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Khioné Skogstad
Khioné Skogstad
Maison des Maintes Eaux
Histoire
Mes doigts se referment vivement sur le flacon de verre que je tenais alors qu'un éclair de douleur, aussi subit qu'intense, envahit ma jambe droite. Recroquevillée devant le plan de travail de pierre blanche, je laisse échapper un grognement de douleur d'entre mes dents serrées, pendant que le supplice gagne lentement du terrain jusqu'à envahir mon flanc tout entier. Dans le creux de ma paume, le verre cède sous ma propre poigne que je suis incapable de relâcher tant que la douleur ne recule pas. Avec dépit, je vois le sang perler puis s'écouler d'entre mes phalanges blanchissantes sous la pression – ce qui n'est pas peu dire vu la pâleur ordinaire de ma peau. Je pousse un cri de frustration alors que mon poing gauche vient frapper la pierre de toute la force conférée par l'adrénaline, provenant autant de la douleur que de la colère.
Quelle ironie.
Ce projet était censé être un nouveau départ, une opportunité de rejoindre un monde immaculé et d'y établir une nouvelle civilisation exempte des erreurs du passé, sans l'ombre écrasante de la terreur et du désespoir d'une race qui se voit expirer à petit feu, n'est-ce-pas ? Et nous, les rarissimes élus dotés d'une chance incommensurable de quitter la fange et la déchéance engendrées par nos vices – ou plutôt de ceux de générations passées et éteintes depuis longtemps qui n'ont guère plus à s'en soucier. Pourtant, me voilà, dotée d'un corps brisé incapable d'accomplir ce pourquoi j'ai choisi de traverser ce fichu portail, dans un monde où la médecine ne peut m'être d'aucune aide. Ma juste rétribution pour avoir passé plus de quinze ans de ma vie dans un laboratoire à œuvrer pour tenter tant bien que mal d'arrêter le déclin de l'humanité, ou tout du moins de le freiner. Après avoir vu mes recherches prometteuses ignorées, mes avertissements pressants étouffés, et ma carrière toute entière réduite à néant pour avoir eu l'outrecuidance de privilégier la survie de notre espèce à son éternelle avarice, une issue s'est présentée à moi, et c'est ce destin qui m'y attend ?
J'ai traversé le portail pour pouvoir découvrir ce nouveau monde, l'explorer. J'ai passé ma vie sur les bancs de l'école, dans des bibliothèques, puis dans un laboratoire, avec pour seul horizon celui d'une mégalopole trônant au milieu d'une étendue désolée et inerte, où seul le gris d'un ciel perpétuellement embrumé s'opposait à l'immensité brune d'une terre morte et aride. La simple idée de parcourir une forêt naturelle, pire encore, de poser les yeux sur un ciel bleu, était au-delà même du domaine du fantasme. Difficile dans un tel contexte de développer une âme d'aventurier...
Je ne faisais pas partie des plus à plaindre, loin de là. Sans être particulièrement aisés, nous étions à même de vivre sans nous soucier outre mesure du manque de nourriture, d'eau, ou d'oxygène, du moins tant que la menace de la pénurie générale ne frappait pas. Née d'une mère mathématicienne d'origine norvégienne dont je porte le nom de famille, et d'un père historien français, j'ai toujours été poussée à assouvir une grande curiosité sur des sujets variés, et la lecture a longtemps été mon occupation principale. Aussi l'éducation ne fut pas un écueil pour moi, et mon parcours scolaire puis universitaire se fit sans accroc jusqu'à atteindre l'excellence, tout particulièrement dans le domaine sur lequel s'est porté mon choix : la biochimie.
Pleine de fierté et d'optimisme, j'ai rejoint un des plus prestigieux laboratoires parisiens, détenu par la multinationale Paragon Corp, un véritable mastodonte de l'agro-alimentaire, parmi d'autres domaines. Ma première erreur. Spécialisée dans la recherche sur l'adaptation de diverses plantes en vue d'une agriculture dans cet environnement hostile qu'est devenu notre planète, pour permettre de nourrir sa population démesurée, mes travaux ont lentement déviés, de découverte en découverte, vers un autre but, ou plutôt, un autre moyen d'y parvenir : une réintroduction en milieu naturel d'espèces viables et pérennes, à même d'initier la genèse d'un nouvel écosystème. Naturellement, il s'agissait d'un projet qui, au delà du travail colossal de recherches et d'expérimentation qui s'avèrerait nécessaire, prendrait des années, voire des décennies avant de montrer les premiers changements notables sur l'environnement. Était-ce là la préoccupation principale d'un immense laboratoire détenu par une corporation agroalimentaire ? Bien sûr que non. J'ai dédié à ce projet des centaines et des centaines d'heures, en parallèle des tâches confiées par la direction du laboratoire qui ne voulait de nous qu'un énième accroissement du rendement des récoltes. Quand j'ai finalement obtenu des pistes encourageantes et solides à leur présenter, mes travaux n'ont été reçus que par l'indifférence de mes supérieurs avant de ne devenir qu'un dossier de plus qui ne quitterait jamais l'un des innombrables tiroirs des archives de Paragon Corp.
Quelques années plus tard survint ce que je pourrais considérer comme "ma deuxième erreur", mais que je me refuse à qualifier ainsi. Les recherches de notre équipe ont permis la mise au point d'une substance inédite à même de démultiplier le rendement de la plupart des espèces végétales agricoles. Le contrecoup était une mort prématurée de la plante, mais ce n'était pas là un frein à son utilisation à grande échelle car les processus agricoles courants mettaient systématiquement fin à la vie de plante au moment de la récolte. Alors que certains collègues zélés se précipitaient pour annoncer cette révolution, mes ardeurs étaient davantage tempérées par les effets secondaires que cet "engrais" pourrait avoir sur les autres espèces végétales, et plus encore, sur le semblant d'écosystème qui existait encore autour de notre agriculture. Mes craintes se sont avérées justes, les risques étaient conséquents, mais quand j'ai fait part de mes avertissements, il m'a été fortement suggéré que ce n'était plus de mon ressort, qu'une autre équipe prenait en charge la suite des recherches, et que mes inquiétudes étaient soumise à une clause de non-divulgation coutumière de ces laboratoires de recherche.
