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[Dispensaire] Here's Neldris ! Ft. Galatea (Terminé)
Caranthir
Maison du Ciel et du Souffle
15 Nov 118
Il avait fallu une bonne dose de courage au Fae pour s’aventurer dehors après l’incendie. Neldris trouvait la cité très silencieuse à présent. Les quelques visages qu’il croisait semblaient pour le moins préoccupé. Il fallait dire qu’en plus de quelques bâtiments détruits, une bonne partie des réserves en nourriture était partie en fumée. Difficile pour le Fae de savoir si c’était grave ou non, pour lui, c'était… flou.
Tout était brouillé depuis plusieurs semaines maintenant. Il savait que tout était lié à la visite nocturne de cette « Galatea », depuis qu’il l’avait rencontré… Tout paraissait différent, ses migraines étaient moins intenses et il avait l’impression de mieux comprendre le monde l’entourant. Bien sûr, tout cela était juste le ressenti d’un esprit torturé qui peinait à se maintenir à flot.
D’une façon indirecte, Neldris avait été informé que ladite sorcière faisait partie des blessés de l’incendie. Même s’il ne la connaissait pas réellement, le Fae se souvenait lui avoir parlé de son problème avec son double et si sa mémoire ne lui jouait pas de tours, elle avait proposé de l’aider. Il s’agissait d’un échange de bon procédé, lui l’aidait dans la confection d’une encre aux propriétés magiques, et elle l’aiderait en retour. L’artiste ne se souvenait pas de tout, il avait l’impression de percevoir de vagues souvenirs, des échos de conversation entre son double et la sorcière, visiblement, il l’avait assisté, du moins dans une première étape. Mais, Neldris savait que ses souvenirs n’étaient pas suffisamment fiables pour être considéré comme véridique, difficile de dire ce que son double aurait pu faire une fois maître de la situation…
Après une bonne dizaine d’hésitation, Neldris s’élança finalement à l’extérieur. Le Fae ne s’attarda pas en chemin, persuadé qu’il était préférable de ne pas trop traîner dans les rues après les évènements récents.
C’est avec un petit écrin de bois sous le coude que l’artiste se présenta à l’entrée du dispensaire. Les visites, bien qu’autorisées, n’en restait pas moins surveillée. Vu l’état de certains blessés, l’on ne pouvait pas faire entrer n’importe qui et n’importe quand.
Vu ta gueule, ce serait un miracle si tu passais la porte.
Le Fae se massa rapidement le crâne en grimpant les quelques marches de l’entrée. Là, il se présenta simplement, indiquant qu’il venait simplement rendre visite à une amie. Après cette explication sommaire et pleine d’hésitation, personne ne sembla vouloir le questionner plus que nécessaire. Le bougre butait sur tous les mots et l’on préférait rapidement l’expédier dans un coin du dispensaire plutôt que de le voir rôder dans l’entrée. On lui indiqua du doigt la porte d’une chambre, lui précisant de ne pas faire de vague sous peine d’être foutu dehors à grand coup de pied dans le train.
Ils auraient dû te botter le cul immédiatement.
Faisant mine de ne rien entendre, le Fae emprunta un petit couloir et se planta devant la porte. Le Fae toqua si doucement à la porte qu’on aurait pu avoir l’impression qu’il craignait de déranger l’occupante de la chambre. Neldris avait parfaitement conscience d’avoir menti à l’entrée, la sorcière n’était pas une amie, au mieux une connaissance. Après plusieurs secondes sans réponse, il se décida à entrer. Une fois à l’intérieur de la chambrée, il referma minutieusement le battant dans son dos, notant que l’on pouvait verrouiller la porte de l’intérieur. L’endroit lui rappelait vaguement les chambres du QG, le tout était assez spartiate. Il y avait un lit, une petite table, deux chaises et une fenêtre ouverte qui n’offrait rien de plus qu’une vue médiocre sur un pan de mur.
Puis le regard du Fae se posa finalement sur la silhouette endormie et en partie dissimulée sous les couches de couverture. S’il n’était pas mentir de dire que la sorcière était une belle femme, Neldris la trouvait encore plus magnifique endormie. Il y avait quelque chose de reposant à l’observer ainsi, à calquer sa respiration sur la sienne… Le Fae déposa soigneusement le petit coffret de bois sur la couverture et tira doucement une chaise à lui. Puis il s’installa là, en silence, observant la jeune femme dormir, s’imaginant sans doute tenir le rôle d'un quelconque protecteur.
Heureusement que t’étais pas du genre Disney et princesse endormie, ça lui aurait fait un sacré réveil.
Galatéa
Maison de la Terre et du Sang
15 novembre 118
Le sel. Le ressac. Le sel. Le ressac. La boucle et moi au milieu, enfermée les fers au poignet. La fumée en collier. Les flammes sont des ailes qui me rongent la peau. Je regarde en bas. Je regarde en haut. Partout et nulle part.
Le sel. Le ressac. Le sel. Le ressac. En boucle et moi comme moyeu. L'odeur de fer, de bois, de feu. L'odeur du passé, d'iode et de sel. L'impact. Le bois qui tombe. Le cœur qui plombe. L'homme étendu sur le sol. Un visage gris. Un visage ancien. Une barbe. Glabre. Des yeux verts. Gris. noirs. Intensément clos. Des paupières vides.
...
Le cœur battant et une impression de rejet dégoûté au fond du cœur, Galatéa frémit sous ses couvertures. Un infime sursaut qui lui fait prendre conscience des couvertures. De son poids sur le matelas trop mou. Des cheveux qui lui couvrent les lèvres. Un frisson lui remonte le long du dos. Il fallait bien que ça arrive... Pour la première fois depuis l'incendie, elle avait fait un mauvais rêve. Un petit, sans grand détail, presque mignon. Elle ne s'était pas réveiller en sueur mais juste assez sur le qui vive pour être entièrement consciente de sa vulnérabilité. Merci le subconscient.
Comme une gamine, elle se figea, l'oreille aux aguets, et les mains s'agrippant à la couverture pour que rien ne dépasse. Respirer. Ce malaise n'était que passager. Elle s'obligea à prendre une grande inspiration et se retourna sur le dos, la tête vers le plafond. Et... cette fois elle sursauta pour de bon en piaillant un petit cri aiguë. Incapable de se remettre d'un coup à la verticale sans avoir la tête qui tourne, elle se retrouva relever sur un coude, les yeux ronds, la couverture remonté jusqu'au menton d'une main, a fixer l'homme qui se trouvait à son chevet sur une chaise.
Certains visage auraient pu faire cesser cette réaction assez vite. Clairement pas celui là. En fait : MERCI SUBCONSCIENT !
- Vane ? " souffla-t-elle, stupéfiée, tentant maladroitement de se reprendre et de s'assoir contre sa tête de lit. " Qu'est-ce que tu fais là ?
Pas qu'elle ne voulait pas le voir. Seulement qu'elle... qu'il... Est-ce que c'était Vane ou non ? Question un peu tard à se poser. Mais mieux vaut tard que jamais comme ils le disaient. Le sourire en train de naitre sur les lèvres de la jeune femme parti de travers et devint flou, incertaine de la personne à laquelle elle avait affaire.
Caranthir
Maison du Ciel et du Souffle
Difficile de dire combien de temps le Fae resta là, assit et silencieux, contemplant avec une drôle de fascination le mouvement régulier de la couette qui s’élevait et s’abaissait. Il n’avait pas fallu à l’artiste pour calquer sa respiration sur le même rythme, même lui n’aurait pas su expliquer pourquoi il trouvait cela reposant. Si une personne « normal » avait sans peine trouver cela déplacer d’attendre là, ce ne serait nullement le cas de Neldris qui n’y voyait aucun mal. Vraisemblablement, il avait fait tout ce chemin pour proposer le petit coffret et son contenu à la sorcière, cela aurait été bête de le poser dans un coin de la chambre et de disparaître.
Alors plutôt que de disparaître sans un bruit, pourquoi ne pas tirer une chaise et…
L’observer comme un branleur de chaussette ? Merde. On aurait une sœur, tu serais allé la mater sous la douche sans te poser de question, non ?
Neldris se massa la tempe et ferma les yeux un instant pour disparaître cette fichue voix. La voix qui savait tout, mais qui n’avait rien fait de sa vie. Pourquoi était-ce si grave d’observer une personne dormir ? Il n’y avait rien de mal à regarder les ravissantes choses. Lorsqu’il rouvrit les yeux aux bouts de plusieurs secondes, le cri de surprise de la jeune femme le fit sursauter. Le rebond de la couette manqua d’envoyer le petit écrin au sol et le Fae rattrapa l’objet au vol.
Vane ? Le Fae pencha doucement la tête sur le côté pour mieux observer la sorcière. Qui était Vane ? Était-ce un autre tatoueur ? Non… c’était impossible, personne d’autre n’avait cette activité ici. Peut-être qu’elle le confondait avec un autre Fae ? C’était certain cela, il n’était pas le seul représentant de la race après tout… Puis, avec tout ce qu’elle avait dû vivre récemment, sa mémoire devait lui jouer des tours.
— Non… Neldris, c’est moi… Le tatoueur ? Tu… étais venu, le soir.
