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Saison froide ☃︎ Azamyr • An 118 — Novembre à Décembre

Imaginez un monde dans lequel votre avenir est incertain, la fin se rapprochant de plus en plus, sans que vous puissiez changer votre destin. Un jour, une solution est trouvée, vous permettant d’espérer, de croire en la possibilité d’une autre vie, une nouvelle vie. Il vous faut trouver une clé, vous permettant de traverser le portail menant à un nouveau monde. Là, tout est possible, vous naissez à nouveau, différent. Vous devrez faire face aux dangers, aux complots, aux découvertes. Mais l’avenir s’étend devant vous. Le petit journal d'Azamyr

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Une élève modèle - Feat. Angela

Mer 2 Oct 2024 - 21:44
Evelyne Ashford
Maison de la Flamme et de l'Ombre

Les rues d’Azamyr sont encore brumeuses alors que je quitte doucement et presque silencieusement le quartier Nord de la cité pour en rejoindre le quartier Central. Ou du moins essayer de le rejoindre. Je suis encore loin de maîtriser les routes de la ville, et l’absence de luminosité n’aide clairement pas. Où sont les GPS quand on a besoin d’eux ? Mon esprit volage s’égare presque autant que moi tandis que je tente tant bien que mal de trouver mon chemin.

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Bon. Faisons le point.

Tout ce joli foutoir commence gentiment à avoir un ersatz de sens. Ne vous méprenez pas, je suis toujours aussi perdue qu’un marchand de coussins péteurs à un enterrement, mais au moins les noms que j’entends quotidiennement à chaque coin de rue de cet étrange endroit commencent à sonner un peu plus familier à mes oreilles. Et croyez-moi, ce n’était pas une mince affaire, malgré l’accompagnement -un peu trop prononcé à mon goût- dont on m’a gratifiée. C’est que l’univers dans lequel j’ai atterri il y a quelques mois de cela est pour ainsi dire complètement jeté. Pour tout vous dire, j’ai été persuadée pendant un bon moment que j’étais encore en pleine descente, ce qui aurait sans aucun doute constitué la plus mémorable défonce de mon histoire -et la compétition est pourtant rude-.

Mais non.

Malgré les véhémentes protestations de mon esprit anfractueux, tout ceci semble bel et bien réel. Je suis donc désormais une foutue Nécromancienne, et quoi que ça soit précisément, c’est franchement plutôt stylé. Si vous voulez mon avis, je ne crois pas que cette mutation soit le fruit du hasard. Je ne sais pas si cet Enos existe, mais si c’est le cas j’aurai quelques questions à lui poser. Mais chaque chose en son temps.

Regardez-moi, à considérer comme plausible l’existence d’un Dieu comme si j’avais été élevée dans la bourgeoisie religieuse. C’est donc vrai, ce qu’ils racontent : « Change de ciel, tu changeras d’étoile ».

Il me reste encore un bon paquet de mystères à démêler. Mais pied par pied, l’oiseau fait son hypogée. On m’a dit que j’appartenais à une « Maison », ce qui ressemble peu ou prou aux fraternités étudiantes -pour ce que j’en connais-, à ceci près que, dans notre cas, c’est une secte avérée et assumée. Et c’est là que le plus grand changement s’opère pour ma pomme -oui, plus que ma transformation en Nécromancienne. J’étais de toute façon déjà ce qui s’en rapprochait le plus possible, humainement parlant, dans mon ancienne vie- : je n’ai pas exactement accès au confort qui m’est dû. Adieu, garde-robe virtuellement infinie. Sayonara, chef de cuisine obéissant au moindre de mes caprices. Ciao, manoir certes décadent mais néanmoins spacieux. Un peu trop. Mais surtout vide.

