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Valet de coeur et Dame de pique - Eos & Amelia
Eos Saysanasy
Maison des Maintes Eaux
Valet de Coeur & Dame de Pique - Eos & Amélia
24 Novembre 118
"[...] Ainsi, votre présence est attendu pour le retour des explorateurs pour ceux qui le désirent. Concernant Mme Gouttenoire, ses antécédants en font un sujet fragile qu'il sera obligatoire d'examiner au retour de l'exploration. [...]
Je relis la lettre reçue depuis des jours et soupire. Evidemment, lorsque les explorateurs sont rentrés, la seule obligatoire de ma mission s'était volatilisée, passant par une énième fenêtre pour s'esquiver. Mais la Maison de la Flamme & de l'Ombre ne veut pas revoir la vampyre reprendre ses frasques, et m'avait prié d'aller directement à ses quartiers par une nouvelle missive que je relis ensuite, l'air préoccupé.
Car si le réveil le jour du départ des explorateurs était d'une confusion singulière et les jours suivants un naufrage mental se soldant par une crise de larmes que seule Psyché avait su apaisé, les jours étaient passés, les émotions divergentes acceptées, et il ne manquait qu'une seule chose à la guérison du traumatisme encore bien récent: Des réponses.
L'agresseuse s'étant envolée à l'extérieur, l'attente avait été obligatoire, mais sa Maison me donnait une manière idéale de l'interroger. Et pas question d'être son psychiatre de nouveau: La vampyre était sûrement psychopathe, mais hors de question d'en refaire les frais. Elle s'était immiscée dans ma vie privée de la pire des manières, et la suite en faisait la parfaite consultante à ne pas avoir.
Psyché se tient devant la porte et pépie pour sortir. J'ouvre la porte, espérant que l'Ibouris malin fasse sa promenade comme à l'accoutumée mais non. Elle s'installe sur le canal en face, se retourne pour me regarder et sans un pas de plus pépie pour me faire sortir. Je regarde son petit manège d'abord avec un énième soupir puis finit par me résigner. "D'accord, on y va. Mais pas question que j'y aille comme ça."
Laissant la porte entrouverte malgré le temps maussade qui s'infiltre dans l'entrée, je fourre mes pieds dans mes chaussures et passe dans le cabinet. La grande armoire derrière le fauteuil est toujours fermée, que ce soit pour les dossiers ou pour sa partie haute: le comptoir d'apothicaire. En tant que psychiatre, j'ai quelques médications que les meilleurs alchimistes me vendent, et à prix d'or. Pas question d'avoir des produits de mauvaise qualité lorsqu'on en donne à son prochain. Mais là, c'est autre chose que je cherche: Une seringue de sédatif. Sur Terre, il était facile d'en avoir en poche, mais la taille des aiguilles est bien différente dans le nouveau monde (il faudrait d'ailleurs que je me trouve artisan qui puisse en faire des plus petites). J'en prend une et la glisse dans mon manteau d'hiver, la saison froide ayant bien fini par montrer son nez.
La rue est déserte, comme souvent lorsqu'il y a ce vilain crachin dehors, et même la boutique de Zora n'a pas l'air ouverte. Je serais bien resté à la maison moi aussi, mais Psyché par déjà en trottinant et il semblerait que l'on m'attende ailleurs... Mes pas foule le pavé mouillé, et si l'animal a pris le bon chemin par hasard, elle finit par voleter à mon épaule pour se glisser dans la capuche, mouillant au passage mon cou qui s'hérisse et faisant ressortir mes écailles sur mes clavicules recevant la fourrure humide. Pas un bon jour pour aller nager, ni se mouiller d'ailleurs...
Le quartier de la Flamme et de l'Ombre est l'un de ceux que je connais le moins bien, et il me faut un moment pour trouver mon chemin jusqu'à la bâtisse comportant les chambres, et vois là une personne, postée sous une fenêtre malgré la pluie. Un vigile? Celui-ci se tourne vers moi et semble me reconnaître car il lève une main pour me demander d'avancer et me regarde soulagé. "Bonjour docteur, j'suis content d'vous voir! Elle voulait s'barrer, on m'a posté ici pour l'empêcher d'partir. Moi j'veux bein ein, mais c'est qu'il flotte et on s'gèle... Alors si ça peut s'passer rapid'ment, ça m'arrangerait." Je regarde l'homme qui me semble être un vampyre lui aussi et souris avant d'acquiescer: "Je doute que ce soit long, je vous assure."
Je rentre dans l'auberge géante et sort des pans de ma cape de cuir la seconde lettre comportant le numéro de chambre de la vampyre qui décidément donne du fil à retordre à sa maison avant de me diriger vers l'étage. Un couloir, deux couloirs, un demi-tour car les chiffres ne correspondent pas, un escalier, un couloir, un demi tour et finalement je trouve le numéro de chambre au fond d'un couloir dont les pièces semblent laissées vides exprès. Soit la vampyre est une piètre voisine, ce qui ne serait pas étonnant... Soit ce sont tous des vampyres et leur chambre leur est inutile, sauf pour le stockage.
Je regarde la porte un moment puis, professionnel, je toque tandis que Psyché passe une tête curieuse sous la capuche qui ne la protège plus que des regards curieux. La porte s'ouvre et un autre vigile sort, visiblement tout aussi content de partir. Je fais un signe de tête puis m'engouffre dans la pièce avant de rester à l'entrée, les yeux rivés à la silhouette que j'aurais pu reconnaître dans tout Azamyr pour l'avoir vu de près, et ouvre la discussion avec pour seuls mots ceux-ci: "Mademoiselle Gouttenoire."
Amelia Gouttenoire
Maison de la Flamme et de l'Ombre
Valet de Coeur et Dame de Pique
Novembre, 24 118
« Je dois rien du tout ! L'exploration s'est bien passée, je vais bien, arrêtez d'me faire chier avec le passé merde ! » Avait pesté Amelia devant le golgoth qui était venu lui barrer la sortie de sa chambre. Un autre trouduc avait été posté sous sa fenêtre, comme si elle allait tenter de s'enfuir (oui.) à la venue du psychiatre qu'on la tannait de voir depuis deux jours. À peine rentrés qu'elle était déjà emmerdée, suivie partout comme une bombe à retardement sur le point d'exploser. C'est alors que dans la cervelle de piaf de l'opaline était née une idée : Et si le doc avait parlé ? Si il l'avait vendue pour ce qu'elle avait fait juste avant de partir... ? Non, pas avec la manière dont tout s'était terminé.
Cette simple pensée suffit à lui faire serrer le poing, blanchir les jointures d'une rage qu'elle n'arrivait plus à oublier. Pour couronner le tout ? L'idiote avait dormi, deux nuits d'affilée et s'était ainsi assurée d'être débordante de magie noire, laissant au passage le médaillon d'apaisement de ses émotions sur la table de chevet, parachevant ainsi une situation déjà vouée à être explosive si elle le voyait.
C'est donc ainsi qu'elle avait décidé de ne pas se rendre à ce fichu rendez-vous. À laisser derrière elle tout souvenir de cette nuit là, préférant voir les accomplissement réalisés plutôt que... ça. Ça qui lui avait bien assez remué le ventre, oscillant entre culpabilité et rage sourde lorsqu'ils exploraient encore Terra Incognita. Et si la vampyre aux émotions en pagaille avait fini par reconnaître le fait qu'elle avait déconné, la colère qu'elle ressentait lorsqu'elle pensait à... Non. Elle ne pouvait pas y penser. C'était trop. L'envie de rajouter quelques trous aux murs de sa chambre devenait si envahissante qu'elle devait sortir, s'éloigner des murs oppressant de cette ville trop grande pour ne pas basculer.
Alors naturellement, d'être enfermée, prise au piège en sachant qu'il arrivait : Amelia semblait à deux doigts de basculer.
La chambre fait peine à voir, avec ses murs nus, parfois marqués de coups de poings et ornés de quelques pièces de mobilier brisé. Toute cette commotion remonte à bien longtemps, pourtant, comme un souvenir maussade, Amelia ne s'en était pas débarrassé.
Deux épées sont posées sur le bureau, encore dans leur fourreau et les deux arcs et le sac encore poussiéreux de l'exploration trônent là, un peu bête, comme si on avait pas su où les ranger. Parfois, Amelia couve d'un regard mauvais le golgoth placé dans sa chambre pour la surveiller. L'arrivée du doc est imminente, elle le sait, tout ce merdier n'aurait pas été mis en place sans autre raison. Alors naturellement, la sauvage se tend, se tend encore, les fesses vissées sur le lit défait, les pulsations sombre de magie noire courant parfois à la lisière d'un vêtement sans jamais vraiment se montrer.
Elle a beau tenter de s'apaiser, de se répéter que tout ça ira vite, qu'elle n'aura qu'à s'excuser pour être débarrassée, une voix semble pourtant lui susurrer tout le contraire. « Il t'a abusée, après tout.... » Ricane la voix obscure, comme tentant de galvaniser la haine de la vampyre. Et c'est assez efficace, car à chaque seconde qui passe, chaque minute supplémentaire d'attente, Amelia semble se renfrogner, se tendre, ne devenant plus qu'un fauve qu'on maintient en cage.
Alors quand des coups frappent à la porte, Amelia se raidit sur le lit, se relevant d'un bond tandis que golgoth numéro deux se rend vers la porte qu'il ouvre, sortant pour attendre devant, gardant la folle à l'intérieur pendant qu'elle fait son petit rendez-vous de suivi avec le psychiatre.
Face à la fenêtre, Amelia aurait presque une main tremblante, tant l'envie de lui enfoncer le crâne d'un coup de poing lui brûlait les phalanges, mais en silence, les traits tirés de haine et de colère, ses pieds pivotent et elle se tourne. Évidemment qu'à la vision du doc, son estomac fait un allez-retour express dans ses talons, que sa face blanchit un peu plus encore et que ses poings se serrent, mais elle reste immobile, silencieuse, seul Grouik Nugget brisant le silence en retournant le contenu d'une malle posée là. D'un petit coup de la pointe de la botte dans la caisse, Amelia demande le silence et l'Ibouris noir sort la tête de la caisse, un vêtement sur la tête que la vampyre s'empresse de chasser d'une main pour cacher la dentelle délicate censée rester au fond de cette malle. La gorge nouée de colère, le visage livide de le revoir, Amelia laisse passer un long moment de flottement avant de prononcer, d'une voix sèche, presque coupante tant elle est dénuée de chaleur : « Doc. » Et de continuer de le toiser, mauvaise, la lèvre supérieure tressautant presque tant on pouvait lire l'envie de qu'avait la vampyre d'arracher la tête au psychiatre. Puis, après un énième flottement digne des pires agonies, elle siffle, indiquant du menton une chaise posée là, dans un coin de la pièce, sans vraiment avoir d'utilité. « Allez, qu'on en finisse, j'ai à faire. » Vraiment ? Bien-sûr que non, elle préférerait simplement être partout, sauf ici.
« Je dois rien du tout ! L'exploration s'est bien passée, je vais bien, arrêtez d'me faire chier avec le passé merde ! » Avait pesté Amelia devant le golgoth qui était venu lui barrer la sortie de sa chambre. Un autre trouduc avait été posté sous sa fenêtre, comme si elle allait tenter de s'enfuir (oui.) à la venue du psychiatre qu'on la tannait de voir depuis deux jours. À peine rentrés qu'elle était déjà emmerdée, suivie partout comme une bombe à retardement sur le point d'exploser. C'est alors que dans la cervelle de piaf de l'opaline était née une idée : Et si le doc avait parlé ? Si il l'avait vendue pour ce qu'elle avait fait juste avant de partir... ? Non, pas avec la manière dont tout s'était terminé.
