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Petit peuple dans grande cité - Elizabeth & Balthazar
Balthazar Boyd
Maison de la Terre et du Sang
Petit peuple dans grande cité
02 Juin 4178
Dans mes oreilles, le bruit de l'eau gargouillant de bulles de ma plongée surprise forment une sensation désagréable. L'amertume dans ma bouche, une amertume venant du monde cruel qui m'avait épinglé et prestement jeté dans le portail sans autre forme de procès que celui de mon patriarche, ne fondait pas. J'ouvre les yeux dans l'eau, et voit de belles pierres au fond du bac. Je remonte pour respirer.
Aussitôt, une personne se lève du groupe au fond de cette salle immense qui donne le vertige malgré mes yeux embuées, et l'écho des pas dans la pièce me fait froncer les yeux. Je dois avoir de l'eau dans les oreilles jusqu'aux fond des tympans pour entendre aussi fort.
C'est un homme plutôt robuste qui se penche vers moi et hésite avant de me tendre son bras. Je le regarde, encore choqué, puis tend la main avant de pousser mon premier cri. "What the ?!" Ma main est recouverte de poils roux sur le dessus et mes longues mains ont rétrécies pour de minuscules boudins roses aux extrémités griffues. Surpris, le gaillard me lâche et je retombe dans le bac, renforçant encore mon choc. Mais que ce passe-t-il?!
Il ne faut pas une seconde de plus pour que le bras me rattrappe et me hisse hors du bassin en s'excusant bien à sa manière: "Désolé, j'ai cru que tu allais me mordre. ça va?" Je le regarde comme s'il avait perdu l'esprit mais rapidement des sensations nouvelles, étranges et inquiétantes contre moi me font regarder mes mains, puis mes bras, puis mes jambes...
Je suis roux. Pas roux comme je le suis d'habitude, non, pas le genre Ginger Boy qui fait sourire les dames et attire le regard. Du genre à poil, et pas seulement parce que je manque cruellement d'underwear tout de suite. Une dame particulièrement rouge s'approche et me tend un linge alors que je découvre avec horreur une queue qui me suit partout. "Je. Je." Impossible de dire l'horrifiante vérité qui s'amène à moi. La punition de mon père n'était-elle pas suffisante, il fallait aussi que je devienne un monstre? et encore, gobelin serait plus réel: J'arrive à peine à la taille du bonhomme. Où sont passés mes centimètres?! Les deux parlent et je n'écoute rien, malgré le bruit bien distinct de leur bouche active, et sans crier gare je file à l'anglaise, me carapatant juste pour entendre un "HE non! Ne part pas, on va t'expliquer!"
Pas question de me montrer ainsi. Je cours comme un poulet sans tête, allant à droite, puis à gauche avant de me faufiler dans une alcôve où une statue de femme me tient compagnie. Je ferme les yeux, entendant les bottes à ma poursuite. Ce n'est pas vrai, ce n'est pas réel. Balthazar, tu es un homme, tu es un humain bien formé avec des mains et des pieds et tu vas te réveiller. Ce n'est qu'un rêve idiot. Je fronce les yeux d'autant plus pour m'en persuader même si l’extrémité nouvelle s'accroche au bras de pierre et mes oreilles touchent le plafond de ma cachette, essayant de nier qu'on est à ma recherche.
Une éternité passe, et les yeux fermés je finis naturellement par m'assoupir au milieu de cette situation dramatique.
Je suis une souris, enfermée dans un cage de scientifique fou. J'ai peur, j'ai froid, et je ne sais pas ce qui se passe. Est-ce que mon patriarche savait ce qu'il allait advenir de moi? Je le maudis intérieurement, plus que je ne l'ai fait en me posant cet ultimatum. Je ne méritais pas d'être changé en monstre... La peur se fige en une tristesse muette. Et dans ce magma sans âge où les émotions et la fatigue s'entremêlent, deux choses me réveillent malgré moi et mon déni: Tout d'abord, l'heure du souper qui fais réagir mon petit estomac vide depuis un moment, et... Des pleurs. Pas les miens cependant, mais les écoutilles qui me servent d'oreilles perçoivent très nettement le bruit des sanglots de ce qui pourrait être... Un enfant.