Car voyez-vous, ce qui m’angoisse le plus dans cette histoire -oui, plus que d’atterrir dans un monde sauvage et arriéré dont je ne connais rien. Après tout, je n’étais pas spécialement une experte du précédent non plus- c’est de devoir vivre avec d’autres gens. Je n’ai rien contre les gens en particulier -encore que- et la plupart sont somme toute agréables. Mais il est assez anxiogène de vivre ainsi entassés les uns sur les autres. Alors vous vous doutez bien que j’ai sauté sur l’occasion lorsque j’ai entendu parler de ces boys scouts de l’extrême, cette « guilde des explorateurs », dont l’objectif est de sortir des murs de la ville pour essayer d’explorer -oui bon, vous l’aviez sûrement celle-là- le reste du monde, ce qui inclurait vraisemblablement entre autres de découvrir l’origine de la disparition mystérieuse des colons de ce monde.

Moins de gens, plus de cadavres.
Le rêve.

Me voilà donc à me rendre à la guilde en question pour m’y enrôler. Il faut bien avouer qu’au départ, ils n’étaient pas particulièrement emballés à l’idée de me voir gambader dans les terres extérieures, les recruteurs, pour d’obscures raisons de « vous n’êtes pas taillée pour » et de « non, vous ne pouvez pas dirigner votre propre équipe ». Coquecigrues. Malheureusement pour eux, je ne suis pas de celles à qui l’on dit non. Ainsi, en voyant ma détermination, ma curiosité et finalement convaincus que j’avais des capacités pouvant s’avérer utiles -et que, bon, ils ne croulaient pas non plus sous le nombre de volontaires, même s’ils se sont bien gardés de l’avouer-, ils ont fini par céder.

Il est toujours agréable de constater que, même dans un monde aussi absurde, j’ai gardé la touche.

À une condition, cela dit. Il faut d’abord que je passe par un « stage de rattrapage ». Un entraînement particulier aux fondements du combat et de la survie auprès d’un membre un peu plus aguerri, si j’ai bien compris. J’imagine que voir ses rookies se faire avaler tout crus lors de leur première classe verte, ça fait mauvais genre pour les stats. Mais soit, qu’à cela ne tienne. C’est toujours bon à prendre. J’espère simplement que mon instructeur ne sera pas trop pénible.

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M’étirant de tout mon long alors que je franchis enfin le pas de la porte de la guilde, je traîne le mien jusqu’au comptoir. C’est que le soleil vient à peine de se lever. C'est pas une heure pour commencer à... faire des choses. Déjà une raison de râler après le malheureux à qui l’on a confié mon enseignement. Un bâton. Heureusement que je suis en retard. D’une voix endormie, je m’adresse à la personne qui semble accueillir tout le monde.

-Je cherche euh… Angelo… Silvro.
Evelyne Ashford
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Angelo Silverio
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Angelo palpa sans grande conviction l’espèce de pomme entre ses pognes. Son pouce en quête d’irrégularité passait en revue le fruit tandis que la mine de l’italien se faisait suspicieuse. Ses caresses inquisitrices guettaient l'anomalie, l'aspérité coupable. Soudain, ce fut le drame. L’inspectrice phalange s’enfonça dans la chair de l’aliment, trahissant son état questionnable. Une grimace écœurée pareille à celle qu’il arborait quand il croquait dans un fruit de mer habilla sa frimousse. Un long soupire secoua sa carcasse, et ce fut au tour de sa dextre de se mettre en branle. Le couteau dans son autre main fit office de bourreau, et d'un geste précis, il amputa la partie peu ragoûtante de son repas d’un geste sec et étonnamment chirurgical. Au vu de la pénurie de loustics bossant dans l'hospitalier, Ciro émit mentalement l’idée de se lancer dans un commerce de tranche-pourrie. Cette opportunité sordide lui arrache un sourire qui s’effaça dans la foulée lorsque son bec s’ouvrit pour ingurgiter un quartier.

Perché dans les hauteurs, le cul sur l’un des larges rebords d’une fenêtre, le lascar observait la vue s'offrant à ses yeux. Rien d’éblouissant pour quiconque logeant dans le coin depuis plus d’une année. L’être humain se lassait de tout, même des paysages envoûtant d’Ozéna. Son Brooklyn natal lui manquait, son âme réclamant ses ruelles dégoulinantes de crasse et sa constante pollution, les néons des enseignes allumés une fois le règne de la lune s’entamant, les sales gueules peuplant ces ruelles. Un royaume obscur, crade et terriblement vivant. Oui, Brooklyn lui manquait avec ardeur.