Il ne se passa guère plus d'un mois avant que cette substance ne fasse son apparition dans les premières exploitations agricoles, et quelques mois de plus avant que les scientifiques ne s'alarment d'une chute drastique de la présence de la faune recensée autour des quelques sites concernés. C'est à ce moment que je pris la décision, celle que j'estime toujours juste, de faire parvenir au grand public le dossier des risques liés à cet engrais, volontairement ignoré par Paragon Corp, ainsi que mon propre projet de recherche rejeté des années plus tôt. J'ai transmis toutes les informations à plusieurs agences de presse ainsi que, pressentant que l'affaire ne serait pas ébruitée de leur seul fait, à de nombreuses associations et organisations activistes écologiques, y compris les plus virulentes, même si je n'adhérais pas réellement à leurs pratiques.
Et l'affaire prit de l'ampleur, jusqu'à devenir un tôlé médiatique qui, paradoxalement, me protégea autant qu'il me condamna. Si Paragon Corp n'était pas en mesure de me renvoyer sans risquer un scandale public supplémentaire, je fus retirée de tout sujet de recherche pertinent et prometteur. Néanmoins, il y eut, outre l'interdiction de cette substance, un autre effet positif. Plusieurs gouvernements décidèrent que toute corporation investissant dans la recherche agricole devait dédier une partie de ses effectifs et de ses fonds à la recherche d'alternatives durables et responsables. Naturellement, j'y fus affectée, ce qui peut sembler être une victoire. La désillusion arriva rapidement : n'ayant aucune contrainte chiffrée sur le budget à allouer à ces recherches, Paragon Corp prit soin de paralyser celles de l'équipe que je dirigeais alors, en ne nous accordant pas même le strict minimum. Nous n'avions aucune chance de parvenir au moindre résultat dans de telles conditions.
Une seule chose était sûre quant à mon avenir : aussi brillante que je puisse être, il n'allait plus mener à quoi que ce soit de grandiose. Aucune avancée significative ne serait faite dans mes conditions de travail actuelles, et aucun autre laboratoire n'embaucherait une scientifique connue pour avoir révéler des informations confidentielles sur les pratiques de son précédent employeur, d'autant plus alors qu'il s'agissait d'une des plus grosses corporations au monde. J'étais prise au piège... Jusqu'à un matin bien précis.
Sur la table du salon de mon appartement, où je vivais seule, alors que toutes les portes et les fenêtres étaient verrouillées, trônait un coffret. A l'intérieur, une clef. Je savais exactement de quoi il s'agissait, comme n'importe qui à cette époque. Certaines personnes abandonnaient tout pour partir à la recherche d'un de ces objets, et une m'était ainsi offerte ? Par qui ? Paragon Corp qui y voyait une manière discrète de se délester de ma présence embarrassante ? Une quelconque organisation écologique qui souhaitait me récompenser du sacrifice de ma carrière ? La corporation "The Last Cured" elle-même qui aurait estimé que ma présence serait plus bénéfique à ce nouveau monde qu'à la prison où j'étais confinée ?
Je l'ignorais, et je l'ignore toujours. Aucun emblème ne figurait sur la boite de bois finement ouvragé, aucune note n'accompagnait cette voie vers une nouvelle vie, et aucun bienfaiteur ne se manifesta, même alors que je dissimulai le coffret pendant plusieurs semaines, pesant le pour et le contre de ce voyage duquel il n'y aurait pas de retour. Inutile de préciser quel fut finalement mon choix, étant donné qu'en ce moment même, mon corps de dryade gît à moitié, contre le plan de travail de mes quartiers.
Autant dire que mes pulsions aventurières furent coupées très tôt dans leur élan. Mon arrivée dans ce monde se fit, au delà de la confusion que tous ressentent à cet instant là, dans la douleur. Clouée au sol par une douleur vive et intolérable dans tout mon côté droit, je ne savais toutefois pas encore que ce n'était que la première des crises qui joncheraient ma nouvelle existence. Y voyant un effet secondaire rare de la transformation de mon corps, je n'y prêtai guère attention. Un membre éminent et investi de la Maison des Maintes Eaux, Feyre Sarynx, ancienne militante écologique radicale au cours de sa vie terrienne, reconnut mon nom comme celui de la lanceuse d'alerte qui avait déclenché une vive controverse, et en apprenant mon appartenance à la même maison qu'elle, se proposa pour être mon mentor. Quand je lui fis part de ma volonté de me consacrer à l'exploration, elle m'orienta vers une exploratrice reconnue de notre maison, Séléna Brinclair.
Voyant ma motivation et mon dévouement à la tâche, Séléna accepta de faire de moi son apprentie. Entre le talent et l'expérience de ma formatrice, et ma faculté d'adaptation et d'apprentissage, mes progrès furent rapides, et en quelques semaines, j'approchais du moment fatidique où j'étais prête à quitter la sécurité des remparts, à ses côtés, pour une première véritable expédition. C'est quelques jours avant celle-ci que ma seconde crise survint. Séléna n'en fut pas témoin, et bien qu'elle provoqua en moi une certaine inquiétude, elle ne suffit pas à me dissuader de suivre ma nouvelle vocation. Le matin même du jour du départ, une troisième, plus violente encore, me frappa durant les derniers préparatifs. Je dus me rendre à l'évidence : ce n'était pas un phénomène isolé, il pouvait survenir n'importe quand, et il était inconcevable d'envisager une carrière d'exploratrice dans ces conditions.
Le retour à la réalité fut difficile. Ce que je pensais n'être qu'un simple malaise dû au portail s'avérait être une maladie, probablement génétique, apparue durant les nombreux changements de mon corps. Dans les mois et les années qui suivirent, j'en eus beaucoup d'autres, à l'intensité variable. Parfois elles ne faisaient que m'indisposer temporairement, parfois elles me clouaient au sol pendant de longues minutes. Toujours de courte durée, elles laissaient néanmoins parfois une douleur sourde et une raideur dans ma jambe droite qui m'obligeait alors à l'utilisation d'une canne dans mes déplacements quotidiens, pendant plusieurs jours.