Vane. Ce nom lui tournait en boucle dans la tête sans qu’il soit en mesure de comprendre d’où cela venait. De toute façon, l’important, c'était qu’elle était enfin réveillée. Du bout des doigts, il tapota le couvercle du petit coffret pour se donner du courage.
— C’est… pour toi.
Fit-il avant de tendres le contenant à la sorcière. Ce n’était pas grand-chose, et la plupart des personnes n’auraient certainement pas compris comment le contenu pouvait être si important. À l’intérieur, la sorcière trouverait tout un tas de petites fioles contenant herbes sèches, racines et extrait de plante permettant de faire de l’encre, mais également de la conserver.
— Regarde…
Un sourire timide étira les traits de son visage, un peu comme s’il doutait de son cadeau.
Alors plutôt que de disparaître sans un bruit, pourquoi ne pas tirer une chaise et…
L’observer comme un branleur de chaussette ? Merde. On aurait une sœur, tu serais allé la mater sous la douche sans te poser de question, non ?
Neldris se massa la tempe et ferma les yeux un instant pour disparaître cette fichue voix. La voix qui savait tout, mais qui n’avait rien fait de sa vie. Pourquoi était-ce si grave d’observer une personne dormir ? Il n’y avait rien de mal à regarder les ravissantes choses. Lorsqu’il rouvrit les yeux aux bouts de plusieurs secondes, le cri de surprise de la jeune femme le fit sursauter. Le rebond de la couette manqua d’envoyer le petit écrin au sol et le Fae rattrapa l’objet au vol.
Vane ? Le Fae pencha doucement la tête sur le côté pour mieux observer la sorcière. Qui était Vane ? Était-ce un autre tatoueur ? Non… c’était impossible, personne d’autre n’avait cette activité ici. Peut-être qu’elle le confondait avec un autre Fae ? C’était certain cela, il n’était pas le seul représentant de la race après tout… Puis, avec tout ce qu’elle avait dû vivre récemment, sa mémoire devait lui jouer des tours.
— Non… Neldris, c’est moi… Le tatoueur ? Tu… étais venu, le soir.
Vane. Ce nom lui tournait en boucle dans la tête sans qu’il soit en mesure de comprendre d’où cela venait. De toute façon, l’important, c'était qu’elle était enfin réveillée. Du bout des doigts, il tapota le couvercle du petit coffret pour se donner du courage.
— C’est… pour toi.
Fit-il avant de tendres le contenant à la sorcière. Ce n’était pas grand-chose, et la plupart des personnes n’auraient certainement pas compris comment le contenu pouvait être si important. À l’intérieur, la sorcière trouverait tout un tas de petites fioles contenant herbes sèches, racines et extrait de plante permettant de faire de l’encre, mais également de la conserver.
— Regarde…
Un sourire timide étira les traits de son visage, un peu comme s’il doutait de son cadeau.
Galatéa
Maison de la Terre et du Sang
Elle avait parié sur pile, mais non. C'était face. Au moins il n'avait pas piqué une crise au nom de Vane comme il avait vrillé quand elle lui avait demandé s'il avait déjà tué. C'était une bonne chose, non ? Étant donné qu'elle était seule dans cette pièce avec lui et qu'elle était encore en vie, elle pouvait estimer que oui.
Elle n'avait passé que bien peu de temps avec Neldris en fin de compte. La seule image qu'elle en avait véritablement était donné par son autre facette. Lorsqu'il tapota la boite avec un sourire timide qui n'allait pas du tout à cette grande ganache perchée sur un corps imposant, elle tenta de juguler un frisson glacé qui lui remontait le long du dos. Il avait l'air gentil... Oui, jusqu'au moment où il vous surprend dans votre chambre avec un oreiller tout près à poser sur votre visage. Les mises en gardes de son double flottaient tout autour de lui en une aura malsaine. Il lui avait bien dit que si le tatoueur commençait à lui prêter de l'attention c'était pas bon signe. Qu'avait-il dit concernant les tatouages aussi ? Qu'il ne fallait pas en faire ? Quelque chose comme ça.
Peut-être avait-il exagéré... Peut-être que c'était l'occasion de vérifier la bonne foi de Vane en discutant avec le tatoueur. Elle n'en avait foutre pas envie. Surtout après la frayeur que le grand fae lui avait fait en commençant à marmonner dans un coin sombre avant de partir. De ce qu'elle en savait, au moins l'un des deux était un tueur de sang froid et l'autre avait toutes les chances de l'être également.
Tout en le dévisageant, elle prit le coffret entre ses mains et finit de se rasseoir plus dignement. Elle avait du mal à le quitter longtemps des yeux. C'était perturbant. L'ado bien trop assuré s'était changé en feuille tremblante et docile. L'hésitation dans sa voix lui rappelait un peu ce qu'elle avait été lorsqu'elle parlait à des gens qui ne faisaient pas parti du couvent, dans une vie précédente. Un instant, elle pensa même à lui demander de partir pour appeler un soigneur. Mais c'était plus fort qu'elle, le contenu mystère l'intriguait. Elle avait un besoin maladif de savoir s'il contenait une demi tête de chèvre en train de pourrir - histoire de la remercier de son alliance avec Vane - ou des photos d'elle nue et endormie.
Elle ouvrit le couvercle, circonspecte et... cilla avec étonnement. Un sourire simple se fraya un chemin quelques instants, surement en partie à cause du soulagement. Le contenu était plutôt normal... Concernant la personne à laquelle il le destinait. C'était même vraiment attentionné. Elle reconnaissait au moins deux bases d'encre. Elles n'étaient pas toxiques, leur seul danger était de se retrouver avec la langue colorée pour plusieurs heures. Les autres étaient des plantes séchées qu'elle ne connaissait que de vue mais dont elle devinait un usage en rapport avec le métier de celui qui les offrait.
- Des plantes pour de l'encre ? " demanda-t-elle en l'interrogeant du regard, de nouveau sur la défensive, mais bien moins distante. " Tu t'en es souvenu... " Elle en avait parlé dès son arrivée... Au début de la soirée, n'est-ce pas ? Ce n'était pas un piège grossier, n'est-ce pas ? Un doute planait, sa mémoire pas suffisament aiguisée en terme de temporalité pour avoir la certitude de quand et comment elle avait parlé de ses essais à cet homme double.
Elle s'empara d'une fiole, l'ouvrit et la porta à son nez pour profiter des parfums végétaux. Dans cette lénifiante convalescence, il venait de lui amener un vrai trésor, psychopathe ou non.
- Merci. C'est très gentil de ta part. ... Je vais peut-être regretté de te demander ça, mais tu es venu pour une raison particulière ?
Elle n'avait passé que bien peu de temps avec Neldris en fin de compte. La seule image qu'elle en avait véritablement était donné par son autre facette. Lorsqu'il tapota la boite avec un sourire timide qui n'allait pas du tout à cette grande ganache perchée sur un corps imposant, elle tenta de juguler un frisson glacé qui lui remontait le long du dos. Il avait l'air gentil... Oui, jusqu'au moment où il vous surprend dans votre chambre avec un oreiller tout près à poser sur votre visage. Les mises en gardes de son double flottaient tout autour de lui en une aura malsaine. Il lui avait bien dit que si le tatoueur commençait à lui prêter de l'attention c'était pas bon signe. Qu'avait-il dit concernant les tatouages aussi ? Qu'il ne fallait pas en faire ? Quelque chose comme ça.
Peut-être avait-il exagéré... Peut-être que c'était l'occasion de vérifier la bonne foi de Vane en discutant avec le tatoueur. Elle n'en avait foutre pas envie. Surtout après la frayeur que le grand fae lui avait fait en commençant à marmonner dans un coin sombre avant de partir. De ce qu'elle en savait, au moins l'un des deux était un tueur de sang froid et l'autre avait toutes les chances de l'être également.
Tout en le dévisageant, elle prit le coffret entre ses mains et finit de se rasseoir plus dignement. Elle avait du mal à le quitter longtemps des yeux. C'était perturbant. L'ado bien trop assuré s'était changé en feuille tremblante et docile. L'hésitation dans sa voix lui rappelait un peu ce qu'elle avait été lorsqu'elle parlait à des gens qui ne faisaient pas parti du couvent, dans une vie précédente. Un instant, elle pensa même à lui demander de partir pour appeler un soigneur. Mais c'était plus fort qu'elle, le contenu mystère l'intriguait. Elle avait un besoin maladif de savoir s'il contenait une demi tête de chèvre en train de pourrir - histoire de la remercier de son alliance avec Vane - ou des photos d'elle nue et endormie.
Elle ouvrit le couvercle, circonspecte et... cilla avec étonnement. Un sourire simple se fraya un chemin quelques instants, surement en partie à cause du soulagement. Le contenu était plutôt normal... Concernant la personne à laquelle il le destinait. C'était même vraiment attentionné. Elle reconnaissait au moins deux bases d'encre. Elles n'étaient pas toxiques, leur seul danger était de se retrouver avec la langue colorée pour plusieurs heures. Les autres étaient des plantes séchées qu'elle ne connaissait que de vue mais dont elle devinait un usage en rapport avec le métier de celui qui les offrait.