Toutefois, le fils Scipionne avait ingéré le fait accompli, s'éloigannt des fous espérant remonter le courant. La poursuite du passé n'était bonne qu'à l'épuisement, la déception, se conjuguant avec la mélancolie. Nul retour en arrière, ce dépotoir foisonnant d’individualités ennuyantes et imbus d’eux même demeurait désormais sa seule et unique maison.

Il enfourna ce qui lui restait de son repas en coupant sa respiration nasale. Le gosier en action, l'urubu se redressa et quitta son nid. Frappant ses mains l’une contre l’autre pour ôter les saletés collantes de ce qu’il avait ingurgité précédemment, tout en mâchonnant, il se mit en route. Ses bottes heurtaient le sol en cadence. Angelo avait pénétré la bâtisse servant de repaire pour la guilde des heures auparavant. De la paperasse à mettre en ordre avait assuré ses collègues, l'affaire d'une demi-heure, qu'ils avaient scandée. Les salopards les avaient maudits, et par trois fois avant le chant du coq, Angelo les renierait. Les pages noircies d'encre, le piège pour les amoureux de l'action, condamné à l'ennui mortel. Il dévala une volée de marches, saluant d’un hochement de tête les créatures qu’il croisait, les gratifiant parfois d’un « ça va l’artiste ? ». Oui, Angelo n’était pas bon dans la discipline pourtant maîtresse de la socialisation : retenir les blases.

Alors que le salopard se dirigeait vers le dernier escalier le menant au rez-de-chaussée, il fut alpagué par Louis… ou Édouard. Ou encore Sébastien. Ciro ne possédait pas la moindre piste concernant le prénom de l’armoire mouvante le rejoignant à vive allure. Son interlocuteur déjà croisé dans le passé était impressionnant, incarnant l’ursidé parmi les gosses. La ressemblance ne s’arrêtait pas à sa carrure phénoménale. La voix caverneuse, une barbe épaisse, fournie et encerclant tout le bas de son visage qui lui était surmonté d’une crinière brune retombant jusque sur les épaules. Le mafioso s’interrogea un bref instant sur les origines du frigo américain.

Il fut néanmoins tiré de sa torpeur par l’explication délivrée par son collègue. La nouvelle fit grogner le charognard.

« Pourquoi diable, c’est à moi de m’occuper d’une recrue ? Je suis loin d’être le plus talentueux. »

Quelle plaie, lui qui chérissait la liberté d'errer en toute quiétude, dans la solitude totale et par-dessus tout, la possibilité de bifurquer du légal à l’illégal avec personne pour le sermonner. Toujours prompt au détour discret, le malfrat se tenait à des années-lumière du parangon de professionnalisme, se vouant plutôt aux affaires sous le manteau entre deux missions. Un air blasé souffla sur les traits composant la frimousse de Ciro qui se contentait finalement de hausser les épaules, et de se diriger vers l’accueil désigné par le loustic bouffeur de parpaing. Il corrigea rapidement sa cadence qui traînait des savates, balayant cet acte puéril d’enfant geignard qu’il haïssait, préféra adopter la plus neutre des dégaines. Son regard balaya l’assemblée composant le rez-de-chaussée. Une poignée de bougs s'y trouvait. L’une s’affairait sur des dossiers, deux causaient dans un coin, et un rondouillard à l’accueil se tenant en face d’une évadée de la famille Adams qu’Angelo n'avait jamais croisée auparavant.

Columbo en fit la déduction fugace et dantesque de véracité que cela devait être la nouvelle. Le brûlé s’activa, les engrenages composant sa dépouille grincèrent sous l’effort. Plus il s’approchait, plus les détails composant Évelyne s’imposaient à sa rétine. Le port de tête fier, une étrange impression de noblesse, pour sûr qu’elle avait dû faucher nombre de cœur durant son existence. Le monde n’était pas juste avec les hommes, le seigneur un sadique machiavélique. Pourquoi façonner des anges effleurant la vie des gaillards, les laissant entre-apercevoir le magnifique pour ensuite les en priver ? Une dure réalité, provoquer la tristesse des amoureux éconduits croisés, marquant ceux-ci éternellement par le simple exploit d’exister. M’enfin.

