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[Terminée] Ambre Kerdel - "L'avenir ne vous est pas donné. Vous devez le prendre par vous-même"
Ambre Kerdel
Maison de la Flamme et de l'Ombre
Histoire
An 4181 , au-dehors, les espoirs se dilatent et se font rares. En perspective d’un Noé des temps modernes, les érudits s'agitent. D’autres, plus résolus, s’abandonnent au « Jour présent », et se rient de voir ces chatons naïfs se débattre au fond du sac dans lequel le destin les a jeté. La résilience les conduit vers un quotidien sans lendemain, et c’est parmi eux que naissent le gâchis, le désordre et la confusion.
Dans l’exode de l’esprit, par-delà l’imagination et le réel.
La jeune femme remonta la monture de ses verres d'un geste rôdé de l'index.
Qu'avait-elle à envier aux heureux chercheurs ? Troquerait-elle ... ses égarements contre une éternité d'espoirs volés ?
Le document flétrit dans sa poigne. S'écrasa au sol.
Des clés... hein ? ...
_
_
_ Initialisation du système_
_ Paramètres session_ _ _ OK
_ Sauvegardes Utilisateur _ _ _ OK
_ Mémoire vive DATA MACHINE _ _ _ OK
_ Textures MAPINGThief _ _ _ Failed
_ FichiersLocalFRENG _ _ _ Loaded
_ Searching eCLOOD _ _ _ OK
_ CreatePersonalDataDDHH _ _ _ 02:23am
_ Activation de l’IFF
_ Journal Tactique _ _ _ OK
_ Pression interne du boitier TSZ _ _ _ Normale
_ Vérification du solde restant : 78 %
_ Systèmes _ _ _ Vert
_ Préparatifs jeu terminés_
_ Loading …
La chaise mécanique tournoya dans un gémissement plaintif et la jeune femme abattit son coude à quelques pouces de son clavier. Ses pieds s'écrasèrent lourdement sur le bois du bureau dégarni et, ainsi avachie, elle jaugea son écran d'un œil accusateur :
- MappingThief hein, encore toi …
Le ton était dédaigneux, presque trop vite emprunté aux experts dont le titre ne lui appartenait certes pas.
Son avatar sembla la soutenir en roulant des épaules.
Le paysage qui l'entourait n'avait plus rien des plaines lumineuses et délicates auxquelles le programme pirate l'avait habituée. Son pseudo jurait cruellement avec les pointes d'épi de blé qui... « essayaient »... de se balancer au loin.... La joueuse activa instantanément l'Anonymiseur.
- Hé Ambre !
Son oreillette grésilla sous la tonalité.
- On avait dit pas d'A.N en Guilde qu'est ce que tu fous !?
La concernée soupira bruyamment afin que son exaspération n'échappe pas à ses capteurs de voix.
- L'IFF s'est réactivé , j'aimerai bien te voir en Raid avec une bouillie de pixels en plein milieu de l'écran.
Son ton cassant n'avait rien d'inhabituel et son interlocuteur ne releva pas. Il savait combien leur jeu devenait pénible lorsqu'il reprenait ses droits sur les commandes graphiques.
- Et, je crois bien que personne ici n'a besoin de se rappeler de mon pseudo... N'est-ce pas ?
La menace se fit à peine voilée, et le grognement du chef de guilde la cueillit. Le personnage joueur s'assit souplement - banalement programmé pour les inactivités – et sembla achever de provocation ce court échange.
Le chat textuel s'anima soudain.
[14:07:53] Soledad : On bouge ?
[14:07:59] Tipàun : T'as vu la nouvelle mount crit !!
[14:07:59] 00Ul54 : Salut Ambre !
[14:08:01] PTIsoldat : Hey Ambre ! Alors ce pc, ça dit quoi ?
[14:08:04] Soledad : Raid ?
Je crois que je n'ai jamais imaginé mon monde autrement qu'au-delà de l'ailleurs. Enfant déjà, je m'émerveillais en imagination, en exploration de contrées parfaites à mon bonheur. Si les petites filles fondent sous les paillettes et les poneys en fêtes, je m'imaginais toujours détroussant de grands bandits, chevauchant de fiers destriers guerriers, et suivant diverses formations de dague et d'escrime. L'univers de l'authentique et de l'antique, comme j'aime l'appeler, me réconfortait. L'on y trouvait de grandes valeurs sans en cacher les vices : De la franchise dans le fonctionnement du monde, à la merci des éléments et de la nature. Je me tromperai sûrement en l'imaginant époque glorieuse à l'humanité, mais je n'ai cessé d'espérer un temps où la liberté pouvait se choisir à travers des lieux inexplorés. Je m'y voulais aventurière et féroce, sage et de grande réputation. J'y aurai accepté les échecs, les malheurs et les tourments... Qu'importait l'ombre puisque la lumière lui subsistait. Et je n'aurai souhaité pas moins éprouvant à moi-même, si cela m'avait permis d'en grandir.
Mais le monde n'a pas attendu ma venue,
pour laisser ce temps filer.
Je suis née dans une terre vieillie et mille fois parcourue. Quelque chose d'essoufflé, piétiné par des fourmis pas même foutues de rester unies.
Je crois bien que je dois le point de départ à ces livres. Là où l'ennui innocent m'a poussé à l'occupation quelque peu dépassée de la littérature. Ô les grands artistes Français , les scientifiques et les théologiens m'ont bien servis en oreillers. Je n'avais que peu d'intérêt pour ces esprits autocentrés qui, soit espéraient vous convaincre, soit tentaient de vous persuader. Ils avaient fait bien pâle figure face aux multiples dimensions que de brillants auteurs avaient créées. Tous ajoutaient des aventures à mes rêves, m'offraient de nouvelles personnalités à admirer, et m'apprenaient... m'éduquaient... Sur tant de notions que mon quotidien ne pouvait supporter, et n'avait pas prévu d'encaisser, tout du moins pas avant plusieurs années.
L'âge et la société ont rendu mon loisir discret. Je ne m'y suis consacrée qu'en loup solitaire et les brefs instants en communauté m'ont appris dans la déception que nous n'avions pas évolué en Espèce d'imagination. Les esprits cartésiens encombraient nos jeux et nos aspirations. J'ai vu les Hommes se trahir, aimer le populaire et briser des coupes. Je les ai vu fouiller dans leurs inventions pour y trouver ce qu'ils avaient tant critiqués. Puis, alors que j'étrennais mes nouveaux outils bureautiques, prête à me réfugier en ce personnage que je ne serai jamais, je les ai vu brandir ces clefs.
Je les ai haïs, sur chaque écran de publicité, de n'offrir l'opportunité qu'au hasard, d’acquiescer les fins trouveurs qui jamais, n'avaient rêvé d'aventures. Ambre brillait sur la toile, abattait défis et adversaires, décrochait des podiums d'excellence en qualité de guerrière de renom.
Moi ? Je fixais l'écran noir une fois la fin de partie venue. Je n'osais admettre la peine et la torsion de mes entrailles, dès lors que je voyais l'opportunité si inespérée de parvenir à mes rêves...
Me filer entre les doigts...
Fallait-il tant que la peur de l'échec me visse au dossier de ma chaise ? Je n'avais pas même l’honnêteté d'admettre que, bien plus que la supposée flemme orgueilleuse de cette quête d'artefacts, je n'avais en réalité aucunement foi en ma réussite.
La logique n'habite pas notre cœur lorsque l'on se ment aussi grossièrement à soi-même. J'y ai abandonné de longs mois en léthargie, m'enfonçant encore plus loin dans une vie digitale sans contraintes. J'ai, sans le moindre doute, réussi cette existence numérique. Ambre n'avait rien à envier aux héros de mes contes, et sa réputation avait transcendé les communautés. Tant et si bien...
