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Bienvenue sur Ozéna

Saison froide ☃︎ Azamyr • An 118 — Novembre à Décembre

Imaginez un monde dans lequel votre avenir est incertain, la fin se rapprochant de plus en plus, sans que vous puissiez changer votre destin. Un jour, une solution est trouvée, vous permettant d’espérer, de croire en la possibilité d’une autre vie, une nouvelle vie. Il vous faut trouver une clé, vous permettant de traverser le portail menant à un nouveau monde. Là, tout est possible, vous naissez à nouveau, différent. Vous devrez faire face aux dangers, aux complots, aux découvertes. Mais l’avenir s’étend devant vous. Le petit journal d'Azamyr

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Girls just wanna have fun - [PV Elide]

Vex Ydris
Maison du Ciel et du Souffle

Girls are not having fun anymore
Ft Elide


Octobre 11, 118

Que faisait Vex en ce début de nuit passée loin de tout alcool ? Elle travaillait sûrement, ou lisait paisiblement les pieds dans l'âtre, une robe légère suffisant à l'élémentaire qui surchauffait allègrement sa demeure tant le temps encore clément ne nécessitait pas forcément de feu dans la cheminée agréable qui trônait dans le salon. La cuisine avait aussi son foyer, au dessus de laquelle bouillonnait sûrement tranquillement une soupe quelconque ou même une de ces mixtures infâmes aux propriétés mystères, qu'elle seule connaissait. Et c'est une tasse fumante de tisane posée sur un accoudoir que Vex se prélassait, vautrée dans un fauteuil aux coutures difformes, mais à l'assise plus que confortable.

Elle lisait sûrement un manuscrit emprunté à la bibliothèque, recelant de nombreux secrets sur les plantes et leurs usages, quand un bruit sourd se fit entendre contre sa porte. Le bruit n'avait rien de celui de quelqu'un qui toquait et levant le nez de son ouvrage, l'alchimiste resta un instant figée, raidie à l'idée d'une visite impromptue qui pourrait mal tourner. Mais voilà, Vex n'était plus cette petite chose fragile qu'elle était sur Terre, elle était le feu incarné, la puissance dévastatrice des flammes qui pouvaient tout avaler, elle ne craignait rien finalement, non ? C'est donc posant le livre ouvert à ses côtés qu'elle se redressa, enfilant ses pieds dans des pantoufles de fourrure qu'elle avait sûrement acheté un prix exorbitant à un tanneur et s'approchant de la porte à petits pas, elle tendit l'oreille. Mais rien, pas un bruit dehors et avisant les chandelles entourant la porte d'entrée qui étaient bien allumées, elle s'approcha encore de la porte, resserrant les pans de sa robe de chambre qui glissait presque jusqu'à ses pieds.

Elle eut bien envie de demander si quelqu'un était là, la bougresse, mais se doutant bien qu'un truand ne viendrait pas se présenter, elle se contenta de tourner la clé dans la serrure, faisant clinquer le trousseau chargé avant d'ouvrir la porte en grand, comme si la soudaineté de son geste aurait pu faire fuir quelconque personne mal intentionnée. À hauteur d'oeil, rien de visible et c'est rapidement attiré par la forme ramassée au sol que Vex baissa les yeux.

« Elide !? » Sans plus attendre, l'élémentaire se pencha pour attraper la pauvre élémentaire, la soulevant pour la redresser comme elle le pouvait. Mais la bougresse tanguait tellement que Vex manqua de basculer, lâchant sûrement un juron plus fort qu'elle ne l'aurait imaginé avant de ne parvenir à stabiliser le corps mollasson de la future veilleuse. « Tout va bien ? Qu'est-ce qu'il t'arri-.. » Mais rapidement, l'haleine alcoolisée de la jeune femme vint la frapper et fronçant immédiatement les sourcils, Vex soutint Elide jusqu'à l'intérieur, fermant la porte derrière elles d'un revers du pied. Des milliers de questions lui vinrent bien, mais se doutant sûrement que les réponses seraient in-intelligibles, Vex se contente d'entraîner Elide jusqu'au fauteuil qu'elle prit bien garde de reculer afin que l'élémentaire d'air ne se brûle pas avec les flammes. « Ma pauvre, tu es frigorifiée. » Et immédiatement, Vex vint frictionner doucement les bras d'Elide, comme une mère le ferait, à deux doigts de venir souffler sur ses mains glacées. Mais bien vite, la mine triste de la future veilleuse vint la frapper et cessant son geste pour s'accroupir devant elle, Vex posa une main contre celle de la jeune femme, demandant alors d'une voix douce, maternelle. « Tout va bien Elide ? Quelqu'un t'as fait du mal ? Tu as la joue toute gonflée... » Un impact de poing, à n'en pas douter, et d'un pouce tendre, elle effleura la commotion avant de se redresser, cherchant déjà où trouver quelque chose de froid pour soulager et possiblement beaucoup d'eau à boire aussi, si elle voulait la faire décuver.


