudron, elle n'eut qu'à toucher le bol la contenant pour la faire bouillir, versant finalement le tout sur la mixture qui était désormais devenue une pâte verdâtre à l'odeur douteuse.
Tournée vers Kaël, elle posa la mixture non loin de lui avant de lui adresser dans un petit sourire qui se voulait rassurant : « On va la laisser refroidir, je ne voudrais pas te brûler. » Et son regard se perdit quelques secondes sur le laboratoire avant qu'elle ne tourne les yeux vers Kaël, plein d'espoir que ces maigres soins suffisent à endiguer ce mal qu'il n'avait que trop attendu pour traîter. « Je l'espère, mais comme je t'ai dis... Je ne suis pas médecin. Si c'est un claquage ou un muscle froissé, une petite semaine de repos te serait bénéfique, mais je comprends que ton rôle ne te le permette pas, nous avons tous été secoués par ce qu'il s'est passé... » Elle-même l'était encore, bien qu'elle se soit illustrée par son courage et sa capacité quasi miraculeuse à coller des coups de poings aux bougres ayant tenté de faire flamber les réserves de la ville. Elle quitta alors de nouveau le côté de l'homme ailé, partant cette fois vers une étagère dont la porte était scellée et tirant un trousseau de clé d'une poche de sa robe, elle vint ouvrir la pharmacie, attrapant deux fioles scellées qu'elle garda en main, se tournant finalement vers le veilleur qui attendait toujours, les ailes ratatinées dans le dos comme un oiseau le ferait dans une cage trop petite. « Voilà l'antalgique et ça, c'est l'anti inflammatoire. Une gorgée de l'antalgique à chaque fois, ou tu finiras par voler de travers et l'anti inflammatoire est à prendre avant d'aller te coucher. » Et elle lui tend les deux fioles, un petit sourire aimable sur le visage, comme si dès lors que Vex travaillait, toute gêne sociale était oubliée.
1641
Kaël
Maison du Ciel et du Souffle
Même s’il le souhaitait, il ne pourrait défendre le cas indécrottable de ses deux acolytes ailés. Oui, ils aiment les plaisirs de la chair et oui, leurs manières sont loin d’être les plus respectueuses. En revanche, il pouvait lui assurer qu’ils avaient au moins l’avantage de ne pas forcer la main aux dames ne souhaitant pas rejoindre leur couche.
- Ils sont rustres, mais contrairement à d’autres que tu n’auras probablement pas remarqué tant ces deux-là sont bruyants, ils ne viendront pas te coincer en position de vulnérabilité.
Il se racla la gorge, bien décidé à ne pas en dire davantage. Parmi les veilleurs, il y en a que Kaël n’aimerait pas croiser dans une ruelle, en pleine nuit, mal éclairée, alors qu’ils ont un coup dans le nez. Allez savoir de quoi ils seraient capables. Allez savoir ce qu’ils ont tenté par le passé. Dans tous les cas, même le chef d’escouade émettait quelques réserves concernant la morale de certains de ses collègues. Au moins, ses deux amis malakims n’avaient jamais rien fait qui pourrait les accabler de honte.
Ne souhaitant guère s’exprimer davantage sur ce qui ressemble surtout à des soupçons après avoir surpris quelques bribes de conversations ou des comportements arriérés, il indiqua à l’élémentaire, d’un regard entendu, qu’il n’en dira pas plus. Qu’elle se fasse son propre avis. Avec cette langue aiguisée et cette façon de monter en pression et d’enchaîner ceux contre qui elle a des griefs, Kaël s’imaginait sans peine qu’elle puisse se défendre et se faire son avis, seule.
Lors de ses manipulations, alors que Vex se rendit compte de la chaleur presque épouvantable qu’irradiaient ses mains, elle leur offrit à tous les deux un peu de repos pour leur âme asociale. En farfouillant dans son laboratoire, elle dénicha de quoi lui faire le cataplasme. Sa seule condition étant qu’en échange de ce service, le veilleur en fasse baver à ses deux acolytes, grossièrement. Il aurait juré voir une étincelle de malice dans les iris améthystes de l’élémentaire. Lui n’est pas du genre à faire des coups bas et pourtant, ce n’est pas faute d’éprouver de la rancœur s’il est la cible d’injustice, par exemple. Néanmoins, il est vrai que la relation qu’il entretient avec ses deux frères malakims est telle que… oui, pourquoi pas. Ils ne l’auront pas volé avec tout ce qu’ils lui font subir !
- Entendu, ça ne devrait pas être trop difficile pour moi.
Bien évidemment, Vex pourrait être au centre de son plan machiavélique pour leur en faire voir de toutes les couleurs. Il pourrait bien les faire baver en retardant son retour, revenir échevelé, en sueur et prétexter avec un jeu d’acteur à couper au couteau que son retard était dû à un footing nocturne, pour feindre ne pas avoir eu une nuit torride avec elle, et les laisser s’imaginer tout et son contraire. Ce serait aussi porter préjudice à l’élémentaire et, elle n’en avait clairement pas besoin, pas plus qu’il ne le souhaitait. La solution de facilité serait de les coller à l’entretien des latrines, l’air de rien, assez longtemps pour qu’ils se plaignent de subir une malédiction. Néanmoins, cela manquait d’originalité, alors il lui faudra réfléchir un peu plus. L’ombre d’un sourire malicieux se dessina sur son visage.
La mixture prête à l’emploi, Vex lui indiqua qu’elle avait besoin de reposer pour ne pas l’incommoder par sa chaleur. Il avait bien envie de rétorquer que sa peau était déjà bien échauffée par ses contacts à répétition, mais, comment dire, il sentit que ce n’était pas l’idée du siècle. À la place, il l’observa se servir dans une armoire fermée à clé, puis lui indiquer la posologie du médicament qu’elle lui confia. Il nota surtout qu’abuser de l’antalgique et il deviendrait un pigeon fou dans les cieux. De quoi alimenter les moqueries de ses compagnons, alors il devra être très méticuleux. En acceptant les médicaments, il se surprit à laisser sa langue se délier tout seul.
- Je n’ai pas été habitué aux médicaments sur Terre, ils étaient réservés à l’élite, dont je ne faisais pas partie, alors je ne risque pas d’en abuser.
Il se mordit l’intérieur de la joue, conscient que donner des miettes de lui, de son passé, c’était toujours s’exposer à des questions. Il y a des gens comme ça, il ne sait ni comment, ni pourquoi, il arrive avec beaucoup trop de facilités à oublier ses propres règles et limites, et à évoquer des bribes de sa vie sur Terre. Un peu comme avec Ovidio. Un peu comme avec ses deux amis ailés, avec qui il a finalement lâché prise, parlé de la communauté, de son ancienne vie, avec qui cela a pu profondément resserrer les liens. Car, bien qu’il regrette toujours de parler plus vite qu’il ne réfléchit, il est forcé d’admettre que se livrer un peu lui a toujours été positif, lui a toujours permis de paraître plus humain, plus accessible, plus attachant. Sauf que, chaque fois, c’est une torture : les regrets, la peur, le jugement, l’incompréhension, la différence...