Quand je l'ai sentie soudain au plus loin de ce que j'étais.
Ambre n'était pas moi.
Et elle aussi,
Je me suis mise à la détester.
[14:10:17] CodyCologue : Eh Ambre je peux te parler !!!!??
L'intéressée bascula la tête en arrière, exaspérée
- Passe en vocal Cody on monte le groupe.
Quoi que le jeune garçon ait à lui dire, cela pouvait bien s'effectuer pendant leurs préparatifs. Joignant le geste à la parole , elle laissa reposer deux doigts experts sur son clavier et mena son personnage jusqu'aux rebords du gouffre tant redouté des joueurs. En contrebas, un grondement fit écho à son arrivée.
- Prévenez lorsque vous êtes prêts, je vous attends pour les conso...
[14:10:21] CodyCologue : (Privé) Eh ambre ! Mon frère en a trouvé une !!
La phrase resta en suspens. Figée devant l'écran de son ordinateur, la jeune femme resta interdite.
[14:10:21] CodyCologue : (Privé) Eh ambre ! Mon frère en a trouvé une !!
[14:10:21] coupchou: Eh nerdz alors ça dit « conso » maintenant
[14:10:28] Soledad : Ramène toi Tagliatelle j'ai cours dans 1h
[14:11:03] myLadyburn :(Monde) Vends chausses pilouf DPS/CC
[14:12:38] Tagliatelle : On est là
[14:12:45] Soledad : C'est quoi ce skin Tiploun t'as vendu ta dignité ?
/VOCALOFF
[14:12:46] CodyCologue : (Privé) Ambre ? T'es là ?
Je ne sais pas ce qui , cette fois-là , m'a décidée à quitter cette chaise. Le geste a précédé ma raison. J'ai rejeté mes périphériques externes, abandonné cet écran étincelant , tourné le dos à Ambre. J'ai tout juste saisi des chaussures correctes, avant de me précipiter hors de mon appartement. Je crois que je ne saisissais pas bien ce que mon corps faisait. C'était... comme s'il avait interdit à quiconque d'intervenir. Cody n'était qu'à quelques rues de mon bâtiment et je ne sais pas si une distance plus importante aurait permis à mon esprit de se ressaisir. J'y étais partie sans but ni attentes. J'y étais partie dans un réflexe fou, et, peut-être qu'au fond,
Je savais très bien pourquoi je m'interdisais à la réflexion.
Ce petit bout d'homme n'avait pas même atteint l'adolescence lorsqu'il avait rejoint les serveurs d'EP. Je l'avais pris en sympathie lorsque, au détour d'une quête secondaire, je l'avais entendu traverser le secteur en hurlant comme un nourrisson, imposant à son personnage de multiples bonds ridicules dans l'espoir d'échapper à quelques monstres de bas niveau. Le rire qu'avait provoqué chez moi cette situation improbable avait eu raison de sa panique, et il s'était laissé choir au pied d'un rocher, trop hilare pour repousser plus longtemps ses assaillants. La fraîcheur d'un tel comportement chez un joueur m'avait séduite et j'avais proposé, sans trop tergiversé, de l'accompagner dans sa découverte du jeu.
Au fil de nos sessions, Cody s'était confié sur ses 11 jeunes années. Sur sa famille pas très aisée, sur ses prétentions à de modestes études, sur l’impressionnante chance d'être le second né de sa famille. Il m'avait parlé comme à une sœur, parfois comme à une mère, ouvrant son cœur de petit garçon un peu déboussolé par les exigences de la société, et les aléas que la vie dressait sur le chemin de sa famille. Je m'y étais attachée, pas seulement par ennui, et j'avais été heureuse de m'impliquer dans ses moments de loisirs et de lâcher prise.
Je ne sais pas ce qui a foiré ce jour-là. Ce que j'ai choisi d'être à cet instant précis. J'ai atteint sa porte comme l'on s'approche du domicile d'un parent, avec une facilité qui n'aurait pas dû être la mienne. S'il m'avait déjà évoqué son adresse, nous n'avions jamais sauté le pas de la rencontre. La pudeur et le bon sens qui avaient été miens jusqu'à ce jour m'avait gardée de fréquenter un enfant.
C'était un blondinet frêle qui m'avait ouvert la porte. Aux yeux écarquillés, mesurant sa surprise et tentant d’identifier cette inconnue pâle et maladive qui s'était présentée sur son palier. Son esprit vif n'avait pas tardé à comprendre et, dans une courtoisie des plus respectables, il m'avait laissée entrer. Naïvement.
Aveugle à l'éclat de folie qui s'était niché dans mon esprit.
Je me souviens du premier constat qui avait jailli en moi. Tordu et souillé.
La maisonnée baignait dans un silence religieux.
Je me souviens en avoir tiré satisfaction, puis en avoir eu l'envie de vomir.
Je me souviens
parfois
de cette journée-là.
Comme du jour où je ne suis jamais rentrée chez moi.
L'utilisation du portail a été la renaissance que j'avais tant espéré. Les préparatifs de la corporation m'avaient plongée dans une succession de formalités et je n'avais guère eu le temps de m'attarder sur le prix à payer.
Quelques agents avaient été curieux des conditions d'obtention de la clef et je m'étais refusée à l’honnêteté. Pas même celle que Cody m'avait livrée. J'avais eu cette désagréable impression qu'à chaque instant d'attention qui lui était accordé, mon esprit se flétrissait sous le coup de la culpabilité. Il m'avait expliqué l'aventure farfelue de son frère. La découverte inattendue de l'objet alors que ce dernier avait embauché la veille. Faiseur d'eaux propres, l'avait-il appelé. « Un faiseur de miracles oui ! » avait-il ajouté. Il m'avait alors expliqué les étapes de filtrage des eaux usées, les tamis... grillages... - les termes m'avaient échappé à la seconde où il les avait débités – et le nettoyage dû à l'accumulation des matières grossières. « C'est alors.. » - avait il énoncé d'un ton théâtral « qu'un objet brillant et non identifié s'est découvert sous ses mains ». Comprendre ici que le pauvre homme devait son trésor à la manipulation de matières peu recommandables. Je n'avais pas plus eu à cœur de lui révéler que son frère finirait, un jour, par laisser cela aux machines.
L'objet avait été porté jusqu'à leur foyer tel le Saint Graal, et tous s'étaient entendus pour choisir, ensemble, quel avenir serait le leur. La famille du jeune homme était alors apparue comme la digne représentante de l'espoir de l'humanité. Je dois avouer que de les apprendre si sages et bienveillants m'avait déstabilisée. J'étais consciente du courage qu'il fallait pour tenir un bijou entre ses doigts, et décider que sa propriété pouvait encore se discuter. L'abnégation dont il avait fait preuve lui rendait honneur et je le soupçonnais d'avoir eu l'espoir que son jeune frère en hérite pour un avenir meilleur.
Lorsque les agents de la corporation sont venus me chercher.... j'ai mis un point d'honneur à concentrer mes réflexions en d'autres intérêts. J'ai repoussé son souvenir.
Encore, et encore.
Et ai traversé le portail dans l'espoir de le laisser ici-bas.
Qui a donc traversé l'autre versant de cette porte ? Ambre, il me semble. Pas moi. Pas celle que la terre a craché. Oh non lecteur, ne vous y trompez pas, le destin aurait été bien trop clément de m'ôter mes souvenirs.
Il me les a laissé encrés dans le vif, et y a jeté une touche d'ironie dans sa farce.
- Bienvenue à Azamyr !