- Des plantes pour de l'encre ? " demanda-t-elle en l'interrogeant du regard, de nouveau sur la défensive, mais bien moins distante. " Tu t'en es souvenu... " Elle en avait parlé dès son arrivée... Au début de la soirée, n'est-ce pas ? Ce n'était pas un piège grossier, n'est-ce pas ? Un doute planait, sa mémoire pas suffisament aiguisée en terme de temporalité pour avoir la certitude de quand et comment elle avait parlé de ses essais à cet homme double.
Elle s'empara d'une fiole, l'ouvrit et la porta à son nez pour profiter des parfums végétaux. Dans cette lénifiante convalescence, il venait de lui amener un vrai trésor, psychopathe ou non.
- Merci. C'est très gentil de ta part. ... Je vais peut-être regretté de te demander ça, mais tu es venu pour une raison particulière ?
Caranthir
Maison du Ciel et du Souffle
Pendant de longues secondes, le Fae se demanda si son cadeau serait apprécié ou non. Neldris hocha doucement la tête sur le côté. Il n’avait pas réellement fait ça dans un but précis, enfin si, puisqu’il savait qu’en aidant la sorcière, il serait aidé en retour. Malheureusement pour lui, ou heureusement pour la jeune femme, le Fae n’avait pas conscience de l’accord entre son double et la sorcière. Même s’il doutait grandement de lui, Neldris ne semblait pas instable pour autant, on aurait pu le qualifier de « benêt » au vu du sourire timide qu’il avait arboré quelques secondes plus tôt.
— Pour faire et… conserver.
Parce que c’était bien ça, le mot clé qu’il avait retenu, conservé, même s’il ne savait plus vraiment si cela avait un rapport direct avec la qualité de l’encre, ou avec un autre composant… Dans tous les cas, cela n’avait pas grande importance pour lui, pour que la jolie avait souri et qu’elle paraissait apprécier.
Mh… Mais, quel tombeur tu fais ! Quel acteur ! Il en brûle les planches.
Pour Neldris toute la soirée passée en compagnie de la sorcière n’avait été qu’un trou noir aspirant tous souvenirs à portée. Cela avait été aussi le cas des jours suivant cette rencontre nocturne. L’artiste avait noté un grand nombre d’absences, ou du moins, des absences plus régulières et moins douloureuses pour son esprit. Il avait eu cette sensation d’être écrasé par un poids, un peu comme si son double avait gagné en force. C’est en tout cas ce qu’il constata durant la première semaine, puis progressivement l’effet s’estompa jusqu'à ce que tout redevienne « normal ».
— Je me souviens… que tu avais… besoin d’aide.
Lui aussi avait terriblement besoin d’aide, mais dans un rare moment de lucidité, son esprit lui suggéra que ce n’était ni le moment ni le lieu pour accabler la sorcière avec une nouvelle demande. De toute manière, elle était une « amie » vraisemblablement ? Si telle était le cas, elle se souviendrait certainement de leur discussion et de ce qu’elle devait faire pour l’aider, non ?
— Regretter ? Pourquoi ?
Le Fae avait la conviction d’être venu uniquement armer de bonnes intentions. Dans son esprit (fiable ou non), il était vraiment venu voir une amie en convalescence.
— J’ai… appris que tu… étais blessée… Je… Ne connais pas beaucoup… de gens… De gentils gens. Toi, Galatea. Tu as été gentille… avec moi.
Certes, sa visite surprise le soir venu et son entrée quelque peu… Cavalière en bloquant la porte avec son pied avec surpris le Fae. Mais, outre ce fait, elle s’était montrée polie avec lui, ne l’avait pas menacé ni tenté de lui voler ses biens. Non pas qu’une personne s’était déjà présentée chez lui avec l’intention de le voler, mais à l’instar de Vane, Neldris n’était pas habitué à être bien traité. Le Fae pouvait voir de la gentillesse un peu partout, sans que cela soit véridique pour autant.
— Les brûlures… C’est douloureux, très douloureux.
Et, l'artiste savait de quoi il parlait. Même avec un nouveau corps, il pouvait encore ressentir la douleur des brûlures de cigarette que l’on écrasait sur sa peau. Machinalement, son regard glissa sur ses biens à la recherche de marque et d’imperfection, mais il n’y avait plus rien à présent. C’était de là qu’il tirait cette volonté de tatouer. Le tatouage pouvait dissimuler, embellir, aider à l’acception de soi. Lorsqu’il travaillait avec quelqu’un, il les aidait. Plus qu’un tatoueur, il était un libérateur, permettant à chacun de se défaire de cette enveloppe abimée afin de renaître, comme le faisait un papillon en sortant de sa chrysalide.
Belle métaphore pour dire : écorcher vif.
Le Fae pencha légèrement la tête, la voix était toujours là pour se montrer des plus mauvaises avec lui.
— Je… venais juste… voir une amie ? Alors… j’ai apporté… un cadeau.
Répondit simplement Neldris en hochant la tête en direction de l’écrin. Il se passa une main sur le visage en espérant chasser les idées noires que laissait son double sur son passage. Le maudit… Il était toujours là pour le rabaisser, pour le critiquer, il remettait son travail et ses compétences en doute jusqu’à le faire douter de lui-même et de sa légitimité à respirer. Il se glissait partout, jusque dans la plus infime des ouvertures et n’hésitait pas à détruire toutes les relations qu’il essayait de cons…
— Vane.
Le Fae se redressa légèrement. Malgré sa voix toujours fluette et éternellement en total contradiction avec son physique, il parla sans aucune hésitation. Il était piqué au vif par un doute, un doute horrible qui lui faisait beaucoup de peine. Le regard perdu dans le vague, on aurait pu penser qu’il parlait tout seul, pourtant il parlait bien à la sorcière.
— Qui, est, Vane ?
— Pour faire et… conserver.
Parce que c’était bien ça, le mot clé qu’il avait retenu, conservé, même s’il ne savait plus vraiment si cela avait un rapport direct avec la qualité de l’encre, ou avec un autre composant… Dans tous les cas, cela n’avait pas grande importance pour lui, pour que la jolie avait souri et qu’elle paraissait apprécier.
Mh… Mais, quel tombeur tu fais ! Quel acteur ! Il en brûle les planches.
Pour Neldris toute la soirée passée en compagnie de la sorcière n’avait été qu’un trou noir aspirant tous souvenirs à portée. Cela avait été aussi le cas des jours suivant cette rencontre nocturne. L’artiste avait noté un grand nombre d’absences, ou du moins, des absences plus régulières et moins douloureuses pour son esprit. Il avait eu cette sensation d’être écrasé par un poids, un peu comme si son double avait gagné en force. C’est en tout cas ce qu’il constata durant la première semaine, puis progressivement l’effet s’estompa jusqu'à ce que tout redevienne « normal ».
— Je me souviens… que tu avais… besoin d’aide.
Lui aussi avait terriblement besoin d’aide, mais dans un rare moment de lucidité, son esprit lui suggéra que ce n’était ni le moment ni le lieu pour accabler la sorcière avec une nouvelle demande. De toute manière, elle était une « amie » vraisemblablement ? Si telle était le cas, elle se souviendrait certainement de leur discussion et de ce qu’elle devait faire pour l’aider, non ?
— Regretter ? Pourquoi ?
Le Fae avait la conviction d’être venu uniquement armer de bonnes intentions. Dans son esprit (fiable ou non), il était vraiment venu voir une amie en convalescence.
— J’ai… appris que tu… étais blessée… Je… Ne connais pas beaucoup… de gens… De gentils gens. Toi, Galatea. Tu as été gentille… avec moi.
Certes, sa visite surprise le soir venu et son entrée quelque peu… Cavalière en bloquant la porte avec son pied avec surpris le Fae. Mais, outre ce fait, elle s’était montrée polie avec lui, ne l’avait pas menacé ni tenté de lui voler ses biens. Non pas qu’une personne s’était déjà présentée chez lui avec l’intention de le voler, mais à l’instar de Vane, Neldris n’était pas habitué à être bien traité. Le Fae pouvait voir de la gentillesse un peu partout, sans que cela soit véridique pour autant.
— Les brûlures… C’est douloureux, très douloureux.
Et, l'artiste savait de quoi il parlait. Même avec un nouveau corps, il pouvait encore ressentir la douleur des brûlures de cigarette que l’on écrasait sur sa peau. Machinalement, son regard glissa sur ses biens à la recherche de marque et d’imperfection, mais il n’y avait plus rien à présent. C’était de là qu’il tirait cette volonté de tatouer. Le tatouage pouvait dissimuler, embellir, aider à l’acception de soi. Lorsqu’il travaillait avec quelqu’un, il les aidait. Plus qu’un tatoueur, il était un libérateur, permettant à chacun de se défaire de cette enveloppe abimée afin de renaître, comme le faisait un papillon en sortant de sa chrysalide.
Belle métaphore pour dire : écorcher vif.
Le Fae pencha légèrement la tête, la voix était toujours là pour se montrer des plus mauvaises avec lui.
— Je… venais juste… voir une amie ? Alors… j’ai apporté… un cadeau.