Contrainte de trouver une nouvelle occupation plus adaptée à mes nouvelles limites, je décidai de mettre à profit à la fois mon esprit scientifique et mes capacités de dryade en me tournant vers l'alchimie et l'apothicairerie. Si mon entrain s'était éteint face à cette dernière injustice du sort, ma curiosité naturelle ne l'était pas. Ma rigueur et mon dévouement dans le travail non plus, et je dois reconnaître qu'après ma reconversion, ces traits s'accrurent jusqu'à parfois me faire paraître élitiste ou draconienne. Peu de gens sur Ozéna avaient eu le temps de me connaître telle que j'étais à mon arrivée ici, mais ces quelques personnes peuvent vous dire que mon caractère s'est indubitablement durci.
Grâce à mon dévouement et à un acharnement presque toxique au travail, j'ai pu ouvrir, en partie grâce au soutien de Feyre et de la Guilde des Marchands que j'ai rejointe rapidement, une échoppe attenante à un laboratoire personnel. Mes services d'apothicaire, facilités par mon affinité naturelle avec les plantes médicinales, me permirent de venir en aide au plus grand nombre et de financer mes recherches sur ce qui m'intéresse réellement : l'alchimie. Depuis le premier jour je suis convaincue que la magie présente dans ce monde peut-être utilisée à des fins pratiques, disponibles à l'usage de tous, pour faire avancer notre société d'une manière plus pérenne que son équivalent terrien. Et petit à petit, j'ai avancé vers mes premières découvertes...
Mes créations sont un soutien non négligeable, autant à mes concitoyens qu'aux explorateurs et à leur guilde, avec laquelle je traite depuis son ouverture. Leurs découvertes m'apportent de nouveaux ingrédients et sujets d'étude, là où mes potions, mes remèdes et mes inventions les aident dans leurs dangereuses tâches. Je me suis peu à peu ajustée à cette vie; elle n'est pas faite d'aventures et d'explorations comme je l'aurais souhaité – même s'il m'arrive en de rares occasions de me joindre à une expédition si mon expertise est requise et que la santé ne m'en empêche pas – mais elle me permet d'investir mon temps et mes capacités à la poursuite d'un objectif réel et atteignable. Aussi, j'accorde peu de temps au repos, aux loisirs, et aux relations sociales. J'entretiens ce qui pourrait s'apparenter à une relation amicale avec quelques rares personnes, comme Feyre, mais elles restent généralement très centrées sur le travail et les responsabilités, au point d'ailleurs que cette dernière me proposa le rôle de bras droit quand elle devint dirigeante de notre maison.
Quelle ironie.
Ce projet était censé être un nouveau départ, une opportunité de rejoindre un monde immaculé et d'y établir une nouvelle civilisation exempte des erreurs du passé, sans l'ombre écrasante de la terreur et du désespoir d'une race qui se voit expirer à petit feu, n'est-ce-pas ? Et nous, les rarissimes élus dotés d'une chance incommensurable de quitter la fange et la déchéance engendrées par nos vices – ou plutôt de ceux de générations passées et éteintes depuis longtemps qui n'ont guère plus à s'en soucier. Pourtant, me voilà, dotée d'un corps brisé incapable d'accomplir ce pourquoi j'ai choisi de traverser ce fichu portail, dans un monde où la médecine ne peut m'être d'aucune aide. Ma juste rétribution pour avoir passé plus de quinze ans de ma vie dans un laboratoire à œuvrer pour tenter tant bien que mal d'arrêter le déclin de l'humanité, ou tout du moins de le freiner. Après avoir vu mes recherches prometteuses ignorées, mes avertissements pressants étouffés, et ma carrière toute entière réduite à néant pour avoir eu l'outrecuidance de privilégier la survie de notre espèce à son éternelle avarice, une issue s'est présentée à moi, et c'est ce destin qui m'y attend ?
J'ai traversé le portail pour pouvoir découvrir ce nouveau monde, l'explorer. J'ai passé ma vie sur les bancs de l'école, dans des bibliothèques, puis dans un laboratoire, avec pour seul horizon celui d'une mégalopole trônant au milieu d'une étendue désolée et inerte, où seul le gris d'un ciel perpétuellement embrumé s'opposait à l'immensité brune d'une terre morte et aride. La simple idée de parcourir une forêt naturelle, pire encore, de poser les yeux sur un ciel bleu, était au-delà même du domaine du fantasme. Difficile dans un tel contexte de développer une âme d'aventurier...
Je ne faisais pas partie des plus à plaindre, loin de là. Sans être particulièrement aisés, nous étions à même de vivre sans nous soucier outre mesure du manque de nourriture, d'eau, ou d'oxygène, du moins tant que la menace de la pénurie générale ne frappait pas. Née d'une mère mathématicienne d'origine norvégienne dont je porte le nom de famille, et d'un père historien français, j'ai toujours été poussée à assouvir une grande curiosité sur des sujets variés, et la lecture a longtemps été mon occupation principale. Aussi l'éducation ne fut pas un écueil pour moi, et mon parcours scolaire puis universitaire se fit sans accroc jusqu'à atteindre l'excellence, tout particulièrement dans le domaine sur lequel s'est porté mon choix : la biochimie.