La voix du mannequin pour la collection Halloween résonna et écorcha le nom de la chanteuse préférée de la mamma. Ce blasphème planta une flèche en plein dans le palpitant, tchak. Désormais vissé à un mètre de distance, il apostropha l’ange déchu. La poule ténébreuse.

« Silverio. J’espère que dans ta caboche aux proportions de montgolfière y a plus de place pour les leçons que pour les prénoms. C’est moi qui vais être ton tuteur pour tes premières escapades en forêt, rétorqua le plus si jeune homme. Alors, on lève l’ancre la baleine, naviguons vers la marée verte. »

D’un geste de poignet, il intima à la poursuite, l’épave le composant prenant la tête du cortège. Le binôme franchit le cadre de porte et atterrit dans les rues animées d’un mois frais. Un zéphyr glacé caressa les parties corporelles exposées, imposant des frissons de rigueur sous de tels assauts. Ciro maudissait ses joues imberbes par la même occasion. Enfin, l’italien prit une direction qu’il ne connaissait que trop bien.

« C’est quoi ton prénom l’artiste ? Quelle race ? Tu as débarqué quand ? Épanche-toi sur les détails hein, on a de la route. Si tu ne veux pas m’entendre siffloter, tu feras mieux d’activer ta baveuse. »

La tête légèrement rentrée dans les épaules pour limiter l’impact de la météo, le marin frotta ses phalanges les unes contre les autres, soufflant par intermittence sur celle-ci, recroquevillée. Sale temps, sale compagnie songeait Angelo qui suspectait la dame d’être une potiche comme tant d’autres.
Angelo Silverio
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Evelyne Ashford
Maison de la Flamme et de l'Ombre

L’intéressé n’a pas le temps de lever son minois vers moi -probablement lui-même encore peu alerte- qu’une voix rauque retentit sur le côté. Je tourne mon propre visage vers l’importun et arque un sourcil dédaigneux tandis que le nouvel arrivant parvient dans la même phrase à me corriger, me tutoyer, se moquer -très gratuitement- de mon physique -ce qui, je dois dire, est plutôt gonflé de sa part, étant donné que la partie droite de sa face ressemble à un arbre à chat d’occasion- et finalement se présenter en tant que mon tuteur en devenir.

Peut-être pas si importun que ça, finalement.

Bien. Une première impression pour le moins désastreuse. Je commence déjà à regretter d’avoir accepté ce marché. N’importe quel inconscient qui aurait osé s’adresser à moi de cette manière durant ma courte existence sur Terre aurait pris une soufflante dont il se serait rappelé longtemps. Et si cela ne vous semble pas particulièrement impressionnant, je vous suggère de ne pas sous-estimer l’ire d’une enfant gâtée de bourgeois à qui l’on a manqué de respect. Mais il semblerait que cet inconscient-ci me soit, pour l’instant et à mon grand dam, nécessaire. Alors je me conterai de mon haussement de sourcils et d’une amère réponse plus marmonnée pour moi-même du bout des lèvres que réellement rétorquée.

-Ma caboche, assurément bien proportionnée, ne se souvient que de ce qui lui importe.

Et mon nouvel instructeur de m’intimer sans plus de cérémonie de le suivre. Malgré une interaction préliminaire exécrable, mes lèvres se fendent fugacement d’un très léger sourire alors que je lui emboîte le pas à bonne distance. Commencer cet entraînement signifie me rapprocher de la perspective d’aller explorer l’extérieur de la ville et, par conséquent, d’y étudier les lugubres secrets de ce monde. Alors suck it up, Evelyne.