 
© Laueee
Vex Ydris
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Girls just wanna have fun - [PV Elide] - Page 3 P20g
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Job :
Alchimiste
Guilde • Organisation :
Guilde d'Ozénys
Feat :
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Azys :
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Elide Evans
Maison du Ciel et du Souffle

À la différence de cette petite fille perdue dans les rues froides d’un Danemark depuis longtemps oublié, Elide n’avait pas besoin de craquer d’allumettes pour imaginer la douceur du foyer qu’elle sentait palpiter derrière la porte close de la petite maisonnette. Les contours d’une âtre crépitante se dessinaient dans son esprit, et elle pouvait presque sentir la chaleur du feu de cheminée sur sa peau froide.

À la différence de cette pauvre petite fille perdue dans les rues enneigées d’un vieux conte d’hiver, également, ce fut une jeune femme aux étranges yeux d’améthyste, et non une vieille dame aux cheveux couleur du temps qui passe, qui vint la ramasser sur ce perron devant lequel elle s’était recroquevillée.

« … Mmmh… Vex ? » grogna l’élémentaire, plissant les yeux contre la lumière qui filtrait par la porte ouverte. Le juron que fit entendre l'alchimiste lui tira un gloussement aviné. « Salut Vex… chui contente de te voir, qu’est-ce que tu fais là ? » Redressée de force, Elide s’affala contre la jeune femme, savourant la brûlure de cette peau si chaude contre son épiderme glacé, et qui lui rappelait tellement la chaleur qui avait caressé ses songes. « Hé hé, c’est pas croyable ça… » ricana-t-elle alors que la scientifique la traînait à l’intérieur. Là, elle s’effondra sur le fauteuil au haut dossier, manquant de peu le sol. « C’est chouette, chez toi… » marmonna-t-elle, les yeux à demi fermés – pourquoi le sol bougeait-il ? La jeune femme resta silencieuse un instant tandis que Vex tentait d’insuffler un peu de chaleur dans ses membres raidis, mais ses mains agrippèrent instinctivement les siennes lorsqu’elles passèrent à portée, les gardant un instant dans une étreinte mollassonne avant de les relâcher à contrecœur. « Huuuum, c’est chaud… » marmonna-t-elle, un sourire béat sur le visage.

Lorsque le pouce de l’alchimiste vint effleurer sa pommette en une caresse toute maternelle, la jeune femme siffla légèrement entre ses dents tout en amorçant involontairement un mouvement de recul. Ses paupières se rouvrirent sur un regard confus. « Du mal ? Hum… non. » Un silence, durant lequel on aurait presque pu entendre les deux pauvres neurones encore éveillés qui essayaient désespérément de tourner. « C’était une montagne » déclara-t-elle simplement. Ah. « Mais c’est à cause de la clochette ! » se sentit-elle obligée de préciser. Double ah. Ses doigts montèrent à sa joue pour palper la blessure avec une certaine brusquerie, et un sourire un peu bête fleurit sur ses lèvres abimées « Mais ça va. C’était pas vraiment lui. Lui c’était juste par terre. C’était un autre. T’es gentille Vex, tu sais ça ? » balança Elide à brûle-pourpoint, dardant sur l’alchimiste qui s’activait autour d’elle un regard trouble. Oui, elle aimait bien Vex. Quelque chose dans sa poitrine remua.