Une créature aux joues lacérées esquissa un sourire d'encouragement. Sa main nacrée se posa sur l'épaule de la jeune femme, et les cicatrices sur ses pommettes frémirent.
Les cicatrices...
Non.
- Des branchies – souffla la demoiselle, abasourdie.
La mi-femme mi-poisson eut un rire gêné et ses ouïes rougirent un peu plus. Cela faisait une poignée d'heures qu'Ambre avait posé pied en Ozéna. Son esprit flottait entre les deux mondes, peinant à traiter le volume d'information qui l'assaillait, et à assimiler tout ce que cela impliquait.
Nombre d'êtres s'étaient affairés autour d'elle, veillant dans une bienveillance presque caricaturale, à ce que l'intéressée s'acclimate sans difficultés majeures.
Si chaque parole énoncée avait été d'une empathie presque dérangeante, toutes avaient su se montrer utiles. Elle comprenait désormais quelle était la destination de cette nouvelle existence.
- Je suis là pour vous sensibiliser sur les changements que votre corps a subis pendant la traversée.
*De circonstance * - pensa Ambre en fixant les traits significatifs de son interlocutrice, sans se couvrir de la moindre discrétion. Et c'est seulement en interceptant son regard qu'elle interrompit le cours de sa réflexion. Il y régnait un vicieux mélange de pitié et d'encouragement. Comme s'il était temps d'annoncer l'apparition d'une gangrène ou d'un décès. La demoiselle porta derechef les mains à ses joues, prise de panique. Une peau douce et tiède glissa sous ses doigts, et elle ne retint un soupir de soulagement que du bout des lèvres. Pensant, à raison, que cela eut été un grand manque de respect.
- Qu'est-ce qu...
Une ombre traversa sa vision périphérique et lui troubla un instant la vue. Presque immédiatement, le phénomène se reproduisit, et son esprit parvint à accrocher la vision d'un amas de grains opaques et sombres au plus proche de son visage.
Détachant lentement la main droite de sa pommette, elle l'abaissa, paume vers le ciel. Un nuage noir s'enroula paresseusement autour de celle-ci, puis frissonna de paillettes de poussière dorée. Interdite, Ambre remua les doigts à travers elles.
Constatant avec effroi que celles-ci se refusaient à la quitter.
- Je suis ici pour t'aider à comprendre ce qu'il t'arrive , je crois que mes compagnons t'ont déjà expliqué les grandes lignes sur la population d'Ozéna.
Silence.
- Vois-tu – la voix de la femme-poisson s'adoucit devant son teint livide– de nouvelles ra...
- Que suis-je ? - la coupa Ambre d'une voix blanche.
La dame, si elle s'offusqua de la brusquerie, n'en laissa rien paraître. Et c'est d'un ton qui se voulut rassurant et léger qu'elle répondit :
- Une faucheuse, sans le moindre doute !
Les yeux d'Ambre s'écarquillèrent.
Ses lèvres s'entrouvrirent, peinant à trouver la bonne direction à suivre. La surprise, d'abord. La fureur, ensuite. Sa main droite, elle, regagna doucement son visage pour y dissimuler son œil droit. Ses doigts entrouverts laissaient deviner une émeraude tremblante de colère.
*Sale faucheuse* - entendit-elle dans sa tête une premièrement fois. *Salle faucheuse , salle voleuse, salle FAUCHEUSE*
Sa bouche se tordit en un rictus terrible d’où un rire noyé de soubresauts s'extirpa. Elle redressa son regard pour fixer la femme qui lui faisait face, laissant sans pudeur, une larme lui rouler le long de la joue.
- Voyons – la morigéna la femme d'un air maternel – Ce n'est pas une condamnation ! Il s'agit d'êtres formidables ! Vois-tu , leur particularité principale est de...
Et la femme-poisson , pensant à tort que sa nouvelle recrue s'était fourvoyée, lui présenta la beauté et la praticité de la race. Elle consuma plus de temps que de raisons à tenter de raviver l'expression d'Ambre. Elle s’émerveilla avec bien trop d'excès devant la « brillance » de ses ombres, encensa les portails et leur grande praticité, se ria de la faiblesse au feu qu'elle qualifia de primaire et...C'est avec un soupir excédé qu'elle finit par la laisser seule, pensant qu'il s'agissait, une énième fois, d'un esprit un peu lent en réflexions.
Mais il fallait reconnaître que cette fois,
La punition était bien trop vicelarde pour être ignorée.
Ou oubliée.
Je crois avoir utilement choisi ma présentation ce jour-là. J'ai retrouvé mes esprits à son retour et je me suis astreinte à revêtir un enthousiasme à la hauteur de leurs attentes. Le banal mais efficace mensonge de ma perte de mémoire m'évita d'en proférer encore plus. Le lieu où j'étais née, le passé que j'avais vécu, et les conditions de ma venue. Il n'y avait rien à expliquer. Je savais que la tragédie de Cody ferait grand bruit de l'autre côté de ce monde, et qu'il me fallait être prudente vis-à-vis des élus à venir.
J'admis sans le moindre mal ma nouvelle condition de veilleur. Elle n'était pas parfaite mais elle était grisante. Le choix de mon nouveau prénom m'avait donné un nouveau chemin à tracer, à l'image de ce personnage digital qui avait tout remporté. J'y ai vu une occasion de changer. De me construire telle que s'était construite cette e-réputation, jonglant de faux-semblants, d'honnêteté en demi-teinte, et de grande implication en perfectionnement de mes talents. Il était de grande nécessité de leur montrer ce qui leur plaisait de voir. Et presque impossible de me tenir à l'écart de cette âme de guerrière qui avait rythmé ma vie. J’arborais désormais une âme chaleureuse et joviale, prompt à abaisser toutes les méfiances et les craintes. Je me riais des caricatures que l'on aurait pu m'affliger et veillait à ne jamais devenir le Drôle, le Névrosé, ou le Personnage secondaire. Mes démons n'étaient pas pires que ceux des autres et je me demandais souvent, quelle partie de moi-même je pourrais bien montrer demain. La sagesse, sûrement, serait un but à atteindre.
Pensez-vous
vraiment
que la traversée de ces portails,
Nous ait changés ?
Dans l’exode de l’esprit, par-delà l’imagination et le réel.
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_ CreatePersonalDataDDHH _ _ _ 02:23am
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_ Vérification du solde restant : 78 %
_ Systèmes _ _ _ Vert
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ELPEN PING
FMORPG
Survivez pour la gloire des Saints !
Veuillez patienter , chargement en cours ….
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Le ton était dédaigneux, presque trop vite emprunté aux experts dont le titre ne lui appartenait certes pas.
Son avatar sembla la soutenir en roulant des épaules.
Le paysage qui l'entourait n'avait plus rien des plaines lumineuses et délicates auxquelles le programme pirate l'avait habituée. Son pseudo jurait cruellement avec les pointes d'épi de blé qui... « essayaient »... de se balancer au loin.... La joueuse activa instantanément l'Anonymiseur.
- Hé Ambre !
Son oreillette grésilla sous la tonalité.
- On avait dit pas d'A.N en Guilde qu'est ce que tu fous !?
La concernée soupira bruyamment afin que son exaspération n'échappe pas à ses capteurs de voix.
- L'IFF s'est réactivé , j'aimerai bien te voir en Raid avec une bouillie de pixels en plein milieu de l'écran.
Son ton cassant n'avait rien d'inhabituel et son interlocuteur ne releva pas. Il savait combien leur jeu devenait pénible lorsqu'il reprenait ses droits sur les commandes graphiques.
- Et, je crois bien que personne ici n'a besoin de se rappeler de mon pseudo... N'est-ce pas ?