Une brise particulièrement fraîche nous saisit au moment où nous posons le pieds dehors. On pourrait penser que, venant de l’extérieur, j’y serais préparée. Ce ne serait pas tout à fait faux. Un bref frisson s’empare cependant tout de même de mon corps. Mais ce n’est rien comparé à ce qu’a l’air de subir Silverio devant moi, cherchant tant bien que mal à réchauffer ses mimines. Je profite de ce moment pour examiner d’un peu plus près mon bourreau, ce qui ne s’avère pas chose aisée puisqu’il s’évertue à laisser le moins de peau possible exposée pour affronter le terrible froid polaire qui nous saisit -j’exagère à peine-. Brave, mais pas téméraire.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a l’air aussi enchanté que moi par cette rencontre. Ce qui ne me réconforte même pas, pour être honnête, même si j’ai l’habitude que les gens ne soient pas vraiment enchantés de ma présence. Et comment les en blâmer ? Pour le reste, il faut bien avouer que le rustre a une carrure de prime abord plus taillée pour l’exploration que la mienne, comme en témoignent notamment les nombreuses cicatrices qui balafrent son visage. Visage dont les traits fermés donnent au passage autant envie de le connaître que ses délicates et amènes paroles.

Perdue dans mes intruses observations, je n’écoute qu’à moitié ses questions qu’il, il faut le dire, me faire pleuvoir dessus tel un psychiatre dans un hôpital suisse après une énième overdose -non pas que la situation me soit familière, bien évidemment-. Ce n’est qu’après plusieurs secondes de silence que je réalise que l’explorateur attend que je lui réponde quelque chose, ce que je finis par lui accorder, non sans au passage bien entendu dénaturer les interrogations initiales. Que voulez-vous, les habitudes ont la vie dure.

-Hein ? Euh… y a deux minutes à peine. Je m’appelle Evelyne. Comment ça, quelle race ? Ah oui, c’est vrai… Nécromancienne.

Comme souvent en ce qui me concerne, chacune de mes phrases est espacée de la précédente d’un léger laps de temps, donnant l'impression que je ne suis pas réellement concentrée sur mes propres paroles -ce qui n'est pas si improbable-. J’espère qu’il n’est pas spécialement pressé. L’espace d’un instant, j'envisage d'en rester là. C’est que je ne suis pas une grande adepte du small talk, moi. Mais je décide finalement magnanimement que je n’ai pas particulièrement envie de découvrir à quel point sa menace est sérieuse -et surtout quel niveau de péril elle représente-.

-Je dois avouer que c’est encore un peu le bordel pour moi, tout ça. Mais c’est plutôt cool, l’idée de pouvoir parler aux morts et tout. Même si j’y suis pas encore arrivée ahah. Mais j’ai déjà vu un rituel d’Enos. C’était très chouette !

Comme à chaque fois que le sujet de la Mort revient sur la table -étrangement souvent à mon initiative, d’ailleurs-, on peut déceler un regain d’enthousiasme dans le timbre autrement absent de ma voix. J’ai d’ailleurs opté pour un ton plus que familier pour faire la conversation. Étant donnée l’allure du bonhomme, je me vois mal lui servir les formules et le jargon de la bourgeoisie.

-Et toi ?

Et toi quoi ? Qui sait.
Evelyne Ashford
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Ce fut d’abord la mélodie méthodique des bottes foulant les pavés irréguliers qui accompagna le binôme fraîchement formé. Celui-ci était composé de deux être aux antipodes l’un et l’autre. Le premier, un charmant et séducteur gentilhomme, beau prince, ravissant, intelligent, débordant de charisme et certainement divin au plumard. De l’autre côté, une grenouille échappée de sa boue d’où elle devrait retourner illico presto. La description fidèle réalisée par le narrateur objectif fut interrompue par le son des syllabes traversant le bec du corbeau de mauvais augure emboîtant le pas d’Angelo, pareil à une ombre guettant son heure. Silverio entreprit de pivoter sa grimace en direction de la demoiselle, mais une bourrasque gelée s'engouffra dans leur allée, encerclant le gosier de l'imberbe, le rappelant à l’ordre. Tassant sa carrure à l’instar d’un Rugbyman avant l’impact, le bougre flanqua ses joues de ses épaules, s’obstinant à conserver ses menottes à portées de son souffle chaud.