Mes yeux se rouvrent, et je remarque que la nuit est tombée. Le temple qui semblait déjà lugubre a pris des airs de grotte obscure, et répercuté sur les murs les pleurs semblent venu de partout et nul part. Je frissonne: Est-ce un piège? Si c'est le cas il est bien cruel d'utiliser des enfants pour m'avoir, et je me décide non sans grimacer de mes muscles endoloris par ma position recroquevillées depuis trop longtemps déjà. Ignorant encore la grandeur infâme de mes oreilles, je les sens tout de même pivoter instinctivement pour suivre le bruit et, mû par un instinct protecteur pour le petit être si triste, me glisse contre le mur couvert de nuit. Les pierres froides glacent mes pieds nus et je retiens un juron quand je marche dans une flaque d'eau, mais les cris se rapprochent et finalement, dans un rayon de lune bienvenue, une petite forme noire semble être la provenance du bruit.
Devant la fourrure, puis les sabots et les petite cornes que je vois rapidement j'hésite. Est-ce... Une chèvre qui a éveillé mon inquiétude? Je pense sincèrement à partir si je ne discernais pas finalement un mot bien humain entre les lèvres du chevreau: "M..M..Maaaaamannnnnn" Je frissonne, regarde autour de moi, hésite une dernière fois avant de rentrer dans la lumière. "H...Hi, Boy..." Je ne m'avance aps plus, conscient que l'enfant-chèvre pourrait avoir peur de mon entrée si elle était trop brusque. "Je... m'appelle Balthazar. Je suis... Gentil. Tu as perdu ta mère?"
Je m'avance encore et finis par me raidir devant une paire d'yeux qui vient de nous fixer dans le noir. Un museau, de grandes oreilles, des dents... UN LOUP! La terreur me saisis malgré l'urgence de partir et je susurre: "Holy Mouse!" Je suis fichu, et le chevreau aussi... Chevreau qui a arrêté de hurlé, regardant lui aussi le prédateur avec attention avant.. De lui sauter dans les bras. Je suis totalement choqué. Qu'est-ce que je n'ai pas saisi?
Les rats crient et les murmures souris
Elizabeth Moonmawh
Maison de la Terre et du Sang
Voilà quelques jours seulement qu’Elizabeth était arrivée avec les enfants. Heureusement, personne ne remit en doute son rôle de maman auprès d’eux depuis l’arrivée de celui qui était le Haut-Prêtre du lieu de culte présent en ce nouveau monde. Pour le moment, elle passait ses journées au temple, auprès des prêtres qui s’occupaient des orphelins, et par extension, qui gardaient encore Edward et Lïn. L’idée d’être séparée des deux bébés l’horrifiaient, et quand bien même elle devait se motiver à trouver une maison dans cette vaste cité signifiait qu’ils pourraient s’installer ensemble, elle ne pouvait pas, ne serait-ce, s’éloigner. Et s’ils se sentaient abandonnés, et si quelque chose arriver ? Elle ne connaissait personne ici, elle n’avait aucune idée de si cet Ozéna était un lieu adapté pour des enfants et des nourrissons ! Si le stress pouvait procurer un ulcère, la pauvre jeune maman en serait déjà victime.
Elizabeth n’avait même pas eu le temps de ressentir quoique ce soit vis-à-vis de sa nouvelle... Apparence. Un pelage, un museau, des crocs, des yeux d’un rose perle, des oreilles, une queue. Ciel, qu’elle se sentait bien gênée de sentir sa queue remuer à chaque fois qu’elle sentait une émotion passer ! Oui, son corps la perturbait, mais elle n’avait pas le temps de se pencher dessus. Göttier lui était encore très perturbé de son arrivée, et de son propre corps à lui. Quel traumatisme pour un enfant de son âge... La métamorphe faisait au mieux pour répondre à ses besoins émotionnels, mais c’était loin d’être facile. Donc, oui, même si son corps à elle la perturbait, elle n’avait pas le temps de se pencher dessus et devait apparaître la plus sereine possible pour ses petiots.