Cette simple pensée suffit à lui faire serrer le poing, blanchir les jointures d'une rage qu'elle n'arrivait plus à oublier. Pour couronner le tout ? L'idiote avait dormi, deux nuits d'affilée et s'était ainsi assurée d'être débordante de magie noire, laissant au passage le médaillon d'apaisement de ses émotions sur la table de chevet, parachevant ainsi une situation déjà vouée à être explosive si elle le voyait.
C'est donc ainsi qu'elle avait décidé de ne pas se rendre à ce fichu rendez-vous. À laisser derrière elle tout souvenir de cette nuit là, préférant voir les accomplissement réalisés plutôt que... ça. Ça qui lui avait bien assez remué le ventre, oscillant entre culpabilité et rage sourde lorsqu'ils exploraient encore Terra Incognita. Et si la vampyre aux émotions en pagaille avait fini par reconnaître le fait qu'elle avait déconné, la colère qu'elle ressentait lorsqu'elle pensait à... Non. Elle ne pouvait pas y penser. C'était trop. L'envie de rajouter quelques trous aux murs de sa chambre devenait si envahissante qu'elle devait sortir, s'éloigner des murs oppressant de cette ville trop grande pour ne pas basculer.
Alors naturellement, d'être enfermée, prise au piège en sachant qu'il arrivait : Amelia semblait à deux doigts de basculer.
La chambre fait peine à voir, avec ses murs nus, parfois marqués de coups de poings et ornés de quelques pièces de mobilier brisé. Toute cette commotion remonte à bien longtemps, pourtant, comme un souvenir maussade, Amelia ne s'en était pas débarrassé.
Deux épées sont posées sur le bureau, encore dans leur fourreau et les deux arcs et le sac encore poussiéreux de l'exploration trônent là, un peu bête, comme si on avait pas su où les ranger. Parfois, Amelia couve d'un regard mauvais le golgoth placé dans sa chambre pour la surveiller. L'arrivée du doc est imminente, elle le sait, tout ce merdier n'aurait pas été mis en place sans autre raison. Alors naturellement, la sauvage se tend, se tend encore, les fesses vissées sur le lit défait, les pulsations sombre de magie noire courant parfois à la lisière d'un vêtement sans jamais vraiment se montrer.
Elle a beau tenter de s'apaiser, de se répéter que tout ça ira vite, qu'elle n'aura qu'à s'excuser pour être débarrassée, une voix semble pourtant lui susurrer tout le contraire. « Il t'a abusée, après tout.... » Ricane la voix obscure, comme tentant de galvaniser la haine de la vampyre. Et c'est assez efficace, car à chaque seconde qui passe, chaque minute supplémentaire d'attente, Amelia semble se renfrogner, se tendre, ne devenant plus qu'un fauve qu'on maintient en cage.
Alors quand des coups frappent à la porte, Amelia se raidit sur le lit, se relevant d'un bond tandis que golgoth numéro deux se rend vers la porte qu'il ouvre, sortant pour attendre devant, gardant la folle à l'intérieur pendant qu'elle fait son petit rendez-vous de suivi avec le psychiatre.
Face à la fenêtre, Amelia aurait presque une main tremblante, tant l'envie de lui enfoncer le crâne d'un coup de poing lui brûlait les phalanges, mais en silence, les traits tirés de haine et de colère, ses pieds pivotent et elle se tourne. Évidemment qu'à la vision du doc, son estomac fait un allez-retour express dans ses talons, que sa face blanchit un peu plus encore et que ses poings se serrent, mais elle reste immobile, silencieuse, seul Grouik Nugget brisant le silence en retournant le contenu d'une malle posée là. D'un petit coup de la pointe de la botte dans la caisse, Amelia demande le silence et l'Ibouris noir sort la tête de la caisse, un vêtement sur la tête que la vampyre s'empresse de chasser d'une main pour cacher la dentelle délicate censée rester au fond de cette malle. La gorge nouée de colère, le visage livide de le revoir, Amelia laisse passer un long moment de flottement avant de prononcer, d'une voix sèche, presque coupante tant elle est dénuée de chaleur : « Doc. » Et de continuer de le toiser, mauvaise, la lèvre supérieure tressautant presque tant on pouvait lire l'envie de qu'avait la vampyre d'arracher la tête au psychiatre. Puis, après un énième flottement digne des pires agonies, elle siffle, indiquant du menton une chaise posée là, dans un coin de la pièce, sans vraiment avoir d'utilité. « Allez, qu'on en finisse, j'ai à faire. » Vraiment ? Bien-sûr que non, elle préférerait simplement être partout, sauf ici.
Feat Eos
Eos Saysanasy
Maison des Maintes Eaux
Valet de Coeur & Dame de Pique - Eos & Amélia
24 Novembre 118
Un simple coup d'oeil suffisait à faire le tour de la pièce, pas plus grande qu'une autre chambre de QG. Un lit simple, une armoire, des affaires en bazar que la jeune femme n'avait pas pris le temps de ranger malgré le réveil permanent, et à part ce dérangement rien, absolument rien ne témoignait de la personnalité qui vivait là. Rien de personnel, ou du moins rien qui ne témoigne d'activité en dehors de l'exploration et des entrainements qui en découlent. Si, peut-être que les marques de phalanges pouvaient être une décoration des plus atypiques démontrant quelque chose de la personne qui vit ici: La vampyre n'avait pas changé depuis notre dernière et seule entrevue. Décidément, je n'aurais pas dû la faire sortir de mon bureau si facilement la dernière fois...
Je regarde son long doigt de sa main menu me montrer une chaise et une fois mon regard persuadé que ce n'était pas un lieu piégé, je m'assois, toujours silencieux, jusqu'à ce que mon regard s'accroche sur l'animal noir qu'elle a fait déguerpir des vêtements entassés. "Tu as une compagnie, ou il s'est fait piéger ici?" Je sens bien que dans mon col, Psyché envoie ses yeux les plus curieux vers l'ibouris ébène, et j'ajoute: "Il se peut que ma compagnie fasse irruption dans peu de temps, j'espère qu'ils nous laisseront faire notre besogne sans heurt." En effet, il ne faut pas plus de deux minutes pour que la tête blanche montre une tête sortant du manteau, les yeux collés au teigneux petit qui se bat avec ce qu'il semblerait être une culotte. Mais aucun pépiement sympathique ne vient, fait rare pour ma camarade qui à la place fait un bruit sourd mécontent,se faisant grossir. Finalement, Psyché peut ne pas être calme en tout occasion. On en apprend tous les jours.
Mon intérêt se reporte à la vampyre et je croise les genoux avant de dire de but en blanc: "Je ne compte pas rester non plus, donc on va faire court: Comment s'est passé l'exploration, de nouveaux symptômes à part la dépression notable et l'agressivité aléatoire? Et d'ailleurs tant que je dois t'interroger, pourquoi tu as voulu me tuer?" Pas de vouvoiement pour l'agresseuse, je ne compte pas reprendre du service avec elle. Mon seul but: Avoir un compte rendu pour la maison des flammes et de l'ombre, des réponses à mes questions et ne plus jamais avoir à la revoir. Mes prunelles focalisées sur son visage n'y décèle rien de la douceur dont je peux me rappeler par moment et qui me déstabilise. Non, ce visage-là n'avait rien de gentil ni d'attendrissant, et avec un tel regard si sa foutu morsure n'avait pas mis mes sens sans dessus dessous nous n'aurions jamais posé les pieds au premier étage.
Cela dit, bien des choses avaient changé. Premièrement, la peur n'était plus le sentiment principal. Deuxièmement, je n'étais pas pris par surprise. Et finalement, j'étais mieux armé pour contre attaquer si cela devait mal se passer. Bref, ma posture est droite mais calme, loin de celle que j'avais eu contre le mur glacé de l'entrée où j'avais été attaqué par la croque veine.
Amelia Gouttenoire
Maison de la Flamme et de l'Ombre
Valet de Coeur et Dame de Pique
Novembre, 24 118
Se retrouver dans la même pièce que lui fit presque monter un haut le coeur à Amelia. Était-elle répugnée de sa propre attitude ? Répugnée par son crime l'ayant poussée à enfreindre la loi pour agresser un de ses concitoyens ? Ou alors était-ce le souvenir encore marqué de cette nuit d'ivresse passée ? Une nuit qui n'aurait jamais dû arriver. Pour savoir, il aurait fallu que la cervelle de piaf réfléchisse, hors, Amelia ne réfléchissait jamais. Surtout pas là, pas maintenant que ses sens tout entier étaient éveillées, les pulsations sombres revenant courir parfois sur sa gorge à mesure que l'instinct meurtrier revenait, lui hurlant de l'abattre, là, sur le champ.
Alors sans un regard pour les yeux curieux du doc qui avaient couru sur les murs délabrés, la vampyre lui indique la chaise, avec autant d'hospitalité qu'un médecin de tranchée et lorsqu'elle voit Eos pointer l'Ibouris dans le panier à linge, la remarque la fait tressaillir. Pris au piège hein ? Ainsi voilà tout ce qu'elle était. Un monstre sanguinaire, faisant fi du consentement des créatures autour d'elles, faisant prisonnier qui elle le voulait, simplement parce qu'elle le pouvait. Un sourire amer vient alors fendre son visage, tandis que son regard assassin se pose quelques secondes à peine sur le visage du doc. Elle n'arrive même pas à le regarder, tant tout lui rappelle cette nuit, son souffle, ses mains sur son corps... Tout la faisait enrager. Serrant alors le poing pour tenter de maintenir un tant soit peu de contenance, Amelia rétorque, toujours aussi acerbe : « Il est là de son plein gré, j'suis pas aussi monstrueuse que c'que vous insinuez. » Pour elle, le vouvoiement reste de mise, dans une espèce de vague manoeuvre de mettre le plus de distance possible entre eux, de l'éloigner à grand coup de vous, pour oublier ces je t'aime balancés contre son gré.
Tournant alors le dos à un Eos qu'elle ne supporte plus de regarder, les yeux rubis se glissent par la fenêtre, cherchant sûrement une issue pour mieux voir un abruti posté au rez-de-chaussée, prêt à la réceptionner si la bougresse tentait de sauter. « Merde. » Se dit-elle sûrement intérieurement, mordant l'intérieure d'une de ses joues pour ne pas trop montrer la déconvenue qu'un tel constat apportait. Elle était coincée. Coincée là, ici, avec tout un tas d'oreilles trainante pour les écouter.
Mais c'est le grondement en provenance de la capuche du doc qui la fait se retourner, haussant un sourcil en voyant la masse blanche à deux doigts de souffler, tirant alors un ricanement à l'héritière qui semble là y voir une combativité qui lui plaît. Grouik, une chaussette sur la tête sort alors de sa malle, grimpant sur son rebord sans décrocher les yeux de l'intruse qui ose le gronder dans sa demeure et bombant le dos, l'Ibouris se grossit, crachant à son tour dans un grondement sonore. De nouveau, le sourire d'Amelia s'agrandit, comme si elle voyait là dans le comportement des deux piafs une simple matérialisation de ce qu'il se passait entre les deux protagonistes forcés de se retrouver. Mais en silence, elle attend simplement que les questions tombent, qu'elle y réponde pour mieux en être débarrassée. Tout, tant que cette agonie se terminait.