- Merci pour ton aide précieuse.
Si c’était une tentative pour détourner l’attention et qu’elle ne pose pas de questions pour en savoir plus, même lui se doutait qu’elle fût médiocre.
Il se racla la gorge, bien décidé à ne pas en dire davantage. Parmi les veilleurs, il y en a que Kaël n’aimerait pas croiser dans une ruelle, en pleine nuit, mal éclairée, alors qu’ils ont un coup dans le nez. Allez savoir de quoi ils seraient capables. Allez savoir ce qu’ils ont tenté par le passé. Dans tous les cas, même le chef d’escouade émettait quelques réserves concernant la morale de certains de ses collègues. Au moins, ses deux amis malakims n’avaient jamais rien fait qui pourrait les accabler de honte.
Ne souhaitant guère s’exprimer davantage sur ce qui ressemble surtout à des soupçons après avoir surpris quelques bribes de conversations ou des comportements arriérés, il indiqua à l’élémentaire, d’un regard entendu, qu’il n’en dira pas plus. Qu’elle se fasse son propre avis. Avec cette langue aiguisée et cette façon de monter en pression et d’enchaîner ceux contre qui elle a des griefs, Kaël s’imaginait sans peine qu’elle puisse se défendre et se faire son avis, seule.
Lors de ses manipulations, alors que Vex se rendit compte de la chaleur presque épouvantable qu’irradiaient ses mains, elle leur offrit à tous les deux un peu de repos pour leur âme asociale. En farfouillant dans son laboratoire, elle dénicha de quoi lui faire le cataplasme. Sa seule condition étant qu’en échange de ce service, le veilleur en fasse baver à ses deux acolytes, grossièrement. Il aurait juré voir une étincelle de malice dans les iris améthystes de l’élémentaire. Lui n’est pas du genre à faire des coups bas et pourtant, ce n’est pas faute d’éprouver de la rancœur s’il est la cible d’injustice, par exemple. Néanmoins, il est vrai que la relation qu’il entretient avec ses deux frères malakims est telle que… oui, pourquoi pas. Ils ne l’auront pas volé avec tout ce qu’ils lui font subir !
Bien évidemment, Vex pourrait être au centre de son plan machiavélique pour leur en faire voir de toutes les couleurs. Il pourrait bien les faire baver en retardant son retour, revenir échevelé, en sueur et prétexter avec un jeu d’acteur à couper au couteau que son retard était dû à un footing nocturne, pour feindre ne pas avoir eu une nuit torride avec elle, et les laisser s’imaginer tout et son contraire. Ce serait aussi porter préjudice à l’élémentaire et, elle n’en avait clairement pas besoin, pas plus qu’il ne le souhaitait. La solution de facilité serait de les coller à l’entretien des latrines, l’air de rien, assez longtemps pour qu’ils se plaignent de subir une malédiction. Néanmoins, cela manquait d’originalité, alors il lui faudra réfléchir un peu plus. L’ombre d’un sourire malicieux se dessina sur son visage.
La mixture prête à l’emploi, Vex lui indiqua qu’elle avait besoin de reposer pour ne pas l’incommoder par sa chaleur. Il avait bien envie de rétorquer que sa peau était déjà bien échauffée par ses contacts à répétition, mais, comment dire, il sentit que ce n’était pas l’idée du siècle. À la place, il l’observa se servir dans une armoire fermée à clé, puis lui indiquer la posologie du médicament qu’elle lui confia. Il nota surtout qu’abuser de l’antalgique et il deviendrait un pigeon fou dans les cieux. De quoi alimenter les moqueries de ses compagnons, alors il devra être très méticuleux. En acceptant les médicaments, il se surprit à laisser sa langue se délier tout seul.
Il se mordit l’intérieur de la joue, conscient que donner des miettes de lui, de son passé, c’était toujours s’exposer à des questions. Il y a des gens comme ça, il ne sait ni comment, ni pourquoi, il arrive avec beaucoup trop de facilités à oublier ses propres règles et limites, et à évoquer des bribes de sa vie sur Terre. Un peu comme avec Ovidio. Un peu comme avec ses deux amis ailés, avec qui il a finalement lâché prise, parlé de la communauté, de son ancienne vie, avec qui cela a pu profondément resserrer les liens. Car, bien qu’il regrette toujours de parler plus vite qu’il ne réfléchit, il est forcé d’admettre que se livrer un peu lui a toujours été positif, lui a toujours permis de paraître plus humain, plus accessible, plus attachant. Sauf que, chaque fois, c’est une torture : les regrets, la peur, le jugement, l’incompréhension, la différence...
Si c’était une tentative pour détourner l’attention et qu’elle ne pose pas de questions pour en savoir plus, même lui se doutait qu’elle fût médiocre.
Vex Ydris
Maison du Ciel et du Souffle
In the dead of night
Feat Kaël
Novembre 12, 118 - Milieu de la nuit
Si Vex avait eu du mal à être tolérante avec les deux chauve-souris idiotes servant d'acolytes à Kaël, l'argument qu'il vint alors avancer la laissa pantoise. Ainsi, on se satisfaisait de ne pas tomber sur des violeurs ? Loin d'imaginer que la situation de la Terre avait été un jour aussi désolante, elle resta un instant figée, sourcils froncés d'une incrédulité qu'elle ne pouvait feindre, comme si tout ça était si absurde qu'elle ne parvenait à l'assimiler. Et comme toujours, ce qu'elle ne pouvait assimiler la laissait silencieuse, revêtant de nouveau cette même froideur, cette distance qu'elle préférait user plutôt que d'admettre qu'elle était perturbée. Elle aurait sûrement pu asséner un "encore heureux" bien senti, mais elle ne semblait pas trouver cette contribution très utile à une conversation déjà compliquée, alors, plutôt que de parler pour ne rien dire, l'élémentaire se contenta de se retourner, se concentrant plutôt sur sa besogne plutôt que sur la saugrenuité de tout cet échange.
Elle vit bien le regard entendu que lui adressa le veilleur, mais n'étant pas la plus intrigante des femmes, Vex ne sembla pas en comprendre le sens, préférant reléguer cet étrange échange là où elle le préférait : derrière, loin d'elle et de toutes pensées obsessionnelles.