Le soir venu, Elizabeth dut se contraindre à laisser les bébés aux mains des prêtres du temple. Maintenant, elle irait bien faire un tour et choisir sa maison, mais comme annoncé à l’instant : le soir était venu. Elizabeth se sentait faible, bête, perdue... Mais ce n’était rien lorsqu’elle réalisa que Göttier n’était plus dans son champ de vision. Prise d’une panique immédiate, Elizabeth partit en exploration des couloirs du temple. Si elle perdait déjà un de ses enfants, bien sûr qu’ils les lui reprendraient ! Ciel, ciel, et si elle se mettait à crier son nom, tout le monde l’entendrait ? Elle se murmurait avec crispation de réfléchir, tout en espérant simplement le retrouver dans cette bâtisse beaucoup trop grande. Une idée lui vint : apparemment, son corps était différent de celui des humains au sens physiologiste. Peut-être que ses sens étaient plus développés ? Essayant de reprendre son calme, Elizabeth se tendit, la truffe en l’air, l’humant... Elle grimaça tant un mélange d’odeurs lui agressait les narines. Brrr. Puis une voix au loin lui fit se redresser les oreilles, une voix d’enfant, ressemblant fortement à celle de Göttier. Sans hésiter, elle accourut.
En parallèle : Göttier s’habituait difficilement à ce nouveau monde. De son âge bien jeune, il avait compris qu’il ne reverrait jamais sa mère ; il avait aussi compris qu’Elizabeth et les deux bébés étaient sa famille, maintenant. Pour lui, ce n’était pas encore naturel de l’appeler “maman”, mais il devait faire l’effort. Il comprenait que, sinon, on le séparerait sûrement des seules personnes qu’il connait en ce monde si effrayant. Lui-même était devenu effrayant ; son reflet avait pris la forme d’un enfant monstre qui se cachait sous son lit lorsqu’il vivait encore avec sa mère : une bête noire aux yeux rouges avec des bouts bizarres qui ressemblaient à des bébé-cornes de diable. Il n’aimait pas ce qu’il voyait dans le miroir, mais à chaque fois que ses yeux fuyaient son reflet, il sentait la tête d’Elizabeth s’acoller à lui et lui apporter une chaleur qui lui faisait du bien. Oui, Gôttier avait encore du mal à appeler cette grande dame “maman”, mais elle semblait se comporter comme une avec une facilité qui mettait à l’aise le petit Göttier.
Le bouquetin avait moins de mal à considérer Lïn et Edward -ou Ed-ard, comme il le disait de sa prononciation d’enfant- comme deux petits frères. Il était content d’en avoir, et il ressentait une fierté infantile à être leur grand-frère. Les soirs, il était triste de ne plus pouvoir être avec eux, et il voyait qu’Elizabeth était encore plus triste, elle. Ce sont ses vrais enfants, après tout, se disait-il. Alors, il lui faisait un câlin, collant sa tête contre elle comme elle le faisait pour lui quand son reflet le rendait triste. Puis elle lui souriait -preuve qu’il réussissait, n’est-ce pas ?
Le soir était arrivé, d’ailleurs. Mais sans qu’il comprenne comment, ni pourquoi, Elizabeth n’était plus là. Confus, il commença par se promener au hasard dans les très grands couloirs. À force de ne croiser personne, il s’inquiétait. Est-ce que sa nouvelle maman l’avait laissé, est-ce qu’il avait fait une bêtise, ou pire, est-ce que ses câlins ne marchaient finalement pas ? Son souffle s’accélérait alors que des larmes de crocodile lui piquaient les yeux. D’une voix fébrile, entre deux sanglots, il tenta de se faire attendre.