Pleine de fierté et d'optimisme, j'ai rejoint un des plus prestigieux laboratoires parisiens, détenu par la multinationale Paragon Corp, un véritable mastodonte de l'agro-alimentaire, parmi d'autres domaines. Ma première erreur. Spécialisée dans la recherche sur l'adaptation de diverses plantes en vue d'une agriculture dans cet environnement hostile qu'est devenu notre planète, pour permettre de nourrir sa population démesurée, mes travaux ont lentement déviés, de découverte en découverte, vers un autre but, ou plutôt, un autre moyen d'y parvenir : une réintroduction en milieu naturel d'espèces viables et pérennes, à même d'initier la genèse d'un nouvel écosystème. Naturellement, il s'agissait d'un projet qui, au delà du travail colossal de recherches et d'expérimentation qui s'avèrerait nécessaire, prendrait des années, voire des décennies avant de montrer les premiers changements notables sur l'environnement. Était-ce là la préoccupation principale d'un immense laboratoire détenu par une corporation agroalimentaire ? Bien sûr que non. J'ai dédié à ce projet des centaines et des centaines d'heures, en parallèle des tâches confiées par la direction du laboratoire qui ne voulait de nous qu'un énième accroissement du rendement des récoltes. Quand j'ai finalement obtenu des pistes encourageantes et solides à leur présenter, mes travaux n'ont été reçus que par l'indifférence de mes supérieurs avant de ne devenir qu'un dossier de plus qui ne quitterait jamais l'un des innombrables tiroirs des archives de Paragon Corp.
Quelques années plus tard survint ce que je pourrais considérer comme "ma deuxième erreur", mais que je me refuse à qualifier ainsi. Les recherches de notre équipe ont permis la mise au point d'une substance inédite à même de démultiplier le rendement de la plupart des espèces végétales agricoles. Le contrecoup était une mort prématurée de la plante, mais ce n'était pas là un frein à son utilisation à grande échelle car les processus agricoles courants mettaient systématiquement fin à la vie de plante au moment de la récolte. Alors que certains collègues zélés se précipitaient pour annoncer cette révolution, mes ardeurs étaient davantage tempérées par les effets secondaires que cet "engrais" pourrait avoir sur les autres espèces végétales, et plus encore, sur le semblant d'écosystème qui existait encore autour de notre agriculture. Mes craintes se sont avérées justes, les risques étaient conséquents, mais quand j'ai fait part de mes avertissements, il m'a été fortement suggéré que ce n'était plus de mon ressort, qu'une autre équipe prenait en charge la suite des recherches, et que mes inquiétudes étaient soumise à une clause de non-divulgation coutumière de ces laboratoires de recherche.
Il ne se passa guère plus d'un mois avant que cette substance ne fasse son apparition dans les premières exploitations agricoles, et quelques mois de plus avant que les scientifiques ne s'alarment d'une chute drastique de la présence de la faune recensée autour des quelques sites concernés. C'est à ce moment que je pris la décision, celle que j'estime toujours juste, de faire parvenir au grand public le dossier des risques liés à cet engrais, volontairement ignoré par Paragon Corp, ainsi que mon propre projet de recherche rejeté des années plus tôt. J'ai transmis toutes les informations à plusieurs agences de presse ainsi que, pressentant que l'affaire ne serait pas ébruitée de leur seul fait, à de nombreuses associations et organisations activistes écologiques, y compris les plus virulentes, même si je n'adhérais pas réellement à leurs pratiques.
Et l'affaire prit de l'ampleur, jusqu'à devenir un tôlé médiatique qui, paradoxalement, me protégea autant qu'il me condamna. Si Paragon Corp n'était pas en mesure de me renvoyer sans risquer un scandale public supplémentaire, je fus retirée de tout sujet de recherche pertinent et prometteur. Néanmoins, il y eut, outre l'interdiction de cette substance, un autre effet positif. Plusieurs gouvernements décidèrent que toute corporation investissant dans la recherche agricole devait dédier une partie de ses effectifs et de ses fonds à la recherche d'alternatives durables et responsables. Naturellement, j'y fus affectée, ce qui peut sembler être une victoire. La désillusion arriva rapidement : n'ayant aucune contrainte chiffrée sur le budget à allouer à ces recherches, Paragon Corp prit soin de paralyser celles de l'équipe que je dirigeais alors, en ne nous accordant pas même le strict minimum. Nous n'avions aucune chance de parvenir au moindre résultat dans de telles conditions.
Une seule chose était sûre quant à mon avenir : aussi brillante que je puisse être, il n'allait plus mener à quoi que ce soit de grandiose. Aucune avancée significative ne serait faite dans mes conditions de travail actuelles, et aucun autre laboratoire n'embaucherait une scientifique connue pour avoir révéler des informations confidentielles sur les pratiques de son précédent employeur, d'autant plus alors qu'il s'agissait d'une des plus grosses corporations au monde. J'étais prise au piège... Jusqu'à un matin bien précis.
Sur la table du salon de mon appartement, où je vivais seule, alors que toutes les portes et les fenêtres étaient verrouillées, trônait un coffret. A l'intérieur, une clef. Je savais exactement de quoi il s'agissait, comme n'importe qui à cette époque. Certaines personnes abandonnaient tout pour partir à la recherche d'un de ces objets, et une m'était ainsi offerte ? Par qui ? Paragon Corp qui y voyait une manière discrète de se délester de ma présence embarrassante ? Une quelconque organisation écologique qui souhaitait me récompenser du sacrifice de ma carrière ? La corporation "The Last Cured" elle-même qui aurait estimé que ma présence serait plus bénéfique à ce nouveau monde qu'à la prison où j'étais confinée ?
Je l'ignorais, et je l'ignore toujours. Aucun emblème ne figurait sur la boite de bois finement ouvragé, aucune note n'accompagnait cette voie vers une nouvelle vie, et aucun bienfaiteur ne se manifesta, même alors que je dissimulai le coffret pendant plusieurs semaines, pesant le pour et le contre de ce voyage duquel il n'y aurait pas de retour. Inutile de préciser quel fut finalement mon choix, étant donné qu'en ce moment même, mon corps de dryade gît à moitié, contre le plan de travail de mes quartiers.