Alors les manipulations continuèrent. Assez longtemps pour que ses mains brûlantes fassent rougir la peau du veilleur et réalisant finalement qu'elle était à deux doigts de le brûler, Vex se confondit en excuses, se retournant finalement pour manipuler ses pierres et son mortier, y retrouvant ce calme et cette contenance qu'elle affectionnait. Bien vite, la mixture se prépare, bien qu'elle soit parfois entrecoupée de recherches précises au milieu de ce joyeux bordel organisé et si finalement Vex se retourne, de nouveau parfaitement en contrôle de sa chaleur et de tout débordement agacé, elle fait une demande surprenante : celle d'être vengée.
Car si l'alchimiste n'était pas spécialement vidincative, cette honte amère que les veilleurs lui avaient par plusieurs fois fait subir était encore si prenante dans le coeur de glace de l'élémentaire, qu'elle estimait mériter d'être vengée. Tout deux armés de leurs petits sourires malicieux, les deux grands timides se contentèrent d'en rester là, Vex remettant à Kaël la lourde responsabilité d'en faire baver à ses deux acolytes. Car finalement, il pouvait bien l'inclure dans un quelconque mensonge, l'alchimiste n'en avait que faire, elle escomptait bien ne plus jamais se retrouver dans une si fâcheuse posture, maintenant qu'elle avait définitivement arrêté toute tentative de s'entraîner. Elle ponctua alors ce petit plan machiavélique de quelques simples paroles, son sourire s'effaçant déjà au profit de cette même moue concentrée.
« Je te fais confiance. » Et forçant un petit sourire pincé, Vex confiait ainsi les rênes à Kaël de cette petite vengeance, quoi qu'elle serait.
Alors elle termina sa mixture, finissant de la remuer pour mieux la laisser refroidir, la peau du veilleur n'ayant pas sa faculté à résister à la chaleur, Vex en profita pour lui remettre les médicaments proposés, apportant quelques menus conseils de posologie afin d'éviter que le malakim ne devienne un véritable pigeon bourré. Les fioles remises et confiées au veilleur, Vex écouta attentivement ses paroles, comme elle avait l'habitude de le faire, mais la teneur de celles-ci la firent un instant tiquer. Elle vit bien la gêne imprégner les traits de Kaël, mais comme une biche prise dans des phares, Vex comprit bien que le sujet abordé était un bourbier. Elle-même haïssait parler de ce passé dont elle ignorait tout. Alors, son bol de cataplasme à la main, elle se contenta d'offrir un léger sourire affable au veilleur, quelques mèches bouclées tombant le long de ses épaules chastement dénudées par cette robe qu'elle portait.
« Si tu n'as pas envie d'en parler, rien ne t'y forces. J'ai horreur que les gens me questionnent sur mon passé, mon amnésie étant visiblement un sujet passionnant pour tout le monde, sauf pour la principale concernée. » Et montrant alors le bol à Kaël, elle attendit qu'il consente à ce qu'elle passe à l'application de l'onguent, retrouvant son silence et sa concentration alors qu'elle étalait en couche épaisse la mixture sur l'épaule, descendant jusqu'à la clavicule avant de s'appliquer à couvrir trapèze et omoplate. Sans trop s'approcher de la naissance de l'aile qu'elle pouvait presque deviner, Vex se surprit même à observer cette musculature si particulière, reliant les ailes gigantesques au dos du veilleur. C'était tout bonnement fascinant ce que ce monde avait créé. Jamais Vex n'avait pu imaginer pouvoir observer d'aussi près quelque chose d'aussi stupéfiant. Pourtant, respectant la pudeur du veilleur, elle n'abusa pas de cette proximité, se contentant simplement d'effectuer sa besogne avant de finalement revenir se placer devant lui, les mains couvertes de la mixture déjà en train de sécher.
« Je vais placer des bandes afin de tenter de garder l'humidité du cataplasme, mais si les douleurs persistes il faudrait se charger d'en réappliquer régulièrement. Tu n'auras qu'à me faire parvenir un message, je t'en livrerais. » Au moins, il n'aurait pas besoin de s'embêter à venir en chercher directement à la guilde.
Et avec un maigre sourire, elle hocha poliment la tête aux remerciements, prenant déjà des bandes qu'elle tenta d'appliquer le plus régulièrement possible avant de ne finalement se reculer, lèvres pincées dans un signe évident qu'elle réfléchissait, sûrement un brin anxieuse à l'idée de formuler sa demande qu'elle prit le temps de disséquer avant de ne finalement prononcer.
« Tu n'as pas besoin de me remercier... À la place, pourrais-tu me donner des conseils pour m'entraîner ? » Elle marqua la pause, cherchant visiblement ses mots tandis que son regard se faisait de nouveau fuyant, mal à l'aise et elle reprit, après un petit soupir de courage. « Enfin... Je veux dire... Je suis particulièrement peu en forme et j'ai lu quelque part que la forme physique permettait un meilleur contrôle de ses émotions... Mes émotions étant le moteur de mes combustions, j'aimerais atteindre un meilleur contrôle, mais je ne sais pas par où commencer... Alors euh.. Enfin... Vu que tu es... Enfin... Voilà et bien, tu aurais peut-être quelques conseils à me prodiguer ? » Voilà, Vex était sûrement aussi à l'aise qu'un chien dans un jeu de quille, elle se recula finalement, venant machinalement s'essuyer les mains dans un tissu trouvé au coin d'un établi. Car si l'alchimiste était relativement confortable dans ses bottes, assumer n'être qu'un vulgaire chamallow inutile n'était pas l'exercice le plus aisé. Elle se gratta alors un instant la nuque, avant de reprendre, pour tenter de sauver les meubles sûrement. « Lors des évènements en ville, je me suis retrouvée nez à nez avec un malfaiteur... J'ai bien failli me briser le poing sur son nez, j'aimerais éviter que ce genre de bévues ne se répètent, vu que nous ignorons vers quels temps obscurs nous nous rendons. » Voilà, parfait, jouer la carte de la femme assurée qui savait ce qu'elle voulait, c'était une stratégie excellente.
1150
Kaël
Maison du Ciel et du Souffle
Parler de confiance, c’était un peu fort. Heureusement, elle ne lui faisait confiance que sur sa capacité à en faire un peu baver à ses deux acolytes ailés. Lui, en échange, lui faisait confiance sur son savoir et ses connaissances pour réussir à le soigner, ou au moins à apaiser ses douleurs. C’était donnant-donnant, ça ne demandait pas de trop s’impliquer émotionnellement, c’était une confiance facile.
Vex avait l’avantage de le comprendre et la politesse de ne pas exprimer une curiosité mal placée en le questionnant sur son passé. Un peu soulagé d’avoir glissé et qu’elle ne désire pas en profiter, il ferma les paupières et poussa un très discret soupir avant de les rouvrir, de la reconnaissance dans le regard pour ce petit bout de femme imprévisible. Et lui non plus ne l’interrogea pas, alors qu’elle venait d’évoquer une amnésie assez mystérieuse. Il n’est pas rare qu’en arrivant à Azamyr certains soient dépourvus de la mémoire de leur passé, ou qu’ils soient en partie amputés de leurs souvenirs. Kaël n’avait ni l’envie d’en savoir plus, ni le désire de remuer le couteau dans quelque chose qui pouvait très bien être douloureux, pas ou peu accepté par l’élémentaire. Si c’était pour essuyer les pots cassés derrière et subir un déferlement de larmes et de rage, non merci, sans façon, vraiment.