- “M.Mamaaan ?”
Oui, maman, car il avait peur. Peur d’être seul, peur de rester seul, peur de... D’un coup, une voix brisa cette solitude qu’il craignait tant. Il ne voyait d’abord pas plus de son interlocuteur qu’une silhouette pas si grande que ça, puis, paradoxalement, une souris finalement pas si petite. Göttier frotta ses yeux, dont les iris n’étaient plus les seules teintes rouges. Il disait être gentil, donc ça le rassurait.
- “Oui... Ma... Ma maman s’appelle Elizabeth...”
Disait-il, sans savoir que celle-ci arrivait dans le couloir, ses iris roses perçaient l’obscurité. Finalement, elle l’avait retrouvé ! Elizabeth ne remarqua même pas, sur l’instant, qu’elle avait fait peur à cette souris qu’elle prit -pardon pour l’erreur- pour un enfant souriceau.
- “Oh, ciel, Göttier, tu m’as fait peur..!”
La maman ouvrit ses bras pour y accueillir l’enfant, qui laissa échapper ses dernières larmes en reprenant son souffle sous quelques sanglots. Naturellement, Elizabeth le serre contre elle et lui caressa le dos.
- "Pardon maman..."
- “Là, là, c’est fini, je suis là...”
L’entendre sangloter la rendait elle-même triste, mais, là encore, elle devait prendre sur elle ; elle devait s’efforcer de n’exprimer qu’un calme rassurant. En quelques instants, il se détendait, comme si toutes ses craintes s’étaient subitement envolées. Elizabeth releva alors la tête pour regarder le petit métamorphe. Maintenant qu’elle voyait son visage, elle avait l’impression de lire dans ses yeux un mélange de peur et de confusion. Le prenant toujours pour un enfant, elle s’adressa à lui en se baissant un peu plus, pour être à sa hauteur, tout en prenant une voix douce et bienveillante.
- “Est-ce que tout va bien ? Si tu t’es perdu, on peut rester ensemble jusqu’à retrouver ton chemin, si tu veux.”
Elle se sentira bien bête lorsqu’elle apprendra qu’elle faisait face, en cet instant, à Balthazar, de la maison Boyd ; une autre famille importante du Royaume-Uni. En même temps, elle était à des lieux de penser qu’elle reverrait ici un bout de son ancien monde.
Elizabeth n’avait même pas eu le temps de ressentir quoique ce soit vis-à-vis de sa nouvelle... Apparence. Un pelage, un museau, des crocs, des yeux d’un rose perle, des oreilles, une queue. Ciel, qu’elle se sentait bien gênée de sentir sa queue remuer à chaque fois qu’elle sentait une émotion passer ! Oui, son corps la perturbait, mais elle n’avait pas le temps de se pencher dessus. Göttier lui était encore très perturbé de son arrivée, et de son propre corps à lui. Quel traumatisme pour un enfant de son âge... La métamorphe faisait au mieux pour répondre à ses besoins émotionnels, mais c’était loin d’être facile. Donc, oui, même si son corps à elle la perturbait, elle n’avait pas le temps de se pencher dessus et devait apparaître la plus sereine possible pour ses petiots.
