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Saison froide ☃︎ Azamyr • An 118 — Novembre à Décembre

Imaginez un monde dans lequel votre avenir est incertain, la fin se rapprochant de plus en plus, sans que vous puissiez changer votre destin. Un jour, une solution est trouvée, vous permettant d’espérer, de croire en la possibilité d’une autre vie, une nouvelle vie. Il vous faut trouver une clé, vous permettant de traverser le portail menant à un nouveau monde. Là, tout est possible, vous naissez à nouveau, différent. Vous devrez faire face aux dangers, aux complots, aux découvertes. Mais l’avenir s’étend devant vous. Le petit journal d'Azamyr

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Morts et vivants ont tant de chose à se dire ! / Ft Galatéa

Frédéric LaFleur
Maison de la Flamme et de l'Ombre

De si doux mots qui le marquaient comme des coups au ventre. "Hanter un fantôme", ah ah !... Il en eut ri, s'ils n'étaient lié à des louanges pour une disparue dont le souvenir l'empoisonnait. Pire, telle une maîtresse des images, Galatéa avoua à demi-mot que oui, elle avait vu. Cette retenue déplacée, ce nom caché, ce choix secret. Craintives, les mires du LaFleur changèrent, se teintèrent, s'étrécirent, alors que la Sorcière les contemplaient avec une horrible franchise.

Lui enserrant délicatement les doigts d'une attention incompréhensible. A l'écouter et lui répondre, mettant des mots qu'il refusait sur ces souvenirs stupides. Elle ne comprenait pas, ou comprenait trop bien ? Qu'était-ce que ce moment-là ? Ce n'était pas ce qu'il lui avait proposé, ce n'est pas ce qu'elle souhaitait, certainement. Lui tenir la main alors qu'il se lamentait bêtement au sujet d'une autre ? Sur ce fantôme d'un geste déplacé, d'une volonté informe, d'un choix absurde jeté au nez de sa vie avant de l'abandonner pour plonger dans l'inconnu ? Du ridicule à la honte, il n'y avait qu'un pas. La colère était le suivant.

Mais contre qui ? A quoi bon ? De jouissance et de fatigue, il était alangui, la peine s'ajoutant en un jus bien fade qui lui trempait désagréablement les pieds. S'emporter demandait trop, une verve, une vivacité qui lui manquait en l'instant. C'était affreux. Il était bien trop las, bien trop bien pour balayer le sujet d'un volt-face magnifique qui aurait porté leurs esprits en des contrées plus fameuses, que celle de désuet regret. D'un baiser à la gorge, la belle lui tira un soupir.

"...Je ne sais pas... avoua-t-il à mi-voix. ... Ce n'est pas... Je..."

La perspective d'être confronté à elle le laissait coi. De certitude ? Il n'en avait, deux inclinaisons se disputant en lui la part belle de la domination. En une lutte brouillonne et informe, où nul argument ne tranchait définitivement la victoire de l'un ou de l'autre. Le doute, cet ennemi insidieux qui, tant qu'il n'était pas définitivement chassé, revenait encore et toujours, rongeant ses fondations. Sapant sans prévenir son assurance, par la certitude viscérale qu'il n'avait la main que sur un château de cartes, s'il ne l'avait même pas sur ses sentiments. De séducteur, il se sentait soudain la vaillance d'un adolescent, pouvant aller aussi loin que ses passions le portaient, pour retomber aussitôt qu'on lui en montrait le moindre défaut. Parbleu, cela m'est bien trop familier.

"...Pourquoi me faire ressasser ce qui n'est pas advenu ? Se força-t-il à dire, d'une voix étranglée sur les premières notes. Dans ce même élan, lentement, il se redressa, ne s'appuyant plus sur Galatéa. En frissonnant. Oui, j'y ai pensé à mon arrivée. Bien trop souvent à mon goût. Quand bien même je sais qu'elle était plus fantasme que réelle, que son charme venait de sa différence plutôt que son être-même... Ici, elle serait une bonne âme parmi d'autres. Point un joyau. Et je ne suis plus... Désespéré ? ...Le même. Un rire, de défi, puis d'un amusement revanchard. Oh oui, que j'ai changé !"