L’élémentaire se vautra plus confortablement dans le fauteuil, soudain silencieuse. Ses doigts commencèrent à jouer avec l’ourlet de sa chemise. « Par contre, tu sais, j’ai pas le droit de dire avec qui… » souffla-t-elle au bout d’un moment d’un air de conspiratrice. « Elle veut pas. » Son visage se chiffonna dans l’une de ces moues enfantines qui semblent rallier toutes les tristesses du monde. « Mais je ne comprends pas, Vex. Pourquoi j’ai pas le droit de dire que je la connais ? » Sa question était sincère, de même que les notes chagrines qui faisaient trembloter sa voix. « C’est parce que… parce que… tu-sais-qui… » une lueur de terreur au fond de ses yeux brillants « … a voulu la tuer, tu penses ? Mais c'était pas ma faute, je lui ai dit d’arrêter. Je le contrôle pas, tu sais toi, Vex, que je le contrôle pas, hein ? » D'infimes traces de sanglots se mêlaient à ces mots jetés aux anges. « J’ai pas fait exprès… Pourquoi est-ce qu’elle ne veut pas de moi ? » Le rejet lui compressait le cœur et lui broyait les tripes. C'était d'autant plus difficile à accepter que c'était elle, normalement, qui repoussait les autres. « Je sais pas ce que j'ai fait de mal... » termina-t-elle dans un geignement pitoyable. « J'en ai marre de toujours faire tout mal...»
Elide Evans
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Vex Ydris
Maison du Ciel et du Souffle

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Octobre 11, 118

À moitié endormie sur le pas de sa porte, Elide semblait encore moins en forme que les quelques jours en arrière où Vex l'avait croisée. Sans plus attendre, ramassant difficilement la carcasse soûle de l'élémentaire, l'alchimiste l'attira à l'intérieur pour la réchauffer. Sa mine rouge, ses yeux flous, sans réfléchir très longtemps Vex eut la réponse à la question qu'elle n'eut pas besoin de poser : Elide était morte ivre. Si bien d'ailleurs que l'alchimiste ne répondit pas vraiment à son charabia de viande soûle, traînant simplement son amie jusqu'au fauteuil sur lequel elle vint l'asseoir, voyant bien que même pour ce petit geste anodin, la future veilleuse peinait. Frottant alors ses bras avec une douceur maternelle, c'est alors qu'Elide gazouillait dans son assise, hoquetant presque la mine bienheureuse d'avoir atterrit dans cette maison confortable que l'alchimiste tenta d'obtenir des réponses, mais l'alcool engluait tellement les neurones de sa vis-à-vis, qu'elle comprit rapidement qu'elle ne tirerait pas grand chose d'elle avant qu'elle ai dormi.

Mais ce constat n'empêchait pas l'élémentaire de ressentir un élan incompréhensible de compassion pour la jeune femme, après tout, c'était de son âge, non, de s'amuser ? Vex n'avait aucun souvenirs de temps pareil, mais une bonté maternelle lui soufflait que la pauvre Elide n'y était pour rien si cette soirée avait dérapé et c'est d'une main douce qu'elle vint effleurer la marque gonflante sur la pommette de la jeune femme.
Ce qui vint alors fut un enchaînement de charabia indicible, avec des histoires de clochette et de montagne et sourcils froncés, pantoise dans cette posture accroupie qu'elle avait adopté, Vex resta sans voix. Hein ? Quoi ? Le génie était laissé bête, stupide même dans cette façon qu'avait eu la future veilleuse de déballer des bribes incompréhensibles de sa soirée. Mais après une brève grimace acceptant simplement le fait de ne rien y comprendre, Vex fut tirée de sa contemplation silencieuse par l'aveu de gentillesse qu'Elide faisait. Immédiatement, un sourire tendre vint ourler les lèvres de la scientifique et posant simplement une main sympathique sur celle de l'ivrogne du soir, Vex pu se relever. « Tu peux rester ici pour la nuit si tu veux, ça sera plus sûr que de rentrer toute seule dans cet état, j'ai lit assez dans lequel on peut dormir toutes les deux si tu veux. » Et alors qu'elle s'apprêtait à sortir de la pièce pour aller récupérer un pichet d'eau et un godet, Vex fut stoppée nette par les paroles que prononçait Elide derrière elle. Retournée, figée de l'autre côté de l'âtre devant lequel la jeune femme était installée, l'élémentaire de feu écouta avec attention les paroles qu'elle prononçait, tentant de comprendre quoi que ce soit aux énigmes qu'elle formait. Et affichant alors une mine soucieuse, Vex abandonna son idée de se rendre à la cuisine, revenant cette fois s'agenouiller devant Elide dont le timbre de la voix changeait. Ses deux mains vinrent s'apposer sur les siennes, avec douceur et tentant un petit sourire encourageant, elle essaya en vain d'accrocher le regard trouble de la jeune femme. « Elide voyons... » Ses doigts se serrèrent doucement sur ceux d'Elide dont elle tentait toujours difficilement de capter le regard, pas vraiment sûre que derrière ses larmes, elle la voyait. « Ne dit pas ça, tu es parfaite telle que tu es. Tu vas apprendre, la vie n'est pas faite pour être un succès tout du long, je dois échouer plusieurs fois avant de trouver la formule parfaite pour une de mes potions. » Et après quelques secondes supplémentaires, elle se releva finalement, toujours un peu guindée et raide dans ces gestes qu'elle avait lorsqu'elle n'était pas très à l'aise. « Je vais aller te chercher de l'eau et ensuite tu pourras te coucher, ça devrait aller mieux demain après une bonne nuit de sommeil. » Et elle lui offrit un sourire encourageant, prête à filer quelques secondes dans la cuisine pour hydrater l'élémentaire et possiblement la faire décuver un peu de tout l'alcool ingurgité.