Il écouta le protocole au sujet du cataplasme et tiqua lorsqu’il apprit qu’il faudra réitérer l’expérience. Sans s’attendre à un miracle, il avait espéré qu’une application serait suffisante. L’idée de devoir se référer à l’infirmerie ou d’en passer par ses collègues pour poser un nouveau cataplasme, ne le séduisait pas vraiment. Il pourrait lui faire passer un message, effectivement, pour s’en remettre à elle. Néanmoins, avec l’emploi du temps de chacun, est-ce qu’en pratique ce sera faisable ?
- Merde, ce n’est pas vraiment ce que j’espérais.
Son cerveau se mit à cogiter, pour trouver une solution, ou plutôt un compromis qui ne soit pas compromettant pour lui, tolérable. Alors il n’écouta que d’une oreille la demande de Vex. Dis donc, il pourrait peut-être prendre sa retraite des veilleurs et ouvrir un cabinet de consultation en développement personnel ? Car, dernièrement, il a eu plusieurs sollicitations similaires. Des demandes pour apprendre à se contrôler ou au moins à maîtriser ses sentiments, émotions. Des propositions d’entraînements pour profiter du savoir technique et pratique, ainsi que de l’expérience du chef d’escouade, qui ne cesse lui-même de s’entraîner, malgré son statut bien acté chez les veilleurs. Sait-on jamais, ce serait plus tranquille que de risquer sa vie à chacune de ses gardes ? Oh, et puis, non. Cela inclurait beaucoup trop d’émotions, de sentimentalisme, de connaissances sur la vie passé des gens, sur leur mal-être, leurs bobos et autres trémolos dans la voix. Ainsi présentée, l’idée est tout de suite moins attirante et envisageable. Enfin, sa loyauté pour les veilleurs est indéniable. Son engagement est pour la vie, jusqu’à sa mort, ou une véritable retraite. Ainsi, le bénévolat continuera pour lui. Et puis, aider, cela fait partie de ce qu’il préfère faire.
Une idée lui sauta aux yeux, alors que Vex expliquait la situation délicate dans laquelle elle s’était retrouvée, dernièrement.
- Mieux que des conseils, je peux te proposer de véritables cessions d’entraînements.
Il jeta un regard bref vers le cataplasme posé. Son épaule ressemblait à une momie. Pas une vieille, mais quand même, l’emballage n’était pas flatteur. Bon, il n’a guère d'intérêt pour ce genre de détails superficiels, il voulait surtout constater un soulagement, une amélioration au quotidien. Bientôt, il l’espère, il sentira autre chose qu’un fort échauffement dans son épaule, irradiant dans le début de son dos, poussant jusqu’à ses clavicules.
Il retrouva les prunelles améthystes de l’élémentaire, lorsqu’il expliqua son idée :
- Je vais avoir besoin d’aide pour mon épaule, je ne me fais pas d’illusions. Si je te rends visite tous les soirs, pour que tu entretiennes le cataplasme et que tu le renouvelles quand tu jugeras que c’est utile… Je pourrais en parallèle t’aider pour ta forme physique. En commençant doucement, je n’ai aucune idée d’où tu en es actuellement et je ne serais pas en mesure de tout de suite te proposer des échanges musclés en duo.
Quel chemin durant cette entrevue dans le laboratoire de Vex ! Il était venu en bonne brute sans filtre quémander un service qu’il estimait mérité. Elle l’avait rabaissé comme on malmène un enfant que l’on rabroue pour mauvais comportement. Ils ont mis tous les deux très vite de l’eau dans leur vin, en grande quantité, rendant la suite des échanges nettement plus agréables, presque normaux, presque amicaux. Pour finalement être dans l’entraide sincère et peut-être même se revoir, si l’idée plaît à Vex.
- Quand je serai plus en forme, je pourrai te faire bénéficier du matériel des veilleurs, si l’idée te séduit. Ce sera l’occasion pour toi de leur montrer qui tu es véritablement, ce dont tu es capable et t’attirer plus de respect que de commentaires graveleux.
Il était certes triste de devoir en passer par ce genre de biais pour qu’elle soit respectée, alors qu’il n’y avait rien de plus naturel. Mais des fois, avec les êtres les plus simples et nature confiture (pour ne pas dire arriérés et répondant seulement à leurs instincts les plus primaires), il faut en passer par quelques stratagèmes et être plus malins. En tout cas, l’idée lui semblait assez équitable. Lui aurait quelqu’un pour l’aider avec son épaule et elle quelqu’un pour gagner en assurance et en contrôle d’elle-même. C’était un bon compromis, non ?
Le chef d’escouade de la nuit trouva un dernier argument pour appuyer sa proposition et qu’elle accepte. Il avait même un petit sourire malicieux.
- Si je commence par te rendre visite tous les soirs, j’en connais deux qui ne vont pas en revenir. Ils vont m’accabler de questions, je vais être muet comme une carpe, ça va les agacer grandement et tu passeras de sujet à blagues douteuses, à grand mystère. Ils finiront pas perdre patience, en s’imaginant tout et son contraire, car je sais être le plus secret des hommes qu’ils côtoient. Tu ne les intéresseras plus autant et tes prochaines visites provoqueront une certaine indifférence. Ce sera toujours ça de gagné pour toi, en cas de… visite impromptue et de besoin rapide d’aide.
Vex avait l’avantage de le comprendre et la politesse de ne pas exprimer une curiosité mal placée en le questionnant sur son passé. Un peu soulagé d’avoir glissé et qu’elle ne désire pas en profiter, il ferma les paupières et poussa un très discret soupir avant de les rouvrir, de la reconnaissance dans le regard pour ce petit bout de femme imprévisible. Et lui non plus ne l’interrogea pas, alors qu’elle venait d’évoquer une amnésie assez mystérieuse. Il n’est pas rare qu’en arrivant à Azamyr certains soient dépourvus de la mémoire de leur passé, ou qu’ils soient en partie amputés de leurs souvenirs. Kaël n’avait ni l’envie d’en savoir plus, ni le désire de remuer le couteau dans quelque chose qui pouvait très bien être douloureux, pas ou peu accepté par l’élémentaire. Si c’était pour essuyer les pots cassés derrière et subir un déferlement de larmes et de rage, non merci, sans façon, vraiment.