Brusquement, il se remémorait. Le désœuvrement, l'égarement, les questionnements du nouveau venu perdu dans un monde différent sans carcan social. Qu'en avait-il fait ? Il avait tout changé ! A l'exception de son agacement et vital métier, clé de son confort, le LaFleur avait saisi cette nouvelle vie à pleine main, et avait osé plus qu'il n'aurait imaginé. Redéfinissant son cadre, en détruisant les barrières. Tout à coup il respirait à nouveau, s'accrochant à chaque once de défi dont il s'était gavé. Le doute refluait, sans pour autant être vaincu, non, le salaud ! Sans fait pour le contrer, il restait, susurrant, dans un coin de son esprit. Mais les couleurs du feu redevaient plus vives, le spectre sentait à nouveau son cœur pulser volontairement, plutôt qu'oppressé par des questions trop lourdes pour une fin de journée. Pour une belle soirée. Un si doux début de nuit.

"Les regrets sont de bien piteux sables mouvants, n'est-ce pas ? On se laisse aller sans trop y penser, et en un rien de temps on s'y coince les jambes, puis le torse, et le reste. Ah ! Quel ennuyeux spectacle ! Les doigts rouges, il les avait lâchés. Le bras lui enlaçant les épaules, il s'en était défait. Un instant, il fit jouer ses épaules, inspira profondément. Bon, la pirouette était peut-être un peu trop évidente. Observant son plafond obscur, Frédéric lâcha, plus lourdement. Elle n'est pas venue. Il n'y aura pas de retrouvailles, d'incroyable révélation de sentiments partagés, de course sautillante en se tenant la main vers le Soleil levant. Il pouffa, au souvenir de quelques hologrammes de série à l'eau de rose. Ah ! Je ne suis plus ce gamin-la."

Quand bien même ce souvenir persiste jusque dans mes ébats. C'en était rageant. Peut-être devrait-il faire appel à un vampyre, finalement. Un très bon pouvait faire disparaître un souvenir, s'il avait bien compris ? Non sans une moue chiffonnée, il retrouva, presque timidement, le contact de Galatéa. Portant humblement sa main à sa bouche, il lui fit... Un très galant baise-main. Quoiqu'un peu trop appuyé pour être chaste. Qu'elle eut été debout, et il aurait paru un chevalier saluant sa dame, avec son port de tête altier.
Songeur, il ne la touchait qu'avec une extrême délicatesse.

"A écouter pareil épanchement... Es-tu sûre de ne pas mériter une petite sanctification ?" Une voix de velour, un sourire légèrement taquin, un 'pardon' masqué en humour galant.

Partagé, il l'était, perplexe quant au ressenti de la sorcière face à cette triste histoire, au sien, préférant revenir vers un jeu plus connu, rassurant, grisant. Pourtant, dans un même temps... Il papillonna des yeux. Sourit plus franchement, avec de sombres plans au fond de ses yeux de biches mâles.

"Il me vient une pensée - car je ne suis pas qu'un beau visage... Avec révérence, se tournant vers son amante, il porta la main de Galatéa à son torse. Plus précisément, son pectoral gauche. Pour être tout à fait clair, juste au niveau de son palpitant, sur lequel il appliqua la délicate paume, encadrée de la sienne. Tout en se penchant. Si tout cela m'a conduit ici... Maintenant... De cela, je suis sûr... Ses lèvres s'ourlèrent très précisément, avec une sainte application. Je ne regrette rien, pour avoir pu te contempler, t'admirer, exiger, t'emparer, de moi comme de ton plaisir. De ton corps, de tes mots, de ta main... L'indécence avait ce grand pouvoir que de lui faire battre le cœur à plus grands coups. L'obscur spectre, autour duquel dansait le feu, appuya la paume de la jeune femme sur lui. Le sens-tu ? Le pauvre, il en rougit."

Très content de lui, il rit. Avec un sourire à coiffer la terre.
Frédéric LaFleur
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Galatéa
Maison de la Terre et du Sang


L'espoir était une chose précieuse.