Ne supportant toujours pas de soutenir le regard du doc, Amelia se fixe alors sur un trou dans le mur. Celui-ci datait sûrement de son arrivée, elle ne se souvenait plus vraiment des dates auxquelles chaque trous étaient associés, mais quand enfin, la tirade prend fin, sa bouche retrouve son rictus mauvais tandis qu'elle croise cette fois les bras sous sa poitrine, dans une posture tout à fait fermée.
« L'exploration s'est bien passée et non, plus de dépression ni de mutilation. Je dors régulièrement grâce à un sort, au moins avec un peu de sommeil, je me sens moi-même. » Comprenez là "Je peux donc redevenir la parfaite petite psychopathe que j'étais sur Terre" mais l'explication s'arrête là. Par contre, un sujet sur lequel elle ne s'est pas encore épanchée, c'est l'attaque, ce funeste soir où elle avait complètement pété les plombs, faisant d'Eos un repas non consentant avant qu'il ne renverse la vapeur et fasse d'elle la proie. Elle souffle alors, comme rassemblant son courage avant de dire, une veine noire traversant sa gorge pour mourir sous ses cheveux. « J'ai pas voulu vous tuer. J'ai juste... Pété les plombs. J'sais pas ce qui m'a pris, désolée. » Et comme si le simple fait de s'excuser faisait monter la bile dans sa gorge, Amelia grimace, se crispant un peu plus encore avant de ne poser cette fois son regard sur le doc qu'elle observe. « Et vous, pourquoi vous en avez profité ? J'imagine que vous deviez savoir que j'étais plus moi-même après le... les... Enfin bref. » Les mâchoires serrées, les jointures des mains blanchies, Amelia se fait violence, puise de tout son être dans sa capacité inexistante à discuter quand enfin un éclair de rage revient traverser ses pupilles. Elle demande alors, les traits tirés, comme si finalement, dormir ne faisait rien d'autre qu'un peu plus la fatiguer : « C'est pour ça qu'vous êtes là mh ? Vous m'avez balancée et ils vont pas tarder à arriver maintenant que j'ai avoué, me foutre au fer et m'enfermer ou me balancer par dessus les remparts ? » Et on pourrait presque entendre un brin d'émotion dans sa voix, presque.
Se retrouver dans la même pièce que lui fit presque monter un haut le coeur à Amelia. Était-elle répugnée de sa propre attitude ? Répugnée par son crime l'ayant poussée à enfreindre la loi pour agresser un de ses concitoyens ? Ou alors était-ce le souvenir encore marqué de cette nuit d'ivresse passée ? Une nuit qui n'aurait jamais dû arriver. Pour savoir, il aurait fallu que la cervelle de piaf réfléchisse, hors, Amelia ne réfléchissait jamais. Surtout pas là, pas maintenant que ses sens tout entier étaient éveillées, les pulsations sombres revenant courir parfois sur sa gorge à mesure que l'instinct meurtrier revenait, lui hurlant de l'abattre, là, sur le champ.
Alors sans un regard pour les yeux curieux du doc qui avaient couru sur les murs délabrés, la vampyre lui indique la chaise, avec autant d'hospitalité qu'un médecin de tranchée et lorsqu'elle voit Eos pointer l'Ibouris dans le panier à linge, la remarque la fait tressaillir. Pris au piège hein ? Ainsi voilà tout ce qu'elle était. Un monstre sanguinaire, faisant fi du consentement des créatures autour d'elles, faisant prisonnier qui elle le voulait, simplement parce qu'elle le pouvait. Un sourire amer vient alors fendre son visage, tandis que son regard assassin se pose quelques secondes à peine sur le visage du doc. Elle n'arrive même pas à le regarder, tant tout lui rappelle cette nuit, son souffle, ses mains sur son corps... Tout la faisait enrager. Serrant alors le poing pour tenter de maintenir un tant soit peu de contenance, Amelia rétorque, toujours aussi acerbe : « Il est là de son plein gré, j'suis pas aussi monstrueuse que c'que vous insinuez. » Pour elle, le vouvoiement reste de mise, dans une espèce de vague manoeuvre de mettre le plus de distance possible entre eux, de l'éloigner à grand coup de vous, pour oublier ces je t'aime balancés contre son gré.
Tournant alors le dos à un Eos qu'elle ne supporte plus de regarder, les yeux rubis se glissent par la fenêtre, cherchant sûrement une issue pour mieux voir un abruti posté au rez-de-chaussée, prêt à la réceptionner si la bougresse tentait de sauter. « Merde. » Se dit-elle sûrement intérieurement, mordant l'intérieure d'une de ses joues pour ne pas trop montrer la déconvenue qu'un tel constat apportait. Elle était coincée. Coincée là, ici, avec tout un tas d'oreilles trainante pour les écouter.
Mais c'est le grondement en provenance de la capuche du doc qui la fait se retourner, haussant un sourcil en voyant la masse blanche à deux doigts de souffler, tirant alors un ricanement à l'héritière qui semble là y voir une combativité qui lui plaît. Grouik, une chaussette sur la tête sort alors de sa malle, grimpant sur son rebord sans décrocher les yeux de l'intruse qui ose le gronder dans sa demeure et bombant le dos, l'Ibouris se grossit, crachant à son tour dans un grondement sonore. De nouveau, le sourire d'Amelia s'agrandit, comme si elle voyait là dans le comportement des deux piafs une simple matérialisation de ce qu'il se passait entre les deux protagonistes forcés de se retrouver. Mais en silence, elle attend simplement que les questions tombent, qu'elle y réponde pour mieux en être débarrassée. Tout, tant que cette agonie se terminait.
Ne supportant toujours pas de soutenir le regard du doc, Amelia se fixe alors sur un trou dans le mur. Celui-ci datait sûrement de son arrivée, elle ne se souvenait plus vraiment des dates auxquelles chaque trous étaient associés, mais quand enfin, la tirade prend fin, sa bouche retrouve son rictus mauvais tandis qu'elle croise cette fois les bras sous sa poitrine, dans une posture tout à fait fermée.
« L'exploration s'est bien passée et non, plus de dépression ni de mutilation. Je dors régulièrement grâce à un sort, au moins avec un peu de sommeil, je me sens moi-même. » Comprenez là "Je peux donc redevenir la parfaite petite psychopathe que j'étais sur Terre" mais l'explication s'arrête là. Par contre, un sujet sur lequel elle ne s'est pas encore épanchée, c'est l'attaque, ce funeste soir où elle avait complètement pété les plombs, faisant d'Eos un repas non consentant avant qu'il ne renverse la vapeur et fasse d'elle la proie. Elle souffle alors, comme rassemblant son courage avant de dire, une veine noire traversant sa gorge pour mourir sous ses cheveux. « J'ai pas voulu vous tuer. J'ai juste... Pété les plombs. J'sais pas ce qui m'a pris, désolée. » Et comme si le simple fait de s'excuser faisait monter la bile dans sa gorge, Amelia grimace, se crispant un peu plus encore avant de ne poser cette fois son regard sur le doc qu'elle observe. « Et vous, pourquoi vous en avez profité ? J'imagine que vous deviez savoir que j'étais plus moi-même après le... les... Enfin bref. » Les mâchoires serrées, les jointures des mains blanchies, Amelia se fait violence, puise de tout son être dans sa capacité inexistante à discuter quand enfin un éclair de rage revient traverser ses pupilles. Elle demande alors, les traits tirés, comme si finalement, dormir ne faisait rien d'autre qu'un peu plus la fatiguer : « C'est pour ça qu'vous êtes là mh ? Vous m'avez balancée et ils vont pas tarder à arriver maintenant que j'ai avoué, me foutre au fer et m'enfermer ou me balancer par dessus les remparts ? » Et on pourrait presque entendre un brin d'émotion dans sa voix, presque.
Feat Eos
Eos Saysanasy
Maison des Maintes Eaux
Valet de Coeur & Dame de Pique - Eos & Amélia
24 Novembre 118
Psyché est un gentil Ibouris, mais avait peut-être le défaut de vouloir me suivre à toute mes séances maintenant qu'elle m'avait épinglé sous son arbre en plein orage. Un comportement qui me va bien, mais qui, dans ce cas, est plutôt une inquiétude de plus. Car voir une patiente (non, non, une ex-patiente) dont les problèmes allaient jusqu'à agresser son docteur passait encore, mais que celle-ci puisse avoir un animal de compagnie qui semblait aussi gentil qu'elle, non vraiment c'était une toute autre affaire. Et lorsque je pointe la silhouette noire du doigt, il ne faut pas longtemps pour que la vampyre fasse démonstration de son charmant caractère. "Je ne crois pas que tu soit un monstre. Autant que je crois que Dorian Moses n'en est pas un." Le serial killer de l'année 4178 avait le panache de la croque sang, et tout deux avaient comme point commun d'être des agresseurs et non pas d'être des monstres, c'est à dire des êtres fictifs hantant l'esprit des petits enfants.
Je porte une main à mon cou et au lieu de la sensation désagréable du sang chaud sortant de mon corps c'est la fourrure douce de Psyché qui m'accueille, me donnant un sourire. Je n'étais pas seul, et nous allons bientôt sortir.
Mais même le doux Ibouris n'est pas au meilleur de sa forme, acculé dans ma capuche devant son équivalent ténébreux, et je grattouille ses oreilles pour la rassurer avant de poser mes premières questions.
Si on passe rapidement l'exploration dont j'avais entendu parlé de la bouche d'autrui plus enclins à le faire, le fait qu'elle puisse dormir me fait ouvrir de grands yeux surpris. "Un sort? Comment ça un sort?" Maintenant que la magie côtoyait la science, il était possible de trouver remède à n'importe quel soucis, même les plus naturels. Sa nature ne lui permettait pas de dormir? Qu'à cela ne tienne, si la science ne lui donnait pas ce qu'elle voulait, la magie le ferait n'est-ce pas? Je grommelle: "Un sédatif aurait été suffisant, si tu avais accepté un médecin." Mais là encore il fallait être aimable pour recevoir d'autrui, et peut-être qu'effectivement, la méthode d'agresser chez eux ses médecins avaient pu mettre un certain ressentiment à son égard. Qui pourrait leur en vouloir?
Mais a priori, son but n'était pas de tuer, et entendre les excuses de la jeune femme me fait ouvrir des yeux plus ronds encore. Des excuses? C'était inespéré! Et tandis que j'essaye d'avaler le fait qu'elle se soit excusé (non, vraiment, un miracle se serait-il produit?), la bouche dangereuse de la vampyre vomit son injonction à son tour.
J'en avais profité, selon elle. Un souffle de colère se pose sur mes prunelles et font rougir mes pommettes, mais je ne répond rien, pas sous la colère tandis que Psyché gronde dans mon cou. J'inspire, baisse les yeux un moment sans baisser ma garde avec, serre puis desserre les poings pendant que la vipère déroule son fiel. Sauf que son interprétation est tant absurde qu'un ricanement sort d'entre mes dents avant que j'articule: "J'ai utilisé mon pouvoir pour la première fois en légitime défense. Pour le reste, je crois que tu en as profité autant que moi, autant de mon sang que de mon temps, et que si la morsure n'était pas aphrodisiaque tu serais déjà de nouveau dehors mais sans armes et sans retour."