Autant dire que mes pulsions aventurières furent coupées très tôt dans leur élan. Mon arrivée dans ce monde se fit, au delà de la confusion que tous ressentent à cet instant là, dans la douleur. Clouée au sol par une douleur vive et intolérable dans tout mon côté droit, je ne savais toutefois pas encore que ce n'était que la première des crises qui joncheraient ma nouvelle existence. Y voyant un effet secondaire rare de la transformation de mon corps, je n'y prêtai guère attention. Un membre éminent et investi de la Maison des Maintes Eaux, Feyre Sarynx, ancienne militante écologique radicale au cours de sa vie terrienne, reconnut mon nom comme celui de la lanceuse d'alerte qui avait déclenché une vive controverse, et en apprenant mon appartenance à la même maison qu'elle, se proposa pour être mon mentor. Quand je lui fis part de ma volonté de me consacrer à l'exploration, elle m'orienta vers une exploratrice reconnue de notre maison, Séléna Brinclair.
Voyant ma motivation et mon dévouement à la tâche, Séléna accepta de faire de moi son apprentie. Entre le talent et l'expérience de ma formatrice, et ma faculté d'adaptation et d'apprentissage, mes progrès furent rapides, et en quelques semaines, j'approchais du moment fatidique où j'étais prête à quitter la sécurité des remparts, à ses côtés, pour une première véritable expédition. C'est quelques jours avant celle-ci que ma seconde crise survint. Séléna n'en fut pas témoin, et bien qu'elle provoqua en moi une certaine inquiétude, elle ne suffit pas à me dissuader de suivre ma nouvelle vocation. Le matin même du jour du départ, une troisième, plus violente encore, me frappa durant les derniers préparatifs. Je dus me rendre à l'évidence : ce n'était pas un phénomène isolé, il pouvait survenir n'importe quand, et il était inconcevable d'envisager une carrière d'exploratrice dans ces conditions.
Le retour à la réalité fut difficile. Ce que je pensais n'être qu'un simple malaise dû au portail s'avérait être une maladie, probablement génétique, apparue durant les nombreux changements de mon corps. Dans les mois et les années qui suivirent, j'en eus beaucoup d'autres, à l'intensité variable. Parfois elles ne faisaient que m'indisposer temporairement, parfois elles me clouaient au sol pendant de longues minutes. Toujours de courte durée, elles laissaient néanmoins parfois une douleur sourde et une raideur dans ma jambe droite qui m'obligeait alors à l'utilisation d'une canne dans mes déplacements quotidiens, pendant plusieurs jours.
Contrainte de trouver une nouvelle occupation plus adaptée à mes nouvelles limites, je décidai de mettre à profit à la fois mon esprit scientifique et mes capacités de dryade en me tournant vers l'alchimie et l'apothicairerie. Si mon entrain s'était éteint face à cette dernière injustice du sort, ma curiosité naturelle ne l'était pas. Ma rigueur et mon dévouement dans le travail non plus, et je dois reconnaître qu'après ma reconversion, ces traits s'accrurent jusqu'à parfois me faire paraître élitiste ou draconienne. Peu de gens sur Ozéna avaient eu le temps de me connaître telle que j'étais à mon arrivée ici, mais ces quelques personnes peuvent vous dire que mon caractère s'est indubitablement durci.
Grâce à mon dévouement et à un acharnement presque toxique au travail, j'ai pu ouvrir, en partie grâce au soutien de Feyre et de la Guilde des Marchands que j'ai rejointe rapidement, une échoppe attenante à un laboratoire personnel. Mes services d'apothicaire, facilités par mon affinité naturelle avec les plantes médicinales, me permirent de venir en aide au plus grand nombre et de financer mes recherches sur ce qui m'intéresse réellement : l'alchimie. Depuis le premier jour je suis convaincue que la magie présente dans ce monde peut-être utilisée à des fins pratiques, disponibles à l'usage de tous, pour faire avancer notre société d'une manière plus pérenne que son équivalent terrien. Et petit à petit, j'ai avancé vers mes premières découvertes...
Mes créations sont un soutien non négligeable, autant à mes concitoyens qu'aux explorateurs et à leur guilde, avec laquelle je traite depuis son ouverture. Leurs découvertes m'apportent de nouveaux ingrédients et sujets d'étude, là où mes potions, mes remèdes et mes inventions les aident dans leurs dangereuses tâches. Je me suis peu à peu ajustée à cette vie; elle n'est pas faite d'aventures et d'explorations comme je l'aurais souhaité – même s'il m'arrive en de rares occasions de me joindre à une expédition si mon expertise est requise et que la santé ne m'en empêche pas – mais elle me permet d'investir mon temps et mes capacités à la poursuite d'un objectif réel et atteignable. Aussi, j'accorde peu de temps au repos, aux loisirs, et aux relations sociales. J'entretiens ce qui pourrait s'apparenter à une relation amicale avec quelques rares personnes, comme Feyre, mais elles restent généralement très centrées sur le travail et les responsabilités, au point d'ailleurs que cette dernière me proposa le rôle de bras droit quand elle devint dirigeante de notre maison.
- Palier de pouvoir:
- — Palier 1 : Elles sont capables de faire pousser la végétation n’importe où et d'en analyser les plantes afin de connaître leurs effets. Pas véritablement une maîtrise de la terre, mais bien des plantes et des arbres qui y grandissent dessus. De ce fait, elles possèdent un lien fort avec la magie verte (celle des sorciers), mais sans l'effet négatif que celle-ci entraîne. Elles possèdent également la capacité de comprendre les animaux et parfois, de pouvoir communiquer avec eux.
— Palier 2 : Elles obtiennent la capacité de détecter les lieux où se trouve de l’eau, les sources enfouies sous terre, etc.
- Chronologie générale:
- 4145 → Ses parents, mariés depuis plusieurs années, participent ensemble à une mission multi-disciplinaire de deux ans en Islande, où naît Khioné pendant une tempête de neige, phénomène devenu rare, d'où son prénom, emprunté à une langue antique...
4167 (22 ans) → Etudiante particulièrement brillante, elle sort diplômée très tôt de l'université, et rejoint un grand laboratoire détenu par une corporation agroalimentaire nommée Paragon Corp.
4173 (28 ans) → Elle propose le fruit de ses recherches personnelles à ses supérieurs, un premier pas balbutiant mais prometteur vers le retour d'une faune et d'une flore sauvages luxuriantes, mais malgré sa confiance dans le potentiel de ses travaux, ils furent rejetés, ignorés, mais surtout, devenus la propriété intellectuelle de la corporation elle-même.