Répondit simplement Neldris en hochant la tête en direction de l’écrin. Il se passa une main sur le visage en espérant chasser les idées noires que laissait son double sur son passage. Le maudit… Il était toujours là pour le rabaisser, pour le critiquer, il remettait son travail et ses compétences en doute jusqu’à le faire douter de lui-même et de sa légitimité à respirer. Il se glissait partout, jusque dans la plus infime des ouvertures et n’hésitait pas à détruire toutes les relations qu’il essayait de cons…
— Vane.
Le Fae se redressa légèrement. Malgré sa voix toujours fluette et éternellement en total contradiction avec son physique, il parla sans aucune hésitation. Il était piqué au vif par un doute, un doute horrible qui lui faisait beaucoup de peine. Le regard perdu dans le vague, on aurait pu penser qu’il parlait tout seul, pourtant il parlait bien à la sorcière.
— Qui, est, Vane ?
Galatéa
Maison de la Terre et du Sang
L'attention était... Gentille. Vraiment gentille. Dans les brumes de cette soirée, il se souvenait qu'elle était venu le consulté et c'est tout ce qui lui avait fallu pour se mettre en frais à ce point là ? Dans cette ville ou aucune production n'était triviale, la simple collection de fiole qu'elle avait sous les yeux, même vide, était déjà un cadeau d'une grande attention. Mais là, en plus, il avait choisi une collections de plantes qui pourrait lui être utiles dans ses recherches. Elle le dévisagea comme s'il venait de lui pousser une seconde tête.
Elle n'était pas le genre de personnes à qui on faisait des cadeaux. Des promesses à la rigueur. Des mots qui s'envolent et ne coutent rien. Mais des cadeaux... Non. Parfois elle s'emparait d'une petite chose, un souvenir, un symbole. Comme elle s'emparait d'un instant. Un cadeau... Quelle drôle d'idée. Surtout pour une raison aussi terrible : Elle avait été gentille. Elle... Alors qu'elle l'avait ensorcelé de façon à ce que son double prenne l'avantage quand il le voulait. Un double qui, en plus, l'observait en ce moment même à l'abri des prunelles de cet étrange tatoueur et qui se souviendrait de tout.
- Oui... C'est pas ce qu'il y a de plus sympathique les brûlures.
Prenant conscience qu'elle le dévisageait depuis déjà de longues secondes, elle reposa le regard sur la boite à trésors. Le doute était permis... Est-ce qu'elle s'était faite avoir par Vane ? Enfin de toue façon, elle l'aurait aidé pour pouvoir obtenir l'enchantement qu'elle voulait, mais son instinct lui disait qu'il ne mentait pas. Elle avait perdu son œil acéré pour ces choses là ? Neldris était vraiment le tueur horrible que Vane lui avait décrit ? ... En tout cas il avait eut suffisament peur lorsqu'elle lui avait demandé s'il avait déjà tué pour que l'autre prenne le dessus. ... Mais l'homme qu'elle avait sous les yeux avait l'air si... sincère. Il n'avait rien de cette violence propre aux hommes. Et pourtant il y avait quelque chose d'étrange, un comportement et une voix désaccordés par rapport à son apparence. Un elle ne savait quoi de dérangeant.
- Merci. " Elle caressa une seconde fiole du bout des doigts et releva les yeux vers son invité. Un sourire sincère s'invitant, rendu bancal par l'inconfort et les questions. En d'autres conditions elle en aurait été amusé, mais la raideur que les vieilles ecchymoses imposaient encore à son visage lui rappelait qu'elle n'était pas en d'autres conditions. " C'est un très beau cadeau. ça a du te prendre du temps. C'est... vraiment très attentionné de ta part.
Ses mains serrèrent un peu plus le coffret. De quoi passer pour une grippe-sous. Vane... La question lui revenait dans les dents et rarement avait-elle été aussi mal à l'aise à l'idée d'un sort qu'elle avait pu lancer. D'ordinaire c'était simple. Le commanditaire était le seul a blâmer et ses petites entourloupes évitaient l'escalade de la violence, mais là c'était bien plus pervers en un sens. Et cela lui demandait de prendre rapidement une décision : à quel point souhaitait-elle mentir au tatoueur ? A quelle point croyait-elle Vane lorsqu'il disait qu'elle était face au pire des êtres qu'elle n'ait jamais rencontré ?
Mentir sans rien y gagner était vraiment une épine dans le cul. Après il fallait se rappeler de ce qu'on avait dit, à qui et quand. La plaie.
- Pourquoi ça t'intéresse ? " demanda-t-elle, histoire de gagner du temps.
Dire toute la vérité, dans ce cas, allait lui aliéner le tatoueur définitivement et elle n'en avait pas un second sous la main pour l'aider à finaliser son encre. Mentir, s'il avait le moindre souvenir de ce qui s'était passé entre elle et Vane, pourrait avoir le même résultat mais elle ne serait pas là pour le voir péter un plomb en l'apprenant. Elle n'avait pas franchement envie de sentir l'ombre d'un taré planer dans sa chambre... Surtout qu'il était capable de revenir !
Elle fit donc ce qu'elle savait particulièrement bien faire jusqu'ici : détourner scandaleusement la conversation vers quelque chose qui l'intéressait davantage.
- Tu te rappelles ce que je t'ai demandé quand je suis venu te voir le mois dernier ?
Caranthir
Maison du Ciel et du Souffle
Vane. Vane. Vane.
Depuis qu’il avait entendu ce nom, celui-ci lui revenait en tête encore et encore. C’était comme une douleur qui évoluait dans ton son être, pulsant à un rythme régulier. Le Fae avait l’impression d’avoir raté un événement, cette sensation grandissait lorsqu’il croisait le regard d’ébène braqué sur lui. C’était comme si le monde avait tourné sans lui, cette impression évolua de seconde en seconde, devenant un vilain doute qui lui vrillait les tripes. Est-ce que la belle lui mentait ? Quel intérêt pouvait-il y avoir derrière un vilain mensonge ? Le Fae se mit à réfléchir sur bien des choses, peut-être qu’elle n’était pas aussi gentille qu’il l’avait pensé ?
Son regard se durcit légèrement à cette pensée. Peut-être qu’elle ressemblait aux autres… Certainement qu’elle se moquait de lui lorsqu’il avait le dos tourné. La sorcière devait être à l’image de son double, marmonnant des mensonges aux oreilles innocentes.
Probablement était-ce à cause de son double ? Elle lui avait forcément parlé, beau parleur qu’il était, le fou avait usé de son influence pour lui faire croire tout un tas de choses. Neldris ne pouvait pas savoir tout ce que son double avait raconté. Il n’en avait pas conscience et la plupart de ses souvenirs étaient trop fragmentés pour voir quelque chose de précis. Que ferait son double dans une telle situation ? Serait-il du genre à faire confiance à la belle ou bien… lui tordait-il son joli petit cou ?
Si tu doutes, je peux toujours gérer.
— Non…
Avait répondu le Fae à voix haute. Il releva la tête vers la jeune femme, une pointe de honte dans le regard, cherchant à savoir si elle l’avait entendu. Cela était dénué d’importance, il pouvait très bien gérer la situation sans son double. Gentille ou non ça ne changerait rien, ils avaient des choses à se raconter. Lorsqu’elle le question une première fois, le Fae hocha simplement la tête comme si l’on venait de lui proposer un verre d’eau.
— Parce que… Je n’ai pas d’amis et… Les amis, de mes amis… sont mes amis ?
Neldris ne comptait pas lâcher le morceau si facilement.
Plus qu'uniquement vouloir une réponse, il en avait besoin. Il avait besoin de savoir si la sorcière lui mentait ou non, besoin de savoir si elle jouait avec lui dans le but de l’utiliser. Le Fae avait toujours eu l’habitude d’être considéré comme un outil que l’on pouvait jeter après usage. Il y avait eu… Cette droguée en manque d’argent. Elle avait joué avec lui et ses sentiments pour profiter. Elle avait profité de lui, de sa gentillesse. Mais, lorsqu’il l’avait découvert, lorsqu’il avait compris… Quelque chose de sombre s’était éveillé. Le doute et la honte s’étaient liés pour devenir une sensation de dégoût intense qu’il n’avait pas su contrôler.
Et, tu l’as buté.
Oui. Oui, il l’avait tué cette sale petite catin prétentieuse qui avait cru pouvoir jouer avec lui. Pourquoi devait-il bien se comporter avec des personnes qui passaient leur temps à lui cracher au visage ? Neldris se redressa et il se dirigea vers la porte de la petite chambre. Son regard se posa sur le loquet et ses doigts s’approchèrent dangereusement du verrou. Soudain, la question de la jeune femme l’arrêta.
Mais, pourquoi semblait-elle s’intéresser soudainement à lui et à ses souvenirs ? Si elle était vraiment aussi mauvaise et moqueuse qu’il le pensait, elle se serait contentée de l’ignorer. Pourtant, le Fae avait la sensation que la sorcière s’intéressait à lui. L’artiste se ravisa aussitôt et fit marche arrière, reprenant sa place sur l’assise.
— Tu… voulais conserver… quelque chose. Du sang ! oui… oui, oui du sang. Conserver du sang… c’est ça ?