Le soir venu, Elizabeth dut se contraindre à laisser les bébés aux mains des prêtres du temple. Maintenant, elle irait bien faire un tour et choisir sa maison, mais comme annoncé à l’instant : le soir était venu. Elizabeth se sentait faible, bête, perdue... Mais ce n’était rien lorsqu’elle réalisa que Göttier n’était plus dans son champ de vision. Prise d’une panique immédiate, Elizabeth partit en exploration des couloirs du temple. Si elle perdait déjà un de ses enfants, bien sûr qu’ils les lui reprendraient ! Ciel, ciel, et si elle se mettait à crier son nom, tout le monde l’entendrait ? Elle se murmurait avec crispation de réfléchir, tout en espérant simplement le retrouver dans cette bâtisse beaucoup trop grande. Une idée lui vint : apparemment, son corps était différent de celui des humains au sens physiologiste. Peut-être que ses sens étaient plus développés ? Essayant de reprendre son calme, Elizabeth se tendit, la truffe en l’air, l’humant... Elle grimaça tant un mélange d’odeurs lui agressait les narines. Brrr. Puis une voix au loin lui fit se redresser les oreilles, une voix d’enfant, ressemblant fortement à celle de Göttier. Sans hésiter, elle accourut.
En parallèle : Göttier s’habituait difficilement à ce nouveau monde. De son âge bien jeune, il avait compris qu’il ne reverrait jamais sa mère ; il avait aussi compris qu’Elizabeth et les deux bébés étaient sa famille, maintenant. Pour lui, ce n’était pas encore naturel de l’appeler “maman”, mais il devait faire l’effort. Il comprenait que, sinon, on le séparerait sûrement des seules personnes qu’il connait en ce monde si effrayant. Lui-même était devenu effrayant ; son reflet avait pris la forme d’un enfant monstre qui se cachait sous son lit lorsqu’il vivait encore avec sa mère : une bête noire aux yeux rouges avec des bouts bizarres qui ressemblaient à des bébé-cornes de diable. Il n’aimait pas ce qu’il voyait dans le miroir, mais à chaque fois que ses yeux fuyaient son reflet, il sentait la tête d’Elizabeth s’acoller à lui et lui apporter une chaleur qui lui faisait du bien. Oui, Gôttier avait encore du mal à appeler cette grande dame “maman”, mais elle semblait se comporter comme une avec une facilité qui mettait à l’aise le petit Göttier.
Le bouquetin avait moins de mal à considérer Lïn et Edward -ou Ed-ard, comme il le disait de sa prononciation d’enfant- comme deux petits frères. Il était content d’en avoir, et il ressentait une fierté infantile à être leur grand-frère. Les soirs, il était triste de ne plus pouvoir être avec eux, et il voyait qu’Elizabeth était encore plus triste, elle. Ce sont ses vrais enfants, après tout, se disait-il. Alors, il lui faisait un câlin, collant sa tête contre elle comme elle le faisait pour lui quand son reflet le rendait triste. Puis elle lui souriait -preuve qu’il réussissait, n’est-ce pas ?
Le soir était arrivé, d’ailleurs. Mais sans qu’il comprenne comment, ni pourquoi, Elizabeth n’était plus là. Confus, il commença par se promener au hasard dans les très grands couloirs. À force de ne croiser personne, il s’inquiétait. Est-ce que sa nouvelle maman l’avait laissé, est-ce qu’il avait fait une bêtise, ou pire, est-ce que ses câlins ne marchaient finalement pas ? Son souffle s’accélérait alors que des larmes de crocodile lui piquaient les yeux. D’une voix fébrile, entre deux sanglots, il tenta de se faire attendre.
- “M.Mamaaan ?”
Oui, maman, car il avait peur. Peur d’être seul, peur de rester seul, peur de... D’un coup, une voix brisa cette solitude qu’il craignait tant. Il ne voyait d’abord pas plus de son interlocuteur qu’une silhouette pas si grande que ça, puis, paradoxalement, une souris finalement pas si petite. Göttier frotta ses yeux, dont les iris n’étaient plus les seules teintes rouges. Il disait être gentil, donc ça le rassurait.
- “Oui... Ma... Ma maman s’appelle Elizabeth...”
Disait-il, sans savoir que celle-ci arrivait dans le couloir, ses iris roses perçaient l’obscurité. Finalement, elle l’avait retrouvé ! Elizabeth ne remarqua même pas, sur l’instant, qu’elle avait fait peur à cette souris qu’elle prit -pardon pour l’erreur- pour un enfant souriceau.