Comme ce n'est pas bon de parler sous la colère... Je souffle. "Quoi qu'il en soit, tu as choisi d'agresser une nymphe, voilà une fessée dont tu devras te souvenir je pense." Le double sens de ma phrase sortie de son contexte colérique me fait piquer un fard, et je me lève pour m'exclamer: "Pas dans le sens... Pas dans ce sens! Te voilà punie, c'est ce que je veux dire!" Je regarde le plafond et respire de nouveau avant de me rasseoir, plus pâle qu'auparavant par le lapsus. Un verre d'eau serait bienvenue... Je me racle la gorge, ouvre un peu mon manteau d'où coule avec mécontentement Psyché qui se roule sur mes genoux et bégaye finalement: " Tu en a profité a partir du moment où tu es passé par ma fenêtre. Pour le reste, tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même."
Rien ne serait arrivé si elle n'avait pas pris l'initiative de venir me tirer de mon lit.
Amelia Gouttenoire
Maison de la Flamme et de l'Ombre
Valet de Coeur et Dame de Pique
Novembre, 24 118
De la haine et du dégoût. Voilà à quoi on pouvait résumer cette petite retrouvaille. Car si Amelia n'avait pas l'intelligence, ni la culture nécessaire pour connaître les quelques références obscures en matière de serial killer que lui servait maintenant Eos, il n'enlevait le fait que son petit air suffisant lui donnait envie de lui décocher une gigantesque baffe. Alors elle le laisse bavasser, faire la conversation, répondant presque par monosyllabe à ses questionnements dans l'espoir de voir tout ça finir au plus vite, bien qu'elle ne puisse nier le fait que la peur d'avoir été dénoncée lui nouait le ventre. Oui, elle avait merdé, elle le savait. Mais ce qui avait suivi ensuite, tous ces instants, cette complicité factice, ces regards enfiévrés, pour ça, Amelia le haïssait.
Ignorant alors royalement le doc qui papouille sa peluche de col, Amelia regarde Grouik sortir du tas de linge, souffler sur les deux intrus pour mieux aller s'installer sur le rebord de la fenêtre, nettoyant son bec de ses petites pattes agiles tandis que la vampyre n'écoute que d'une oreille les questionnements additionnels qu'offre le doc. Il voulait en savoir plus sur le sort ? Grand bien lui fasse, elle ne voulait rien dire. Elle offrit alors son plus beau sourire forcé, celui-ci teinté d'une rage certaine avant de lâcher, toujours aussi acide : « Ça n'vous regarde pas. » Et de clore le sujet d'un geste paresseux de la main, de cet air qu'elle avait de dire "baste, changeons de sujet".
D'un oeil avisé, Amelia nota bien que la porte était toujours ouverte, avec elle les oreilles un peu curieuses du golgoth attribué à la surveillance de la porte. Si jamais l'agression venait à être ébruitée, il était sûr qu'elle serait jetée dehors, qu'on lui ôterait la maigre gloire qu'avait apporté cette exploration, bien qu'elle fut écourtée. Non, elle ne pouvait pas perdre ça, c'était tout ce qu'il lui restait. Alors sûrement que la garce fomentait un plan pour aller la fermer, leur offrir un peu d'intimité pour qu'elle puisse hurler sa rage, possiblement lui refaire le portrait, mais sans témoins, car si la magie noire l'infusait, Amelia gardait quelques vieux restes de sa vie de criminelle.
Un instant, elle sembla lutter, fronçant les sourcils, fermant les yeux pendant que le doc palabrait au sujet de médecin ou quelqu'autre connerie qu'il lui avait pris de sortir. En réalité, Amelia ne l'écoutait pas, non, elle tentait de faire taire cette petite voix qui susurrait : « La porte fermée personne ne pourrait vous voir... Il suffirait de le croquer et de ne pas s'arrêter de boire... » Mais mordant une fois encore l'intérieur de sa joue, la vampyre parvint à faire taire la voix, encore quelques secondes et cette conversation serait terminée, elle serait débarrassée, il partirait et elle ne le reverrait jamais.
Enfin... Ça, c'était avant qu'Eos n'ouvre la bouche, réponde à ses attaques à peine enrobées de questions et si Amelia était tendue jusqu'à maintenant, lorsqu'Eos évoque qu'elle l'avait bien cherché, cette fois, la furie semble à deux doigts d'imploser. On aurait presque pu entendre son coeur tambouriner de rage à l'autre bout de la pièce tandis qu'elle le dévisageait, ne clignant même plus des yeux tant la haine obombrait tout, dévorait chaque parcelle de raison qu'il lui restait.
Depuis le rebord de sa fenêtre, Grouik adopta la même posture que sa mama, se campant alors sur ses petites pattes aviaires tandis qu'il faisait le dos rond, les yeux rivés sur Psyché qu'il fixait comme la raison soudaine de sa colère. Les intrus avaient outrepassé leur droit de visite et Grouik comptait bien le leur montrer. D'un battement d'aile à peine, l'Ibouris d'ébène s'éleva vers Psyché, tout bec dehors et d'un coup de chique sur sa nuque, il vint provoquer la peluche blanche pourtant sagement enroulée sur les genoux de son maître. Pas d'attaque réelle, pas de véritable brutalité, mais Grouik pousse Psyché de ses petites pattes jusqu'à ce que la blanche boule de plumes se redresse et se jette à sa poursuite, fonçant dans la petite chambre en piaillant de rage l'un contre l'autre. Profitant alors que l'attention soit détournée, Amelia avait mangé la distance la séparant du doc, se plantant devant lui, un rictus carnassier sur les lèvres tandis qu'elle le dévisageait.
« Alors c'est bien fait pour moi mh ? » La main tremblante, une moue mauvaise tordant toujours sa bouche, Amelia semblait à deux doigts de céder, de s'abandonner à cette pulsion noire lui hurlant à tue tête de le massacrer. De rouer de coup ce visage jusqu'à ce qu'il ne puisse plus la regarder, mais même là, même raidie de haine, elle n'arrivait pas à oublier. Oublier ce qu'il lui avait fait faire, ce qu'elle était devenue sous l'effet de sa magie. Il lui avait volé ces mots, cette tendresse, car il n'aurait jamais pu la mériter.
Sentant la colère continuer d'affluer, elle fit alors volte face, retournant se fourrer dans un coin de la pièce non sans claquer la porte au passage, d'un geste rageur, sans aucune considération pour les voisins inexistants ou le garde posté devant la porte et à deux doigts de faire un nouveau trou dans le mur, elle tente de desserrer ses poings, calmer la douleur qui commence à poindre à force de les crisper. Mais les paroles balbutiantes la font sourire, puis rire tout à fait, parfaitement moqueuse, amère et elle crache comme une insulte, à l'herbivore qui joue les maître du jeu. « J'vous rassure, vous aurez jamais ce qu'il faut pour endosser le rôle du donneur de fessée, alors confortez vous bien dans vos beaux mensonges tant que vous voudrez. Ouais, j'ai merdé. Ouais, j'aurais pas dû venir. Mais à vous pavaner le cul à l'air à fleurer bon le boudin frais, vous vouliez que j'fasse quoi hm ? Que j'sois la plus raisonnable des deux ? Parce qu'ensuite, une fois que vous m'aviez ensorcelée, qu'est-ce qui vous empêchait de me renvoyer d'où je venais ? Et votre histoire d'aphrodisiaque, vous pouvez bien vous la mettre au cul, moi j'avais pas le choix, vous avez fait de moi votre objet et vous avez pris ce que vous vouliez. » Les mots sortent comme des crachats en pleine face, tandis que les yeux rageur continuent de lancer des éclairs et on verrait presque Amelia chanceler. Comme si mettre des mots sur ce souvenir le rendait finalement bien réel. Elle, l'insensible, la psychopathe avait dit je t'aime et une fois la magie estompée, elle était à des lieues de le penser.
Les yeux tournés vers Grouik et Psyché en haut d'une armoire en train de se toiser, Amelia devient alors bien silencieuse, ses phalanges cessant peu à peu de trembler et d'une voix presque brisée, elle demande alors, le regard las et immobile qu'elle n'arrive même plus à poser sur le doc. « Alors si vous êtes venus m'étaler la merde à la gueule, vous pouvez vous tirer, la punition est adéquate, j'vivrais avec ce souvenir jusqu'à ma mort pour me hanter. » Hanter, oui. C'était ce que faisaient les souvenirs de cette nuit. Comment pouvait elle en avoir d'aussi bon souvenirs tout en haïssant finalement tout ce qu'il en découlait ? C'était intenable, trop complexe pour une incapable des sentiments comme elle. Elle aurait encore préféré y rester face aux montres rencontrés dehors, tout compte fait.
De la haine et du dégoût. Voilà à quoi on pouvait résumer cette petite retrouvaille. Car si Amelia n'avait pas l'intelligence, ni la culture nécessaire pour connaître les quelques références obscures en matière de serial killer que lui servait maintenant Eos, il n'enlevait le fait que son petit air suffisant lui donnait envie de lui décocher une gigantesque baffe. Alors elle le laisse bavasser, faire la conversation, répondant presque par monosyllabe à ses questionnements dans l'espoir de voir tout ça finir au plus vite, bien qu'elle ne puisse nier le fait que la peur d'avoir été dénoncée lui nouait le ventre. Oui, elle avait merdé, elle le savait. Mais ce qui avait suivi ensuite, tous ces instants, cette complicité factice, ces regards enfiévrés, pour ça, Amelia le haïssait.
Ignorant alors royalement le doc qui papouille sa peluche de col, Amelia regarde Grouik sortir du tas de linge, souffler sur les deux intrus pour mieux aller s'installer sur le rebord de la fenêtre, nettoyant son bec de ses petites pattes agiles tandis que la vampyre n'écoute que d'une oreille les questionnements additionnels qu'offre le doc. Il voulait en savoir plus sur le sort ? Grand bien lui fasse, elle ne voulait rien dire. Elle offrit alors son plus beau sourire forcé, celui-ci teinté d'une rage certaine avant de lâcher, toujours aussi acide : « Ça n'vous regarde pas. » Et de clore le sujet d'un geste paresseux de la main, de cet air qu'elle avait de dire "baste, changeons de sujet".
D'un oeil avisé, Amelia nota bien que la porte était toujours ouverte, avec elle les oreilles un peu curieuses du golgoth attribué à la surveillance de la porte. Si jamais l'agression venait à être ébruitée, il était sûr qu'elle serait jetée dehors, qu'on lui ôterait la maigre gloire qu'avait apporté cette exploration, bien qu'elle fut écourtée. Non, elle ne pouvait pas perdre ça, c'était tout ce qu'il lui restait. Alors sûrement que la garce fomentait un plan pour aller la fermer, leur offrir un peu d'intimité pour qu'elle puisse hurler sa rage, possiblement lui refaire le portrait, mais sans témoins, car si la magie noire l'infusait, Amelia gardait quelques vieux restes de sa vie de criminelle.