Il se souvenait de leur discussion, de l’étrange question concernant la conservation du sang. La question sur le liquide carmin brûlait les lèvres du Fae, mais il ne demanda rien à ce sujet.
— Tu parlais… Je te regardais… je regardais ta jolie bouche… Je… voulais aider et être aidé… mais il est venu, le perfide… lui, toujours… encore et toujours, il est venu ! Il m’a parlé… Il t’a parlé… Que disait-il, hein ?!
Le Fae cligna des yeux un instant. Il tendit deux doigts en direction de la jeune femme, non pas qu’il souhaitait la toucher, cependant il semblait prendre conscience des choses. Il retira sa main et glissa deux doigts sur sa lèvre inférieure, comme s’il tentait de se souvenir d’une chose précise.
— Toi… C’était toi… Ce goût sur mes lèvres… Il… Il t’a embrassé ?!
Son double était visiblement bien plus doué que lui lorsqu’il amadouait les gens. Les souvenirs de cette soirée étaient pourtant si nombreux et si flous. L’autre avait visiblement passé une bonne soirée.
— Lui… A profité, savouré… Moi je n’ai… Rien ? Des fragments… Des illusions…
Qu'elle embrasse divinement bien... Si seulement tu savais...
Ce n’était pas lui qui avait la chance de « sympathiser » avec les gens, lui n’était qu’une relique qu’on collait au placard à la première occasion. On le jugeait, le moquait, encore et toujours.
— Le monde… change, les gens… ne changent pas.
Neldris releva doucement la tête, faisant claquer sa langue contre son palais.
— Tu as.. changé, toi, Galatea ?
Demanda finalement l'artiste en posant son regard sur la sorcière.
Depuis qu’il avait entendu ce nom, celui-ci lui revenait en tête encore et encore. C’était comme une douleur qui évoluait dans ton son être, pulsant à un rythme régulier. Le Fae avait l’impression d’avoir raté un événement, cette sensation grandissait lorsqu’il croisait le regard d’ébène braqué sur lui. C’était comme si le monde avait tourné sans lui, cette impression évolua de seconde en seconde, devenant un vilain doute qui lui vrillait les tripes. Est-ce que la belle lui mentait ? Quel intérêt pouvait-il y avoir derrière un vilain mensonge ? Le Fae se mit à réfléchir sur bien des choses, peut-être qu’elle n’était pas aussi gentille qu’il l’avait pensé ?
Son regard se durcit légèrement à cette pensée. Peut-être qu’elle ressemblait aux autres… Certainement qu’elle se moquait de lui lorsqu’il avait le dos tourné. La sorcière devait être à l’image de son double, marmonnant des mensonges aux oreilles innocentes.
Probablement était-ce à cause de son double ? Elle lui avait forcément parlé, beau parleur qu’il était, le fou avait usé de son influence pour lui faire croire tout un tas de choses. Neldris ne pouvait pas savoir tout ce que son double avait raconté. Il n’en avait pas conscience et la plupart de ses souvenirs étaient trop fragmentés pour voir quelque chose de précis. Que ferait son double dans une telle situation ? Serait-il du genre à faire confiance à la belle ou bien… lui tordait-il son joli petit cou ?
Si tu doutes, je peux toujours gérer.
— Non…
Avait répondu le Fae à voix haute. Il releva la tête vers la jeune femme, une pointe de honte dans le regard, cherchant à savoir si elle l’avait entendu. Cela était dénué d’importance, il pouvait très bien gérer la situation sans son double. Gentille ou non ça ne changerait rien, ils avaient des choses à se raconter. Lorsqu’elle le question une première fois, le Fae hocha simplement la tête comme si l’on venait de lui proposer un verre d’eau.
— Parce que… Je n’ai pas d’amis et… Les amis, de mes amis… sont mes amis ?
Neldris ne comptait pas lâcher le morceau si facilement.
Plus qu'uniquement vouloir une réponse, il en avait besoin. Il avait besoin de savoir si la sorcière lui mentait ou non, besoin de savoir si elle jouait avec lui dans le but de l’utiliser. Le Fae avait toujours eu l’habitude d’être considéré comme un outil que l’on pouvait jeter après usage. Il y avait eu… Cette droguée en manque d’argent. Elle avait joué avec lui et ses sentiments pour profiter. Elle avait profité de lui, de sa gentillesse. Mais, lorsqu’il l’avait découvert, lorsqu’il avait compris… Quelque chose de sombre s’était éveillé. Le doute et la honte s’étaient liés pour devenir une sensation de dégoût intense qu’il n’avait pas su contrôler.
Et, tu l’as buté.
Oui. Oui, il l’avait tué cette sale petite catin prétentieuse qui avait cru pouvoir jouer avec lui. Pourquoi devait-il bien se comporter avec des personnes qui passaient leur temps à lui cracher au visage ? Neldris se redressa et il se dirigea vers la porte de la petite chambre. Son regard se posa sur le loquet et ses doigts s’approchèrent dangereusement du verrou. Soudain, la question de la jeune femme l’arrêta.
Mais, pourquoi semblait-elle s’intéresser soudainement à lui et à ses souvenirs ? Si elle était vraiment aussi mauvaise et moqueuse qu’il le pensait, elle se serait contentée de l’ignorer. Pourtant, le Fae avait la sensation que la sorcière s’intéressait à lui. L’artiste se ravisa aussitôt et fit marche arrière, reprenant sa place sur l’assise.
— Tu… voulais conserver… quelque chose. Du sang ! oui… oui, oui du sang. Conserver du sang… c’est ça ?
Il se souvenait de leur discussion, de l’étrange question concernant la conservation du sang. La question sur le liquide carmin brûlait les lèvres du Fae, mais il ne demanda rien à ce sujet.
— Tu parlais… Je te regardais… je regardais ta jolie bouche… Je… voulais aider et être aidé… mais il est venu, le perfide… lui, toujours… encore et toujours, il est venu ! Il m’a parlé… Il t’a parlé… Que disait-il, hein ?!
Le Fae cligna des yeux un instant. Il tendit deux doigts en direction de la jeune femme, non pas qu’il souhaitait la toucher, cependant il semblait prendre conscience des choses. Il retira sa main et glissa deux doigts sur sa lèvre inférieure, comme s’il tentait de se souvenir d’une chose précise.
— Toi… C’était toi… Ce goût sur mes lèvres… Il… Il t’a embrassé ?!
Son double était visiblement bien plus doué que lui lorsqu’il amadouait les gens. Les souvenirs de cette soirée étaient pourtant si nombreux et si flous. L’autre avait visiblement passé une bonne soirée.
— Lui… A profité, savouré… Moi je n’ai… Rien ? Des fragments… Des illusions…
Qu'elle embrasse divinement bien... Si seulement tu savais...
Ce n’était pas lui qui avait la chance de « sympathiser » avec les gens, lui n’était qu’une relique qu’on collait au placard à la première occasion. On le jugeait, le moquait, encore et toujours.
— Le monde… change, les gens… ne changent pas.
Neldris releva doucement la tête, faisant claquer sa langue contre son palais.
— Tu as.. changé, toi, Galatea ?
Demanda finalement l'artiste en posant son regard sur la sorcière.
Galatéa
Maison de la Terre et du Sang
Autant pour elle... Elle était dans la merde.
Peu à peu, le coeur de la sorcière s'était mis à battre plus vite. Elle l'avait laissé se lever, faire le tour de la chambre, mais en suivant son regard elle avait eu l'impression qu'il hésitait à fermer complètement la porte et ça, elle le sentait très mal. Elle avait donc posé une question autre. Quelque chose qui lui permettrait de retrouver un minimum de contrôle sur ce qui se passait... Enfin elle l'espérait.
L'entendre parlé de sa jolie bouche était déjà perturbant, mais quand au fil de ses souvenirs décousus, il parla du baiser, là, elle avait su qu'elle n'y échapperait pas et se mis surtout à espérer qu'il y avait quelqu'un de pas trop loin dans le couloir. Son expression ne changea pas. S'il y avait bien une chose qu'elle avait appris très tôt, c'était de ne laisser paraitre ni sa colère, ni sa douleur, la peur, ce n'était pas très différent en fin de compte. Malheureusement, elle était bien là. Une pointe d'adrénaline dans un corps qui n'était absolument pas en état de le subir. Sa tête s'était mis à tournée légèrement et un tremblement discret s'était emparé d'elle un instant après.
Et bien elle n'avait visiblement plus le choix. Donc pourquoi reculé ?
- ça, c'est la grande question... Je crois que oui. Mais ça n'a pas d'importance. La seule chose qui compte c'est ce que les gens sont aujourd'hui.
Des grands mots dont elle se fichait pas mal. Là n'était pas l'enjeu. Elle eut un sourire piquant.