- “Oh, ciel, Göttier, tu m’as fait peur..!”
La maman ouvrit ses bras pour y accueillir l’enfant, qui laissa échapper ses dernières larmes en reprenant son souffle sous quelques sanglots. Naturellement, Elizabeth le serre contre elle et lui caressa le dos.
- "Pardon maman..."
- “Là, là, c’est fini, je suis là...”
L’entendre sangloter la rendait elle-même triste, mais, là encore, elle devait prendre sur elle ; elle devait s’efforcer de n’exprimer qu’un calme rassurant. En quelques instants, il se détendait, comme si toutes ses craintes s’étaient subitement envolées. Elizabeth releva alors la tête pour regarder le petit métamorphe. Maintenant qu’elle voyait son visage, elle avait l’impression de lire dans ses yeux un mélange de peur et de confusion. Le prenant toujours pour un enfant, elle s’adressa à lui en se baissant un peu plus, pour être à sa hauteur, tout en prenant une voix douce et bienveillante.
- “Est-ce que tout va bien ? Si tu t’es perdu, on peut rester ensemble jusqu’à retrouver ton chemin, si tu veux.”
Elle se sentira bien bête lorsqu’elle apprendra qu’elle faisait face, en cet instant, à Balthazar, de la maison Boyd ; une autre famille importante du Royaume-Uni. En même temps, elle était à des lieux de penser qu’elle reverrait ici un bout de son ancien monde.
Balthazar Boyd
Maison de la Terre et du Sang
Petit peuple dans grande cité
02 Juin 4178
Dans le folklore lointain, lointain de la d'où j'ai grandis, le loup n'est pas vraiment l'ami ni des enfants, ni des chèvres, ni de grand chose. Il avait pourtant disparu depuis au moins un millénaire, les derniers manteaux en peaux coffrés dans des musées et ne restait de la figure de la terreur que les contes les plus anciens que l'on puisse trouver dans une bibliothèque familiale et de la poussière. Bien sûr, enfant, j'en avais peur. Puis j'avais oublié ou presque l'existence de l'animal disparu jusqu'à ce que, ressuscité d'entre les morts... Il se trouve devant moi.
Le bon sens, ou simplement le fait de savoir que le grand chien devant nous n'en était pas un, aurait dû me faire courir à toute jambe l'agneau porté à bout de bras en espérant ne pas y laisser des plumes, mais mon corps ridicule se fige, statue de pierre d'un misérable rongeur à la place de la carrure svelte d'un jeune écossais. Peut-être cette fin était un soulagement, vu la pénitence qui m'attendais: Devenir une souris, quelle honte. Est-ce que cette honte avait traversé l'animal sanguinaire pour qu'il me prenne en pitié? Il n'empêche que... Celui ci ouvre les bras à l'agneau, fable autrement inconnue de moi, et dépose même quelque larmes contre son épaule. Absurde comme un film anglais dont j'admire le comique, sauf que de comique la situation n'en a pas.
Je regarde la scène tout à fait surréaliste, me demandant finalement si je ne suis pas dans un film sans avoir été prévenu, mais les prunelles roses finissent par se rouvrir sur moi pour me parler. Aussitôt je bégaie: "Pl-aît-il?" Si je vais bien? Je me regarde de bas en haut, puis regarde le loup et son étrange progéniture, puis hausse un sourcil tout à fait perplexe avant de chuchoter comme si j'avais peur que ma question éveille je ne sais quel scénario burlesque: "Est-ce... Un rêve, ...Wolf Lady?" Pour ce qui est d'être perdu, je le suis tout à fait. Mais pas sûr de vouloir en parler au prédateur, même les bras chargé de victuailles. à la place je me déplace pour cacher ma nudité derrière une statuette de la même dame géante que l'on voit partout et demande encore: "Je suis bien... à la corporation de TLC? J’ai un peu de mal à comprendre ce qu'il se passe voyez vous?" Si on peut m'enlever ce costume souri-esque ça m'arrangerait bien, je crois que cela ne me va... Pas du tout.