4174 (29 ans) → Face aux dangers ignorés de la dernière substance découverte par son équipe et la mise en place d'essais sur le terrain, Khioné prend le risque de révéler toutes les informations confidentielles à ce sujet, et l'existence de son dossier de recherche enterré par Paragon Corp. Les médias, et surtout, les organisations activistes s'emparent de cette affaire qui provoque une grande agitation. La répression envers les organisations les plus radicales se durcit suite à ces événements. C'est à cette période que Feyre Sarynx entend son nom pour la première fois.
4175 (30 ans) → Sa carrière est étouffée par Paragon Corp pour la punir de ses actions et l'empêcher de causer davantage de problèmes.
4185 (40 ans) → Elle trouve le coffret contenant sa clef, déposé dans son salon. Elle l'utilise quelques semaines plus tard.
114 (40 ans) → Arrivée sur Ozéna, elle subit sa première crise, qu'elle pense être un incident isolé.
114 (40 ans) → Elle est formée à l'exploration par Séléna Brinclair mais devant le développement de sa maladie, elle se voit contrainte d'abandonner cette voie.
115 (41 ans) → Elle ouvre une échoppe doublée d'un laboratoire où elle travaille en tant qu'alchimiste et apothicaire.
116 (42 ans) → Feyre Sarynx devient dirigeante de maison et lui propose une place de bras droit compte tenu de son implication et de son acharnement au travail.
- Inventaire:
- — Une petite sacoche en cuir qu'elle porte en bandoulière
— Une dague
— Une canne de bois blanc. Au besoin, Khioné utilise ses pouvoirs de dryade pour en manipuler le bois afin de l'allonger et d'y enchâsser sa dague pour obtenir une lance, arme dont Séléna lui a enseigné le maniement
— Des outils basiques d'alchimie, d'apothicaire et d'herboriste
— Quelques fioles
— De quoi écrire
Physique
Khioné a une apparence singulière qui la fait difficilement passer inaperçue, même pour une dryade, bien qu'elle n'en ait pas particulièrement conscience. Sa peau tire davantage sur le bleu pâle et le blanc que sur le vert généralement trouvé chez les autres membres de son espèce. Le sommet de sa tête est coiffé de pétales blancs qui dissimulent la naissance d'une longue chevelure blanche, le plus souvent tressée, dont jaillit tel le ramage d'un cerf, des bois qui évoluent au fil des saisons et fleurissent même occasionnellement.
Autre particularité anatomique notable, de la base de son cou nait deux membranes, comme des sépales, qui viennent former comme une collerette de part et d'autre de son corps. La peau de ces membranes, bien que relativement résistante, est diaphane et laisse voir un réseau de vaisseaux d'un bleu plus clair qui semblent battre à un rythme régulier. Ces sépales servent à absorber plus facilement l'énergie lumineuse, et s'avèrent particulièrement utile dans les profondeurs où est habituellement trouvé l'arbre sous-marin auquel elle est liée. La vivacité du bleu de ces appendices varie directement en fonction de l'énergie et de la santé de la dryade, virant à un gris terne et figé dans le pire des cas.
Haute d'environ 1m65, sans les bois, elle arbore une silhouette d'une corpulence ordinaire et aux formes relativement peu marquées. Ses mouvements sont d'ordinaire rapides, précis et mesurés, et elle se déplace avec une certaine grâce, à l'exception d'une éventuelle claudication selon son état de santé. Ses mains sont en revanche particulièrement fines et d'apparence fragiles.
Elle a le plus souvent un visage assez fermé et froid, une impression renforcée par la pâleur de son teint et le bleu glacial de ses yeux, dénués de sclère blanche, et qui semblent parfois même émettre une légère lueur bleutée quand elle a pu profiter suffisamment du soleil. Il n'est guère facile de lire quoi que ce soit sur le visage de Khioné, non pas car elle est bonne actrice, mais parce que ses émotions sont le plus souvent confinées en son for intérieur, quand elle n'est pas seule.
Enfin, elle est victime d'un mal encore inconnu, qu'elle pense pour l'heure être une maladie génétique. De manière aléatoire, elle souffre de violentes crises de douleur, situées majoritairement dans son côté droit. Les crises peuvent être espacées de quelques heures comme de plusieurs mois, et leur intensité est également très variable. Dans le meilleur des cas, il s'agit d'une gêne considérable mais supportable. Dans le pire des cas, c'est une douleur paralysante qui lui fait perdre le contrôle de son corps, voire s'évanouir. Elles peuvent également lui laisser une douleur sourde et persistante, la plupart du temps dans la jambe droite, pendant plusieurs jours, raison pour laquelle elle possède le plus souvent une canne à l'aspect noueux, confectionnée par ses soins via sa magie dans le bois blanc d'une branche brisée de l'arbre auquel elle est liée.
Autre particularité anatomique notable, de la base de son cou nait deux membranes, comme des sépales, qui viennent former comme une collerette de part et d'autre de son corps. La peau de ces membranes, bien que relativement résistante, est diaphane et laisse voir un réseau de vaisseaux d'un bleu plus clair qui semblent battre à un rythme régulier. Ces sépales servent à absorber plus facilement l'énergie lumineuse, et s'avèrent particulièrement utile dans les profondeurs où est habituellement trouvé l'arbre sous-marin auquel elle est liée. La vivacité du bleu de ces appendices varie directement en fonction de l'énergie et de la santé de la dryade, virant à un gris terne et figé dans le pire des cas.
Haute d'environ 1m65, sans les bois, elle arbore une silhouette d'une corpulence ordinaire et aux formes relativement peu marquées. Ses mouvements sont d'ordinaire rapides, précis et mesurés, et elle se déplace avec une certaine grâce, à l'exception d'une éventuelle claudication selon son état de santé. Ses mains sont en revanche particulièrement fines et d'apparence fragiles.