Avare en mots, assurément détentrice d’un forfait maigrelet concernant les voyelles, la montgolfière demeura évasive, s'évertuant à effleurer les sujets sans y pénétrer, un peu comme un puceau timide venu le moment de conclure. Les métaphores pleuvaient tandis que Ciro bifurquait à droite, longeant un pan de bâtiments abandonnées, délabrés et pas seulement pour la rime. Ici, le lierre avait pris possession des façades, s'appropriant la déco sans partage, certaines racines lézardant parmi les roches brutes façonnant les bâtisses aux coins recouverts de toiles d’araignée. Un endroit parfait pour un Halloween tardif. Hélas, le fils Scipionne, bien qu’accompagné par une évadée de l’adolescence et ses tendances rebelles, n’avait pas de temps à perdre à fabriquer des costumes lui octroyant une poignée de bonbecs. Dans son esprit, il poursuivait une route mentale tracée au préalable, devant le mener sur le terrain propice à l’expérimentation.

Après de très longues minutes, le brûlé sursauta presque en se remémorant que la croqueuse de pomme avait poliment retourné les questions soumises par l'explorateur précédemment. S’abstenant de regarder la nécromancienne, l’italien progressait en cadence, imposant une allure soutenue sans pour autant exiger de trottiner.

« Pas grand-chose à déclarer. Je suis là depuis peu de temps et pourtant, j’ai l’impression que c’est depuis Caesar que j’ai franchi le portail. Dans les parages, ce sont des mauviettes, des imbéciles qui ont forgée nos lois qui, entre nous… ne valent pas d’être respectés, et seul les mutins s’en libèrent. »

La langue jamais fourrée dans sa poche, la baveuse constamment à tâter la température ambiante, le mafioso déversait son venin démoniaque, felonique et au diable si ce mot n’existait pas.

« Tu es libre d’emprunter de fouler le chemin que tu souhaiteras, Évelyne. Si courber l’échine te plaît, tu vas adorer celui de la servitude. A contrario, si tu veux t’émanciper et goûter à la liberté qu'on arrache, tu es tombé sur le chouette et chic homme de la situation. Le feu révèle les âmes, s'exclama le chenapan en tapotant les cicatrices parcourant son faciès revêtant un sourire. M’enfin, on reviendra plus tard sur les crétins derrière les brides de notre carrosse. »

Angelo vissa finalement ses godasses devant un large escalier aux marches morcelées. La construction menait aux hauteurs des remparts, du moins c'était l'impression depuis sa base. Le renforcement dans lequel se trouvait la structure grimpant sur les murailles suffisait à trahir la nature secrète du passage, en plus de l’absence totale de population depuis une trentaine de minutes. Le guide fit enfin face à sa disciple, et du pouce, il désigna la route à gravir.

« En piste l’artiste. Toutefois, avant de ruiner tes fringues avec ta transpiration… Tu as de l’expérience dans le maniement des armes ? Une condition physique à la hauteur ou plutôt du genre à prendre trois desserts à la cantine ? Vaut mieux être sincère, on va aller taquiner du gibier, et je crains hélas, que ta sale trogne ne parvienne pas t’immuniser de leur assaut, contrairement aux baisers de la gente masculine, laide comme tu es. »

Un amour, cet Angelo.
Angelo Silverio
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Evelyne Ashford
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Je ne sais pas si c’est dans une piètre tentative de mimétisme, mais Double Face décide de mettre des plombes à daigner répondre à la question que je lui ai retournée -par pure politesse, soit dit en passant-. Nous sommes décidément en présence d’un parangon d’éducation. Cela dit, je ne sais pas bien pourquoi je suis surprise. Après tout, j’ai demandé à rejoindre la guilde des explorateurs, pas celle des docteurs en littérature -et je commence déjà à le regretter, pour tout vous dire-. Mais je ne m’en formalise pas vraiment. Je ne suis pas exactement un exemple en la matière. Cela n’empêche qu’il serait bien avisé de faire un effort en s’adressant à quelqu’un comme moi.

C’est vrai quoi, il n’est pas en train de tailler une bavette avec ses potes les chiens de la casse.
Mais bref.