Les rats crient et les murmures souris
Elizabeth Moonmawh
Maison de la Terre et du Sang
Peu à peu, Göttier retrouvait un souffle régulier, apaisé. Ses larmes n’étaient plus que des petites perles humides dans son pelage, et seuls ses yeux gardaient encore une trace de ses récents pleurs. Doucement, tout en la laissant blottie contre sa maman, il tourna la tête vers la petite souris et lui adressa un léger sourire ; comme pour lui rassurer que, maintenant, tout pouvait bien aller... Car maman était là.
- "Ma... Ma maman elle est gentille."
Disait-il en essayant d'être rassurant envers la gentille souris qui lui avait tenu un peu compagnie. La maman, justement, regardait un peu plus attentivement son interlocuteur qu’elle avait supposé être un enfant. Elizabeth se sentait pour le moins interloquée d’entendre le souriceau utilisait des mots anglais, elle qui pensait ne plus en entendre. Pendant un instant, elle crut même entendre un accent. Ses yeux roses, lentement mais sûrement, s’adaptaient à l’obscurité et l’aidait à y voire plus claire. Ce... Ce n’était pas un enfant qu’elle avait sous les yeux. Et il était nu.
- “... Ciel !”
Ses yeux s’écarquillaient, puis en un réflexe vif, elle cacha ceux de son ainé. Sous son pelage, son sang circulait, de la même façon que lorsqu’une personne rougit, saisie de pudeur et d’embarras. Le temps de se ressaisir, elle réfléchissait, le regard oscillant entre observer son vis-à-vis et se dévier de lui. Puis la louve comprit, de même que pour elle à son arrivée, lui devait se sentir perdu. Et, ainsi, dénudé. Les prêtres ne l’auraient-ils donc point aidé ?
- “A..Attendez, my dear.”
Dans une tentative maladroite de le rassurer, elle reprit un peu de sa langue natale. D’un bras, puis de l’autre, Elizabeth retira une couche de ses vêtements. Elle savait qu’elle n’aurait pas froid, et qu’elle ne serait pas nue sans ce tissus ; donc elle le proposera à la souris. Pour qu’il se sente plus à l’aise, et pour qu’elle-même se sente plus à l’aise.
- “En quelque sorte, oui. Vous êtes en Ozéna, ce monde au-delà du portail. Je ne sais point comment se sont passées les choses pour vous ; mais grâce à la clef, vous avez normalement été escorté par les employés de la fondation The Last Cured. Normalement, ils ont pris soin de vous, et vous ont mené au portail. Du moins... Les choses se sont passées de cette façon, de mon côté. En... En considérant en plus les trois enfants...”
Elizabeth espérait pouvoir réconforter cette âme en détresse, perdue dans un monde qui lui était totalement inconnu. En observant son visage, elle percevait clairement sa tristesse, teintée de confusion et d’incompréhension. Après tout, elle-même ne connaissait pas grand-chose de cet univers et ressentait encore une certaine appréhension face à l’inconnu. Mais par solidarité, et par empathie, elle voulait l’aider.
- “Je m’appelle Elizabeth Guardinn.” Flûte, pensa-t-elle, se rappelant trop tard qu’elle essayait initialement de ne pas faire connaître le nom qu’elle portait sur terre. Elizabeth grimaça, mais continua tout de même. “Je suis arrivée il y a seulement quelques jours. Dans le même... État, que vous.” État qui impliquait, ici, la nudité. “Si je peux vous aider d’une quelconque façon, je le ferai avec plaisir. Ici... Ici les gens sont là pour s’occuper de nous ; pour nous aider à nous acclimater. cfbae1il est normal de se sentir désorienté, malgré tout...”