Elle a le plus souvent un visage assez fermé et froid, une impression renforcée par la pâleur de son teint et le bleu glacial de ses yeux, dénués de sclère blanche, et qui semblent parfois même émettre une légère lueur bleutée quand elle a pu profiter suffisamment du soleil. Il n'est guère facile de lire quoi que ce soit sur le visage de Khioné, non pas car elle est bonne actrice, mais parce que ses émotions sont le plus souvent confinées en son for intérieur, quand elle n'est pas seule.
Enfin, elle est victime d'un mal encore inconnu, qu'elle pense pour l'heure être une maladie génétique. De manière aléatoire, elle souffre de violentes crises de douleur, situées majoritairement dans son côté droit. Les crises peuvent être espacées de quelques heures comme de plusieurs mois, et leur intensité est également très variable. Dans le meilleur des cas, il s'agit d'une gêne considérable mais supportable. Dans le pire des cas, c'est une douleur paralysante qui lui fait perdre le contrôle de son corps, voire s'évanouir. Elles peuvent également lui laisser une douleur sourde et persistante, la plupart du temps dans la jambe droite, pendant plusieurs jours, raison pour laquelle elle possède le plus souvent une canne à l'aspect noueux, confectionnée par ses soins via sa magie dans le bois blanc d'une branche brisée de l'arbre auquel elle est liée.
Caractère
Il y a eu sur Ozéna deux Khioné, et si la première était dynamique, avenante et enthousiaste, il s'agissait là d'une nouvelle personnalité, plus colorée que celle qui était la sienne sur terre, et qui s'effaça bien vite quand la sentence tomba et que son incapacité à vivre une vie d'exploratrice devint indéniable. Sur terre, elle était curieuse, studieuse, appliquée et déterminée. Elle passait de longues heures dans le laboratoire où elle travaillait, sans les compter ni s'en plaindre, car elle aimait ce qu'elle faisait, et surtout, ce pour quoi elle le faisait.
Aujourd'hui, sur Ozéna, Khioné est froide, intransigeante et obstinée. La curiosité ne l'a pas quittée, mais elle se fait désormais sans l'enthousiasme qu'elle pouvait ressentir face à la découverte de nouvelles connaissances. Ses intentions sont toujours nobles, mais leur expression est parfois discutable. Elle ne tolère ni la médiocrité, ni la présomption infondée. Elle ne juge la valeur d'une personne qu'à ce qu'elle peut apporter au monde et, bien sûr, à sa détermination car le talent seul ne vaut rien à ses yeux, et rien n'est pire qu'un potentiel inexploité. Elle est pleinement consciente de ses propres talents et, si elle ne s'en vante pas, elle ne se fendra pour autant jamais d'une fausse modestie à ce sujet. Elle n'est pas prompte à exprimer de la pitié pour qui que ce soit, et encore moins à la recevoir des autres, sous réserve d'éveiller une colère glaciale qu'elle garde d'ordinaire pour elle-même.
Naturellement, elle applique ces mêmes principes à sa personne. Infatigable, même face à la maladie, elle ne vit que pour le travail. Recherche, conseils, préparations, rares sont les moments de repos qu'elle s'accorde. Sa nature de dryade lui épargnant la perte de temps considérable que représente le sommeil en échange d'une simple exposition à la lumière du jour, elle a fait aménager son laboratoire pour qu'un vaste plafond de verre y laisse entrer autant de lumière que possible, lui permettant de ne pas quitter son office pendant des jours d'affilée.
Elle est très peu sociable, limitant ses relations à de rares personnes, le plus souvent avec qui elle est en collaboration dans l'une ou l'autre de ses activités. Elle est purement et simplement incapable de se souvenir du nom des gens qui l'entourent, à moins qu'ils ne l'aient impressionnée d'une manière ou d'une autre.
Les seuls instants où elle ne sera pas affairée sont ceux où elle retourne à l'eau, qu'elle affectionne particulièrement, entre autres pour se rendre régulièrement auprès d'un arbre sous-marin bien précis, situé près de l'embouchure du grand fleuve qui traverse Azamyr, et s'y plonge dans une sorte de méditation pour quelques heures pendant lesquelles, évidemment, son esprit ne se défait pas de son obsession pour le travail.
Paradoxalement, le mode de vie casanier qui lui est plus ou moins imposé par sa condition a éveillé en elle un certain goût pour la beauté et le raffinement, autant sur la décoration ou les vêtements, que sur les plaisirs gustatifs auxquels elle se laisse, très occasionnellement, succomber. Il s'agit d'occurrences exceptionnelles et qu'elle ne partage, jusque là, avec personne.
Si ses desseins sont pour l'heure toujours louables, malgré certains de ses traits de caractères peu avenants, Khioné est une personne qui a, à plusieurs reprises, était frappée par l'injustice de voir ses efforts et ses sacrifices n'être ni reconnus, ni couronnés d'un succès qu'elle estimait mériter. La découverte de sa maladie a été un dernier coup qui ébrécha un peu plus la fine barrière de son dévouement au bien commun. Si elle venait à être à nouveau confrontée à la désillusion, il n'est pas exclus que son allégeance se tourne vers des intérêts plus ... personnels.
Aujourd'hui, sur Ozéna, Khioné est froide, intransigeante et obstinée. La curiosité ne l'a pas quittée, mais elle se fait désormais sans l'enthousiasme qu'elle pouvait ressentir face à la découverte de nouvelles connaissances. Ses intentions sont toujours nobles, mais leur expression est parfois discutable. Elle ne tolère ni la médiocrité, ni la présomption infondée. Elle ne juge la valeur d'une personne qu'à ce qu'elle peut apporter au monde et, bien sûr, à sa détermination car le talent seul ne vaut rien à ses yeux, et rien n'est pire qu'un potentiel inexploité. Elle est pleinement consciente de ses propres talents et, si elle ne s'en vante pas, elle ne se fendra pour autant jamais d'une fausse modestie à ce sujet. Elle n'est pas prompte à exprimer de la pitié pour qui que ce soit, et encore moins à la recevoir des autres, sous réserve d'éveiller une colère glaciale qu'elle garde d'ordinaire pour elle-même.