La dernière des lueurs à persister en pleine tempête, dans l'obscurité la plus totale. Une petite chose qu'on ne voulait pas perdre car elle était le support même de la vie. La tuer demandait une volonté terrifiante qu'il n'avait pas, et c'était bien normal.

Il n'aimait pas ce qu'elle disait. Son regard fluctua. Il doutait. Il n'en rit pas, pas plus qu'il ne fut capable de le saisir au vol. Il ne se mis même pas en colère pour défendre sa mémoire sacrée. Il semblait vouloir se détourner et dans un même temps, il soupira lorsqu'elle posa ses lèvres contre son cou. Elle touchait juste. Douloureusement juste, peut-être. Ce souvenir replié et posé sur un piédestal qu'il révérait et maudissait en même temps, elle le tirait à bas pour en faire un sujet banal. Un sujet d'amusement et de discussion. Quelque chose qui fasse parti de lui au lieu d'une chaine à son cou.

Jusque dans les balbutiements de sa voix incertaine et la façon dont sa main serrait celle de la sorcière pour mieux s'en arracher, il doutait. " Que je sois là ou non, ces choses adviennent chaque jour dans ton esprit, je me trompe ? " murmura-t-elle alors qu'il s'éloignait d'elle, la laissant se poser sur ses talons. Ses cuisses, mises à l'épreuve par leur jeu précédent, lui en furent reconnaissantes. Ses muscles brûlaient de l'effort qu'elle avait fourni. Il se défit de sa main, de son contact. Il se reprenait, après avoir poser pour un moment ses valises. Il ressurgissait de son passé avec la même facilité qu'il avait trébuché pour y tomber. Il valsait avec des ombres qui n'existaient plus, sans jamais les laisser partir trop loin, avec une fluidité attendrissante.

Ce qui restait comme question dans le cœur de Galatéa. Elle le tut cette fois. Elle se retint même de lui souffler qu'elle n'était pas vraiment au spectacle et qu'il n'avait rien d'ennuyeux. Elle se contenta de pincer les lèvres en penchant doucement la tête sur le côté. Il était entier. Il était plus qu'un corps. Plus qu'un professeur ou un amant. Et ça ne l'avait pas gêné de le voir ainsi. Elle aurait aimé pouvoir faire plus, lui dire ce qu'il devait entendre. Que l'espoir ne disparaitrait peut-être pas, mais que le doute, la douleur, s'userait un peu plus à chaque fois qu'il raconterait ce souvenir. Qu'il la nommerait. Qu'il la montrerait et l'éclairerait. Mais cela risquait de mettre fin à leur jeu, à leur entente et elle n'en avait pas envie. Plutôt égoïste que perdante, s'était-elle promis bien des années plus tôt. Elle se mis en tailleurs, laissant le froid flatter désagréablement sa peau.

Il pouffa face aux images qu'il tissait lui-même. Ces fausses représentations de l'amour populaire qui avaient même traversé l'épais mur du couvent. Elle gloussa également, l'imaginant très bien sautiller comme un jeune cabri bien trop emporté autour de sa douce lors d'une balade sur la plage au soleil levant. Les manches de son pantalon et de sa chemise roulés au genoux et au coude, disparaissant et réapparaissant derrière la mystérieuse inconnue pour la surprendre. Elle aimait penser qu'il y avait ça quelque part en lui.

Son comportement était clair. Il ne voulait plus en parler. Il ne voulait plus y penser. Il s'excusait du bout des cils d'avoir pris une telle place alors qu'il n'avait rien prit qui ne lui revienne de droit. Il redevenait joueur. Taquin. Gourmand. Et toujours, elle le laissant manipuler sa main comme il le voulait, l'observant avec un sourire au coin de la bouche.

- Non, tu as aussi des mains très habiles. " rit-elle en le retrouvant face à face.