La jeune maman continuait de flatter avec grande douceur son enfant. Entre temps, elle s’était installée au sol dans une position plus confortable, au cas où la souris voulait rester encore un peu ici. Et s’il voulait aller ailleurs, elle l’accompagnerait sans souci. Il n’y avait presque plus aucun prêtre à cette heure tardive, et Elizabeth préférait rester en sa compagnie, au moins pour qu’il ne se sente pas seul.
- "Ma... Ma maman elle est gentille."
Disait-il en essayant d'être rassurant envers la gentille souris qui lui avait tenu un peu compagnie. La maman, justement, regardait un peu plus attentivement son interlocuteur qu’elle avait supposé être un enfant. Elizabeth se sentait pour le moins interloquée d’entendre le souriceau utilisait des mots anglais, elle qui pensait ne plus en entendre. Pendant un instant, elle crut même entendre un accent. Ses yeux roses, lentement mais sûrement, s’adaptaient à l’obscurité et l’aidait à y voire plus claire. Ce... Ce n’était pas un enfant qu’elle avait sous les yeux. Et il était nu.
- “... Ciel !”
Ses yeux s’écarquillaient, puis en un réflexe vif, elle cacha ceux de son ainé. Sous son pelage, son sang circulait, de la même façon que lorsqu’une personne rougit, saisie de pudeur et d’embarras. Le temps de se ressaisir, elle réfléchissait, le regard oscillant entre observer son vis-à-vis et se dévier de lui. Puis la louve comprit, de même que pour elle à son arrivée, lui devait se sentir perdu. Et, ainsi, dénudé. Les prêtres ne l’auraient-ils donc point aidé ?
- “A..Attendez, my dear.”
Dans une tentative maladroite de le rassurer, elle reprit un peu de sa langue natale. D’un bras, puis de l’autre, Elizabeth retira une couche de ses vêtements. Elle savait qu’elle n’aurait pas froid, et qu’elle ne serait pas nue sans ce tissus ; donc elle le proposera à la souris. Pour qu’il se sente plus à l’aise, et pour qu’elle-même se sente plus à l’aise.
- “En quelque sorte, oui. Vous êtes en Ozéna, ce monde au-delà du portail. Je ne sais point comment se sont passées les choses pour vous ; mais grâce à la clef, vous avez normalement été escorté par les employés de la fondation The Last Cured. Normalement, ils ont pris soin de vous, et vous ont mené au portail. Du moins... Les choses se sont passées de cette façon, de mon côté. En... En considérant en plus les trois enfants...”
Elizabeth espérait pouvoir réconforter cette âme en détresse, perdue dans un monde qui lui était totalement inconnu. En observant son visage, elle percevait clairement sa tristesse, teintée de confusion et d’incompréhension. Après tout, elle-même ne connaissait pas grand-chose de cet univers et ressentait encore une certaine appréhension face à l’inconnu. Mais par solidarité, et par empathie, elle voulait l’aider.
- “Je m’appelle Elizabeth Guardinn.” Flûte, pensa-t-elle, se rappelant trop tard qu’elle essayait initialement de ne pas faire connaître le nom qu’elle portait sur terre. Elizabeth grimaça, mais continua tout de même. “Je suis arrivée il y a seulement quelques jours. Dans le même... État, que vous.” État qui impliquait, ici, la nudité. “Si je peux vous aider d’une quelconque façon, je le ferai avec plaisir. Ici... Ici les gens sont là pour s’occuper de nous ; pour nous aider à nous acclimater. cfbae1il est normal de se sentir désorienté, malgré tout...”
La jeune maman continuait de flatter avec grande douceur son enfant. Entre temps, elle s’était installée au sol dans une position plus confortable, au cas où la souris voulait rester encore un peu ici. Et s’il voulait aller ailleurs, elle l’accompagnerait sans souci. Il n’y avait presque plus aucun prêtre à cette heure tardive, et Elizabeth préférait rester en sa compagnie, au moins pour qu’il ne se sente pas seul.
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