Naturellement, elle applique ces mêmes principes à sa personne. Infatigable, même face à la maladie, elle ne vit que pour le travail. Recherche, conseils, préparations, rares sont les moments de repos qu'elle s'accorde. Sa nature de dryade lui épargnant la perte de temps considérable que représente le sommeil en échange d'une simple exposition à la lumière du jour, elle a fait aménager son laboratoire pour qu'un vaste plafond de verre y laisse entrer autant de lumière que possible, lui permettant de ne pas quitter son office pendant des jours d'affilée.
Elle est très peu sociable, limitant ses relations à de rares personnes, le plus souvent avec qui elle est en collaboration dans l'une ou l'autre de ses activités. Elle est purement et simplement incapable de se souvenir du nom des gens qui l'entourent, à moins qu'ils ne l'aient impressionnée d'une manière ou d'une autre.
Les seuls instants où elle ne sera pas affairée sont ceux où elle retourne à l'eau, qu'elle affectionne particulièrement, entre autres pour se rendre régulièrement auprès d'un arbre sous-marin bien précis, situé près de l'embouchure du grand fleuve qui traverse Azamyr, et s'y plonge dans une sorte de méditation pour quelques heures pendant lesquelles, évidemment, son esprit ne se défait pas de son obsession pour le travail.
Paradoxalement, le mode de vie casanier qui lui est plus ou moins imposé par sa condition a éveillé en elle un certain goût pour la beauté et le raffinement, autant sur la décoration ou les vêtements, que sur les plaisirs gustatifs auxquels elle se laisse, très occasionnellement, succomber. Il s'agit d'occurrences exceptionnelles et qu'elle ne partage, jusque là, avec personne.
Si ses desseins sont pour l'heure toujours louables, malgré certains de ses traits de caractères peu avenants, Khioné est une personne qui a, à plusieurs reprises, était frappée par l'injustice de voir ses efforts et ses sacrifices n'être ni reconnus, ni couronnés d'un succès qu'elle estimait mériter. La découverte de sa maladie a été un dernier coup qui ébrécha un peu plus la fine barrière de son dévouement au bien commun. Si elle venait à être à nouveau confrontée à la désillusion, il n'est pas exclus que son allégeance se tourne vers des intérêts plus ... personnels.
À propos de toi
A peine plus qu'un débutant en JDR et en forum RP, même si j'avais déjà goût depuis longtemps pour la lecture et l'écriture. J'aime tout particulièrement la liberté qu'offre ce monde à explorer et découvrir, et plus encore l'opportunité de contribuer à son développement !
Attention, ce couteau a un lapin et il n'hésitera pas à s'en servir.
Informations
Nom & Prénom
Khioné SkogstadÂge
[age="4145"]Race
DryadeMaison
Maison des Maintes EauxMétier
Bras droit, alchimiste et apothicaire (membre de la Guilde des Marchands)Feat
Winter Queen - World of WarcraftInvité
Invité
Bienvenue officiellement ici !
J'aime tellement l'avatar et puis le personnage en lui-même promet de grandes choses !
J'ai hâte de lire cette fameuse loooooooooongue histoire
J'aime tellement l'avatar et puis le personnage en lui-même promet de grandes choses !
J'ai hâte de lire cette fameuse loooooooooongue histoire
Invité
Invité
Bienvenue
Comme d'habitude, si tu as des questions, n'hésite pas !
En plus, une consœur de la Guilde des Marchands, il va nous falloir un lien
Comme d'habitude, si tu as des questions, n'hésite pas !
En plus, une consœur de la Guilde des Marchands, il va nous falloir un lien
Invité
Invité
Bienvenue !
J'ai tellement envie de pouvoir croiser ce personnage. Le Vava est dingue. Je l'aime.
J'ai tellement envie de pouvoir croiser ce personnage. Le Vava est dingue. Je l'aime.
Khioné Skogstad
Maison des Maintes Eaux
Merci à tous !
Ah, je vois que mon informatrice secrète informe aussi d'autres personnes...
C'est modifié, j'ai ajouté ce qu'il manquait !
Pour le palier 2 du pouvoir, je ne sais pas du tout si Khioné y est éligible, en soi elle utilise régulièrement son pouvoir dans le cadre de son travail, elle est active depuis quelques années maintenant, et est assez proche de l'eau en général, mais ce n'est pas non plus une exploratrice tout le temps active sur le terrain, donc je vous laisse juger et le retirer au besoin !
Merci beaucoup d'avance !
Nyméria Handiral a écrit:J'ai hâte de lire cette fameuse loooooooooongue histoire
Ah, je vois que mon informatrice secrète informe aussi d'autres personnes...
C'est modifié, j'ai ajouté ce qu'il manquait !
Pour le palier 2 du pouvoir, je ne sais pas du tout si Khioné y est éligible, en soi elle utilise régulièrement son pouvoir dans le cadre de son travail, elle est active depuis quelques années maintenant, et est assez proche de l'eau en général, mais ce n'est pas non plus une exploratrice tout le temps active sur le terrain, donc je vous laisse juger et le retirer au besoin !
Merci beaucoup d'avance !
Ozéna
Staff
Validé !
Bienvenue sur Ozéna !
Nous avons beaucoup apprécié ton sens du détail et l'originalité de ton personnage, nous avons hâte de la voir parcourir Ozéna malgré sa terrible maladie. Peut-être qu'un remède n'est pas si loin
Nous validons également le palier 2 et tes azys bonus ont déjà été ajoutés !
Te voilà presque fin prête à débuter ton aventure. Il te faudra d'abord aller recenser ton avatar, ainsi que ton métier, et ta race avant de pouvoir te lancer dans le monde.
N'oublie pas de poster ton journal de bord également, cela te permettra de suivre tes jeux, mais également d'avoir un résumé de tes relations. Tu pourras également poster ton inventaire afin d'avoir un visuel sur tes achats de la boutique et ainsi faciliter la prise en compte de ces derniers lors de tes jeux, par les MJs.
Bonne chance et surtout amuse-toi bien !
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