Il écouta le protocole au sujet du cataplasme et tiqua lorsqu’il apprit qu’il faudra réitérer l’expérience. Sans s’attendre à un miracle, il avait espéré qu’une application serait suffisante. L’idée de devoir se référer à l’infirmerie ou d’en passer par ses collègues pour poser un nouveau cataplasme, ne le séduisait pas vraiment. Il pourrait lui faire passer un message, effectivement, pour s’en remettre à elle. Néanmoins, avec l’emploi du temps de chacun, est-ce qu’en pratique ce sera faisable ?
Son cerveau se mit à cogiter, pour trouver une solution, ou plutôt un compromis qui ne soit pas compromettant pour lui, tolérable. Alors il n’écouta que d’une oreille la demande de Vex. Dis donc, il pourrait peut-être prendre sa retraite des veilleurs et ouvrir un cabinet de consultation en développement personnel ? Car, dernièrement, il a eu plusieurs sollicitations similaires. Des demandes pour apprendre à se contrôler ou au moins à maîtriser ses sentiments, émotions. Des propositions d’entraînements pour profiter du savoir technique et pratique, ainsi que de l’expérience du chef d’escouade, qui ne cesse lui-même de s’entraîner, malgré son statut bien acté chez les veilleurs. Sait-on jamais, ce serait plus tranquille que de risquer sa vie à chacune de ses gardes ? Oh, et puis, non. Cela inclurait beaucoup trop d’émotions, de sentimentalisme, de connaissances sur la vie passé des gens, sur leur mal-être, leurs bobos et autres trémolos dans la voix. Ainsi présentée, l’idée est tout de suite moins attirante et envisageable. Enfin, sa loyauté pour les veilleurs est indéniable. Son engagement est pour la vie, jusqu’à sa mort, ou une véritable retraite. Ainsi, le bénévolat continuera pour lui. Et puis, aider, cela fait partie de ce qu’il préfère faire.
Une idée lui sauta aux yeux, alors que Vex expliquait la situation délicate dans laquelle elle s’était retrouvée, dernièrement.
Il jeta un regard bref vers le cataplasme posé. Son épaule ressemblait à une momie. Pas une vieille, mais quand même, l’emballage n’était pas flatteur. Bon, il n’a guère d'intérêt pour ce genre de détails superficiels, il voulait surtout constater un soulagement, une amélioration au quotidien. Bientôt, il l’espère, il sentira autre chose qu’un fort échauffement dans son épaule, irradiant dans le début de son dos, poussant jusqu’à ses clavicules.
Il retrouva les prunelles améthystes de l’élémentaire, lorsqu’il expliqua son idée :
Quel chemin durant cette entrevue dans le laboratoire de Vex ! Il était venu en bonne brute sans filtre quémander un service qu’il estimait mérité. Elle l’avait rabaissé comme on malmène un enfant que l’on rabroue pour mauvais comportement. Ils ont mis tous les deux très vite de l’eau dans leur vin, en grande quantité, rendant la suite des échanges nettement plus agréables, presque normaux, presque amicaux. Pour finalement être dans l’entraide sincère et peut-être même se revoir, si l’idée plaît à Vex.
Il était certes triste de devoir en passer par ce genre de biais pour qu’elle soit respectée, alors qu’il n’y avait rien de plus naturel. Mais des fois, avec les êtres les plus simples et nature confiture (pour ne pas dire arriérés et répondant seulement à leurs instincts les plus primaires), il faut en passer par quelques stratagèmes et être plus malins. En tout cas, l’idée lui semblait assez équitable. Lui aurait quelqu’un pour l’aider avec son épaule et elle quelqu’un pour gagner en assurance et en contrôle d’elle-même. C’était un bon compromis, non ?
Le chef d’escouade de la nuit trouva un dernier argument pour appuyer sa proposition et qu’elle accepte. Il avait même un petit sourire malicieux.
Vex Ydris
Maison du Ciel et du Souffle
In the dead of night
Feat Kaël
Novembre 12, 118 - Milieu de la nuit
Évidemment lorsque Vex parlait de confiance, elle ne mentionnait que ce petit sujet épineux qu'était sa vengeance. Loin d'avoir un jour donné sa chance à qui que ce soit, sa dernière tentative de s'ouvrir s'était soldée par une déception amère et il était plutôt évident que la froide élémentaire était désormais loin d'accorder sa confiance à qui que ce soit. Elle se contentait simplement de flotter dans ce monde que trop peu fait pour elle, restant en surface de toute relation humaine sans jamais véritablement s'impliquer. Enfin.. Sauf quand elle avait rabroué Kaël comme un gosse, là, elle s'était peut-être impliquée. En tout cas, il était hors de question d'envisager faire confiance, encore moins s'attacher et risquer de se voir le coeur piétiné d'ignorance, léchant ses plaies en silence après avoir été rejetée. Une fois. Pas deux.
Et si elle restait la femme altruiste que son attitude peinait à laisser transparaître, Vex restait qui elle était : une personne distante, rancunière visiblement et peu enclin à se laisser approcher, ce fait resterait le même avec quiconque, surtout depuis cette unique fois où elle s'était laissée aller. Et si le veilleur avait apprécié qu'elle ne joue pas les curieuses sur cette maigre confidence que Kaël avait craché, la réciproque sembla la toucher, au moins assez pour qu'elle lui adresse un hochement de tête entendu, reprenant sa besogne sur laquelle elle préférait largement se concentrer. Et si jusque là le malakim s'était démontré relativement conciliant, elle ne pu s'empêcher de remarquer la légère moue renfrognée qui vint poindre lorsqu'elle évoqua qu'il devrait peut-être réitérer l'application du cataplasme. Lèvres pincées dans une moue désolée, Vex garda le silence un instant avant de tenter de le rassurer.
« Peut-être que les fioles suffiront et que tu pourras le rincer dans quelques jours, mais si tes muscles ont été éprouvés, ce cataplasme fera office de traitement, là où les fioles ne feront que te soulager sur le plan de la douleur. » Oui c'était un concept un peu obscur finalement et sûrement que l'alchimiste se demanda un instant si Kaël pouvait saisir la maigre nuance qui y résidait, mais elle se contenta de légèrement hausser les épaules, dans un geste plus proche du "qui sait" que de quoi que ce soit d'autre, frottant ses mains d'un linge jusqu'à faire disparaître la pâte encore humide.
Les bandages dûment installés, la peau convenablement protégée, Vex se recula alors tout à fait, indiquant d'un geste que Kaël pouvait se rhabiller avant de formuler une demande plus qu'hasardeuse dans laquelle la jeune femme pu totalement s'illustrer de ses compétences sociales. Incapable de ne pas à moitié bégayer, peut-être que son manque d'aisance pouvait être interprété comme une quelconque gêne vis à vis de la personne à laquelle elle était formulée, mais c'était surtout le malaise de devoir admettre comme au milieu de ce monde de guerriers elle s'était laissée aller. Même le microscope présent sur un établi avait dû être apporté, tant porter vingt kilos relevait de l'exploit pour ce rat de laboratoire invétéré. Alors elle tenta, balbutia comme une fichue jouvencelle, finissant finalement par citer sa dernière prouesse pour imager un peu mieux l'objectif qu'elle convoitait.