 
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Vex Ydris
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Elide Evans
Maison du Ciel et du Souffle

Certains échouaient, c’est vrai. Mais en cet instant, vautrée dans le fauteuil à haut dossier d’une amie qui n’en portait pas le nom, Elide n’imaginait pas que sa chienne de vie puisse n’être autre chose qu’une révoltante succession de défaites. Ses manquements et ses actes manqués virevoltaient devant ses yeux en un ballet moqueur. L’élémentaire serra les paupières – peut-être que tous ses regrets lui foutraient la paix, comme ça – et secoua la tête avec une véhémence tout enfantine. « Chui pas parfaite Vex. J’ai pas de formule, moi. » Ses pensées s’embrouillaient. Une tristesse impromptue lui serra la gorge, un sentiment en réalité tellement familier qu’il en était presque réconfortant. Elle haussa les épaules. « Mais c’est pas grave. » ajouta-t-elle dans un murmure alors que Vex se dirigeait vers la cuisine. Les paupières brûlantes de fatigue de la jeune femme s’alourdissaient de secondes en secondes. « Pas besoin je vais pas res …. » commença-t-elle avec un temps de retard. Le sommeil la happa avant qu’elle ne puisse terminer.

« Putain.. » geignit-elle faiblement quelques heures plus tard alors que les premiers rayons de l’aube filtraient à travers les rideaux tirés. Une pulsation sourde lui vrilla les tempes, celle-là même qui l’avait tirée du sommeil aviné dans laquelle elle avait plongé, lui donnant la vague impression que son crâne avait été pris au piège entre le marteau et l’enclume d’un forgeron particulièrement sadique. La jeune femme grimaça, entrouvrant un œil. La pièce dans laquelle elle se trouvait, encore en partie plongée dans la pénombre des fins de nuit, ne lui disait rien. Quelques secondes encore lui furent nécessaires pour trouver le courage d’ouvrir les deux yeux, qu’elle aurait jurés avoir été poncés au sable durant la nuit. Là, de l’eau ! Comme mue par son propre instinct, sa main s’avança pour se saisir du pichet en terre cuite, et la jeune femme en engloutit la moitié avant même d’avoir le temps de penser à se demander à qui elle devait cette délicate attention. Haletante, elle s’appuya dans le confortable fauteuil où elle se trouvait, le cœur dans la gorge et l’estomac à deux doigts de rendre les armes. Ses doigts caressèrent machinalement l’épaisse couverture en laine qui avait glissé sur ses jambes lorsqu’elle s’était redressée, savourant le contact doucement rêche des fibres sous ses paumes.

Une odeur lui caressa les narines. Lilas. Ses mains se figèrent.

Vex.