Un instant, elle sembla lutter, fronçant les sourcils, fermant les yeux pendant que le doc palabrait au sujet de médecin ou quelqu'autre connerie qu'il lui avait pris de sortir. En réalité, Amelia ne l'écoutait pas, non, elle tentait de faire taire cette petite voix qui susurrait : « La porte fermée personne ne pourrait vous voir... Il suffirait de le croquer et de ne pas s'arrêter de boire... » Mais mordant une fois encore l'intérieur de sa joue, la vampyre parvint à faire taire la voix, encore quelques secondes et cette conversation serait terminée, elle serait débarrassée, il partirait et elle ne le reverrait jamais.
Enfin... Ça, c'était avant qu'Eos n'ouvre la bouche, réponde à ses attaques à peine enrobées de questions et si Amelia était tendue jusqu'à maintenant, lorsqu'Eos évoque qu'elle l'avait bien cherché, cette fois, la furie semble à deux doigts d'imploser. On aurait presque pu entendre son coeur tambouriner de rage à l'autre bout de la pièce tandis qu'elle le dévisageait, ne clignant même plus des yeux tant la haine obombrait tout, dévorait chaque parcelle de raison qu'il lui restait.
Depuis le rebord de sa fenêtre, Grouik adopta la même posture que sa mama, se campant alors sur ses petites pattes aviaires tandis qu'il faisait le dos rond, les yeux rivés sur Psyché qu'il fixait comme la raison soudaine de sa colère. Les intrus avaient outrepassé leur droit de visite et Grouik comptait bien le leur montrer. D'un battement d'aile à peine, l'Ibouris d'ébène s'éleva vers Psyché, tout bec dehors et d'un coup de chique sur sa nuque, il vint provoquer la peluche blanche pourtant sagement enroulée sur les genoux de son maître. Pas d'attaque réelle, pas de véritable brutalité, mais Grouik pousse Psyché de ses petites pattes jusqu'à ce que la blanche boule de plumes se redresse et se jette à sa poursuite, fonçant dans la petite chambre en piaillant de rage l'un contre l'autre. Profitant alors que l'attention soit détournée, Amelia avait mangé la distance la séparant du doc, se plantant devant lui, un rictus carnassier sur les lèvres tandis qu'elle le dévisageait.
« Alors c'est bien fait pour moi mh ? » La main tremblante, une moue mauvaise tordant toujours sa bouche, Amelia semblait à deux doigts de céder, de s'abandonner à cette pulsion noire lui hurlant à tue tête de le massacrer. De rouer de coup ce visage jusqu'à ce qu'il ne puisse plus la regarder, mais même là, même raidie de haine, elle n'arrivait pas à oublier. Oublier ce qu'il lui avait fait faire, ce qu'elle était devenue sous l'effet de sa magie. Il lui avait volé ces mots, cette tendresse, car il n'aurait jamais pu la mériter.
Sentant la colère continuer d'affluer, elle fit alors volte face, retournant se fourrer dans un coin de la pièce non sans claquer la porte au passage, d'un geste rageur, sans aucune considération pour les voisins inexistants ou le garde posté devant la porte et à deux doigts de faire un nouveau trou dans le mur, elle tente de desserrer ses poings, calmer la douleur qui commence à poindre à force de les crisper. Mais les paroles balbutiantes la font sourire, puis rire tout à fait, parfaitement moqueuse, amère et elle crache comme une insulte, à l'herbivore qui joue les maître du jeu. « J'vous rassure, vous aurez jamais ce qu'il faut pour endosser le rôle du donneur de fessée, alors confortez vous bien dans vos beaux mensonges tant que vous voudrez. Ouais, j'ai merdé. Ouais, j'aurais pas dû venir. Mais à vous pavaner le cul à l'air à fleurer bon le boudin frais, vous vouliez que j'fasse quoi hm ? Que j'sois la plus raisonnable des deux ? Parce qu'ensuite, une fois que vous m'aviez ensorcelée, qu'est-ce qui vous empêchait de me renvoyer d'où je venais ? Et votre histoire d'aphrodisiaque, vous pouvez bien vous la mettre au cul, moi j'avais pas le choix, vous avez fait de moi votre objet et vous avez pris ce que vous vouliez. » Les mots sortent comme des crachats en pleine face, tandis que les yeux rageur continuent de lancer des éclairs et on verrait presque Amelia chanceler. Comme si mettre des mots sur ce souvenir le rendait finalement bien réel. Elle, l'insensible, la psychopathe avait dit je t'aime et une fois la magie estompée, elle était à des lieues de le penser.
Les yeux tournés vers Grouik et Psyché en haut d'une armoire en train de se toiser, Amelia devient alors bien silencieuse, ses phalanges cessant peu à peu de trembler et d'une voix presque brisée, elle demande alors, le regard las et immobile qu'elle n'arrive même plus à poser sur le doc. « Alors si vous êtes venus m'étaler la merde à la gueule, vous pouvez vous tirer, la punition est adéquate, j'vivrais avec ce souvenir jusqu'à ma mort pour me hanter. » Hanter, oui. C'était ce que faisaient les souvenirs de cette nuit. Comment pouvait elle en avoir d'aussi bon souvenirs tout en haïssant finalement tout ce qu'il en découlait ? C'était intenable, trop complexe pour une incapable des sentiments comme elle. Elle aurait encore préféré y rester face aux montres rencontrés dehors, tout compte fait.
Feat Eos
Eos Saysanasy
Maison des Maintes Eaux
Valet de Coeur & Dame de Pique - Eos & Amélia
24 Novembre 118
Amelia n'avait donc rien retenu, ni de sa première et seule séance dû à l'inquiétude de ses pairs à son sujet, ni de son retour de bâton lorsqu'elle avait franchi la limite de la décence en m'attaquant. Non, elle n'avait pas perçu qu'être vampyre au milieu d'une ville remplie de personnes potentiellement vulnérables nécessitait du contrôle de soi pour pouvoir vivre en ce monde. Et utiliser quelconque magie a un prix, alors quel était celui que payait la croque sang pour contrer sa nature?
Oh non, mais ça concerne la sécurité de la ville." Je fais un regard plus incisif sur la vampyre et continue en enlaçant mes mains. "Si la magie utilisée pour contredire ta nature pouvait te rendre dangereuse ou te faire courir un danger, ce sera mentionné dans le rapport que je dois rendre à ta Maison. Et sans explication de ta part... Il faudra bien que je le note quelque part." Je reste calme mais n'en mène pas large, car même si j'ai les moyens de me défendre être devant la violence n'était pas chose la plus aisé pour moi. Il y avait de grandes chances qu'en rentrant cela finisse par une crise de pleurs, mais pour le moment je me concentre pour rester aussi calme que possible.
C'était sans compter l'horrible créature qui, aussi agresseur que sa maîtresse fait un piqué sur Psyché qui pépie de surprise d'abord puis de rage alors que je crie tout à fait. "Calme ton ibouris!" Pas le temps: La blanche se retourne tout bec dehors et crie de fureur avant de s'envoler pour refaire le portrait de l'autre créature, et si mon attention est tout à la dispute de rongeurs volants, mes yeux sont finalement retenus par la jeune femme qui se dirige dangereusement vers moi. Défensif, je me lève et me redresse, la main à deux doigts de sortir la seringue pour l'endormir elle et son fou volant et, lorsque nos visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre je tremble, les émotions totalement fouillis tant les souvenirs se mêlent à son image.
Et c'est le trou noir. Impossible de me décider à lever la seringue sur la jeune femme en colère, car sa colère est aussi légitime que la mienne. Après tout, le dérapage n'était contrôlé d'aucun côté... Et le souffle de frustration et de rejet de la jeune femme me fait cligner des yeux plusieurs fois tandis qu'elle s'éloigne d'un coup, comme si un instant s'aurait pu être la guerre comme tout autre chose... Un instinct j'ai arrêté de respiré.
Mes fesses retombe sur la chaise tandis que les pépiements rageurs cesse quand Psyché revient vers moi, visiblement mécontente mais fatiguée d'être belliqueuse. A croire que la colère avait du mauvais en nous tous... Et mon balbutiement ne donne que railleries de la part de la vampyre pourtant autant acculé que moi. Je soupire. "Tu as raison, je suis désolé." Y avait-il quelque chose de plus à dire? Un silence pesant s'installe.
"J'ai agis pour me protéger, je n'ai pas cherché à te faire du tord... C'est la première fois que je..." Je rougis bêtement et dis plus bas, en regardant mes mains tremblantes contre mes genoux: "Je ne savais pas contrôler ce que j'ai tenté, je n'ai donné aucun ordre, aucune directive... et pour le reste je ne sais toujours pas ce qui, dans ma mémoire, relève de la fiction causée par la morsure ou de la réalité..." Je me racle la gorge tandis que Psyché s’immisce dans ma capuche pour s'y endormir, cherchant réconfort et calme. "Est-ce que je t'ai fais mal?"
Les yeux rivés au sol pour éviter les prunelles flamboyantes de fureur, je me sens bien triste d'un coup. Coupable et victime en même temps que faire de la culpabilité, et quand s'arrête-t-elle? Ou est la frontière entre sa faute, la mienne, et le reste? "Dans tous les cas, je ne compte pas mettre ça dans quelconque rapport... Mais je ne sais pas pourquoi je te couvre, encore une fois. Si j'entends parler d'un autre fait similaire entre toi et quelqu'un d'autre, une agression de ta part... Je nous enverrais au poste tous les deux." La sécurité de la cité avant la mienne, même si cela me fait tout de même déglutir. Je nous imagine mis au ban de la société, jeté de la cité ensemble... Non, la vampyre devait se tenir absolument. Il en valait de nos vies.
Amelia Gouttenoire
Maison de la Flamme et de l'Ombre
Valet de Coeur et Dame de Pique
Novembre, 24 118
Ces retrouvailles viraient à l'agonie. À chaque seconde de plus qui s'égrainaient, Amelia envisageait de plus en plus sérieusement de sauter par la fenêtre, laisser la chute décider de sa survie, qu'importait les risques, tant qu'on l'emporte, la tire de cette pièce, de cette confrontation qui lui faisait monter la bile aux lèvres. Car si elle avait sûrement imaginé pendant l'exploration cracher son fiel à la gueule du doc, qu'il lui étale ainsi sa vérité en pleine face n'avait fait qu'allumer le feu dangereux de magie sombre brûlant en elle. Elle voulait l'éviscérer, l'étrangler jusqu'à ce que sa face bleuisse et qu'elle sente sa nuque rompre. Comme elle l'avait ressenti avec Milo, quand ses mains avaient enlacé sa gorge. Et sûrement que ces pulsions transpiraient, car les paroles du doc levèrent alors le doute sur ce sort, cette magie qu'elle utilisait depuis quelques temps déjà. Et petit à petit, le moineau fit le chemin, liant les points jusqu'à comprendre que cette magie n'y était sûrement pas pour rien.
Pas futée la bougresse, Amelia reste alors un peu conne, un peu scotchée, comme si quelque chose qu'elle subissait depuis un mois et qui n'avait eu de cesse de s'empirer n'était pas déjà visible comme un nez au milieu de la figure. Pas subtile non plus, visiblement. Car alors que les rouages s'imbriquent, que la gourdasse saisit que ce ridicule bracelet, là, sur sa table de chevet était sûrement responsable de tant et plus, qu'un coup de massue sembla venir l'assommer.