Mais dans l'esprit de la sorcière, certaines interrogations battaient plus fort que les autres. Pourquoi était-il si avide des plaisirs de la chair si cela le rendait si vulnérable et le plongeait si facilement dans ses propres failles ? Elle n'avait pas l'orgueil de penser que c'était sa présence qui avait révélé quoi que ce soit. Après tout, il devait avoir bien des conquêtes et ils ne se connaissaient que peu. Et puis il y avait cette autre question, naïve et obsédante. Totalement honteuse. D'abord Matilda et maintenant une étudiante sans nom. Un jour, connaitrait-elle un homme pour lequel elle serait seulement elle sans qu'il ne mêle son image à celle d'une autre ? Sans doute pas. Il n'était jamais question d'elle. Elle avait fait le choix de la liberté et il ne lui restait plus personne à décevoir, plus aucune attente à laquelle se conformer.

La main posée sur le torse de Frédéric, les coups précipités de son cœur se propageaient dans sa paume. La mine satisfaite au splendide sourire se propageait en une douce chaleur dans sa gorge serrée. Ses compliments fous chassaient ses idées stupides concernant l'avenir. Elle rit. Elle décroisa les jambes pour se remettre à genoux, presque à quatre pattes, sans avoir retirer sa main de lui. " Oh le pauvre, je le sens, oui. " Avec une moue ridiculement triste, elle se redressa sur les genoux, une main sur son épaule, l'autre sur son cœur, sans revenir se coller à lui. Elle écarta les doigts, faisant encore un peu plus baver les quelques traits d'huile rouge qui le maculaient encore tout en le couvant du regard. La chaleur et l'envie ne s'étaient pas éteintes. " Je devrais peut-être faire preuve de plus de retenue si tu crains qu'il ne tienne pas... A moins que tu préfères que je fasse rougir d'autres parties de toi ? " Elle approcha de son visage sans l'embrasser.

Il n'y avait pas à vouloir plus. Voilà. La chaleur de ce qu'elle découvrait ce soir était déjà largement plus grande que ce qu'elle aurait pu imaginer. Elle l'avait vu fort et vulnérable. Doux et sauvage. Joueur et abandonné. Un sublime tableau et une confiance qu'elle n'éprouvait jamais vraiment. Elle avait pu se laisser aller, sans calcul, ni retenue, ni attente. Elle avait entendu la sincérité de souvenirs difficiles. " Et si on laissait les saints au paradis et les démons en enfer ? Un spectre et une sorcière, c'est déjà assez fabuleux, non ? " A quoi bon se torturer avec ce qui n'était pas. Ce corps sous ses doigts était bien réel et bien présent. Elle ne pouvait avoir plus dans une voie, elle aurait davantage dans l'autre. Elle embrassa son front. Une paupière. Puis l'autre. " Ce que j'ai vu, ça n'avait rien d'un spectacle ennuyeux. " Elle pouvait se réjouir de cette nuit, du contact de sa peau et de la confiance qu'il avait en elle. La poitrine hérissée par le froid à hauteur du visage qu'elle surplombait et les doigts peignant quelques mèches noires sur son épaule, elle embrassa ses joues. Malicieuse, elle semblait se rapprocher de sa bouche pour mieux en dévier, le laissant choisir de retrouver ou non ses lèvres. " Esprit, es-tu là ? " s'amusa-t-elle à l'aguiché du bout des doigts en remontant le long de son cou. Elle pouvait regarder au fond de ses prunelles et voir qu'il n'avait d'yeux que pour elle.

Car l'espoir était une chose précieuse.

Galatéa
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Frédéric LaFleur
Maison de la Flamme et de l'Ombre

Frédéric réalisa son soulagement quand elle rit. Le rire, qui avait ce pouvoir de chasser les nuages, d'alléger les cœurs, et de faire briller les mires obscures de son amante. Si proche l'un de l'autre, il n'eut aucun mal à réaliser que l'envie était, une fois de plus, partagée. Elle se plaît encore à se jouer de moi. Et lui répondit tout naturellement : "N'est-ce pas quand il bat plus fort que l'on se sent vivant ? A en entendre la clameur, loin de se taire..." Tous deux s'amusaient de maintenir cette infime distance, comme attendant de voir qui des deux céderait le premier. "Oh, penses-tu pouvoir l'éprouver ? Montre-moi." Une vibrante invitation. Après lui avoir montré ses quelques idées, il ne demandait qu'à la laisser, à nouveau, expérimenter... Jusqu'à maintenant, il ne l'avait pas regretté. De plus, elle avait une meilleure idée de ses limites comme de son tempérament. Alors... Quel enseignement en tirerait-elle ?