La menace se fit à peine voilée, et le grognement du chef de guilde la cueillit. Le personnage joueur s'assit souplement - banalement programmé pour les inactivités – et sembla achever de provocation ce court échange.
Le chat textuel s'anima soudain.
[14:07:53] Soledad : On bouge ?
[14:07:59] Tipàun : T'as vu la nouvelle mount crit !!
[14:07:59] 00Ul54 : Salut Ambre !
[14:08:01] PTIsoldat : Hey Ambre ! Alors ce pc, ça dit quoi ?
[14:08:04] Soledad : Raid ?
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Je crois que je n'ai jamais imaginé mon monde autrement qu'au-delà de l'ailleurs. Enfant déjà, je m'émerveillais en imagination, en exploration de contrées parfaites à mon bonheur. Si les petites filles fondent sous les paillettes et les poneys en fêtes, je m'imaginais toujours détroussant de grands bandits, chevauchant de fiers destriers guerriers, et suivant diverses formations de dague et d'escrime. L'univers de l'authentique et de l'antique, comme j'aime l'appeler, me réconfortait. L'on y trouvait de grandes valeurs sans en cacher les vices : De la franchise dans le fonctionnement du monde, à la merci des éléments et de la nature. Je me tromperai sûrement en l'imaginant époque glorieuse à l'humanité, mais je n'ai cessé d'espérer un temps où la liberté pouvait se choisir à travers des lieux inexplorés. Je m'y voulais aventurière et féroce, sage et de grande réputation. J'y aurai accepté les échecs, les malheurs et les tourments... Qu'importait l'ombre puisque la lumière lui subsistait. Et je n'aurai souhaité pas moins éprouvant à moi-même, si cela m'avait permis d'en grandir.
Mais le monde n'a pas attendu ma venue,
pour laisser ce temps filer.
Je suis née dans une terre vieillie et mille fois parcourue. Quelque chose d'essoufflé, piétiné par des fourmis pas même foutues de rester unies.
Je crois bien que je dois le point de départ à ces livres. Là où l'ennui innocent m'a poussé à l'occupation quelque peu dépassée de la littérature. Ô les grands artistes Français , les scientifiques et les théologiens m'ont bien servis en oreillers. Je n'avais que peu d'intérêt pour ces esprits autocentrés qui, soit espéraient vous convaincre, soit tentaient de vous persuader. Ils avaient fait bien pâle figure face aux multiples dimensions que de brillants auteurs avaient créées. Tous ajoutaient des aventures à mes rêves, m'offraient de nouvelles personnalités à admirer, et m'apprenaient... m'éduquaient... Sur tant de notions que mon quotidien ne pouvait supporter, et n'avait pas prévu d'encaisser, tout du moins pas avant plusieurs années.
L'âge et la société ont rendu mon loisir discret. Je ne m'y suis consacrée qu'en loup solitaire et les brefs instants en communauté m'ont appris dans la déception que nous n'avions pas évolué en Espèce d'imagination. Les esprits cartésiens encombraient nos jeux et nos aspirations. J'ai vu les Hommes se trahir, aimer le populaire et briser des coupes. Je les ai vu fouiller dans leurs inventions pour y trouver ce qu'ils avaient tant critiqués. Puis, alors que j'étrennais mes nouveaux outils bureautiques, prête à me réfugier en ce personnage que je ne serai jamais, je les ai vu brandir ces clefs.
Je les ai haïs, sur chaque écran de publicité, de n'offrir l'opportunité qu'au hasard, d’acquiescer les fins trouveurs qui jamais, n'avaient rêvé d'aventures. Ambre brillait sur la toile, abattait défis et adversaires, décrochait des podiums d'excellence en qualité de guerrière de renom.
Moi ? Je fixais l'écran noir une fois la fin de partie venue. Je n'osais admettre la peine et la torsion de mes entrailles, dès lors que je voyais l'opportunité si inespérée de parvenir à mes rêves...
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Fallait-il tant que la peur de l'échec me visse au dossier de ma chaise ? Je n'avais pas même l’honnêteté d'admettre que, bien plus que la supposée flemme orgueilleuse de cette quête d'artefacts, je n'avais en réalité aucunement foi en ma réussite.
La logique n'habite pas notre cœur lorsque l'on se ment aussi grossièrement à soi-même. J'y ai abandonné de longs mois en léthargie, m'enfonçant encore plus loin dans une vie digitale sans contraintes. J'ai, sans le moindre doute, réussi cette existence numérique. Ambre n'avait rien à envier aux héros de mes contes, et sa réputation avait transcendé les communautés. Tant et si bien...
Quand je l'ai sentie soudain au plus loin de ce que j'étais.
Ambre n'était pas moi.
Et elle aussi,
Je me suis mise à la détester.
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[14:10:17] CodyCologue : Eh Ambre je peux te parler !!!!??
L'intéressée bascula la tête en arrière, exaspérée
- Passe en vocal Cody on monte le groupe.
Quoi que le jeune garçon ait à lui dire, cela pouvait bien s'effectuer pendant leurs préparatifs. Joignant le geste à la parole , elle laissa reposer deux doigts experts sur son clavier et mena son personnage jusqu'aux rebords du gouffre tant redouté des joueurs. En contrebas, un grondement fit écho à son arrivée.
- Prévenez lorsque vous êtes prêts, je vous attends pour les conso...
[14:10:21] CodyCologue : (Privé) Eh ambre ! Mon frère en a trouvé une !!
La phrase resta en suspens. Figée devant l'écran de son ordinateur, la jeune femme resta interdite.
[14:10:21] CodyCologue : (Privé) Eh ambre ! Mon frère en a trouvé une !!
[14:10:21] coupchou: Eh nerdz alors ça dit « conso » maintenant
[14:10:28] Soledad : Ramène toi Tagliatelle j'ai cours dans 1h
[14:11:03] myLadyburn :(Monde) Vends chausses pilouf DPS/CC
[14:12:38] Tagliatelle : On est là
[14:12:45] Soledad : C'est quoi ce skin Tiploun t'as vendu ta dignité ?
/VOCALOFF
[14:12:46] CodyCologue : (Privé) Ambre ? T'es là ?
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Je ne sais pas ce qui , cette fois-là , m'a décidée à quitter cette chaise. Le geste a précédé ma raison. J'ai rejeté mes périphériques externes, abandonné cet écran étincelant , tourné le dos à Ambre. J'ai tout juste saisi des chaussures correctes, avant de me précipiter hors de mon appartement. Je crois que je ne saisissais pas bien ce que mon corps faisait. C'était... comme s'il avait interdit à quiconque d'intervenir. Cody n'était qu'à quelques rues de mon bâtiment et je ne sais pas si une distance plus importante aurait permis à mon esprit de se ressaisir. J'y étais partie sans but ni attentes. J'y étais partie dans un réflexe fou, et, peut-être qu'au fond,
Je savais très bien pourquoi je m'interdisais à la réflexion.
Ce petit bout d'homme n'avait pas même atteint l'adolescence lorsqu'il avait rejoint les serveurs d'EP. Je l'avais pris en sympathie lorsque, au détour d'une quête secondaire, je l'avais entendu traverser le secteur en hurlant comme un nourrisson, imposant à son personnage de multiples bonds ridicules dans l'espoir d'échapper à quelques monstres de bas niveau. Le rire qu'avait provoqué chez moi cette situation improbable avait eu raison de sa panique, et il s'était laissé choir au pied d'un rocher, trop hilare pour repousser plus longtemps ses assaillants. La fraîcheur d'un tel comportement chez un joueur m'avait séduite et j'avais proposé, sans trop tergiversé, de l'accompagner dans sa découverte du jeu.