Et si elle s'attendait tout au mieux à une recommandation littéraire - bien qu'il faille être un peu bête pour imaginer pouvoir apprendre à se battre dans les livres, les paroles de Kaël font immédiatement froncer les sourcils à l'élémentaire. Des sessions d'entraînement ? Carrément ? Ce n'était pas du tout ce qu'elle imaginait elle non plus.
Les mains finalement essuyées, Vex vint alors croiser les bras, ses lèvres revenant se pincer dans cette même moue qu'elle avait eu lorsqu'elle était concentrée et pesant le pour et le contre de manière si visible que même le veilleur devant elle pu le remarquer dans son regard, elle vint finalement légèrement soupirer, à deux doigts d'abdiquer tant ses options étaient maigres. Alors elle l'écouta de nouveau parler, son regard oscillant autour d'elle, où le labo aurait clairement besoin d'être rangé, mais avec ses bras mollasson et son cardio inutile, autant dire qu'elle ne pouvait pas vraiment l'envisager. Elle tourna alors de nouveau son regard lilas vers celui du veilleur, le sondant pour y trouver la moindre trace de volonté de se moquer et elle répondit finalement, la voix légèrement baissée de honte de ce qu'elle annonçait :
« Je pars de zéro, absolument zéro. Alors oui, oublions les échanges musclés. » Et même avec une forme d'athlète, elle n'aurait pas envie de se mesurer à un golgoth pareil, surtout munis de deux ailes et probablement toute une liste d'arme maîtrisées, mais elle reprit finalement : « Mais ça me semble un bon échange de bons procédés. De toute manière, si les cataplasmes ne t'apportent aucune amélioration d'ici deux semaines, il faudra arrêter et te rendre chez un véritable médecin. Alors essayons un temps, même si je n'ai pas vraiment besoin d'être surveillée pendant que je fais des... trucs et des machins de sport. » Les coudes toujours croisés, Vex vint lever une main à son visage, la passant sur son front en lâchant un soupir dépité. Elle était ridicule, à ne même pas savoir nommer la manière qu'elle allait employer pour ne plus être... ça. Prenant alors un instant pour souffler, elle échappa un soupir bienvenu pour reprendre contenance, écoutant finalement le dernier argument que présentait le veilleur, lui tirant immédiatement un petit sourire amusé. « C'est bien dommage qu'il soit nécessaire d'être capable de se battre ou d'entretenir une pseudo relation secrète pour être respectée par toute cette joyeuse bande de mufles, mais c'est d'accord, nous commencerons donc tout ça dès que tu le souhaite, même si j'aurais préféré obtenir des conseils et aller m'humilier secrètement loin des regards de quiconque. Une liste d'exercices à faire d'ici à notre prochaine entrevue, professeur ? » Et la brillante scientifique semble même presque un peu ennuyée à l'idée de s'illustrer de toute sa nullité devant le guerrier, mais elle n'avait pas vraiment le choix et il lui offrait là une vengeance idéale en acceptant de la protéger de ses idiots d'acolytes en entretenant le secret. Et bien vite, le petit air bougon vint s'évanouir, lorsque Vex comprit et accepta qu'il fallait parfois un peu se mouiller pour évoluer. Sauf que l'élémentaire ignorait qu'elle subirait la pire souffrance physique jamais imaginé en faisant cette chose toute simple à laquelle elle ne s'était jamais essayé depuis son arrivée : le sport.
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Kaël
Maison du Ciel et du Souffle
C’était bien mieux que de punir ses collègues du nettoyage des lieux d’aisances. Un classique, mais franchement, il y avait mieux à trouver. Et justement, en proposant son plan, chacun en tirait un grand service, mais c’était l’occasion de faire jaser et de punir les deux gros moustiques qu’il côtoie au quotidien. Cette pensée lui donnait un petit sourire aux lèvres. Sincèrement, il les aime comme des frères, même si c’est le genre d’amour pas franchement dit à haute voix. Ça se sait entre eux trois et c’est tout, pas besoin d’en faire tout un flan. Néanmoins, il y a des fois, il a vraiment envie de leur coller des quiches dans la tronche. Alors bon, cette idée jouant plutôt sur la psychologie, lui évitant de passer pour un gros bourrin, c’était un cran au-dessus et cela le bottait plutôt bien. Reste plus qu’à convaincre l’élémentaire qui écouta son idée de bout en bout.
- Des trucs et des machins de sport ?
Il était perplexe en répétant mot pour mot ce que venait de dire Vex. Il se retint de pouffer de rire, pour être honnête. C’est-à-dire qu’il avait moyennement envie de la faire à nouveau s’échauffer, leur entrée en la matière de tout à l’heure lui suffisait amplement. À la place, il se pinça les lèvres et prit un air plutôt sérieux.
- Bon, je comprends que ce n’est pas trop ton truc le sport. Il sentit que le factuel était toujours aussi sec et peu plaisant dans sa bouche, alors il tenta de se rattraper. Je suppose que tu as bien d’autres priorités avec ton travail, le laboratoire, tes passe-temps… Et à lui, les mondanités et les ronds de jambes ça n’a jamais été son fort, alors il abrégea. Si ça ne fonctionne pas, j’irai chez un médecin, entendu. En attendant, je m’en remets à toi et en échange, je t’apporterai ce que tu souhaites.
Les machins de sport n’étaient véritablement pas sa tasse de thé et elle ne manqua pas de lui faire à nouveau comprendre. Visiblement, se rendre chez les veilleurs pour plus ou moins briller lors d’un entraînement, montrant les techniques nouvellement apprises et démontrant ses compétences, cela ne faisait pas vibrer Vex. Peut-être aussi que, comme lui, elle est du genre casanière et sort difficilement de sa zone de confort. Autant dire que fréquenter les quartiers des veilleurs, majoritairement des hommes plein d’hormones perceptibles à des kilomètres, ce n'est pas franchement engageant. En y songeant, Kaël lui accorda facilement ce point.
- Alors on se contentera de mes visites à ton laboratoire, si c’est ce que tu préfères. Le trajet ne me pose pas de problème, bien que je vais m’abstenir de voler pour te rejoindre. Au moins, avec mes sens aiguisés, je crains moins une attaque que toi, si d’aventure, tu voulais me rejoindre aux remparts.
L’idée de devenir un petit être terrestre, comme s’il avait été amputé de ses deux grandes ailes sans plume, lui déplaisait fortement. Néanmoins, mieux valait dès maintenant se rentrer dans le coco que les jours à venir ne risquent pas d’être plaisants et que voler pour le moindre déplacement n’aidera pas à sa convalescence !