Alors un instant, ses yeux se figèrent dans le vide et de toute manière incapable de trouver quoi rétorquer, mais rien ne venait jamais, comme si tant de choses se bousculaient, parfois parfaitement opposées, qu'elle ne parvenait à les digérer, à formuler quelconque réponse intelligible. Le nez plissé, le visage toujours figé dans cette moue hargneuse, Amelia se remit à se crisper, chaque parole assénée ne faisant qu'alourdir le masque de dégoût venu colorer son visage. C'était comme sentir bouillonner en elle le feu ardent de mille volcans, comme si la lave refluait de sa bouche, irradiant ses synapses au point de la forcer à l'étriper. Son corps de prédateur lui hurlait de l'achever.
Et sûrement que Grouik sentit la fureur meurtrière de sa mère, car plongeant tête la première pour provoquer Psyché, il fut le premier à livrer bataille, à coups de cris et de piaillements excédés. Alors dans un réflexe, un mouvement naturel de prédateur, Amelia vit une porte s'ouvrir, s'y engouffrant pour s'approcher, une lueur assassine brillant dans son regard. Et on pourrait presque croire qu'elle se délecta de la peur qu'elle lut sur le visage du doc, une étincelle sombre striant ses yeux carmin, comme si galvanisée par la peur d'Eos, la magie noire lui hurlait de céder à cette pulsion sombre. Mais l'éclair passe et Amelia recule, les ongles marquant maintenant les paumes de ses mains crispées et s'attendant sûrement à ce que le doc s'enfonce, étiole encore un peu les bribes de contrôle qu'il lui restait, soudain... tout s'effondre. Les mots semblent alors s'adoucir, tout autant que l'Ibouris blanche retrouve sa position préférée et cette fois, Amelia se tait. Pas de venin, pas de fiel, elle se tait et elle écoute, l'Ibouris noir sautant sur son épaule comme pour venir la réconforter. Car sûrement qu'à son niveau animal, la créature a dû sentir ou voir un changement dans l'atmosphère, car tout semble s'être figé, gelé dans un silence quasi parfait.
Les yeux rivés par la fenêtre où elle regarde le crachin, Amelia ne semble plus bouger, écoutant simplement les balbutiements d'un doc qui essaie de s'expliquer. Et si les mots précédents, bordés d'accusations, lui faisant porter à elle seule le fardeau de ce moment si particulier l'avaient enragée, ceux-ci l'accablent, la frappent en plein vol et soudain, ses épaules semblent presque se vouter. Amelia était vaincue. Aussi simplement que ça, le panache, la superbe, la fierté, tout était étouffé, annihilé par cette tristesse familière qui revenait l'étouffer.
Alors un instant, les yeux de la vampyre reviennent sur le collier que la sorcière lui avait fabriqué. Ses pierres, chargées de magie devaient l'aider à maîtriser ces émotions brutales et accentuées par sa condition, mais bien assez mis à l'épreuve pendant l'exploration, les pierres s'étaient vidées. Et ce qui la sortit de son vague à l'âme contemplatif fut la question du doc, il voulait savoir si il l'avait blessée. Et comme un réflexe qu'elle n'avait que trop eu à chaque fois qu'elle se remémorait cet instant si particulier tout autant qu'elle le répudiait, Amelia tourna la tête, masquant sûrement quelque réactions épidermiques se concentrant sur la fenêtre. Alors le silence meubla encore un instant la pièce, avant qu'elle ne lâche un « Non.. » à peine soufflé.
Et maintenant quoi, alors ? Toujours aussi soufflée, les yeux rivés sur les contours grisés de pluie de la maison de la flamme et de l'Ombre, Amelia se tait, toujours autant, toujours incapable de trouver quoi dire, mais ses doigts ramassent le lien de cuir noir, faisant le pas ou deux la séparant de la chaise où Eos est toujours vissé et elle lui tend, aussi longtemps que nécessaire jusqu'à ce qu'il s'en saisisse. « Ce bracelet est enchanté, j'imagine qu'il était maudit et que je me suis empoisonnée à la magie noire tout ce temps. Gardez-le, détruisez-le, j'en veux plus. » Ce qu'elle pouvait être conne, vraiment. Avoir ignoré tout ce temps les stries noires, les veines sombres pulsant ça et là au hasard sur sa peau. Non, vraiment, Amelia était profondément idiote, de manière officielle.
Elle souffla alors, comme si la rage et la haine étaient un peu retombées comme des soufflés, sans qu'elle ne se départisse pourtant de cet orgueil. Ce même orgueil qui lui faisait lever le nez alors qu'elle sentait son coeur peser dans ses talons, à deux doigts d'éclater, de se ruer dehors et courir en haut des remparts pour cette fois y arriver, finir le geste, se jeter sans qu'aucune chauve-souris gigantesque ne plonge et vienne la sauver. En cet instant, elle ne rêvait de rien d'autre que d'une autre nuit, s'éteindre toute une nuit, ne plus penser, ressentir. Mais ce privilège venait de lui être enlevé, au nom de la sécurité de la ville, de la sienne aussi sûrement, tant elle aurait tout à fait pu choisir de s'en prendre à plus fort qu'elle et finir abattue. Mais l'heure n'est plus au plan de guerres, car sûrement abrutie par la déferlante aussi soudaine que brutale de rage qu'elle venait de traverser, Amelia frôle presque la léthargie, même Grouik hésitant à lui pincer un doigt pour la tirer de ses rêveries absentes. Il n'y avait plus personne à accuser, tout le monde était coupable, alors maintenant quoi ? Elle servait les même promesses sans corps qu'elle avait balancé au veilleur qui l'avait sauvée ? Jurais de faire mieux et de tenter de s'accrocher ? La dernière avait été un exemple, il suffisait de voir où elle était arrivée... Amelia eut alors un soupir, las, morne, l'étincelle de rage s'éteignant tout à fait dans son regard et elle se mit à maugréer, les yeux de nouveau tournés par la fenêtre. « J'imagine que c'est l'moment où je vous jure de faire mieux à l'avenir et de pas vous décevoir en replongeant dans mes conneries, hm, doc ? » Et son regard grave, éteint, reste figé, Grouik lui mordant enfin l'index, la faisant sursauter tandis qu'elle lâche un "Aïe", regardant enfin l'Ibouris devant elle sur le rebord.
Et cette fois, la vampyre reste volontairement détournée, incapable de regarder le doc, son ibouris que Grouik avait attaqué, peinant sûrement à faire disparaître les images meurtrières qui la traversaient quelques secondes plus tôt à peine. Non, tout ça était trop, trop brutal, trop violent. C'était bien plus d'émotions qu'elle ne pouvait supporter. Et comme toujours, surtout en cet instant, Amelia refusait de pleurer. C'était le premier signe de faiblesse dans la mafia, le faire n'avait jamais rien aidé. Et sûrement que la vampyre aurait pu réaliser qu'avant ces quelques minutes d'échange, elle se sentait heureuse, fière même de ce qu'ils avaient accomplis pendant l'exploration, mais le nuage sombre était venu tout obombrer, comme toujours.
Ces retrouvailles viraient à l'agonie. À chaque seconde de plus qui s'égrainaient, Amelia envisageait de plus en plus sérieusement de sauter par la fenêtre, laisser la chute décider de sa survie, qu'importait les risques, tant qu'on l'emporte, la tire de cette pièce, de cette confrontation qui lui faisait monter la bile aux lèvres. Car si elle avait sûrement imaginé pendant l'exploration cracher son fiel à la gueule du doc, qu'il lui étale ainsi sa vérité en pleine face n'avait fait qu'allumer le feu dangereux de magie sombre brûlant en elle. Elle voulait l'éviscérer, l'étrangler jusqu'à ce que sa face bleuisse et qu'elle sente sa nuque rompre. Comme elle l'avait ressenti avec Milo, quand ses mains avaient enlacé sa gorge. Et sûrement que ces pulsions transpiraient, car les paroles du doc levèrent alors le doute sur ce sort, cette magie qu'elle utilisait depuis quelques temps déjà. Et petit à petit, le moineau fit le chemin, liant les points jusqu'à comprendre que cette magie n'y était sûrement pas pour rien.
Pas futée la bougresse, Amelia reste alors un peu conne, un peu scotchée, comme si quelque chose qu'elle subissait depuis un mois et qui n'avait eu de cesse de s'empirer n'était pas déjà visible comme un nez au milieu de la figure. Pas subtile non plus, visiblement. Car alors que les rouages s'imbriquent, que la gourdasse saisit que ce ridicule bracelet, là, sur sa table de chevet était sûrement responsable de tant et plus, qu'un coup de massue sembla venir l'assommer.
Alors un instant, ses yeux se figèrent dans le vide et de toute manière incapable de trouver quoi rétorquer, mais rien ne venait jamais, comme si tant de choses se bousculaient, parfois parfaitement opposées, qu'elle ne parvenait à les digérer, à formuler quelconque réponse intelligible. Le nez plissé, le visage toujours figé dans cette moue hargneuse, Amelia se remit à se crisper, chaque parole assénée ne faisant qu'alourdir le masque de dégoût venu colorer son visage. C'était comme sentir bouillonner en elle le feu ardent de mille volcans, comme si la lave refluait de sa bouche, irradiant ses synapses au point de la forcer à l'étriper. Son corps de prédateur lui hurlait de l'achever.
Et sûrement que Grouik sentit la fureur meurtrière de sa mère, car plongeant tête la première pour provoquer Psyché, il fut le premier à livrer bataille, à coups de cris et de piaillements excédés. Alors dans un réflexe, un mouvement naturel de prédateur, Amelia vit une porte s'ouvrir, s'y engouffrant pour s'approcher, une lueur assassine brillant dans son regard. Et on pourrait presque croire qu'elle se délecta de la peur qu'elle lut sur le visage du doc, une étincelle sombre striant ses yeux carmin, comme si galvanisée par la peur d'Eos, la magie noire lui hurlait de céder à cette pulsion sombre. Mais l'éclair passe et Amelia recule, les ongles marquant maintenant les paumes de ses mains crispées et s'attendant sûrement à ce que le doc s'enfonce, étiole encore un peu les bribes de contrôle qu'il lui restait, soudain... tout s'effondre. Les mots semblent alors s'adoucir, tout autant que l'Ibouris blanche retrouve sa position préférée et cette fois, Amelia se tait. Pas de venin, pas de fiel, elle se tait et elle écoute, l'Ibouris noir sautant sur son épaule comme pour venir la réconforter. Car sûrement qu'à son niveau animal, la créature a dû sentir ou voir un changement dans l'atmosphère, car tout semble s'être figé, gelé dans un silence quasi parfait.
Les yeux rivés par la fenêtre où elle regarde le crachin, Amelia ne semble plus bouger, écoutant simplement les balbutiements d'un doc qui essaie de s'expliquer. Et si les mots précédents, bordés d'accusations, lui faisant porter à elle seule le fardeau de ce moment si particulier l'avaient enragée, ceux-ci l'accablent, la frappent en plein vol et soudain, ses épaules semblent presque se vouter. Amelia était vaincue. Aussi simplement que ça, le panache, la superbe, la fierté, tout était étouffé, annihilé par cette tristesse familière qui revenait l'étouffer.