- C'est drôle, je pense que Vane aussi dirait qu'il n'a eut droit qu'à des illusions. " Le revirement terrifiant au moment de son départ n'avait pas été simple à comprendre et son apitoiement lui avait permis de coupé court. Elle ne s'éteindrait pas sur les détails, sachant que Vane retenait tout de cette conversation, mais vu ce dont Neldris se souvenait... bordel tout cela était d'un chiant ! " On a beaucoup discuter ce soir là. De lui, du monde, de toi aussi. Il m'a aidé à trouver un moyen de conserver du sang. Mais il n'était pas en de très bonnes dispositions quand il est parti. Je travaille encore sur ma nouvelle encre, là dessus il n'a pas su m'aider. "
Elle restait calme, par nécessité. Lui demander de partir de but en blanc et se demander s'il ne rodait pas en bas ou autour de chez elle l'aurait rongé. Vivre dans la peur ce n'était pas trop son truc. La tenson que ça lui demandait pour faire comme si cette situation était normale et qu'il n'y avait absolument aucun problème à parler à deux personnes dans un seul corps...
- Tu comprends que je ne m'attendais pas à vous revoir, surtout ici.
Caranthir
Maison du Ciel et du Souffle
Neldris souriait, un sourire franc et moins glauque que ce qu’il aurait été possible d’imaginer venant de lui. En vérité, le Fae se réjouissait que la sorcière réponde à son interrogation. L’artiste avait tellement l’habitude d’être ignoré que cette surprise était comparable à un vent de fraicheur. Peut-être était-ce sa manière d’agir qui avait forcé un certain intérêt de la part de son interlocutrice ?
— Faux…
Murmura le Fae dans un premier temps.
— Faux… Faux ! Le passé… le portail n’efface rien… ne pardonne rien… les mondes changent… mais le passé, lui, perdure…
Lui n’avait pas eu la « chance » de pouvoir tirer un trait sur tout ce qu’il avait vécu jusqu’alors. Son passé revenait à la charge chaque soir, chaque nuit, sans compter son maudit double qui s’amusait à lui jouer des tours. Ils avaient bien de la chance ceux capables de dormir à poings fermés, ceux qui avaient pu mettre une partie dans leur vie dans un placard pour l’oublier. L’artiste aurait tant voulu passer une nuit normale… être tout juste une personne de normal.
Neldris cligna des yeux de surprise.
— Vane… C’est son prénom…
Et oui, j’suis pas un clébard qu’on siffle sur demande.
— Tais-toi !
Avait-il craché à voix haute cette fois, une nouvelle fois son regard se teinta de honte lorsqu’il croisa celui de la sorcière.
— Je… Galatea, je ne sais… pas. Je me souviens… de rien… des fragments… des morceaux de souvenirs… flous et étranges… que je n’ai pas vécu.
Neldris peina à trouver les mots, son esprit trop submergé par l’afflux soudain d’émotions que la conversation avait créées. Qu'est-ce que son double avait bien pu raconter à la jeune femme ? Lui avait-il tout dit ? Avait-il parlé de sa vie d’avant et de… toutes ses libérations.
— Su ? Il sait… Il a toujours su. « Vane » peut aider mais… compliqué.
Qu’est-ce que tu racontes toi ? Arrête !
— Il sait… faire. Il sait… tout ce que je sais… Même connaissances. Même savoir.
Sale petit fumier. Crevure. Raclure d’avortement.
Le Fae hocha la tête plusieurs fois, comme s’il accusait le coup de chaque insulte. Vane avait donc profité de son moment de contrôle pour se donner le bon rôle et jouer les jolis cœurs. Neldris ne ferait de ce fait rien, laissant le « beau Vane » jouait le bon rôle. Tout cela n’avait finalement aucune importance.
— Je comprends… Je comprends… Tu pensais lui… tu espérais lui… Je comprends… Toujours lui.
Le Fae se pencha légèrement en avant, observant la jeune femme plus en détail comme s’il cherchait quelque chose de précis. L’artiste n’émettait pas le moindre bruit, c’était comme s’il ne respirait plus.
— Vane… être ton ami ?
Le Fae n’était pas tendu, pas plus qu’il ne semblait en colère. Il était perdu, en proie à des émotions qu’il ne parvenait pas à réguler. Il ne savait plus comment réagir, son regard se perdant doucement au loin, comme s’il observait un océan invisible.
— Faux…
Murmura le Fae dans un premier temps.
— Faux… Faux ! Le passé… le portail n’efface rien… ne pardonne rien… les mondes changent… mais le passé, lui, perdure…
Lui n’avait pas eu la « chance » de pouvoir tirer un trait sur tout ce qu’il avait vécu jusqu’alors. Son passé revenait à la charge chaque soir, chaque nuit, sans compter son maudit double qui s’amusait à lui jouer des tours. Ils avaient bien de la chance ceux capables de dormir à poings fermés, ceux qui avaient pu mettre une partie dans leur vie dans un placard pour l’oublier. L’artiste aurait tant voulu passer une nuit normale… être tout juste une personne de normal.
Neldris cligna des yeux de surprise.
— Vane… C’est son prénom…
Et oui, j’suis pas un clébard qu’on siffle sur demande.
— Tais-toi !
Avait-il craché à voix haute cette fois, une nouvelle fois son regard se teinta de honte lorsqu’il croisa celui de la sorcière.
— Je… Galatea, je ne sais… pas. Je me souviens… de rien… des fragments… des morceaux de souvenirs… flous et étranges… que je n’ai pas vécu.
Neldris peina à trouver les mots, son esprit trop submergé par l’afflux soudain d’émotions que la conversation avait créées. Qu'est-ce que son double avait bien pu raconter à la jeune femme ? Lui avait-il tout dit ? Avait-il parlé de sa vie d’avant et de… toutes ses libérations.
— Su ? Il sait… Il a toujours su. « Vane » peut aider mais… compliqué.
Qu’est-ce que tu racontes toi ? Arrête !
— Il sait… faire. Il sait… tout ce que je sais… Même connaissances. Même savoir.
Sale petit fumier. Crevure. Raclure d’avortement.
Le Fae hocha la tête plusieurs fois, comme s’il accusait le coup de chaque insulte. Vane avait donc profité de son moment de contrôle pour se donner le bon rôle et jouer les jolis cœurs. Neldris ne ferait de ce fait rien, laissant le « beau Vane » jouait le bon rôle. Tout cela n’avait finalement aucune importance.
— Je comprends… Je comprends… Tu pensais lui… tu espérais lui… Je comprends… Toujours lui.
Le Fae se pencha légèrement en avant, observant la jeune femme plus en détail comme s’il cherchait quelque chose de précis. L’artiste n’émettait pas le moindre bruit, c’était comme s’il ne respirait plus.
— Vane… être ton ami ?
Le Fae n’était pas tendu, pas plus qu’il ne semblait en colère. Il était perdu, en proie à des émotions qu’il ne parvenait pas à réguler. Il ne savait plus comment réagir, son regard se perdant doucement au loin, comme s’il observait un océan invisible.
Galatéa
Maison de la Terre et du Sang
Vane savait... Elle eut un petit rire mauvais et reposa doucement la tête sur l'oreiller derrière elle. " Bien sûr qu'il savait... " souffla-t-elle, bien plus pour elle que pour la créature à son chevet. Il y avait un trémolos fatigué, un peu déçu aussi. Elle ne savait pas trop comment se sentir en entendant ça... Mais dans son état actuel, la clareté des émotions n'était pas l'expérience la plus simple à faire. Au moins, Neldris n'avait encore rien tenté de franchement déplacé. Suivre ses mots décousus était parfois difficile et provoquait un malaise sourd, lancinant, mais elle s'y faisait bien.
Bien sûr qu'il savait. Il lui avait dit tout voir, tout entendre. Il était logique que tout ce que Neldris avait appris a faire, il l'avait appris aussi. Le beau, comme l'immonde. Des images lui vinrent en tête et elle frissonna de dégoût. Frisson qui s'accentua quand elle sentit l'étrange regard du tatoueur courir plus intensément sur elle. Il la dévorait des yeux, mais pas d'une façon salace. Elle avait l'impression d'être une chose étrange, un insecte sous un microscope.
- Je ne pense pas que tu comprennes, non. " Elle avait opté pour un maximum de franchise, tout en tournant autour du pot aux roses, il fallait s'y tenir. Tout en cherchant à croiser le regard flou de Neldis, elle remonta une fois de plus les couvertures sur elle, la cassette de fioles toujours posée sur les genoux. " Je ne sais pas s'il est mon ami. Je ne sais pas s'il est l'ami de qui que ce soit.
Elle fit un geste de main pour tenter de retenir l'attention déliquescente de Neldris. Elle le sentait glisse de plus en plus loin et les cheveux se dresser sur sa nuque. Elle n'aimait vraiment pas l'idée qu'il perde le peu de cohérence qu'il avait !
- Mais je crois qu'il m'a dit la vérité sur certaines choses. Des questions qui ont de l'importance pour moi. J'aimerai que tu y répondes, toi aussi. Tu veux bien ? ... Est-ce que tu as déjà tué de sang froid ?
Caranthir
Maison du Ciel et du Souffle
Le Fae baissa légèrement la tête, résigné.
— Rien comprendre…
Peut-être qu’elle avait raison, qu’il ne comprenait rien à rien. Pour Neldris, le monde n’était rien de plus qu’un gros point d’interrogation. Les rapports sociaux, les mondanités, le bien ou encore le mal, tout n’était qu’un océan sur lequel flottaient des notions floues à perte de vue. Qui avait-il de mal à rentrer dans la chambre d’une amie pendant qu’elle dormait ? Rien, foutrement rien, et il avait l’impression d’être le seul à réfléchir ainsi.