- Si tu veux des conseils, j’en ai pas mal à te donner. Il m’arrive régulièrement d’encadrer la formation des recrues. Et si tu pars de zéro, ça ne sert à rien de te proposer une routine, tu ne pourras pas la suivre…
Il se gratta les cheveux, ébouriffant ses cheveux au passage, tout en réfléchissant. Les recrues ne partaient jamais de zéro, ou presque. Ils avaient pour la plupart des notions ou des compétences transversales, pour lesquels ils étaient acceptés, leur permettant de vite apprendre. Là… C’était assez inédit pour lui.
- Déjà, premier conseil. Si tu dois utiliser ton poing, ne vise pas avec tes phalanges, tu vas effectivement te faire plus de mal qu’au type devant toi. Vise avec le dessus de ta main, ou le côté. Mieux, un coup de pied dans les bijoux, au moins tu ne pourras pas le rater et te donner le temps de fuir. Et pour peu que son ego ne s’en remette pas, tu t’en débarrasseras. Sinon, il faudrait peut-être songer à travailler ton cardio… Courir en dehors de ton laboratoire, ça te dirait ?
Il était perplexe en répétant mot pour mot ce que venait de dire Vex. Il se retint de pouffer de rire, pour être honnête. C’est-à-dire qu’il avait moyennement envie de la faire à nouveau s’échauffer, leur entrée en la matière de tout à l’heure lui suffisait amplement. À la place, il se pinça les lèvres et prit un air plutôt sérieux.
Les machins de sport n’étaient véritablement pas sa tasse de thé et elle ne manqua pas de lui faire à nouveau comprendre. Visiblement, se rendre chez les veilleurs pour plus ou moins briller lors d’un entraînement, montrant les techniques nouvellement apprises et démontrant ses compétences, cela ne faisait pas vibrer Vex. Peut-être aussi que, comme lui, elle est du genre casanière et sort difficilement de sa zone de confort. Autant dire que fréquenter les quartiers des veilleurs, majoritairement des hommes plein d’hormones perceptibles à des kilomètres, ce n'est pas franchement engageant. En y songeant, Kaël lui accorda facilement ce point.
L’idée de devenir un petit être terrestre, comme s’il avait été amputé de ses deux grandes ailes sans plume, lui déplaisait fortement. Néanmoins, mieux valait dès maintenant se rentrer dans le coco que les jours à venir ne risquent pas d’être plaisants et que voler pour le moindre déplacement n’aidera pas à sa convalescence !
Il se gratta les cheveux, ébouriffant ses cheveux au passage, tout en réfléchissant. Les recrues ne partaient jamais de zéro, ou presque. Ils avaient pour la plupart des notions ou des compétences transversales, pour lesquels ils étaient acceptés, leur permettant de vite apprendre. Là… C’était assez inédit pour lui.
Vex Ydris
Maison du Ciel et du Souffle
In the dead of night
Feat Kaël
Novembre 12, 118 - Milieu de la nuit
Vex était une femme brillante, pour sûr. Mais lorsqu'elle débitait ces âneries sur les "trucs et machins de sport", elle passait clairement pour la dernière des bleues. On ne pouvait pas être bon partout, comme disait l'adage, mais en cet instant, l'éminente scientifique bardée de diplômes et autre maîtrises et doctorat semblait avoir à peu près autant de connaissances de la vie qu'une portée de chaton nouveaux nés. Alors durant quelques secondes, ses yeux améthyste voient bien que les coins de la bouche du veilleur se relèvent, qu'il se retient très certainement de ne pas rire de sa bêtise, mais il semble faire l'effort de se tenir et détournant simplement les yeux pour ne plus avoir à supporter cette vision, Vex prétend être affairée à quelque chose, déplaçant simplement des fioles pour mieux les laisser quelques centimètres plus loin. Alors elle cacha momentanément sa gêne, brassant de l'air sans vraiment savoir ce qu'elle faisait ni même ce qu'elle cherchait au travers de ces gestes. Puis, lorsque tout le monde pu laisser derrière cette illustration grotesque de toute l'ignorance que possédait l'alchimiste, Kaël se remit à parler, essayant sûrement de se faire rassurant concernant l'inexpérience de sa nouvelle élève. Un maigre sourire pincé plus tard et Vex se retourne face au veilleur, lèvres pincées dans une moue protestataire avant de finalement lancer dans un petit soupir résigné : « Pas besoin de me ménager va, je sais que mon niveau physique est lamentable, je pensais pouvoir me contenter de mon esprit, plutôt que mes muscles, mais il faut croire que les deux vont de paire dans ce nouveau monde. » Comme si de toute façon elle avait le moindre souvenir de l'ancien.
Mais déjà, le pragmatisme était de nouveau de mise et Kaël proposait cette fois de rendre visite à l'alchimiste dans son laboratoire pour lui épargner l'humiliation, elle hoche un instant la tête, avant de reprendre ses réflexions, ses perles lilas se perdant un instant sur le vague. « Tu pourrais me rejoindre ici afin que nous fassions le point sur ton épaule, déjà et ensuite... nous aviserons. J'imagine qu'il faut de la place pour... s'entraîner ? Alors le laboratoire ne serait pas adéquat. » Car Vex s'imaginait déjà faire des ronds de jambe et autres bidules d'équilibristes dans lesquels elle se couvrirait de ridicule. Mais elle reprit alors, moins fermée, semblant déjà accepter que cette idée serait une agonie infinie et qu'elle venait de s'embarquer dans un océan de honte et d'ignorance : « Y a t'il un endroit dédié où tes petits copains ne risqueraient pas de me voir et donc profiter pour se moquer d'avantage ? Notre maison doit sûrement avoir un terrain d'entraînement... Mais je ne te cache pas que je n'y ai jamais mis un pied. » Mais au moins, entouré des siens, elle serait acceptée, dans toute sa nullité, non ? Vex passe alors une main lasse sur son visage, lâchant un soupir plutôt équivoque concernant ce qu'elle pensait de cette petite idée de merde qu'elle avait alors poursuivi. Car si sur le papier, chercher l'apaisement moral et retrouver une forme physique suffisante pour maîtriser cet Autre qui n'attendait que de la dévorer, semblait facile, elle savait pourtant que le chemin serait long et particulièrement désagréable, même avec quelqu'un d'aussi patient et compréhensif que le veilleur. Mais cette idée était la sienne, alors, plutôt que de se débiner, Vex se redressa légèrement, fière, déterminée et elle vint hocher la tête sobrement lorsque Kaël mentionna que tenter de lui faire suivre une routine serait inutile vu son cardio inexistant. Car si Vex était émotive, elle savait aussi se montrer pragmatique et tenter de s'enrober de faux mensonges quant à son état physique était inutile, autant admettre tout de suite d'où elle partait. « En effet et quelque chose me dit que les routines auxquelles tu dois penser sont à des lieues de mes capacités physiques. » Mais plutôt que de se laisser abattre par ce triste constat, Vex hausse légèrement les épaules, croisant de nouveau les bras dans un signe assez clair que parler en long en large et en travers de son incapacité physique n'était pas exercice facile. Elle écoute pourtant attentivement lorsque le premier conseil se forme et les sourcils légèrement froncés dans un signe qu'elle écoutait, l'élémentaire hoche légèrement la tête, un sourire s'étirant malgré elle lorsque Kaël mentionne que la méthode la plus efficace reste de frapper sous la ceinture. Face au malfrat tentant de brûler la ville, Vex l'aurait bien fait, mais le con était déjà à moitié étendu au sol suite à l'intervention de la sorcière, elle avait dû improviser.