Au fil de nos sessions, Cody s'était confié sur ses 11 jeunes années. Sur sa famille pas très aisée, sur ses prétentions à de modestes études, sur l’impressionnante chance d'être le second né de sa famille. Il m'avait parlé comme à une sœur, parfois comme à une mère, ouvrant son cœur de petit garçon un peu déboussolé par les exigences de la société, et les aléas que la vie dressait sur le chemin de sa famille. Je m'y étais attachée, pas seulement par ennui, et j'avais été heureuse de m'impliquer dans ses moments de loisirs et de lâcher prise.
Je ne sais pas ce qui a foiré ce jour-là. Ce que j'ai choisi d'être à cet instant précis. J'ai atteint sa porte comme l'on s'approche du domicile d'un parent, avec une facilité qui n'aurait pas dû être la mienne. S'il m'avait déjà évoqué son adresse, nous n'avions jamais sauté le pas de la rencontre. La pudeur et le bon sens qui avaient été miens jusqu'à ce jour m'avait gardée de fréquenter un enfant.
C'était un blondinet frêle qui m'avait ouvert la porte. Aux yeux écarquillés, mesurant sa surprise et tentant d’identifier cette inconnue pâle et maladive qui s'était présentée sur son palier. Son esprit vif n'avait pas tardé à comprendre et, dans une courtoisie des plus respectables, il m'avait laissée entrer. Naïvement.
Aveugle à l'éclat de folie qui s'était niché dans mon esprit.
Je me souviens du premier constat qui avait jailli en moi. Tordu et souillé.
La maisonnée baignait dans un silence religieux.
Je me souviens en avoir tiré satisfaction, puis en avoir eu l'envie de vomir.
Je me souviens
parfois
de cette journée-là.
Comme du jour où je ne suis jamais rentrée chez moi.
L'utilisation du portail a été la renaissance que j'avais tant espéré. Les préparatifs de la corporation m'avaient plongée dans une succession de formalités et je n'avais guère eu le temps de m'attarder sur le prix à payer.
Quelques agents avaient été curieux des conditions d'obtention de la clef et je m'étais refusée à l’honnêteté. Pas même celle que Cody m'avait livrée. J'avais eu cette désagréable impression qu'à chaque instant d'attention qui lui était accordé, mon esprit se flétrissait sous le coup de la culpabilité. Il m'avait expliqué l'aventure farfelue de son frère. La découverte inattendue de l'objet alors que ce dernier avait embauché la veille. Faiseur d'eaux propres, l'avait-il appelé. « Un faiseur de miracles oui ! » avait-il ajouté. Il m'avait alors expliqué les étapes de filtrage des eaux usées, les tamis... grillages... - les termes m'avaient échappé à la seconde où il les avait débités – et le nettoyage dû à l'accumulation des matières grossières. « C'est alors.. » - avait il énoncé d'un ton théâtral « qu'un objet brillant et non identifié s'est découvert sous ses mains ». Comprendre ici que le pauvre homme devait son trésor à la manipulation de matières peu recommandables. Je n'avais pas plus eu à cœur de lui révéler que son frère finirait, un jour, par laisser cela aux machines.
L'objet avait été porté jusqu'à leur foyer tel le Saint Graal, et tous s'étaient entendus pour choisir, ensemble, quel avenir serait le leur. La famille du jeune homme était alors apparue comme la digne représentante de l'espoir de l'humanité. Je dois avouer que de les apprendre si sages et bienveillants m'avait déstabilisée. J'étais consciente du courage qu'il fallait pour tenir un bijou entre ses doigts, et décider que sa propriété pouvait encore se discuter. L'abnégation dont il avait fait preuve lui rendait honneur et je le soupçonnais d'avoir eu l'espoir que son jeune frère en hérite pour un avenir meilleur.
Lorsque les agents de la corporation sont venus me chercher.... j'ai mis un point d'honneur à concentrer mes réflexions en d'autres intérêts. J'ai repoussé son souvenir.
Encore, et encore.
Et ai traversé le portail dans l'espoir de le laisser ici-bas.
Qui a donc traversé l'autre versant de cette porte ? Ambre, il me semble. Pas moi. Pas celle que la terre a craché. Oh non lecteur, ne vous y trompez pas, le destin aurait été bien trop clément de m'ôter mes souvenirs.
Il me les a laissé encrés dans le vif, et y a jeté une touche d'ironie dans sa farce.
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- Bienvenue à Azamyr !
Une créature aux joues lacérées esquissa un sourire d'encouragement. Sa main nacrée se posa sur l'épaule de la jeune femme, et les cicatrices sur ses pommettes frémirent.
Les cicatrices...
Non.
- Des branchies – souffla la demoiselle, abasourdie.
La mi-femme mi-poisson eut un rire gêné et ses ouïes rougirent un peu plus. Cela faisait une poignée d'heures qu'Ambre avait posé pied en Ozéna. Son esprit flottait entre les deux mondes, peinant à traiter le volume d'information qui l'assaillait, et à assimiler tout ce que cela impliquait.
Nombre d'êtres s'étaient affairés autour d'elle, veillant dans une bienveillance presque caricaturale, à ce que l'intéressée s'acclimate sans difficultés majeures.
Si chaque parole énoncée avait été d'une empathie presque dérangeante, toutes avaient su se montrer utiles. Elle comprenait désormais quelle était la destination de cette nouvelle existence.
- Je suis là pour vous sensibiliser sur les changements que votre corps a subis pendant la traversée.
*De circonstance * - pensa Ambre en fixant les traits significatifs de son interlocutrice, sans se couvrir de la moindre discrétion. Et c'est seulement en interceptant son regard qu'elle interrompit le cours de sa réflexion. Il y régnait un vicieux mélange de pitié et d'encouragement. Comme s'il était temps d'annoncer l'apparition d'une gangrène ou d'un décès. La demoiselle porta derechef les mains à ses joues, prise de panique. Une peau douce et tiède glissa sous ses doigts, et elle ne retint un soupir de soulagement que du bout des lèvres. Pensant, à raison, que cela eut été un grand manque de respect.
- Qu'est-ce qu...
Une ombre traversa sa vision périphérique et lui troubla un instant la vue. Presque immédiatement, le phénomène se reproduisit, et son esprit parvint à accrocher la vision d'un amas de grains opaques et sombres au plus proche de son visage.
Détachant lentement la main droite de sa pommette, elle l'abaissa, paume vers le ciel. Un nuage noir s'enroula paresseusement autour de celle-ci, puis frissonna de paillettes de poussière dorée. Interdite, Ambre remua les doigts à travers elles.
Constatant avec effroi que celles-ci se refusaient à la quitter.
- Je suis ici pour t'aider à comprendre ce qu'il t'arrive , je crois que mes compagnons t'ont déjà expliqué les grandes lignes sur la population d'Ozéna.
Silence.
- Vois-tu – la voix de la femme-poisson s'adoucit devant son teint livide– de nouvelles ra...
- Que suis-je ? - la coupa Ambre d'une voix blanche.
La dame, si elle s'offusqua de la brusquerie, n'en laissa rien paraître. Et c'est d'un ton qui se voulut rassurant et léger qu'elle répondit :
- Une faucheuse, sans le moindre doute !
Les yeux d'Ambre s'écarquillèrent.
Ses lèvres s'entrouvrirent, peinant à trouver la bonne direction à suivre. La surprise, d'abord. La fureur, ensuite. Sa main droite, elle, regagna doucement son visage pour y dissimuler son œil droit. Ses doigts entrouverts laissaient deviner une émeraude tremblante de colère.