Elide baissa les yeux sur ses doigts qui crochetaient l’étoffe. Releva doucement la tête, pour embrasser la pièce d’un regard nouveau. Cet âtre. Cette table. Cette décoration, cette chaleur, cette atmosphère. Tout, soudain, lui hurlait le nom de l’élémentaire. La mémoire lui revint, les souvenirs de la nuit passée la percutant l’un après l’autre avec la brutalité des amnésies retrouvées. Amélia. La morsure. La taverne. La clochette – cette saloperie de clochette. Le reste restait flou, mais pas suffisamment pour lui épargner la morsure de la honte. Un nouveau geignement franchit ses lèvres gercées alors que ses doigts tâtaient fébrilement sa pommette – aïe ! Son visage, déjà livide, blanchit davantage. Seigneurs, mais qu’est-ce qu’elle était venue foutre chez Vex ? La jeune femme eut beau se creuser les méninges, seules quelques vagues images lui revenaient en mémoire, et le peu qu’elle comprenait de ces flashs était loin d’être reluisant. Son regard paniqué se porta vers la porte d’entrée, où son esprit rejoua sans se faire prier, et avec une joie étrangement malsaine, la scène de sa chute sur le perron. Que s’était-il passé ensuite ? Merde, double merde.

L’élémentaire se leva d’un coup, ses traits déformés en un masque d’épouvante. Fuir Ozéna lui semblait pour l’instant l’idée la plus rationnelle – le portail devait forcément fonctionner dans l’autre sens. Elle jeta avec un geste paniqué la couverture sur le dossier du fauteuil et essuya ses mains moites sur son pantalon. Ou alors, peut-être que se planquer quelques jours suffirait. N’est-ce pas ?

« Merde Elide, calme-toi ! » gronda-t-elle à voix basse. Elle se flanqua une gifle, pour la forme. La douleur que celle-ci réveilla dans son crâne eu au moins le mérite de remplacer la panique par la nausée et, dans le même temps, de lui éclaircir les idées. Luttant contre son estomac qui lui transmettait, à travers moultes soubresauts, tout le bien qu’il pensait de ses choix de vie, la jeune femme inspira plusieurs fois pour calmer les battements affolés de son cœur.

Très bien. Elle allait retourner à la maison du Souffle, et faire profil bas pour les prochains jours. Ça se trouve, personne ne se souviendrait d’elle, et elle ne croiserait plus jamais le chemin d’Amélia. N’est-ce pas ? Quant à Vex… la jeune femme lança un regard vers l’escalier qui, elle le devinait, devait mener à la chambre de l’alchimiste. Son cœur se serra. Elle ne pouvait pas l’impliquer là-dedans – le bordel à la taverne, mais également tout le reste. Vex méritait mieux qu’un chat de gouttière qui ne serait jamais capable de lui ramener plus qu’un monceau d’emmerdes en guise de trophée. Elle méritait mieux que l’ingratitude d’une amitié qui ne pourrait jamais aller que dans un sens. Car une chose était bien vraie.

Elide faisait tout mal.

« Je suis désolée, Vex. » murmura l’élémentaire. Elle ferma momentanément les yeux pour lutter contre la morsure d’un chagrin aussi soudain qu’agressif. Sa gorge se serra. Oui, ce serait mieux ainsi. Balayant une nouvelle fois la pièce du regard, la jeune femme fouilla dans ses poches à la recherche de quoi écrire. Elle en sortit un morceau de parchemin froissé qu’elle lissa du mieux possible avant de diriger vers l’âtre. Elle s’empara d’une brindille sur le tas de petit bois, en humecta la pointe avec un peu d’eau qu’elle préleva dans le pichet et la plongea dans les cendres en faisant attention à ne pas se brûler avec les flammes qui dansaient toujours dans le foyer – la magie des élémentaires de feu, supposa-t-elle. Puis, elle commença à écrire, réitérant son geste plusieurs fois jusqu’à obtenir un mot à peu près lisible. « Merci. Elide » La jeune femme le déposa en évidence sur la table puis, avec cette discrétion de ces gens habitués à visiter ce qui ne leur appartient pas, se dirigea vers la porte d’entrée. Elle s’arrêta un instant sur le seuil, comme prise de remords face à cette abnégation aux couleurs de couardise, mais sa détermination à toujours faire les mauvais choix la fit rapidement refermer sans un bruit la porte derrière elle.
Elide Evans
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