Alors un instant, les yeux de la vampyre reviennent sur le collier que la sorcière lui avait fabriqué. Ses pierres, chargées de magie devaient l'aider à maîtriser ces émotions brutales et accentuées par sa condition, mais bien assez mis à l'épreuve pendant l'exploration, les pierres s'étaient vidées. Et ce qui la sortit de son vague à l'âme contemplatif fut la question du doc, il voulait savoir si il l'avait blessée. Et comme un réflexe qu'elle n'avait que trop eu à chaque fois qu'elle se remémorait cet instant si particulier tout autant qu'elle le répudiait, Amelia tourna la tête, masquant sûrement quelque réactions épidermiques se concentrant sur la fenêtre. Alors le silence meubla encore un instant la pièce, avant qu'elle ne lâche un « Non.. » à peine soufflé.
Et maintenant quoi, alors ? Toujours aussi soufflée, les yeux rivés sur les contours grisés de pluie de la maison de la flamme et de l'Ombre, Amelia se tait, toujours autant, toujours incapable de trouver quoi dire, mais ses doigts ramassent le lien de cuir noir, faisant le pas ou deux la séparant de la chaise où Eos est toujours vissé et elle lui tend, aussi longtemps que nécessaire jusqu'à ce qu'il s'en saisisse. « Ce bracelet est enchanté, j'imagine qu'il était maudit et que je me suis empoisonnée à la magie noire tout ce temps. Gardez-le, détruisez-le, j'en veux plus. » Ce qu'elle pouvait être conne, vraiment. Avoir ignoré tout ce temps les stries noires, les veines sombres pulsant ça et là au hasard sur sa peau. Non, vraiment, Amelia était profondément idiote, de manière officielle.
Elle souffla alors, comme si la rage et la haine étaient un peu retombées comme des soufflés, sans qu'elle ne se départisse pourtant de cet orgueil. Ce même orgueil qui lui faisait lever le nez alors qu'elle sentait son coeur peser dans ses talons, à deux doigts d'éclater, de se ruer dehors et courir en haut des remparts pour cette fois y arriver, finir le geste, se jeter sans qu'aucune chauve-souris gigantesque ne plonge et vienne la sauver. En cet instant, elle ne rêvait de rien d'autre que d'une autre nuit, s'éteindre toute une nuit, ne plus penser, ressentir. Mais ce privilège venait de lui être enlevé, au nom de la sécurité de la ville, de la sienne aussi sûrement, tant elle aurait tout à fait pu choisir de s'en prendre à plus fort qu'elle et finir abattue. Mais l'heure n'est plus au plan de guerres, car sûrement abrutie par la déferlante aussi soudaine que brutale de rage qu'elle venait de traverser, Amelia frôle presque la léthargie, même Grouik hésitant à lui pincer un doigt pour la tirer de ses rêveries absentes. Il n'y avait plus personne à accuser, tout le monde était coupable, alors maintenant quoi ? Elle servait les même promesses sans corps qu'elle avait balancé au veilleur qui l'avait sauvée ? Jurais de faire mieux et de tenter de s'accrocher ? La dernière avait été un exemple, il suffisait de voir où elle était arrivée... Amelia eut alors un soupir, las, morne, l'étincelle de rage s'éteignant tout à fait dans son regard et elle se mit à maugréer, les yeux de nouveau tournés par la fenêtre. « J'imagine que c'est l'moment où je vous jure de faire mieux à l'avenir et de pas vous décevoir en replongeant dans mes conneries, hm, doc ? » Et son regard grave, éteint, reste figé, Grouik lui mordant enfin l'index, la faisant sursauter tandis qu'elle lâche un "Aïe", regardant enfin l'Ibouris devant elle sur le rebord.
Et cette fois, la vampyre reste volontairement détournée, incapable de regarder le doc, son ibouris que Grouik avait attaqué, peinant sûrement à faire disparaître les images meurtrières qui la traversaient quelques secondes plus tôt à peine. Non, tout ça était trop, trop brutal, trop violent. C'était bien plus d'émotions qu'elle ne pouvait supporter. Et comme toujours, surtout en cet instant, Amelia refusait de pleurer. C'était le premier signe de faiblesse dans la mafia, le faire n'avait jamais rien aidé. Et sûrement que la vampyre aurait pu réaliser qu'avant ces quelques minutes d'échange, elle se sentait heureuse, fière même de ce qu'ils avaient accomplis pendant l'exploration, mais le nuage sombre était venu tout obombrer, comme toujours.
Feat Eos
Eos Saysanasy
Maison des Maintes Eaux
Valet de Coeur & Dame de Pique - Eos & Amélia
24 Novembre 118
Pourquoi, dès lors que j'étais à proximité de l'arrogante, cela devait toujours être sur le fil pour éviter la violence? Marchant sur les œufs fragiles des nerfs de la jeune femme, j'essaye d'être franc sans être vulnérable au point de me remettre dans la case "proie" et sans négliger la part de responsabilité de chacun dans cette funeste nuit. Oui, elle avait été la première coupable, entrée par effraction et agression, mais tout aurait pu se terminer sur un coucher pas bouger si seulement mon cerveau embrumé par la magie et le choc avait pu donner un ordre clair et concis à la prédatrice hypnotisée. Si seulement s'entraîner à mon pouvoir n'impliquait pas que je retente de nouveau d'embrasser quelqu'un, il eut été fort utile pour ne jamais, jamais se retrouver dans pareille situation.
Et quand je pense que tout est fini, que la sauvageonne va se ruer sur moi et tenter désespérément quelque chose de violent sans aucun doute, elle se fige puis s'éloigne me laissant coi une fois de plus. Comme si... j'avais pu la convaincre?
Cette hypothèse me semble douteuse au vu de qui je parle, et pourtant la silhouette devant la fenêtre montrant un gris uniforme du ciel ne semble plus avoir une once de colère. A la place, un relent de solitude et de tristesse s'empare de la pièce, s'y installe pour le plus grand inconfort de tous. Coupables tout deux, et incapables de se soigner chacun... Les larmes me viennent mais je lève les yeux sur le plafond pour me calmer pendant que Psyché s'enroule autour de moi pour roucouler doucement dans mon oreille.
Le vide et le silence auraient pu durer une éternité, si ma question lancée presque rhétoriquement l'était restée. Car après tout, si la vampyre ne voulait répondre à rien, je ne l'aurai pas embrassé pour lui extorquer ce dont j'avais besoin. A la place, un murmure triste d'une syllabe à peine soulage un peu ma conscience meurtrie. Je l'avais entrainé dans quelque chose qui n'aurait jamais dû se produire, mais elle n'était pas blessée. Dans un sens, ça rend les choses... Plus supportables. "Merci." Je souffle à mon tour, la voix cassée par les larmes qui finissent par couler en silence. Il faudrait réparer de nouveau tout ça... On pleurera encore ce soir.
La jeune femme se tourne alors et je tourne les yeux, reniflant dans ma veste comme une âme en peine. Pas de raillerie, rien ne vient en ce sens, et seule sa main portant un objet à mon attention rompt le fossé abyssal que le silence a construit. J'écoute les dires de la Gouttenoire qui explique une partie de mystère et je fronce les sourcils. "C'est ça qui vous fait dormir? Depuis quand? Qui vous l'a fait?" Il faudrait que l'on s'explique, cet enchanteur et moi... Je regarde le bijou puis le fourre dans ma poche avant de me lever, et tends la seringue de sédatif. "C'était pour vous de toute façon, mais si dormir vous manque, vous pourrez profiter d'une nuit de plus. Ce ne sera pas du même gout que la magie, mais c'est moins dangereux."
Je referme lentement mon manteau, indiquant que la fin approche. Le garde sera content, je n'ai pas menti: Tout au plus la conversation a du durer.... trente minutes? A nouveau Amelia prend la parole et je me contente de secouer la tête. "Oh, je n'y croirais pas une seule seconde. Mais j'espère de tout cœur que la seule menace d'être exilée avec moi dans Ozéna suffira à vous faire revoir vos agissements. Quand à votre quête de sommeil, je peux vous sédater de temps en temps, si ça peut nous éviter à tous les malédictions magiques." Un petit sacrifice que quelques potions de sommeil pour la paix de toute la ville et de ma conscience.
Je me tourne vers la porte et ajoute: "Voudriez vous que je mette quelque chose de plus à votre dossier, ou me dire quoi que ce soit de plus, Mademoiselle Gouttenoire, ou nous pouvons achever ici les désastreuses rencontres que nous avons ensemble?"
Amelia Gouttenoire
Maison de la Flamme et de l'Ombre
Valet de Coeur et Dame de Pique
Novembre, 24 118
Merveilleux. Tout ça était merveilleux. Un an à peine après sa tentative de suicide, voilà qu'Amelia était de nouveau prise d'envie de voler, de monter en haut des remparts pour mieux sauter et laisser le sol apaiser ses maux. Elle se pensait heureuse, tirée d'affaire et il avait suffit de trente minute de conversation agonisante, d'un déferlement sans fin de haine et de rage pour que la tristesse vienne tout étouffer, rendant alors la vie bien terne, à l'image du crachin qui s'écoulait dehors. Soudain, la chambre sembla devenir telle qu'elle était, morose, vide. Et si Amelia n'avait pas été tournée, face à la fenêtre, Eos aurait sûrement pu voir comme l'orgueil s'était évaporé, au profit d'une peine aussi brutale qu'elle était tenace.
Alors Eos pleure, elle reste immobile, comme si soudain, la ville devenait plus grande encore, plus solitaire pour la vampyre qui avait repoussé tout et tout le monde sans même le réaliser. Elle était seule, profondément seule. Seul Grouik lui faisait garder un semblant de sanité, forçant la vampyre à sortir pour lui trouver à manger autant qu'elle le faisait pour elle. Mais en cet instant, le désespoir qui la prenait ressemblait fort à celui qui l'avait conduite à défoncer les murs, à ne pas s'alimenter il y a de ça deux années.
Deux ans qu'elle cotoyait les ombres, flirtait avec le danger pour éprouver sa mortalité. Et si en cet instant le silence prévaut sur toute nouvelle parole mettant en danger l'équilibre précaire créé dans cette chambre, sous la crinière argentée, la magie sombre n'est que raillerie et incitation au pire. « Tu ne mérites pas de vivre. » Ricane la voix antique dans sa tête, poussant lentement Amelia vers un autre geste qu'elle regretterait. « Tu es un monstre, tu rendrais service à tout le monde en disparaissant. » Scandait-elle a à tue-tête. Et si la morsure de Grouik la fait un instant sortir de sa torpeur, Amelia reste figée, les yeux rivés sur le brouillard épais qui se forme autour de la bâtisse.
Alors pour lentement amener cet échange vers sa conclusion, Amelia tend le bracelet, comme un gage du fait qu'elle n'userait plus de magie noire pour tenter de l'aider. Mais les dommages étaient déjà fait, la culpabilité, l'horreur du souvenir, de ce moment volé, tout était ancré, elle n'oublierait jamais. Peut-être pourrait-elle aller chercher l'aide d'un autre vampyre ? Plus expérimenté qu'elle pour lui faire oublier ? Peut-être, pour l'heure, elle se contente de rester silencieuse, le visage fermé, les yeux ternes, vidés de toute substance. Pour toute réponse aux interrogations du doc, Amelia haussa les épaules, sans la moindre énergie ni le moindre panache avant de prononcer, détournant les yeux pour mieux retourner se planter devant cette fenêtre, les yeux sur l'infinie brume. « Oui, il a été confectionné à ma demande, il y a un mois et demi de ça. À chaque nuit passée, je devais fournir une fiole de mon sang. La personne qui l'a confectionnée n'est pas responsable, c'est ma faute et rien que ma faute, vous n'aurez qu'à marquer ça dans votre rapport. » De toute façon, foutue pour foutue, autant protéger la sorcière. Elle n'avait pas trouvé de manière de la faire entrer dans la bibliothèque de la flamme et de l'ombre, alors c'était là une sorte de paiement pour les services rendus ? En taisant son nom, elle lui évitait tout problème, sa dette était réglée, non ?