*Sale faucheuse* - entendit-elle dans sa tête une premièrement fois. *Salle faucheuse , salle voleuse, salle FAUCHEUSE*
Sa bouche se tordit en un rictus terrible d’où un rire noyé de soubresauts s'extirpa. Elle redressa son regard pour fixer la femme qui lui faisait face, laissant sans pudeur, une larme lui rouler le long de la joue.
- Voyons – la morigéna la femme d'un air maternel – Ce n'est pas une condamnation ! Il s'agit d'êtres formidables ! Vois-tu , leur particularité principale est de...
Et la femme-poisson , pensant à tort que sa nouvelle recrue s'était fourvoyée, lui présenta la beauté et la praticité de la race. Elle consuma plus de temps que de raisons à tenter de raviver l'expression d'Ambre. Elle s’émerveilla avec bien trop d'excès devant la « brillance » de ses ombres, encensa les portails et leur grande praticité, se ria de la faiblesse au feu qu'elle qualifia de primaire et...C'est avec un soupir excédé qu'elle finit par la laisser seule, pensant qu'il s'agissait, une énième fois, d'un esprit un peu lent en réflexions.
Mais il fallait reconnaître que cette fois,
La punition était bien trop vicelarde pour être ignorée.
Ou oubliée.
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Je crois avoir utilement choisi ma présentation ce jour-là. J'ai retrouvé mes esprits à son retour et je me suis astreinte à revêtir un enthousiasme à la hauteur de leurs attentes. Le banal mais efficace mensonge de ma perte de mémoire m'évita d'en proférer encore plus. Le lieu où j'étais née, le passé que j'avais vécu, et les conditions de ma venue. Il n'y avait rien à expliquer. Je savais que la tragédie de Cody ferait grand bruit de l'autre côté de ce monde, et qu'il me fallait être prudente vis-à-vis des élus à venir.
J'admis sans le moindre mal ma nouvelle condition de veilleur. Elle n'était pas parfaite mais elle était grisante. Le choix de mon nouveau prénom m'avait donné un nouveau chemin à tracer, à l'image de ce personnage digital qui avait tout remporté. J'y ai vu une occasion de changer. De me construire telle que s'était construite cette e-réputation, jonglant de faux-semblants, d'honnêteté en demi-teinte, et de grande implication en perfectionnement de mes talents. Il était de grande nécessité de leur montrer ce qui leur plaisait de voir. Et presque impossible de me tenir à l'écart de cette âme de guerrière qui avait rythmé ma vie. J’arborais désormais une âme chaleureuse et joviale, prompt à abaisser toutes les méfiances et les craintes. Je me riais des caricatures que l'on aurait pu m'affliger et veillait à ne jamais devenir le Drôle, le Névrosé, ou le Personnage secondaire. Mes démons n'étaient pas pires que ceux des autres et je me demandais souvent, quelle partie de moi-même je pourrais bien montrer demain. La sagesse, sûrement, serait un but à atteindre.
Pensez-vous
vraiment
que la traversée de ces portails,
Nous ait changés ?
- Palier de pouvoir:
Ambre a développé son pouvoir selon son expérience en jeux et en littérature. Elle y a imaginé un style offensif basé sur la rapidité d'exécution et la mise à profit de l'espace. Elle espère, à force d'entrainement, ne plus être tributaire de la consommation en énergie: Ses ambitions se basent sur une utilisation répétée et surprenante desdites téléportations. Celle-ci saura se mouvoir rapidement autours de son adversaire et ne rechignera pas à appliquer la même technique en défense.
La jeune femme comprendra rapidement qu'une telle utilisation demande un entrainement physique adéquat et une bonne maitrise des armes . Il est bien malin d'apparaitre dans le dos de son adversaire, mais bien dommage de ne pas savoir quoi faire de ses mains.
Ou de les savoir trop faibles pour cela.
La jeune femme a également constaté que sa perception de l'espace lui est vital: Elle doit encore habituer ses yeux à ses multiples déplacements et l'intéressée considère que l'instinct à un rôle à jouer.
Ambre juge son utilisation de capacité efficace, mais non optimisée du fait de ses lacunes physiques. Elle a bien compris les enjeux de sa condition et l'excellence qu'elle peut atteindre en tant que Faucheuse. Cela la motive à persévérer dans son apprentissage.
Palier I : Elles ont la capacité de créer des portails à l’aide de leur fumée. Ce portail ne sert qu’à téléporter d’autres personnes, ou bien des objets. Elles ne pourront téléporter que deux personnes dans leur portail. Les faucheuses peuvent utiliser leur pouvoir de téléportation sans portail, puisque la fumée fait partie intégrante de leur corps. Utiliser celle-ci afin de faire apparaître un portail leur demandera de l’énergie, plus celui-ci sera maintenu sur une longue durée et plus cela leur demandera de l’énergie.
Dans tous les cas, il leur faudra d'abord connaître le lieu, l'avoir déjà visité, avant de pouvoir utiliser leur pouvoir et le lieu devra obligatoirement se trouver à maximum 10km d'elles.
- Chronologie générale:
- • 21 avril de l'An 4162 (sur Terre) : Gabrielle Sarron naît de Frédéric Sarron et Julie Astel. Alors logés dans les quartiers pauvres du centre France, lesdits parents saisissent cette nouvelle occasion pour se consacrer à un plan professionnel leur permettant d'intégrer la classe modeste de la société.
• An 4167 (sur Terre) : Gabrielle a 05 ans. Elle montre déjà un caractère têtu et son père se demande s'il lui survivra.
• An 4170 (sur Terre) : Gabrielle a 08 ans. A son anniversaire, sa mère Julie lui offre un ouvrage illustré des créatures mythologiques. L'œuvre, qu'elle a trouvé dans un point de revente d'objets anciens, offre à sa fille sa première passion. Elle lui annonce également qu'ils s'apprêtent à déménager dans un quartier « approprié ».
• An 4171 (sur Terre) : Gabrielle a 09 ans. Leurs vieux voisins se proposent comme garde d'enfant, permettant aux époux Sarron de s'investir dans leurs projets professionnels. L'ancienne sent la lavande et l'Ancien, les chaussettes mal séchées. Par égard envers la station informatique et les anciens ouvrages que le couple dissimule au fond d'un bureau, Gabrielle accepte.
• An 4176 (sur Terre) : Gabrielle a 15 ans. Contrairement aux craintes de son paternel, elle se révèle être une adolescente certes de caractère, mais discrète. Elle voue ses heures libres à ses jeux et ses livres, et ses résultats scolaires traduisent son état d'esprit : Investissement strictement nécessaire à avoir la paix.
• An 4180 (sur Terre) : Gabrielle a 19 ans. Ses projets professionnels sont inexistants et elle profite de la sécurité du foyer familial. Sa mère délaisse son mariage pour un collègue de bureau, et son père retrouve une seconde jeunesse dans les bras d'une étudiante. Le quotidien de la jeune adulte respire la banalité et elle envisage de gagner son pain en profitant de la porte d'entrée que son père pourrait lui obtenir au sein de l'entreprise qui l'embauche.
• An 4181 (sur Terre) : Gabrielle a 20 ans. Elle parvient a décrocher un contrat à temps partiel à Publi'City et compte bien profiter encore un peu du logement familial. La jeune femme découvre le FMORPG, un nouveau genre de jeux vidéos destinés aux hauts compétiteurs. Les exigences et le niveau requis sont tels qu'elle se découvre enfin un attrait au dépassement de soi. L'annonce de « The Last Cured » fait naître en elle une haine profonde du système , laquelle prend ses racines dans nulle autre que la jalousie.