Voilà. Cet état d'esprit. Où son être se tendait vers l'autre, en appréciant les manières, en anticipant les délectables manœuvres. Laissant de côté les questions piégées, les souvenirs empoisonnés et les doutes insidieux. La belle avait le répondant, les charmes et l'ardeur qui les réchaufferait jusqu'au bout de la nuit. SI différentes des soirées froides et austères, où les étreintes n'étaient qu'un choix pratique, pour se rendre un peu plus vaillant, pour supporter demain. "Tant que tu me laisses te prier... A ma manière." Ici, un sourire était une récompense, et une invitation. Ici, un contact pouvait être l'étincelle d'un feu si vif qu'il le réchauffait pendant des jours, non pas jusqu'à l'abrutissant mémo du réveil. Ici... Chaque étreinte devenait une découverte et une joie. Le LaFleur en avait la gorge nouée sous les baisers doux, alors qu'il enlaçait tendrement une femme, qui l'aguichait pour mieux recommencer ce délicieux jeu qui était leur. Demain n'était pas une ombre, ce soir était une fête, qu'ils célébreraient encore, de nombreuses fois. Relevant la tête, il adora sans retenue le visage rosi qui le surplombait.

'...ça n'avait rien d'un spectacle ennuyeux.' souffla-t-elle entre deux baisers légers.
Troublant son cœur, menaçant le délicat ballet de leurs attentions sans enjeux.
Galatéa...

"Si je suis là, je t'embrasserai trois fois." souffla-t-il, préférant le jeu, ses bras autour de ses hanches, et le feu qui se ravivait dans son bas-ventre. Et bien sûr, il s'exécuta là où le froid avait rendu la Sorcière particulièrement sensible.

Leur nuit fut courte. Frédéric ne sut trop comment, mais il s'endormit avec la jeune femme dans ses bras, repu, à l'abri sous ses couvertures, sur le tapis - ruiné sans doute -, le feu mourant à ses yeux à travers de délicates - ou folles ? - arabesques blanches. Au matin, un "Oh..." de dryade gênée lui fit lever la tête, découvrant une Cassandre cramoisie, interrompue dans son ouverture de cabinet, par la découverte de son patron au fessier nu - peinturluré, découvrirait-il plus tard - dépassant de sous le tissu, encore en bonne compagnie. Du coin de l’œil, le LaFleur aperçut une figure de chat dévisageant la nouvelle venue par delà son épaule. Avec bonne humeur et un naturel à tout épreuve, le médecin - tailleur encouragea son assistante à poursuivre, qu'il arriverait sous peu, et que suite à un 'accident', la partie 'atelier' de 'La Bonne Aiguille' ne serait pas ouverte pendant un jour ou deux, le temps de le rendre de nouveau accueillant pour des clients. Il n'en fallut pas plus pour que la jeune femme s'évanouisse du côté 'cabinet'.

Plus tard, après avoir abandonné leur couche improvisée - il est vrai qu'il avait une méridienne, quelque part sous les projets et les chutes de tissus entassés dessus, derrière le bureau - pour se préparer sommairement, une question de grande importance lui vint, à l'attention de la belle de son jour, dont il reprenait les mesures à la volée avant que ses propres affaires ne l'attirent ailleurs. "Dis-moi, pour ta robe... Est-ce que je dois prévoir une tenue dont je pourrais aisément te dévêtir ? Ou une plus... Respectable ?" La réponse ne tarda pas : "Tu dis ça comme si c'était embêtant de te voir défaire une robe bouton par bouton, ruban par ruban... Surprend moi. C'est mon cadeau d'anniversaire après tout. "

Diantre. Voilà qui lui donnait de quoi réfléchir.
Frédéric LaFleur
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