— Pas mon ami… sûr…
Elle ignorait si elle devait le considérer comme un ami, pourtant, c'était bien son nom qu’elle avait prononcé en le voyant, elle n’avait pas hésité un seul instant, « Vane » semblait s’imposer comme une évidence. Ami ou non, c’était bien à lui qu’elle avait pensé en premier, et ça Neldris peinait à passer outre. Il essayait pourtant, il se faisait violence pour noyer cette déception au plus profond de son être mais…
Faudra bien t’y faire un jour.
Il secoua la tête pour chasser la voix de son double, enfin de Vane puisque le maudit usurpateur s’était affublé d’un prénom à présent. Le Fae suivi la main de la jeune femme du regard, comprenant qu’elle tentait de capter son attention. Même s’il essayait de se concentrer, il… peinait à garder le fil. Il y avait toujours cette voix dans sa tête et toutes ses vilaines idées.
Merde.
Lui ? Tuer ?
Neldris pivota légèrement sur la chaise, penchant légèrement la tête sur le côté.
— Tuer ?
T’as pas le droit de déconner.
— Tuer ? Pourquoi tuer ? Jamais… Jamais tuer… Libérer !
L’artiste se laissa tomber sur les genoux et rampa jusqu’au bord du lit comme s’il allait prier.
— Elles étaient si… Belle… Belle de l’intérieur mais… blessée. Prisonnière… d’une enveloppe usée, abimée…
Ses mains glissèrent sur la couverture pour en serrer les bords.
— Moi… J’ai… travaillé ! Travailler dur ! J’ai tout… refais ! Je les ai rendus magnifique ! Retirant tout… tout ce qui était pas beau… Toutes… toutes plus belles ! Toutes silencieuses... Comme des poupées... Oui ! De belles poupées !
— Rien comprendre…
Peut-être qu’elle avait raison, qu’il ne comprenait rien à rien. Pour Neldris, le monde n’était rien de plus qu’un gros point d’interrogation. Les rapports sociaux, les mondanités, le bien ou encore le mal, tout n’était qu’un océan sur lequel flottaient des notions floues à perte de vue. Qui avait-il de mal à rentrer dans la chambre d’une amie pendant qu’elle dormait ? Rien, foutrement rien, et il avait l’impression d’être le seul à réfléchir ainsi.
— Pas mon ami… sûr…
Elle ignorait si elle devait le considérer comme un ami, pourtant, c'était bien son nom qu’elle avait prononcé en le voyant, elle n’avait pas hésité un seul instant, « Vane » semblait s’imposer comme une évidence. Ami ou non, c’était bien à lui qu’elle avait pensé en premier, et ça Neldris peinait à passer outre. Il essayait pourtant, il se faisait violence pour noyer cette déception au plus profond de son être mais…
Faudra bien t’y faire un jour.
Il secoua la tête pour chasser la voix de son double, enfin de Vane puisque le maudit usurpateur s’était affublé d’un prénom à présent. Le Fae suivi la main de la jeune femme du regard, comprenant qu’elle tentait de capter son attention. Même s’il essayait de se concentrer, il… peinait à garder le fil. Il y avait toujours cette voix dans sa tête et toutes ses vilaines idées.
Merde.
Lui ? Tuer ?
Neldris pivota légèrement sur la chaise, penchant légèrement la tête sur le côté.
— Tuer ?
T’as pas le droit de déconner.
— Tuer ? Pourquoi tuer ? Jamais… Jamais tuer… Libérer !
L’artiste se laissa tomber sur les genoux et rampa jusqu’au bord du lit comme s’il allait prier.
— Elles étaient si… Belle… Belle de l’intérieur mais… blessée. Prisonnière… d’une enveloppe usée, abimée…
Ses mains glissèrent sur la couverture pour en serrer les bords.
— Moi… J’ai… travaillé ! Travailler dur ! J’ai tout… refais ! Je les ai rendus magnifique ! Retirant tout… tout ce qui était pas beau… Toutes… toutes plus belles ! Toutes silencieuses... Comme des poupées... Oui ! De belles poupées !
Galatéa
Maison de la Terre et du Sang
Il se glissa sur les genoux et s'approcha comme ça. Au ras du sol. Comme un fanatique. Comme un chien. Comme un fou. Et ce qu'il venait de dire... Un frisson glacial venait de remonter le long du dos de la sorcière. Un frisson de dégoût et de rejet. En temps normal, ça ne serait pas aller plus loin, mais quand il tendit la main vers la couverture, son cœur accéléra brutalement et la décharge d'adrénaline qui l'avait déjà fatigué un peu plus tôt se changea en une réelle nausée. Elle eut un léger mouvement de recule pour se tenir hors du contact du fae et eut toutes les peines du monde à ne pas laisser la peur pointé sur son visage. Cette... chose la révulsait.
Belles... Tout comme il avait apprécié sa jolie bouche ? Dans les silences de ces poupées et l'air béat du tatoueur, elle entendait une horreur indicible. Arrête de regarder. Ce monde est damné ! damné ! sifflaient de vieilles blessures rendues presque invisibles par les soins de magie blanche. Neldris avait tué... D'une façon horrible. Sans même avoir conscience de l'horreur de ses actes ? Il en était heureux... il en était fier. Et elle se sentait terriblement désarmée face à une telle perversion.
Son visage était concentré mais ses mains s'étaient discrètement mises à tremblées, cachées sous l'édredon. Elle serra les dents. Si elle prononçait un mot, il y avait une chance pour que sa voix tremble. Elle voulait que ce malade s'éloigner, tout de suite, mais une sortie de curiosité morbide lui demandait d'en savoir plus. D'en avoir le cœur net pour ne plus jamais voir cet chose de sa vie.
- Tu as l'air d'avoir créer ces poupées souvent. Ici aussi il y en a des belles que tu as libérer ? " remarqua-t-elle avec un intérêt mesuré. Puis, quand elle eut les réponses qu'il voulu bien lui donner, elle ajouta d'un ton bien plus autoritaire, trop pour être honnête " Tu peux reculer un peu ? ça me met mal à l'aise que tu sois si proche.
Caranthir
Maison du Ciel et du Souffle
Ouais, c’est sûr, j’vois absolument pas pourquoi les gens t’aiment pas…
Si Neldris était bien là, physiquement ancré dans la réalité, son esprit quant à lui divaguait dans le terrain limité de sa propre imagination. Jamais il n’avait tué quelqu’un, non… tuer c’était quelque chose de mal, c’était Vane qui tuait, lui… Il libérait. Toutes les personnes rencontrées étaient malheureuses et incomprises. C'étaient des clients et des clientes auxquels ils pouvaient s’identifier. Le tatoueur savait très bien que le poids de l’isolement et de la solitude pouvait se faire très lourd. Il profitait de se savoir pour mieux approcher, pour être considéré comme un « ami ». Neldris se voyait d’ailleurs comme le plus précieux des amis puisqu’il pouvait vraiment aider quelqu’un.
Les doigts toujours crispés sur la couverture, Neldris hésitait, il peinait à se ressaisir. Il voulait sauter ce foutu et montrer à la sorcière qu’il n’était pas aussi mauvais que son double, qu’il était mieux que son double. Il avait besoin de l’aide de la jeune femme comme elle avait besoin de lui.
— Jamais… Jamais ! Juré… Ici différent, ici… compliqué… Personne à libérer… Triste… Si triste… la solitude, la peur… si difficile… Mais les poupées ! Les poupées aident ! Elles m’aident…
S’il y avait un sujet sur lequel Neldris ne mentait pas, c’était sur le fait d’avoir besoin d’aide. Le Fae avait terriblement besoin d’aide, mais dans le nouveau monde rien ni personne ne pourrait l’assister, excepté en lui faisant voler la tête des épaules, hypothèse qui ne plaisait pas réellement à son double.
Lorsque la voix de la sorcière se fit plus dur, le Fae sursauta et lâcha aussitôt la couverture. Tombant sur le cul comme un gamin surpris, il se recula, prenant conscience de ce qu’il avait dit et du comportement qu’il avait eu à l’égard de la jeune femme.
— Non… désolé… Je… Galatea pas poupée… Désolé Galatea…
Le Fae recula, bousculant la chaise, il semblait paniqué, de l’extérieur, on aurait vraiment dit un enfant se rendant compte de sa bêtise et tentant d’échapper à la réalité.
— C’est… dans ma tête… Gala gentille… Gala Gentille pas méchante… Vane… Vane, il sait… Lui oui ! Oui oui Vane sait Gala gentille !
Son double… Peut-être que lui aurait la solution ? Il l’avait toujours aidé jusqu’à maintenant, même s’il n’aimait pas l’avouer. Vane pouvait gérer ça, il savait y faire. Neldris tenta de se calmer, il ferma les yeux, inspirant lentement comme s’il s’apprêtait à plonger dans un grand bain.
Le Fae rouvrit progressivement les yeux, son attitude changeant du tout au tout.