• An 4185 (sur Terre) : Gabrielle a 24 ans. Elle a quitté son temps partiel pour vivre de sa passion. Ses résultats sur les FMORPG lui offrent des partenariats rémunérés et elle se trouve enfin un foyer où la solitude lui garantira une paix certaine. La découverte des clefs se poursuit et, sans s'en rendre compte, la jeune joueuse d'« Ambre » sombre dans une passivité maladive qui la coupe du monde extérieur.
• Novembre de l'An 4186 (sur Terre) : Gabrielle profite d'une visite chez Cody pour s'emparer de la Clef. Elle laisse derrière elle une famille endeuillée et, qui sait , quelques vengeances sur le feu.
• An 115 — An 4186 (sur Terre) : Ambre traverse le portail en fin d'année 4186. C'est donc en fin de l'An 115 qu'elle fait ses débuts à Azamyr. Son arrivée est chaotique, la jeune femme se fait rapidement remarquer par sa motivation à trouver l'aventure. Elle reste pudique quant à ses raisons et s’entraîne souvent à l’abri des regards. Apprivoiser les capacités que sa nouvelle race lui confère et se familiariser avec ce nouveau monde lui donne l'impression de renouer avec ses talents de joueuse.
• An 116 — An 4187 (sur Terre) : Finement conseillée, la jeune femme décide de s'engager chez les veilleurs. Nullement motivée par un quelconque désir de protection de la cité, elle espère surtout y rencontrer des Maîtres d'armes et des Guerriers de renoms qui accepteraient de la former rapidement sur leur temps libre.
• An 117 — An 4188 (sur Terre) : Ambre finalise sa formation chez les veilleurs. Son attrait pour l'aventure la conduit avec évidence chez les éclaireurs. Elle n'hésitera pas à demander à faire une partie de ses services de nuit sur les remparts en qualité de Veilleur, afin de profiter du calme, de la vue, et du sentiment apaisant que les hauteurs lui procurent. Cette année sera marquée par une significative évolution du maniement de la dague et de l'arc qu'elle continue à affiner, notamment en le couplant à sa nature de Faucheuse. Ses prouesses à l'épée restent sommaires et elle n'abandonne pas l'espoir de trouver un jour un mentor à la hauteur.
• An 118 — An 4189 (sur Terre) : Période de jeu actuelle. Ambre a 27 ans et s'impatiente. Elle sent que son apprentissage stagne et sa quête d'un mentor reste en échec. Par ailleurs, ses ambitions s'agrandissent et elle s'interroge sur son avenir.
Si son statut de veilleur devient un frein à son évolution... que décidera-t-elle ?
- Inventaire:
- Arme rudimentaire : Paire de dagues
- Liens en cuir
- Outre de poche
- Bourse usée
- Sifflet en os
Physique
Dans sa toute grande passion des héros médiévaux, Ambre est ironiquement bien frêle. Débarquée à Azamyr avec la condition physique de lectrice casanière possédant l'endurance d'une joueuse de jeux-vidéo.... Il est certain que l'affaire fut rude. Initiée premièrement à sa condition de faucheuse, elle dut découvrir sa relation à l'espace et ses courbes physiques imprécises. Elle y avait regretté la pâleur de sa peau, jurant bien trop avec la couleur de sa fumée. Ses proportions bien maigres rendaient l'affaire encore plus ridicule puisqu'elle semblait éternellement se faire avaler par un quelconque monstre de brume. La jeune femme avait ainsi rapidement élaboré un programme d’entraînement, auquel sa formation de veilleur avait fait écho. Si elle n'avait pas hérité d'une carrure phénoménale, elle avait toutefois vu percer de discrets angles de musculatures ne demandant qu'à s'affirmer. Elle devait malgré tout s'y résoudre : Le chemin était encore bien long.
Sa traversée du portail ne l'a pas tellement changée et elle a conservé sa chevelure auburn et ses yeux verts. Émeraudes, jades, ah.... vous pourriez bien leur y trouver de jolis surnoms. Ils seront bien les seuls attributs que vous apprécierez.
La taille de la jeune femme est en proportion du reste, pas bien haute. Elle y trouve néanmoins un certain atout à l'utilisation des capacités inhérentes à sa nouvelle race... et celle-ci met un point d'honneur à garder la tête haute : vous ne la verrez, ni avachie, ni épaules rentrées, et sa démarche vous fera presque la moquer, vous demandant à quel point cette personne veut se montrer.
Aucun tatouage n'a élu domicile sur sa personne, et rien de particulier ne la différenciera du péquin lambda, brume mise à part.
Ses tenues se choisissent avec attention, et comme tout joueur RPG qui se respecte, elle a développé un culte du « skin » qui en est exaspérant. Elle chérira les armures légères près du corps, lui apportant une grande facilité de mouvement et de qualité noble. Elle les chérira seulement.
L'on ne gaspille pas une telle tenue en entraînements et en tours de garde. Elle se contentera ainsi d'un simple assemblage en cuir pour ses premières années en Azamyr, et acceptera de bonne grâce n'importe quel tissu.
L'utilisation d'une cape à capuche, si elle se veut décorative au premier abord, se révélera bien vite utile à ses gardes de nuit. Il fait bien froid en haut des remparts lorsque le feu n'est pas notre ami.
Confronter son corps aux exigences des veilleurs a laissé quelques traces que le temps peinera à dissimuler. Nombreuses, nous ne nous attarderons pas à les compter. Les cals naissants sur ses mains seront un énième témoignage de ses efforts et son jeune âge l'a presque gardée des infirmités : Bien qu'elle refuse de se l'avouer, il semblerait que l'horizon lui soit de plus en plus imprécis.
Prends garde Ambre, l'aventure ne fait que commencer..
Sa traversée du portail ne l'a pas tellement changée et elle a conservé sa chevelure auburn et ses yeux verts. Émeraudes, jades, ah.... vous pourriez bien leur y trouver de jolis surnoms. Ils seront bien les seuls attributs que vous apprécierez.
La taille de la jeune femme est en proportion du reste, pas bien haute. Elle y trouve néanmoins un certain atout à l'utilisation des capacités inhérentes à sa nouvelle race... et celle-ci met un point d'honneur à garder la tête haute : vous ne la verrez, ni avachie, ni épaules rentrées, et sa démarche vous fera presque la moquer, vous demandant à quel point cette personne veut se montrer.
Aucun tatouage n'a élu domicile sur sa personne, et rien de particulier ne la différenciera du péquin lambda, brume mise à part.
Ses tenues se choisissent avec attention, et comme tout joueur RPG qui se respecte, elle a développé un culte du « skin » qui en est exaspérant. Elle chérira les armures légères près du corps, lui apportant une grande facilité de mouvement et de qualité noble. Elle les chérira seulement.
L'on ne gaspille pas une telle tenue en entraînements et en tours de garde. Elle se contentera ainsi d'un simple assemblage en cuir pour ses premières années en Azamyr, et acceptera de bonne grâce n'importe quel tissu.
L'utilisation d'une cape à capuche, si elle se veut décorative au premier abord, se révélera bien vite utile à ses gardes de nuit. Il fait bien froid en haut des remparts lorsque le feu n'est pas notre ami.
Confronter son corps aux exigences des veilleurs a laissé quelques traces que le temps peinera à dissimuler. Nombreuses, nous ne nous attarderons pas à les compter. Les cals naissants sur ses mains seront un énième témoignage de ses efforts et son jeune âge l'a presque gardée des infirmités : Bien qu'elle refuse de se l'avouer, il semblerait que l'horizon lui soit de plus en plus imprécis.
Prends garde Ambre, l'aventure ne fait que commencer..