De toute manière, à cet instant, Amelia ne s'imaginait plus vivre très longtemps. Elle avait réussi à surmonter le premier coup dur, pensé réussir à s'intégrer, pour mieux voir que sa véritable nature, cette bête sanguinaire qu'elle abritait ne pouvait être maîtrisée. Elle prit pourtant la seringue sans grande volonté, la posant là quelque part, n'importe où sans vraiment se soucier de l'endroit où elle atterrirait. Car dans le regard lointain de la vampyre, la fougue s'en était allée, laissant place au vide, à la douleur d'un gouffre béant de souffrance qui venait de l'avaler.
Et de nouveau, le silence, entrecoupé parfois de quelques questions à peine narquoises, sans la moindre saveur maintenant que la haine s'était retirée pour laisser place au vide. Elle se haïssait, elle et ses grandes dents, sa soif infinie, sa brutalité. Et se conforter dans le fait que cette hallucination collective restait ce qu'elle était : une hallucination, ne pouvait que d'autant plus la faire sombrer. Il la haïssait lui aussi et comment l'en blâmer. Les yeux rivés sur le néant grisâtre qui entourait maintenant la bâtisse, Amelia ne tourna même pas la tête lorsque le doc lui demanda si elle avait quelque chose à ajouter, haussant simplement mollement les épaules. « Je n'ai rien à ajouter. Merci, de ne pas m'avoir dénoncée. » Et elle aurait bien rajouté que la faveur était inutile, qu'elle ne serait plus en vie pour en profiter, mais Amelia ne cherchait ni pitié, ni aide, elle voulait simplement qu'on la laisse, seule avec ses pensées et que personne ne s'oppose à sa course lorsqu'elle foncerait droit vers les remparts, partant se cacher loin pour pleurer.
Merveilleux. Tout ça était merveilleux. Un an à peine après sa tentative de suicide, voilà qu'Amelia était de nouveau prise d'envie de voler, de monter en haut des remparts pour mieux sauter et laisser le sol apaiser ses maux. Elle se pensait heureuse, tirée d'affaire et il avait suffit de trente minute de conversation agonisante, d'un déferlement sans fin de haine et de rage pour que la tristesse vienne tout étouffer, rendant alors la vie bien terne, à l'image du crachin qui s'écoulait dehors. Soudain, la chambre sembla devenir telle qu'elle était, morose, vide. Et si Amelia n'avait pas été tournée, face à la fenêtre, Eos aurait sûrement pu voir comme l'orgueil s'était évaporé, au profit d'une peine aussi brutale qu'elle était tenace.
Alors Eos pleure, elle reste immobile, comme si soudain, la ville devenait plus grande encore, plus solitaire pour la vampyre qui avait repoussé tout et tout le monde sans même le réaliser. Elle était seule, profondément seule. Seul Grouik lui faisait garder un semblant de sanité, forçant la vampyre à sortir pour lui trouver à manger autant qu'elle le faisait pour elle. Mais en cet instant, le désespoir qui la prenait ressemblait fort à celui qui l'avait conduite à défoncer les murs, à ne pas s'alimenter il y a de ça deux années.
Deux ans qu'elle cotoyait les ombres, flirtait avec le danger pour éprouver sa mortalité. Et si en cet instant le silence prévaut sur toute nouvelle parole mettant en danger l'équilibre précaire créé dans cette chambre, sous la crinière argentée, la magie sombre n'est que raillerie et incitation au pire. « Tu ne mérites pas de vivre. » Ricane la voix antique dans sa tête, poussant lentement Amelia vers un autre geste qu'elle regretterait. « Tu es un monstre, tu rendrais service à tout le monde en disparaissant. » Scandait-elle a à tue-tête. Et si la morsure de Grouik la fait un instant sortir de sa torpeur, Amelia reste figée, les yeux rivés sur le brouillard épais qui se forme autour de la bâtisse.
Alors pour lentement amener cet échange vers sa conclusion, Amelia tend le bracelet, comme un gage du fait qu'elle n'userait plus de magie noire pour tenter de l'aider. Mais les dommages étaient déjà fait, la culpabilité, l'horreur du souvenir, de ce moment volé, tout était ancré, elle n'oublierait jamais. Peut-être pourrait-elle aller chercher l'aide d'un autre vampyre ? Plus expérimenté qu'elle pour lui faire oublier ? Peut-être, pour l'heure, elle se contente de rester silencieuse, le visage fermé, les yeux ternes, vidés de toute substance. Pour toute réponse aux interrogations du doc, Amelia haussa les épaules, sans la moindre énergie ni le moindre panache avant de prononcer, détournant les yeux pour mieux retourner se planter devant cette fenêtre, les yeux sur l'infinie brume. « Oui, il a été confectionné à ma demande, il y a un mois et demi de ça. À chaque nuit passée, je devais fournir une fiole de mon sang. La personne qui l'a confectionnée n'est pas responsable, c'est ma faute et rien que ma faute, vous n'aurez qu'à marquer ça dans votre rapport. » De toute façon, foutue pour foutue, autant protéger la sorcière. Elle n'avait pas trouvé de manière de la faire entrer dans la bibliothèque de la flamme et de l'ombre, alors c'était là une sorte de paiement pour les services rendus ? En taisant son nom, elle lui évitait tout problème, sa dette était réglée, non ?
De toute manière, à cet instant, Amelia ne s'imaginait plus vivre très longtemps. Elle avait réussi à surmonter le premier coup dur, pensé réussir à s'intégrer, pour mieux voir que sa véritable nature, cette bête sanguinaire qu'elle abritait ne pouvait être maîtrisée. Elle prit pourtant la seringue sans grande volonté, la posant là quelque part, n'importe où sans vraiment se soucier de l'endroit où elle atterrirait. Car dans le regard lointain de la vampyre, la fougue s'en était allée, laissant place au vide, à la douleur d'un gouffre béant de souffrance qui venait de l'avaler.
Et de nouveau, le silence, entrecoupé parfois de quelques questions à peine narquoises, sans la moindre saveur maintenant que la haine s'était retirée pour laisser place au vide. Elle se haïssait, elle et ses grandes dents, sa soif infinie, sa brutalité. Et se conforter dans le fait que cette hallucination collective restait ce qu'elle était : une hallucination, ne pouvait que d'autant plus la faire sombrer. Il la haïssait lui aussi et comment l'en blâmer. Les yeux rivés sur le néant grisâtre qui entourait maintenant la bâtisse, Amelia ne tourna même pas la tête lorsque le doc lui demanda si elle avait quelque chose à ajouter, haussant simplement mollement les épaules. « Je n'ai rien à ajouter. Merci, de ne pas m'avoir dénoncée. » Et elle aurait bien rajouté que la faveur était inutile, qu'elle ne serait plus en vie pour en profiter, mais Amelia ne cherchait ni pitié, ni aide, elle voulait simplement qu'on la laisse, seule avec ses pensées et que personne ne s'oppose à sa course lorsqu'elle foncerait droit vers les remparts, partant se cacher loin pour pleurer.
Feat Eos
Eos Saysanasy
Maison des Maintes Eaux
Valet de Coeur & Dame de Pique - Eos & Amélia
24 Novembre 118
Des dizaines de questions que j'avais pu imaginer demander à la jeune femme, il n'en reste rien. Et ce n'est pas de la faute de la vampyre, mais seulement du fait que je ne me sens plus l'énergie. Je veux sortir, partir, pleurer et me consoler de nouveau. Mais pas possible de partir sans savoir plus de la magie qui nous a mené à notre perte, donné par un magicien, une sorcière ou un alchimiste qui ne devait pas mesurer les conséquences de son art. Amélia se jette la faute dessus mais je ne suis pas dupe: Si elle avait sûrement demandé l'effet de pouvoir dormir, elle n'a sûrement pas mesuré les conséquences de la malédiction, chose qu'aurait du faire celui qui a confectionné l'objet. "Il me faudra un nom. Personne ne devrait vendre quelque chose d'aussi dangereux." Mais vu les yeux mornes de la demoiselle je soupire et passe à autre chose. Partir, vite.
Le manteau reboutonné et à deux pas de la porte, je regarde une dernière fois la jeune femme dont ma mémoire ne sait que penser, avec pour seule certitude celle que l'exploratrice n'avait rien, absolument rien de guéris qui puisse rassurer qui que ce soit de son état. L'aura dépressive de la chambre n'est qu'un rappel de notre conversation première, et si il ne m'était pas aussi difficile de rester plus d'une demie heure dans la même pièce que la vampyre j'aurais sûrement dû rester encore un moment pour m'assurer qu'elle irait bien. C'était mon travail... Et personne ne pouvait le faire . Pas d'autres psychiatres dans les environs...
Je rouvre la porte d'une main décidée et sans me retourner dit "Au revoir, Mademoiselle Gouttenoire." Le garde à quelques mètres de là semble tout à fait content de me voir, je referme la porte doucement et indique qu'on peut laisser tranquille la vampyre. Mais je ne suis pas serein: Sera-t-elle en mesure de supporter tout ça, Elle avait chercher à se dépâtir de la fatigue et de l'ennui en dormant, sans résultat, et maintenant qu'elle était sans magie et sans exploration...
Mes pas me portent à la sortie cette fois du premier coup, et le second garde à la fenêtre semble le plus heureux du monde de me voir partir, la capuche repliée sur mes pensées confuses et Pyché endormie.
La maison est d'un réconfort salutaire et encore frémissant de la marche sous la pluie je laisse l'ibouris s'échapper de la capuche avant de m'en dépêtrer. Un coup d'oeil à la salle de bain, vérifiant que la fenêtre est bien fermée, puis je passe dans la cuisine faire chauffer de l'eau tandis que mon épuisement me fais pleurer. Las et épuisé, je ne dormirais pas tard, sautant le repas pour ne pas avoir à sortir de nouveau. La nuit porte conseil et le lendemain, dans la sacoche du facteur souris, le constat pour Amélia Gouttenoire est remis à la Maison de la Flamme et de l'Ombre.
- A l'attention de Monsieur Davian Oxenur :
Monsieur,
Vous avez porté votre attention sur l'exploratrice Amélia Gouttenoire qui au vu de son comportement antérieur vous semblait fragile. En effet, après discussion, il semblerait que malgré que l'exploration se soit bien passé Mademoiselle Gouttenoire se soit procuré un objet magique pour dormir pouvant entrainer un comportement agressif. De plus, l'objet m'ayant été remis, la jeune femme semblait particulièrement en manque de repères et de sens.
De ce fait, il serait nécessaire à Mademoiselle Gouttenoire de suivre une thérapie et une médication pour éviter toute atteinte contre elle-même. En l'absence d'autres médecins aptes à ce suivi, et malgré l'aversion qu'elle semble avoir pour moi, je ferais ce suivi le temps de trouver un professionnel adéquat. Je déclare tout de même que Mademoiselle Gouttenoire est apte à continuer les explorations et autres entrainements qui lui permette un semblant de liens professionnel et social qui devront être encouragé.
Cordialement,
Docteur Saysanasy
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