— Rah quelle merde !
Vociféra Vane en se redressant. Le Fae s’étira, faisant craquer ses épaules et prenant une stature moins ratatinée. Vane coula un regard à la belle et même si l’idée de s’asseoir au bord du lit il n’en fit rien, finalement, l’homme éduqué, c'était lui, pas Neldris.
— On dirait que t’es doué pour le faire câbler… Enfin entre nous trésor, la curiosité faut plutôt éviter avec lui, tu sais pas dans quoi tu mets les pieds.
Déclara subitement le Fae tout sourire comme s’il venait seulement de parler de la météo et non d’une expérience de mort imminente.
Si Neldris était bien là, physiquement ancré dans la réalité, son esprit quant à lui divaguait dans le terrain limité de sa propre imagination. Jamais il n’avait tué quelqu’un, non… tuer c’était quelque chose de mal, c’était Vane qui tuait, lui… Il libérait. Toutes les personnes rencontrées étaient malheureuses et incomprises. C'étaient des clients et des clientes auxquels ils pouvaient s’identifier. Le tatoueur savait très bien que le poids de l’isolement et de la solitude pouvait se faire très lourd. Il profitait de se savoir pour mieux approcher, pour être considéré comme un « ami ». Neldris se voyait d’ailleurs comme le plus précieux des amis puisqu’il pouvait vraiment aider quelqu’un.
Les doigts toujours crispés sur la couverture, Neldris hésitait, il peinait à se ressaisir. Il voulait sauter ce foutu et montrer à la sorcière qu’il n’était pas aussi mauvais que son double, qu’il était mieux que son double. Il avait besoin de l’aide de la jeune femme comme elle avait besoin de lui.
— Jamais… Jamais ! Juré… Ici différent, ici… compliqué… Personne à libérer… Triste… Si triste… la solitude, la peur… si difficile… Mais les poupées ! Les poupées aident ! Elles m’aident…
S’il y avait un sujet sur lequel Neldris ne mentait pas, c’était sur le fait d’avoir besoin d’aide. Le Fae avait terriblement besoin d’aide, mais dans le nouveau monde rien ni personne ne pourrait l’assister, excepté en lui faisant voler la tête des épaules, hypothèse qui ne plaisait pas réellement à son double.
Lorsque la voix de la sorcière se fit plus dur, le Fae sursauta et lâcha aussitôt la couverture. Tombant sur le cul comme un gamin surpris, il se recula, prenant conscience de ce qu’il avait dit et du comportement qu’il avait eu à l’égard de la jeune femme.
— Non… désolé… Je… Galatea pas poupée… Désolé Galatea…
Le Fae recula, bousculant la chaise, il semblait paniqué, de l’extérieur, on aurait vraiment dit un enfant se rendant compte de sa bêtise et tentant d’échapper à la réalité.
— C’est… dans ma tête… Gala gentille… Gala Gentille pas méchante… Vane… Vane, il sait… Lui oui ! Oui oui Vane sait Gala gentille !
Son double… Peut-être que lui aurait la solution ? Il l’avait toujours aidé jusqu’à maintenant, même s’il n’aimait pas l’avouer. Vane pouvait gérer ça, il savait y faire. Neldris tenta de se calmer, il ferma les yeux, inspirant lentement comme s’il s’apprêtait à plonger dans un grand bain.
Le Fae rouvrit progressivement les yeux, son attitude changeant du tout au tout.
— Rah quelle merde !
Vociféra Vane en se redressant. Le Fae s’étira, faisant craquer ses épaules et prenant une stature moins ratatinée. Vane coula un regard à la belle et même si l’idée de s’asseoir au bord du lit il n’en fit rien, finalement, l’homme éduqué, c'était lui, pas Neldris.
— On dirait que t’es doué pour le faire câbler… Enfin entre nous trésor, la curiosité faut plutôt éviter avec lui, tu sais pas dans quoi tu mets les pieds.
Déclara subitement le Fae tout sourire comme s’il venait seulement de parler de la météo et non d’une expérience de mort imminente.
Galatéa
Maison de la Terre et du Sang
Galatéa déglutit doucement. Les poupées l'aidaient. C'était... Sans doute son imagination était-elle pire que la réalité. Elle l'espérait en un sens. Mais elle en doutait sérieusement. N'y tenant plus, malgré les quelques questions qu'elle aurait encore voulu lui poser sur Vane, son apparition et son comportement jusque là, elle lui demanda de reculer. C'était viscéral. Son cœur battait à grand coups sourds, lui disant de fuir aussi loin que possible de ce malade. Si Koss pouvait choisir ce moment pour l'une de ces visites surprises ce serait particulièrement apprécié. Même un médecin. N'importe qui.
Même quand il recula précipitamment et lui accorda le statut d'autre chose qu'une poupée. Même quand il s'excusa, geignard comme un gamin pris en faute. Même quand il commença à se parler à lui-même. Même lorsqu'il se releva en faisant craquer ses épaules.
Elle savait que son interlocuteur principal venait de changer, mais elle n'en éprouvait pas moins de dégoût. Dans sa posture, sa diction, son timbre, tout avait subitement changé, et pourtant rien ne changeait. Elle soutint son regard, aussi blafarde que dure. Pour la première fois depuis des années elle se prit à prier pour qu'il ne s'approche pas.
- Je pense au contraire que je viens juste de le comprendre. " Sa voix était blanche. La tête lui tournait et un filet de sueur commençait à apparaitre le long de son front. Ses mains étaient toujours agrippée au coffret de bois, enfouies dans la couverture. Ses yeux complètements noirs tenaient toujours leurs vis à vis. " Sort d'ici.
Caranthir
Maison du Ciel et du Souffle
— Oh…
Il y avait une véritable note de déception dans le son de sa voix. Avec, bien malgré lui, était arrivé trop tard ou… trop tôt ? C’était fort dommage, car la situation aurait pu tourner à son avantage, il aurait pu se faire bien voir ou, plus exactement, se faire voir comme le plus sain des deux. Malheureusement pour Fae, tel ne nain devant l’urinoir, son double avait mis la barre très haute et même son sourire n'aurait pas pu effacer l’autre abruti.
Vane afficha dans un premier temps une mine blasés, imaginant que la sorcière se moquait de lui. Mais, au bout de très longues secondes à se regarder dans le blanc des yeux, le Fae compris qu’il valait mieux se replier. C’était sans importance, dans tous les cas, il avait une carte à jouer. Neldris tenait le rôle de la vraie menace, celle rampante capable de se glisser sous la couette. Vane allait se contenter d’obéir, prouvant ainsi qu’il était « gérable » ou du moins, qu’il pourrait entendre raison. Le Fae hocha donc la tête tout en exécutant une courbette théâtrale.
— À vos ordres.
Se redressant d’un bond, Vane fit volte-face et se planta devant la porte de la chambre.
— Je… suis désolé, ça n’aurait pas dû arriver.
Le ton grave et sans un regard à la sorcière, le Fae ouvrit la porte et après un rapide coup d’œil dans le couloir, il franchit l’ouverture.
— Maintenant, tu vois les choses telles qu’elles sont.
Il était difficile de savoir si le Fae était sincère ou non. S’il avait l’habitude de s’exprimer un peu vulgairement à la façon d’un ado attardé, cette manière semblait s’être envolé le temps de ses deux phrases. Vane referma doucement la porte et quitta le dispensaire sans demander son reste, un sourire aux lèvres.
Il y avait une véritable note de déception dans le son de sa voix. Avec, bien malgré lui, était arrivé trop tard ou… trop tôt ? C’était fort dommage, car la situation aurait pu tourner à son avantage, il aurait pu se faire bien voir ou, plus exactement, se faire voir comme le plus sain des deux. Malheureusement pour Fae, tel ne nain devant l’urinoir, son double avait mis la barre très haute et même son sourire n'aurait pas pu effacer l’autre abruti.
Vane afficha dans un premier temps une mine blasés, imaginant que la sorcière se moquait de lui. Mais, au bout de très longues secondes à se regarder dans le blanc des yeux, le Fae compris qu’il valait mieux se replier. C’était sans importance, dans tous les cas, il avait une carte à jouer. Neldris tenait le rôle de la vraie menace, celle rampante capable de se glisser sous la couette. Vane allait se contenter d’obéir, prouvant ainsi qu’il était « gérable » ou du moins, qu’il pourrait entendre raison. Le Fae hocha donc la tête tout en exécutant une courbette théâtrale.
— À vos ordres.
Se redressant d’un bond, Vane fit volte-face et se planta devant la porte de la chambre.
— Je… suis désolé, ça n’aurait pas dû arriver.
Le ton grave et sans un regard à la sorcière, le Fae ouvrit la porte et après un rapide coup d’œil dans le couloir, il franchit l’ouverture.
— Maintenant, tu vois les choses telles qu’elles sont.
Il était difficile de savoir si le Fae était sincère ou non. S’il avait l’habitude de s’exprimer un peu vulgairement à la façon d’un ado attardé, cette manière semblait s’être envolé le temps de ses deux phrases. Vane referma doucement la porte et quitta le dispensaire sans demander son reste, un sourire aux lèvres.
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