Caractère
Ambre est une véritable opportuniste. Dans sa quête de progression et de perfectionnement de son efficacité, elle n'a que très peu de considération pour les bonnes mœurs. Sa vision du monde est cartésienne et elle boude facilement l'hypothétique et le futile. Sa venue à Azamyr l'a plongée dans une obsession grotesque issue de sa passion pour le fantastique et l'aventure. Elle espère un jour pouvoir marcher parmi les guerriers les plus reconnus et n'accorde donc que peu d'intérêt dans la réussite des autres domaines.
Rompue ainsi à l'observation de son environnement, elle adapte sans vergogne son comportement à ce qui se déroule autour d'elle. La jeune femme veille à suivre le courant qui lui est favorable, que cela soit dans la joie, dans le silence ou dans l'action.
L'exception à cette règle réside probablement dans sa grande fierté qui aura tôt fait de lui jouer des tours. Rapidement offusquée des entraves à sa liberté, elle digère avec difficulté l'autorité, et pourrait bien s'en offusquer si elle devenait injuste. C'est avec ce grand paradoxe, entre les grandes opportunités et les rudes autorités, qu'elle survit en funambule chez les veilleurs.
Si vous deviez la rencontrer au sein d'un groupe où nul intérêt ne justifierait qu'elle se déguise... Vous rencontreriez une personne étrangement calme , au regard quelque peu las à la limite du dédain. Elle considère ces moments comme des instants de repos intérieurs où ses traits ont permission de neutralité. Son discours serait efficace et tranché, quoiqu'un peu ironique puisqu'assez enclin à se faire rire soi-même.
En matière de loyauté, elle est à géométrie variable. Les notions d'honneur et de fidélité ne lui sont pas étrangères, mais elle est consciente que ces dernières doivent être soumises à un questionnement perpétuel. Ainsi n'accorde-t-elle sa confiance à nul individu, pas plus qu'à elle-même. Sa place parmi les veilleurs fait l'objet d'une éternelle remise en question et ne tient qu'à sa recherche d'un guerrier susceptible de l'aider à devenir ce à quoi elle aspire.
Notre protagoniste possède également une curiosité plutôt embarrassante. Avide de découvrir ce que nul autre n'a encore mesuré, elle aurait fait une excellente exploratrice si elle n'avait pas été dotée de sa passion pour le combat. Elle envisage d'effectuer des taches en leur faveur si les occasions le lui permettent.
Le personnage n'est pas menteur, quoi qu'un peu manipulateur. Il est étrange qu'un tel caractère conchie l'acte mais il s'agit là, probablement, de sa volonté à ne pas ternir son image. Elle essayera, autant que faire se peut, de détourner ses propos , ou de s'abstenir de mots, pour pécher par omission.
Sa relation à l'autre est complexe. Elle n'a pas, pour l'instant, d'attachement pour un quelconque être vivant. Ambre vit généralement ses relations dans l'instant et ne pense à les entretenir qu'en songeant à leur intérêt. Elle n'a pas particulièrement de dégoût envers autrui, mais la pensée d'une visite pour une vulgaire conversation ne lui traverserait même pas l'esprit.
Nous avons là une jeune femme, malheureusement bien jeune dans sa tête, et bien mal partie dans son rapport aux autres.
Entre égoïsme et égotisme, Ambre a encore beaucoup à apprendre de la vie...
Rompue ainsi à l'observation de son environnement, elle adapte sans vergogne son comportement à ce qui se déroule autour d'elle. La jeune femme veille à suivre le courant qui lui est favorable, que cela soit dans la joie, dans le silence ou dans l'action.
L'exception à cette règle réside probablement dans sa grande fierté qui aura tôt fait de lui jouer des tours. Rapidement offusquée des entraves à sa liberté, elle digère avec difficulté l'autorité, et pourrait bien s'en offusquer si elle devenait injuste. C'est avec ce grand paradoxe, entre les grandes opportunités et les rudes autorités, qu'elle survit en funambule chez les veilleurs.
Si vous deviez la rencontrer au sein d'un groupe où nul intérêt ne justifierait qu'elle se déguise... Vous rencontreriez une personne étrangement calme , au regard quelque peu las à la limite du dédain. Elle considère ces moments comme des instants de repos intérieurs où ses traits ont permission de neutralité. Son discours serait efficace et tranché, quoiqu'un peu ironique puisqu'assez enclin à se faire rire soi-même.
En matière de loyauté, elle est à géométrie variable. Les notions d'honneur et de fidélité ne lui sont pas étrangères, mais elle est consciente que ces dernières doivent être soumises à un questionnement perpétuel. Ainsi n'accorde-t-elle sa confiance à nul individu, pas plus qu'à elle-même. Sa place parmi les veilleurs fait l'objet d'une éternelle remise en question et ne tient qu'à sa recherche d'un guerrier susceptible de l'aider à devenir ce à quoi elle aspire.
Notre protagoniste possède également une curiosité plutôt embarrassante. Avide de découvrir ce que nul autre n'a encore mesuré, elle aurait fait une excellente exploratrice si elle n'avait pas été dotée de sa passion pour le combat. Elle envisage d'effectuer des taches en leur faveur si les occasions le lui permettent.
Le personnage n'est pas menteur, quoi qu'un peu manipulateur. Il est étrange qu'un tel caractère conchie l'acte mais il s'agit là, probablement, de sa volonté à ne pas ternir son image. Elle essayera, autant que faire se peut, de détourner ses propos , ou de s'abstenir de mots, pour pécher par omission.
Sa relation à l'autre est complexe. Elle n'a pas, pour l'instant, d'attachement pour un quelconque être vivant. Ambre vit généralement ses relations dans l'instant et ne pense à les entretenir qu'en songeant à leur intérêt. Elle n'a pas particulièrement de dégoût envers autrui, mais la pensée d'une visite pour une vulgaire conversation ne lui traverserait même pas l'esprit.
Nous avons là une jeune femme, malheureusement bien jeune dans sa tête, et bien mal partie dans son rapport aux autres.
Entre égoïsme et égotisme, Ambre a encore beaucoup à apprendre de la vie...
À propos de toi
Il va bien mourir un jour, alors autant ne pas l'épargner et bien se marrer !
Informations
Nom & Prénom
Ambre KerdelÂge
[age="4162"]Race
FaucheuseMaison
Maison de la Flamme et de l'OmbreMétier
Eclaireur/VeilleurFeat
The Witcher - Triss Merigold & FA/IAOzéna
Staff
Validé !
Bienvenue sur Ozéna !
En voilà une fiche originale, pourtant ça coulait de source, mais personne n'avait jamais été chercher du côté d'un fana de jeux-vidéos ! J'espère qu'Ambre trouvera satisfaction chez les veilleurs
Je me permets juste un petit point sur la technique de combat d'Ambre, pour rappeler que la téléportation du Palier 1 coûte du mana, donc c'est tout à fait possible de combattre de cette façon, mais ton personnage ne pourra pas se téléporter quinze fois d'affilée sans que ça affecte sa capacité à se battre, utiliser ses pouvoirs consommant pas mal de magie !
Te voilà presque fin prête à débuter ton aventure. Il te faudra d'abord aller recenser ton avatar, ainsi que ton métier, ton pays d'origine et ta race, avant de pouvoir te lancer dans le monde. Il est également très important de remplir ton profil, ce qui te permettra de réclamer quelques azys dans le Comptoir, ça se prend toujours
N'oublie pas de poster ton journal de bord également, cela te permettra de suivre tes jeux, mais également d'avoir un résumé de tes relations. Pour faire une demande de RP ou de liens, n'hésite pas à te rendre juste ici ou sur le discord !
Bonne chance et surtout amuse-toi bien !
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