Décroisant alors ses bras pour mieux tenter de visualiser de quelle partie de la main parlait le veilleur, elle serre le poing, le tourne un peu dans tous les sens, sans vraiment comprendre. Et un instant d'hésitation semblant flotter, elle laisse pourtant le sujet mourir, visiblement peu encline à s'illustrer une nouvelle fois de toute sa naïveté et son ignorance sur le sujet. Et étrangement, lorsque Kaël demande si courir pourrait être envisageable, l'alchimiste acquiesce, sachant pertinemment que l'épreuve serait un calvaire, mais après tout, c'était elle qui avait demandé. « Oui, ça devrait être faisable, j'imagine que mettre un pied devant l'autre est dans mes cordes. » Mais le dernier regard qu'elle adresse à Kaël est plutôt lourd de sens, elle allait certainement être capable de courir cent mètres avant de devoir s'arrêter d'épuisement, mais Vex savait que l'avantage à partir de zéro, était qu'on pouvait toujours s'améliorer. « Je vais donc aller courir, voilà. » Dit elle alors dans une grimace, anticipant déjà l'agonie, la douleur des courbatures et toutes les joyeusetés qu'étaient le fait de faire du sport, lorsqu'on en avait jamais fait.
Kaël
Maison du Ciel et du Souffle
Les efforts de Kaël pour enrober la réalité, ne pas trop la nommer, ne pas la juger, furent anéantis par une Vex bien consciente de son niveau athlétique proche du néant. Rude avec elle-même, elle souligna tout de même l’importance de son esprit venant compenser ce qui péchait. Le veilleur, lui, n’en rajouta aucunement une couche, il hausse les épaules. Tout le monde ne peut pas être bon partout, c’est un fait. Et puis l’élémentaire a beaucoup de connaissances qui le dépassent, des savoirs qui peuvent sauver, d’autres qui peuvent tuer. Chacun son truc.
Il acquiesça simplement lorsqu’elle fit le résumé de l’idée. Il réfléchit à un terrain neutre, où ses acolytes ne viendraient pas les épier. Il y avait bien leur maison, mais ses amis malakims pourraient très bien les rejoindre si l’envie leur venait.
- Ce sont des malakims, même si comme moi ils résident chez le veilleurs, ils pourraient venir nous coller jusque dans la maison du ciel et du souffle. Quelques secondes s’écoulèrent. Je me réfugie parfois vers les falaises et je ne les ai jamais croisés là-bas dans mon souvenir. C’est escarpé, certes, mais on peut bien trouver des endroits où tu te sentiras à l’aise et surtout pas épiée.
Bien qu’elle soit consciente de ses limites et qu’elle n’essaye pas de les maquiller, Vex était aussi volontaire et ne donnait pas l’impression de trembler dans ses chaussettes face à l’effort. Une qualité essentielle lorsque l’on vient bousculer sa routine et que l’on se met à l’exercice.
- Un dernier conseil, si tu te mets à courir de ton propre chef, échauffe-toi, vas-y doucement et n’oublie pas de t’étirer. Des muscles dont tu ne soupçonnes pas l’existence se feront un plaisir de te titiller autrement !
Ce pourquoi il était venu initialement était terminé. Le cataplasme avait pris sur lui, mais tout de même avec lenteur, il se rhabilla pour ne pas déranger les soins de l’élémentaire. Et de même, il fit en sorte de ne pas faire de mouvements brusques pour déranger le laboratoire.
- Je crois que je t’ai assez importunée pour ce soir. Ma visite était impromptue, tu as sûrement moult choses à faire avec… Il fit un geste vague, désignant leur environnement… « tes trucs et tes machins ».
Quel blagueur, il reprenait plus ou moins ses paroles lorsqu’elle a avait parlé du domaine du sport. Il vérifia d’un coup d’œil qu’il n’avait rien dérangé en se rhabillant et, satisfait de voir qu’il n’avait causé aucun désordre, il salua de la tête l’élémentaire.
- Puisque nous avons un accord, je repasserai demain soir à ton laboratoire si tu n’y vois pas d’inconvénient. Et puis nous improviserons la suite par la même occasion, hm ?
Il attendit qu’elle lui confirme ce plan. Même si leur conversation avait bien mieux tourné au fur et à mesure, il ne voulait nullement s’imposer à elle. Enfin, la nuit déjà bien avancée, ses collègues devaient s’interroger de sa longue absence. L’heure de prendre congé était venue.
- Bonne nuit Vex.
Il acquiesça simplement lorsqu’elle fit le résumé de l’idée. Il réfléchit à un terrain neutre, où ses acolytes ne viendraient pas les épier. Il y avait bien leur maison, mais ses amis malakims pourraient très bien les rejoindre si l’envie leur venait.
Bien qu’elle soit consciente de ses limites et qu’elle n’essaye pas de les maquiller, Vex était aussi volontaire et ne donnait pas l’impression de trembler dans ses chaussettes face à l’effort. Une qualité essentielle lorsque l’on vient bousculer sa routine et que l’on se met à l’exercice.
Ce pourquoi il était venu initialement était terminé. Le cataplasme avait pris sur lui, mais tout de même avec lenteur, il se rhabilla pour ne pas déranger les soins de l’élémentaire. Et de même, il fit en sorte de ne pas faire de mouvements brusques pour déranger le laboratoire.
Quel blagueur, il reprenait plus ou moins ses paroles lorsqu’elle a avait parlé du domaine du sport. Il vérifia d’un coup d’œil qu’il n’avait rien dérangé en se rhabillant et, satisfait de voir qu’il n’avait causé aucun désordre, il salua de la tête l’élémentaire.
Il attendit qu’elle lui confirme ce plan. Même si leur conversation avait bien mieux tourné au fur et à mesure, il ne voulait nullement s’imposer à elle. Enfin, la nuit déjà bien avancée, ses collègues devaient s’interroger de sa longue absence. L’heure de prendre congé était venue.
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