J’arque un sourcil curieux à son discours de rebelle du dimanche soir et laisse apparaître un fin sourire amusé au bord de mes lèvres. Ainsi, Ozéna ne serait pas cette oasis idyllique que l’on m’a vendu pour tout le monde ? Voilà qui est intéressant. En ce qui me concerne, et malgré les apparences, j’ai souvent été du mauvais côté de la barrière en matière de lois. J’ai surtout une sainte horreur de l’autorité sous beaucoup de ses formes, et en particulier que l’on me dicte mes actes. Ce qui, coïncidemment et en dépit de son exquis caractère, me pousse à éprouver une aversion anticipée pour le grand brûlé qui doit me servir de mentor.

La raison pour laquelle ce ressentiment est réciproque, elle, m’échappe encore.

-Oh, je vois que j’ai affaire à un véritable révolutionnaire. Lâché-je, accompagnant la parole d’une fausse moue impressionnée. C’est un molotov raté qui t’a refait la façade ? En tout cas merci pour l’avertissement, j’en prends bonne note.

Il va sans dire que, dans l’hypothèse fort plausible où il me viendrait à l’idée de « goûter à la liberté qu’on arrache », cela se ferait aussi loin que possible de cet individu.

Après une interminable marche à travers les rues de plus en plus désertes d’Azamyr, notre improbable duo -que je pense que je vais rebaptiser « La Belle et le clochard » par soucis de justesse- arrive finalement à la destination qu’Angelo avait visiblement en tête depuis le début. Et je dois avouer que mon palpitant s’excite légèrement lorsque je réalise ce à quoi j’ai affaire. Des bribes de souvenirs de mes frénétiques escapades dans les usines abandonnées et autres ruines ésotériques refont surface, et mon regard pâle se perd dans l’amoncellement d’ersatz de marches qui s'érige vraisemblablement jusqu’au sommet de la muraille. C’est sans aucun doute ce qui se rapproche le plus d’une forme d'urbex de tout Azamyr. Peut-être y en a-t-il d’autres ailleurs ?

Absorbée par le captivant passage, j’écoute à peine le fiel de l’explorateur, juste assez pour l’entendre s’en prendre derechef à mon physique. Cette fois-ci dépourvu d’amusement, mon sourcil se lève à nouveau, accompagné en l’occurrence du majeur de ma main droite dans un geste dont la vulgarité le dispute à l’élégance, que je me garderai donc bien de vous décrire plus en détails.

-Ne t’en fais pas pour moi à ce sujet va. Pour ce qui est des armes, je sais pas. Pour le reste… Je me retourne pour commencer à gravir l’escalier à grandes enjambées. Sache que j’emprunte toujours le chemin que je souhaite.

Et mon corps de se hisser aussi rapidement que possible jusqu’au sommet. Au-delà du plaisir retrouvé dans l’exploration de coins sombres, l’implacable volonté de ne pas lui donner raison me transit d’adrénaline. L’ennui de ces derniers mois à Azamyr semble enfin s’effacer. Je grimpe avec une énergie renouvelée et l’espace d’un instant j’en oublie la mauvaise compagnie. Je n’ai jamais été une gym rat, mais les expéditions répétées à devoir se faufiler, escalader, ramper dans les débris et sous les poutres ont tout de même réussi à me forger un semblant de corps et l'ascension ne me pose pas le moindre soucis -pas de quoi s'en vanter non plus, on est pas sur l'Everest hein-.

Légèrement haletante, mon front imperceptiblement luisant d’un début de transpiration dûe à la soudaineté de l’effort, je m’arrête cependant avant d’arriver en haut des marches, jetant un regard suspicieux alentour. L’habitude de devoir esquiver les vigiles et autres agents de sécurité qui pullulaient dans les endroits abandonnés qui ont fait ma gloire à l’époque -ce qui, d’ailleurs, n’a pas beaucoup de sens-. En plissant les yeux, je me tourne vers Angelo.

-Il n’y a pas de piège à l’arrivée, hein ?

C’est pas que j’ai pas confiance, mais bon.
Evelyne Ashford
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